MENACE FASCISTE : UN CAP A ÉTÉ FRANCHI

En mai 2022, Blast diffusait une enquête signée Thierry Vincent et Antoine Etcheto sur la menace fasciste que constituent les groupuscules d’extrême droite un peu partout en France. Cette enquête mettait au jour la présence de ces factions sur le territoire. Près de deux ans après cette enquête et malgré la dissolution de certains groupes, la menace est plus que jamais d’actualité. Les récents événements qui ont marqué l’actualité ces derniers mois, comme le meurtre de Nahel ou les projets d’installation de camps de migrants en Bretagne ont permis à ces groupes d’ultradroite de se renforcer et de s’organiser de façon plus étroite.

Il y a plusieurs appels à rassemblement en France de la part de « milices citoyennes » comme ils s’appellent pour aller s’occuper des émeutiers. Les militants racistes et néo nazis du groupe “Edelweiss Pays de Savoie” et du groupe de biker “Badass MC Savoie” sortent du bois.

Après Saint-Brevin, les groupuscules d’extrême droite intimident toujours les élus

https://www.sudouest.fr/france/apres-saint-brevin-les-groupuscules-d-extreme-droite-intimident-toujours-les-elus-15613836.php

Au-délà de Saint-Brevin, les campagne d’intimidation de l’extrême droite contre les élus sont de plus en plus fréquentes en France. Un projet de loi déposé au Sénat prévoit des peines renforcées

Partout en France, des groupuscules d’extrême droite n’hésitent pas à menacer les élus © Crédit photo : SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

Plus d’un mois après la démission du maire de Saint-Brevin, des groupuscules d’extrême droite continuent d’intimider les élus, dont celui d’Annecy après l’attaque au couteau perpétrée par un réfugié syrien, ou celui d’une autre localité qui a donné son feu vert à un centre d’accueil.

« On va se souvenir de toi »: François Astorg, le maire EELV d’Annecy, où quelques dizaines de militants d’ultradroite se sont rassemblés peu après l’attaque, a choisi de porter plainte. En cause : des messages odieux l’accusant d’avoir encouragé l’immigration et visant sa mère sénégalaise.

A l’autre bout du pays, à Bègles, dans la banlieue de Bordeaux, c’est la permanence du député insoumis Loïc Prud’homme qui est apparue taguée avec des croix celtiques : « Vos migrants, nos morts ! », était-il écrit.

Et la tension n’est pas retombée à Saint-Brevin, station balnéaire de 14.800 habitants où l’élection de la nouvelle maire a été marquée il y a une semaine par la présence de jeunes militants d’ultradroite, qui ne contestent le déplacement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Ces manifestants ont crié sous les vitres du conseil municipal « Hier Annecy, demain Saint-Brevin », avant d’être repoussés par les gendarmes.

La démission retentissante de Yannick Morez, le maire DVD de Saint-Brevin, n’a pas empêché les groupuscules d’ultradroite de poursuivre parfois au grand jour leurs campagnes intimidation.

Les intimidations continuent

Au contraire, l’emblématique photo de l’élu devant deux voitures calcinées s’est retrouvée sur les réseaux sociaux d’opposants à un autre CADA dans une petite localité, dont le maire souhaite garder l’anonymat.

Son sang n’a fait qu’un tour lorsqu’il a découvert le commentaire qui l’accompagnait : « il est PRIMORDIAL pour un maire d’ÉCOUTER l’avis de ses habitants », tout en précisant qu’ils « n’encourageaient absolument PAS ce type de dégradation et de vandalisme ».

Une « menace déguisée » pour cet élu d’une localité d’un millier d’habitants et dont le conseil municipal a approuvé en début d’année l’installation d’un CADA, entraînant depuis moult menaces anonymes.

Il vit aujourd’hui sous protection de la gendarmerie, est suivi médicalement après un récent malaise et il assure que son épouse « vit très mal » cette situation après qu’une manifestation s’est conclue devant leur domicile.

Au point qu’il avoue s’être rendu récemment avec son épouse l’estomac noué à un dîner de l’amicale des sapeurs-pompiers qui s’est finalement déroulé sans tension. Le maire, non encarté comme souvent dans les petites localités, reconnaît avoir songé à démissionner comme son collègue de Saint-Brevin.

« Mais je ne suis pas dans cette optique-là. Je ne vais quand même pas leur donner raison », s’indigne-t-il, tout en assurant qu’il se sent protégé par l’Etat, en particulier la préfecture, contrairement à Yannick Morez qui avait dénoncé le manque « flagrant » de soutien.

