Peste en Limousin FDP Front Des Patriotes : Témoignage d’un spectateur : “Au final j’ai payé 20€ pour me faire chier pendant 6h et assister à un congrès des plus gros faf de France et de Navarre.”

“Retour du concert de Peste Noire, verdict : si je faisais un classement des concerts les plus pourris de ma vie, celui-ci serait laaaargement premier. Je m’explique (attention c’est long… mais c’est bon)

Je décolle de chez mois vers 15h30 – 16h pour aller au premier lieu indiqué (parce que oui en plus c’était une espèce de chasse au trésor) j’arrive là bas, je me gare, croise des métaleux à la terrasse d’un café. Je vais retirer de l’argent et regarde mes mails pour récupérer la nouvelle info reçue une demi heure plus tôt.
Salle des fêtes machin truc, cool, c’est à 10min du village où je suis. On reprend la voiture petite route sinueuse et là mon GPS m’indique que je suis arrivé, je ne vois rien de spécial, je fais encore 50m et là un petit groupes de chiens de garde, cranes rasés, bombers… ok je crois que je suis arrivé.

Tu te gares à l’arrache sur la place de l’église avec les autres voitures, tu te fume une clope, te rend compte que tu es bien seul au milieu de tous ces mecs étranges. Il est 18h, le concert commence à 19, bon je me bouffe tranquillement mes sandwichs et j’avance à la salle. Après avoir passé les chiens de garde j’en vois un autre plus loin avec son clebs, il a tout de même eu la décence de lui mettre une muselière.
Bon là je retrouve une ambiance de pré-concert normal, les mecs déconnent entre eux, sortent de bonne grosses blagues salaces, boivent de la bière… Pareil que pour un concert de metal normal, sauf que qu’il y a pas mal de monde qui se dévisage.
Il va être 19h, on commence à faire la queue pour pouvoir entrer.
“les appareils photo et les portables sont interdit”
Ha ouai mais en fait, portable interdit ça veut pas dire “tu prends pas de photos avec” ça veut dire “tu prends pas ton portable tout court”.
Bon ok, je retourne à la voiture, autant vider mes poches avant, je pose portable, couteau, deuxième couteau, tire-bouchon, ça doit être bon.
De retour dans la fil je croise un mec que j’avais déjà vu, cool, enfin un point positif. Arrive le moment de la fouille, les mecs sont appliqué… par contre ils ont aucunement l’air d’être “des professionnels de la sécurité” juste des membres d’une petite milice. On dit rien, le mec fait ses palpations, il beug sur ma poche, je sors lentement mes clés, ok ça passe.

Ça y est je suis rentré dans la salle des fête, parce que c’est juste ça, on dirait un bal pour l’anniversaire de Jean-Claude ou la fête annuelle du club de pétanque à la seul différence que les public est habillé en noir.
Bon petit tour des merch, il y a des trucs plus ou moins intéressent, des bacs remplis de k7, vinyles et cd de groupes tous plus obscure les uns que les autres. Comme dans les bonnes grosses fêtes de campagnards il y a une buvette qui attire une bonne partie du public.
Je retrouve des gens que je connais, un peu partout il y a des petits groupes qui discutes, qui vont fumer des clopes, et ça dure… ça dure… Personne n’a de montre donc a pas l’heure, au final on trouve un mec qui en a une… il est presque 21h, ça fait 2h que l’on est rentré dans la salle et il ne se passe toujours rien, les merchs se vident à une vitesse hallucinante, et les gobelets de bières s’empilent, certains commences déjà à ne plus trop marcher droit.

Ça y est, le premier groupe,Devilspit, commence à jouer, il doit être 21h, étant donner que le concert est sensé terminer à 1h on peut espérer un set de 45mins-1h par groupe. Ils commencent à jouer, un espèce de black/punk avec des textes écris par un gamin de CP, des morceaux où ils chantent (plutôt gueule) les deux mêmes mots pendant 4-5 mins… le mec s’arrête de gueuler et demande à l’ingé son un peu plus de retour, avec une voix fluette d’ado ayant à peine mué. Ils reprennent, le batteur couille, les guitaristes couillent, personne ne s’écoute et dans la salle l’ambiance est digne de l’enterrement de grand-maman ; “C’est normal, c’est du black metal”. Ils ont quand même quelques riffs qui demandent à vraiment être exploités. fin du set, enfin. Je commençais à avoir mal au dos et aux jambes à force de ne pas bouger. Bon, c’était le premier groupe, c’est pas grave, la suite va se rattraper. Je me pause dehors, petite clope, à peine fini j’entends que ça fait un petit line check dans la salle, cool pas trop d’attente pour les changements de plateau, c’est plutôt un bon point.

Cette fois c’est au tour de Sacrificia Morturum.
Comment décrire ce set sans cracher sur le groupe… double croche à la guitare tout au long des morceaux, à la basse c’est pareil, la batterie c’est du blast…touuuuut le teeeeemmmmps. En plus de ça, tu ajoutes des suite d’accord en barrée, même un manchot n’ayant jamais fait de guitare de ça vie nous sortirait des meilleurs suites d’accord. Et encore en plus tu rajoutes une guitare tellement saturée que ça en devient inaudible, un Mi grave ou un La super aiguë… aucune différence, ça fait juste “wiiiink” tout le temps et surtout ça t’éclate les tympans, parce que oui, les mecs ne savaient pas non plus régler le volume entres les instruments.
Côté publique on a le droit à un mec qui croise les bras en l’air façon gros facho. Des mecs complètement bourré en train de secouer les bras en l’air les mains crispées comme si ils tenaient deux monstrueuses paires de couilles… Je trouve ce spectacle ridicule, on dirait une grosse mascarade, la kermesse de l’école Henry Dès(metal) et je commence à me demander ce que je fais ici.

