MENACE FASCISTE : UN CAP A ÉTÉ FRANCHI

En mai 2022, Blast diffusait une enquête signée Thierry Vincent et Antoine Etcheto sur la menace fasciste que constituent les groupuscules d’extrême droite un peu partout en France. Cette enquête mettait au jour la présence de ces factions sur le territoire. Près de deux ans après cette enquête et malgré la dissolution de certains groupes, la menace est plus que jamais d’actualité. Les récents événements qui ont marqué l’actualité ces derniers mois, comme le meurtre de Nahel ou les projets d’installation de camps de migrants en Bretagne ont permis à ces groupes d’ultradroite de se renforcer et de s’organiser de façon plus étroite.

[Ouest Casual] VDL BSK

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Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT.

C’est une des dernières publications du compte Instagram du 35e régiment d’infanterie de Belfort (90), qui publie « les plus belles images » des Gaillards, les surnoms des soldats locaux. On y voit un lieutenant bardé de médailles serrer la main de jeunes engagés volontaires. Il s’agit de leur « cérémonie de ventilation », datée de juin 2023. Un rituel qui permet aux différentes compagnies d’accueillir ces nouvelles recrues. Lukas C., un des gaillards présents sur les images au second plan, risque cependant de ne pas y faire long feu. Lukas, couvert de tatouages, dont le H stylisé des hooligans, et repérable à sa grande taille – il met au moins une tête à ses comparses – est un militant d’extrême droite néonazi des Vandal Besak de Besançon (25). 

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Le jeune Lukas C. est un militaire au sein du 35e régiment d’infanterie de Belfort et apparaît sur les publications du compte Instagram de l’unité. / Crédits : DR

Sur son compte Instagram, il multiplie les déclarations d’amour au IIIe Reich. En juin dernier, Lukas C. publie une photo de lui et d’un autre soldat dans ce qui semble être un dortoir de l’armée. Il fait un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. En commentaire sous la photo, il se vante d’être dans un « des régiments les plus NZ [nazi, ndlr] au monde », avec un emoji surpris. Un deuxième membre des Vandal Besak est également dans le régiment belfortain : Raphaël G.

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Sur Instagram, Lukas C. publie avec le pseudonyme de « TSON », qui l’utilise également sur Telegram. Mais les photos de profil sont les mêmes que celles de son Facebook. Tant pis pour la confidentialité. / Crédits : DR

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Sur son compte Instagram, Lukas C. multiplie les stories et les propos néonazies et suprémacistes. À droite, il fait sur la photo un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. / Crédits : DR

Des néonazis

Les Vandal Besak sont un groupe de jeunes militants d’extrême droite qui reprennent les codes du hooliganisme et qui depuis quelques années multiplient les agressions à Besançon et aux alentours. Le 17 mars, Lukas C. et Raphaël G. sont avec sept autres Vandal à proximité de la faculté de lettres et sciences humaines – où les étudiants organisent un blocus dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Menés par leur leader de l’époque Théo Giacone, les militants d’extrême droite proposent un « fight » à certains étudiants. Quelques heures plus tard, les deux militaires font à nouveau partie de la bande qui frappe un pompier et tente de lui voler sa banderole lors d’une manifestation sauvage dans les rues bisontines, selon des témoins.

À LIRE AUSSI : La carte des hooligans en France

Sur son compte Instagram début juillet, Lukas C. se félicite de la publication d’une photo des Vandal Besak sur le canal Telegram Ouest Casual, qui répertorie toutes les frasques des néonazis français. Et, comme si ce n’était pas suffisant, il inscrit en bas de la story :

« White Race Power [le pouvoir de la race blanche, ndlr]. »

« Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une d’août. Il a également publié une photo éphémère de lui et trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. Pour masquer les visages, les néonazis utilisent des Totenkopfs, symbole de la SS. « Heil Hitler », écrit-il aussi dans une nouvelle story.

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« C’est OK d’être blanc. Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une story en août. Ou « Heil Hitler », le cri de salut nazi, écrit-il directement dans une autre. / Crédits : DR

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À gauche, la story éphémère de Lukas C. où il pose avec trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. À droite, la photo non-censurée. / Crédits : DR

Des soldats qui se fantasment en croisade

Raphaël G. n’est pas en reste. Son compte Instagram, où trône la devise « Dieu, famille, patrie », a longtemps été public. Une des stories qu’il a posté en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. Sur une autre vidéo datée de mai, il pose avec l’acronyme « WBS » qui signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. Et dans des stories de décembre 2022, il se définit comme un « soldat européen » du catholicisme.

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Dans des stories de décembre 2022, Raphaël G. se définit comme un « soldat européen » du catholicisme. / Crédits : DR

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L’acronyme « WBS », avec lequel pose Raphaël G., signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. / Crédits : DR

Dans un genre similaire, Lukas C. rédige en story :

« Il va falloir refaire comme en 732 pour chasser la peste de France !! »

Une référence à la bataille de Poitiers où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade – utilisée comme mythe (même s’il est historiquement faux) par l’extrême droite pour montrer leur opposition aux musulmans et aux personnes d’origine maghrébine dans l’Hexagone. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, la leader du collectif féminin identitaire Nemesis, sur des agressions sexuelles de migrants, et écrit :

« Envoyez-nous l’armée, on nettoiera bien le pays. Au lieu de faire des MCD à la con [missions de courte durée à l’étranger, en outre-mer ou en métropole, ndlr] et se tourner les pouces en caserne. »

Mais la croisade de Lukas C. n’est pas qu’envers les étrangers. Sur une de ses photos Telegram, on y voit un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes, plantées sur des pics. Les visages sont associés à différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels.

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Lukas C. aime faire des références à la bataille de Poitiers en 732 – où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, leader de Nemesis, où il demande à « nettoyer le pays » et critique les missions de l’armée. / Crédits : DR

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Sur son compte Telegram, Lukas C. affiche un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes. Sur les visages ou par terre, différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels. / Crédits : DR

Recruteur pour les successeurs de FrDeter

Le militaire de Belfort est très actif sur la messagerie russe. Début juillet, il est même devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs. Ce canal de discussion est une resucée de FrDeter, une clique soupçonnée de préparer des actions violentes révélée en avril dernier. Comme FrDeter avant lui – même s’ils ont cette fois prévenu qu’ils ne veulent pas de « dingueries » dans le chat –, Nova Europa a une chaîne principale forte de 7.800 membres et se décline ensuite par départements. Dans celui du Doubs, les 90 participants sont répartis entre Lukas C. et un autre recruteur – également membre des Vandal Besak. « Toutes les personnes qui sont plus proches de Belfort que de Besançon, merci d’écrire à [Lukas C.] », écrit ce dernier.

À LIRE AUSSI : Des militants d’extrême droite discutaient d’un projet d’attentat contre Bilal Hassani

Pour Nova Europa, Lukas C. a monté sur Belfort Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. Et dans une vidéo de présentation de la bande, qui mêle autant des photos de Gallico Vallum que celles des Vandal Besak, Lukas C. intègre une image de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie.

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Début juillet, Lukas C. est devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs, un canal de discussion qui est une resucée de FrDeter. Pour Nova Europa, le bidasse a monté Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. / Crédits : DR

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Dans une vidéo de présentation de Gallico Vallum, Lukas C. intègre une image à gauche de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie. À droite, il pose à nouveau avec le drapeau nazi qu’il masque. Et l’inscription « Deus Vult », le cri de guerre des chevaliers templiers. / Crédits : DR

Lukas C. et Raphaël G. ont également des liens avec les autres groupes et personnalités d’extrême droite en vogue. Le premier a participé à la journée de cohésion en Franche-Comté de plusieurs bandes nationalistes comme la Division Martel, le Korrigans Squad, les Infréquentables Dijon ou évidemment les Vandal Besak. Quant à Raphaël G., il s’est pris en vidéo fin décembre en train de s’entraîner à la boxe avec le Rouennais Adrien Dalençon. Ce militant d’extrême droite, recruteur lui aussi pour Nova Europa dans le 76, a été un des membres de l’expédition punitive qui visait des supporters marocains lors de France-Maroc en décembre 2022.

Un embarras pour l’armée

Autant de liens embarrassants pour l’armée et le 35e RI, qui a déjà dû gérer un profil néonazi. Au printemps 2021, un caporal-chef de Belfort avait été épinglé dans une enquête-fleuve de Mediapart. Le même bidasse avait ensuite été mis en examen en novembre de la même année après la découverte d’un arsenal de 130 armes, couplé à de la « propagande néonazie ». Son contrat a été résilié en janvier 2022, avec un blâme du ministère des Armées en prime. « L’institution condamne en effet systématiquement les écarts de comportements et ne tolère aucun écart de conduite quand les faits sont établis », indique la communication de l’armée de terre.

