REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
Du 26 au 30 juillet, le salon de tatouages « Enfants sauvages » situé à Angers, reçoit en tant qu’invité, un tatoueur italien nommé Daniele Pasquino. Loin d’être anodine, cette venue reflète les liens entre les fascistes locaux de l’Alvarium et leurs voisins transalpins, mais aussi avec les Zouaves Paris.
Cette venue n’est pas une première, ce tatoueur italien est déjà passé à Angers une petite dizaine de fois, toujours dans ce même salon. Et ce n’est pas moins d’une dizaine de fascistes qui sont passé sous son aiguille, que ce soit à Angers ou ailleurs.
Puis, Marc de Cacqueray-Valmenier, leader du groupe dissout « les Zouaves Paris », condamné pour dégradations et violences lors de l’attaque du bar Le Saint-Sauveur à Paris, mais aussi mis en examen pour d’autres faits de violences. Daniele Pasquino lui a encré, aux côtés d’un autre tatouage représentant une Totenkopf (un symbole nazi), d’autre pièces plutôt évocatrices. ….
Les Français ont qualifié au second tour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a comptabilisé près de 23% des suffrages au premier tour, une performance qui s’explique notamment par sa capacité à dédiaboliser son parti. Une normalisation de son image facilitée par la radicalité d’un Éric Zemmour. Mais derrière la façade plus ou moins institutionnalisée, l’extrême droite reste parcourue par des mouvements et des courants très radicaux et parfois violents. Des groupes toujours actifs, de plus en plus actifs. Aujourd’hui, Blast vous propose de faire la cartographie de ces mouvances très diverses. Lyon, Montpellier, Angers, Nantes, Toulouse et même des villes plus petites, un peu partout en France, des militants font le coup de poing contre leurs opposants. Un véritable maillage du territoire se dessine. Mais qui désigne-t-on sous ce terme de “groupuscule d’extrême droite” ? Comment s’organisent-ils ? Où sont-ils ? Y a-t-il des liens entre eux et le Rassemblement national et Reconquête ?
Une vidéo co-écrite avec Thierry Vincent, spécialiste de ces mouvances. Journalistes : Antoine Etcheto, Thierry Vincent Montage : Delfina de Oliveira Cézar Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Thomas Bornot Direction des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa
Le groupuscule de jeunes d’ultradroite a été dissous après plusieurs épisodes de violence. Code source retrace l’histoire de ce mouvement. Dans ce podcast : Ils ont moins de 25 ans, viennent de Paris et sa banlieue et baignent dans l’idéologie néonazi depuis plusieurs années. Ces jeunes hommes qui se font appeler les zouaves sèment la terreur dans la rue. Ils s’en prennent notamment à des militants d’extrême gauche dans des manifestations et des meetings. Au début du mois de janvier ce groupuscule d’ultra-droite a été dissout en Conseil des Ministres et la figure de proue des Zouave Paris Marc de Cacqueray Valmeinier 23 ans est désormais en prison. Classé à l’ultra-droite les zouaves Paris c’est un groupe qu’on voit apparaître au tournant des années 2017-2018. C’est un groupe de jeunes hommes nés en général à la fin des années 90 qui peuvent être issus de milieux aisés ou du milieux plus populaires. C’est un groupe informel il n’y a pas de statuts déposés il n’y a pas de carte de membre et il est relié à diversgroupes de hooligans que ce soit en France ou en Europe. L’ultra-droite c’est un terme qui vient des services de renseignement qui est utilisé pour désigner ces mouvements qui sont en dehors de l’extrême droite classique. En fait ce sont des groupuscules qui prônent le renversement de la République…
Petite description des groupes et groupuscules d’extrême-droite présents à l’échelle locale et/ou nationale par le Comité Antifa Saint-Étienne. #13. Ouest casual
Ouest Casual est un média présent sur YouTube, Facebook, Instagram et Telegram. Souvent supprimé en raison de la teneur politique de ces posts, iels refont surface régulièrement avec de nouvelles pages.
S’inspirant du milieu Hooligan, iels collectent et publient une multitude de vidéo et/ou photos d’agressions en tout genre. Au menu du canal d’information : apologie du nazisme, incitation à la haine raciale, agression caractérisée, attaque de bar et autres violences en tout genre… Un cocktail d’ingrédients permettant à Ouest Casual d’être le relais de la crème de la crème des groupuscules fascistes, royalistes et néo-nazis de toute l’Europe. En plus d’être un canal d’information, Ouest Casual est un groupe officieux composé de militants fascistes lyonnais et parisiens, qui, individuellement, revendiquent de multiples actions racistes et LGBTIQ+phobes dans leurs régions respectives, en connivence avec des groupes comme les Zouaves Paris ainsi que des firmes Hooligans fascistes Lyonnaises, comme c’est le cas du groupe « Mezza Lyon » présent dans le Virage Sud Lyon (au stade de l’Olympique Lyonnais).
Le 15 décembre, la page Facebook "Ouest Casual" (associée au canal Telegram) partage cette photo prise sur la place Maïdan à Kiev. pic.twitter.com/e3kmKHDRZ6
C’est très pertinent de citer Famine figure NSBM qui a passé deux années entières chez AZOV en plus de ses séjours et concerts au sujet de l’influence exercée sur Zouaves Paris ce que ne relèvent pas Arrêt sur Image ni “six journalistes spécialistes de l’extrême droite, dont quatre ont travaillé spécifiquement sur les Zouaves. “
Anna von Hausswolff annulée, des politiques pétrifiés, des intégristes qui ont le dernier mot : enquête sur un fiasco.
n l’a tous bien de travers. » Il y a un peu plus d’une semaine maintenant, le mardi 7 décembre, Fabien était parti pour une soirée tranquille à l’écoute de la musique d’Anna von Hausswolff à Nantes. La Suédoise devait jouer dans une église de la ville son dernier album (lire l’épisode 113 de Face A, face B, « Anna von Hausswolff, orgue et préjugés »), le remarquable All Thoughts Fly qui fond ambiances gothiques électroniques et orgue liturgique. Le concert était prévu en 2020 dans le cadre d’une collaboration entre le Lieu unique, grande salle de concert de la ville, et le diocèse de Nantes. Puis le Covid l’a fait rebondir jusqu’à ce début de mois de décembre 2021. Sauf que rien ne s’est passé normalement ce soir-là. Arrivé sur place à vélo, Fabien, comme les quelque 400 spectateurs, a trouvé les portes de l’église de Notre-Dame-de-Bon-Port bloquées par une cinquantaine de jeunes militants catholiques intégristes, chantant des psaumes en boucle et dénonçant en vrac l’occupation d’une église par une musicienne profane et le « satanisme » professé selon eux par une chanson d’Anna von Hausswolff vieille de dix ans, où n’importe quel collégien aurait lu une évidente métaphore de l’addiction aux drogues.
Tout cela s’était organisé depuis des sites de l’extrême droite religieuse, Riposte catholique et Salon beige. Tout cela était un coup médiatique. Anna von Hausswolff était la cliente parfaite, une musicienne de la sphère metal qui joue de l’orgue dans des églises et file des métaphores sur la mort ou le diable faciles à détourner quand on est mal intentionné. Après plus d’une heure de blocage tendu, le concert de Nantes a fini par être annulé. Puis, deux jours plus tard à Paris, c’est l’église Saint-Eustache, la géante qui veille sur le quartier des Halles, qui a renoncé à son tour, obligeant les organisateurs à se replier dans un temple protestant tenu secret. Ce sont toutes ces reculades devant une mobilisation intégriste qui ne passent pas, une semaine après.
