Neo-Nazis in the US no longer see backing Ukraine as a worthy cause

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Christopher Pohlhaus leads a rally with neo-Nazi groups Blood Tribe and Goyim Defense League in Orlando, Florida, on 2 September 2023. Photograph: Stephanie Keith/Getty Images

Comme les républicains traditionnels qui bloquent l’aide militaire, les extrémistes de droite américains désavouent une guerre qu’ils admiraient autrefois

Ben Makuch Thu 11 janvier 2024 14.00 CET

Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, autrefois une destination pour les extrémistes américains, beaucoup au sein du mouvement clandestin d’extrême-droite aux États-Unis, le désavouer et conseillent aux partisans de rester à l’écart. Les extrémistes considèrent maintenant l’année électorale à venir comme adaptée à l’activisme sur le front intérieur.

Au début de la guerre, le Département de la sécurité intérieure (DHS) a publié un bulletin de renseignement que les extrémistes américains d’extrême droite se dirigeaient vers le conflit et pourraient l’utiliser pour affiner les compétences terroristes pour ramener les États.

Après un appel ouvert à des volontaires internationaux, l’armée ukrainienne a attiré près de 20 000 combattants du monde entier. En quelques semaines, il y avait déjà ce que l’on appelait le « Boogaloo Bois » américain.

Dans un message audio de novembre 2023 sur Telegram, l’ex-Marine Christopher Pohlhaus – le leader du réseau néonazi de la tribu des Blood, connu pour ses protestations racistes et homophobes à travers les États-Unis – a récemment déclaré aux partisans qu’il ne permettait pas à ses « jonchages » de se joindre au conflit.

« Je continuerai à soutenir la lutte des gens là-bas », a déclaré Pohlhaus avant d’expliquer comment un désaccord avec son allié personnel et chef de milice russe qui se battait pour l’Ukraine, Denis Nikitin (que Pohlhaus a inadiement prêté allégeance au cours de l’été), a amené le groupe à couper les liens.

« Je ne vais pas permettre à nos gars, aux efforts et au sang de mes gars d’aller vers [la guerre) », a-t-il déclaré.

Selon lui, bien que plusieurs de ses membres aient été « super ravis et se préparant à aller en Ukraine », ils feraient pivoter tout leur argent et leurs ressources pour se concentrer sur l’activisme national, en particulier leurs rassemblements haineux, ne voyant aucun avantage aux combats dans la guerre. Dans le même message, Pohlhaus, qui a confirmé l’enregistrement au Guardian par un SMS, a reconnu qu’il était l’un des derniers dirigeants néonazis de la part du public aux États-Unis à soutenir la guerre en Ukraine.

Pour sa part, le DHS n’a pas répondu à plusieurs courriels du Guardian pour savoir s’il continuait de traquer les extrémistes de droite qui se rendaient en Ukraine.

La question de savoir si Pohlhaus était sérieux au sujet de la guerre est une autre question. Certains membres du mouvement néonazi aux États-Unis au sens large ont utilisé la guerre en Ukraine comme une sorte de plan de jeu de rôle à action en direct pour renforcer leur crédibilité militante, même si les récits de leurs exploits ne sont pas vrais. Kent McLellan, un Floridien qui a travaillé avec Pohlhaus et connu sous le pseudonyme « Boneface », a été distribué pour avoir menti sur ses bonafides de guerre en Ukraine au cours de l’été.

Pour sa part, le Kremlin a été un recruteur implacable de néonazis à sa cause; le cofondateur du mercenaire Wagner Group, Dmitry Utkin, a non seulement nommé son organisation d’après le compositeur préféré du Troisième Reich, mais avait le logo pour le Waffen-SS tatoué sur les deux côtés du cou.

La guerre est également à un point de crise pour l’Ukraine, car le parti républicain majoritaire bloque l’aide à Kiev au Congrès par rapport aux demandes visant à renforcer d’abord la frontière sud avec le Mexique et à apporter des changements draconiens au système d’asile des États-Unis.

Au sein du réseau plus large de militantisme néonazi, l’Ukraine a pratiquement évaporé le conflit à Gaza et les problèmes intérieurs surpassaient ce qui était autrefois un événement mondial bien suivi. Ne voyant aucune valeur à envoyer des hommes pour acquérir une expérience de combat en première ligne, avec un risque trop élevé de mort ou d’arrestation à leur retour, les extrémistes américains de droite considèrent l’Ukraine comme un conflit avec peu de risques.

En septembre, une importante publication d’extrême-droite, liée à la division Atomwaffen du groupe de terreur néonazi américain, dissoute, a déclaré avec audace que la guerre non seulement « n’a plus d’importance pour nous », mais elle « aimerait se recentrer » sur les questions américaines.

« Il est franc, à propos d’une demi-monde de guerre alors que nous avons des questions plus urgentes chez nous, c’est franchement, pas dans notre intérêt. »

C’est un sentiment qui rappelle les déclarations des candidats républicains à la présidence Donald Trump, Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy – qui ont tous caractérisé la guerre comme un problème lointain.

Mais il y a seulement cinq ans, l’Ukraine était considérée comme un terrain d’entraînement fertile pour les extrémistes d’extrême droite.

Rinaldo Nazzaro, l’ancien entrepreneur du Pentagone basé en Russie devenu fondateur de l’organisation néonazie internationale The Base, a déclaré à son groupe lors d’une réunion secrète qu’il considérait la guerre comme une occasion d’un éventuel oléoduc de formation. Et un ancien membre de la Base, Ryan Burchfield (un abandon du Corps des Marines), a fait le voyage en Ukraine en 2019 en cherchant à rejoindre une milice ultranationaliste. Peu de temps après son arrivée, les services de renseignement ukrainiens ont déporté Burchfield et un autre Américain pour des activités terroristes.

Dans les textes du Guardian, Nazzaro a expliqué son point de vue sur le conflit.

« Je pense que nos gars peuvent trouver une formation adéquate ailleurs sans risquer leur vie en Ukraine », a-t-il déclaré, ajoutant que la guerre n’était pas dirigée par des forces qui avaient « nos intérêts à l’esprit ».

Joshua Fisher-Birch, un analyste de l’extrême droite pour le projet de contre-extrémisme, a gardé un œil sur les extrémistes de droite et leur fascination pour l’Ukraine.

« Le chemin de fer de l’extrême droite en ligne américain concernant les voyages en Ukraine pour lutter contre l’invasion russe a diminué au cours de l’année écoulée », a-t-il déclaré, soulignant que dans certains cas, parler de l’aventure à la guerre était « n’est jamais grave » ou une « tentative flagrante de lever des fonds par le biais du financement participatif, ou a été abandonnée en raison de la réalité brutale du conflit ou de ne plus voir d’objectif pour le mouvement américain ».

La menace des forces de l’ordre a également été un moyen de dissuasion majeur pour les extrémistes de droite qui tentent de se joindre à l’effort de guerre ukrainien.

« Il est également très probable que les efforts des gouvernements américain et ukrainien ont rendu les déplacements de ces personnes plus difficiles », a-t-il déclaré.

Pour les néonazis européens, en revanche, le conflit est à leur portée. L’impérialisme russe incontrôlé est toujours considéré comme une menace de proximité par les mouvements nationalistes sur tout le continent. Ils considèrent les Américains et les anglophones dans leur mouvement comme ignorants de la réalité de la machine de propagande du Kremlin.

« Nous faisons de notre mieux pour comprendre le fait que, dans l’Anglosphere, il y a un autre type de chambre d’écho où la propagande du Kremlin domine principalement et que l’on n’a probablement jamais entendu la vérité », a déclaré un important compte rendu néonazi européen sur Telegram en mars de l’année dernière, en s’en apercrant déjà la diapositive du conflit entre anglophones.

« Cela dit, il reste une limite à la quantité d’ignorance que nous pouvons tolérer », poursuit le billet. « Notez que beaucoup de nos gars ont été en première ligne eux-mêmes, et tout le monde ici connaît au moins quelqu’un qui l’a fait. »

Les nationalistes européens de droite ont servi en première ligne de la Scandinavie, de la Pologne, du Belarus et de la Russie, entre autres. Mais pour de nombreux extrémistes américains, la perspective réelle de rejoindre le conflit comporte des difficultés pratiques et logistiques ainsi qu’un grand degré de risque pour la vie et l’intégrité physique.