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Une des stories postée par Raphaël G. en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. / Crédits : DRhttps://backend.streetpress.com/sites/default/files/raphaelg-4_1.jpg

À gauche, Raphaël G. se bat avec Adrien Dalençon, militant d’extrême droite qui a été interpellé lors de France-Maroc en décembre 2022. À droite, le militaire pose avec un émoji Vatican et un autre doigt levé, un signe utilisé par le Gud. / Crédits : DR

Et pour nos deux larrons ? « Quand de tels cas, qui relèvent de la dérive individuelle, sont avérés, des enquêtes de commandement sont diligentées et, le cas échéant, des sanctions lourdes sont prises », promet-on. L’institution assure que ces militaires « n’étaient pas connus pour des faits de cette nature » et leur commandement n’avait pas constaté leur positionnement d’extrême droite, « ni oralement, ni de façon écrite ». Elle garantit :

« Toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes, sont proscrites. Il n’y a aucune tolérance. »

Contactés, Lukas C. et Raphaël G. n’ont pas répondu aux questions de StreetPress. Suite à notre message, ce dernier a changé le nom de son compte Facebook. Les deux ont supprimé leurs comptes Instagram.

Paris, Annecy, Besançon, Clermont-Ferrand : l’ultra droite se lâche

https://www.blast-info.fr/articles/2023/paris-annecy-besancon-clermont-ferrand-lultra-droite-se-lache-K5QhBUc7SUK7yOELiq66Bg

Défilé cagoulé du mythique GUD (« groupe union droit ») reconstitué depuis quelques mois, puis des monarchistes de l’Action française à Paris, déambulation impromptue de néo nazis à Annecy et Besançon, menaces et agressions à la clé, intimidations contre une journaliste à Clermont-Ferrand, en ce mois de mai pas très joli, l’ultra droite a multiplié les démonstrations de force. Plus inquiétant, un attentat homophobe à l’explosif -non revendiqué- a visé le centre LGBTI de Tours.

« Europe, jeunesse, révolution » : pour les plus anciens militants de gauche, ce slogan résonne comme un refrain maintes fois entendu et que l’on croyait jeté aux oubliettes. Un parfum de bastons qui opposaient, dans les années 70 et 80, « gauchos » et « fachos ». C’est ce cri de ralliement du légendaire GUD, le groupe Union droit, créé en 1968, et dont l’activité essentielle consistait à taper du gauchiste, qui a résonné dans le ciel parisien le 6 mai dernier à Paris. Une belle affluence : 500 personnes, cagoulées pour la plupart. A visage découvert, un certain Axel Loustau, ancien conseiller régional RN jusqu’en 2021, adepte du salut le bras bien tendu, un très proche de Marine Le Pen quoi qu’elle en dise, puisqu’il a été trésorier de son micro parti, Jeanne, jusqu’en janvier 2022.

Clermont-Ferrand, une journaliste menacée

A 350 kilomètres de là, au cœur de l’Auvergne, en regardant les chaînes d’info, des militants et journalistes remarquent, comme toute la France, ce militant d’extrême droite à la carrure impressionnante et affublé d’un masque de Golgoth un tantinet effrayant et ridicule à la fois. Sous cet accoutrement qui ne passe pas inaperçu, ils reconnaissent un activiste d’extrême droite locale de longue date, Mathieu Duarte. Également aperçu à cette occasion, un autre Clermontois, Tristan Arnaud, dit « Papon » (ça ne s’invente pas », déjà condamné pour violences. Le média local mediacoop publie, le 15 mai, une enquête fouillée sur le groupe de militants auquel ils appartiennent, « Clermont non conforme ». L’article révèle les liens – au minimum personnels- entre ces cogneurs d’extrême droite, le syndicat étudiant la Cocarde et le Rassemblement national. Quelques jours plus tard, des militants d’extrême droite dont certains nervis clermontois, diffusent l’adresse, le numéro personnel et la photo du domicile de la rédactrice en chef. Des menaces implicites pour lesquelles elle a déposé plainte.

Déambulation impromptue à Annecy, un homme agressé

Le 14 mai, ce sont 500 monarchistes de l’Action française qui ont défilé à Paris aux cris de « A bas la république ». Plus étonnant, une quarantaine de sympathisants du GUD mêlés à des identitaires et intégristes catho ont déambulé pendant plusieurs heures dans les rues d’Annecy, ville de 180 000 habitants, d’ordine bourgeoise et tranquille. Le slogan entonné en boucle ? Toujours celui du GUD : « Europe, jeunesse, Révolution ».

Un passant à vélo, qui filmait la manif sauvage, a été pris à partie (2’23) et n’a dû son salut qu’à la petite gazeuse qu’il avait sur lui et à l’arrivée de la police.

« Beaucoup étaient venus de Chambéry, où l’ex Bastion social (mouvement nationaliste révolutionnaire dissout en avril 2019) avait une base assez importante, explique une antifa locale. On a vu réapparaître de vieilles connaissances. Sur Annecy, l’extrême droite violente est plus faible, mais elle se développe, notamment autour des supporters du club de foot, et même de hand. C’est inquiétant ».

Un engin explosif contre le centre LGBTI de Tours

Deux jours plus tard, c’est au tour de Besançon de connaître son petit défilé de fachos. Ouest casual, le canal telegram habituel de l’ultra droite évoque « une journée de cohésion », dans la ville franc-comtoise, avec les Vandal Besak (hooligans néo nazis locaux), les infréquentables (Dijon), les Rennais de Korrigans Squad, les Parisiens de la division Charles Martel (proches du GUD). Probablement pour éviter les interpellations, les fachos, pour beaucoup cagoulés là encore, ont marché sans slogans, mais en intimidant régulièrement des passants, reconnus comme étant de gauche (ou supposés tels). Un homme a été menacé et un autre qui filmait s’est fait casser son téléphone. Des témoins disent avoir reconnu l’agresseur, un vieux militant néo nazi du coin, musicien de black metal. Comme à Clermont-Ferrand, la manifestation du 6 mai a semble-t-il joué un rôle de ciment entre les différents groupes locaux : « les activistes bizontins que nous avons reconnus ont pour beaucoup aussi été vus à la manif parisienne du GUD, c’est probablement là qu’ils ont décidé de se retrouver chez nous », imagine un antifa de la ville.

Enfin, le 22 mai, un événement plus grave a eu lieu à Tours ; l’après-midi, vers 15h, une bouteille remplie d’un mélange explosif a été lancé à l’intérieur du centre LGBTI par un homme qui a pris la fuite : « l’explosion a été violente, se souvient Sarah, présente sur place. Si l’un de nous avait ramassé l’engin, il y laissait la main. Depuis février, les actes de malveillance se multiplient ». La marche des fiertés, qui se tiendra le 17 juin, suscite déjà des inquiétudes.

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret

[Ouest Casual] VDL BSK et ses amis néo-fascistes terrorisent la soirée concert PDZ

La peur. C’est l’émotion qui a dominé chez nombre de noctambules jeudi 18 mai, mais aussi samedi 20 mai dans les rues du centre-ville de Besançon.

La raison ? Une vingtaine de jeunes hommes à l’idéologie mortifère ont déambulé le soir avec l’envie bien visible d’intimider le maximum de personnes. Des néonazis locaux, rejoints par des Dijonnais, des Rennais ou encore des Parisiens, organisaient une “Journée de cohésion” en Franche-Comté, comme l’atteste une photo partagée sur un groupe numérique Telegram rassemblant la propagande de collectifs d’extrême droite à travers toute l’Europe.

Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir plusieurs drapeaux dont celui des “VDL BSK”, groupuscule nationaliste local. Certains hommes font le signe à trois doigts ou “salut de Kühnen” en allemand. Il est une alternative au salut nazi, souvent utilisé par les militants nationalistes ou néo-nazis afin de contourner les législations interdisant le salut nazi. “Ce salut est illégal en Allemagne”, comme le précisent nos confrères de Libération.

► À lire aussi : Besançon : comment l’ultra-droite nationaliste réinvestit la capitale comtoise et le fait savoir

“On a tous eu peur”

“Ils dégageaient quelque chose de violent. On avait l’impression qu’ils voulaient en découdre. Ils occupaient l’espace”, nous confirme un habitant de Besançon, qui se baladait avec son épouse du côté du quartier Battant, vers 23h.

le cortège se dirige vers l’un des bars historiques de la ville, Les Passagers du Zinc. “On m’a prévenue vers 23h20 que 20 néonazis se baladaient en ville et se dirigeaient vers Battant. Ils sont arrivés rue de Vignier même pas 15 minutes après”, nous rapporte la gérante du PDZ, qui a tout de suite contacté la police.

