Since the arrest of two of their leaders the Canadian Active Club network, which consisted of over 10 cells across Canada, has gone quiet—but that doesn’t mean they’re gone.

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Les clubs de combat néonazis sont de plus en plus sombres depuis l’arrestation de terroristes au Canada

Le mouvement autrefois croissant semble être faible à la suite de l’arrestation de deux de ses dirigeants.

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Une photo prise de membres de Active Club Canada qui se sont rendus en Ontario pour une rencontre nationale. Photo via Telegram.

La nébuleuse turbonazi autours des sports de combats au Canada, alors en plein essor, est devenue remarquablement calme, puisque deux de leurs dirigeants ont été accusés de terrorisme à la fin de l’année dernière.

Les « active club » sont un groupe international de clubs de combat néonazis semi-autonomes qui se réunissent régulièrement pour créer de la propagande et participer à la formation aux arts martiaux. Le réseau est l’un des mouvements néonazis en pleine croissance dans le monde occidental et le Canada n’était pas épargné. Au cours des deux dernières années, le mouvement a pris de l’élan en créant des cellules à travers le pays, à son apogée de 11 cellules ponctué le Grand Nord Blanc.

Des sources ont confirmé à VICE News que Nippak était un organisateur clé de la scène du Club actif au Canada et a même voyagé à l’étranger pour aider à organiser des clubs dans les pays scandinaves. Une source a déclaré à VICE News : « C’est sa vie, c’est tout ce qu’il fait. »

Après l’arrestation de Nippak, la machine de propagande qui était Active Club Canada a effectivement cessé ses moteurs. La grande page globale de Telegram qui a autrefois éjecté de la propagande mettant en vedette les néonazis canadiens faisant des push-ups ou des arts martiaux bâclés est maintenant morte. Les responsables de la main ont d’abord changé de nom d’Active Club en « Canadien Lifestyle » avant de supprimer tout le contenu.

Peter Smith, un journaliste qui couvre l’extrémisme au Canada, a déclaré à VICE News que le groupe se rend compte que ses liens avec une organisation terroriste n’étaient probablement pas le meilleur apparence.

« Depuis les arrestations et l’exposition apparente de leurs liens avec Atomwaffen et le terrorisme, il y a eu un silence radio par le club actif sur leurs chaînes publiques », a déclaré M. Smith. « Cela ne veut pas dire que le groupe s’est dissous, mais… il semble que leur objectif principal est de mettre autant de distance qu’ils peuvent entre eux et cette question. »

Après la date à laquelle la page principale du Club actif canadien a été supprimée, un erré néonazi désespéré a été braqué dans une tentative de pousser les gens à se joindre à un forum raciste qu’ils ont créé. Voler le nom le 20 décembre, ils shillissent maintenant les liens vers leur forum sans arrêt. Le jeu du raciste désespéré a été jusqu’à présent un échec et leur forum est une ville fantôme. Il compte moins de 20 membres et seul le créateur affiche des choses.

Si vous avez des informations concernant les clubs d’organisation néo-nazis ou actifs, nous serions ravis de vous entendre. Veuillez contacter Mack Lamoureux par courriel à l’adresse mack.lamoureux.vice.com. Demander un nombre de signal est le sujet sensible.

Pendant ce temps, au sud de la frontière, les clubs qui sont saupoudrés à travers les États-Unis sont plus actifs que jamais. Il en va de même pour les clubs à l’étranger en France, en Suède, en Estonie et dans d’autres pays européens.

À son apogée, le réseau du Club actif canadien dispose de 11 cellules à travers le pays. La majorité d’entre eux sont restés silencieux ou ont entièrement supprimé leur compte. D’autres groupes comme le Nippak basé sur GTA ont changé de nom. Un groupe québécois a gardé le surnom du Club actif et a été quelque peu actif après l’arrestation de Nippak, mais la chose la plus proche de la propagande nationaliste blanche qu’ils ont postée était une photo d’une main tenant un autocollant de club actif dans une forêt couverte de neige.

Une cellule basée à Hamiliton, qui, bien qu’elle n’étant pas un groupe AC à part entière, est affiliée au réseau, semble toujours être opérationnelle. Le groupe a récemment posté qu’ils avaient fait équipe avec le groupe basé sur GTA pour « former dans les combats au corps à corps ». Malheureusement, il y avait une tempête de neige et tous les néo-nazis étaient « terriblement froids » ce jour-là.

Cet élan s’est arrêté lorsque, en décembre, un dirigeant clef, un jeune homme nommé Kristoffer Nippak, a été publiquement identifié par VICE News et une semaine plus tard, il a été arrêté et accusé de participation aux activités d’un groupe terroriste. Matthew Althorpe, une autre personne liée au réseau actif des clubs et à la scène néonazie internationale, a été inculpé aux côtés de Nippak, et ses accusations comprennent la création de propagande terroriste et la facilitation d’activités terroristes. Les accusations ont été portées en partie à la suite de l’époque de la paire avec Atomwaffen, un groupe néonazi infâme lié à de multiples meurtres qui ont été désignés comme un groupe terroriste au Canada.

Il n’y a pas d’honneur parmi les voleurs et encore moins parmi les nazis, de sorte que Nippak et Althorpe n’ont reçu aucun soutien de l’opinion publique de la part de leurs camarades racistes. La seule fois où il a été abordé dans le réseau du Club actif, c’est lorsque les petites cellules québécoises ont repartgé un billet d’un récit raciste de hooligan.

« Peu de personnes du Club actif du Canada ont été arrêtées par (police) pour des accusations politiques fabriquées de toutes pièces, nous envoyons notre soutien à des camarades de toute la mer », peut-on lire dans le cas des camarades ».

Tout cela dit, juste parce que certains noms ont été changés et que certaines pages Telegram ont été fermées, ne signifie pas que les personnes impliquées dans le groupe sont sorties.

« Je ne pense pas que nous puissions compter ce groupe d’individus comme étant à la leur disposition », a déclaré Smith. S’il est bon que des mesures soient prises à leur encontre et qu’elles semblent nuire à leur capacité d’agir en public. Je ne pense pas que ce soit la dernière fois que nous avons entendu parler, sinon du club actif, tous ceux qui y sont impliqués ».

 

L’extrême droite et la scène viking | ARTE Regards

Ambiance médiévale et batailles épiques : le plus grand festival viking au monde se déroule à Wolin, en Pologne. Hélas, ce rassemblement costumé n’attire pas que les amateurs du genre : voilà des années que l’extrême droite s’infiltre parmi les participants et les visiteurs. Pour Dennis, jouer au Viking n’est pas qu’un loisir, c’est un mode de vie. Le serrurier et sa femme Jenny, directrice d’une grande surface, passent leurs week-ends dans un village viking situé dans la campagne d’Alfeld, au sud de Hanovre, qu’avec d’autres adeptes ils ont bâti de leurs mains et où ils vivent sans eau courante, électricité ni télé. Pour ces néo-vikings, le festival de Wolin est sans doute l’événement de l’année. Il faut dire qu’on y croise des milliers de fans du monde entier. Toutefois, nos aspirants vikings doivent désormais résister à un autre type d’assaut. Au festival, l’étalage de croix gammées et autres symboles d’extrême droite est de plus en plus fréquent. Il faut dire que cette mouvance a toujours eu un faible pour cette culture. Ainsi, l’écomusée viking d’Oerlinghausen, dans les environs de Bielefeld, qui fut fondé par le régime nazi dans le but de démontrer la supériorité de la “race nordique”. Karl Banghard, son directeur, observe depuis des années maintenant le noyautage du milieu viking par l’extrême droite, en particulier au festival de Wolin. Reportage (Allemagne, 2022, 32mn)

En France :

Le rassemblement NSBM international en 2016 “Ragnard Rock Fest” programmant Graveland, Nokturnal Mortum, Naer Mataron, Kroda, … etc. avait pour vitrine un festival viking, avec village viking et troupes de combat vikings,  dont 40 ukrainiens de la mouvance AZOV autours d’une scénographie rune odal.

Dossier de presse Ragnard Rock 2016

 

Cinq groupes néonazis sont au programme du festival clandestin « Rock antiwokisme » censé se tenir samedi 18 novembre [2023] en Rhône-Alpes. L’organisateur a été un chef de file du groupuscule dissous Blood and Honour. La tête d’affiche, Bunker 84, est connue pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich.

Choc frontal, qui a enregistré, sous le nom de « Béhourd final », l’hymne de la Fédération française de béhourd, un sport de combat médiéval en armure prisé des adeptes de l’extrême droite

Mediapart

 

Damien, le responsable local de SOS Calvaires et organisateur de ces événements, ne nie pas la présence de ces personnes qu’il préfère définir comme ” conservatrices” mais veut préciser qu’il est le seul membre officiel de l’antenne du 45 de SOS Calvaires. ” Nous accueillons tout le monde“, explique Damien invoquant la charité chrétienne. Il assure s’opposer fermement aux idées nazies et néonazies et juger la croix gammée de son participant “scandaleuse”, mais ” d’un passé révolu“.

Le ” passionné de patrimoine” se défend de toute visée politique de cette association et de l’événement. ” Mon but c’est de préserver le patrimoine religieux. Or il se trouve que ceux qui sont le plus sensibles à ce projet sont plus conservateurs.” S’il constate que des membres de Reconquête!, le parti d’Eric Zemmour, l’ont approché pour venir à l’événement, il assure leur avoir rappelé que ce n’était pas un meeting politique. Ils n’auront pas le droit de distribuer des tracts, selon lui.

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L’association mère, SOS Calvaires, se défend elle aussi d’être une association politique et assure n’être liée à “aucun mouvement catholique”. Créée en 1987 pour restaurer des calvaires dans la région angevine, une nouvelle direction prend le relais en 2020 et donne une ampleur nationale au mouvement. Des dizaines d’antennes se créent en France.

France 3

France Bleu

 

Enquête : dans la tête d’un fasciste français Marc de Cacqueray-Valménier est l’un des militants extrémistes les plus surveillés. Adepte de l’idéologie néonazie, ce jeune fiché S inquiète par sa détermination et sa capacité à rassembler.