Je vois plusieurs personnes sortir de la salle, je leur emboîte le pas. J’en pouvais plus, les oreilles soufraient parce que non je n’avais pas pris de bouchons d’oreilles et non ils n’en avaient pas sur place. Je me pause dehors et observe les gens sortir… la foule sortir, il ne devait plus rester grand monde à la fin du set. J’en profite pour regarder les gens autour de moi, beaucoup de personnes comme moi, venu seuls et des groupes de cranes rasés qui commençait à être de plus en plus présent. Les fafs, c’est facile à reconnaître, tu cherches les mecs au crane rasé, chaussures coquées, pantalon retroussé, gants dans la poche arrière…

Retour dans la salle, je retrouve un mec avec qui j’avais discuté un peu plus tôt
“t’en as pensé quoi du dernier groupe ?”.
Que répondre à ça, et si c’est juste moi qui ne suis pas assez sensible à l’art du black metal ? “J’ai trouvé que c’était grave de la daube”
Il acquiesce, et enchaîne en me disant que ça fait clairement 4h qu’il se fait chier, je suis bien d’accord.
Allez on espère que Peste Noire nous enverra des trucs bien intéressants et qui feront bouger le public.

La salle se remplie beaucoup plus qu’avant.
Je vois un mec, la quarantaine, avec des lunettes, petite veste en cuir, crane chauve s’installer devant moi, il est accompagné par je l’espère sa fille parce qu’elle me semble bien jeune. A côté d’eux s’installe un groupe de bon gros skinhead, ils sont venu de Belgique.
Je vois un de ces gars commencer à chercher un autre mec du public qui n’avait rien demandé à personne. Respect à ce dernier qui a su calmer le jeu.
Partout où je regarde je ne vois plus que des bombers ou des cranes rasés. Je me met à rire intérieurement en pensant aux petits lycéens soit disant hippie-anarcho-punk-antifa qui fume ces joints à la sortie des cours, lâché dans cette salle qui fait direct un infarctus.

Peste Noire monte sur scène, j’entends sur ma gauche des mecs chanter la marseillaise… ok ça annonce le ton de cette fin de soirée.
Premier morceau, le public commence enfin à bouger, les gens ne restent plus chacun dans leur coin, des points levés à la fin du morceau, tout va bien.
Avant que commence le prochain morceau des mecs derrière moi me hurle des “adieux vieille europe” à la gueule.
Deuxième morceau, que je ne connais toujours pas (donc les premiers titres de Pestes Noire, l’époque des textes bien faf) et là c’est partie. Des bras en l’air, main tendu, comme en 40. Même le père de famille te tout à l’heure s’y met, je le trouve d’un coup extrêmement flippant, la fille qui l’accompagnait s’y met aussi…
3ème titre, Le Dernier Putch, bon, ça remue bien la salle, j’ai enfin envie de bouger, c’est sans compter les néo-nazi belges qui étaient devant moi, des animaux. Ils étaient 4, 3 “anciens” et un jeune chien fou. Mais c’était littéralement ça, ils devaient le retenir, ce mec avait un air totalement abruti. Je vois une petite blonde qui était à côté, elle a passé la moitié de son concert à les surveiller pour ne pas se faire déboîter le visage.

Et là ça y est, ça part totalement en couille, en attendant le prochain morceau ça se met à chanter La France Bouge, Famine leur promet tout à l’heure.
Le morceau suivant commence, ça parle encore une fois de péter la gueule des étrangers, ça commence à pogoter ben vénère devant la scène.
Là on a le droit à ce fameux La France Bouge, drapeau de l’alliance française levé dans le public.
Ça enchaîne sur Casse, Pêche, Fracture et Tradition, aller j’essaie de faire abstraction de ce qui se passe autour de moi pour essayer de profiter un peu.

A la fin du morceau un mec monte sur scène, chemise à carreau à manche courte, crane rasé, fin mais avec des bras qui font la taille de mes mollets, pantalon retroussé au dessus de ses Docs, gants dans la poche arrière… J’ai déjà vu ce mec quelque part, sans doute un chef de meute d’un quelconque groupe néo-nazi qui se dit nationaliste, sans doute un pote de Soral, peut être même qu’il s’est déjà tapé Marion Maréchal LePen. Il harangue la foule, j’ai de plus en plus l’impression d’être devant un discours des Jeunesses hitlérienne 2.0.
On va faire chier les punk et casser de l’antifa, en gros voilà le message.

Là ça part sur un morceau totalement inconnue, qui parle de Valkyrie et de petits soldats, un truc très à droite, encore.
Ça devient la guerre dans la salle, les fafs se déchaînent. Je vois une fille qui essaient tant bien que mal de se protéger, je me cale entre elle et les chiens enragés. J’en peu plus, ça se calme, saluts nazis dans tous les sens, “sieg heil” crié d’un peu partout.
Je craque et je me casse.

Au final j’ai payé 20€ pour me faire chier pendant 6h et assister à un congrès des plus gros faf de France et de Navarre. Si les infos du concert étaient distribuées au compte goutte ce n’est pas pour éviter les néo-nazi, c’est justement pour qu’ils puissent tous se rassembler sans qu’on les fasse chier.”

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