Voyage dans le réseau du black

Viaggio nella rete nera

Complotisme, rhétorique anti-migrants, théories du complot. C’est un réseau qui relie des dizaines de pays, de l’Ukraine aux États-Unis. En passant par l’Italie

Il y a eu près de 800 attaques violentes organisées par des membres d’extrême droite entre 1990 et 2018 rien qu’en Europe occidentale. Pas moins de 112 en 2019 seulement, la deuxième année par intensité de violence. Des chiffres auxquels il faut ajouter les actions aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Amérique latine, zones où les organisations néo-fascistes se multiplient. Selon les données du FBI aux États-Unis, de 2000 à 2016, les groupes néo-nazis et suprématistes blancs « ont été responsables de 49 homicides dans 26 attaques ».

C’est un tableau de plus en plus sérieux, documenté par diverses recherches académiques menées par des universités et des centres d’études traitant d’organisations d’extrême droite. La présence – et le clash – de la galaxie « alt-right », souverainiste, nationaliste et identitaire, ne concerne pas seulement les réseaux sociaux et la désinformation. Il gagne les rues, devient visible sur les places et, dans les cas les plus extrêmes, agit derrière les « loups solitaires », comme dans le cas du massacre de Christchurch en Nouvelle-Zélande.

A partir de 2014, le réseau international black s’est élargi, connectant des groupes, plus ou moins organisés, sur presque tous les continents. Une galaxie, une nébuleuse, avec des liens basés sur le partage de contenus, d’organisations et de réseaux commerciaux.

La carte

Entre le Royaume-Uni et les États-Unis, le mouvement néo-fasciste et suprémaciste blanc a connu une croissance marquée ces dix dernières années. Aux côtés de groupes traditionnels, comme le forum néonazi américain Stormfront (lié à la zone du Ku Klux Klan), de véritables milices armées comme les Proud Boys sont apparues aux États-Unis dans la dernière période de l’administration Trump . En Grande-Bretagne, il existe une droite néo-fasciste traditionnelle, influencée, dans les années 1980, par Third Position. En Allemagne , dans le domaine de l’extrême droite, le retour des symboles néonazis s’impose de plus en plus, avec des groupes organisés et de fortes connexions internationales. En Europe du Nord, le groupe norvégien Nordic Resistance Movement a un poids significatif.

Une attention particulière mérite la zone de l’Europe de l’Est. Les organisations ouvertement néonazies les plus actives aujourd’hui, capables de recruter des alliés en Europe occidentale, dont l’Italie, viennent d’ Ukraine et de Russie .

Il s’agit d’un réseau uni par un récit apocalyptique, basé sur trois volets : le grand remplacement, le génocide blanc et la réinitialisation ou le jour x . Un ciment idéologique, mais qui a aussi su créer des bases solides au niveau organisationnel et commercial.

La galaxie du complot

Le thème des migrants (et la narration connexe du « remplacement ethnique » ) et l’antiféminisme ont traditionnellement toujours fait partie de la ligne complotiste (aux forts accents antisémites) diffusée à travers la casquette idéologique du ZOG, acronyme de « Zionist Occupied Government », qui est ensuite devenu au fil du temps le NWO, ou « New World Order ». L’obsession – d’une matrice néo-nazie et néo-fasciste – d’un grand complot juif pour le gouvernement du monde est une tendance très ancienne, jamais archivée. Plus récemment, cette matrice s’est déguisée en un “gouvernement des élites” plus générique, un domaine qui est lié – dans le récit de la droite – à la gauche.

De ce chapeau idéologique découle le récit du “Jour X” , ou la guerre civile entre les “blancs” et leurs ennemis, une catégorie qui comprend les musulmans, les juifs, les féministes, les groupes LGBT, les ONG et ceux qui défendent les droits des minorités et des migrants. .

Cet appareil complotiste et idéologique se retrouve dans les cas d’attentats terroristes perpétrés ces dernières années par les soi-disant « loups solitaires » (l’action d’Anders Behring Breivik, Norvège, attentat contre le camp des démocrates, 2011 ; Pittsburgh, États-Unis , 2018, attaques contre la synagogue ; Christchurch, Nouvelle-Zélande , 2019, attaque contre des mosquées ; Poway, États-Unis , 2019, attaque contre une synagogue ; El Paso, États-Unis , 2019, attaque contre des migrants ; Oslo, Norvège , 2019, attaque contre des migrants ; Halle, Allemagne, 2019, attentat contre une synagogue et migrants). Mais c’est aussi le carburant des réseaux internationaux de l’extrême droite, qui s’attirent et se connectent en suivant ces plateformes. Les théories du complot deviennent alors la justification d’actes violents, présentés comme une forme d’autodéfense de la “race blanche”.

L’épisode le plus connu, l’action de Breivik en 2011, s’inspire quant à lui de l’action de 1995 aux USA de Timothy McVeigh, le protagoniste de l’attentat terroriste d’Oklahoma City (action menée avec une camionnette contenant 2 300 kilos d’explosif, qui a conduit à la mort de 168 personnes). Les deux terroristes dans leurs affiches faisaient référence à la nouvelle de 1978 Turner’s Diaries, qui décrit un scénario apocalyptique post-nucléaire, avec une guerre entre différentes races, appelée “Racial Holy War”, ou “RAHOWA”. Cet acronyme est souvent imprimé sur les autocollants et les mèmes des groupes suprématistes américains. Selon certaines statistiques diffusées sur des sites suprémacistes, 500 000 exemplaires du livre auraient été vendus ; aujourd’hui le texte est diffusé gratuitement sur les réseaux sociaux. L’auteur, William Luther Pierce, était le fondateur de la National Alliance, un groupe néo-nazi américain.