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Lunettes noires et carrure de Musclor, Marc de Cacqueray-Valménier au tribunal de Paris en septembre. (Crédits : © ALAIN GUILHOT/DIVERGENCE)

Il est le jeune premier de la nébuleuse néofasciste, le noir espoir de l’extrême droite la plus violente. Pour lui et ses comparses – 3 000 militants toutes tendances confondues -, l’arrivée au pouvoir du camp « national » doit passer par la maîtrise de la rue et le combat physique contre la gauche radicale. Carrure de déménageur et ascendance aristo, à 25 ans, Marc de Cacqueray-Valménier est considéré comme le plus influent des activistes en blouson noir dits nationalistes-révolutionnaires, qui traquent et bastonnent ceux qu’ils nomment « gauchos ». Ce brun surmusclé est devenu une « personnalité incontournable et un leader incontesté de son groupe parisien », décrit le journaliste de Libération Pierre Plottu. « Un chef de bande, un “mâle dominant” qui bénéficie de l’aura romanesque de son nom de famille », poursuit le chercheur Jean-Yves Camus. « Capable en un coup de fil de rassembler 300 personnes », assure l’un de ses proches. Un type « déter », – comprendre déterminé -, élevé dans un quartier résidentiel de Saint-Cloud, à l’ouest de Paris, dans une famille bourgeoise aux origines nobles. Les Cacqueray remontent au XVe siècle, lignée normande de l’aristocratie française catholique, où l’on compte une tripotée de militaires haut gradés, ecclésiastiques et partisans royalistes. Un cousin de Marc de Cacqueray est candidat RN au Mans lors des municipales de 2020, et l’un de ses oncles est un prêtre traditionaliste aumônier pour le parti Civitas. Ses parents sont proches de l’Action française, lui-même découvre la politique dans la section lycéenne du mouvement de Charles Maurras, dont il prend la tête à 16 ans. Bon élève, il intègre après le bac une classe préparatoire à Paris puis s’inscrit en école de commerce à Reims.

Dans la cité champenoise, il fait la connaissance des hooligans néonazis les MesOs, à qui on attribue de nombreuses agressions. Auprès d’eux, il s’essaie à des pratiques plus radicales, nourries par des sports de combat, dans un culte du corps assumé. Il se couvre de tatouages, marques indélébiles de son sinistre engagement, croix celtiques sur les coudes et soleil noir – un signe mystique nazi. En 2021, le site StreetPress révèle qu’il a ajouté sur sa jambe gauche une Totenkopf, tête de mort symbole de la SS. Sur les genoux, la couronne d’épines du Christ et un symbole guerrier, mélange chrétien et païen qu’affectionnent ces croisés nouvelle génération.

L’ex-étudiant, entré dans la vie professionnelle, a ouvert un profil LinkedIn où il se montre en photo, costume-cravate et crâne rasé sur les côtés. « Responsable ressources humaines », précise-t-il. Côté CV, il indique un passage chez Andros et Carrefour.

Premières poursuite judiciaires

En 2018, après avoir quitté l’Action française, il participe à la création des Zouaves Paris, butors cagoulés bien plus agressifs. « Marc Hassin », son surnom, devient le leader de la cinquantaine de jeunes hommes qui se font remarquer par leur brutalité dans les manifestations de Gilets jaunes, à l’encontre notamment des cortèges du NPA. Vingt ans à peine : Cacqueray connaît ses premières poursuites judiciaires. C’est à cette époque que le reporter Pierre Plottu le rencontre, pour France-Soir. Il est le seul journaliste à avoir échangé avec le jeune homme et se souvient d’une discussion tendue, un après-midi d’avril, près des Champs-Élysées. « Il est venu pour me mettre un coup de pression. Ça s’est calmé, on s’est assis dans un café. Il s’exprimait bien. On sent qu’il a été formé, mais il a parfois des intonations de bagarreur des rues. Il exprime sa radicalité, qui est à un niveau élevé. Il prend garde à ne citer aucun parti politique d’extrême droite, pour ne pas leur porter préjudice, et se vit comme appartenant à une avant-garde radicale qui doit reconquérir la rue et empêcher les idées de gauche de s’y exprimer. » La rencontre dure deux heures, Cacqueray ne boit qu’une limonade, refusant en toutes circonstances de consommer alcool, tabac et drogue, selon les préceptes du mouvement américain puritain straight edge. Il raconte ses bastons, fait part de ses lectures : Ernst Jünger, Robert Brasillach, Léon Daudet, Maurice Barrès… Sans surprise. Et lâche : « Je crois aux races […]. La mienne a construit des cathédrales quand d’autres en sont encore à vivre dans des cases… » Son objectif ? « Renverser le système actuel. »

Cette même année 2019, il se rend à un festival de métal national-socialiste en Ukraine.

Sa force est sa mobilité, il quitte la capitale dès que du renfort est nécessaire pour des actions en province et se crée un fort réseau parmi les dizaines de groupuscules qui, à quelques nuances près, prônent les mêmes idées. Marion Jacquet-Vaillant, maître de conférences à Assas et autrice d’une thèse sur le mouvement identitaire, cite, par exemple, Les Natifs, à Paris, Les Normaux de Rouen, Les Remparts, à Lyon, ou Furie française, à Toulouse. La chercheuse précise qu’un militant peut appartenir à plusieurs groupes. « Les Zouaves font partie des plus violents, précise-t-elle. C’est leur mode d’action et ils le revendiquent. Les violences d’extrême droite sont dirigées d’abord contre les antifas. Il y a aussi des agressions contre des personnes qu’ils identifient comme étrangères, à la manière des skinheads. » « Mis à part une haine de la démocratie, des Juifs, des francs-maçons, des homosexuels et des étrangers, ils n’ont pas d’idéologie », appuie Jean-Yves Camus.

L’année 2020 est riche en événements. Cacqueray se rapproche de ses « homologues » suisses. Il passe aussi par le Haut-Karabakh avec le désir de combattre auprès de l’armée arménienne contre les musulmans d’Azerbaïdjan et poste sur Internet une photo de lui, fusil d’assaut entre les mains et tête de mort SS épinglée sur son treillis militaire. Manque de « chance », un cessez-le-feu est déclaré deux semaines après son arrivée, l’apprenti soldat rentre au pays sans avoir combattu. En juin, il participe, voir coordonne, l’attaque à coups de batte de baseball d’un lieu de réunion des antifascistes, Le Saint-Sauveur, bar du 20e arrondissement de Paris. Mediapart a publié les messages de Cacqueray envoyés à ses troupes au lendemain de l’assaut, preuve de l’esprit de stratège du jeune homme : « Débarrassez-vous des sapes et chaussures que vous portiez ce jour-là, effacez votre historique GPS, effacez les messages échangés sur Telegram et autres. »

Union fantasmée des groupuscules

Le chefaillon a plus de sang-froid que d’autres mais écope tout de même d’un an de prison ferme, peine pour laquelle il s’est pourvu en cassation avec ses avocats, Clément Diakonoff et Cyrille Dutheil de La Rochère. Ce dernier est aussi le conseil de Léo Rivière-Prost alias « Gros Lardon », « collègue » de notre Marc Hassin, interpellé à la suite de l’expédition punitive de Romans-sur-Isère. A aussi émergé sur le site d’investigation la vidéo d’une fête où Cacqueray et ses Zouaves entonnent un « joyeux naziversaire » ponctué du cri « Sieg Heil ». Sébastien Bourdon, journaliste qui enquête sur ces groupuscules, explique : « Cacqueray est central dans la communication entre ces militants, des éléments laissent penser qu’il est l’un des administrateurs d’Ouest Casual, principal canal de revendication de l’extrême droite sur la messagerie Telegram. À Paris, ils sont historiquement implantés dans le 15 e , et fréquentent certains bars dans le secteur entre Dupleix et Cambronne. Il y a entre autres les Versaillais d’Auctorum, les Pitbull Paris, liés aux hooligans, et la Division Martel, dissous comme Génération identitaire et Bastion social. Ils usent aussi d’étiquettes qui leur permettent de revendiquer des actions comme Waffen Assas par exemple. » Les dissolutions ralentissent quelque temps les activistes, grâce aux gels des avoirs et aux fermetures de locaux. « C’est un signal politique, mais il est illusoire de penser que l’on viendra à bout de leur violence », insiste Jean-Yves Camus. Ces brutes bodybuildées combattent parfois entre elles, à mains nues, lors d’excursions en forêt. Des photos de ces « raids » pédestres sont postées sur les réseaux, éléments de propagande pour recruter.

Autre fait d’armes notable de ces nostalgiques du IIIe Reich : l’agression de militants de SOS Racisme lors du meeting d’Éric Zemmour, en 2021 à Villepinte. Repéré sur place, Cacqueray est mis en examen pour violences volontaires aggravées et renvoyé en correctionnelle. Dans la foulée, pour avoir enfreint son contrôle judiciaire, il est détenu deux mois à la Santé, une expérience carcérale qui n’a pas refroidi ses ardeurs. Son « coup de maître » vient après la dissolution des Zouaves en 2022 : la résurrection de la plus célèbre des bannières d’extrême droite, une « marque » que l’ex-étudiant en marketing brandit comme un étendard, le Groupe union défense, ou GUD. « Leur notoriété est bâtie sur une légende urbaine, précise Camus, celle de jeunes fascistes déterminés qui parcouraient le Quartier latin des années 1970 à 1990 pour cogner leurs adversaires. » Ils sont à peine une cinquantaine aujourd’hui, arborant comme autrefois l’emblème du rat noir. Cacqueray a-t-il lu Les Rats maudits ? Ce récit à la gloire des « gudards », écrits par plusieurs d’entre eux en 1995, retrace l’histoire de ce qui était au départ un syndicat étudiant anticommuniste déjà amateur d’échauffourées violentes. « Ils ont un côté irrévérencieux, ce sont les mauvais garçons de l’extrême droite et Marc de Cacqueray reprend leur flambeau en orientant le combat contre l’immigration et ce qu’ils nomment l’islamisation », continue Marion Jacquet-Vaillant. Leur dernier tract, distribué devant l’université d’Assas en décembre, revient sur le meurtre du jeune Thomas à Crépol, évoque un « assassinat », du « racisme antiblanc », met en cause une « immigration débridée » et appelle au « réveil » de la « jeunesse de France ».