Ils paradaient pour nous provoquer et finalement l’un d’eux s’est approché d’une personne qui filmait. Il a explosé son téléphone et l’a un peu bousculée. Gérante du bar le PDZ à Besançon

“Il y avait au départ une petite dizaine de jeunes Bisontins. Suivis d’une dizaine de mecs issus de divers collectifs dont le GUD”, détaille-t-elle. Elle décrit les individus comme “hyper baraques, clairement entraînés”. “C’est la première fois qu’une descente de ce genre se passe devant mon bar, réagit la responsable des PDZ. On a tous eu peur en fait”.

FRANCE 3 Bourgogne Franche Comté

  • NDLR : au centre de cette soirée de sorties printanières, le lieu culturel PDZ produisait ce soir-là un concert avec quatre groupes en live autours de la musique hardcore punk et grind à l’occasion de la tournée de deux d’entre eux.https://scontent-cdg4-3.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/341875581_529253312735038_8153041344396040001_n.jpg?stp=dst-jpg_s720x720&_nc_cat=104&ccb=1-7&_nc_sid=c42490&_nc_ohc=i12f92BXlHUAX_PeCYo&_nc_ht=scontent-cdg4-3.xx&oh=00_AfB4BSPxNFeM2K-6Bspv4gfMq_kIA5rKZEVWM1YoI25JMA&oe=659E4AEE

MENACE FASCISTE : CARTOGRAPHIE DES GROUPUSCULES FRANÇAIS

Les Français ont qualifié au second tour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a comptabilisé près de 23% des suffrages au premier tour, une performance qui s’explique notamment par sa capacité à dédiaboliser son parti. Une normalisation de son image facilitée par la radicalité d’un Éric Zemmour. Mais derrière la façade plus ou moins institutionnalisée, l’extrême droite reste parcourue par des mouvements et des courants très radicaux et parfois violents. Des groupes toujours actifs, de plus en plus actifs. Aujourd’hui, Blast vous propose de faire la cartographie de ces mouvances très diverses. Lyon, Montpellier, Angers, Nantes, Toulouse et même des villes plus petites, un peu partout en France, des militants font le coup de poing contre leurs opposants. Un véritable maillage du territoire se dessine. Mais qui désigne-t-on sous ce terme de “groupuscule d’extrême droite” ? Comment s’organisent-ils ? Où sont-ils ? Y a-t-il des liens entre eux et le Rassemblement national et Reconquête ?

Une vidéo co-écrite avec Thierry Vincent, spécialiste de ces mouvances. Journalistes : Antoine Etcheto, Thierry Vincent Montage : Delfina de Oliveira Cézar Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Thomas Bornot Direction des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa

Agression raciste ultra-violente à Besançon : prison ferme pour le néonazi

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/agression-raciste-ultra-violente-a-besancon-prison-ferme-pour-le-neonazi-20210204_XTGA65RUIVDE3G7T6LYS2KEPSQ/

04.02.2021 Un néonazi de Besançon a été condamné mercredi à deux ans de prison pour avoir agressé un homme de 35 ans lundi. Le déchaînement de violence qui s’est abattu sur la victime n’avait d’autres motifs que le racisme.

Des coups, des insultes racistes et des menaces de mort. C’est ce qu’a subi Khaled lundi à Besançon, lors d’une agression d’une rare violence. Son agresseur, Philippe Tribout, un néonazi local, a été jugé en comparution immédiate mercredi. L’homme, au casier judiciaire déjà bien rempli, sur lequel figurent déjà des violences régulières sur conjointe et contre un migrant, a écopé de deux ans de prison, dont six mois avec sursis. Il dispose de dix jours pour faire appel.

«J’ai cru que j’allais mourir là»

Khaled a donc eu la malchance de croiser Philippe Tribout sur un parking du centre de Besançon, vers 21 heures lundi soir, alors qu’il rentrait d’un rendez-vous professionnel. Le paisible entrepreneur de 35 ans est alors interpellé par un colosse, raconte la station locale Radio Bip. Dans un échange lunaire, le grand gaillard (il tutoie les 2 mètres) lui a d’abord demandé s’il était «de la police». Khaled a assuré que non, et a ouvert son manteau pour montrer le costume qu’il portait. «Tiens, un Arabe en costard, je vais me le faire», s’est alors amusé Philippe Tribout, avant de passer aux coups. Le passage à tabac en règle a duré de longues minutes pendant lesquelles la victime, qui a tenté en vain de se défendre, a vu sa vie défiler devant ses yeux. «J’ai cru que je ne reverrais jamais mon fils. J’ai cru que j’allais mourir là. C’était juste horrible», raconte Khaled.

Ce n’est finalement qu’avec l’arrivée toutes sirènes hurlantes de plusieurs voitures de police, alertées par les caméras de vidéosurveillance du parking, que le calvaire a pris fin. Philippe Tribout a tenté de prendre la fuite mais a finalement été rattrapé par les agents qui ont dû se mettre à plusieurs sur lui pour l’appréhender. Khaled l’assure : sans l’intervention des forces de l’ordre, il ne serait plus là pour en parler. Pris en charge par les secours et hospitalisé, il s’en tire avec de multiples contusions et deux côtes fracturées.

Pour le procureur de la République de Besançon, le motif raciste de l’agression ne fait aucun doute. Il faut dire que l’agresseur est connu dans la région pour son engagement au sein des franges les plus radicales de l’extrême droite.

Militant skinhead raciste

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A peine majeur, dès 2012, il était suffisamment investi dans le militantisme pour participer au «C9M», grand raout annuel des «durs» qui commémorent la mort d’un des leurs, Sébastien Deyzieu, décédé après une course-poursuite avec la police. La carrure et le look d’authentique bonehead de Philippe Tribout n’étaient pas passés inaperçus dans le petit contingent du Front comtois. D’autant qu’il tenait la banderole du groupuscule d’extrême droite local, pourtant dissous l’année précédente après la condamnation de son leader pour incitation à la haine raciale.

Le mouvement est notoirement proche du Blood and Honour et héritier d’un autre groupe régional néonazi, tout aussi radical, le Werwolf Sequania. Ces deux mouvements ont aussi été dissous à cause de la violence de leurs membres, dont des anciens militaires, la plupart largement tatoués de symboles nazis (soleil noir, devise de la SS, etc) et adeptes de la violence de rue.

Philippe Tribout, 24 ans, a fait ses armes de militant skinhead raciste auprès de la crème du genre, comme Sébastien F., dit «Sanglier» (avec lequel il a participé à l’attaque contre l’Arc de triomphe en marge d’une manifestation de gilets jaunes, le 1er décembre 2018), le légionnaire Teddy M. ou un certain Maxime P. Il a d’ailleurs créé avec ce dernier un petit garage à 200 kilomètres de là, près de Thonon-les-Bains. Une poignée de ces hommes seulement n’a pas fait de prison pour violences racistes.

Vieux briscards et jeunes du GUD

Certains de ces noms apparaissent en outre dans des enquêtes de la presse locale sur une série d’agressions racistes gratuites perpétrées par la bande, à Besançon entre 2019 et 2020. L’une des victimes, identifiée par le site Factuel. info, raconte comment un inconnu l’a approché en lui demandant : «Souris pour voir». L’homme le tabasse puis, alors que des tiers s’interposaient, repart en lâchant «Ah, tu ne rigoles plus on dirait Avant de conclure : «Ces gens, c’est le film Orange mécanique. Faire souffrir, juste pour le plaisir.»

Le petit groupe bisontin orbite dans une galaxie mêlant vieux briscards proches de Serge Ayoub (le fameux «Batskin»), comme Sanglier, et néonazis pur jus du Blood and Honour, tel Marc Bettoni, ainsi que des jeunes se réclamant du GUD à l’instar du chef des Zouaves Paris, Marc de Cacqueray de Valménier. Comme ce dernier, Philippe Tribout est parti prendre les armes dans un conflit à l’étranger. C’était en 2015 dans le Donbass, avec le bataillon Azov, une unité paramilitaire pro-ukrainienne ouvertement néonazie. Le jeune homme s’en vantait, diffusant des photos de lui en uniforme ou kalachnikov à la main.


Khaled Cid, un entrepreneur bisontin a été violemment passé à tabac par un homme, lundi 1er février, rue Marulaz à Besançon. La victime, extrêmement choquée, s’exprime pour que cette histoire ne reste pas impunie et pour dénoncer cet acte ignoble. Témoignage.

Le récit rapporté par Khaled Cid fait froid dans le dos et rappelle à quel point la folie raciste est destructrice, lorsqu’on a le malheur de croiser son chemin. Le natif de Besançon est évidemment très touché par la violente agression qu’il a subi la veille, place Marulaz en centre-ville, alors qu’il garait sa voiture après un rendez-vous professionnel.