La crise migratoire de ces dernières années s’est déroulée sur ce scénario idéologique. La thèse de l’essayiste français Renaud Camus , auteur de la thèse du « Grand Remplacement » , le grand remplacement , s’est répandue dans cette veine : les élites, à travers la migration des peuples africains vers l’Europe, visent à remplacer les natifs blancs et chrétiens. , argumente le penseur français. Cette thèse combine la théorie du complot et la guerre raciale dans une synthèse qui est devenue un produit facile du marketing politique.

Des militants d’extrême droite lors d’une manifestation Generation Identitaria à Vienne (photo : Wikipedia)

Le réseau qui part de l’Ukraine

Les connexions internationales suivent trois volets : musique, tournée d’arts martiaux (MMA, par exemple), événements internationaux (voir Pologne , la marche de Lukov à Sofia, Bulgarie , la Day of Honor à Budapest, Hongrie ). L’année dernière, le réseau s’est développé autour de manifestations nationales mais coordonnées contre le confinement. Enfin, il y a le réseau de marques de merchandising et de mode liées à des symboles néo-nazis (par exemple “White Rex”) ou produites par des entreprises associées à des organisations d’extrême droite (c’est le cas de l’italien “Pivert”).

L’un des hubs de ce réseau est, au moins depuis 2014, l’Ukraine. Le nationalisme de Kiev est étroitement lié à l’organisation militaire d’Azov, qui ne cache pas sa proximité avec l’idéologie néonazie. Sur le front opposé – celui du Donbass – les troupes pro-russes sont soutenues par le mouvement traditionaliste d’Aleksander Dugin, un militant russe qui a grandi au sein des organisations d’extrême droite et rouge-brun de Moscou, qui fonde sa philosophie sur Julius Evola et René Guénon.

Le réseau « Reconquista Europa » opère aujourd’hui à Kiev, main dans la main avec les nationalistes d’Azov. À partir de 2010, le terme Reconquista commence à être utilisé parmi les mouvements d’extrême droite européens comme dénominateur commun dans la lutte contre les migrants et les étrangers.

À l’origine, le terme « Reconqusita » désignait l’émergence et l’expansion de la domination des empires chrétiens dans la péninsule ibérique au Moyen Âge et la suppression collatérale de la sphère de pouvoir musulmane (al-Andalus). Mais l’idée d’un  Kulturkampf entre une Europe chrétienne et un Orient musulman résonne chez de nombreux racistes européens. Par exemple, l’influent Mouvement identitaire a adopté le terme dans l’un de ses « cris de guerre » lors des rassemblements et manifestations dès 2014 : « Europe, Jeunesse, Reconquista » (Europa, Jugend, Reconquista). En 2015, le terme apparaît dans le scénario nationaliste en Ukraine, pour la construction d’un mouvement paneuropéen qui fait référence à l’organisation néo-fasciste italienne Terza Position, promue par le bataillon Azov. Les références idéologiques sont les classiques de la culture fasciste du XXe siècle : Julius Evola, Ernst Jünger, Pierre Drieu la Rochelle, Oswald Mosley et Dominique Venner, dont il a été question lors de la conférence Founding Paneuropa à Kiev le 28 avril 2017.

La Dame noire de Kiev

Olena, Helena, Helen von Graven : les noms des profils Facebook changent alors que les responsables de la plateforme de Mark Zuckerberg ferment les pages d’ Olena Semenyaka , l’une des protagonistes du nationalisme ukrainien.

Née en 1987, elle est diplômée de l’Université nationale de Kiev-Académie Mohyla en 2010 avec une thèse sur la révolution conservatrice en Allemagne. La même année, elle devient assistante au Département de philosophie et d’études religieuses de la même université. Il est membre du conseil d’administration du projet de recherche interdisciplinaire « Politosophia » et dirige le club intellectuel et métapolitique « Plomin » .

Olena Semenyaka (au centre), Valerio Benedetti (à gauche) et Alberto Palladino (à droite) lors d’un événement « Jungeuropa Verlag ». Source : tweeter 

Cheveux noirs, anti-féministe convaincue et passionnée de black metal, elle est la femme la plus puissante du néo-nazisme ukrainien . Depuis 2018, est responsable des relations internationales du Corps national (et chef de facto depuis 2016) le parti directement issu du bataillon Azov mais son étoile a commencé à briller déjà en 2014, lors des émeutes de la place Maidan. Son nom apparaît alors dans un article de la Primauté nationale signé par Alberto Palladino, un reportage sur ce qui s’est passé à Kiev à cette époque. Un lien destiné à se renforcer au fil des années.

Semenyaka ne cache pas ses sympathies pour le Troisième Reich, des images circulant sur le web la montrent en train de faire le salut romain derrière un drapeau à croix gammée nazie. Position non désavouée mais expliquée comme une stratégie nécessaire au recrutement des militants dans la phase initiale. Selon le site de Radio Free Europe le bataillon Azov, qui a pour symbole la rune Wolfsangel (crochet de loup, le même choisi en troisième position), a utilisé un langage “plus radical” en 2014, lorsque le bataillon Azov avait besoin de combattants, “parce que la situation l’exigeait”. Plus tard, la communication est passée à un registre plus modéré pour faire appel à une base plus large en Ukraine et à l’étranger : “Nous essayons de nous généraliser sans compromettre certaines de nos idées fondamentales” ajoutant que “les déclarations radicales… effraient davantage la société”. Des idées transmises à un public jeune et large à travers la musique. L’antisémitisme, la violence et l’exaltation d’Adolf Hitler, combinés à des graphismes sombres et agressifs sont les ingrédients qui rendent le festival Asgardsrei attrayant pour les néonazis les plus fous..