L’union de l’ensemble de ces groupes violents, théorisée il y a quarante ans par les têtes pensantes du GUD, n’a jamais abouti « car ils ne supportent pas d’avoir un chef », précise Camus. « Identitaires, royalistes, nationalistes-révolutionnaires : jusqu’aux années 2000, il y avait des lignes de fracture, ils n’avaient pas le même projet ; aujourd’hui, ils se recentrent sur des sujets communs, les guerres de chapelle disparaissent », nuance Marion Jacquet-Vaillant. Leur alliance derrière un seul patron les rendrait plus faciles à surveiller, tandis que les dissolutions successives entravent la possibilité de les avoir à l’œil.

Déçus par Zemmour

Du côté des forces de l’ordre et du renseignement, on craint principalement une nouvelle affaire Clément Méric, du nom du jeune militant antifasciste tué en 2013 lors d’une rixe avec un groupe nationaliste-révolutionnaire. Le 28 novembre, Éric Dupond-Moretti lançait à l’Assemblée nationale : « Chassez de vos rangs les “gudards”, les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites. » Le garde des Sceaux s’adressait aux députés du Rassemblement national. Éric Zemmour, avec sa ligne identitaire et ses idées de « remigration », fut un temps l’homme providentiel de ces délinquants antimondialisation qui reprochent à Marine Le Pen sa proximité avec « le système ». Mais ils se sont détournés de l’ex-journaliste, déçus par sa défaite sans appel. Aujourd’hui, Marc de Cacqueray, qui selon la rumeur se ferait désormais appeler « la Loutre », est en attente de deux décisions judiciaires. Il aurait décroché un nouvel emploi et vivrait toujours chez ses parents, à Saint-Cloud… Blouson noir et cagoule à portée de main.

La Tribune

rassemblement RAC antiwokisme

Antisémitisme et antiwokisme : le cocktail haineux d’un concert néonazi près de Lyon
Cinq groupes néonazis sont au programme du festival clandestin « Rock antiwokisme » censé se tenir samedi 18 novembre en Rhône-Alpes. L’organisateur a été un chef de file du groupuscule dissous Blood and Honour. La tête d’affiche, Bunker 84, est connue pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich.
La région lyonnaise, devenue au cours des dernières années une place forte de l’extrême droite violente en France, s’apprête à accueillir un nouveau concert néonazi, samedi 18 novembre. Selon les informations de Mediapart et de Rue89 Lyon, la soirée clandestine, baptisée « Rock antiwokisme », réunira cinq groupes français et devrait attirer 100 à 200 spectateurs et spectatrices venu·es de toute la France et de pays frontaliers.
Pour éviter toute interdiction préalable, la localisation précise de l’événement, qui se déroulera sur un terrain privé loué pour l’occasion, sera communiquée à ses participant·es quelques heures avant l’ouverture des portes. Le droit d’entrée est fixé à 20 euros, réservable par mail et payable par virement bancaire sur le compte personnel de l’organisateur, Renaud Mannheim.
Ce dernier est une figure bien connue de l’extrême droite radicale dans le Rhône, ex-responsable de la section lyonnaise de Troisième Voie, le mouvement dissous en 2013 au lendemain du meurtre de Clément Méric, et ancien chef de file local de Blood and Honour, un réseau international de promotion de musique néonazie dont la division française a été dissoute par décret en conseil des ministres en juillet 2019. Trois mois plus tôt, le skinhead avait été auditionné à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France.
Sollicité, Renaud Mannheim s’étonne que Mediapart s’intéresse à son « petit événement privé et confidentiel » et réfute toute visée « politique ». « Je ne cherche pas à faire de la propagande pure et dure. Je veux juste propager une musique patriote et faire une bonne fiesta », dit celui qui se définit comme « zemmourien », glissant avoir adhéré au parti Reconquête au moment de l’élection présidentielle de 2022.
Le blason bleu-blanc-rouge de son propre groupe de musique, Match Retour, laisse entrevoir ses orientations idéologiques : outre un ballon de football (il est habitué des travées du Groupama Stadium) et une chope de bière, il se compose d’un Totenkopf (tête de mort), insigne des unités SS chargées de la gestion des camps de concentration de l’Allemagne nazie, d’un poing américain, suggérant son appétence pour la violence, et de la devise « Lyon le melhor », cri guerrier de la ville au Moyen Âge repris par les supporteurs droitiers de l’Olympique lyonnais ou par Génération identitaire, mouvement politique dissous en 2021 et cofondé par Damien Rieu, désormais salarié de Reconquête.
« Le Totenkopf, c’est symbolique. Il y a un côté provoc’, rassembleur, car mon public, il est nationaliste, ultranationaliste, voire au-delà. Moi, je ne suis pas nazi pour un sou, même si je me fais inviter dans des concerts ouvertement nazis où ça fait des “Sieg Heil” même pendant ma chanson Le Beaujolais nouveau », expose le chanteur de Match Retour, qui s’était notamment produit, en mai 2022, lors d’un rassemblement à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin) en hommage à des SS français tués par l’armée française en 1945.
Le flyer de l’événement du 18 novembre, qui ne circule que dans un cercle restreint d’initié·es, montre un personnage masqué et vêtu de noir, posant les bras croisés devant un mur de briques où l’inscription suprémaciste « White Lives Matter » (« Les vies des blancs comptent ») supplante le slogan antiraciste « Black Lives Matter » (« Les vies des noirs comptent »). L’en-tête « Rock antiwokisme » souligne l’obsession de cette frange d’activistes envers les luttes progressistes, perçues comme un péril civilisationnel.
« Le wokisme, ça me prend aux tripes. On a l’impression qu’on essaye d’inventer une nouvelle société en l’espace de dix-quinze ans, qu’on veut tout mélanger, tout mixer, et moi, ça ne me convient pas », fait savoir Renaud Mannheim.
La tête d’affiche, Bunker 84, est un groupe incontournable de la scène rock anticommuniste (RAC) française dont 2024 marquera les quarante années d’existence. Jadis signée sur le label brestois Rebelles européens, la formation picarde était étroitement liée au Parti nationaliste français et européen (PNFE), un groupuscule néonazi, antisémite et xénophobe fondé par Claude Cornilleau, ancien de l’Organisation armée secrète (OAS) et du Front national (FN). Certains de ses militants ont été impliqués dans les attentats racistes commis contre des foyers de travailleurs migrants à Cannes et Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) en 1988 et dans la profanation de sépultures juives à Carpentras (Vaucluse) en 1990.
Apologie du nazisme et révisionnisme historique
Plusieurs morceaux de Bunker 84, tels Mein Kampf (livre d’Adolf Hitler), Nacht und Nebel (décret du Troisième Reich visant à faire disparaître par la déportation les opposants politiques) ou Victime des démocraties (un hommage à Rudolf Hess, dauphin du Führer), encensent les crimes nazis et prônent un révisionnisme historique. « Gloire à toi nationaliste, gloire à toi le skin NS, gloire à toi ô fasciste, gloire à toi Waffen-SS », dit le texte du titre Gloire à toi, singeant le Salut à toi des Béruriers noirs, groupe phare de la scène punk des années 1980.
Renaud Mannheim assure que « cette époque est révolue » : « Laurent [Carmagnac, leader de Bunker 84 – ndlr] ne chante plus ces chansons débiles en live, même si le public les lui réclame. »
Autres artistes programmés à la soirée musicale de samedi, les Niçois de Fraction, groupe de punk hardcore à l’idéologie nationaliste-révolutionnaire revendiquée. Son leader et bassiste, Fabrice Robert, dispose d’un long CV dans la mouvance identitaire : ancien conseiller municipal FN de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), puis militant du Mouvement national républicain de Bruno Mégret et d’Unité radicale (organisation dissoute en 2002 à la suite de l’attentat raté contre le président Jacques Chirac), il a fondé en 2003 le Bloc identitaire, renommé ensuite Les Identitaires, et fut notamment à l’initiative de l’« Apéro saucisson et pinard » de juin 2010.
L’ancien chanteur (1998-2007) de la formation est Philippe Vardon, ex-élu du Rassemblement national (RN) passé chez Reconquête, conseiller municipal de Nice et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, intégré à l’équipe de campagne de Marion Maréchal pour les élections européennes. Il a été suppléé au micro par Pascal de los Rios, alias « Squale », un skinhead reconverti en coiffeur sur la Côte d’Azur.
Les membres du groupe – connu pour ses textes suprémacistes, antisémites et islamophobes – avaient été mis en examen en 1998 pour « complicité de provocations non suivies d’effets à des atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité de la personne » pour leur chanson Une balle (pour les sionistes) – décision judiciaire finalement annulée à la suite d’un vice de procédure.
L’emblème de Fraction est dérivé du logo du Front noir, qui représente l’union d’un marteau (l’ouvrier) et d’un glaive (le soldat), scission révolutionnaire et anticapitaliste du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP).
Le dernier album du groupe en date, Réveille-toi !, sorti en décembre 2021, soit quinze ans après le précédent, Europa, qui remontait à 2006, dénonce notamment la « dictature sanitaire » et le « grand remplacement ». Le single Terroristes, paru en octobre 2023, a été enregistré en collaboration avec Alain Perez, chanteur de feu Légion 88 (code qui correspond à l’abréviation HH – le H étant la huitième lettre de l’alphabet – pour « Heil Hitler »), un groupe historique du RAC français lié comme Bunker 84 au PNFE.
Fraction s’était produit, le 6 mai, dans la salle municipale Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École (Yvelines) à l’occasion de la soirée clandestine organisée dans la foulée du défilé parisien en hommage au militant d’extrême droite Sébastien Deyzieu, auquel avaient participé deux prestataires réguliers du parti de Marine Le Pen.
Les trois autres groupes prévus à la soirée organisée samedi sont Skin Prost, des skinheads basés à Belfort ; Choc frontal, qui a enregistré, sous le nom de « Béhourd final », l’hymne de la Fédération française de béhourd, un sport de combat médiéval en armure prisé des adeptes de l’extrême droite ; et Boots and Creepers, originaire de Chambéry (Savoie).
Le chanteur de cette dernière formation, François Delagrande, alias « Frankreich », a plusieurs fois eu affaire à la justice. En 2017, l’ex-militant du groupuscule Edelweiss, émanation savoyarde du désormais dissous Bastion social, a écopé d’un rappel à loi pour sa participation à l’attaque d’un concert de la fédération anarchiste locale et, en 2020, il a été condamné à six mois de prison ferme après avoir roué de coups un jeune antifasciste.
Engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins, il faisait partie des militaires de carrière épinglés dans l’enquête de Mediapart sur les néonazis dans l’armée française. Sollicité, le ministère des armées confirme aujourd’hui que « l’intéressé a été radié des cadres par mesure disciplinaire en 2020 ».
Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie).
Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.
Les festivals de rock et les tournois d’arts martiaux mixtes servent d’espaces de radicalisation, de recrutement et de collecte de fonds.
Nicholas Potter, chercheur à la Fondation Amadeu-Antonio
Interrogé par Mediapart, l’historien Stéphane François, spécialiste des sous-cultures radicales, considère qu’un événement comme celui du 18 novembre est caractéristique d’« une sociabilité très skinhead, à base de concerts, d’alcool et de bières ». « Faire appel à des “anciens” comme Bunker 84 et Fraction permet un brassage de générations, de témoins, d’idées, c’est au cœur de leur mode de fonctionnement », complète le chercheur.
Ces manifestations sont jugées cruciales pour la sphère néonazie : dans un rapport sur l’état de la menace terroriste publié en octobre, Europol, l’agence européenne de police criminelle, note que ses activistes « accordent une grande valeur aux réunions physiques et aux activités de groupe ».
À l’occasion de son audition, en janvier, devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg, Nicholas Potter, chercheur à la Fondation Amadeu-Antonio, une ONG allemande qui lutte contre le racisme et l’extrémisme de droite, a mis en évidence le fait que « les festivals de rock et les tournois d’arts martiaux mixtes servent d’espaces de radicalisation, de recrutement et de collecte de fonds ».
De son côté, Renaud Mannheim minimise la portée de sa soirée : « La musique n’est plus vectrice de rassemblement comme avant. Il y a dix ou quinze ans, on aurait été 800 à participer. Ce ne serait plus le cas maintenant car les jeunes d’aujourd’hui sont plus portés sur la politique pure et dure, la rue, le sport. » L’organisateur déclare que les bénéfices récoltés sont principalement destinés à son groupe, « afin de faire des répétitions ou payer les instruments ». « On donne aussi aux prisonniers politiques », ajoute-t-il.
Au moins trois concerts interdits par l’État en 2023
Contactée pour savoir si, dans un contexte de multiplication des attaques de l’ultradroite et de recrudescence des actes antisémites liée à la guerre au Proche-Orient, elle prévoyait ou non d’interdire la tenue de l’événement du 18 novembre, la préfecture du Rhône indique brièvement à Mediapart : « Nous reviendrons vers vous si nous avons plus d’informations. »
Il n’est pas rare que des soirées néonazies clandestines aient lieu en France sur des terrains privés ou bien dans des salles communales louées sous des prétextes fallacieux. Au cours du premier semestre 2023, si certaines ont bien pu se tenir en Savoie ou dans l’Ain, l’organisation d’au moins trois d’entre elles a été compromise à la suite d’arrêtés préfectoraux.
En février, après les révélations de Mediapart, six préfectures de la région Grand Est ont interdit, sur instruction du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le festival de black metal national socialiste « Night for the Blood ». L’organisateur et le lieu du concert, la salle polyvalente de Remomeix (Vosges), avaient été identifiés par les autorités, et le concert finalement annulé à la dernière minute.
En juin, la préfecture du Nord a proscrit le concert du groupe de rock identitaire Francs-Tireurs patriotes afin de « prévenir une atteinte à l’ordre public ». Les bénéfices de la soirée devaient être reversés à l’Association de soutien aux mouvements identitaires et patriotes (Asmip), une structure domiciliée à l’adresse du bar identitaire lillois La Citadelle.