Il était environ 21h, quand Khaled Cid, s’approche d’un horodateur pour payer son parcmètre en avance, en prévision du lendemain matin. Un homme, visiblement “pas dans un état normal” l’interpelle : “Tu es de la police ?” lui lance le grand gaillard d’environ 2 mètres, selon la description faite par Khaled. Le Bisontin lui répond que non : “Je rentre chez moi. Non je ne suis pas de la police, regarde, je suis en costume”. Il commence à comprendre que quelque chose ne va pas.

“Je commence à prendre peur, et à comprendre que le mec n’est pas dans un état normal. Il a dit ‘ah un arabe en costard, je vais me le faire !’ Il s’est jeté sur moi, il était déterminé. Je n’avais jamais vu ça de ma vie.”
Khaled Cid, victime d’une agression raciste

Pendant plusieurs minutes, Khaled essaie de se défendre et d’esquiver les coups qui pleuvent, en vain. Il finit à terre sous les insultes racistes. “Deux mètres de haut, des yeux qui sortent des orbites… Il me disait, je vais te tuer sale arabe ! Je me suis retrouvé au sol et il a continué à me frapper” rapporte l’homme de 35 ans au souffle court, en raison de deux côtes cassées et de la violence du choc. “Je peux vous le dire, franchement, j’ai cru que je ne reverrais jamais mon fils. J’ai cru que j’allais mourir là. C’était juste horrible” témoigne-t-il.

C’est la police bisontine qui vient en aide à Khaled Cid, avant même qu’il ne réussisse à prévenir les secours. “Je remercie la police d’être intervenue aussi rapidement. Sans ça, je ne sais pas si je serais encore vivant”  tient à préciser l’entrepreneur franc-comtois. Les sirènes font fuir son agresseur, rapidement rattrapé par plusieurs policiers qui peinent à le maîtriser en raison d’une rage incompréhensible. Khaled est quant à lui transporté à l’hôpital duquel il ressort avec au moins 8 jours d’ITT.

L’ancien lauréat du prix “Talents des Cités 2018”, avoue n’avoir jamais été victime de racisme, malgré ses origines maghrébines.

“Le plus gros choc, c’est de me rendre compte que des personnes sont prêtes à tuer pour une couleur de peau. Gratuitement. Je sais qu’il y a du racisme, mais à ce point là… Je ne pensais pas que ça existait. J’ai grandi à Clairs Soleil, je suis allé à Marseille, aux Etats-Unis et même dans les quartiers les plus chauds de Miami… Je n’ai jamais été confronté à ça… Le racisme prêt à tuer. Ca existe quoi.”
Khaled Cid

L’agresseur présumé, un certain Philippe, n’en est pas à son premier coup d’essai, selon le correspondant de presse de Radio Bip/Média25 Toufik de Planoise. Selon ce dernier, il est “bien connu pour plusieurs méfaits”. Toujours selon Toufik de Planoise, il aurait évolué au sein du « Front comtois » et du « Bunker » ainsi que dans les troupes de la division néonazie « Azov » “en 2017 ramenant expérience et armes à la maison, sa présence à des descentes dans des bars du centre en 2019-2020, et plus récemment fin 2020 son apparition en Savoie afin d’y établir un garage et en Suisse à travers un énième groupuscule nommé « Swastiklan. »” 

Khaled Cid a porté plainte. Une enquête a été diligentée et la garde à vue de l’individu en question est toujours en cours, à l’heure où nous rédigeons cet article. Cette affaire va être, dans les heures qui viennent, transmise au parquet de Besançon. Pendant que la justice suit son cours, de son côté, Khaled mettra du temps à se remettre psychologiquement de cette agression, bien après que les blessures physiques ne s’estompent. “Il faut de tout pour faire un monde, mais ces gens là on s’en passerait bien” conclut le Bisontin.

L’agresseur présumé sera présenté devant un juge, en comparution immédiate, ce mercredi à 14h.


http://www.factuel.info/neonazis-et-extreme-droite-de-retour-dans-les-bars-a-besancon

L’agresseur présumé est toujours en garde à vue à l’heure de la publication de cet article. Le Procureur de la République, Étienne Manteaux, confirme : Il sera déféré au tribunal, en comparution immédiate, le lendemain. Il est connu des services de police, défavorablement. Retour sur le parcours identitaire de l’agresseur

Philippe T. a vingt-six ans. Bisontin pur jus, il demeure dans une maisonnée près de la City avec sa mère, après la séparation parentale. Contrairement à leur labeur entièrement tourné vers la restauration ; à l’adolescence, il s’oriente vers le bricolage et la mécanique. Il est aussi attiré par la politique. Il fait ainsi ses premières armes au sein du groupuscule identitaire « Front comtois », où il est alors repéré à l’édition 2012 du C9M à Paris. Mais le mouvement se délite et plusieurs factions émergent, en particulier celle des « Werwolf Sequania » dans la capitale comtoise. Cette formation paramilitaire s’illustrera par de multiples agressions en 2012-2013, ayant par ailleurs pour quartier général « le Bunker. » Il s’agit d’une cave réaménagée en bar privé à Bregille par un des historiques du milieu, où sa présence à des soirées est documentée de 2014 à 2015.

Il sollicite et obtient une licence de tir, comme le confirment des habitués du stand de Chaudanne où il venait périodiquement avec son fusil à pompe. On le retrouve ensuite en uniforme, vantant lui-même son enrôlement auprès de la formation néonazie « Azov » sur le front du Donbass en 2017. Il s’exhibe alors kalachnikov à la main, faisant le salut hitlérien, ou de retour dans la région par des entraînements au corps-à-corps sur un terrain de la Chapelle des Bois.

Entre-temps, il est condamné pour violences conjugales et interdit de résidence – mais pas de séjour – pour le département du Doubs, durant neuf mois. Philippe T. apparaît ensuite avec les gilets jaunes, sur les ronds-points de l’agglomération, banderole en main ou comme à Paris le fameux 1e décembre 2018 durant lequel son copain « le Sanglier » fut soupçonné de dégradations à l’Arc de Triomphe.

Il est mis en cause comme participant aux descentes de 2019 et 2020 dans les bars du vieux-centre, là encore nommément cité et plusieurs fois photographié regroupé avec ses amis de conviction et de lutte. Il vivote de prestations sociales, en animant un garage au noir, ou par de petits boulots comme livreur chez UPS. Il se montre sommairement auprès des ultras du Kop Boulogne, lors d’un match de foot entre Mannheim et Kaiserslautern en Allemagne. Fin 2019-début 2020 il s’exile en Savoie avec Maxime P., un de ses fidèles camarades de tabassage non loin du domicile paternel de ce dernier. Ils fondent alors leur propre entreprise, retapant et revendant des véhicules surtout de marque BMW. Mais le binôme ne manque pas non plus de nouer des liens avec les radicaux suisses, apparaissant dans plusieurs cessions d’entraînement au combat avec le « Swastiklan. »

Violente agression à caractère raciste à Besançon


A propos de Philippe Tribout

L’agression dont a été la victime Khaled Cid le soir du lundi 1er février, n’est pas un simple fait divers comme tant d’autres, d’ailleurs on n’a pas entendu les élus du RN sur cette affaire. Cet acte raciste a été commis par un militant néonazi de longue date qui n’a eu que la violence comme moyen d’expression. Il a été militant au Front Comtois, puis s’est engagé en Ukraine dans les rangs du bataillon néonazi Azov, puis de retour en France, il a milité au sein de l’organisation Misanthropic Division qui est l’organe de propagande et de recrutement du Bataillon Azov. Lors des Gilets Jaunes, il est à Paris, Place de l’Étoile, lors de la manifestation qui a vu le saccage de l’Arc de Triomphe. Il a été condamné pour avoir frapper sa copine. Il rejoint également les hooligans parisiens pour faire le coup de poing.

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Philippe Tribout lors de son séjour en Ukraine dans le Bataillon Néonazi Azov, et militant avec la Misanthropic Division

Malheureusement, cette agression est loin de nous étonner, nous savions que tôt ou tard cela allait se passer. Nous pensons même que cela a déjà du se produire, que cette personne a déjà agressé d’autres personnes peut-être moins violemment et que ces dernières n’ont pas osé porter plaintes.

Nous ne savons pas si Philippe Tribout fait partie des Vandal Besak. Ce que nous savons c»est qu’ils se connaissent et ont évolué sur le même terreau de haine.