Black metal nationaliste

Asgardsrei n’est pas seulement le plus important festival international de black metal nationaliste (NSBM), mais un lieu où le réseau noir européen se rencontre, grandit et se renforce. En marge des concerts, des conférences politiques sont organisées avec la participation d’invités internationaux comme le suprématiste américain Greg Johnson, qui est banni par presque tous les pays européens à l’exception de l’Ukraine.

Le nom dérive de l’album du même nom du groupe Absurd, l’un des plus aimés de la scène black metal nationaliste et depuis 2012 les Absurd eux-mêmes, les français Peste Noire, Goatmoon, M8L8TH et Nokturnal Mortum alternent sur scène. La première édition a eu lieu à Moscou et depuis 2014, l’événement se tient au Bingo Club Kiev. Il a été conçu par l’extrémiste de droite russe Alexey Levkin, leader du groupe М8Л8ТХ et fondateur du label Militant Zone , qui s’est installé dans la capitale ukrainienne en 2014 pour suivre le bataillon Azov. La dernière édition a eu lieu du 13 au 15 décembre 2019, cette année la pandémie a contraint les organisateurs à annuler le rendez-vous et à le remplacer par Heretic Fest, un petit événement, 200-300 personnes, sans participation de l’étranger.

Casapound et l’Ukraine

Olena Semeyaka, très active sur les réseaux sociaux, cultive avec soin les relations internationales : des représentants des principaux groupes et partis d’extrême droite européens participent en tant qu’intervenants aux conférences Paneuropa , dont des représentants de Casapound Italia comme Alberto Palladino. Les fascistes du troisième millénaire répondent à l’invitation et le compte rendu de la visite à Rome à l’occasion de la commémoration d’Acca Larentia en janvier 2019 est publié sur la plateforme Tumblr le compte Interregnum-Intermarium.Les images prises sur la terrasse de l’occupé bâtiment via Napoleone III et à l’intérieur, ils montrent des photos de groupe avec des militants du parti néonazi allemand Der III Weg (troisième voie) et de la milice néonazie ukrainienne Karpatska Sich, qui organise des camps d’entraînement auxquels ont également participé les néo-fascistes de Casapound.

Violent Right-Wing Extremism and Terrorism – Transnational Connectivity, Definitions, Incidents, Structures and Countermeasures

https://pbs.twimg.com/media/EnQV-d5XMAI3MuL?format=jpg&name=900x900

Kataxu NSBM polonaise à la TV

https://pbs.twimg.com/media/EmlH8vJWEAAoOhq?format=jpg&name=medium
Kataxu à la TV 11 novembre 2020
source : https://youtu.be/x4UXpyTQex0?si=S8_U1ilfat2g-qsO&t=282

https://tshirtslayer.com/files-tshirt/styles/shirtview/public/user-12183/x470bd2d28a49e3e2bf9965742673184b.jpg

Marchandise textile : maillot aux couleurs de Kataxu au catalogue de produits dérivés de l’enregistrement intitulé Roots Thunder produit et mis en marché sous la forme de disques .
https://i.discogs.com/KpIkLs_CpbS8O_N2DA4d4vScqwx7mTzonAEcDe5lLZM/rs:fit/g:sm/q:90/h:368/w:600/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9SLTQxNDY1/MzctMTM4OTU1MTg4/NC00NTg4LmpwZWc.jpeg
L’emballage-livret imprimé affiche allégeance au Pagan Front
et cette mention en anglais :
” KATAXU en tant que pilier de l’Art Aryen, ne s’adresse uniquement qu’aux guerriers formant l’Empire du Surhomme “

Aller et retour en Ukraine

https://renverse.co/analyses/article/aller-et-retour-en-ukraine-2805

Des personnes issues de la Suisse et de France qui sont de retour de la guerre civile en Ukraine participent en Suisse à des combats de hooligans. Des compagnons de lutte et des structures informelles dans le sillage de « Autour du lac » et les Hammerskins de Romandie forment le groupe hooligan « Swastiklan » (Svastika = croix gammée).

Dès 2014, des néonazis ont quitté la Suisse pour le front ukrainien afin de défendre « l’Europe blanche ». Ils sont intervenus de manière active dans la guerre de Sécession qui depuis 2014 oppose des milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Des unités et des milices pro-russes et russes ont déclaré l’indépendance des provinces orientales Donnezk et Luhansk au printemps 2014 et ont occupé la Crimée. Ce fut une réaction aux manifestations d’Euromaidan dans la ville ukrainienne de Kiev. L’heure de vérité politique de l’Ukraine s’est traduite en une guerre qui dure jusqu’à aujourd’hui entre les milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Au milieu de ce conflit armé se trouvent des néonazis suisses et européen. e. s. Ces légionnaires et mercenaires défendent leur vision d’une « Europe blanche » l’arme à la main.