Toujours en juin, selon les informations de Mediapart, la préfecture du Finistère a interdit l’événement néonazi annuel « La Crémaillère », dont la sixième édition était prévue dans un hangar agricole situé sur une propriété privée au lieu-dit Kerjaouen, à Rosporden. Les services de l’État ont identifié Ugo Heche, bassiste du groupe breton Mauvais Troquet, comme l’organisateur de ce concert où était notamment programmé Bunker 84. Dans son arrêté, le préfet relève que ce dernier groupe « fait l’apologie du national-socialisme et glorifie les skinheads en qualifiant ces derniers de “dignes successeurs des SA [Sturmabteilung, formation paramilitaire du parti nazi – ndlr]” ».


MaJ : Le rassemblement turbonazi autours de la musique skinhead RAC a bien eu lieu. Annulé dans un premier temps puis discrètement  relocalisé en dernière minute.

L’annonce de l’événement circulait dans un cercle très fermé. Le concert “Rock antiwokisme” devait réunir cinq groupes pour une soirée clandestine, samedi 18 novembre, dans un lieu tenu secret en région Rhône-Alpes. Un événement organisé par des militants affiliés à la mouvance néonazie, selon une enquête de Mediapart et Rue89 Lyon.

Deux arrêtés ont été pris par les préfets du Rhône et de l’Isère pour interdire la tenue de ce concert. Or, un rassemblement s’est bien déroulé dans un restaurant de Saint-Quentin-Fallavier, dans le Nord-Isère, organisé par les mêmes figures de l’extrême droite radicale.

#FAFLeaks : héritier et néonazi ultra-violent, enquête sur Marc de Cacqueray-Valmenier (3/3) | FACTS

Marc de Cacqueray-Valmenier est l’héritier d’une famille noble ancrée à l’extrême droite. Il s’est imposé comme un leader de la mouvance néonazie française, multipliant les actions violentes et racistes.

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Marc “Hassin” at the inauguration of Bastion Social in Clermont-Ferrand, France

 

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Bonus : Vidéo-react #fafleaks par Zioclo
Avertissement :
Commentaires  particulièrement confus et imprécis

Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie). Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.

https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/131123/antisemitisme-et-antiwokisme-le-cocktail-haineux-d-un-concert-neonazi-pres-de-lyon

Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie). Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.

François Delagrande, alias « Frankreich », a plusieurs fois eu affaire à la justice. En 2017, l’ex-militant du groupuscule Edelweiss, émanation savoyarde du désormais dissous Bastion social, a écopé d’un rappel à loi pour sa participation à l’attaque d’un concert de la fédération anarchiste locale et, en 2020, il a été condamné à six mois de prison ferme après avoir roué de coups un jeune antifasciste.
Engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins, il faisait partie des militaires de carrière épinglés dans l’enquête de Mediapart sur les néonazis dans l’armée française. Sollicité, le ministère des armées confirme aujourd’hui que « l’intéressé a été radié des cadres par mesure disciplinaire en 2020 ».

[ la bridoire , Savoie- 28 octobre 2023]
241 Rte de Cumont, 73520 La Bridoire

#FAFLeaks: agressions et saluts nazis, les vidéos inédites de la division Martel (1/3) | FACTS

La division Martel est un groupe de très jeunes néonazis parisiens, fans de combats et d’Hitler. Grâce aux #FAFLeaks, plus de 2000 vidéos, audios et SMS inédits, on vous raconte le quotidien de ces lycéens néonazis, entre ratonnades et Parcoursup.

[Ouest Casual] VDL BSK

https://www.streetpress.com/sujet/1693819816-nazi-militaires-neonazis-regiment-belfort-besancon-vandal

Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT.

C’est une des dernières publications du compte Instagram du 35e régiment d’infanterie de Belfort (90), qui publie « les plus belles images » des Gaillards, les surnoms des soldats locaux. On y voit un lieutenant bardé de médailles serrer la main de jeunes engagés volontaires. Il s’agit de leur « cérémonie de ventilation », datée de juin 2023. Un rituel qui permet aux différentes compagnies d’accueillir ces nouvelles recrues. Lukas C., un des gaillards présents sur les images au second plan, risque cependant de ne pas y faire long feu. Lukas, couvert de tatouages, dont le H stylisé des hooligans, et repérable à sa grande taille – il met au moins une tête à ses comparses – est un militant d’extrême droite néonazi des Vandal Besak de Besançon (25). 

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Le jeune Lukas C. est un militaire au sein du 35e régiment d’infanterie de Belfort et apparaît sur les publications du compte Instagram de l’unité. / Crédits : DR

Sur son compte Instagram, il multiplie les déclarations d’amour au IIIe Reich. En juin dernier, Lukas C. publie une photo de lui et d’un autre soldat dans ce qui semble être un dortoir de l’armée. Il fait un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. En commentaire sous la photo, il se vante d’être dans un « des régiments les plus NZ [nazi, ndlr] au monde », avec un emoji surpris. Un deuxième membre des Vandal Besak est également dans le régiment belfortain : Raphaël G.

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Sur Instagram, Lukas C. publie avec le pseudonyme de « TSON », qui l’utilise également sur Telegram. Mais les photos de profil sont les mêmes que celles de son Facebook. Tant pis pour la confidentialité. / Crédits : DR

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Sur son compte Instagram, Lukas C. multiplie les stories et les propos néonazies et suprémacistes. À droite, il fait sur la photo un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. / Crédits : DR

Des néonazis

Les Vandal Besak sont un groupe de jeunes militants d’extrême droite qui reprennent les codes du hooliganisme et qui depuis quelques années multiplient les agressions à Besançon et aux alentours. Le 17 mars, Lukas C. et Raphaël G. sont avec sept autres Vandal à proximité de la faculté de lettres et sciences humaines – où les étudiants organisent un blocus dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Menés par leur leader de l’époque Théo Giacone, les militants d’extrême droite proposent un « fight » à certains étudiants. Quelques heures plus tard, les deux militaires font à nouveau partie de la bande qui frappe un pompier et tente de lui voler sa banderole lors d’une manifestation sauvage dans les rues bisontines, selon des témoins.