L’association des maires de France appelle à la “fermeté”

Face à ces intimidations qui s’ajoutent aux agressions déjà en hausse contre les élus, l’influente l’Association des maires de France (AMF) appelle le gouvernement à « plus de fermeté » et à des peines renforcées contre les auteurs d’agressions « qu’elles que soient les origines des violences ».

« Le gouvernement n’a pas pris la mesure de la situation », déplore son vice-président délégué PS André Laignel, qui regrette que « l’Etat ait toujours du mal à caractériser politiquement certaines manifestations, en particulier lorsqu’il s’agit de l’extrême droite ».

Des peines renforcées, c’est ce que propose un projet de loi déposé au Sénat, à majorité de droite, notamment par le président LR de la commission des Lois, François-Noël Buffet, qui a auditionné récemment le maire démissionnaire de Saint-Brevin.

« Le passage à l’acte est désormais possible avec le risque d’entraîner au minimum des blessures graves, voire la mort. C’est une évolution récente », déplore-t-il, appelant à y mettre fin.

Outre le renforcement des dispositions pénales par le Parlement, le sénateur attend du ministère de l’Intérieur « un gros travail » afin d’identifier les groupuscules d’extrême droite, mais aussi d’extrême gauche qu’il désigne également comme auteurs d’intimidations ou de violences sur les élus.

Boisson Divine, régionalisme médiéval, Soleil Noir, Papacito, Bench and Cigars, side-projects, …

Boisson Divine (FR) and extreme-right links
by u/the-kingslayer in folkmetal

REDDIT propose une publication intéressante mais imprécise au sujet d’un orchestre de musique français qui tourne dans les festivals metal : Boisson Divine, néo-rock celtique à l’identité sud-ouest.
https://www.artnroll.net/home/wp-content/uploads/2018/03/boisson-divine.jpg
Google trad. du post Reddit  :

Boisson Divine (FR) et liens d'extrême droite

Récemment, j'ai découvert que l'un des membres du groupe de folk metal français Boisson Divine avait un tatouage du soleil noir sur son bras, le soleil noir étant une imagerie populaire néo-nazie. J'ai également vu sur Twitter des preuves qu'ils ont été dans des vidéos et qu'ils ont autorisé l'utilisation de leur musique par un YouTuber français d'extrême droite (alias fasciste) qui pense que la France doit être purgée ou reprise (de qui, exactement ? ). Il est à noter que le groupe ignore tout commentaire à ce sujet. Je posterai les liens ci-dessous.

C'est un peu dommage car ils chantent en langue gasconne, très spécifique à une région de France et en voie de disparition. Étant moi-même intéressé par les langues, je me suis tourné vers le folk metal car les groupes ont souvent tendance à chanter dans leur langue maternelle. Je suis déçu mais je ne suis pas surpris qu'un groupe désireux de préserver une langue aussi peu parlée soit affilié à des gens d'extrême droite.

J'ai pensé que certains fans de folk metal pourraient être intéressés par cette information. Malheureusement, ce ne sont pas toujours que des flûtes, des violons et des bons moments.

il est question entre autres de ce tweet :

 

Florent GILLES-WATTERS bassiste de Boisson Divine affiche un symbole NAZI

Le soleil noir est un symbole du mysticisme nazi créé par Karl Maria Wiligut1. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_noir_(symbole_occulte)

https://indextreme.fr/autres/sonnenrad.html
Florent Gilles-waters :
Bassiste de Boisson Divine
https://www.metal-archives.com/artists/Florent_Gilles-Waters/618702

“intolerance means war”


Boisson Divine est chouchou de la fachosphère influenceuse et ré-informatrice :

– Breizh Info fait la promotion de la langue médiévale de Boisson Divine
– Papacito le youtubeur aussi fait la promotion avec efficacité
– Baptiste Marchais aussi

https://www.breizh-info.com/2020/11/29/154557/adrian-gilles-boisson-divine-une-langue-qui-est-parlee-ne-meurt-pas-interview/

https://pbs.twimg.com/media/FtgL8LcWwAAabiJ?format=jpg&name=small

https://pbs.twimg.com/media/FtgL77xXgAAYyD-?format=jpg&name=medium

Image


Baptiste Labenne

Riscle : Baptiste Labenne a repris l’exploitation viticole de ses parents, qui s’appelle à présent domaine de Matilat