Ce n’était pas deux camps qui s’affrontaient, on était légitimes et on ne s’est pas sentis pris en compte par la police, qui a visiblement reçu l’ordre de ne pas bouger. Les intégristes, eux, se sentaient protégés, c’est clair.
Tous les acteurs de ces journées qui ont choqué se posent ainsi les mêmes questions et la première est adressée à la police. Aymeric Seassau est adjoint communiste à la culture à la mairie socialiste de Nantes, il a été « mis au courant le lundi matin » des remous en ligne autour du concert d’Anna von Hausswolff. « Dès le dimanche soir, sur des sites de cette obédience intégriste, il y avait des menaces et des appels à l’empêchement, raconte-t-il aux Jours. Nous avons alors prévenu la préfecture [de Loire-Atlantique], nous avons fait le nécessaire. » Prévu au départ dans l’église Saint-Clément, dont l’orgue a été récemment rénové avec l’aide de fonds publics, le concert a commencé par être déplacé à Notre-Dame-de-Bon-Port, dont les paroissiens sont moins rigoristes. Mais cela n’a pas suffi. D’après nos informations, les pneus du véhicule d’Anna von Hausswolff et ses deux musiciens ont été lacérés, avant que plusieurs personnes ne s’introduisent dans l’église dans l’après-midi pour tenter de perturber l’installation.
Les forces de l’ordre étaient là pendant tout ce temps. Plusieurs camions de CRS étaient présents quand le blocage a commencé autour de Notre-Dame-de-Bon-Port en fin d’après-midi, levant le camp vers 20 h 45 – avant l’annulation du concert annoncée juste après 21 heures. Seules des voitures de la brigade anticriminalité sont restées sur les lieux jusqu’à la fin des événements, sans jamais intervenir. Aucune interpellation n’a eu lieu sur place ou depuis à notre connaissance. « C’est là qu’il y a de la rage et un sentiment d’inachevé, dit Alexandre, un autre des spectateurs du soir. Ce n’était pas deux camps qui s’affrontaient, on était légitimes et on ne s’est pas sentis pris en compte par la police, qui a visiblement reçu l’ordre de ne pas bouger. Les intégristes, eux, se sentaient protégés, c’est clair. » Thomas faisait également partie des spectateurs nantais. Il raconte « l’étonnement » du public face aux intégristes « très jeunes » qui bloquaient chaque porte sans accepter de discuter, cornaqués par l’abbé Philippe Guépin de l’association antipape Saint-Pie-V, présent sur place, ou la fraternité intégriste Saint-Pie-X, elle aussi en rupture avec l’Église catholique. « Oui, j’aurais trouvé ça normal que la police leur demande de partir, affirme Thomas. C’est un délit d’empêcher un concert. » De fait, l’article 431-1 du Code pénal punit « le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté de création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique ». « Probablement que le mouvement a été sous-estimé, personne ne s’est rendu compte que [les intégristes] seraient aussi virulents, continue Thomas. Mais la police, quand elle veut expulser des gens elle sait faire, et ça la dérange moins d’expulser des gens affiliés à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite. »
Ce soir-là, ni la mairie, ni l’organisateur, le Lieu unique, ni le diocèse de Nantes n’ont demandé sur place à la police d’intervenir. Mais « tout cela s’est passé sur l’espace public, pas à l’intérieur d’un édifice religieux », pointent Pascale Miracle et Adrien Kremer, qui dirigent Voulez-vous danser, la structure qui organise les tournées d’Anna von Hausswolff en France. « Ce qui interroge, poursuivent-ils, c’est le pourquoi » de cette non-intervention face à un blocage manifeste, des prières de rue, des « vous n’avez qu’à faire votre concert dans une mosquée » et des coups échangés lorsqu’un groupe de spectateurs lassés a tenté de déloger les intégristes eux-mêmes. « Anna [von Hausswolff] nous a posé la question, continue Pascale Miracle. Elle n’a pas compris que la police n’intervienne pas. » Interrogée par Les Jours, la préfecture de Loire-Atlantique a fini par nous dire de « voir avec le diocèse ». Une réponse curieuse, puisque l’Église catholique n’est plus en charge de la force publique depuis au moins l’Inquisition. Même l’agent chargé de porter cette réponse lunaire en avait honte au téléphone. À la mairie de Nantes, Aymeric Seassau pense pourtant avoir suffisamment informé la préfecture du blocage à venir. « Je ne peux que confirmer que si jamais notre demande n’a pas été suffisamment précise dans l’alerte, je la redis : oui, les spectacles doivent se tenir à Nantes et, dès qu’il y a entrave, je demande à ce qu’elle soit levée. »
Deux jours plus tard, cette question du rôle de la police dans la sécurité d’un concert dûment autorisé mais ouvertement menacé s’est posée à nouveau à Paris. Voulez-vous danser a vite pris la décision de trouver une autre salle dotée d’un orgue pour ne surtout pas annuler le concert d’Anna von Hausswolff après la défection de l’église Saint-Eustache, effrayée par la mobilisation des catholiques intégristes elle-même relayée par des groupuscules violents d’extrême droite comme les Zouaves Paris, désormais en cours de dissolution.