À LIRE AUSSI : La carte des hooligans en France

Sur son compte Instagram début juillet, Lukas C. se félicite de la publication d’une photo des Vandal Besak sur le canal Telegram Ouest Casual, qui répertorie toutes les frasques des néonazis français. Et, comme si ce n’était pas suffisant, il inscrit en bas de la story :

« White Race Power [le pouvoir de la race blanche, ndlr]. »

« Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une d’août. Il a également publié une photo éphémère de lui et trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. Pour masquer les visages, les néonazis utilisent des Totenkopfs, symbole de la SS. « Heil Hitler », écrit-il aussi dans une nouvelle story.

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« C’est OK d’être blanc. Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une story en août. Ou « Heil Hitler », le cri de salut nazi, écrit-il directement dans une autre. / Crédits : DR

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À gauche, la story éphémère de Lukas C. où il pose avec trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. À droite, la photo non-censurée. / Crédits : DR

Des soldats qui se fantasment en croisade

Raphaël G. n’est pas en reste. Son compte Instagram, où trône la devise « Dieu, famille, patrie », a longtemps été public. Une des stories qu’il a posté en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. Sur une autre vidéo datée de mai, il pose avec l’acronyme « WBS » qui signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. Et dans des stories de décembre 2022, il se définit comme un « soldat européen » du catholicisme.

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Dans des stories de décembre 2022, Raphaël G. se définit comme un « soldat européen » du catholicisme. / Crédits : DR

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L’acronyme « WBS », avec lequel pose Raphaël G., signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. / Crédits : DR

Dans un genre similaire, Lukas C. rédige en story :

« Il va falloir refaire comme en 732 pour chasser la peste de France !! »

Une référence à la bataille de Poitiers où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade – utilisée comme mythe (même s’il est historiquement faux) par l’extrême droite pour montrer leur opposition aux musulmans et aux personnes d’origine maghrébine dans l’Hexagone. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, la leader du collectif féminin identitaire Nemesis, sur des agressions sexuelles de migrants, et écrit :

« Envoyez-nous l’armée, on nettoiera bien le pays. Au lieu de faire des MCD à la con [missions de courte durée à l’étranger, en outre-mer ou en métropole, ndlr] et se tourner les pouces en caserne. »

Mais la croisade de Lukas C. n’est pas qu’envers les étrangers. Sur une de ses photos Telegram, on y voit un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes, plantées sur des pics. Les visages sont associés à différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels.

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Lukas C. aime faire des références à la bataille de Poitiers en 732 – où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, leader de Nemesis, où il demande à « nettoyer le pays » et critique les missions de l’armée. / Crédits : DR

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Sur son compte Telegram, Lukas C. affiche un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes. Sur les visages ou par terre, différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels. / Crédits : DR

Recruteur pour les successeurs de FrDeter

Le militaire de Belfort est très actif sur la messagerie russe. Début juillet, il est même devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs. Ce canal de discussion est une resucée de FrDeter, une clique soupçonnée de préparer des actions violentes révélée en avril dernier. Comme FrDeter avant lui – même s’ils ont cette fois prévenu qu’ils ne veulent pas de « dingueries » dans le chat –, Nova Europa a une chaîne principale forte de 7.800 membres et se décline ensuite par départements. Dans celui du Doubs, les 90 participants sont répartis entre Lukas C. et un autre recruteur – également membre des Vandal Besak. « Toutes les personnes qui sont plus proches de Belfort que de Besançon, merci d’écrire à [Lukas C.] », écrit ce dernier.

À LIRE AUSSI : Des militants d’extrême droite discutaient d’un projet d’attentat contre Bilal Hassani

Pour Nova Europa, Lukas C. a monté sur Belfort Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. Et dans une vidéo de présentation de la bande, qui mêle autant des photos de Gallico Vallum que celles des Vandal Besak, Lukas C. intègre une image de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie.

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Début juillet, Lukas C. est devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs, un canal de discussion qui est une resucée de FrDeter. Pour Nova Europa, le bidasse a monté Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. / Crédits : DR

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Dans une vidéo de présentation de Gallico Vallum, Lukas C. intègre une image à gauche de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie. À droite, il pose à nouveau avec le drapeau nazi qu’il masque. Et l’inscription « Deus Vult », le cri de guerre des chevaliers templiers. / Crédits : DR

Lukas C. et Raphaël G. ont également des liens avec les autres groupes et personnalités d’extrême droite en vogue. Le premier a participé à la journée de cohésion en Franche-Comté de plusieurs bandes nationalistes comme la Division Martel, le Korrigans Squad, les Infréquentables Dijon ou évidemment les Vandal Besak. Quant à Raphaël G., il s’est pris en vidéo fin décembre en train de s’entraîner à la boxe avec le Rouennais Adrien Dalençon. Ce militant d’extrême droite, recruteur lui aussi pour Nova Europa dans le 76, a été un des membres de l’expédition punitive qui visait des supporters marocains lors de France-Maroc en décembre 2022.

Un embarras pour l’armée

Autant de liens embarrassants pour l’armée et le 35e RI, qui a déjà dû gérer un profil néonazi. Au printemps 2021, un caporal-chef de Belfort avait été épinglé dans une enquête-fleuve de Mediapart. Le même bidasse avait ensuite été mis en examen en novembre de la même année après la découverte d’un arsenal de 130 armes, couplé à de la « propagande néonazie ». Son contrat a été résilié en janvier 2022, avec un blâme du ministère des Armées en prime. « L’institution condamne en effet systématiquement les écarts de comportements et ne tolère aucun écart de conduite quand les faits sont établis », indique la communication de l’armée de terre.

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Une des stories postée par Raphaël G. en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. / Crédits : DRhttps://backend.streetpress.com/sites/default/files/raphaelg-4_1.jpg

À gauche, Raphaël G. se bat avec Adrien Dalençon, militant d’extrême droite qui a été interpellé lors de France-Maroc en décembre 2022. À droite, le militaire pose avec un émoji Vatican et un autre doigt levé, un signe utilisé par le Gud. / Crédits : DR

Et pour nos deux larrons ? « Quand de tels cas, qui relèvent de la dérive individuelle, sont avérés, des enquêtes de commandement sont diligentées et, le cas échéant, des sanctions lourdes sont prises », promet-on. L’institution assure que ces militaires « n’étaient pas connus pour des faits de cette nature » et leur commandement n’avait pas constaté leur positionnement d’extrême droite, « ni oralement, ni de façon écrite ». Elle garantit :

« Toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes, sont proscrites. Il n’y a aucune tolérance. »

Contactés, Lukas C. et Raphaël G. n’ont pas répondu aux questions de StreetPress. Suite à notre message, ce dernier a changé le nom de son compte Facebook. Les deux ont supprimé leurs comptes Instagram.

Quartier nazi d’Eisenach : qui sont les « Knockout 51 » ? | CTRL_F

Ils s’entraînaient aux arts martiaux et voulaient apparemment tuer des membres de la scène de gauche. Certains membres du groupe nazi « Knockout 51 » n’étaient même pas majeurs. Pendant des années, au moins 14 membres auraient travaillé à Eisenach pour créer un « quartier nazi ». « Knockout 51 » a terrorisé la petite ville de Thuringe non seulement avec des graffitis et des autocollants menaçants, mais aussi avec de nombreux crimes violents. Ce sont surtout les jeunes présents sur place qui ont ressenti la terreur. Le ministère public fédéral a désormais inculpé les quatre principaux accusés: ils ont fondé ou appartenu à une organisation criminelle et terroriste. Julian Feldmann, Sebastian Heidelberger et Timo Robben ont tenté de parler aux personnes concernées et bien sûr aux membres présumés de la jeunesse nazie.

Rassemblement néonazi international autours de combattants sportifs : EFC en Hongrie

 

«European Fight Night» – Internationales Treffen kampfwilliger Neonazis

traduction auto :

Une verdure luxuriante et des champs de colza jaune vif bordent les interminables routes de campagne menant à la petite ville de Csókakö en Hongrie avec 1 000 âmes, à 80 km de Budapest. Vous pouvez voir les champs à des kilomètres à la ronde et le soleil détache les petites montagnes à l’horizon. Ici et là, vous croisez des chevaux, des moutons et parfois des gens. Face à la gare, au milieu d’une petite place, une croix blanche de deux mètres de haut domine. Les participants devraient se rassembler ici. Quelques minutes plus tôt, un vieux couple arrachait tranquillement les mauvaises herbes de la terre sèche entourant la croix. Il est 12 h 49 lorsque le train en provenance de Budapest arrive dans la gare presque déserte et que la première horde de néo-nazis prêts au combat brise l’image de l’idylle printanière. Seulement deux heures plus tard, un autre train arrive de la capitale, qui emmènera le groupe suivant jusqu’au point d’éclusage de Csókakö. Quelques voitures y arrivaient avec du retard et servaient de navettes pour emmener les arrivants vers un terrain de sport. Jusqu’à 400 néo-nazis venus de toute l’Europe se sont rassemblés le 6 mai 2023 dans la banlieue de Budapest pour la première « European Fight Night », ou EFN en abrégé.

Dès fin 2022, les premières annonces circulaient sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’EFN serait l’événement de la scène des arts martiaux d’extrême droite en 2023.