« Nous confondons la fascination pour le conflit ou pour certaines unités de l’extrême droite en ligne avec leur présence réelle en Ukraine combattant », a déclaré Kacper Rekawek, maître de recherche et chef de programme au Centre international pour la lutte contre le terrorisme et expert des combattants étrangers en Ukraine.

Rekawek a dit que l’un des principaux inhibiteurs pour les Américains qui rejoignent la guerre, par rapport aux Européens, est la distance et le langage.

« C’est loin », a-t-il dit, « c’est dans un langage très inconnu et il fait froid là-bas… C’est solitaire là-bas. »

« Les membres des groupuscules d’extrême droite collent les affiches du RN »

https://youtu.be/z_UyM4IBCxw?si=Ex7qBDOpudR4CFFG

Christophe-Cécil Garnier, rédacteur en chef adjoint du pôle enquête de StreetPress, est l’invité de LaMidinale

rassemblement RAC antiwokisme

Antisémitisme et antiwokisme : le cocktail haineux d’un concert néonazi près de Lyon
Cinq groupes néonazis sont au programme du festival clandestin « Rock antiwokisme » censé se tenir samedi 18 novembre en Rhône-Alpes. L’organisateur a été un chef de file du groupuscule dissous Blood and Honour. La tête d’affiche, Bunker 84, est connue pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich.
La région lyonnaise, devenue au cours des dernières années une place forte de l’extrême droite violente en France, s’apprête à accueillir un nouveau concert néonazi, samedi 18 novembre. Selon les informations de Mediapart et de Rue89 Lyon, la soirée clandestine, baptisée « Rock antiwokisme », réunira cinq groupes français et devrait attirer 100 à 200 spectateurs et spectatrices venu·es de toute la France et de pays frontaliers.
Pour éviter toute interdiction préalable, la localisation précise de l’événement, qui se déroulera sur un terrain privé loué pour l’occasion, sera communiquée à ses participant·es quelques heures avant l’ouverture des portes. Le droit d’entrée est fixé à 20 euros, réservable par mail et payable par virement bancaire sur le compte personnel de l’organisateur, Renaud Mannheim.
Ce dernier est une figure bien connue de l’extrême droite radicale dans le Rhône, ex-responsable de la section lyonnaise de Troisième Voie, le mouvement dissous en 2013 au lendemain du meurtre de Clément Méric, et ancien chef de file local de Blood and Honour, un réseau international de promotion de musique néonazie dont la division française a été dissoute par décret en conseil des ministres en juillet 2019. Trois mois plus tôt, le skinhead avait été auditionné à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France.
Sollicité, Renaud Mannheim s’étonne que Mediapart s’intéresse à son « petit événement privé et confidentiel » et réfute toute visée « politique ». « Je ne cherche pas à faire de la propagande pure et dure. Je veux juste propager une musique patriote et faire une bonne fiesta », dit celui qui se définit comme « zemmourien », glissant avoir adhéré au parti Reconquête au moment de l’élection présidentielle de 2022.
Le blason bleu-blanc-rouge de son propre groupe de musique, Match Retour, laisse entrevoir ses orientations idéologiques : outre un ballon de football (il est habitué des travées du Groupama Stadium) et une chope de bière, il se compose d’un Totenkopf (tête de mort), insigne des unités SS chargées de la gestion des camps de concentration de l’Allemagne nazie, d’un poing américain, suggérant son appétence pour la violence, et de la devise « Lyon le melhor », cri guerrier de la ville au Moyen Âge repris par les supporteurs droitiers de l’Olympique lyonnais ou par Génération identitaire, mouvement politique dissous en 2021 et cofondé par Damien Rieu, désormais salarié de Reconquête.
« Le Totenkopf, c’est symbolique. Il y a un côté provoc’, rassembleur, car mon public, il est nationaliste, ultranationaliste, voire au-delà. Moi, je ne suis pas nazi pour un sou, même si je me fais inviter dans des concerts ouvertement nazis où ça fait des “Sieg Heil” même pendant ma chanson Le Beaujolais nouveau », expose le chanteur de Match Retour, qui s’était notamment produit, en mai 2022, lors d’un rassemblement à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin) en hommage à des SS français tués par l’armée française en 1945.
Le flyer de l’événement du 18 novembre, qui ne circule que dans un cercle restreint d’initié·es, montre un personnage masqué et vêtu de noir, posant les bras croisés devant un mur de briques où l’inscription suprémaciste « White Lives Matter » (« Les vies des blancs comptent ») supplante le slogan antiraciste « Black Lives Matter » (« Les vies des noirs comptent »). L’en-tête « Rock antiwokisme » souligne l’obsession de cette frange d’activistes envers les luttes progressistes, perçues comme un péril civilisationnel.
« Le wokisme, ça me prend aux tripes. On a l’impression qu’on essaye d’inventer une nouvelle société en l’espace de dix-quinze ans, qu’on veut tout mélanger, tout mixer, et moi, ça ne me convient pas », fait savoir Renaud Mannheim.
La tête d’affiche, Bunker 84, est un groupe incontournable de la scène rock anticommuniste (RAC) française dont 2024 marquera les quarante années d’existence. Jadis signée sur le label brestois Rebelles européens, la formation picarde était étroitement liée au Parti nationaliste français et européen (PNFE), un groupuscule néonazi, antisémite et xénophobe fondé par Claude Cornilleau, ancien de l’Organisation armée secrète (OAS) et du Front national (FN). Certains de ses militants ont été impliqués dans les attentats racistes commis contre des foyers de travailleurs migrants à Cannes et Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) en 1988 et dans la profanation de sépultures juives à Carpentras (Vaucluse) en 1990.
Apologie du nazisme et révisionnisme historique
Plusieurs morceaux de Bunker 84, tels Mein Kampf (livre d’Adolf Hitler), Nacht und Nebel (décret du Troisième Reich visant à faire disparaître par la déportation les opposants politiques) ou Victime des démocraties (un hommage à Rudolf Hess, dauphin du Führer), encensent les crimes nazis et prônent un révisionnisme historique. « Gloire à toi nationaliste, gloire à toi le skin NS, gloire à toi ô fasciste, gloire à toi Waffen-SS », dit le texte du titre Gloire à toi, singeant le Salut à toi des Béruriers noirs, groupe phare de la scène punk des années 1980.
Renaud Mannheim assure que « cette époque est révolue » : « Laurent [Carmagnac, leader de Bunker 84 – ndlr] ne chante plus ces chansons débiles en live, même si le public les lui réclame. »
Autres artistes programmés à la soirée musicale de samedi, les Niçois de Fraction, groupe de punk hardcore à l’idéologie nationaliste-révolutionnaire revendiquée. Son leader et bassiste, Fabrice Robert, dispose d’un long CV dans la mouvance identitaire : ancien conseiller municipal FN de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), puis militant du Mouvement national républicain de Bruno Mégret et d’Unité radicale (organisation dissoute en 2002 à la suite de l’attentat raté contre le président Jacques Chirac), il a fondé en 2003 le Bloc identitaire, renommé ensuite Les Identitaires, et fut notamment à l’initiative de l’« Apéro saucisson et pinard » de juin 2010.
L’ancien chanteur (1998-2007) de la formation est Philippe Vardon, ex-élu du Rassemblement national (RN) passé chez Reconquête, conseiller municipal de Nice et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, intégré à l’équipe de campagne de Marion Maréchal pour les élections européennes. Il a été suppléé au micro par Pascal de los Rios, alias « Squale », un skinhead reconverti en coiffeur sur la Côte d’Azur.
Les membres du groupe – connu pour ses textes suprémacistes, antisémites et islamophobes – avaient été mis en examen en 1998 pour « complicité de provocations non suivies d’effets à des atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité de la personne » pour leur chanson Une balle (pour les sionistes) – décision judiciaire finalement annulée à la suite d’un vice de procédure.
L’emblème de Fraction est dérivé du logo du Front noir, qui représente l’union d’un marteau (l’ouvrier) et d’un glaive (le soldat), scission révolutionnaire et anticapitaliste du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP).
Le dernier album du groupe en date, Réveille-toi !, sorti en décembre 2021, soit quinze ans après le précédent, Europa, qui remontait à 2006, dénonce notamment la « dictature sanitaire » et le « grand remplacement ». Le single Terroristes, paru en octobre 2023, a été enregistré en collaboration avec Alain Perez, chanteur de feu Légion 88 (code qui correspond à l’abréviation HH – le H étant la huitième lettre de l’alphabet – pour « Heil Hitler »), un groupe historique du RAC français lié comme Bunker 84 au PNFE.
Fraction s’était produit, le 6 mai, dans la salle municipale Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École (Yvelines) à l’occasion de la soirée clandestine organisée dans la foulée du défilé parisien en hommage au militant d’extrême droite Sébastien Deyzieu, auquel avaient participé deux prestataires réguliers du parti de Marine Le Pen.
Les trois autres groupes prévus à la soirée organisée samedi sont Skin Prost, des skinheads basés à Belfort ; Choc frontal, qui a enregistré, sous le nom de « Béhourd final », l’hymne de la Fédération française de béhourd, un sport de combat médiéval en armure prisé des adeptes de l’extrême droite ; et Boots and Creepers, originaire de Chambéry (Savoie).
Le chanteur de cette dernière formation, François Delagrande, alias « Frankreich », a plusieurs fois eu affaire à la justice. En 2017, l’ex-militant du groupuscule Edelweiss, émanation savoyarde du désormais dissous Bastion social, a écopé d’un rappel à loi pour sa participation à l’attaque d’un concert de la fédération anarchiste locale et, en 2020, il a été condamné à six mois de prison ferme après avoir roué de coups un jeune antifasciste.
Engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins, il faisait partie des militaires de carrière épinglés dans l’enquête de Mediapart sur les néonazis dans l’armée française. Sollicité, le ministère des armées confirme aujourd’hui que « l’intéressé a été radié des cadres par mesure disciplinaire en 2020 ».
Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie).
Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.
Les festivals de rock et les tournois d’arts martiaux mixtes servent d’espaces de radicalisation, de recrutement et de collecte de fonds.
Nicholas Potter, chercheur à la Fondation Amadeu-Antonio
Interrogé par Mediapart, l’historien Stéphane François, spécialiste des sous-cultures radicales, considère qu’un événement comme celui du 18 novembre est caractéristique d’« une sociabilité très skinhead, à base de concerts, d’alcool et de bières ». « Faire appel à des “anciens” comme Bunker 84 et Fraction permet un brassage de générations, de témoins, d’idées, c’est au cœur de leur mode de fonctionnement », complète le chercheur.
Ces manifestations sont jugées cruciales pour la sphère néonazie : dans un rapport sur l’état de la menace terroriste publié en octobre, Europol, l’agence européenne de police criminelle, note que ses activistes « accordent une grande valeur aux réunions physiques et aux activités de groupe ».
À l’occasion de son audition, en janvier, devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg, Nicholas Potter, chercheur à la Fondation Amadeu-Antonio, une ONG allemande qui lutte contre le racisme et l’extrémisme de droite, a mis en évidence le fait que « les festivals de rock et les tournois d’arts martiaux mixtes servent d’espaces de radicalisation, de recrutement et de collecte de fonds ».
De son côté, Renaud Mannheim minimise la portée de sa soirée : « La musique n’est plus vectrice de rassemblement comme avant. Il y a dix ou quinze ans, on aurait été 800 à participer. Ce ne serait plus le cas maintenant car les jeunes d’aujourd’hui sont plus portés sur la politique pure et dure, la rue, le sport. » L’organisateur déclare que les bénéfices récoltés sont principalement destinés à son groupe, « afin de faire des répétitions ou payer les instruments ». « On donne aussi aux prisonniers politiques », ajoute-t-il.
Au moins trois concerts interdits par l’État en 2023
Contactée pour savoir si, dans un contexte de multiplication des attaques de l’ultradroite et de recrudescence des actes antisémites liée à la guerre au Proche-Orient, elle prévoyait ou non d’interdire la tenue de l’événement du 18 novembre, la préfecture du Rhône indique brièvement à Mediapart : « Nous reviendrons vers vous si nous avons plus d’informations. »
Il n’est pas rare que des soirées néonazies clandestines aient lieu en France sur des terrains privés ou bien dans des salles communales louées sous des prétextes fallacieux. Au cours du premier semestre 2023, si certaines ont bien pu se tenir en Savoie ou dans l’Ain, l’organisation d’au moins trois d’entre elles a été compromise à la suite d’arrêtés préfectoraux.
En février, après les révélations de Mediapart, six préfectures de la région Grand Est ont interdit, sur instruction du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le festival de black metal national socialiste « Night for the Blood ». L’organisateur et le lieu du concert, la salle polyvalente de Remomeix (Vosges), avaient été identifiés par les autorités, et le concert finalement annulé à la dernière minute.
En juin, la préfecture du Nord a proscrit le concert du groupe de rock identitaire Francs-Tireurs patriotes afin de « prévenir une atteinte à l’ordre public ». Les bénéfices de la soirée devaient être reversés à l’Association de soutien aux mouvements identitaires et patriotes (Asmip), une structure domiciliée à l’adresse du bar identitaire lillois La Citadelle.