Baptite Labenne est activiste enraciné dans son terroir :
– entreprenariats agricoles, viticoles, gastronomiques du sud-ouest

https://fr.linkedin.com/in/baptiste-labenne-792a20116

https://www.sudouest.fr/gers/riscle/riscle-baptiste-labenne-a-repris-l-exploitation-viticole-de-ses-parents-qui-s-appelle-a-present-domaine-de-matilat-2214249.php

https://www.coeursudouest-tourisme.com/offres/domaine-de-matilat-riscle-fr-3314478/

https://domainedematilat.fr/

Spectacle musical pour les enfants à l’école

https://pbs.twimg.com/media/FtgL7ZlXoAAtlBo?format=jpg&name=medium

Memes internet régionalistes du sud-ouest

https://twitter.com/search?q=baptite%20labenne%20gascon&src=typed_query

Bench and Cigars propose le générique de Baptiste Labenne

Himminbjorg black metal völkisch de Chambéry en Savoie

(c) MB


Baptiste Labenne est affiché guitariste de Himinbjorg en juillet 2015 au Ragnard Rock Fest, et joue aussi du boha sur l’abum 2015

https://www.concerts-metal.com/images/files/1427634438.webp

https://www.discogs.com/fr/artist/4090388-Baptiste-Labenne
https://www.metal-archives.com/bands/Himinbjorg/2409#band_tab_members_all
https://www.metal-archives.com/artists/Baptiste_Labenne/506504#artist_tab_live

Annecy Henri, qui a fait fuir l’assaillant,”il assure qu’il n’était pas là « par hasard »” . Pour se faire connaître à la France, il porte une t-shirt avec un étrange logo. Puis il dit avoir agit “comme tout français devrait agir”. Bizarre…

https://twitter.com/RicardParreir/status/1667207871388368896

⚠️ « À mort immigré ! »… hier soir des milices d’extrême-droite sont sorti, avec des appels au meurtre raciste, dans les rues d’Annecy alors que les victimes et les habitants sont encore sous le choc de la violente attaque au couteau. [MàJ : Affichage du port de couleurs NSBM]

Paris, Annecy, Besançon, Clermont-Ferrand : l’ultra droite se lâche

https://www.blast-info.fr/articles/2023/paris-annecy-besancon-clermont-ferrand-lultra-droite-se-lache-K5QhBUc7SUK7yOELiq66Bg

Défilé cagoulé du mythique GUD (« groupe union droit ») reconstitué depuis quelques mois, puis des monarchistes de l’Action française à Paris, déambulation impromptue de néo nazis à Annecy et Besançon, menaces et agressions à la clé, intimidations contre une journaliste à Clermont-Ferrand, en ce mois de mai pas très joli, l’ultra droite a multiplié les démonstrations de force. Plus inquiétant, un attentat homophobe à l’explosif -non revendiqué- a visé le centre LGBTI de Tours.

« Europe, jeunesse, révolution » : pour les plus anciens militants de gauche, ce slogan résonne comme un refrain maintes fois entendu et que l’on croyait jeté aux oubliettes. Un parfum de bastons qui opposaient, dans les années 70 et 80, « gauchos » et « fachos ». C’est ce cri de ralliement du légendaire GUD, le groupe Union droit, créé en 1968, et dont l’activité essentielle consistait à taper du gauchiste, qui a résonné dans le ciel parisien le 6 mai dernier à Paris. Une belle affluence : 500 personnes, cagoulées pour la plupart. A visage découvert, un certain Axel Loustau, ancien conseiller régional RN jusqu’en 2021, adepte du salut le bras bien tendu, un très proche de Marine Le Pen quoi qu’elle en dise, puisqu’il a été trésorier de son micro parti, Jeanne, jusqu’en janvier 2022.

Clermont-Ferrand, une journaliste menacée

A 350 kilomètres de là, au cœur de l’Auvergne, en regardant les chaînes d’info, des militants et journalistes remarquent, comme toute la France, ce militant d’extrême droite à la carrure impressionnante et affublé d’un masque de Golgoth un tantinet effrayant et ridicule à la fois. Sous cet accoutrement qui ne passe pas inaperçu, ils reconnaissent un activiste d’extrême droite locale de longue date, Mathieu Duarte. Également aperçu à cette occasion, un autre Clermontois, Tristan Arnaud, dit « Papon » (ça ne s’invente pas », déjà condamné pour violences. Le média local mediacoop publie, le 15 mai, une enquête fouillée sur le groupe de militants auquel ils appartiennent, « Clermont non conforme ». L’article révèle les liens – au minimum personnels- entre ces cogneurs d’extrême droite, le syndicat étudiant la Cocarde et le Rassemblement national. Quelques jours plus tard, des militants d’extrême droite dont certains nervis clermontois, diffusent l’adresse, le numéro personnel et la photo du domicile de la rédactrice en chef. Des menaces implicites pour lesquelles elle a déposé plainte.