Le format allemand « Kampf der Nibelungen » (KdN) » , qui existe depuis 10 ans et est connu pour sa portée et son professionnalisme, a eu une influence particulière à cet égard. Depuis 2019, les autorités allemandes leur ont interdit d’organiser leurs propres événements sous ce label. Avec le label « Pride France », d’origine française, et l’organisation néonazie hongroise « Légió Hungária », l’EFN a réuni trois acteurs très connectés qui ont su, malgré toutes les adversités, organiser un événement déjà reconnu. Il se fait vu comme un succès complet dans le plateau. Dans la lutte pour la loi Une semaine avant l’événement, ce que l’équipe organisatrice et les invités allemands craignaient déjà s’est produit. Il est progressivement devenu connu que les autorités avaient imposé un certain nombre d’interdictions de sortie et d’obligations de se présenter à la police. Depuis 2022, les autorités allemandes recourent de plus en plus à cette mesure pour empêcher les groupes de rock allemands de droite de se produire à l’étranger. Les musiciens d’extrême droite nuiraient à la « réputation de la République fédérale d’Allemagne » à l’étranger, selon les documents officiels. Les interdictions de sortie contre les néo-nazis autour du KdN étaient également justifiées. Seules quelques plaintes ont été déposées contre ces mesures concernant des concerts à l’étranger. Les choses étaient différentes lors de la préparation de l’EFN. Des appels semblables à des moulins à prières ont été lancés sur les réseaux sociaux pour qu’ils intentent une action en justice contre les interdictions. En fin de compte, ce sont probablement plus de 20 personnes en Allemagne qui ont intenté une action contre les interdictions et ont obtenu justice dans le cadre d’une procédure d’urgence devant les tribunaux administratifs quelques jours avant l’événement. Selon un article du Tagesschau, 15 poursuites ont été déposées au seul tribunal administratif de Gelsenkirchen. Le tribunal était notamment responsable des néonazis de Dortmund autour d’Alexander Deptolla, qui, selon ses propres déclarations, a été informé une semaine avant l’EFN que son numéro de passeport était immédiatement bloqué pour tous les pays européens. Ce n’est pas surprenant, car Deptolla est répertorié comme « menace » par les autorités allemandes et fait l’objet d’une surveillance particulière. Les avocats néo-nazis Martin Kohlmann de Chemnitz et Björn Clemens de Düsseldorf étaient responsables du litige. Clemens a expliqué sur son blog que le succès était également dû au fait que le pays hôte, la Hongrie, n’avait aucune inquiétude concernant l’événement.

Plan B

Une partie de l’équipe organisatrice allemande, notamment la figure de proue du KdN, Alexander Deptolla, s’est rendue jeudi à Budapest. D’autres l’ont suivi lorsqu’il est devenu clair que les mesures des autorités de sécurité n’avaient aucun effet. Dans une vidéo tournée sur le Danube devant l’hôtel Marriot de Budapest, Deptolla a annoncé vendredi après-midi que certains voyageurs avaient encore des difficultés à traverser la frontière. Il affirme également avec assurance : « l’événement de demain aura lieu à 100 % ». Vendredi soir, les dernières personnes sont arrivées dans la métropole hongroise, notamment les combattants eux-mêmes.

Pour une première rencontre, combattants et équipes se sont entassés dans le petit club-house de la « Légió Hungária » à Budapest, où devait avoir lieu la pesée. À ce stade, le comité d’organisation de l’EFN savait déjà qu’il ne serait pas en mesure d’accueillir l’événement à Budapest comme prévu. En raison d’une menace soulevée par les autorités hongroises, l’exploitant du lieu proposé a résilié le contrat de location vendredi. Toutefois, cette information n’a été communiquée aux néo-nazis arrivés que samedi matin. Les heures se sont écoulées le jour de l’événement avant que le plan B ne soit annoncé. Au lieu de 13 heures, l’événement débutera à 16 heures. De plus, le lieu n’a pas été annoncé mais devait être atteint via des points d’éclusage. La destination du voyage était la gare de Csókakö (département de Fejér). Les néo-nazis avaient loué un terrain de football et un club-house à la périphérie de la communauté. L’EFN s’est spontanément transformée en un événement en plein air. En fin d’après-midi, des cris de joie et d’acclamations ont retenti dans tout le village, tandis que la police sécurisait les voies d’accès et procédait à des contrôles individuels des personnes.

Conditions hongroises

Après l’événement, le maire Fűrész György a décrit la situation de son point de vue dans une publication sur Facebook. Jusqu’à samedi matin, il n’avait pas conscience de l’ampleur de ce rassemblement néo-nazi. Une personne l’a approché vendredi pour réserver la place dans les plus brefs délais pour un événement d’arts martiaux. Le jour de l’événement, il était présent et a tenté d’influencer l’organisateur et de mettre un terme à ce qui se passait. Ni lui ni les policiers anti-émeutes présents avec certains véhicules n’ont pu détecter sur place des « activités politiques illégales ». «Je voudrais informer le public que ni moi ni le village que je représente n’avons consciemment accepté l’événement appelé European Fight Night, considéré comme néo-nazi. Ni moi ni notre communauté ne sympathisons avec les idées antisémites et néo-nazies », a expliqué György dans le message en question. Il a personnellement demandé aux néo-nazis de mettre fin à l’événement, mais ils ont expliqué qu’ils n’étaient pas des néo-nazis, mais une « organisation conservatrice et combative ».

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Cependant, une recherche rapide sur Internet suffit à réfuter clairement cette hypothèse. Depuis sa création en 2018, la « Légió Hungária » a attiré l’attention pour ses attaques contre le mouvement LGBTQI+ et la communauté juive de Budapest, est co-organisatrice de la « Day of Honour » annuelle glorifiant les nazis et a des chevauchements structurels et personnels avec la Les « Hammerskins hongrois » et la branche hongroise du groupe terroriste de droite « Combat 18 », ainsi que la scène hooligane d’extrême droite.

La distanciation du maire Fűrész György est peu crédible. Aussi parce que c’est lui qui a inauguré il y a plus de 10 ans un monument à Miklós Horthy à seulement 1,5 km du terrain de sport de Csókakö. Horthy, chef d’État de facto de longue date du Royaume de Hongrie, était co-responsable de la déportation d’environ 600 000 Juifs hongrois vers les camps d’extermination allemands. Il était un allié d’Adolf Hitler et un antisémite déclaré dès les années 1920. Ériger un monument à un collaborateur, avant même que Viktor Orbán ne qualifie Horthy d’« homme d’État exceptionnel » en 2017 et ne glorifie son implication dans l’Holocauste, est un positionnement sans équivoque. Par ailleurs, Fűrész György ne cache pas ses liens avec l’extrême droite hongroise. Chaque année, il assiste à un tournoi de football à Csókakö, également co-organisé par le groupe néo-nazi local « Vértesalja Gyermekei ». Les photos montrent leur équipe portant des maillots avec le symbole d’identification des fascistes hongrois (« Arrow Crossers ») et « 88 » sur la poitrine. C’est également « Vértesalja Gyermekei » qui a pris l’initiative du monument Horthy à Csókakö avec le groupe néo-fasciste « 64 Équipes ». Le fait que le maire Fűrész György assiste et promeuve encore régulièrement les concerts des célèbres groupes de rock hongrois de droite « Hungarica », « Romer » et « Kárpátia » rend absurde son éloignement actuel de l’EFN.

Tomasz Szkatulski, Incze Béla und Alexander Deptolla (v.l.n.r.) während der EFN

Le réseau éprouvé

Au sein de l’organisation, des processus éprouvés ont été utilisés pour la Journée de l’EFN.
La structure locale de la « Légió Hungária » s’est occupée de la mise en place et de la logistique,
tandis que le réseau KdN, en collaboration avec Tomasz Szkatulski, le responsable de « Pride France », a réalisé le contenu. Szkatulski, connu à plusieurs reprises pour ses attaques racistes et anti-queer en France, avait géré l’adresse e-mail via laquelle les ventes anticipées de billets étaient traitées des mois auparavant. Un billet coûtait 25 euros, et il y avait aussi une billetterie le jour de l’EFN. Cela a au moins été annoncé à l’avance par Deptolla afin de permettre une participation spontanée et à bas seuil.

Alexander Deptolla était le principal interlocuteur des combattants allemands sur place, tandis qu’Henrik Ostendorf de Brême assumait la modération de l’EFN. Deptolla, le leader allemand Hammerskin, Malte Redeker et Ostendorf font partie de l’organisation centrale du KdN depuis sa création en 2013.
Ostendorf – un hooligan néo-nazi, éditeur de littérature glorifiant le nazisme et directeur du journal d’extrême droite « Sport Frei-Versand » – était déjà familier avec cette tâche lors de précédents événements du KdN en Allemagne.
Gergely Csirke, chef des « Hammerskins hongrois » et membre de la direction de la « Légió Hungária », était responsable de la traduction dans la langue nationale. Ce n’est pas lui qui est apparu dans les nombreuses vidéos promotionnelles précédentes, mais Incze Béla, connu comme le porte-parole de la « Légió Hungária ».

Un autre éminent Hammerskin espagnol, Eduardo Chapela, a agi en tant qu’arbitre, comme il l’avait fait les années précédentes lors des événements KdN.
Wolfgang Benkesser était également présent dans la structure organisationnelle de l’EFN, portant un maillot de l’équipe KdN. Le néo-nazi, qui vit actuellement à Düsseldorf, est membre depuis le début des années 2000 des « Westwall Hammerskins » autour de Malte Redeker, basés dans le sud-ouest de l’Allemagne. Il pratique les arts martiaux depuis des décennies et fait partie de la scène hooligane d’extrême droite du SV Waldhof Mannheim. Il était chronométreur pour l’EFN en Hongrie

D’autres néo-nazis du cercle restreint de Deptolla ont été retrouvés dans le cercle restreint de l’organisation de l’événement. Steven Feldmann s’occupait du déroulement des combats et André Penczek s’occupait du stand de vente du KdN. Les néo-nazis Martinwegerich et Pascal Ostholte, profondément enracinés dans la scène de Dortmund, étaient également présents.

Le stand KdN occupait la majeure partie de la surface de vente en bordure du terrain de sport.
Il y avait également une exposition de produits de « Pride France » et du label hongrois « Homeland and Family », ainsi qu’un stand de la marque néo-nazie de Cottbus « Black Legion ». Ce dernier était pris en charge par une poignée de néo-nazis connus du Brandebourg, parmi lesquels Rocco Wieczorek et Daniel Grätz. Tous deux appartiennent à la scène hooliganique d’extrême droite du sud du Brandebourg, connue pour ses liens avec le crime organisé. Grätz est également l’exploitant du restaurant « Deutsches Haus » à Burg dans le Spreewald. La dernière réunion de la maison d’édition néofasciste « Jungeuropa » y a eu lieu en juillet 2022.

Jusqu’à dix néo-nazis étaient responsables de la documentation photographique et audiovisuelle de l’événement. Les représentants de la « Légió Hungária » ont filmé l’entrée des combattants et les combats sous tous les angles possibles. Était également présent Benjamin Moses du projet médiatique de droite « Balaclava Graphics » de Bautzen, qui a maintenant pris 6 000 photos pour le réseau allemand avait fait le tri, comme il l’a annoncé sur les réseaux sociaux. Il y a quelques semaines, il a accompagné Patrick Schröder de « FSN-TV » avec sa caméra à un entraînement d’arts martiaux avec Tomasz Szkatulski en Bulgarie.