Mais il n’était pas question, au départ, de faire ce concert en secret, de se cacher. Les tourneurs ont commencé par contacter Frédéric Hocquard, adjoint à la mairie de Paris en charge de la nuit, qui a alerté le cabinet de la maire. Mais il ne s’est rien passé de plus du côté de l’Hôtel de Ville. C’est Frédéric Hocquard qui a alerté lui-même le commissariat du VIIe arrondissement, où s’est finalement tenu le concert dans l’église protestante unie de l’Étoile, qui a dépêché deux voitures banalisées le soir du concert. « On s’est sentis seuls », avouent Adrien Kremer et Pascale Miracle, les deux organisateurs. Le ministère de l’Intérieur, notamment, a été totalement absent. « Nous n’avons pas eu beaucoup de contact avec des instances publiques. On a juste été contactés par le cabinet de la ministre de la Culture, le jeudi matin vers 11 heures, pour nous demander si on avait trouvé un nouveau lieu, nous poser des questions concernant ce qu’il s’était passé et d’autres d’ordre économique. On leur a dit qu’on était inquiets, qu’on avait pris la décision [de tenir un concert secret] pour ça. » La discussion s’est arrêtée là. Jamais le ministère de la Culture ne l’a placée à un niveau moral, ne s’est offusqué qu’un concert tout à fait légal se tienne sous la menace et en catimini à Paris après une annulation déjà problématique à Nantes. « Peut-être que si on avait fait intervenir la police, les dingues seraient venus en force et le concert aurait été annulé à la fin, tempère Frédéric Hocquard. La priorité était que ce concert ait lieu. Mais sur le plan politique, c’est complètement inacceptable. Dans quelle société on vit pour qu’une artiste soit obligée d’organiser un concert clandestin ? »
C’est le deuxième niveau de malaise que laisse planer cette histoire après une semaine de décantation. La mobilisation politique a été très faible après l’annulation du concert de Nantes et la tenue de celui de Paris sous le manteau. Du côté du gouvernement, en tout et pour tout, un tweet clair mais tardif de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, le jeudi en fin d’après-midi, et une phrase de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Cultes, le dimanche sur RTL. Ces deux ministères n’ont pas donné suite aux questions des Jours pour cette enquête. « Les communiqués, les tweets, ce ne sera jamais suffisant si on veut garder les valeurs qu’on est censés avoir en République, regrette Pascale Miracle, de Voulez-vous danser. Tout ça interroge le rapport que l’on peut avoir à l’art quand il est menacé. On a fait d’un concert qui aurait dû être normal un concert clandestin, je ne sais pas comment on peut cautionner ça. Voilà notre sentiment aujourd’hui. De l’interrogation, de l’étonnement et une certaine tristesse. »
Le Syndicat des musiques actuelles (SMA), qui rassemble des salles de spectacles et des labels, a pourtant « interpellé le cabinet de la ministre dès le mercredi matin, en disant qu’elle ne pouvait pas ne rien dire, qu’elle devait prendre la parole », explique Aurélie Hannedouche, sa déléguée générale. Que ça ne monte pas plus haut, que les conseillers ne bougent pas le Premier ministre ou le Président, je trouve ça un peu fou. C’est même hyper dangereux. J’ai du mal à comprendre que, quatre mois avant l’élection présidentielle, dans une ambiance de Zemmour et Le Pen, le gouvernement n’en profite pas pour remettre des points sur les I sur des valeurs indiscutables. » La nature de la musique d’Anna von Hausswolff, ancrée dans le metal et une imagerie gothique traditionnellement morbide, a aussi possiblement joué un rôle dans la gestion très distante de cette crise pourtant grave. Les services du ministère de la Culture, notamment, ont régulièrement fait preuve d’une méconnaissance des musiques qui jouent un minimum en marge – techno, metal… – et l’ont montré encore une fois la semaine dernière. « Ça aurait été un spectacle de théâtre ou de musique contemporaine qui était bloqué, ils étaient vent debout, se désole un bon connaisseur des couloirs du ministère aujourd’hui. Mais là, c’était du metal et ils ne maîtrisent pas trop. Ils se sont demandé si ce n’était pas vraiment tendancieux… »
Cette affaire laissera aussi des traces chez les spectateurs. Thomas, par exemple, qui était à Nantes, parle d’un « sentiment d’échec énorme » : « Il y a une symbolique très très forte. On a l’impression que ce genre de manif intégriste peut avoir lieu sans conséquence. Je suis très choqué qu’il n’y ait pas de réaction alors que les ministres de ce gouvernement ne sont pas les derniers à s’exprimer sur plein d’autres sujets. » Pour Fabien, autre spectateur nantais, « ce qui a été problématique aussi, c’est le traitement de cette histoire. Les médias se sont beaucoup concentrés sur l’accusation de satanisme [adressée à Anna von Hausswolff], ce qui est ridicule, et la présence de concerts dans les églises alors que c’est assez classique. On a oublié de dire qui sont les gens qu’on a en face de nous », c’est-à-dire des intégristes complotistes. « Dans cette affaire, ils se sont fait une place au grand jour et c’est aussi pour ça que l’absence de réactions politiques est super grave. » Elle a laissé un arrière-goût pas clair à tout le monde, au risque de laisser croire aux extrémistes de tous bords, déjà libérés par la candidature d’Éric Zemmour, que leur marge de manœuvre s’est élargie bien facilement. C’est pour cela que les différents acteurs de ces journées, à Nantes et Paris, envisagent aujourd’hui de porter plainte. Puisqu’il faut en arriver là.
Ils sont fans d’Hitler et de bastons. Dans des parkings de Suède ou des salles des fêtes de la région lyonnaise, ils organisent des fights sans gants et sans règles ou presque. Enquête sur ces réseaux européens de combats clandestins.
Un homme s’avance en short au centre d’une arène improvisée, son torse, nu, est bardé de tatouages nazis et suprémacistes. Sur le béton brut d’une zone industrielle quelconque, dans une cage faite de barrières de chantier, devant un public de hooligans quasiment tous cagoulés ou dissimulant leur visage, il est venu combattre à poings nus dans ce fight club underground. Une espèce de tournoi de bagarre de rue qui connaît un énorme succès sur Internet. Tomasz Szkatulski, c’est son nom, est une figure de l’extrême droite française radicale, lui-même organisateur de combats plus ou moins clandestins et réservés aux blancs, où nostalgiques des années 30 viennent se mesurer entre deux concerts de rock anti-communiste nazifiant. Ce soir-là, il combattait pour « représenter » les supporters lillois violents et nationalistes de la LOSC Army. Bienvenue au « King of the streets » (KOTS) – « roi de la rue », un pur tournoi de bagarre dont les combattants ressortent en sang, quand ils tiennent encore debout. Des combats clandestins organisés par des hooligans suédois depuis 2013, mais qui ont surtout pris de l’ampleur à partir de 2018. Sur le ring improvisé, des adversaires venus de toute l’Europe. Beaucoup sont issus du hooliganisme notamment allemand, scandinave ou est-européen, plus marginalement russe, les autres sont référencés en tant que simples « combattants de rue ». Le KOTS est une sorte d’UFC en moins normée, en plus violent, en plus sauvage. Et parmi les participants on retrouve des combattants français et francophones liés à l’extrême droite la plus radicale. Le concept plaît tant à cette mouvance évoluant à la croisée du supportérisme violent et des crânes rasés que certains songeraient à dupliquer le modèle en France…
Pas de règles
Ici, pas de gants ni de règles ou presque. Pour assurer le spectacle, les organisateurs veillent seulement à l’homogénéité de poids entre opposants (à cinq kilos près) et à l’harmonisation des types de combattants : MMA contre MMA par exemple. Et encore : « Si deux personnes veulent régler une embrouille en se battant, nous ne nous soucions pas du poids ou de l’expérience », précise le site officiel du King of the streets. Rares sont les opposants qui ne finissent pas en lambeaux : « J’ai eu le nez cassé, deux phalanges cassées à la main droite, ainsi que le majeur fissuré », témoigne Marco, combattant berlinois de 19 ans récemment passé au KOTS, interrogé par Clément Le Foll pour le journal suisse Le Temps.