Azov — le bataillon nazi

Le bataillon Azov fut créé le 5 mai 2014 durant la crise ukrainienne en tant que milice volontaire. En juin 2014, elle a mené ses premiers combats lors de la reconquête de la ville de Mariupol des mains des séparatistes pro-russes [1]. Le bataillon se composait dès le début de forces nationalistes qui suscitaient une grande attraction auprès des néonazis d’Ukraine et de toute l’Europe. D’à peine 850 combattants, Azov est devenu une force armée de plus de 2500 personnes — dont une bonne partie des soldats sont de l’étranger [2]. Azov se caractérise par des références claires au national-socialisme. Un wolfsangel (crochet de loup) figure dans le logo d’Azov et idéologiquement le bataillon forme l’avant-garde du mouvement paneuropéen [3].

Björn en haut à droite avec le salut d’Hitler avec d’autres combattants de l’ASOV

Le développement d’Azov est un produit des bouleversements sociaux en Ukraine. L’idéologie ultra nationaliste est fortement ancrée dans la société ukrainienne et sert d’outil de mobilisation pour la guerre. Ce nationalisme est le vivier d’Azov et d’autres groupes nationalistes, qui, grâce à leurs victoires, gagnent en reconnaissance sociale. Pour cette raison, l’Ukraine est devenue un lieu symbolique pour les néonazis de toute l’Europe. Le mouvement ukrainien se sent investi dans une mission qui est basée sur un projet paneuropéen qui lui est proche idéologiquement [4].

Soutien depuis la Suisse

Les mouvements militants de la droite ukrainienne exploitent dès le début du conflit leurs contacts internationaux, afin d’y trouver du soutien pour leur cause. C’est dans ce but qu’ils ont fondé des organisations de soutien, qui contribuent à leur combat avec des ressources financières, politiques et militaires. Une des organisations les plus importantes, la « Misanthropic division » a des sections dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest ainsi qu’en Amérique du Nord. Elle joue en rôle majeur dans le recrutement de combattants à l’étranger [5].

Bras dessus-dessous, Björn à droite avec 3 autres individus affichant le port de maillots aux "couleurs" "Misanthropic division", autour du "blason Azov"
Une bannière "Pride France" se distingue affichée sur le mur (en haut à droite), signature de Gamin, combattant MMA & Thomaz KOTS, hooligan Losc Army de Lille, tatoué skinhead néonazi, entrepreneur "sportswear", collaborateur de Blood and Honour Hexagone co-production de combats clandestins avec des concerts RAC.

 

En Suisse romande, une section locale de « Micanthropic Division » (MDS) [6] a déjà été créée au printemps 2014. « Björn Sigvald » est le dirigeant présumé de ce groupement, un néonazi fan de sport de combat depuis sa jeunesse, qui est connu à ce jour seulement sous ce pseudonyme. Björn Vita sert d’exemple du développement des membres de « Misanthropic Division ». À partir de son obsession pour les combats et ses contacts informels en Ukraine, se sont développés des réseaux personnels qui ont finalement débouché sur une participation active sur place.

Björn, le networker

« Björn Sigvald » est actif dans les mouvements d’extrême droite depuis environ dix ans et entretient de nombreux contacts internationaux à différents niveaux de la scène. Il a noué les premiers contacts importants par le biais des Hammerskins suisses. En 2011 il a été admis dans le « Hang-Around-Status » des Hammerskins Romandie [7]. À cette époque et les années qui suivent, il a assisté avec Joël « Pouppi » Moret et d’autres Hammerskins à des concerts et des manifestations de ce mouvement aux frontières de la Suisse et a fait de nouvelles connaissances [8]. Il a notamment rencontré Tomasz Skatulsky, organisateur de combats du milieu d’extrême droite et propriétaire de la marque Pride France [9].

Pouppi (g), Björn (2dg) et autres à Milan

Björn 2014 combattant à la Pride France

En octobre 2014, « Misathropic Division Suisse » a envoyé 800 francs  (suisses) à Azov, comme l’ont rapporté plusieurs médias [10]. Les contacts avec l’Ukraine se sont intensifiés. Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent que « Björn » a entrepris des voyages en Ukraine depuis le printemps 2015, voire avant. À cette époque, il a aussi organisé une conférence sur la situation en Ukraine dans la région de Lausanne [11].

Björn et Skatulsky en randonnée

Après les premiers voyages, il a évoqué dans des chats l’idée d’acheter une maison dans les Carpates (Ouest de l’Ukraine). Il pourrait avoir vécu temporairement en Ukraine. Olena Semenyaka, ambassadrice d’Azov en Europe de l’Ouest, en parle dans les médias sociaux [12].
Selon des recherches du Blick, il a participé à des combats avec Azov. Parallèlement il a intensifié son activisme politique en Ukraine [13]. « Björn » a ainsi participé à une conférence paneuropéenne en 2017 et entretient différents contacts avec des défenseurs de l’idée paneuropéenne, en particulier avec Olena Semenyaka [14].

Björn prend Semenyaka – en robe noire “wednesday addams” et cheveux attachés, – en accolade sous la bannière croix celtique paneuropa bleu et jaune.

https://64.media.tumblr.com/230f6ddbacbb9728fffb64f83361702e/tumblr_inline_pqlgui8Qu81u9i3tx_1280.jpg
Le point de départ affiché officiellement de l’expansion informationnelle du mouvement Azov dans le domaine de l’Europe occidentale doit être considéré comme la conférence Paneuropa, qui a eu lieu le 28 avril 2017 à Kiev sous les auspices du mouvement paneuropéen Reconquista fondé en 2015 sur le dos de volontaires étrangers de masse. soutien à la guerre de libération nationale dans l’est de l’Ukraine. Cette conférence, consacrée à l’idée de l’alternative à l’intégration européenne et à la coopération géopolitique, a réuni des représentants des forces politiques allégeantes françaises, italiennes, allemandes, suédoises, croates, polonaises, lituaniennes, lettones et russes soutenant un cap persistant vers la création d’un État souverain.