Toujours en juin, selon les informations de Mediapart, la préfecture du Finistère a interdit l’événement néonazi annuel « La Crémaillère », dont la sixième édition était prévue dans un hangar agricole situé sur une propriété privée au lieu-dit Kerjaouen, à Rosporden. Les services de l’État ont identifié Ugo Heche, bassiste du groupe breton Mauvais Troquet, comme l’organisateur de ce concert où était notamment programmé Bunker 84. Dans son arrêté, le préfet relève que ce dernier groupe « fait l’apologie du national-socialisme et glorifie les skinheads en qualifiant ces derniers de “dignes successeurs des SA [Sturmabteilung, formation paramilitaire du parti nazi – ndlr]” ».


MaJ : Le rassemblement turbonazi autours de la musique skinhead RAC a bien eu lieu. Annulé dans un premier temps puis discrètement  relocalisé en dernière minute.

L’annonce de l’événement circulait dans un cercle très fermé. Le concert “Rock antiwokisme” devait réunir cinq groupes pour une soirée clandestine, samedi 18 novembre, dans un lieu tenu secret en région Rhône-Alpes. Un événement organisé par des militants affiliés à la mouvance néonazie, selon une enquête de Mediapart et Rue89 Lyon.

Deux arrêtés ont été pris par les préfets du Rhône et de l’Isère pour interdire la tenue de ce concert. Or, un rassemblement s’est bien déroulé dans un restaurant de Saint-Quentin-Fallavier, dans le Nord-Isère, organisé par les mêmes figures de l’extrême droite radicale.

Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie). Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.

https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/131123/antisemitisme-et-antiwokisme-le-cocktail-haineux-d-un-concert-neonazi-pres-de-lyon

Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie). Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.

François Delagrande, alias « Frankreich », a plusieurs fois eu affaire à la justice. En 2017, l’ex-militant du groupuscule Edelweiss, émanation savoyarde du désormais dissous Bastion social, a écopé d’un rappel à loi pour sa participation à l’attaque d’un concert de la fédération anarchiste locale et, en 2020, il a été condamné à six mois de prison ferme après avoir roué de coups un jeune antifasciste.
Engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins, il faisait partie des militaires de carrière épinglés dans l’enquête de Mediapart sur les néonazis dans l’armée française. Sollicité, le ministère des armées confirme aujourd’hui que « l’intéressé a été radié des cadres par mesure disciplinaire en 2020 ».

[ la bridoire , Savoie- 28 octobre 2023]
241 Rte de Cumont, 73520 La Bridoire

[Ouest Casual] VDL BSK

https://www.streetpress.com/sujet/1693819816-nazi-militaires-neonazis-regiment-belfort-besancon-vandal

Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT.