Autour de l’arène, le public est peu nombreux et le plus souvent composé de proches des combattants. Mais le « spectacle » attire un public énorme sur internet avec près de 100.000 personnes abonnées à la page Facebook et plus de 300.000 sur la chaîne YouTube. Certaines vidéos de combat dépassent le million de vues. Les créateurs de ces pugilats en ont même fait un business puisqu’il faut payer pour visionner les fights : comptez 20 euros pour pouvoir regarder neuf combats. Pour renforcer encore un peu plus l’imagerie hardcore du KOTS, seuls les gagnants remportent un prix en monnaie sonnante et trébuchante – alors que dans les combats classiques, les deux participants sont rémunérés. Ainsi que du matériel de la marque des organisateurs, Askari, dédiée aux sports de combat.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Hype Crew, la « firm » (ou groupe de hooligans) suédoise à l’origine du King of the streets, n’est pas d’extrême droite. Les organisateurs soulignent d’ailleurs que le KOTS est apolitique. On y retrouve en effet tout autant des combattants issus de groupes de hooligans marqués à la droite radicale (un membre de la Losc Army lilloise, donc, un Allemand du Borussia Dortmund ou encore un hooligan du Spartak Moscou) qu’à la gauche radicale (un Espagnol du Rayo Vallecano, des « Antifas hooligans » suédois du KGB d’Hammarby et un Allemand du FC Cologne dont la firm se réclame également de l’antiracisme). Mais il n’empêche que ces combats véhiculent une vision du monde masculiniste et violente, dont il n’est pas surprenant qu’elle séduise les militants d’extrême droite les plus radicaux. D’autant que le groupe ne fait rien pour les tenir à l’écart, comme le prouve le CV des deux Français qui ont combattu sur le béton de ce fight club clandestin.
Le premier à participer est Tomasz Szkatulski, dit « Gamin ». Une figure connue chez les nostalgiques français du IIIe Reich. Ancien membre du groupe de boneheads de Serge « Batskin » Ayoub, Troisième Voie, il a un temps frayé avec les gros bras aux crânes rasés du Blood and Honour. Deux groupuscules dissous par les autorités en 2013 et 2019. C’est un hooligan, aussi, membre de la LOSC Army, qu’il a tatouée sur les phalanges et très copain avec un autre pilier de cette firm : Yohan Mutte, emprisonné un temps pour son rôle présumé dans l’affaire des noyés de la Deûle et lui aussi passé par Troisième Voie. Un gaillard aperçu de temps en temps à La Citadelle, local d’extrême droite lillois lié à Génération identitaire.
Szkatulski, déjà condamné pour une agression au couteau ou le tabassage d’un SDF d’origine étrangère, ne passe pas inaperçu puisqu’il est couvert de tatouages nazis ou suprémacistes, dont un « White Power » qui lui barre le cou ou une grosse croix gammée à l’intérieur du biceps droit. Il est propriétaire d’une marque de vêtements de sport, en vente sur le site 2YT4U dont le nom est l’acronyme déguisé de « Too white for you », littéralement « trop blanc pour toi ». Sur cette boutique en ligne on peut s’offrir des tee-shirts « HTLR » pour « Hitler » ou barré de la Totenkopf SS, des pulls « Hate antifa » et autres hoodies avec le slogan : « Defend your tradition », accompagné d’une kalachnikov recouverte de symboles suprémacistes. Il se dit qu’il jouirait d’une sorte de licence pour la distribution de marques suprémacistes et/ou néonazies comme White Rex, Svastone ou Black Legion.
Un nouveau fight club néonazi en préparation
Gamin est aussi un organisateur d’événements mêlant concerts de RAC (pour « Rock against communism ») et combats clandestins. Comme le « Tournoi Force et Honneur » en 2017 qui a rassemblé dans la région genevoise la crème de l’extrême droite radicale européenne. Il met ainsi « en réseau la scène militante européenne d’arts martiaux néonazis », selon le site antifasciste suisse Runter von der Matte.
Un autre de ces fights clubs réservés aux blancs organisés par Tomasz Szkatulski est d’ailleurs dans les cartons. Prévu initialement le 6 juin 2020, cet événement en partenariat avec les marques et réseaux les plus radicaux a été décalé au 5 juin prochain pour cause de crise sanitaire, toujours selon les antifas helvètes. Il devrait se dérouler « entre Bâle et Zurich », a précisé sur Telegram Gamin, qui vit dans la région d’Annecy, entre deux « blagues » au racisme crasse et autres glorifications d’Hitler.
Le second Français à avoir participé au KOTS, Valentin Vauthiers, dit « French Viking », affiche moins haut ses couleurs. Il a simplement une sorte de rune, symbole prisé des paganistes nazis, tatoué sur le pectoral gauche. Mais il semble bien lié à Szkatulski, qui lui dédicace sur Facebook un « 88 Valentin » : un code courant dans les milieux nazis signifiant « HH » pour « Heil Hitler ». Tandis que Vauthiers mentionne à l’occasion le compte Instagram de Gamin (désormais supprimé) dans ses publications… Les deux hommes ont participé à la même soirée KOTS en fin d’année dernière. Vauthiers et Gamin sont aussi liés à un certain Yanek Czura, francophone avec lequel « French Viking » vient d’ailleurs de faire le voyage pour sa deuxième participation au KOTS, il y a quelques jours à peine, où il a combattu sous son vrai nom et accompagné du même entraîneur.
Yanek Vincent Czura, colosse suisse de 120kg, fait lui aussi partie des rares francophones à avoir déjà mis les pieds au KOTS. Possédant une salle de fitness à Gland, dans le canton de Vaud, l’homme n’est pas tout à fait un paisible entrepreneur occupé par ses seuls bilans comptables de sa PME. Il affectionne aussi les bagarres en forêt contre d’autres hooligans. Des affrontements violents organisés par le Swastiklan Wallis (pour « Svastika », la croix gammée), groupe auquel Yanek appartient et composé essentiellement de néonazis helvètes. Une enquête du Nouvelliste, reprenant notamment des informations du site antifasciste suisse Renversé, avait montré que des Français, dont le chef des Zouaves Paris Marc de Cacqueray-Valménier, participent à des fights avec ces hools d’extrême droite.
S’il était identifié comme « streetfighter » sur certains visuels, c’est bien pour défendre les couleurs du Swatisklan Wallis que Yanek le bodybuilder suisse s’est rendu en Suède pour affronter un Polonais au KOTS. Lors de l’événement, des photos publiées sur les réseaux sociaux confirment d’ailleurs qu’il entretient une certaine proximité avec les Français Tomasz Szkatulski et Valentin Vauthiers.
Des participations européennes
D’autres « événements sportifs » organisés par des membres de l’extrême droite européenne drainent des combattants proches de la mouvance néonazie. En Allemagne, c’est le cas du Kampf der Nibelungen, du nom que portent les nains dans la mythologie germanique. Comme le KOTS, la première édition de ce tournoi d’arts martiaux s’est déroulée en 2013, mais la ressemblance s’arrête là : aucune trace, par exemple, de groupes de gauche radicale participant à l’événement. L’édition 2018, qui a eu lieu à Ostritz en Saxe sur un terrain mis à disposition par un ancien membre du parti d’extrême droite allemand NPD, a réuni plus de 800 participants venus de toute l’Europe, dont de France. En grande majorité des crânes rasés bardés de tatouages de runes nordiques et autres symboles chers à la mouvance néonazie. « En tout temps, ce sont les combattants qui ont défendu leur clan, leur tribu, leur patrie », vante l’organisation.
Ce dernier rassemblement était notamment sponsorisé par la marque de vêtements White Rex, créé en 2008 par le néonazi russe Denis Nikitin, cheville ouvrière de nombreux tournois de MMA organisés par des hooligans d’extrême droite en Europe et dont Gamin aurait donc repris le flambeau. Dans une interview donnée au Guardian en 2018, Nikitin avait admis avoir régulièrement mené des agressions violentes contre des minorités ou des immigrés avec ses camarades hooligans.