https://www.foiaresearch.net/sites/default/files/styles/body_large/public/2019-01/Alexei%20Levkin.jpg?itok=p9DQzPdX

Azov has long been trying to make connections with the French far-right. Steven Bissuel, leader of the GUD in the French city of Lyon, and far-right intellectual figure Pascal Lasalle, were invited to the 1st Paneuropa Conference in Kyiv alongside other European far-right figures in April 2017. The event aimed at promoting and building pan-European coordination in between national far-right movements like CasaPound (Italy), the GUD (France), Nordisk Ungdom (Sweden) and, of course, Ukraine’s National Corps.Steven Bissuel alongside National Corps’ international secretary Olena Semenyaka, hairstyle, in "wedeneday addams dress"  at the 1st “Paneuropa” Conference in Kyiv, April 2017Only a few weeks after that event, however, the GUD announced its dissolution. Its members, led by Bissuel, occupied an abandoned building in Lyon, creating Bastion Social. Inspired by the Italian movement “CasaPound”, the new organization quickly gained momentum and was operating six “far-right social centres” throughout France by July 2018.
Marc “Hassin” at a demonstration organized by Bastion Social in Aix-en-Provence, France

Marc “Hassin” at the inauguration of Bastion Social in Clermont-Ferrand, France, 14 juillet 2018


https://image.over-blog.com/ZaRwM1mv2tRcGM2m-VPPGae1NyQ=/filters:no_upscale()/image%2F0935939%2F20211211%2Fob_62c531_olena-semenyaka-002-marc-de-cacqueray.jpegAvec Marc (Mes Os Reims, Zouaves Paris, GUDS Paris, Ouest Casual, ...etc.) La coiffure cheveux lâchés, raie au milieu change mais la robe "wedenesday addams" que porte Olena en décembre 2019 semble identique à la robe déjà portée sous la bannière paneuropa a croix celtique en avril 2017

 

« Björn » soutient et s’entraîne aussi avec la milice ukrainienne C14 Sich Karpatska, qui est dirigée par Taras Dejak selon le modèle de Casa Pound [15]. Entre autres, C14 est crainte à cause des attaques contre les Sinti et les Roms [16]. Avec Dejak et une délégation de C14, Björn a visité en février 2019 le mémorial aux héros « Jour de gloire » à Budapest [17].

« Björn » a développé un large réseau de contacts en Ukraine. Il représente la Suisse dans le mouvement paneuropéen et recrute pour Azov en Suisse romande [18].

Le réseau

Les contacts intensifs entre la scène en Suisse romande, les régions frontalières françaises et l’Ukraine se sont probablement réalisés par le biais de deux domaines d’intérêts — la musique et les sports de combat.

2.d.g. Levkin, Ludovic Faure, Björn en Kiew

Au niveau musical, les groupes français « National Socialist Black Metal » (NSBM), « Kommando Pest Noire » (K.P.N.) et « Baise ma Hache » (BmH) jouent un rôle central. Ces groupes sont étroitement affiliés avec le groupe ukrainien NSBN « M8L8TH ». Le chanteur du groupe, Alexei Levkin, est une personnalité dirigeante d’Azov qui se déclare ouvertement membre de la jeunesse néonazie « Wotan Jugend » [19]. K.P.N a joué plusieurs fois aux festivals Asgardsrei coorganisés par Levkin à Kiev, où le groupe compte un grand nombre d’adeptes [20]. Le chanteur de K.P.N., Ludovic Faure, est aussi un ami de « Björn ». Ce dernier a joué en 2016 et 2017 en tant que guitariste lors du spectacle live et s’est fait tatouer le nom du groupe sur son ventre. Il apparaît aussi dans la vidéo du groupe « le dernier Putsch » enregistrée à Kiev et pose avec Levkin et Faure « Militant Zone-Store » [21], un magasin NSBM et de vêtements au centre de Kiev.

Björn, Levkin et Faure

Affiche festival Asgardsrei 2016

Le sport de combat est, avec la musique, un point de référence central du réseau. Tomasz Skatulsky et Joël « Pouppi » Moret, tous deux de vieux compagnons de « Björn », ont combattu plusieurs fois au « Reconquista club » en Ukraine [22]. « Björn » lui-même a participé aux « Days of Glory » organisées par Skatulsky en 2014 à Lyon. Les sports de combat en général sont très appréciés dans l’entourage d’Azov et servent de préparation pour la guerre. Azov entretient une sous-culture autour des sports de combat avec le soutien de Denis « Niktin », Kapustin et « White Rex » [23].

Avec l’adrénaline du terrain au front

Le combattant Azov « Björn » a été aperçu plusieurs fois dans sa région d’origine, ce qui indique qu’il se trouve de nouveau en Suisse. Avec Joël Moret et d’autres néonazis, il donne des cours de Mixed Martial Arts (MMA). Mais il ne se contente pas de donner des cours. Avec ses comparses de l’entourage d’« Autour du Lac », ils ont formé le groupe de hooligans « Swastiklan Valais » et organisent des « matchs de terrain », par exemple le 5 septembre contre le groupe de houligan bernois « Frontline » [24].