Dans des images de drone divulguées, Schröder peut être vu en tant qu’invité à l’EFN à Budapest. Son intérêt pour les arts martiaux est encore tout frais et pourtant il occupe déjà une position notable. Lui et sa société « Nemesis Production GmbH » se trouvent actuellement dans la marque de la boutique en ligne de la marque néo-nazie russe « White Rex ». La marque a été pionnière sur la scène internationale des arts martiaux de droite et a été récemment dirigée par Hammerskins de Suisse. Cependant, la société « Fighttex AG » responsable de cette situation a annoncé sa liquidation en mars 2023.

L’Autrichien Günther Altmann était également présent en tant qu’invité. Il est un compagnon de longue date de Thorsten Heise, notamment chef de la « Arischen Bruderschaft / Fraternité aryenne » et réseauteur international. A l’EFN, Altmann s’est présenté avec la chemise de cette confrérie. Altmann a déjà été emprisonné à plusieurs reprises. Il a été condamné pour la dernière fois à deux ans et neuf mois de prison en Autriche en 2018. Il a été prouvé qu’il avait réactivé le nazisme parce que, entre autres choses, il avait fait le commerce de productions rock criminelles de droite et d’objets de dévotion nazis, et avait également montré en public ses tatouages ​​glorifiant les nazis. Des néo-nazis suédois, comme Jimmy Dahlqvist, se sont également retrouvés dans la zone du public.

La « communauté de combat »

Bien avant l’événement, on savait que le main event de l’EFN serait disputé par Tomasz Szkatulski.

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Le réseauteur, originaire de Pologne, a vécu longtemps en France et vit maintenant en Bulgarie, a acquis l’année dernière une renommée mondiale sur la scène des arts martiaux grâce à sa participation au format d’arts martiaux underground suédois «King Of The Streets».

Lors de l’événement ouvert de droite, personne n’est gêné par ses tatouages ​​néo-nazis, comme les nombreuses croix gammées sur son corps.


« Denislav A. », l’opposant de Szkatulski au sein de l’EFN, porte également des tatouages ​​pertinents, notamment la double sigrune, le symbole d’identification des SS, et leur devise « Mon honneur signifie loyauté ». Il s’est présenté au sein de l’EFN pour le groupe de hooligans néo-nazis bulgares « Parti privé – Levski Sofia ».

Du réseau néo-nazi allemand, Julian Menzel de la région de Bautzen en Saxe orientale a disputé un match de boxe. Il participe depuis des années à des événements d’arts martiaux dans la scène et est impliqué sur le plan organisationnel dans le groupe germano-autrichien « Wardon 21 ». Son compagnon à Budapest appartient également au groupe sportif néo-nazi, dont près d’une dizaine de membres sont les plus proches soutiens du KdN depuis 2017. Avec « Wardon 21 », Menzel a également organisé le 20 avril 2019 la « Führermarsch / Marche du Führer » dans les montagnes de grès de l’Elbe en Saxe. Une marche en l’honneur d’Adolf Hitler, qui aurait eu 130 ans ce jour-là.

Des représentants de l’équipe brandebourgeoise « Preußen Gloria » sont également montés sur le ring. Une association regroupant un certain nombre d’artistes martiaux, dont certains sont actifs depuis de nombreuses années, qui recrutent principalement dans le cercle de la confrérie néo-nazie « Northsidecrew » du sud du Brandebourg. Deux personnes ont concouru pour l’équipe de Hongrie, dont Martin Ruckert, soutenu dans le coin du ring par Lucien Schönbach. Ce n’était pas Ruckert, mais le combattant jusqu’alors inconnu de l’équipe de Brandebourg qui s’est battu contre un Finlandais. Il représentait le groupe néo-nazi « Veren Laki », qui existe depuis 2020 et qui est encore assez jeune en termes d’âge moyen et est étroitement lié aux « Hammerskins Finland » d’Helsinki.

Sören Radtke, originaire du Schleswig-Holstein, a voyagé sans équipe, mais a emmené avec lui sa compagne et ses deux jeunes enfants à Budapest. Avant et après son combat contre l’un des deux néo-nazis italiens venus, il s’occupait soit de divertir les enfants, soit d’entretenir ses amitiés et connaissances en marge de l’événement. Récemment, Radtke est apparu de plus en plus comme modèle pour la marque de sport néo-nazie « Resistend Sportswear ». À son domicile dans le quartier de Steinburg, il continue à être actif au sein du « Nordic Sports Club » malgré la pression du public. Radtke, qui a combattu lors d’un événement KdN à Ostritz en 2018, était responsable, entre autres, de la « formation à l’affirmation de soi » pour les enfants du club d’arts martiaux. Le club sportif a affirmé en 2018 qu’impliquer Radtke dans le sport pourrait entraîner une déradicalisation, conformément au travail de jeunesse accepté des années 1990 en Allemagne.

On ne sait pas encore si Dennis Dollberg de Brême, qui s’est rendu à Budapest, est également monté sur le ring ou a été actif en tant qu’entraîneur. Il est considéré comme une figure clé de la scène hooligane néonazie de Brême et a été actif dans le groupe « Nordsturm Brema ». Avec deux autres personnes d’Allemagne, il s’est présenté dans la zone d’audience en Hongrie vêtu d’une chemise de l’« AG Body & Spirit » du parti « Der III. Loin”. Lors de l’événement KdN finalement interdit en octobre 2019, il était entraîneur de Christian Steiner de Brême, qui est désormais également actif dans « AG Body & Mind ». En juin de la même année, Dollberg entraîne André Bostelmann pour le tournoi d’extrême droite « Tiwaz » en Saxe. Dollberg faisait partie du « Nordic Fightclub » lors des deux événements. Juste à côté de Dollberg, Jan Lukas Grech, originaire du district de Westerwald en Rhénanie-Palatinat, faisait également partie du public. Il est également actif au sein de « AG Body & Mind » et était sur le ring lors du tournoi « Tiwaz » en 2019. La même année, il dut répondre devant le tribunal de coups et blessures graves de caractère commun.

On ne sait pas non plus si Martin Langner de Schmölln en Thuringe orientale, présent en Hongrie, s’est battu lui-même. Des images circulant sur les réseaux sociaux laissent penser qu’il était principalement impliqué dans la préparation du combat. Le fait qu’Alexander Deptolla n’ait pas participé comme prévu à la tournée des rallyes du « Heimat Dortmund » le 1er mai 2023, mais qu’il ait plutôt assisté à un événement organisé par « Der III. Weg» à Plauen, en Saxe. Langner est membre depuis plusieurs années du micro-parti néo-nazi « Der III ». Weg», est un client régulier du ring événementiel KdN et est directeur de la société d’extrême droite «Barbaria Sportgemeinschaft e.V.» où il réside. Après que l’emplacement d’origine de la salle de sport ait été victime d’un incendie au printemps 2021, Langner a acheté en mai 2022 un complexe industriel de plus de 7 500 m² à Schmölln. C’est là que s’y déroule désormais la formation pour « Der III ». façon »à la place. En décembre 2022, une tentative a également été faite pour y organiser un concert de rock de droite. Tout comme Langner, Marcel Zech semble également avoir participé à la préparation des combattants de l’EFN. Zech est une figure éminente de la confrérie néonazie « Amitié Barnimer », active depuis de nombreuses années dans le nord du Brandebourg. En collaboration avec la confrérie néonazie « Turonen », active dans le crime organisé, l’« Amitié de Barnimer » a participé à l’organisation du grand événement rock d’extrême droite « Rock contre les infiltrations étrangères II » à Themar en juillet 2017, ainsi qu’à dans « Rock contre les infiltrations étrangères III » à Apolda . Dans ce dernier cas, où de graves attaques de néo-nazis ont eu lieu à une heure tardive contre les forces de police, Zech était le principal interlocuteur des autorités aux côtés de Steffen Richter, aujourd’hui emprisonné.

En plus des huit délégués de la « Communauté de Combat » allemande, la carte de combat de l’EFN était principalement dominée par douze néo-nazis hongrois. Un certain nombre de personnes du cercle de la Légió Hungária ont fourni des combattants. Une photo de groupe avec trois à quatre combattants circule sur les réseaux sociaux. Les gens ont posé avec les symboles de la « Légió Hungária » et des groupes de hooligans « Militant Jugend » et « Kispest Troubemakers », ainsi que les banderoles correspondantes. « Militant Jugend » est le « groupe de jeunes » de hooligans du club de football Honvéd de Budapest-Kispest, qui existe depuis 2020. Le chef du groupe est Zoltan Suhajda, qui coordonnait les combattants de l’EFN. Il participe à diverses épreuves d’arts martiaux néo-nazis depuis le milieu des années 2010, de la France à l’Italie en passant par l’Allemagne et bien sûr en Hongrie même. La « Jeunesse Militante » a attiré l’attention dès l’année de sa création avec son orientation clairement néo-nazie. Lors d’un combat contre un autre groupe de hooligans, les membres autour de Zoltan Suhajda portaient uniformément des chemises rouges sur lesquelles était imprimée une croix gammée. Une telle chemise a également été présentée à l’EFN à Csókakö. On le voit sur la photo de groupe décrite d’un participant, même si on a évidemment tenté de la masquer pour la publier sur les réseaux sociaux.