Qu’elles soient seules ou organisées en groupe, il s’agit de personnes extrêmement violentes, et qui ne souhaitent que s’exprimer par la violence.

https://dijoncter.info/a-besancon-a-dijon-et-ailleurs-le-reveil-de-la-peste-brune-2517

https://fafwatchfc.noblogs.org/files/2015/10/Bunker-09-num%C3%A9ro.jpg

Néonazis et extrême-droite de retour dans les bars à Besançon

Néonazis et extrême-droite de retour dans les bars à Besançon

 

Mein Kampf et alcool ne font pas bon ménage. À Besançon, le petit milieu néonazi investit de nouveau les bars, entraînant nuisances et violences. Affichant sans détour leurs opinions haineuses, ses membres jouent des coudes et des poings pour s’imposer, ce qui rappelle la vague d’agressions des années 2012-2013 dans la ville. Certains sont bien identifiés et étaient déjà là à cette époque, beaucoup sont passés par la Légion étrangère et partagent le goût des armes. Une vidéo montre aussi des militants d’extrême droite s’entrainer au combat dans la forêt.

 

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Vendredi 29 novembre, au Shake Pint (anciennement Carpe Diem) place Jean Gigoux dans le quartier Rivotte. Il est 23h30 passées. Grégoire consomme une bière et remarque un groupe qui « détonne et se détache ». Une demi-douzaine d’individus, crânes rasés et look bonehead, sont attablés là. Sans raison apparente, l’un d’eux lance un verre en direction de plusieurs jeunes femmes présentes un peu plus loin.

Elles se sont alors levées, exigeant des explications. Grégoire assiste à un échange surréaliste. « Comment vous appelez-vous ? » demande l’une d’elles. « Moi, c’est Sanglier » répond assurément un quarantenaire de la bande. Un pseudonyme bien connu dans le milieu de l’extrême droite radicale et identitaire, nous y reviendrons. « Et qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » « Moi, je suis néonazi ! » La réponse ne convainc guère l’interlocutrice qui réplique : « ce n’est pas un métier, dis plutôt que t’es au RSA. » Un serveur intervient pour éviter la surenchère devant la tension qui montait.

Une autre témoin ayant assisté à la scène raconte : « Ces fachos semblent bien connus par ici, et tout le monde en a tellement peur que personne ne dit rien. » Le responsable du Shake Pint n’a donné aucune suite à nos multiples sollicitations. Il publiera une annonce sur Facebook le lendemain des faits, « condamnant fermement et s’excusant » pour ce qu’il juge être un « incident. » Sanglier n’a pas non plus souhaité répondre à nos sollicitations.

 

Un regroupement autour de Sanglier ?

Après un retour remarqué dans la capitale comtoise au printemps 2018, le « chef », Sébastien F. dit Sanglier, a dû se mettre quelque temps au vert. Ancien légionnaire, il a été mis en examen et incarcéré le jeudi 17 janvier 2019, accusé d’avoir pris part au saccage de l’Arc de Triomphe à Paris le 1er décembre 2018 dans le cadre du mouvement des « Gilets jaunes ». Il a été blanchi de ces accusations, mais le parquet de Besançon avait ouvert une enquête après la découverte à son domicile de plusieurs fusils, dont un à pompe, des machettes, baïonnettes, poignards et poings américains cloutés. Il y avait aussi un portrait et une photo d’Hitler, des drapeaux nazis et du GUD, une carte de membre de Troisième voie. Libéré courant mai, il avait jusqu’alors fait profil bas.

Depuis la rentrée, d’autres faits sont à signaler. Aldo, assistant d’éducation encarté à gauche, raconte une altercation le 7 novembre au soir. Sortant d’un restaurant, il s’arrête pour saluer une vieille connaissance au Pub de l’Étoile, au bout de la Grande rue, un certain Alexandre M., visiblement alcoolisé et en compagnie de plusieurs personnes affichant leurs sensibilités sur leurs écussons. Le ton monte quand la nature « antifasciste » d’Aldo est révélée par Alexandre M. qui exige « qu’il ne soit pas touché ». L’histoire en restera là. Malgré les apparences, l’épisode n’est pas anodin.

Originaire de Haute-Saône, l’engagement d’Alexandre M. n’a cessé de croître depuis son arrivée il y’a un an dans la ville. Réputé « bavard », l’intéressé a évoqué devant témoins le regroupement des différentes forces « nationalistes » du secteur autour de « Sanglier ». D’après lui plusieurs faits d’armes ont d’ailleurs été commis afin de gagner la confiance du « chef », notamment le saccage de véhicules de supporters algériens lors de la célébration de la victoire de l’équipe algérienne de football à la CAN, ainsi que des tests d’aptitude au combat avec les « Zouaves » de Paris dont il exhibait des vidéos. Se fixeraient-ils un territoire à contrôler ?

Des runes et des soleils noirs

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Deux jours après cette rencontre, samedi 9 novembre, trois individus remontent de la cave du Titty Twister dans le quartier Battant en scandant des chants vantant « la France éternelle ». Plusieurs habitués du bar engagent alors la conversation pour en savoir plus. Outre les références musicales, ceux-ci arborent des runes, des « soleils noirs », et un patch du groupe NSBM « Komando Peste noire », cousus sur leurs vêtements. Les clients s’en sont moqués sans agressivité.

L’une des cibles de ces sarcasmes, décrit comme « grand et crâne rasé », s’énerve et invite alors son interlocuteur à « régler cela dehors à un contre un ». C’est « dans un square annexe et à la loyale » que le conflit s’engage. Après un premier coup donné par le « patriote », celui-ci est rapidement corrigé. Une débandade qui provoque la réaction d’un de ses deux amis qui tente un coup par derrière en hurlant « on est du GUD » avant d’être lui aussi maîtrisé.

L’algarade s’arrête là. Y’a-t-il un lien avec le groupe de Sanglier ? Difficile à dire. D’après certains observateurs présents, ces fêtards d’extrême-droite semblent isolés et pourraient être originaires d’en dehors de la cité, voire de la région. Sly’, le propriétaire du bar, a déjà dû faire face à des néonazis. « Sanglier et les siens passaient du temps ici peu après l’ouverture en décembre 2008. Je les ai retrouvés, debout sur les tables, à gueuler des chants nazis et à faire des Sieg heil. J’ai décidé de les bannir, malgré les intimidations qu’ils continuent à faire les rares fois où il passe dans le coin. Pendant des années, j’ai dû gérer cette réputation pourrie. »

« Ils se sont acharnés sur lui, le gars était en sang »

En janvier dernier, c’est devant le Madigans sur la place du Huit-septembre qu’une agression violente avait été perpétrée. Quatre amis en train de prendre un verre voient un homme, décrit comme militaire et probablement antillais, se faire tabasser vers l’Église Saint-Pierre par une dizaine d’individus précédemment attablés un peu plus loin.

Alice, encore choquée, se remémore. « On n’a pas vu les tenants et aboutissants initiaux de cette rixe. Ce que je sais, c’est qu’ils se sont acharnés sur lui. Le gars était en sang, et eux paradaient triomphalement. J’étais scandalisée. Je leur ai hurlé qu’ils n’étaient que des lâches ». Alors qu’insultes et menaces commencent à pleuvoir, le quatuor préfère se mettre à l’abri en gagnant l’intérieur du commerce. « En souhaitant ressortir peu après, les choses se sont emballées sans même avoir le temps de comprendre et de réagir ».

Alice poursuit : « L’un d’entre eux m’a violemment poussée contre une des tables. Un de mes amis, essayant de s’interposer, a alors été secoué et a pris des coups, sans gravité. Mes deux autres compères ont réussi à nous extraire pour nous remettre en sécurité, alors que les filles du groupe adverse ont sorti des bombes lacrymogènes. Heureusement, nous avons finalement pu partir sans autres dommages ». Si aucune personnalité du milieu n’a pu être formellement reconnue, il n’y a pas de doute qu’il s’agissait de militants d’extrême droite avec « leurs look, crânes rasés, bombers, et tatouages, leur façon de procéder, violente et organisée, et le fait qu’eux-mêmes se revendiquaient comme « nationalistes ».

 

Ces méfaits sont à ajouter à la longue liste des agressions menées par des militants d’extrême droite ces derniers temps, au sein de l’Université de Strasbourg le 12 décembre et dans plusieurs bars du Mans le samedi 14 décembre. Dans la nébuleuse néonazie locale, beaucoup sont passés par la Légion, ils ont en commun l’armée, la violence, le goût des armes et un ultranationalisme assumé.  Comme l’attestent de nombreux documents, Philippe T. a par exemple brièvement rejoint le Dombass au sein du régiment Azov, une unité paramilitaire de volontaires d’extrême droite ukrainienne qui a combattu l’insurrection armée pro-russe jusqu’en 2014. Tout récemment, les acolytes se sont filmés dans la campagne autour de Besançon lors d’entraînements collectifs à la baston. À quelles fins ?