C’est une des dernières publications du compte Instagram du 35e régiment d’infanterie de Belfort (90), qui publie « les plus belles images » des Gaillards, les surnoms des soldats locaux. On y voit un lieutenant bardé de médailles serrer la main de jeunes engagés volontaires. Il s’agit de leur « cérémonie de ventilation », datée de juin 2023. Un rituel qui permet aux différentes compagnies d’accueillir ces nouvelles recrues. Lukas C., un des gaillards présents sur les images au second plan, risque cependant de ne pas y faire long feu. Lukas, couvert de tatouages, dont le H stylisé des hooligans, et repérable à sa grande taille – il met au moins une tête à ses comparses – est un militant d’extrême droite néonazi des Vandal Besak de Besançon (25). 

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Le jeune Lukas C. est un militaire au sein du 35e régiment d’infanterie de Belfort et apparaît sur les publications du compte Instagram de l’unité. / Crédits : DR

Sur son compte Instagram, il multiplie les déclarations d’amour au IIIe Reich. En juin dernier, Lukas C. publie une photo de lui et d’un autre soldat dans ce qui semble être un dortoir de l’armée. Il fait un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. En commentaire sous la photo, il se vante d’être dans un « des régiments les plus NZ [nazi, ndlr] au monde », avec un emoji surpris. Un deuxième membre des Vandal Besak est également dans le régiment belfortain : Raphaël G.

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Sur Instagram, Lukas C. publie avec le pseudonyme de « TSON », qui l’utilise également sur Telegram. Mais les photos de profil sont les mêmes que celles de son Facebook. Tant pis pour la confidentialité. / Crédits : DR

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Sur son compte Instagram, Lukas C. multiplie les stories et les propos néonazies et suprémacistes. À droite, il fait sur la photo un salut de Kühnen, une variante à trois doigts du salut nazi, son comparse fait directement l’hitlérien. / Crédits : DR

Des néonazis

Les Vandal Besak sont un groupe de jeunes militants d’extrême droite qui reprennent les codes du hooliganisme et qui depuis quelques années multiplient les agressions à Besançon et aux alentours. Le 17 mars, Lukas C. et Raphaël G. sont avec sept autres Vandal à proximité de la faculté de lettres et sciences humaines – où les étudiants organisent un blocus dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Menés par leur leader de l’époque Théo Giacone, les militants d’extrême droite proposent un « fight » à certains étudiants. Quelques heures plus tard, les deux militaires font à nouveau partie de la bande qui frappe un pompier et tente de lui voler sa banderole lors d’une manifestation sauvage dans les rues bisontines, selon des témoins.

À LIRE AUSSI : La carte des hooligans en France

Sur son compte Instagram début juillet, Lukas C. se félicite de la publication d’une photo des Vandal Besak sur le canal Telegram Ouest Casual, qui répertorie toutes les frasques des néonazis français. Et, comme si ce n’était pas suffisant, il inscrit en bas de la story :

« White Race Power [le pouvoir de la race blanche, ndlr]. »

« Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une d’août. Il a également publié une photo éphémère de lui et trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. Pour masquer les visages, les néonazis utilisent des Totenkopfs, symbole de la SS. « Heil Hitler », écrit-il aussi dans une nouvelle story.

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« C’est OK d’être blanc. Le pouvoir de la race aryenne », renchérit-il en anglais dans une story en août. Ou « Heil Hitler », le cri de salut nazi, écrit-il directement dans une autre. / Crédits : DR

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À gauche, la story éphémère de Lukas C. où il pose avec trois hommes devant le drapeau de l’Allemagne nazie – en gommant la croix gammée. À droite, la photo non-censurée. / Crédits : DR

Des soldats qui se fantasment en croisade

Raphaël G. n’est pas en reste. Son compte Instagram, où trône la devise « Dieu, famille, patrie », a longtemps été public. Une des stories qu’il a posté en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. Sur une autre vidéo datée de mai, il pose avec l’acronyme « WBS » qui signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. Et dans des stories de décembre 2022, il se définit comme un « soldat européen » du catholicisme.

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Dans des stories de décembre 2022, Raphaël G. se définit comme un « soldat européen » du catholicisme. / Crédits : DR

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L’acronyme « WBS », avec lequel pose Raphaël G., signifie White Boy Summer, un slogan suprémaciste américain en vogue depuis quelques années. / Crédits : DR

Dans un genre similaire, Lukas C. rédige en story :

« Il va falloir refaire comme en 732 pour chasser la peste de France !! »

Une référence à la bataille de Poitiers où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade – utilisée comme mythe (même s’il est historiquement faux) par l’extrême droite pour montrer leur opposition aux musulmans et aux personnes d’origine maghrébine dans l’Hexagone. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, la leader du collectif féminin identitaire Nemesis, sur des agressions sexuelles de migrants, et écrit :

« Envoyez-nous l’armée, on nettoiera bien le pays. Au lieu de faire des MCD à la con [missions de courte durée à l’étranger, en outre-mer ou en métropole, ndlr] et se tourner les pouces en caserne. »

Mais la croisade de Lukas C. n’est pas qu’envers les étrangers. Sur une de ses photos Telegram, on y voit un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes, plantées sur des pics. Les visages sont associés à différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels.

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Lukas C. aime faire des références à la bataille de Poitiers en 732 – où le chef franc Charles Martel a vaincu l’armée omeyyade. Début août, il est encore plus direct suite à un tweet d’Alice Cordier, leader de Nemesis, où il demande à « nettoyer le pays » et critique les missions de l’armée. / Crédits : DR

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Sur son compte Telegram, Lukas C. affiche un dessin de chevalier qui vient de trancher des têtes. Sur les visages ou par terre, différents drapeaux LGBT : l’arc-en-ciel, celui des personnes transgenres et des asexuels. / Crédits : DR

Recruteur pour les successeurs de FrDeter

Le militaire de Belfort est très actif sur la messagerie russe. Début juillet, il est même devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs. Ce canal de discussion est une resucée de FrDeter, une clique soupçonnée de préparer des actions violentes révélée en avril dernier. Comme FrDeter avant lui – même s’ils ont cette fois prévenu qu’ils ne veulent pas de « dingueries » dans le chat –, Nova Europa a une chaîne principale forte de 7.800 membres et se décline ensuite par départements. Dans celui du Doubs, les 90 participants sont répartis entre Lukas C. et un autre recruteur – également membre des Vandal Besak. « Toutes les personnes qui sont plus proches de Belfort que de Besançon, merci d’écrire à [Lukas C.] », écrit ce dernier.

À LIRE AUSSI : Des militants d’extrême droite discutaient d’un projet d’attentat contre Bilal Hassani

Pour Nova Europa, Lukas C. a monté sur Belfort Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. Et dans une vidéo de présentation de la bande, qui mêle autant des photos de Gallico Vallum que celles des Vandal Besak, Lukas C. intègre une image de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie.

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Début juillet, Lukas C. est devenu recruteur pour l’entité Nova Europa dans le Doubs, un canal de discussion qui est une resucée de FrDeter. Pour Nova Europa, le bidasse a monté Gallico Vallum, un groupe nationaliste qu’il a présenté avec les chiffres 14 et 88 sur Instagram, deux références là-encore au nazisme. / Crédits : DR

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Dans une vidéo de présentation de Gallico Vallum, Lukas C. intègre une image à gauche de la division Charlemagne – qui rassemblait les combattants français de l’Allemagne nazie. À droite, il pose à nouveau avec le drapeau nazi qu’il masque. Et l’inscription « Deus Vult », le cri de guerre des chevaliers templiers. / Crédits : DR

Lukas C. et Raphaël G. ont également des liens avec les autres groupes et personnalités d’extrême droite en vogue. Le premier a participé à la journée de cohésion en Franche-Comté de plusieurs bandes nationalistes comme la Division Martel, le Korrigans Squad, les Infréquentables Dijon ou évidemment les Vandal Besak. Quant à Raphaël G., il s’est pris en vidéo fin décembre en train de s’entraîner à la boxe avec le Rouennais Adrien Dalençon. Ce militant d’extrême droite, recruteur lui aussi pour Nova Europa dans le 76, a été un des membres de l’expédition punitive qui visait des supporters marocains lors de France-Maroc en décembre 2022.