La composition de « Swastiklan » est un reflet du réseau transfrontalier de l’extrême droite. Ainsi deux néonazis ont soutenu le groupe : le légionnaire maxime Pomerat, qui fut présent en 2017 à Annecy aux « Force & Honneur » [25] et Marc de Cacqueray de Valménier, hooligan du groupe « mesOs » de Reims [26].

Maxime Pomerat à l’avant

Ce dernier a combattu dans les rangs de « Swastiklan ». Il dirige le groupe d’extrême droite « Zouaves Paris » et est considéré comme un poids lourd de la scène militante néonazie en France. On présume que ce dernier a aussi combattu en Ukraine [27]. Marc de Cacqeuray participe actuellement aux opérations militaires au Haut-Karabakh du côté arménien et, selon ses propres déclarations, il souhaite y installer un bataillon de volontaires [28]. Avec Joël Moret, les Suisses suivants font partie de la scène néonazie :

debout d.g.a.d : Gael Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Maxime Pomerat, Marc de Cacqueray, Kilian Juillard, Lionel Stritt. agenouillé d.g.a.d : Jean-Marie Eggel, Noah Stucky, Joël Moret

Gaël Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Kilian Juillard, Lionel Stritt, Jean-Marie Eggel et Noah Stucky. À souligner que Noah Stucky, issu des houligans du FC Sion de la « Street Society Oberwallis », s’est notamment rendu en mai 2019 à Thüringen au « Eichsfledtag » avec Nordulf Heise qui se cache en Suisse [29].

Noah Stucky em milieu – source : Pixelarchiv

Les néonazis expérimentés se montrent ambitieux. Ainsi, Skatulsky et Yanek Czura se sont battus samedi dernier, 31.10.2020, à Göteborg en Suède dans le « Kings of the Street (KOTS) Underground Fightclub » contre d’autres hooligans européens [30]. Yanek était accompagné de Gaëtan le Bris et de Joël Moret qui les ont amenés en Suède en voiture.

Annonce de Kings of the Streets

Source :
1 https://en.wikipedia.org/wiki/Azov_Battalion
2 https://www.spiegel.de/panorama/justiz/ukraine-deutsche-soeldner-heuern-bei-rechtsextremem-freiwilligenbataillon-an-a-1177400.html
3 https://www.opendemocracy.net/en/odr/look-far-right-and-look-right-again-avaz-batalion-neo-pagan-neo-nazi/
4 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
5 https://www.foiaresearch.net/organization/misanthropic-division
6 https://headtopics.com/ch/diese-schweizer-zogen-in-den-ukraine-krieg-blick-15157498
7 https://www.foiaresearch.net/person/bjorn-sigvald
8 photo Björn & Pouppi in Mailand
9 https://www.antifa.ch/kampfsportevent-aus-der-szene-fuer-die-szene-ein-braunes-remmidemmi/
10 https://www.bazonline.ch/ausland/europa/schweizer-neonazis-liefern-geld-in-die-ostukraine/story/13160853
11 https://renverse.co/infos-locales/article/bjorn-sigvald-le-neo-nazi-genevois-parti-combattre-en-ukraine-2739#nb10
12 https://www.blick.ch/news/schweiz/wie-gefaehrlich-ist-b-s-dieser-schweizer-neonazi-kaempfte-im-ukraine-krieg-id16056007.html
13 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
14 https://www.foiaresearch.net/person/olena-semenyaka
15 https://www.blick.ch/news/schweiz/wie-gefaehrlich-ist-b-s-dieser-schweizer-neonazi-kaempfte-im-ukraine-krieg-id16056007.html
16 https://www.bellingcat.com/news/uk-and-europe/2019/08/09/yes-its-still-ok-to-call-ukraines-c14-neo-nazi/
17 https://i2.wp.com/presse-service.at/wp-content/uploads/2019/02/budapest-tag-der-ehre-provokationen-bei-antifaschistischer-gegenkundgebung-2019-02-09-25-1024×683.jpg?ssl=1
18 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
19 https://www.foiaresearch.net/person/alexei-levkin
20 voir affiche Asgardsrei Festival 2016
21 https://en.wikipedia.org/wiki/Peste_Noire#Members
22 voir photo avec Björn, Levkin et Faure
23 https://radicalarchives.org/2020/05/09/nazi-ram-in-europe/
24 https://medium.com/@zaborona.media/fight-for-the-white-race-56b4fa64bef0
25 voir post Instagram Gruppa Of
26 voir photo Besucher „Force & Honneur“
27 https://www.bellingcat.com/news/2020/05/01/at-ukraines-asgardsrei-a-french-connection
28 Eluek, Moritz. Kampfsport in der extremen Rechten in Griechenland und Frankreich. In : Claus, Robert. Ihr Kampf. Wie Europas extreme Rechte für den Umsturz trainiert, ORT 2020 S. 172. voir aussi https://www.streetpress.com/sujet/1578306554-hooligans-neonazis-squattent-tribunes-stades-foot-extreme-droite-antisemites
29 https://twitter.com/RobertClaus13/status/1322126143806492672
30 https://twitter.com/HubertLeonore/status/1130413947276988416/photo/1 https://pixelarchiv.org/event/2019.05.18.leinefelde/1/085.jpg
31 https://kotsfights.com/

Exclusive: Facebook used extensively to spread neo-Nazi music

https://youtu.be/CUmYkUWnLaQ

Facebook has removed several pages belonging to music groups espousing white supremacist ideology following an investigation by Al Jazeera into the prevalence of such bands on the social media platform. Al Jazeera’s Investigative Unit identified more than 120 pages from mostly heavy metal groups and record labels with direct ties to white supremacy. The pages had gained a total of more than 800,000 likes and some have been online for more than 10 years. Facebook is facing a boycott from major advertisers who want the social media site to be tougher on racist and discriminatory content. Al Jazeera’s Simon Boazman reports.