Mise à Jour :

Agression raciste Philippe T.

ATTAQUE DE LA LIBRAIRIE L’AUTODIDACTE : le 2eme Régiment National-Socialiste de Parachutistes en 1ere ligne

ATTAQUE DE LA LIBRAIRIE L’AUTODIDACTE : le 2eme Régiment National-Socialiste de Parachutistes en 1ere ligne

AutodidacteQu’est-ce qui a pu motiver nos braves fachos bisontins à aller s’en prendre aux volets de la librairie anarchiste l’Autodidacte (5 place marulaz)?

Est-ce la défaite de l’équipe française de rugby face aux All Blacks?
Est-ce la bière ingurgitée durant la soirée? Une dizaine de boneheads ayant été aperçus un peu plus tôt dans un bar du centre-ville bisontin ce soir-là.

Peut-être un peu des deux…  mais surtout beaucoup de bière et peu de neurones.

Parmi les protagonistes de cette virée deux noms selon les témoins sur place circulent déjà : Le Sanglier et Teddy Mairet…

On imagine le début de la journée chez les rasés du coin:
« Teddy Mairet, légionnaire en perm’ à Besac, ce n’est pas si souvent que ça arrive… et le Sanglier qui est également dans le coin… ça mérite bien une petite virée en ville entre copains aux bras tendus. On cire les Docs ou les rangeos, on retrousse les jean’s, on enfile les bombers et hop c’est parti pour une nuit de folie. »

Bref, vers les 2h du mat ce dimanche 18, les valeureux défenseurs de la race supérieure s’attaquent à la librairie l’Autodidacte. Cela devait faire longtemps qu’ils en rêvaient de se la faire, de détruire ce nid d’anarchistes, d’antifrançais, de pro-migrants.
Ils avaient déjà fait des actions spectaculaires: saluts nazis devant la librairie fermée, arrachage des horaires d’ouverture, et même se prendre en photo le bras tendu devant les volets clos…

Sanglier et John Coursault

après avoir fait coucou, ils ont arraché les horaires

L’attaque a tourné court grâce à l’intervention des militants Alternatiba et des clients d’un bar. Quelques coups ont été échangés, des bouteilles ont volé et au bout de quelques minutes, les boneheads (une dizaine selon les témoins) se sont éparpillés dans diverses directions: centre-ville, quai Bugnet, certains ont été vus remontant la rue de la Madeleine direction le fort Griffon.

Les témoins de l’attaque ont reconnu deux personnages bien connus à Besac : Teddy Mairet et Sébastien Favier dit le Sanglier. Et d’après les « on dit », ce sont eux que les flics ont serrés et mis en garde-à-vue, en indiquant de plus qu’ils étaient tous les deux dans un « état d’ébriété très avancé », mais d’après les personnes témoins place Marulaz, ceux-ci étaient parfaitement maîtres de leurs gestes et ne semblaient pas saouls. (se reporter à l’article du Collectif Antifascite de besançon : Besançon : la librairie l’Autodidacte attaquée par des néonazis)

Ils ont cassé quelques planches, donné quelques coups de poing, se sont fait arrêter comme des idiots; leurs potes courant plus vite (en frappant des passants), les ont tout simplement abandonnés.

Il y a toutes les raisons de croire que les flics les ont laissé sortir rapidement après qu’ils aient décuité, rejetant l’aspect politique de l’acte et ne gardant que son aspect alcoolisé.

Mais, on va tout de même retracer rapidement le pédigrée de ces deux personnages et se poser quelques questions sur le rôle de l’armée chez nos néonazis locaux…

 

Sanglier et Mairet, nazi stories :

1/ Le Sanglier : Sébastien Favier.
A Besançon, nombreux sont ceux qui ont déjà entendu parler du Sanglier, il est en quelque sorte le « loup blanc » parmi les néonazis locaux. La renommée de leader des fafs locaux provient essentiellement de l’image de violence qui colle au personnage (il y a aussi celle avec les poussins jaunes sur le papier peint).

Sanglier

Sanglier2

C’est vrai qu’il est baraqué, même s’il n’est pas bien haut. Il a une gueule et un look JNR qui ne passe pas inaperçus. Il traine des histoires de bastons plus ou moins vraies. On sait qu’il est dans la bande à Batskin, qu’il est pote avec les frangins Bettoni. Mais politiquement, localement, très peu savent qu’il était à 3ème Voie et au JNR. Il n’a jamais distribué un tract (il avait plus une volonté de distribuer des beignes), jamais tenu un banderole politique : solidarisme??? révolution nationale??? kézako ??? ou alors il aurait fallu boire plusieurs bières avec lui pour en savoir plus. On l’a aperçu certains soirs avec des t-shirts plus que douteux vantant le 3ème Reich ou le régime vichyste. Et s’il pouvait être dangereux de le croiser lui et ses potes à des heures tardives de la nuit, en journée ils se contentaient de pousser des cris de singes quand un noir passait dans la rue.

Bettoni 1

Sanglier au centre avec Marc bettoni (sur Bettoni voir l’article précédent)

Il a joué son rôle de chef en contre-manif guidant les boneheads du coin lors du rassemblement organisé par la CNT et le SCALP Besak le 20 novembre 2010 contre la prière de rue de SOS-Tout-Petits  (ici).

FC SOSTP

Le sanglier est au 1er rang avec le patch tricolore sur la manche du bombers

C’est surtout un cogneur, plus qu’un leader politique. C’est un chef de meute, uniquement parce qu’il sait se battre.

En fait, il reste dans ses habits de sous-off qu’il a acquis à la légion étrangère.

Car Sébastien Favier a effectivement été sergent au 2ème Régiment Etranger de Parachutistes, les commandos bérets verts de la légion étrangère. Il était déjà Bonehead avant son engagement et déjà connu par les RG (comme quoi, être fiché par les RG cela ne ferme pas la porte pour certaines carrières).

En sortant de la légion, il retourne naturellement dans le milieu nazi, et intègre les JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires) que Serge Ayoub réactive en 2010. Il y sera l’un des plus jeunes. Il y retrouve un supérieur hiérarchique (Ayoub) qui pense à sa place, et profite des manifestations du C9M pour continuer à marcher au pas.

JNR1

manifestation du C9M à paris

JNR2

Sanglier au 1er plan, Serge Ayoub est au centre

Localement, il traîne avec les membres du Front-Comtois, les Werwolf Sequania. Il est le lien entre ces groupuscules et les formations nationales JNR, 3ème Voie et de là tous les groupuscules nazis français et étrangers.

A la dissolution des JNR et de 3ème Voie en juin 2013, il y a un petit flottement. Ayoub en profite alors pour créer son club de bikers : les Praetorians MC. On savait que les JNR étaient considérés comme la garde prétorienne de Serge Ayoub, on en a désormais confirmation. Les Praetorians ne sont que la nouvelle mouture des JNR mais montée sur roulettes (et au prix d’une Harley, ça fait cher la roulette).

Praetorians MC

les Praetorians devant leur local

Praetorians MC Est

le chapitre Est des Praetorians à Chalèze

Le Sanglier se trouve alors promu responsable de la fédération Est des Praetorians. A lui de recruter et de former les futurs nazis-bikers. Il enfile son nouvel uniforme de Praetorians, même si de temps en temps il aime parader avec son vieil uniforme de JNR.

Sans trop démêler le vrai du faux, il y a déjà des rumeurs qui circulent à Dijon sur sa participation à des expéditions punitives envers certains bikers proches ou membres des Bandidos (club de bikers concurrents des Hells Angels) alors que le chapitre Bandidos Dijon bat un peu de l’aile depuis 2013 (voir ici).

2/ Teddy Mairet.
Cela fait bien 7 ou 8 ans que Teddy est connu sur Besac en tant que néonazi, comme le montre la photo du groupe de nazi-skins ci-dessous, où l’on retrouve des têtes qui ont un peu vieilli mais toujours présentes dans la fachosphère bisontine.

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On le retrouve ensuite au sein des Nationalistes Autonomes franc-comtois qui n’apparaissent que lors de la contre-manif rassemblant le Front Comtois et les boneheads du coin lors du rassemblement organisé par la CNT et le SCALP le 20 novembre 2010 contre la prière de rue de SOS-Tout-Petits.

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Teddy Mairet en cagoule au milieu des autres NA

On le croise ensuite chez les Werwolf-Sequania. (voir également ici)

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les Werwolfs Sequania, Sanglier à gauche, Mairet à droite à coté de sa copine. Tous les deux ont les t-shirts aux couleurs des Werwolfs Sequania

Il devient même porte-manteau pour la marque de t-shirt néonazis franc-comtoise Séquania KG (on reconnait ces tattouages).