Un embarras pour l’armée

Autant de liens embarrassants pour l’armée et le 35e RI, qui a déjà dû gérer un profil néonazi. Au printemps 2021, un caporal-chef de Belfort avait été épinglé dans une enquête-fleuve de Mediapart. Le même bidasse avait ensuite été mis en examen en novembre de la même année après la découverte d’un arsenal de 130 armes, couplé à de la « propagande néonazie ». Son contrat a été résilié en janvier 2022, avec un blâme du ministère des Armées en prime. « L’institution condamne en effet systématiquement les écarts de comportements et ne tolère aucun écart de conduite quand les faits sont établis », indique la communication de l’armée de terre.

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Une des stories postée par Raphaël G. en juillet le montre en train d’agresser et de courser un homme. / Crédits : DRhttps://backend.streetpress.com/sites/default/files/raphaelg-4_1.jpg

À gauche, Raphaël G. se bat avec Adrien Dalençon, militant d’extrême droite qui a été interpellé lors de France-Maroc en décembre 2022. À droite, le militaire pose avec un émoji Vatican et un autre doigt levé, un signe utilisé par le Gud. / Crédits : DR

Et pour nos deux larrons ? « Quand de tels cas, qui relèvent de la dérive individuelle, sont avérés, des enquêtes de commandement sont diligentées et, le cas échéant, des sanctions lourdes sont prises », promet-on. L’institution assure que ces militaires « n’étaient pas connus pour des faits de cette nature » et leur commandement n’avait pas constaté leur positionnement d’extrême droite, « ni oralement, ni de façon écrite ». Elle garantit :

« Toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes, sont proscrites. Il n’y a aucune tolérance. »

Contactés, Lukas C. et Raphaël G. n’ont pas répondu aux questions de StreetPress. Suite à notre message, ce dernier a changé le nom de son compte Facebook. Les deux ont supprimé leurs comptes Instagram.

🇷🇺 🇺🇦 [Figure NSBM activiste] Aleksey de M8l8th compagnon Azov de Famine : Russe immigré en Ukraine et meurtrier bon pour l’asile psychiatrique devenu influenceur TURBONAZI

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Famine au centre, avec une compagne et Aleksey Levkin à droite

Après la vague d’agressions commises par des membres de Bastion Social, Famine de Peste Noire également impliqué dans une agression particulièrement violente qui a défiguré sa victime, a passé deux ans de la fin de l’été 2018 à  septembre 2020 en Ukraine ou Famine a trouvé refuge auprès de son compagnon Aleksey de M8l8th, les autres seront retrouvés rapidement à Strasbourg.

Molot signifie marteau en russe, ici il fait référence occulte à la religion préhistorique païenne : Mjöllnir, marteau divin de Thor, Odin, ou Wotan pour les slaves ; Le H terminal est bien une référence à Hitler et 88 étant le code alphanumérique néonazi pour "HH" à comprendre comme "Heil Hitler"

Aleksey Levkin est l’activiste au centre des branches jeunes de Régiment Azov et Secteur Droit, sous le nom de Wotanjugend, nom composé sur la base de “Hitler jugend” / Jeunesses Hitlériennes,  le mouvement de jeunesse du parti nazi du IIIe Reich allemand, Wotan étant le nom slave de Odin / Thor.

La branche Black metal de Wotanjugend est Militant Zone, qui possède une boutique à Kiev, sous la forme d’une salle d’entraînement aux sports de combat, avec un ring octogonal.

Militant Zone propose ouvertement son idéologie völkisch identitaire ethno-différentialiste et produit le rassemblement NSBM Asgardrei (titre de Absurd, en hommage à Hendrick Moebus) avec concerts NSBM, conférences métapolitiques et combats de MMA, ainsi que des disques NSBM et du merchandising, mais aussi des clips vidéos de Peste Noire et de M8l8th.
La page  de Militant Zone a été fermée par Facebook,
ainsi que leur chaîne de diffusion de vidéos Youtube.

Il y a beaucoup à dire, Aleksey, fils spirituel de Burzum revendiqué, militant intégriste völkisch et identitaire paganiste slave, n’est pas un simple admirateur d’Hitler, sa biographie et son CV valent la peine de de s’y attarder.

DTB 030 – 9 : Allégeance à Burzum. Disque interdit sur la marketplace Discogs et disque interdit en Allemagne.

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  • 2006 : M8l8tH affiche allégeance à Pagan Front. Disque bloqué sur la marketplace Discogs, et disque interdit en Allemagne.

 


  • Voici les chapitres , 11 pages, (c’est peu car il n’y pas de parole critique) consacrés à Aleksey de M8l8th, tirées du livre “NSBM : as Wolves Among the Sheep” (900 pages ! édité par Camion Blanc en France, dispo sur Google Books, et dans les supermarchés culturels depuis 2014.)
2014 – as wolves among the sheeps
2014


Misanthropic Division

  • Misanthropic Division Suisse 2015

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  • Misanthropic Division @ Pride BHH

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  • Misanthropic Division BMH – 2015

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  • Misanthropic division Peste Noire – 2015

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  • “Bjorn Sigvald” Misanthropic Division

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  • Asgardsrei 2016

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Pride France affiché sur scène par Nicolas Pilven de Lemovice feat. Wolfsangel, M8l8th, BMH, KPN, … etc. @ Asgardsrei 2016
  • Paneuropa 2017

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  • Asgardsrei 2017

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Sur cette photo de l’édition 2017 du festival ASGARDREI, on voit dans la foule (à droite) un drapeau du groupe militant néo-nazi “Division Atomwaffen” lié à plusieurs meurtres aux Etats-Unis.
  • Call of Terror 2017

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  • Alexei Levkin est un néonazi russe vivant en Ukraine depuis 2015, et y participe au Russian Center et au Wotan Jugend.

Levkin, chanteur du groupe national-socialiste Black Metal M8L8TH, dirige le site néo-nazi “Militant-Zone”, et s’affiche comme l’organisateur du festival national-socialiste-black metal (NSBM), qui existe depuis 2012.

Selon une étude de Belltower News, Levkin a recruté à l’international des musiciens et des auditeurs NSBM via le groupe paramilitaire néo-nazi Misanthropic Division,ainsi que d’autres figures de proue de la nébuleuse, comme l’Allemand Hendrik Môbus, reconnu coupable de meurtre, et Famine, chanteur du groupe de black metal français Peste Noire.

Levkin a participé effectivement à la première conférence Paneuropa en avril 2017 à Kiev. Sa biographie a été décrite sur le blog maintenant disparu de “Reconquista Europe” qui avait rendu compte de l’événement en détail: 2

Après le discours de Pascal Lassalle en tant que résumé symbolique de la partie de la conférence de l’Europe occidentale, la parole a été donnée au représentant de Russian Center et de Wotan Jugend, Alexei Levkin. Un migrant politique russe qui, bien avant la révolution ukrainienne du Maidan, a acquis une renommée en tant que combattant implacable contre le régime anti-national de Poutine, il est actuellement activement engagé dans l’éducation et les activités métapolitiques du mouvement AZOV en tant que conférencier responsable de l’éducation de la jeune génération d’Ukrainiens, entre autres

En outre, en tant que chanteur du groupe bien connu de Black Metal « M8l8tH », les postures face à l’actualité d’Alexei servent de boussole intellectuelle pour la contre-culture orientée vers la droite et au-delà.

Depuis son arrivée en Ukraine en 2015, il a participé ou présenté une série de concerts de metal extrême en hommage évènementiel et militaire ukrainiens aux volontaires en guerre. En 2016 et 2017, il a co-organisé avec le festival annuel Asgardsrei de Militant Zone qui ont attiré des fans et des supporters de toute l’Europe. Cette année, le Fête Asgardsrei du déc. 18 a été précédée par la conférence métapolitique (entre l’Europe de l’Ouest et de l’Est), qui peut également être considérée comme la 1re conférence Paneuropa à Kiev.

Dans sa première partie, Alexei Levkin au nom de M8L8TH et Famine de Peste Noire ont été les principaux interlocuteurs d’un discours ouvert avec le public, entre autres, répondant aux questions sur les situations politiques dans la Russie et la France d’aujourd’hui.

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Aleksey Levkin produit et réalise le vidéo-clip de Peste Noire : Bjorn Sigvald torse nu, Famine porte un imprimé popularisé par Varg Vikernes, le mégaphone est brandit par Levkin
  • Les 11 et 14 juin, Alexis a co-organisé et participé à la prise de vue d’un clip vidéo pour « Le Dernier Putsch » de Peste Noire, la chanson de dédicace du mouvement Azov (à Kiev).