Déambulation impromptue à Annecy, un homme agressé

Le 14 mai, ce sont 500 monarchistes de l’Action française qui ont défilé à Paris aux cris de « A bas la république ». Plus étonnant, une quarantaine de sympathisants du GUD mêlés à des identitaires et intégristes catho ont déambulé pendant plusieurs heures dans les rues d’Annecy, ville de 180 000 habitants, d’ordine bourgeoise et tranquille. Le slogan entonné en boucle ? Toujours celui du GUD : « Europe, jeunesse, Révolution ».

Un passant à vélo, qui filmait la manif sauvage, a été pris à partie (2’23) et n’a dû son salut qu’à la petite gazeuse qu’il avait sur lui et à l’arrivée de la police.

« Beaucoup étaient venus de Chambéry, où l’ex Bastion social (mouvement nationaliste révolutionnaire dissout en avril 2019) avait une base assez importante, explique une antifa locale. On a vu réapparaître de vieilles connaissances. Sur Annecy, l’extrême droite violente est plus faible, mais elle se développe, notamment autour des supporters du club de foot, et même de hand. C’est inquiétant ».

Un engin explosif contre le centre LGBTI de Tours

Deux jours plus tard, c’est au tour de Besançon de connaître son petit défilé de fachos. Ouest casual, le canal telegram habituel de l’ultra droite évoque « une journée de cohésion », dans la ville franc-comtoise, avec les Vandal Besak (hooligans néo nazis locaux), les infréquentables (Dijon), les Rennais de Korrigans Squad, les Parisiens de la division Charles Martel (proches du GUD). Probablement pour éviter les interpellations, les fachos, pour beaucoup cagoulés là encore, ont marché sans slogans, mais en intimidant régulièrement des passants, reconnus comme étant de gauche (ou supposés tels). Un homme a été menacé et un autre qui filmait s’est fait casser son téléphone. Des témoins disent avoir reconnu l’agresseur, un vieux militant néo nazi du coin, musicien de black metal. Comme à Clermont-Ferrand, la manifestation du 6 mai a semble-t-il joué un rôle de ciment entre les différents groupes locaux : « les activistes bizontins que nous avons reconnus ont pour beaucoup aussi été vus à la manif parisienne du GUD, c’est probablement là qu’ils ont décidé de se retrouver chez nous », imagine un antifa de la ville.

Enfin, le 22 mai, un événement plus grave a eu lieu à Tours ; l’après-midi, vers 15h, une bouteille remplie d’un mélange explosif a été lancé à l’intérieur du centre LGBTI par un homme qui a pris la fuite : « l’explosion a été violente, se souvient Sarah, présente sur place. Si l’un de nous avait ramassé l’engin, il y laissait la main. Depuis février, les actes de malveillance se multiplient ». La marche des fiertés, qui se tiendra le 17 juin, suscite déjà des inquiétudes.

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret

Défilé néo-cagoulard funeste avec torches et bannière

https://www.bfmtv.com/politique/europe-ecologie-les-verts/defile-d-ultradroite-a-annecy-dans-ce-pays-les-neonazis-peuvent-manifester-en-toute-impunite-pour-marine-tondelier-eelv_VN-202305180531.html

https://www.bfmtv.com/politique/europe-ecologie-les-verts/defile-d-ultradroite-a-annecy-il-faut-d-urgence-engager-une-logique-de-demantelement-de-ces-reseaux-pour-marine-tondelier-eelv_VN-202305180536.html

https://pbs.twimg.com/media/Fw03IN_X0AInyoE?format=jpg&name=large

Craignant un rassemblement d’extrême droite, le maire des Molettes annule le rassemblement des motards

Derrière la réunion de famille, se cache la fête annuelle d’une association de motards, les Bad Ass to the Bones établis à Barby.
La salle des fêtes des Mollettes avait été réservée pour une réunion de famille le 2 octobre. Mais ce sont des centaines de motards qui avaient prévu d’y faire la fête. Le maire a décidé d’annuler la réservation, craignant un rassemblement d’extrême droite.

Du sang et des saluts fascistes Les fights clubs néonazis

https://www.streetpress.com/sujet/1615331185-fights-clubs-neonazis-extreme-droite-zouaves-generation-identitaire-hooligans-supremacistes

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Ils sont fans d’Hitler et de bastons. Dans des parkings de Suède ou des salles des fêtes de la région lyonnaise, ils organisent des fights sans gants et sans règles ou presque. Enquête sur ces réseaux européens de combats clandestins.