Bild 1: Gruppenfoto während der EFN u.a. mit Zoltan Suhajda (1.v.r.) und einer Person links von Suhajda mit Hakenkreuz-Shirt der Militant Jugend Kispest; Bild 2: Die Militant Jugend um Zoltan Suhajda (1.v.l.) im Rahmen eines Hooligan-Kampfes 2020

Suhajda s’est présentée à l’événement d’arts martiaux d’extrême droite « Pro Patria-Fest » en avril 2019 à Athènes avec un T-shirt avec une croix gammée imprimée dessus. Là, il était entraîneur du Hongrois Jakab Adám. Adam était également présent à l’EFN à Csókakö, où il portait autour du cou une des cartes indiquant un rôle organisationnel dans ou en dehors du ring. Il est monté dans l’octogone lors d’un événement « White Rex » en Italie en 2015. En outre, le groupe hongrois d’extrême droite « Betyársereg » (« Armée des bandits ») a également fourni au moins un combattant. « Betyársereg » a fait la une des journaux en 2011 après que de nombreux membres du groupe ont joué un rôle clé dans de violentes attaques contre les Sinti*zze et les Roman*nja dans le village hongrois de Gyöngyöspata. Un combattant de la « Panzer Tattoo Team » était en compétition depuis la Slovaquie voisine. Il a été entraîné et accompagné par Michal Petris, qui, comme Tomasz Szkatulski, est déjà monté plusieurs fois dans la cage dans « King Of The Streets ». L’implication des néo-nazis grecs autour du « Pro Patria Fightclub » n’était pas non plus une surprise. Le groupe d’arts martiaux néo-nazi milite pour la défense de la scène depuis le début des années 2010 et organise depuis 2014 ses propres tournois, soutenus par le réseau international. Lors du dernier « Festival Pro Patria » à Athènes en avril 2019, un certain nombre de néo-nazis sont venus de toute l’Europe, dont un groupe de 20 personnes issues du cercle restreint du KdN. Les représentants du « Pro Patria Fightclub » participent depuis des années aux événements KdN en Allemagne.

Themis Kanaris, l’un des néo-nazis grecs les plus actifs dans le milieu des arts martiaux, a participé à l’EFN en tant que combattant aux côtés d’un autre néonazi de son pays d’origine. Son adversaire là-bas était Michaël Biolley. Il est devenu membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2012. En 2017, il s’installe en République tchèque, où il travaille dans le club de boxe « SK Boxing z. S. České Budějovice» a été formé. Il utilise les compétences qu’il y a acquises non seulement pour des tournois commerciaux de boxe amateur, mais surtout pour des « combats sur le terrain » qu’il organise avec d’autres hooligans du « Dynamo České Budějovice ». Il a également disputé un match de boxe lors du tournoi d’extrême droite « Virtus et Honor II » en mars 2023. On ne sait pas vraiment s’il appartient encore aujourd’hui à la confrérie néo-nazie « Hammerskin Nation ». En tout cas, il entretient toujours quelques amitiés avec des Hammerskins actifs.

Cela vaut également pour le hammer français Jérémy Flament, avec qui Biolley et Themis Kanaris ont passé beaucoup de temps un jour après l’EFN.

https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-briey/2016/03/15/rondement-mene

Flament a combattu en Allemagne en 2014, lorsque le KdN s’appelait encore « Ring der Nibelungen ».
C’est également lui qui a acquis en 2015 le club-house des « Lorraine Hammerskins », dans le nord-est de la France, où se déroulent également des entraînements d’arts martiaux.

https://lahorde.samizdat.net/lorraine-mobilisons-nous-contre-la-taverne-de-thor
https://lahorde.samizdat.net/lorraine-les-hammerskins-re-ouvrent-la-taverne-de-thor

Dans le cadre de la réunion tenue au lendemain des combats en Hongrie, une photo a été prise, montrant entre autres Biolley et son partenaire Flament et Kanaris en train de manger.

De nombreux indices laissent penser que le Suisse Simon Andenmatten a également participé à ce repas. La personne sur la photo présente une ressemblance frappante avec les nattes andines et a été décrite comme Suisse sur les réseaux sociaux.
À notre connaissance, exactement un néonazi suisse a combattu au sein de l’EFN. Andenmatten lui-même, comme Biolley, est originaire de Suisse romande et, selon Antifa Bern, a participé à des entraînements avec le groupe de hooligans de droite « Radikal Sion ». Un groupe qui comprend également Joël Moret, devenu à son tour membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2015 et était alors l’un des cercles les plus proches de Biolley.
De plus, Andenmatten n’a combattu qu’en septembre 2022 au tournoi d’extrême droite « Les Fils de Clovis » à Paris. En 2021, on a appris qu’il appartenait à l’organisation de jeunesse de l’UDC du canton du Valais, les «Jeunes UDC Valais Romand». Il a également été co-fondateur de l’organisation néonazie « Militants Suisses ».

Marco Stöckli, de Suisse, était apparemment également présent à l’EFN en Hongrie. “Un événement vraiment de premier ordre”, a commenté le Suisse sur une photo de l’EFN sur les réseaux sociaux. Il est connu comme combattant K1 du « Fight-Basement Zurich », pour lequel il a participé à la « Journée des combats » à l’automne 2016. A cette époque, il était organisé par les membres et candidats de la section suisse « Blood & Honor/Combat 18 ». La devise de « Combat 18 » est inscrite sous forme de tatouage sur la poitrine de Stöckli : « Whatever It Takes ».
Une « communauté paneuropéenne des arts martiaux », comme la décrit le KdN dans son évaluation de l’événement.
Outre les personnes mentionnées venant de Hongrie, d’Italie, de République tchèque, de Bulgarie, de Suisse, d’Allemagne, de Grèce, de Finlande et de France, d’autres combattants des Pays-Bas, de Roumanie et de Slovaquie auraient concouru. Selon un rapport d’évaluation des organisateurs, il y aura au total 18 combats

Die Verkaufsstände der Kampfgemeinschaft auf der «European Fight Night»

La « European Fight Night » s’est heurtée à de nombreux obstacles, notamment de la part des autorités allemandes. Il peut être surprenant que les interdictions de sortie et les exigences de déclaration n’aient pas tenu devant les tribunaux. Le réseau d’arts martiaux d’extrême droite en Allemagne semble fournir de nombreux arguments :
défense de la scène,
réseautage international de groupes violents,
glorification des nazis à travers l’exposition publique de tatouages ​​et,
enfin et surtout, incitation aux combats de rue.
et la préparation du soi-disant « Jour X ».

Ceci est prouvé, entre autres, par des séquences vidéo secrètes d’un événement KdN à Ostritz en novembre 2018, où Malte Redeker explique sur scène :

« Je ne peux que recommander à tous ceux d’entre vous qui ne s’intéressent pas encore aux arts martiaux ou à l’autodéfense, trouvez un club de boxe local, retrouvez des amis, entraînez-vous au sous-sol. En été, vous pourrez vous entraîner sur la plage, au bord du lac de la carrière. C’est important pour la psychologie, pour la valeur ajoutée dans la rue, pour la confiance en soi, pour la condition physique et pour l’heure tant vantée, le jour X, il faut pouvoir se défendre. »(sic !)

L’EFN a clairement démontré que la « Bataille des Nibelungen » ne fonctionnerait pas sans le réseau allemand. 10 ans après la création du format, les organisateurs connaissent désormais les ficelles du métier et connaissent les aptitudes et compétences des participants. Il y a donc peu de mouvements au sein de la structure. Et le succès de tels événements nécessite des alliés fiables, comme la « Nation Hammerskin ». Cela était également visible en Hongrie, car c’était après tout une confrérie mondiale dont les membres occupaient des postes importants au sein de l’organisation de l’EFN. La participation d’organisations partenaires telles que « Pride France » et « Légió Hungária » était également absolument nécessaire au succès de la « European Fight Night ». C’était le seul moyen d’élaborer un plan B en si peu de temps, ce qui impliquait certainement des difficultés logistiques. Les néo-nazis autour du KdN notamment sont en contact étroit avec les Hongrois depuis plusieurs années. Des représentants de la « Légió Hungária » ont récemment participé à une marche de « La Droite » le 1er mai 2022 à Dortmund, tandis qu’Alexander Deptolla, entre autres, a visité le camp sportif de l’organisation hongroise à l’été 2022.

Même si l’EFN n’a pas été le plus grand événement de ce type, avec jusqu’à 400 personnes présentes, il n’a pas non plus été un échec. La référence ici ne peut pas être le simple nombre de participants. Malgré les obstacles et la pression du public pour rassembler autant de néo-nazis de toute l’Europe – dont beaucoup parlent déjà d’un événement réussi – les organisateurs n’ont pas tort de considérer cet événement comme un succès.
À cela s’ajoute le caractère général de l’événement : la dynamique d’un événement d’arts martiaux est fondamentalement différente de celle des concerts de rock de droite. Au lieu de consommer et de s’adonner à un culte autour de certains groupes, les tournois sont interactifs. Les arts martiaux vous encouragent à vous enthousiasmer et à vous identifier aux combattants. D’autant que l’intégrité physique est en jeu à tout moment, ce qui risque d’impressionner les spectateurs.

Une bonne moitié des néo-nazis présents en Hongrie étaient impliqués dans la préparation, la conduite ou la supervision des combats ; il n’y avait pratiquement aucune démarcation réelle avec le public. Cela soude la communauté militante combattante d’une manière particulière. De plus, les événements d’arts martiaux sont soumis à une certaine esthétique que l’on ne retrouve pas lors des concerts de rock de droite. Au lieu de têtes chauves ivres et braillantes, les participants de la « European Fight Night » ont passé leur après-midi dehors, au soleil, avec des personnes partageant les mêmes idées.
Les équipes médiatiques prépareront les images de manière attrayante afin d’attirer davantage de jeunes à leur combat via les réseaux sociaux. Le fait qu’à l’EFN en Hongrie il y ait beaucoup plus de néo-nazis de moins de 30 ans par rapport aux concerts de rock de droite constitue une autre différence sérieuse, tout comme la présence de nombreux (petits) enfants. Surmonter les représailles en Allemagne et en Hongrie renforce la communauté, l’esprit de corps et aiguise l’image de l’ennemi : « nous contre les autres ». Après l’interdiction d’héberger le KdN en Allemagne, la mise en œuvre réussie de l’EFN en Hongrie ouvre la voie aux structures allemandes. Après une longue impasse autour du format KdN, ils se sont aventurés sur de nouveaux territoires et ont mené une bataille contre l’État de droit dont ils pourraient dans un premier temps sortir plus forts. Le régime d’Orbán et les structures fascistes en Hongrie qui se sont répandues dans l’arrière-pays offrent aux néo-nazis de toute l’Europe un refuge sûr pour étendre et consolider davantage leur réseau militant.

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2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extrême-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.