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En outre, en tant que représentant du Centre russe, plate-forme de coordination de l’émigration nationaliste russe basée à Kiev et au projet métapolitique Wotan Jugend, Alexei a été interviewé à de nombreuses reprises par ses partisans étrangers, en particulier des nationalistes polonais de Szturm, et ont participé aux conférences du Groupe d’aide au développement d’Intermarium. En d’autres termes, il a toujours été à l’avant-garde des communications paneuropéennes.

À l’époque de la révolution du Maidan et de la guerre qui s’en est suivie dans l’est de l’Ukraine après l’annexion de la Crimée, Wotan Jugend, qui traite principalement de sujets culturels, transformé en une puissante plate-forme d’information diffusant la vérité sur le « choix démocratique » du « peuple russe » dans le Donbass et la Crimée. Coordonnés, chargés, parrainés et armés par les « rebelles » de l’est ukrainiens du FSB, les combattants tchétchéniens de Ramzan Kadyrov, toutes sortes de communistes européens et non européens et « antifascistes », ainsi que les partisans sporadiques de droite de l’Ouest essayant de fermer les yeux sur les portraits de Staline au quartier général du « DNR », etc., ont été régulièrement mis en valeur en anglais. En conséquence, conformément à la tactique typique, il a été détourné par les services spéciaux russes qui ont mis en scène une position « divisée » dans les rangs des nationalistes russes qui « expulsaient » le segment pro-ukrainien et ont commencé à promouvoir la position « réelle » (anti-ukrainienne) de la droite russe. La ressource détournée n’a pas duré longtemps, mais les personnes apparentées, y compris Alexei Levkin, ont dû prendre un aller-retour vers l’Ukraine.

Cependant, ce n’était pas seulement un résultat naturel de la solidarité des nationalistes russes avec un peuple frère contre l’ennemi néo-bolchevique. Dans son discours, Alexei Levkin a souligné que les nationalistes russes, avant tout, étaient inspirés par le succès obtenu par les nationalistes ukrainiens à l’échelle européenne et considère l’Ukraine comme un point central du renouveau européen d’après-guerre. La capacité de prendre les armes et de défendre votre patrie contre l’envahisseur communiste a déjà uni la jeunesse passionnée de toute l’Europe. Aujourd’hui, le régiment d’Azov est devenu le véritable cadeau pour les patriotes européens avec une mentalité héroique qui ne s’intègrent pas dans le « monde moderne ».

Il est vrai qu’en Fédération de Russie, a ajouté Alexei Levkin, toutes les organisations nationalistes sont interdites (la dernière a été interdite en 2015), cependant, en Ukraine, il ne s’agit pas seulement d’une question de plus grande liberté et d’opportunités pour les militants de la droite. Comme il l’a fait remarquer, dans chaque mouvement, il y a toujours une différence de fonctions accomplies par certaines personnes: certaines constituent une base matérielle du mouvement, d’autres déterminent ses idéaux spirituels et aident à façonner la matière première en quelque chose de plus grand comme une statue ancienne.

C’est ce que des personnes comme Alexei Levkin ont trouvé dans le mouvement A’OV : la composante métapolitique composée de « personnes différenciées » d’esvoliennes ou d’« êtres humains d’un type spécial » qui ont préservé la relation intrinsèque à l’Etre et révèlent la dimension métaphysique de la lutte politique et militaire aux personnes impliquées. L’instruction d’Alexei dans le mouvement Azoov comprend des conférences et un entraînement paramilitaire, car, à son avis, des activités comme airsoft sont l’un des rares domaines de la société moderne dans lequel une personne peut encore se sentir élémentaire sans « élever des soupçons ». Toutefois, la manifestation radicale européenne de la volonté politique est toujours possible.

Alexei Levkin a donné l’exemple suivant d’un acte héroique dans des conditions modernes. Il a raconté l’histoire d’un jeune nationaliste russe de 17 ans, Anton Konev, qui n’était pas si longtemps (Apr. 21) a abattu un officier russe de haut rang du FSB (Service fédéral de sécurité), dans sa propre salle de réception de la ville de Khabarovsk. Pour certains, le «feat» peut être assombrie par le fait que pour obtenir une arme à feu, Konev a également tué une personne civile, un gardien d’une galerie de tir et, soit dit en passant, un traducteur dans la salle de réception. D’autres ne comprennent pas pleinement pourquoi le principal ennemi des nationalistes russes est les services spéciaux de la Fédération de Russie. Alexei Levkin a souligné que cet acte méritait de respect car, contrairement aux kamikazes musulmans qui ciblaient consciemment la population civile, Konev (qui a également été abattu sur les lieux du crime), a choisi une victime dont la liste des atrocités contre les patriotes russes est immense et a réussi à mener à bien une mission meurtrière. On s’attendait à ce que le FSB promue selon laquelle ce « néo-nazi » (qu’ils lient à Wotan Jugend, un honneur nié par Alexei Levkin) était un sympathisant de l’EI.

Ayant terminé son discours par une référence au type humain supérieur trouvé dans les sagas et les poèmes épiques, qui est le véritable objectif de la lutte politique, Alexei Levkin a appelé à embrasser la flamme de la Reconquista européenne au-delà des anciennes divisions nationales, car nous sommes l’avenir de l’Europe.

 

1 Sabri Deniz Martin et Simon Hemmers, “Wie ein rechtsextremes Freiwilligengiment mit Black Metal Nachwuchs rekrutiert”, Belltower News, 12 août 2020, https://www.belltower.news/ukraine-wie-ein-rechtsextremes-freiwilligengiment-mit-mit-com-mont-mit-mit-

2 “1st Paneuropa Conference Report”, Reconquiste Europe (Blog), le 16 juin 2017, https://demonofoldworld.tumblr.com/post/161878114630/reconquista-europe-1st-paneuropa-conférence.

https://www.foiaresearch.net/person/alexei-levkin

#asgardsrei from Interregnum

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  • https://lincorrect.org/wp-content/uploads/2022/04/levkin.png

N’en déplaise au Kremlin, l’une des figures majeures de la scène musicale néo-nazie en Ukraine est russe. Alexey Levkin, le sinistre individu à l’origine du mouvement Wotanjugend et à la tête du groupe de NSBM M8l8th, est en effet originaire de l’oblast de Tver, au nord-ouest de Moscou, qu’il a dû fuir en 2015 après avoir purgé une peine de prison pour trois meurtres crapuleux. Ce petit garnement ne perd pas son temps : en découvrant en Ukraine une scène black metal très active et au rayonnement international et constatant qu’elle s’arrime à un solide arrière-plan nationaliste, il entend bien la raccorder à ses idées extrémistes. En quelques années, il fédère autour de lui tout une jeunesse déshéritée et parvient à capter l’attention des fans de métal en organisant des festivals ambitieux, dont le Asgardsrei où est conviée régulièrement la fine fleur du black métal européen, à commencer par les Français de Peste Noire. Habile en marketing, Levkin parviendra à utiliser l’aura du groupe avignonnais, pourtant très cocardier, pour mettre en valeur ses propres activités. […]

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Alexey Levkin : un Russe derrière la scène nazie ukrainienne

  • Agression d’Anthony et agressions autours de Bastion Social Clermont

Le 12 juillet 2018 Anthony se fait fracturer la mâchoire dans un bar par Famine de son vrai nom Ludovic Faure qui pensait taper sur un antifa, le local du Bastion Social doit être inauguré dans les prochains jours.