Un homme s’avance en short au centre d’une arène improvisée, son torse, nu, est bardé de tatouages nazis et suprémacistes. Sur le béton brut d’une zone industrielle quelconque, dans une cage faite de barrières de chantier, devant un public de hooligans quasiment tous cagoulés ou dissimulant leur visage, il est venu combattre à poings nus dans ce fight club underground. Une espèce de tournoi de bagarre de rue qui connaît un énorme succès sur Internet. Tomasz Szkatulski, c’est son nom, est une figure de l’extrême droite française radicale, lui-même organisateur de combats plus ou moins clandestins et réservés aux blancs, où nostalgiques des années 30 viennent se mesurer entre deux concerts de rock anti-communiste nazifiant. Ce soir-là, il combattait pour « représenter » les supporters lillois violents et nationalistes de la LOSC Army. Bienvenue au « King of the streets » (KOTS) – « roi de la rue », un pur tournoi de bagarre dont les combattants ressortent en sang, quand ils tiennent encore debout. Des combats clandestins organisés par des hooligans suédois depuis 2013, mais qui ont surtout pris de l’ampleur à partir de 2018. Sur le ring improvisé, des adversaires venus de toute l’Europe. Beaucoup sont issus du hooliganisme notamment allemand, scandinave ou est-européen, plus marginalement russe, les autres sont référencés en tant que simples « combattants de rue ». Le KOTS est une sorte d’UFC en moins normée, en plus violent, en plus sauvage. Et parmi les participants on retrouve des combattants français et francophones liés à l’extrême droite la plus radicale. Le concept plaît tant à cette mouvance évoluant à la croisée du supportérisme violent et des crânes rasés que certains songeraient à dupliquer le modèle en France…

Pas de règles

Ici, pas de gants ni de règles ou presque. Pour assurer le spectacle, les organisateurs veillent seulement à l’homogénéité de poids entre opposants (à cinq kilos près) et à l’harmonisation des types de combattants : MMA contre MMA par exemple. Et encore : « Si deux personnes veulent régler une embrouille en se battant, nous ne nous soucions pas du poids ou de l’expérience », précise le site officiel du King of the streets. Rares sont les opposants qui ne finissent pas en lambeaux : « J’ai eu le nez cassé, deux phalanges cassées à la main droite, ainsi que le majeur fissuré », témoigne Marco, combattant berlinois de 19 ans récemment passé au KOTS, interrogé par Clément Le Foll pour le journal suisse Le Temps.

Autour de l’arène, le public est peu nombreux et le plus souvent composé de proches des combattants. Mais le « spectacle » attire un public énorme sur internet avec près de 100.000 personnes abonnées à la page Facebook et plus de 300.000 sur la chaîne YouTube. Certaines vidéos de combat dépassent le million de vues. Les créateurs de ces pugilats en ont même fait un business puisqu’il faut payer pour visionner les fights : comptez 20 euros pour pouvoir regarder neuf combats. Pour renforcer encore un peu plus l’imagerie hardcore du KOTS, seuls les gagnants remportent un prix en monnaie sonnante et trébuchante – alors que dans les combats classiques, les deux participants sont rémunérés. Ainsi que du matériel de la marque des organisateurs, Askari, dédiée aux sports de combat.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Hype Crew, la « firm » (ou groupe de hooligans) suédoise à l’origine du King of the streets, n’est pas d’extrême droite. Les organisateurs soulignent d’ailleurs que le KOTS est apolitique. On y retrouve en effet tout autant des combattants issus de groupes de hooligans marqués à la droite radicale (un membre de la Losc Army lilloise, donc, un Allemand du Borussia Dortmund ou encore un hooligan du Spartak Moscou) qu’à la gauche radicale (un Espagnol du Rayo Vallecano, des « Antifas hooligans » suédois du KGB d’Hammarby et un Allemand du FC Cologne dont la firm se réclame également de l’antiracisme). Mais il n’empêche que ces combats véhiculent une vision du monde masculiniste et violente, dont il n’est pas surprenant qu’elle séduise les militants d’extrême droite les plus radicaux. D’autant que le groupe ne fait rien pour les tenir à l’écart, comme le prouve le CV des deux Français qui ont combattu sur le béton de ce fight club clandestin.