Sequania KG

Berlin 45, n’oublie jamais ! ; T-shirt à la mémoire de la division SS Charlemagne qui a défendu le bunker d’Hitler en 45

Il participe aux deux agressions qui ont eu lieu à Besançon au pub de l’Etoile en 2012 (voir ici ),

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Teddy Mairet de dos avant l’agression. Vétu du logo des Werwolfs Sequania

puis devant Ze Musik All (voir ici), les personnes sur place ont reconnu la carrure et la démarche de Teddy Mairet qui était cagoulé ce soir là.

Suite à l’agression face au bar Ze Music All, une manifestation a été organisée par le CAB (collectif Antifasciste Bisontin). En marge de cette manifestation, un groupe de néonazis a été vu en ville ce samedi après-midi. Ils se sont retrouvés dans un bar non loin de la place de la Révolution. Ils étaient 11 néonazis, les mêmes qui ont commis les différentes agressions des 3 années précédentes dont Teddy Mairet. Au moins 2 d’entre eux se sont fait interpeller par les flics au centre-ville en possession d’armes. Les interpellations ont empêché une éventuelle attaque néonazie sur la manif ou plus probablement sur des manifestants à la fin de la manif quand ceux-ci se dispersent (voir le compte-rendu de la journée sur le site du CAB).

Peu de temps avant l’agression devant Ze Music All, Teddy Mairet participait avec ses copains des Jeunesses Nationalistes Franc-Comtoise (dont Roman Vieille-Girardet) à la « manif pour tous » le 2 février 2013, quelques mètres derrière certains élus UMP du Doubs.

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Mairet avec les JN au milieu des réactionnaires comtois

Suite à cette manifestation, il y a eu une accalmie dans les actions fascistes. Accalmie qui s’est prolongée après la mort de notre camarade Clément Méric.

Mairet s’engage dans la légion étrangère, dans le même régiment que le Sanglier : le 2ème REP (et je me répète : « comme quoi, être fiché par les RG cela ne ferme pas la porte pour certaines carrières »)

Mairet

Teddy Mairet en Opex (photo de son facebook)

Comme le montre la photo ci-dessous, il en profite pour compléter ses tatouages.

Teddy Mairet

Le légionnaire Mairet

« Meine Ehre heißt Treue »
En décembre un patch sur l’uniforme d’un soldat français en opération extérieure (Opex) fait polémique dans les médias. Il fait référence à la devise des waffen SS : «Meine Ehre heißt Treue» =«Mon honneur s’appelle fidélité» (voir l’article du huffingtonpost).

patch SS

Et ce sont « ***Ehre heißt *** » que l’on aperçoit sur le haut de la poitrine de Mairet…

Ehre heißt
L’armée que l’on appelle couramment la grande muette, devrait également s’appeler la grande aveugle, ou la grande hypocrite…

Extrait du huffingtonpost:

Joint par Le HuffPost, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’Etat-major des armées, confirme l’existence de cette photographie. « La photo a été postée l 19 décembre sur Facebook. Il est apparu ensuite que le soldat arborait un insigne d’épaule qui n’appartient pas à l’uniforme de l’armée française et véhiculant une idéologie que nous condamnons sans équivoque.

Une enquête de commandement a été ordonnée par le Chef d’Etat major et elle sera diligentée en Centrafrique par le général de commandement de la force Sangaris. « Dès que ce soldat aura été identifié, il sera immédiatement suspendu », nous a précisé le colonel Jaron sans vouloir évoquer les éventuelles sanctions qu’encourt le militaire pris en faute.

Il ne manque plus qu’à faire passer le mot mon colonel. Ou alors il n’y a sanction que lorsque le soldat est pris sur le fait par les journalistes, et qu’en règle générale, l’armée se contrefout de savoir si ses soldats arborent des insignes ou des devises nazis?

Ce qui pourrait expliquer le second tatouage…

Soleil noir

Le soleil noir sur l’épaule droite est beaucoup plus visible que la devise SS et il fait également référence à la waffen-SS.

Teddy Mairet-soleil noir

Ce symbole est largement utilisé par les néonazis

Ce symbole est largement utilisé par les néonazis

Le soleil noir est un symbole du mysticisme nazi créé par Karl Maria Wiligut, il est composé de trois croix gammées. On a recensé seulement deux représentations du Soleil noir par les nazis. Mais une est de taille : il s’agit d’un symbole dessiné par la SS dans le château de Wewelsburg dans le sol en marbre de l’ancienne Obergruppenführersaal (littéralement : salle des Obergruppenführer – salle des généraux) de la tour Nord .
Le soleil noir est un symbole dessiné par les SS pour les SS.

Comme on peut le voir, ce signe nazi est largement visible lorsque le légionnaire est à l’entrainement. Il est parfaitement assumé par Mairet vis-à-vis des autres légionnaires et surtout de sa hiérarchie, sous-officiers comme officiers.
Il serait très étonnant que ces derniers ne sachent pas ce qu’il signifie.

Mais on peut se poser la question de savoir si l’armée et plus précisément certains régiments qui vont régulièrement sur les terrains d’opérations extérieures n’ont pas avantage à utiliser ce type de personnages (que ce soit Mairet ou Sanglier).
Tant il est vrai que quand il s’agit de buter du « bougnoule », du « barbu » en Afghanistan ou du « nègre » en Afrique subsaharienne, les néonazis doivent se poser moins de questions morales, et ont certainement plus d’enthousiasme à la tâche.

Alors pourquoi ne pas fermer les yeux, tant qu’il n’y a pas de journaliste pour cafter?

… Et puis c’est tellement beau un légionnaire tatoué qui défile lors de la commémoration du 8 mai 45.

Actuellement, le gouvernement français surveille les personnes partant en Syrie pour rejoindre Daech, ou ceux s’y trouvant déjà. La peur de potentiels terroristes fait les choux gras des médias, les partis politiques, et justifie les politiques sécuritaires.
Mais quid de ce qui concerne les militants des groupuscules d’extrême droite? De la formation que certains militants nazis acquièrent en s’engageant 3 ans ou 5 ans, et pas forcément dans la légion? Qui surveille qui? Qui tolère quoi?

Il est raisonnable de penser qu’une personne comme Teddy Mairet qui lorsqu’il faisait partie des Werwolf-Sequania, des nationalistes autonomes ou des Jeunesses Nationalistes, n’a pas cessé de cracher sur les valeurs démocratiques, n’a pas cessé de faire l’éloge du national-socialisme, d’être ultra-violent, il est raisonnable (je disais) de penser que son engagement dans la légion n’est pas que motivé par un quelconque sentiment « patriotique », mais serait surtout guidé par un sentiment de haine raciste, doublé par une volonté de renforcer, en devenant un soldat d’élite, son sentiment d’appartenir à une race supérieure … Sans parler de cette fascination qu’il a pour la violence, alors, si en plus on lui colle un flingue dans les mains, …

… de quoi me conforter dans mes convictions anti-militaristes.

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Un collectif antifasciste s’est créé en mai pour faire face à l’agitation croissante des groupuscules néonazis, notamment à Besançon.

https://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/06/29/sous-l-oeil-de-fafwatch

C… et fiers de l’être. Telle pourrait être la devise des militants des divers groupuscules nationalistes et/ou néonazis comtois qui ont la fâcheuse habitude d’afficher leurs exploits sur Internet. Comme ces deux vidéos montrant deux agressions extrêmement violentes perpétrées de nuit à Besançon.

L’une se déroule en avril à la terrasse du « Pub de l’Étoile ». Elle a été filmée avec un portable On suit d’abord un groupe qui arbore des tee-shirts siglés d’un logo ressemblant fort à celui du Front comtois et des initiales « WS » en lettres gothiques, correspondant au groupe « Werwolf Sequania » qui diffuse de la lingerie explicite auprès de la mouvance extrémiste avec ce type de slogans : « se repaître de vos peurs », « Berlin 45 n’oublie jamais » ou, plus énigmatique, « l’éveil du corbeau éloigne l’homme du tombeau ». Puis, le groupe s’approche de la terrasse et tombe à bras raccourci sur deux consommateurs avant de repartir tranquillement.

La seconde, qui remonte également au mois d’avril, montre l’agression d’un homme à l’entrée du pont Denfert-Rochereau, toujours à six contre un, qui est insulté, frappé à coups de poings et de pieds et enfin violemment projeté sur la chaussée. Là encore, les individus, vêtus de la tenue traditionnelle des skinheads, pantalon noir, rangers noirs, bomber noir et crâne rasé, repartent en pères peinards.