En Grèce se tient aussi ce genre de show. Le ProPatria Fest se décrit comme un tournoi de MMA « paneuropéen ». Il réunit les combattants d’extrême droite depuis 2014. Le Français Tomasz Szkatulski y avait pris part en 2016. On trouve des événements similaires en Italie avec le Tana delle Tigri à Rome organisé par les néo-fascistes de Casapound ou dans les Balkans et en Europe de l’Est.
Octogone dans l’Hexagone
En France, ce genre de compétition est particulièrement difficile à organiser compte tenu de la législation particulière sur les combats de MMA même si la discipline est largement pratiquée au niveau amateur. Mais surtout, les associations antiracistes et les autorités font pression sur les élus qui accepteraient d’accueillir ce genre d’événement sur le territoire de leur commune, obligeant les organisateurs à se réfugier à l’étranger ou à camoufler la vraie nature de leurs petites sauteries pour tenter de brouiller les pistes, comme l’a raconté Rue89 Lyon.
Si le contexte sanitaire actuel n’est pas propice à l’organisation de tournois de MMA entre blancs ou de concerts de groupes néonazis (les deux vont souvent de pair), de tels événements font régulièrement la Une de la presse locale et parfois nationale. C’était notamment le cas lors des éditions 2014 et 2015 du « Day of Glory », organisées par l’inévitable Tomasz Szkatulski, alors affilié à l’organisation de skinheads néonazis « Blood and Honour ». Les deux événements avaient respectivement eu lieu à Pollionnay, une petite commune à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, puis à Talencieux, paisible village ardéchois d’un millier d’âmes. Les deux fois, l’événement a réuni entre 150 et 200 crânes rasés. Les salles municipales des deux communes ont été réservées par des jeunes du coin sous le prétexte de fêter un anniversaire ou de passer une soirée privée. Mis devant le fait accompli le jour même, les élus et les forces de l’ordre locales ont été obligés de laisser l’événement se dérouler. Dans les deux cas, des arrêtés municipaux ont été pris par les maires des communes pour marquer leur désapprobation à défaut de pouvoir les faire annuler.
En 2017, c’est le village de Saint-Hélène-sur-Isère en Savoie qui était le théâtre d’un tournoi de MMA organisé par l’extrême droite radicale. Là encore, le maire de la ville avait découvert seulement quelques heures avant le début des « festivités » la vraie nature de l’événement.
Les nostalgiques du Troisième Reich ne se contentent pas d’organiser ponctuellement des combats clandestins. Ils montent des salles de boxe ou d’entraînement au combat. Ainsi les identitaires à Lyon ont ouvert L’Agogé – où le tournoi accueille des combattants nationalistes-révolutionnaires ou néonazis –, à Paris La Baffe lutécienne et à Nice le 15.43. Des salles qui ont survécues à la dissolution récente de Génération Identitaire. Les nationaux-catholiques angevins de l’Alvarium, proches des héritiers du GUD autant que de GI, tentent de réunir des fonds pour ouvrir leur salle depuis plusieurs mois maintenant.
D’autres enfin semblent, selon nos informations, tentés de reproduire le modèle du KOTS à leur échelle. À l’image de jeunes nationalistes de la région de Rennes qui sont à l’initiative – encore en gestation – du « Roazhon Fighting Contest », présenté comme une « organisation de combats non-officiels et pour le plaisir de la pratique de la boxe anglaise, du Muay Thaï et du MMA ». Pas ou peu d’infos supplémentaires, les organisateurs ayant opposé une fin de non-recevoir à nos questions.
Nous avons toutefois réussi à identifier au moins un jeune homme qui se cache derrière ce compte. Fréquentant le stade du Roazhon Park, il est militant de la remuante section locale du groupuscule royaliste Action française et s’entraîne déjà régulièrement aux sports de combat en groupe dans des parkings souterrains ou sur des terrains publics. Sa bande, très active, a participé il y a quelques semaines au service d’ordre plus ou moins officiel d’une manif anti-PMA de Marchons enfants à Rennes. Fin février, certains sont montés à Paris pour participer à la manif organisée par Génération identitaire pour protester contre la dissolution du groupe et qui a été émaillée d’incidents violents. L’un d’eux a même diffusé une photo de son petit groupe accompagnée de commentaires racistes. Un cliché qui a été repris sur le compte Telegram « Ouest Casual », grosse chaîne des hooligans proches des héritiers du GUD et du Bastion social (Zouaves Paris en tête). En légende du cliché : « 20/02/2021 Nationalists in Paris ».
Contacté, Tomasz Szkatulski a refusé de répondre à nos questions.
https://youtu.be/8mhA6MYoZH4?si=Pe5-6g86fb19G-n8
https://youtu.be/pjwbXfuUcrY?si=3vvDOUwZaNskmung
KOTS 117
KOTS 99
KOTS 83
KOTS 10 décembre 2022
https://youtu.be/-cmUZfx9yws?si=3oXno6LJrdb4qbGX
2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”
Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec lesRusses de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.
Extrême droite. Comment un groupe de supporters qui organisait des bagarres clandestines en forêt s’est fait remplacer par un groupuscule néonazi violent qui entretient un réseau international. Récit d’une histoire qui se déroule entre la France, l’Allemagne et l’Ukraine et qui puise son origine en Valais.
La photo a fuité sur les réseaux sociaux. Elle a été relayée par des mouvements antifascistes. On y découvre dix hommes, torse nu, visiblement très entraînés. Ce sont des combattants, des sportifs de haut niveau. La plupart arborent des tatouages néonazis. On y devine des soleils noirs ou des kolovrat, symbole proche de la croix gammée (swastika). D’ailleurs, leur nom, Swastiklan Wallis (SK Wallis), s’en inspire directement. Parmi ses membres, il y a Léo, leur leader, Joseph, Lukas et Marc Caqueray de Valmenier Antoine*.
Certains sont passés par la prison, d’autres sont impliqués dans de dangereux réseaux. Aujourd’hui, leurs motivations ne sont pas clairement établies. Mais ce qui doit interpeller, selon Johanne Gurfinkiel, c’est «leur capacité et leur recours à la violence». Le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation en Suisse (CICAD) met en garde: «Ces personnes sont capables de violentes dérives.»
Le cliché a été pris en Valais ou peut-être à Berne, lors d’un affrontement contre des hooligans bernois le 5 septembre dernier. Avant le début de l’automne, ils étaient encore un groupe de supporters virulents, amateurs de combat en forêt, un phénomène lié aux gradins des stades de football et que seuls les initiés connaissent. Mais depuis cet affrontement et la diffusion de cette image, «probablement une fuite volontaire pour revendiquer leur existence et se montrer», selon un observateur, ils sont reconnus comme une formation d’extrême droite.
Le groupe forêt sédunois
Pour comprendre, revenons avant septembre. Le SK Wallis n’a pas encore éclos. Certains supporters, triés sur le volet, se réunissent discrètement en forêt pour défendre les couleurs de leurs clubs respectifs. Ils combattent souvent à dix contre dix. Les partisans de ce groupe sont pour la plupart issus du Gradin Nord de Tourbillon, fief des plus fervents supporters. Ils ne revendiquent toutefois pas cette appartenance publiquement.