Le premier à participer est Tomasz Szkatulski, dit « Gamin ». Une figure connue chez les nostalgiques français du IIIe Reich. Ancien membre du groupe de boneheads de Serge « Batskin » Ayoub, Troisième Voie, il a un temps frayé avec les gros bras aux crânes rasés du Blood and Honour. Deux groupuscules dissous par les autorités en 2013 et 2019. C’est un hooligan, aussi, membre de la LOSC Army, qu’il a tatouée sur les phalanges et très copain avec un autre pilier de cette firm : Yohan Mutte, emprisonné un temps pour son rôle présumé dans l’affaire des noyés de la Deûle et lui aussi passé par Troisième Voie. Un gaillard aperçu de temps en temps à La Citadelle, local d’extrême droite lillois lié à Génération identitaire.

 

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Avant de rencontrer Tomasz « Gamin ». / Crédits : DR
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Après avoir rencontré Tomasz « Gamin ». / Crédits : DR

Szkatulski, déjà condamné pour une agression au couteau ou le tabassage d’un SDF d’origine étrangère, ne passe pas inaperçu puisqu’il est couvert de tatouages nazis ou suprémacistes, dont un « White Power » qui lui barre le cou ou une grosse croix gammée à l’intérieur du biceps droit. Il est propriétaire d’une marque de vêtements de sport, en vente sur le site 2YT4U dont le nom est l’acronyme déguisé de « Too white for you », littéralement « trop blanc pour toi ». Sur cette boutique en ligne on peut s’offrir des tee-shirts « HTLR » pour « Hitler » ou barré de la Totenkopf SS, des pulls « Hate antifa » et autres hoodies avec le slogan : « Defend your tradition », accompagné d’une kalachnikov recouverte de symboles suprémacistes. Il se dit qu’il jouirait d’une sorte de licence pour la distribution de marques suprémacistes et/ou néonazies comme White Rex, Svastone ou Black Legion.

Un nouveau fight club néonazi en préparation

Gamin est aussi un organisateur d’événements mêlant concerts de RAC (pour « Rock against communism ») et combats clandestins. Comme le « Tournoi Force et Honneur » en 2017 qui a rassemblé dans la région genevoise la crème de l’extrême droite radicale européenne. Il met ainsi « en réseau la scène militante européenne d’arts martiaux néonazis », selon le site antifasciste suisse Runter von der Matte.

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Tomasz Szkatulski est propriétaire d’une marque de vêtements de sport dont l’acronyme veut dire : « Trop blanc pour toi ». Sur cette boutique en ligne on peut notamment acheter des tee-shirts « HTLR », pour « Hitler » / Crédits : DR
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« Gamin » distribue des vêtmeents avec des slogans et de l’imagerie suprémaciste et néonazis. / Crédits : DR

Un autre de ces fights clubs réservés aux blancs organisés par Tomasz Szkatulski est d’ailleurs dans les cartons. Prévu initialement le 6 juin 2020, cet événement en partenariat avec les marques et réseaux les plus radicaux a été décalé au 5 juin prochain pour cause de crise sanitaire, toujours selon les antifas helvètes. Il devrait se dérouler « entre Bâle et Zurich », a précisé sur Telegram Gamin, qui vit dans la région d’Annecy, entre deux « blagues » au racisme crasse et autres glorifications d’Hitler.

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Fiers comme Artaban. / Crédits : DR

Le second Français à avoir participé au KOTS, Valentin Vauthiers, dit « French Viking », affiche moins haut ses couleurs. Il a simplement une sorte de rune, symbole prisé des paganistes nazis, tatoué sur le pectoral gauche. Mais il semble bien lié à Szkatulski, qui lui dédicace sur Facebook un « 88 Valentin » : un code courant dans les milieux nazis signifiant « HH » pour « Heil Hitler ». Tandis que Vauthiers mentionne à l’occasion le compte Instagram de Gamin (désormais supprimé) dans ses publications… Les deux hommes ont participé à la même soirée KOTS en fin d’année dernière. Vauthiers et Gamin sont aussi liés à un certain Yanek Czura, francophone avec lequel « French Viking » vient d’ailleurs de faire le voyage pour sa deuxième participation au KOTS, il y a quelques jours à peine, où il a combattu sous son vrai nom et accompagné du même entraîneur.