Le groupe “Baise Ma Hache” arboré sur le sac à dos est présent sur la compilation “Flammes de France”

https://www.facebook.com/raafangers/posts/pfbid02eP6UxhQXbQ5w4NJjD4awjgTZkELt2YwJaVFGuyg5kC2kZu2jk3FopHW1RsqohxwYl
https://scontent-cdg4-2.xx.fbcdn.net/v/t1.6435-9/101093541_1161287950873132_1461174683285061632_n.png?_nc_cat=100&cb=99be929b-3346023f&ccb=1-7&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=NYzFXi7wvQ4AX_3CKDD&_nc_ht=scontent-cdg4-2.xx&oh=00_AfCI-FdveFPk40saV8QGIGPvr24O8HaYDt7zMn8mW2UPUQ&oe=64ACAE6E
Après la maraude sous le signe du NSBM (National Socialiste Black Metal) évoquée ici hier, un autre néo-nazi traîne ce jour avec l’alvarium et aide à ramasser les ordures.
Le groupe “Baise Ma Hache” arboré sur le sac à dos est présent sur la compilation “Flammes de France” dont on a parlé hier.
Il semble donc que l’alvarium se lâche en terme de gestion de son image et que l’imagerie (et donc l’idéologie) néo-nazie ne soit pas si gênante que ça finalement ?

Zouave affiche GUD à Asgardrei de AZOV

[FIGURE NSBM] 2020 – Hendrik Möbus entre sens des affaires et discrétion

https://www.antifainfoblatt.de/artikel/hendrik-m%C3%B6bus-zwischen-gesch%C3%A4ftssinn-und-diskrepanz

Il ne se passe pas un événement de la scène “National Socialist Black Metal” (NSBM) sans que le nom d’Hendrik Möbus ne soit mentionné. Controversé en tant que musicien, incontournable en tant que producteur. Et alors qu’il doit à nouveau répondre devant le tribunal, le paysage du concert en Allemagne semble pouvoir se passer de lui.

Persona grata de la scène NSBM ?

« Là où ça dit absurde, ça ne contient pas toujours de l’absurde . » C’était le début d’un appel généralisé sur les réseaux sociaux pour déconseiller d’assister au « Festival Asgardsrei » en décembre 2017 à Kiev. Pour la première fois en une pause de plusieurs années, une performance de ce qui est probablement le groupe le plus connu du genre NSBM a été annoncée pour le concert en Ukraine : “Absurd”.

Les dernières performances connues du groupe, qui ont eu lieu en dehors de l’Allemagne vers 2012, mettaient en vedette Ronald “Wolf” Möbus au chant et Sven “Unhold” Zimper à la guitare. Pour le festival néo-nazi en Ukraine, l’un des organisateurs, Alexey Levkin, écrit à Ronald Möbus pour lui demander une réunion du groupe. Levkin avait entendu dire que son frère Hendrik Möbus voulait faire revivre “Absurd” et voulait juste qu’il l’assure qu’il avait le droit de le faire. Ronald Möbus lui-même a refusé à Levkin une réunion d ‘”Absurde” car il ne trouverait pas de musiciens capables dans les environs immédiats, mais a souhaité à l’organisateur plein succès.

So stand also Hendrik Möbus am 16. Dezember 2017 vor mehreren hundert Neonazis aus ganz Europa auf der Bühne. Live-Musiker fand er u.a. bei Sebastian Rast von der Band „Noxia“, sowie bei Thomas Kosmas von der griechischen NSBM-­Band „Der Stürmer“ und bei Musikern der Erfurter Band „Barad Dûr“. 2018, als „Absurd“ abermals auf dem „Asgardsrei Festival“ spielten, waren Rast und Kosmas bereits nicht mehr Teil der Band. Was blieb war die Enttäuschung im Publikum, da Möbus auch ein Jahr nach der Reunion nicht als Frontmann überzeugen konnte. Er habe weder die nötige Ausstrahlung, noch könne er singen, so die KritikerInnen.

Contrairement à son frère, qui a lancé le projet NSBM « La mort et les Landsknechts » [Der Tod und die Landsknechte] en 2019. Avec Paul Morgenstern, qui a non seulement joué dans divers groupes de rock de droite, mais aussi récemment joué de la batterie avec le vétéran du métal saxon “Andras”, “Der Tod und die Landsknechte” a terminé sa première le 8 novembre 2019 à Torgau-Staupitz dans l’apparence de la Saxe du Nord. Le groupe a également repris des chansons de “Absurd” et a subtilement alimenté la critique de “Absurd” d’Hendrik Möbus. Pour ainsi dire, “The True Absurd” contre l’imitation du groupe par Hendrik Möbus – un conflit pas rare au sein de l’industrie musicale.