Au stade, ils chantent. Dans la forêt, ils cognent. «Ce sont des personnes qui aiment se battre et qui envisagent ces confrontations comme un loisir», confie un proche de ce milieu. «Ils ne sont pas fondamentalement dangereux. On parle plutôt de gars qui combattent et qui boivent une bière après.»
L’arrivée de Léo et des néonazis
Seulement, Lukas, un Haut-Valaisan d’extrême droite, a introduit Léo au sein du groupe forêt. C’est le point de bascule. Léo est en effet un ancien membre du groupe suprémaciste blanc Hammerskin Romandie. Ce Martignerain de 29 ans est aujourd’hui coach sportif. En février 2013, lors d’une manifestation antiraciste à Sion, il aurait participé à des heurts se soldant par l’hospitalisation de plusieurs militants de gauche.
Une fois intégré au groupe, Léo prend rapidement les commandes et invite son propre réseau néonazi à l’y rejoindre. Le SK Wallis prend forme et les anciens prennent leurs distances. «On les a vu débarquer et on a dit stop. Ça va beaucoup trop loin, personne ne veut être associé à ça», raconte un ex-membre du groupe forêt. «Ce n’était plus du tout la même mentalité», reprend-il. «Ces gars sont dangereux et pratiquent les sports de combat à haut niveau.»
Une analyse que partage Christophe-Cecil Garnier, journaliste pour Streetpress.ch et coauteur du livre «Supporter, un an d’immersion dans les stades français». «En règle générale, ces combattants pratiquent le MMA (arts martiaux mixtes), s’entraînent tous les jours et prennent des stéroïdes. Ils sont extrêmement violents.»
Pour un habitué du Gradin Nord, les partisans du SK Wallis «n’ont rien à voir avec les supporters, mais ils se servent du stade et du club pour exister». Ils sont d’ailleurs absents des tribunes, contrairement aux membres originels du groupe. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Léo affirme son désintérêt pour le football: «Je suis le chef du groupe forêt Sion et le stade ne nous intéresse pas.»
Quelles ambitions nourrit le SW Wallis? Un proche des mouvements de supporters évoque un prosélytisme par la force. «Ils se revendiquent comme un groupe pour véhiculer leur idéologie. Ils utilisent la violence pour démontrer leur puissance et la supériorité de leurs idées.»
Lukas, le Haut-Valaisan et son réseau allemand ultraviolent
Retour à la photo. Selon nos informations, la plupart de ces combattants sont originaires de Martigny ou du Chablais. L’un des membres, paysagiste, est d’ailleurs impliqué dans la rixe du Havana à Monthey en 2017.
Mais le collectif s’enracine aussi outre-Raspille. Sur le cliché, on reconnaît Lukas, un jeune Haut-Valaisan qui cultive des liens avec des néonazis puissants. Autrefois affilié à un groupe hooligan dissout, la Street Society Oberwallis, il est décrit comme «très influençable».
L’un de ses amis allemands aurait attaqué deux journalistes avec une arme blanche et une clé à molette en 2018, selon un article publié l’année dernière dans la «Wochenzeitung». Un an plus tard, ce même ami a été aperçu lors du «Eichsfeldtag», la grand-messe du parti d’extrême droite NPD (Parti national démocrate), organisée par son père.
Son père n’est autre que Thorsten Heise, vice-président du NPD. Selon le quotidien «Die Welt», il entretient également des contacts avec le réseau terroriste NSU (Parti national-socialiste souterrain) et serait soupçonné de complicité dans le meurtre d’un politicien allemand qui défendait les réfugiés.
L’ami allemand de Lukas vit aujourd’hui à Viège, où il travaille dans une entreprise de la place. Il est logé chez une figure de l’extrême droite haut-valaisanne qui avait organisé un concert rassemblant plus de 400 néonazis en 2005 à Gamsen.
Joint par téléphone pour être interrogé sur ses relations, Lukas a refusé de s’exprimer: «Effacez mon numéro et ne m’appelez plus jamais de votre vie.»
Antoine Marc Caqueray de valmenier le mercenaire et les clubs de golf
Sur la photo, Léo, le Martignerain, est à la gauche de deux combattants ultranationalistes français. Le premier est passé par la légion étrangère. Le second, Antoine*[* Marc Caqueray de Valmenier], est le leader d’un groupuscule d’extrême droite baptisé «Zouaves Paris» (ZVP). Il y a deux ans, à Paris, ce collectif a agressé des manifestants du 1er mai avec des clubs de golf.
Le groupe s’est également attaqué en 2019 à un cortège du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), faisant six blessés. Selon un message qu’il a lui-même posté récemment sur les réseaux, AntoineMarc Caqueray de Valmenier se serait engagé dans des opérations militaires en Arménie et aurait des liens avec plusieurs groupes ukrainiens. «C’est un homme qui cultive un réseau militant en France, mais aussi à l’étranger», explique Sébastien Bourbon, auteur de plusieurs enquêtes sur l’extrême droite publiée sur Mediapart.
A l’échelle nationale, Léo entretient aussi des liens étroits avec un néonazi genevois. Selon le «SonnatgsBlick», ce dernier se serait engagé dans une milice en Ukraine pour combattre les séparatistes russes et il aurait aussi fondé en 2014 la Division misanthrope Suisse, afin de lever des fonds pour le combat ukrainien. [Il est question de Bjorn Sigvald]
Le combat en Suède de Joseph
Dans ses rangs et sur la photo, le SK Wallis compte un autre combattant particulièrement expérimenté, Joseph. L’homme, d’une musculature monstrueuse, mesure 1 m 93 pour 115 kilos. Au civil, il est propriétaire d’un fitness dans une petite commune du canton de Vaud. Joseph s’est rendu en Suède, accompagné de Léo, dans un «fightclub underground» pour affronter un adversaire polonais. Ces duels sanglants se déroulent à mains nues, dans une cage, et opposent les combattants les plus aguerris. La victoire du néonazi valaisan représente un fait d’armes pour le Swastiklan Wallis.
Diffusée sur les réseaux sociaux le 4 novembre dernier, la photo de la victoire a suscité près de 4700 interactions sur le compte Instagram du fightclub suédois.
De la forêt à la rue?
Acquis à la violence, le groupuscule néonazi valaisan pourrait-il s’emparer de la rue? En France, les «Zouaves Paris» – et leur leader Antoine Marc Caqueray de valmenier – participent régulièrement à des manifestations. «Ils sont très présents, soit pour protéger les militants de droite, soit pour casser du gaucho», relève Christophe-Cecil Garnier. Son confrère de Mediapart, Sébastien Bourdon, abonde: «Ils ont peu de limites dans le recours à la violence dans la rue.»
Rien n’indique toutefois que le SK Wallis emprunte la même voie, selon le Service de renseignement de la Confédération. Le SRC l’affirme dans un rapport, «actuellement, les extrémistes de droite ne disposent d’aucun sujet d’actualité auquel se rattacher, ni d’une stratégie. Ils devraient continuer à faire preuve de retenue en ce qui concerne le recours à la violence.»