Nouvelle victime du Bastion Social à Clermont-Ferrand, Anthony, double fracture de la mâchoire

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  • Exil en Ukraine

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  • Peste noire affiché @ Asgardsrei 2018
    pour la troisième année consécutive

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  • Famine s’affiche en scénographie Gilet-Jaune et chansonnette RAC identitaire française mises en scène @ Asgardsrei 2018

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  • Ouest Casual et Zouaves Paris affichés avec Peste noire @ Asgardsrei 2019

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  • Seigneur Voland et BMH groupes français affichés @ Asgardsrei 2019

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  • CHS Seigneur Voland @ Asgardsrei 2019

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  • GUD affiché aux pieds de Goatmoon @ Agardsrei 2019

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  • GUD affiché aux pieds de BMH @ Asgardsrei 2019

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  • GUD affiché avec Olena Semenyaka de AZOV

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  • Procès Famine – 2021

https://mediacoop.fr/25/05/2021/proces-de-famine-chanteur-neo-nazi-au-tribunal-de-clermont-ferrand/

  • Famine explique l’influence de AZOV sur Zouaves Paris

https://antipestenoire.noblogs.org/files/2021/12/intw-famine-franc-tireur.png

  • AZOV affiché sur scène lors du C9M RAC turbonazi @ Simone Veil avec le GUD

https://fyooyzbm.filerobot.com/v7/Fraction-0CcZNMqJ.JPG?ci_seal=fe1badcf27&w=480

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  • BSK VDL autours d’un activiste qui affiche les couleurs AZOV

 


voir le reportage : Ukraine les Masques de la Révolution

 

ATTAQUE DE LA LIBRAIRIE L’AUTODIDACTE : le 2eme Régiment National-Socialiste de Parachutistes en 1ere ligne

ATTAQUE DE LA LIBRAIRIE L’AUTODIDACTE : le 2eme Régiment National-Socialiste de Parachutistes en 1ere ligne

AutodidacteQu’est-ce qui a pu motiver nos braves fachos bisontins à aller s’en prendre aux volets de la librairie anarchiste l’Autodidacte (5 place marulaz)?

Est-ce la défaite de l’équipe française de rugby face aux All Blacks?
Est-ce la bière ingurgitée durant la soirée? Une dizaine de boneheads ayant été aperçus un peu plus tôt dans un bar du centre-ville bisontin ce soir-là.

Peut-être un peu des deux…  mais surtout beaucoup de bière et peu de neurones.

Parmi les protagonistes de cette virée deux noms selon les témoins sur place circulent déjà : Le Sanglier et Teddy Mairet…

On imagine le début de la journée chez les rasés du coin:
« Teddy Mairet, légionnaire en perm’ à Besac, ce n’est pas si souvent que ça arrive… et le Sanglier qui est également dans le coin… ça mérite bien une petite virée en ville entre copains aux bras tendus. On cire les Docs ou les rangeos, on retrousse les jean’s, on enfile les bombers et hop c’est parti pour une nuit de folie. »

Bref, vers les 2h du mat ce dimanche 18, les valeureux défenseurs de la race supérieure s’attaquent à la librairie l’Autodidacte. Cela devait faire longtemps qu’ils en rêvaient de se la faire, de détruire ce nid d’anarchistes, d’antifrançais, de pro-migrants.
Ils avaient déjà fait des actions spectaculaires: saluts nazis devant la librairie fermée, arrachage des horaires d’ouverture, et même se prendre en photo le bras tendu devant les volets clos…

Sanglier et John Coursault

après avoir fait coucou, ils ont arraché les horaires

L’attaque a tourné court grâce à l’intervention des militants Alternatiba et des clients d’un bar. Quelques coups ont été échangés, des bouteilles ont volé et au bout de quelques minutes, les boneheads (une dizaine selon les témoins) se sont éparpillés dans diverses directions: centre-ville, quai Bugnet, certains ont été vus remontant la rue de la Madeleine direction le fort Griffon.

Les témoins de l’attaque ont reconnu deux personnages bien connus à Besac : Teddy Mairet et Sébastien Favier dit le Sanglier. Et d’après les « on dit », ce sont eux que les flics ont serrés et mis en garde-à-vue, en indiquant de plus qu’ils étaient tous les deux dans un « état d’ébriété très avancé », mais d’après les personnes témoins place Marulaz, ceux-ci étaient parfaitement maîtres de leurs gestes et ne semblaient pas saouls. (se reporter à l’article du Collectif Antifascite de besançon : Besançon : la librairie l’Autodidacte attaquée par des néonazis)

Ils ont cassé quelques planches, donné quelques coups de poing, se sont fait arrêter comme des idiots; leurs potes courant plus vite (en frappant des passants), les ont tout simplement abandonnés.

Il y a toutes les raisons de croire que les flics les ont laissé sortir rapidement après qu’ils aient décuité, rejetant l’aspect politique de l’acte et ne gardant que son aspect alcoolisé.

Mais, on va tout de même retracer rapidement le pédigrée de ces deux personnages et se poser quelques questions sur le rôle de l’armée chez nos néonazis locaux…

 

Sanglier et Mairet, nazi stories :

1/ Le Sanglier : Sébastien Favier.
A Besançon, nombreux sont ceux qui ont déjà entendu parler du Sanglier, il est en quelque sorte le « loup blanc » parmi les néonazis locaux. La renommée de leader des fafs locaux provient essentiellement de l’image de violence qui colle au personnage (il y a aussi celle avec les poussins jaunes sur le papier peint).

Sanglier

Sanglier2

C’est vrai qu’il est baraqué, même s’il n’est pas bien haut. Il a une gueule et un look JNR qui ne passe pas inaperçus. Il traine des histoires de bastons plus ou moins vraies. On sait qu’il est dans la bande à Batskin, qu’il est pote avec les frangins Bettoni. Mais politiquement, localement, très peu savent qu’il était à 3ème Voie et au JNR. Il n’a jamais distribué un tract (il avait plus une volonté de distribuer des beignes), jamais tenu un banderole politique : solidarisme??? révolution nationale??? kézako ??? ou alors il aurait fallu boire plusieurs bières avec lui pour en savoir plus. On l’a aperçu certains soirs avec des t-shirts plus que douteux vantant le 3ème Reich ou le régime vichyste. Et s’il pouvait être dangereux de le croiser lui et ses potes à des heures tardives de la nuit, en journée ils se contentaient de pousser des cris de singes quand un noir passait dans la rue.

Bettoni 1

Sanglier au centre avec Marc bettoni (sur Bettoni voir l’article précédent)

Il a joué son rôle de chef en contre-manif guidant les boneheads du coin lors du rassemblement organisé par la CNT et le SCALP Besak le 20 novembre 2010 contre la prière de rue de SOS-Tout-Petits  (ici).

FC SOSTP

Le sanglier est au 1er rang avec le patch tricolore sur la manche du bombers

C’est surtout un cogneur, plus qu’un leader politique. C’est un chef de meute, uniquement parce qu’il sait se battre.

En fait, il reste dans ses habits de sous-off qu’il a acquis à la légion étrangère.

Car Sébastien Favier a effectivement été sergent au 2ème Régiment Etranger de Parachutistes, les commandos bérets verts de la légion étrangère. Il était déjà Bonehead avant son engagement et déjà connu par les RG (comme quoi, être fiché par les RG cela ne ferme pas la porte pour certaines carrières).

En sortant de la légion, il retourne naturellement dans le milieu nazi, et intègre les JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires) que Serge Ayoub réactive en 2010. Il y sera l’un des plus jeunes. Il y retrouve un supérieur hiérarchique (Ayoub) qui pense à sa place, et profite des manifestations du C9M pour continuer à marcher au pas.

JNR1

manifestation du C9M à paris

JNR2

Sanglier au 1er plan, Serge Ayoub est au centre

Localement, il traîne avec les membres du Front-Comtois, les Werwolf Sequania. Il est le lien entre ces groupuscules et les formations nationales JNR, 3ème Voie et de là tous les groupuscules nazis français et étrangers.

A la dissolution des JNR et de 3ème Voie en juin 2013, il y a un petit flottement. Ayoub en profite alors pour créer son club de bikers : les Praetorians MC. On savait que les JNR étaient considérés comme la garde prétorienne de Serge Ayoub, on en a désormais confirmation. Les Praetorians ne sont que la nouvelle mouture des JNR mais montée sur roulettes (et au prix d’une Harley, ça fait cher la roulette).

Praetorians MC

les Praetorians devant leur local

Praetorians MC Est

le chapitre Est des Praetorians à Chalèze

Le Sanglier se trouve alors promu responsable de la fédération Est des Praetorians. A lui de recruter et de former les futurs nazis-bikers. Il enfile son nouvel uniforme de Praetorians, même si de temps en temps il aime parader avec son vieil uniforme de JNR.