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Valentin Vauthiers, dit « French Viking », est le second Français à avoir participé au KOTS. S’il affiche moins haut ses couleur, Szkatulski lui a fait une spéciale dédicace nazie sur Facebook : « 88 Valentin ». / Crédits : DR
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Pour sa deuxième participation au KOTS, il y a quelques jours à peine, Valentin Vauthiers a combattu sous son vrai nom et a mis des gros coups de pieds. Pour l’occasion, il était accompagné du combattant Yanek Czura (au fond, à droite). / Crédits : DR

Yanek Vincent Czura, colosse suisse de 120kg, fait lui aussi partie des rares francophones à avoir déjà mis les pieds au KOTS. Possédant une salle de fitness à Gland, dans le canton de Vaud, l’homme n’est pas tout à fait un paisible entrepreneur occupé par ses seuls bilans comptables de sa PME. Il affectionne aussi les bagarres en forêt contre d’autres hooligans. Des affrontements violents organisés par le Swastiklan Wallis (pour « Svastika », la croix gammée), groupe auquel Yanek appartient et composé essentiellement de néonazis helvètes. Une enquête du Nouvelliste, reprenant notamment des informations du site antifasciste suisse Renversé, avait montré que des Français, dont le chef des Zouaves Paris Marc de Cacqueray-Valménier, participent à des fights avec ces hools d’extrême droite.

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Les joyeux drilles du Swastiklan Wallis, groupe de néonazis helvètes qui accueillent parfois des Français, comme Marc de Cacqueray-Valménier. / Crédits : DR

S’il était identifié comme « streetfighter » sur certains visuels, c’est bien pour défendre les couleurs du Swatisklan Wallis que Yanek le bodybuilder suisse s’est rendu en Suède pour affronter un Polonais au KOTS. Lors de l’événement, des photos publiées sur les réseaux sociaux confirment d’ailleurs qu’il entretient une certaine proximité avec les Français Tomasz Szkatulski et Valentin Vauthiers.

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« C’est l’heure de la bagarre » / « J’ai perdu la bagarre ». / Crédits : DR

Des participations européennes

D’autres « événements sportifs » organisés par des membres de l’extrême droite européenne drainent des combattants proches de la mouvance néonazie. En Allemagne, c’est le cas du Kampf der Nibelungen, du nom que portent les nains dans la mythologie germanique. Comme le KOTS, la première édition de ce tournoi d’arts martiaux s’est déroulée en 2013, mais la ressemblance s’arrête là : aucune trace, par exemple, de groupes de gauche radicale participant à l’événement. L’édition 2018, qui a eu lieu à Ostritz en Saxe sur un terrain mis à disposition par un ancien membre du parti d’extrême droite allemand NPD, a réuni plus de 800 participants venus de toute l’Europe, dont de France. En grande majorité des crânes rasés bardés de tatouages de runes nordiques et autres symboles chers à la mouvance néonazie. « En tout temps, ce sont les combattants qui ont défendu leur clan, leur tribu, leur patrie », vante l’organisation.

Ce dernier rassemblement était notamment sponsorisé par la marque de vêtements White Rex, créé en 2008 par le néonazi russe Denis Nikitin, cheville ouvrière de nombreux tournois de MMA organisés par des hooligans d’extrême droite en Europe et dont Gamin aurait donc repris le flambeau. Dans une interview donnée au Guardian en 2018, Nikitin avait admis avoir régulièrement mené des agressions violentes contre des minorités ou des immigrés avec ses camarades hooligans.

En Grèce se tient aussi ce genre de show. Le ProPatria Fest se décrit comme un tournoi de MMA « paneuropéen ». Il réunit les combattants d’extrême droite depuis 2014. Le Français Tomasz Szkatulski y avait pris part en 2016. On trouve des événements similaires en Italie avec le Tana delle Tigri à Rome organisé par les néo-fascistes de Casapound ou dans les Balkans et en Europe de l’Est.

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Le ProPatria Fest (en haut) qui se tient en Grèce réunit les combattants d’extrême droite depuis 2014. Le Français Tomasz Szkatulski y avait pris part en 2016. / Crédits : DR
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Le Kampf der Nibelungen (KDN) est un tournoi qui rassemble les néonazis et suprémacistes blancs de toute l’Europe, dont la France. / Crédits : DR

Octogone dans l’Hexagone

En France, ce genre de compétition est particulièrement difficile à organiser compte tenu de la législation particulière sur les combats de MMA même si la discipline est largement pratiquée au niveau amateur. Mais surtout, les associations antiracistes et les autorités font pression sur les élus qui accepteraient d’accueillir ce genre d’événement sur le territoire de leur commune, obligeant les organisateurs à se réfugier à l’étranger ou à camoufler la vraie nature de leurs petites sauteries pour tenter de brouiller les pistes, comme l’a raconté Rue89 Lyon.