Pourtant, à Tourbillon, même les supporters les plus virulents s’inquiètent des potentielles conséquences de la naissance du SK. «Et si des néonazis bernois ne font pas la distinction et s’en prennent à nous la prochaine fois que l’on va au Wankdorf?», s’interroge un habitué du Gradin Nord.
*Prénoms d’emprunt
Désintérêt politique ?
La police cantonale valaisanne se dit «très attentive» et assure «combattre toute forme d’extrémisme sur le territoire». Elle affirme encore disposer d’«enquêteurs spécialisés qui sont en contact permanent avec les services de la Confédération et leurs homologues d’autres cantons». Leur dernière intervention remonte à octobre 2019. Les forces de l’ordre ont alors empêché la tenue d’un concert d’extrême droite en Valais.
Le rapport du Service de renseignement de la Confédération (SRC) évoque des cas isolés. «Seuls 29 événements ont été motivés par l’extrémisme de droite en 2019 (contre 207 pour l’extrémisme de gauche)», écrit le SRC qui affirme qu’il n’y a pas de recrudescence de la violence. «En dépit de leur potentiel de violence, aucune tendance à un recours accru à la violence, voire aux activités terroristes, ne se développe en ce moment au sein des milieux d’extrême droite en Suisse, ce qui marque une nette différence avec les développements observés dans d’autres Etats, notamment l’Allemagne, malgré une grande variété de relations avec ce pays.»
Johanne Gurfinkiel est secrétaire général de la CICAD en Suisse. Il déplore un manque d’intérêt politique face à «une idéologie qui prône le recours à la violence et à l’annihilation». Selon lui, «la problématique est largement minimisée et les politiques refusent de s’en emparer. Ils évoquent à tort un épiphénomène.»
Des personnes issues de la Suisse et de France qui sont de retour de la guerre civile en Ukraine participent en Suisse à des combats de hooligans. Des compagnons de lutte et des structures informelles dans le sillage de « Autour du lac » et les Hammerskins de Romandie forment le groupe hooligan « Swastiklan » (Svastika = croix gammée).
Dès 2014, des néonazis ont quitté la Suisse pour le front ukrainien afin de défendre « l’Europe blanche ». Ils sont intervenus de manière active dans la guerre de Sécession qui depuis 2014 oppose des milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Des unités et des milices pro-russes et russes ont déclaré l’indépendance des provinces orientales Donnezk et Luhansk au printemps 2014 et ont occupé la Crimée. Ce fut une réaction aux manifestations d’Euromaidan dans la ville ukrainienne de Kiev. L’heure de vérité politique de l’Ukraine s’est traduite en une guerre qui dure jusqu’à aujourd’hui entre les milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Au milieu de ce conflit armé se trouvent des néonazis suisses et européen. e. s. Ces légionnaires et mercenaires défendent leur vision d’une « Europe blanche » l’arme à la main.
Azov — le bataillon nazi
Le bataillon Azov fut créé le 5 mai 2014 durant la crise ukrainienne en tant que milice volontaire. En juin 2014, elle a mené ses premiers combats lors de la reconquête de la ville de Mariupol des mains des séparatistes pro-russes [1]. Le bataillon se composait dès le début de forces nationalistes qui suscitaient une grande attraction auprès des néonazis d’Ukraine et de toute l’Europe. D’à peine 850 combattants, Azov est devenu une force armée de plus de 2500 personnes — dont une bonne partie des soldats sont de l’étranger [2]. Azov se caractérise par des références claires au national-socialisme. Un wolfsangel (crochet de loup) figure dans le logo d’Azov et idéologiquement le bataillon forme l’avant-garde du mouvement paneuropéen [3].
Björn en haut à droite avec le salut d’Hitler avec d’autres combattants de l’ASOV
Le développement d’Azov est un produit des bouleversements sociaux en Ukraine. L’idéologie ultra nationaliste est fortement ancrée dans la société ukrainienne et sert d’outil de mobilisation pour la guerre. Ce nationalisme est le vivier d’Azov et d’autres groupes nationalistes, qui, grâce à leurs victoires, gagnent en reconnaissance sociale. Pour cette raison, l’Ukraine est devenue un lieu symbolique pour les néonazis de toute l’Europe. Le mouvement ukrainien se sent investi dans une mission qui est basée sur un projet paneuropéen qui lui est proche idéologiquement [4].
Soutien depuis la Suisse
Les mouvements militants de la droite ukrainienne exploitent dès le début du conflit leurs contacts internationaux, afin d’y trouver du soutien pour leur cause. C’est dans ce but qu’ils ont fondé des organisations de soutien, qui contribuent à leur combat avec des ressources financières, politiques et militaires. Une des organisations les plus importantes, la « Misanthropic division » a des sections dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest ainsi qu’en Amérique du Nord. Elle joue en rôle majeur dans le recrutement de combattants à l’étranger [5].
Bras dessus-dessous, Björn à droite avec 3 autres individus affichant le port de maillots aux "couleurs" "Misanthropic division", autour du "blason Azov"
Une bannière "Pride France" se distingue affichée sur le mur (en haut à droite), signature de Gamin, combattant MMA & Thomaz KOTS, hooligan Losc Army de Lille, tatoué skinhead néonazi, entrepreneur "sportswear", collaborateur de Blood and Honour Hexagone co-production de combats clandestins avec des concerts RAC.
En Suisse romande, une section locale de « Micanthropic Division » (MDS) [6] a déjà été créée au printemps 2014. « Björn Sigvald » est le dirigeant présumé de ce groupement, un néonazi fan de sport de combat depuis sa jeunesse, qui est connu à ce jour seulement sous ce pseudonyme. Björn Vita sert d’exemple du développement des membres de « Misanthropic Division ». À partir de son obsession pour les combats et ses contacts informels en Ukraine, se sont développés des réseaux personnels qui ont finalement débouché sur une participation active sur place.
Björn, le networker
« Björn Sigvald » est actif dans les mouvements d’extrême droite depuis environ dix ans et entretient de nombreux contacts internationaux à différents niveaux de la scène. Il a noué les premiers contacts importants par le biais des Hammerskins suisses. En 2011 il a été admis dans le « Hang-Around-Status » des Hammerskins Romandie [7]. À cette époque et les années qui suivent, il a assisté avec Joël « Pouppi » Moret et d’autres Hammerskins à des concerts et des manifestations de ce mouvement aux frontières de la Suisse et a fait de nouvelles connaissances [8]. Il a notamment rencontré Tomasz Skatulsky, organisateur de combats du milieu d’extrême droite et propriétaire de la marque Pride France [9].
Pouppi (g), Björn (2dg) et autres à Milan
Björn 2014 combattant à la Pride France
En octobre 2014, « Misathropic Division Suisse » a envoyé 800 francs (suisses) à Azov, comme l’ont rapporté plusieurs médias [10]. Les contacts avec l’Ukraine se sont intensifiés. Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent que « Björn » a entrepris des voyages en Ukraine depuis le printemps 2015, voire avant. À cette époque, il a aussi organisé une conférence sur la situation en Ukraine dans la région de Lausanne [11].