Sans trop démêler le vrai du faux, il y a déjà des rumeurs qui circulent à Dijon sur sa participation à des expéditions punitives envers certains bikers proches ou membres des Bandidos (club de bikers concurrents des Hells Angels) alors que le chapitre Bandidos Dijon bat un peu de l’aile depuis 2013 (voir ici).

2/ Teddy Mairet.
Cela fait bien 7 ou 8 ans que Teddy est connu sur Besac en tant que néonazi, comme le montre la photo du groupe de nazi-skins ci-dessous, où l’on retrouve des têtes qui ont un peu vieilli mais toujours présentes dans la fachosphère bisontine.

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On le retrouve ensuite au sein des Nationalistes Autonomes franc-comtois qui n’apparaissent que lors de la contre-manif rassemblant le Front Comtois et les boneheads du coin lors du rassemblement organisé par la CNT et le SCALP le 20 novembre 2010 contre la prière de rue de SOS-Tout-Petits.

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Teddy Mairet en cagoule au milieu des autres NA

On le croise ensuite chez les Werwolf-Sequania. (voir également ici)

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les Werwolfs Sequania, Sanglier à gauche, Mairet à droite à coté de sa copine. Tous les deux ont les t-shirts aux couleurs des Werwolfs Sequania

Il devient même porte-manteau pour la marque de t-shirt néonazis franc-comtoise Séquania KG (on reconnait ces tattouages).

Sequania KG

Berlin 45, n’oublie jamais ! ; T-shirt à la mémoire de la division SS Charlemagne qui a défendu le bunker d’Hitler en 45

Il participe aux deux agressions qui ont eu lieu à Besançon au pub de l’Etoile en 2012 (voir ici ),

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Teddy Mairet de dos avant l’agression. Vétu du logo des Werwolfs Sequania

puis devant Ze Musik All (voir ici), les personnes sur place ont reconnu la carrure et la démarche de Teddy Mairet qui était cagoulé ce soir là.

Suite à l’agression face au bar Ze Music All, une manifestation a été organisée par le CAB (collectif Antifasciste Bisontin). En marge de cette manifestation, un groupe de néonazis a été vu en ville ce samedi après-midi. Ils se sont retrouvés dans un bar non loin de la place de la Révolution. Ils étaient 11 néonazis, les mêmes qui ont commis les différentes agressions des 3 années précédentes dont Teddy Mairet. Au moins 2 d’entre eux se sont fait interpeller par les flics au centre-ville en possession d’armes. Les interpellations ont empêché une éventuelle attaque néonazie sur la manif ou plus probablement sur des manifestants à la fin de la manif quand ceux-ci se dispersent (voir le compte-rendu de la journée sur le site du CAB).

Peu de temps avant l’agression devant Ze Music All, Teddy Mairet participait avec ses copains des Jeunesses Nationalistes Franc-Comtoise (dont Roman Vieille-Girardet) à la « manif pour tous » le 2 février 2013, quelques mètres derrière certains élus UMP du Doubs.

MPT1

Mairet avec les JN au milieu des réactionnaires comtois

Suite à cette manifestation, il y a eu une accalmie dans les actions fascistes. Accalmie qui s’est prolongée après la mort de notre camarade Clément Méric.

Mairet s’engage dans la légion étrangère, dans le même régiment que le Sanglier : le 2ème REP (et je me répète : « comme quoi, être fiché par les RG cela ne ferme pas la porte pour certaines carrières »)

Mairet

Teddy Mairet en Opex (photo de son facebook)

Comme le montre la photo ci-dessous, il en profite pour compléter ses tatouages.

Teddy Mairet

Le légionnaire Mairet

« Meine Ehre heißt Treue »
En décembre un patch sur l’uniforme d’un soldat français en opération extérieure (Opex) fait polémique dans les médias. Il fait référence à la devise des waffen SS : «Meine Ehre heißt Treue» =«Mon honneur s’appelle fidélité» (voir l’article du huffingtonpost).

patch SS

Et ce sont « ***Ehre heißt *** » que l’on aperçoit sur le haut de la poitrine de Mairet…

Ehre heißt
L’armée que l’on appelle couramment la grande muette, devrait également s’appeler la grande aveugle, ou la grande hypocrite…

Extrait du huffingtonpost:

Joint par Le HuffPost, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’Etat-major des armées, confirme l’existence de cette photographie. « La photo a été postée l 19 décembre sur Facebook. Il est apparu ensuite que le soldat arborait un insigne d’épaule qui n’appartient pas à l’uniforme de l’armée française et véhiculant une idéologie que nous condamnons sans équivoque.

Une enquête de commandement a été ordonnée par le Chef d’Etat major et elle sera diligentée en Centrafrique par le général de commandement de la force Sangaris. « Dès que ce soldat aura été identifié, il sera immédiatement suspendu », nous a précisé le colonel Jaron sans vouloir évoquer les éventuelles sanctions qu’encourt le militaire pris en faute.

Il ne manque plus qu’à faire passer le mot mon colonel. Ou alors il n’y a sanction que lorsque le soldat est pris sur le fait par les journalistes, et qu’en règle générale, l’armée se contrefout de savoir si ses soldats arborent des insignes ou des devises nazis?

Ce qui pourrait expliquer le second tatouage…

Soleil noir

Le soleil noir sur l’épaule droite est beaucoup plus visible que la devise SS et il fait également référence à la waffen-SS.

Teddy Mairet-soleil noir

Ce symbole est largement utilisé par les néonazis

Ce symbole est largement utilisé par les néonazis

Le soleil noir est un symbole du mysticisme nazi créé par Karl Maria Wiligut, il est composé de trois croix gammées. On a recensé seulement deux représentations du Soleil noir par les nazis. Mais une est de taille : il s’agit d’un symbole dessiné par la SS dans le château de Wewelsburg dans le sol en marbre de l’ancienne Obergruppenführersaal (littéralement : salle des Obergruppenführer – salle des généraux) de la tour Nord .
Le soleil noir est un symbole dessiné par les SS pour les SS.

Comme on peut le voir, ce signe nazi est largement visible lorsque le légionnaire est à l’entrainement. Il est parfaitement assumé par Mairet vis-à-vis des autres légionnaires et surtout de sa hiérarchie, sous-officiers comme officiers.
Il serait très étonnant que ces derniers ne sachent pas ce qu’il signifie.

Mais on peut se poser la question de savoir si l’armée et plus précisément certains régiments qui vont régulièrement sur les terrains d’opérations extérieures n’ont pas avantage à utiliser ce type de personnages (que ce soit Mairet ou Sanglier).
Tant il est vrai que quand il s’agit de buter du « bougnoule », du « barbu » en Afghanistan ou du « nègre » en Afrique subsaharienne, les néonazis doivent se poser moins de questions morales, et ont certainement plus d’enthousiasme à la tâche.

Alors pourquoi ne pas fermer les yeux, tant qu’il n’y a pas de journaliste pour cafter?

… Et puis c’est tellement beau un légionnaire tatoué qui défile lors de la commémoration du 8 mai 45.

Actuellement, le gouvernement français surveille les personnes partant en Syrie pour rejoindre Daech, ou ceux s’y trouvant déjà. La peur de potentiels terroristes fait les choux gras des médias, les partis politiques, et justifie les politiques sécuritaires.
Mais quid de ce qui concerne les militants des groupuscules d’extrême droite? De la formation que certains militants nazis acquièrent en s’engageant 3 ans ou 5 ans, et pas forcément dans la légion? Qui surveille qui? Qui tolère quoi?

Il est raisonnable de penser qu’une personne comme Teddy Mairet qui lorsqu’il faisait partie des Werwolf-Sequania, des nationalistes autonomes ou des Jeunesses Nationalistes, n’a pas cessé de cracher sur les valeurs démocratiques, n’a pas cessé de faire l’éloge du national-socialisme, d’être ultra-violent, il est raisonnable (je disais) de penser que son engagement dans la légion n’est pas que motivé par un quelconque sentiment « patriotique », mais serait surtout guidé par un sentiment de haine raciste, doublé par une volonté de renforcer, en devenant un soldat d’élite, son sentiment d’appartenir à une race supérieure … Sans parler de cette fascination qu’il a pour la violence, alors, si en plus on lui colle un flingue dans les mains, …

… de quoi me conforter dans mes convictions anti-militaristes.

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