Pages Facebook fermées précipitamment

Ces deux exemples de brutalité gratuite ont été dénichés par un collectif antifasciste qui s’est créé en mai dernier et a décidé de décliner sur le plan régional l’expérience du Fafwatch. Il s’agit d’un site que les « chasseurs de néonazis » alimentent de tout ce qu’ils trouvent sur l’identité de leurs adversaires. C’est plutôt bien fait : vidéos, photographies, noms, adresses, pedigree…, tout y est. Sur le plan de la collecte, les webmasters de Fafwatch démontrent un certain savoir-faire et des réseaux étendus pour croiser leurs informations.

https://fafwatchfc.noblogs.org/files/2012/06/BIDOLI-927x1024.jpg
Dagon Sequania affiche le port des couleurs Pagan Front

Nicolas et Clémentine, alias « Dagon le Séquane » et « Gallia est nobis », Brice et Elodie, de Mamirolle, Teddy, qui a posté la première vidéo, Sébastien, dit « Sanglier », un nationaliste historique de Besançon, n’ont, du coup, plus vraiment de secrets. Et quelques-uns viennent de fermer précipitamment leurs pages Facebook où s’affichaient leurs commentaires rigolards au regard des deux vidéos.

La création du collectif répond à l’agitation croissante, constatée depuis deux ans, des groupes néonazis sur la région, et en particulier à Besançon, où les actions d’intimidation se multiplient. Soutien musclé à des extrémistes catholiques, saluts nazis devant la librairie libertaire de la place Marulaz, mise à sac d’une permanence du Front de gauche, annonce médiatisée de la venue de Fabrice Robert, le président du Bloc identitaire…

« Ça fait beaucoup »

https://fafwatchfc.noblogs.org/files/2012/06/jnr.jpg
Les 2 chevelus au milieu du groupe de JNR : BIDOLI Nicolas et Brice SCHTAUFFEN

« On se retrouve avec trois membres de la Jeunesse nationaliste révolutionnaire, la milice de Serge Ayoub, dit ‘’Batskin’’. Ça fait beaucoup pour notre petit centre-ville » explique un des membres du collectif. « Et ce ne sont pas des gens avec lesquels on peut débattre politiquement en échangeant des arguments. C’est pourquoi nous avons décidé d’utiliser d’autres moyens pour les combattre, en dévoilant des éléments tangibles afin que l’on arrête de nous dire que nous sommes dans le fantasme. En plus du Fafwatch, nous allons également ouvrir un blog plus pédagogique sur cette mouvance. Ce n’est que le début : nous avons encore beaucoup de choses sous le coude, que nous allons produire dans les mois qui viennent pour que les masques tombent. »

Fred JIMENEZ

ww.fafwatchfc.noblog.org

Remerciements au blogueur Bison Teint pour certaines de ses recherches.


MàJ

Des agressions à Besançon ?

Des agressions à Besançon ?

Cette agression a été filmée en Avril dernier Pont Denfert-Rochereau, centre ville de Besançon, par une bande de néo-nazis évoluant dans et autour d’un groupe fasciste, le Front-Comtois.

A la tête de ce groupe d’adeptes de musique NSBM (pour national socialist black metal) on trouve Nicolas Bidoli et sa compagne, Clémentine Damais. Ce charmand couple habite Thise, au 35B route de Besançon.

Nicolas Bidoli Pagan Front (Dagon le séquane sur facebook)

 

Clémentine Damais à droite sur la photo (Gallia est nobis)

Encouragé par le pilier faf historique local, Sébastien FAVIER, Nicolas BIDOLI a décidé de prendre en main la poignée de débiles perdus après les divers revers essuyés par le front comtois et de monter une section 3ème Voie Franche-Comté, n’hésitant pas à évincer pour cela Laura Jacquot,  qui s’était accaparée la mission.

A tel point que Nicolas marche maintenant dans les pas de Serge Ayoub, en tant que membre de sa milice, les JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires).

On notera qu’il est étrange qu’un fils de fonctionnaire à la trésorerie du CHU St Jacques comme Nicolas BIDOLI adhère au discours de Batskin qui, même s’il est grotesque, tente de se poser en défenseur du petit peuple. La précarité, ils ne doivent pas trop connaître chez les Bidoli…

On le retrouve sous ces couleurs lors des dernières manifestations nationalistes.

Les 2 chevelus au milieu du groupe de JNR : BIDOLI Nicolas et Brice SCHTAUFFEN

On le voit ici pour la manifestation parisienne du 13 mai accompagné de son mentor Sébastien FAVIER ainsi que de son ami Brice SCHTAUFFEN, qui lui aussi a signé pour Batskin aux JNR.

Brice SCHTAUFFEN s’était déjà fait remarquer en tant que JNR à l’occasion de la manifestation néonazie du 8 Octobre 2011 à Lille :

En bas avec le gilet jaune tenant la banderole

Brice Schtauffen se tient tout à droite avec le gilet jaune

Mais revenons sur notre pont, et faisons le tour de notre joyeuse bande NSBM :

Jordan Peter

Jason Quinnez, Brice Schtauffen et Elodie

Drapeau croix celtique en fond

Charles Arawn

 

Brice Schtauffen http://www.facebook.com/brice.schtauffen et élodie sa copine http://www.facebook.com/elodie.sequania, tout deux étudiants à l’ENIL de Mamirolle

Depuis quelques temps, Nicolas, Sébastien et leurs amis aiment se promener en bande le soir dans les rues de la ville mais pas pour faire de la politique :

En effet, même si le front comtois se veut une association à but politique, les préoccupations de ses membres et sympathisants sont bien ailleurs,

comme le montre cette seconde vidéo.

Le Bisonteint a trouvé que ce groupe se nommait « werwolf sequania », faisons maintenant un tour succinct de ce « crew ».

Teddy Mairet, Fanny sa copine, Cyril (http://www.facebook.com/profile.php?id=100004008331475&sk=wall)  et son amie.

Sébastien Favier, Brice Schtauffen, Jonathan Coursault, Teddy Mairet accompagné de sa copine Fanny.

Elodie et Sébastien

Fanny

Jordan Peter et son amie

Nicolas Bidoli et « Charles Arawn » (http://www.facebook.com/arawn777)

Eric Simonin Joffrey Monnier ? => voir EDIT en bas d’article

Thierry Auer au centre

Thierry et Sébastien étaient de l’expédition qui est passée secouer le local du front de gauche place marulaz à Besancon il y a peu.

Absent de ce trombinoscope, Kevin Spano n’est pourtant pas loin…

En se penchant sur la boutique en ligne qui vend les produits « werwolf sequania » http://www.sequaniakg.com on peut constater qu’il en est le créateur :

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[owner-c] updated:           2012-04-30 16:11:58

Kevin Spano

 

Récapitulatif et informations complémentaires :

Sébastien FAVIER (JNR) habite à Chalèze, 13 route de la malate sangularusporcus@orange.fr

Nicolas BIDOLI (JNR) et Clémentine DAMAIS habitent au 35B route de Besançon 25220 Thise  06 70 98 24 70

Brice SCHTAUFFEN (JNR) et Elodie étudient à l’ENIL de Mamirolle (Grande rue – 25620 MAMIROLLE)

Kevin SPANO (Front Comtois) habite au 11 rue de la litonière 25660 GENNES  06 85 22 69 22

Jonathan COURSAULT (Front Comtois) habite au 3 chem Monts de Bregille Haut 25000 BESANCON  03 81 88 32 94

Thierry AUER ( sympathisant Front Comtois) habite à Montferrand le Château

Eric Simonin Joffrey MONNIER (Front Comtois), originaire du nord Franche-Comté, étudie au CFA de Besançon (10 Rue François Villon à Besançon)  06 68 39 52 31 (voir EDIT en bas de l’article)

Des partisans d’une Europe blanche un brin nostalgiques : affiches du PNFE

Eric fier de son lada. (voir EDIT en bas de page)

C’est bien Teddy Mairet qui est à l’origine de la diffusion de la seconde vidéo.

 

EDIT : mail reçu 24H après la publication et explications

Bonjour,

Votre site est très intéressant.

Juste un erratum, le jeune que vous avez identifié comme s’appelant Eric Simonin est une erreur il s’appelle Joffrey Monnier et habite chez son beau-père Eric Simonin à Eloie(90)
c’est un membre du Wehrwolf Sequania et du Front-Comtois.

NDLR : éléments irréfutables :

  • il utilise bien l’adresse ericsimonin@aol.com
  • l’adresse qu’il donne à ses correspondants est 15 allée de la chaume 90300 ELOIE
  • le n° qu’il donne a ses correspondants est le 03.84.21.81.42
  • Eric Simonin est dans l’annuaire à cette adresse

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