Björn et Skatulsky en randonnée
Après les premiers voyages, il a évoqué dans des chats l’idée d’acheter une maison dans les Carpates (Ouest de l’Ukraine). Il pourrait avoir vécu temporairement en Ukraine. Olena Semenyaka, ambassadrice d’Azov en Europe de l’Ouest, en parle dans les médias sociaux [12]. Selon des recherches du Blick, il a participé à des combats avec Azov. Parallèlement il a intensifié son activisme politique en Ukraine [13]. « Björn » a ainsi participé à une conférence paneuropéenne en 2017 et entretient différents contacts avec des défenseurs de l’idée paneuropéenne, en particulier avec Olena Semenyaka [14].
Björn prend Semenyaka – en robe noire “wednesday addams” et cheveux attachés, – en accolade sous la bannière croix celtique paneuropa bleu et jaune.
Azov has long been trying to make connections with the French far-right. Steven Bissuel, leader of the GUD in the French city of Lyon, and far-right intellectual figure Pascal Lasalle, were invited to the 1st Paneuropa Conference in Kyiv alongside other European far-right figures in April 2017. The event aimed at promoting and building pan-European coordination in between national far-right movements like CasaPound (Italy), the GUD (France), Nordisk Ungdom (Sweden) and, of course, Ukraine’s National Corps.Steven Bissuel alongside National Corps’ international secretary Olena Semenyaka, hairstyle, in "wedeneday addams dress" at the 1st “Paneuropa” Conference in Kyiv, April 2017Only a few weeks after that event, however, the GUD announced its dissolution. Its members, led by Bissuel, occupied an abandoned building in Lyon, creating Bastion Social. Inspired by the Italian movement “CasaPound”, the new organization quickly gained momentum and was operating six “far-right social centres” throughout France by July 2018.
Marc “Hassin” at a demonstration organized by Bastion Social in Aix-en-Provence, France
Marc “Hassin” at the inauguration of Bastion Social in Clermont-Ferrand, France, 14 juillet 2018
Avec Marc (Mes Os Reims, Zouaves Paris, GUDS Paris, Ouest Casual, ...etc.) La coiffure cheveux lâchés, raie au milieu change mais la robe "wedenesday addams" que porte Olena en décembre 2019 semble identique à la robe déjà portée sous la bannière paneuropa a croix celtique en avril 2017
« Björn » soutient et s’entraîne aussi avec la milice ukrainienne C14 Sich Karpatska, qui est dirigée par Taras Dejak selon le modèle de Casa Pound [15]. Entre autres, C14 est crainte à cause des attaques contre les Sinti et les Roms [16]. Avec Dejak et une délégation de C14, Björn a visité en février 2019 le mémorial aux héros « Jour de gloire » à Budapest [17].
« Björn » a développé un large réseau de contacts en Ukraine. Il représente la Suisse dans le mouvement paneuropéen et recrute pour Azov en Suisse romande [18].
Le réseau
Les contacts intensifs entre la scène en Suisse romande, les régions frontalières françaises et l’Ukraine se sont probablement réalisés par le biais de deux domaines d’intérêts — la musique et les sports de combat.
2.d.g. Levkin, Ludovic Faure, Björn en Kiew
Au niveau musical, les groupes français « National Socialist Black Metal » (NSBM), « Kommando Pest Noire » (K.P.N.) et « Baise ma Hache » (BmH) jouent un rôle central. Ces groupes sont étroitement affiliés avec le groupe ukrainien NSBN « M8L8TH ». Le chanteur du groupe, Alexei Levkin, est une personnalité dirigeante d’Azov qui se déclare ouvertement membre de la jeunesse néonazie « Wotan Jugend » [19]. K.P.N a joué plusieurs fois aux festivals Asgardsrei coorganisés par Levkin à Kiev, où le groupe compte un grand nombre d’adeptes [20]. Le chanteur de K.P.N., Ludovic Faure, est aussi un ami de « Björn ». Ce dernier a joué en 2016 et 2017 en tant que guitariste lors du spectacle live et s’est fait tatouer le nom du groupe sur son ventre. Il apparaît aussi dans la vidéo du groupe « le dernier Putsch » enregistrée à Kiev et pose avec Levkin et Faure « Militant Zone-Store » [21], un magasin NSBM et de vêtements au centre de Kiev.
Björn, Levkin et Faure
Affiche festival Asgardsrei 2016
Le sport de combat est, avec la musique, un point de référence central du réseau. Tomasz Skatulsky et Joël « Pouppi » Moret, tous deux de vieux compagnons de « Björn », ont combattu plusieurs fois au « Reconquista club » en Ukraine [22]. « Björn » lui-même a participé aux « Days of Glory » organisées par Skatulsky en 2014 à Lyon. Les sports de combat en général sont très appréciés dans l’entourage d’Azov et servent de préparation pour la guerre. Azov entretient une sous-culture autour des sports de combat avec le soutien de Denis « Niktin », Kapustin et « White Rex » [23].
Avec l’adrénaline du terrain au front
Le combattant Azov « Björn » a été aperçu plusieurs fois dans sa région d’origine, ce qui indique qu’il se trouve de nouveau en Suisse. Avec Joël Moret et d’autres néonazis, il donne des cours de Mixed Martial Arts (MMA). Mais il ne se contente pas de donner des cours. Avec ses comparses de l’entourage d’« Autour du Lac », ils ont formé le groupe de hooligans « Swastiklan Valais » et organisent des « matchs de terrain », par exemple le 5 septembre contre le groupe de houligan bernois « Frontline » [24].
La composition de « Swastiklan » est un reflet du réseau transfrontalier de l’extrême droite. Ainsi deux néonazis ont soutenu le groupe : le légionnaire maxime Pomerat, qui fut présent en 2017 à Annecy aux « Force & Honneur » [25] et Marc de Cacqueray de Valménier, hooligan du groupe « mesOs » de Reims [26].
Maxime Pomerat à l’avant
Ce dernier a combattu dans les rangs de « Swastiklan ». Il dirige le groupe d’extrême droite « Zouaves Paris » et est considéré comme un poids lourd de la scène militante néonazie en France. On présume que ce dernier a aussi combattu en Ukraine [27]. Marc de Cacqeuray participe actuellement aux opérations militaires au Haut-Karabakh du côté arménien et, selon ses propres déclarations, il souhaite y installer un bataillon de volontaires [28]. Avec Joël Moret, les Suisses suivants font partie de la scène néonazie :
debout d.g.a.d : Gael Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Maxime Pomerat, Marc de Cacqueray, Kilian Juillard, Lionel Stritt. agenouillé d.g.a.d : Jean-Marie Eggel, Noah Stucky, Joël Moret
Gaël Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Kilian Juillard, Lionel Stritt, Jean-Marie Eggel et Noah Stucky. À souligner que Noah Stucky, issu des houligans du FC Sion de la « Street Society Oberwallis », s’est notamment rendu en mai 2019 à Thüringen au « Eichsfledtag » avec Nordulf Heise qui se cache en Suisse [29].
Noah Stucky em milieu – source : Pixelarchiv
Les néonazis expérimentés se montrent ambitieux. Ainsi, Skatulsky et Yanek Czura se sont battus samedi dernier, 31.10.2020, à Göteborg en Suède dans le « Kings of the Street (KOTS) Underground Fightclub » contre d’autres hooligans européens [30]. Yanek était accompagné de Gaëtan le Bris et de Joël Moret qui les ont amenés en Suède en voiture.