Si le contexte sanitaire actuel n’est pas propice à l’organisation de tournois de MMA entre blancs ou de concerts de groupes néonazis (les deux vont souvent de pair), de tels événements font régulièrement la Une de la presse locale et parfois nationale. C’était notamment le cas lors des éditions 2014 et 2015 du « Day of Glory », organisées par l’inévitable Tomasz Szkatulski, alors affilié à l’organisation de skinheads néonazis « Blood and Honour ». Les deux événements avaient respectivement eu lieu à Pollionnay, une petite commune à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, puis à Talencieux, paisible village ardéchois d’un millier d’âmes. Les deux fois, l’événement a réuni entre 150 et 200 crânes rasés. Les salles municipales des deux communes ont été réservées par des jeunes du coin sous le prétexte de fêter un anniversaire ou de passer une soirée privée. Mis devant le fait accompli le jour même, les élus et les forces de l’ordre locales ont été obligés de laisser l’événement se dérouler. Dans les deux cas, des arrêtés municipaux ont été pris par les maires des communes pour marquer leur désapprobation à défaut de pouvoir les faire annuler.

En 2017, c’est le village de Saint-Hélène-sur-Isère en Savoie qui était le théâtre d’un tournoi de MMA organisé par l’extrême droite radicale. Là encore, le maire de la ville avait découvert seulement quelques heures avant le début des « festivités » la vraie nature de l’événement.

Les nostalgiques du Troisième Reich ne se contentent pas d’organiser ponctuellement des combats clandestins. Ils montent des salles de boxe ou d’entraînement au combat. Ainsi les identitaires à Lyon ont ouvert L’Agogé – où le tournoi accueille des combattants nationalistes-révolutionnaires ou néonazis –, à Paris La Baffe lutécienne et à Nice le 15.43. Des salles qui ont survécues à la dissolution récente de Génération Identitaire. Les nationaux-catholiques angevins de l’Alvarium, proches des héritiers du GUD autant que de GI, tentent de réunir des fonds pour ouvrir leur salle depuis plusieurs mois maintenant.

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De gauche à droite : l’Agogé, la Baffe lutécienne et le 15.43. / Crédits : DR

D’autres se sont repliés vers le hooliganisme pur. Ainsi certains membres des Zouaves Paris participent à de nombreux fights avec leurs copains des MesOs Reims. Mais ils ont aussi repris récemment le flambeau du KOP of Boulogne en combattant sous l’étiquette « Jeunesse Boulogne (PSG U23) ».

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Certains membres des Zouaves participent à des fights avec d’autres hools, comme les Mesos. Ils ont aussi repris récemment le flambeau du KOP of Boulogne en combattant sous l’étiquette « Jeunesse Boulogne ». / Crédits : DR

D’autres enfin semblent, selon nos informations, tentés de reproduire le modèle du KOTS à leur échelle. À l’image de jeunes nationalistes de la région de Rennes qui sont à l’initiative – encore en gestation – du « Roazhon Fighting Contest », présenté comme une « organisation de combats non-officiels et pour le plaisir de la pratique de la boxe anglaise, du Muay Thaï et du MMA ». Pas ou peu d’infos supplémentaires, les organisateurs ayant opposé une fin de non-recevoir à nos questions.

Nous avons toutefois réussi à identifier au moins un jeune homme qui se cache derrière ce compte. Fréquentant le stade du Roazhon Park, il est militant de la remuante section locale du groupuscule royaliste Action française et s’entraîne déjà régulièrement aux sports de combat en groupe dans des parkings souterrains ou sur des terrains publics. Sa bande, très active, a participé il y a quelques semaines au service d’ordre plus ou moins officiel d’une manif anti-PMA de Marchons enfants à Rennes. Fin février, certains sont montés à Paris pour participer à la manif organisée par Génération identitaire pour protester contre la dissolution du groupe et qui a été émaillée d’incidents violents. L’un d’eux a même diffusé une photo de son petit groupe accompagnée de commentaires racistes. Un cliché qui a été repris sur le compte Telegram « Ouest Casual », grosse chaîne des hooligans proches des héritiers du GUD et du Bastion social (Zouaves Paris en tête). En légende du cliché : « 20/02/2021 Nationalists in Paris ».

 

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La bande des natios rennais à Paris pour la manif de Génération identitaire. La notion de « trois doigts » fait référence au « salut de Kühnen » – une variante à trois doigts du salut nazi. Et le « 3Rei » fait référence au Troisième Reich. / Crédits : DR

Contacté, Tomasz Szkatulski a refusé de répondre à nos questions.


https://youtu.be/8mhA6MYoZH4?si=Pe5-6g86fb19G-n8

https://youtu.be/pjwbXfuUcrY?si=3vvDOUwZaNskmung

KOTS 117

KOTS 99

KOTS 83


KOTS 10 décembre 2022

https://youtu.be/-cmUZfx9yws?si=3oXno6LJrdb4qbGX


2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.