La tentative de faire revivre le groupe culte “Absurd” a laissé des égratignures sur l’image publique d’Hendrik Möbus. Outre quelques autres, il est le multi-fonctionnaire incontesté de la scène black metal de droite. Depuis les années 1990, son label “Darker Than Black Records” abrite les groupes les plus importants du genre, ce qui fait également de lui une interface sur la scène internationale des concerts. Avec “Totentanz Konzerte”, il a été considéré comme un acteur important jusqu’en 2017 et est également impliqué dans l’organisation de la série de concerts italiens NSBM “Hot Shower Fest”. Selon ses propres déclarations, il a également un aperçu des coulisses du “Festival Asgardsrei” en Ukraine. Après tout, l’orientation vers l’Europe de l’Est est un fil conducteur dans le travail de Möbus depuis des années. Que ce soit en termes de production de groupes polonais,

Concerts dans le Neuschwabenland

Depuis l’automne 2016, le paysage allemand des concerts de Black Metal explicitement néo-nazis a été principalement façonné par « Neuschwabenland Konzerte » (NSL) autour des musiciens du NSBM Dennis Schoner et Björn Eichhorn. Le concert de “Death and the Landsknechts” du 8 novembre 2019 a également été dirigé par ce groupe de concert. Les organisateurs ont la possibilité d’utiliser les halls et les pavillons des clubs de motards de droite des Monts Métallifères, ainsi qu’une propriété à la périphérie de Ronneburg en Thuringe. Ce dernier était également supposé être le lieu du concert NSL en novembre 2019.

la pression des autorités

Le fait que les locaux de Ronneburg n’aient pas été utilisés en novembre peut également être dû aux dernières mesures officielles prises contre le propriétaire, Josef Höschler. Il voulait également organiser un concert de Black Metal de droite en Thuringe en novembre et a annoncé le tout publiquement. Au final, il a dû annuler le concert car il n’a pas trouvé de salle en Thuringe, mais il a trouvé un dispositif de repérage sur sa voiture, comme il le dit sur les réseaux sociaux. Cependant, les ambitions de Höschler en tant qu’organisateur de ses propres concerts ne devraient pas être la seule raison de l’intérêt officiel, car sa propriété à Ronneburg est désormais également demandée en dehors de la scène NSBM. Le 26 octobre 2019, par exemple, le groupe hardcore NS “Burning Hate” s’y est produit.

Hendrik Möbus peut également faire face à des conséquences pénales. Début mai 2019, il était jugé à Berlin pour incitation à la haine et usage de signes d’organisations anticonstitutionnelles en raison des produits de sa vente par correspondance (MOD) “Merchant Of Death”. Selon l’acte d’accusation, entre octobre 2014 et novembre 2015, lui et son complice Christian Schöndorfer auraient offert des T-shirts avec, entre autres, le symbole de la division SS “Totenkopf” ainsi que des CD montrant des croix gammées et autres. . Il y a aussi un CD du groupe français NSBM “Kristallnacht”, dans les chansons duquel, entre autres, les Waffen-SS sont glorifiés et détestés contre les Juifs. D’un autre côté, un split CD du groupe NSBM “Ewigreich” de Brandebourg avec “Warägar” d’Autriche semble passer inaperçu.Alors rassemblez les faibles, cette bête inutile, sans pitié avec cette couvée, tuez-les ! “. Dans la chanson “Kristallnacht” de “Ewigreich”, qui est également incluse sur le CD, on imagine que le ” chêne allemand ” est en train d’être libéré de la ” croissance fongique juive ” et menace que les ” synagogues brûlent”.

Le procès actuel de Möbus et Schöndorfer a été suspendu indéfiniment après le premier jour du procès. L’avocat de Möbus, âgé de 43 ans, était d’avis que le tribunal de district de Berlin n’était pas du tout responsable, car la majorité des crimes ne s’étaient pas produits à Berlin. Fin 2014, Möbus a quitté Berlin pour s’installer dans la commune de Drei Gleichen près de Gotha et a ainsi radié son entreprise berlinoise. En effet, depuis janvier 2015, MOD opère en Thuringe sous le nom de “fascination media UG”. Semblable à la gestion de l’expédition de ses produits à Berlin, il utilise également une station d’emballage en Thuringe, située à Erfurt.

Jusqu’à son départ, Möbus gérait la vente par correspondance depuis son appartement de Berlin-Plänterwald. (Voir AIB n° 105). Schöndorfer, âgé de 42 ans, l’a soutenu et était (en partie) responsable de la production des T-shirts. Selon l’acte d’accusation , il entreposait « du matériel professionnel dont une imprimante adaptée » dans son appartement à cet effet. Parfois, ils ont également maintenu des chambres sur la Saalestraße à Berlin-Neukölln.

https://www.antifainfoblatt.de/sites/default/files/public/styles/front_full/public/sch%C3%83%C2%B6ndorfer_darker%20than%20black_mod%20stand.jpg?itok=u20ErcKU
Christian Schöndorfer (à droite), partenaire commercial de Hendrik Möbus, au stand de vente “Merchant of Death/Darker Than Black” il y a quelques années. En arrière-plan un T-shirt avec le symbole de la division SS “Totenkopf”. (Photo : capture d’écran de Facebook)

Comme Möbus, Schöndorfer a également quitté Berlin et s’est installé à Frauenfeld en Suisse. Le contexte du déménagement des deux peut avoir été la pression croissante du côté antifasciste pendant cette période. Des interventions que les initiatives berlinoises devraient reprendre actuellement. Après tout, le néonazi et ancien musicien de “Absurd”, Sven Zimper de Tangerhütte, gère depuis l’été 2019 un entrepôt de 250 mètres carrés à Berlin-Lichtenrade, non loin de la station de S-Bahn Schichauweg. Des étagères jusqu’à trois mètres de haut contiennent la gamme de produits de son label “World Terror Committee Productions”, y compris des articles du groupe américain NSBM “Grand Belial’s Key” avec des messages clairs et antisémites : T-shirts imprimés avec une figure stylisée de Jésus debout dans le réticule, en dessous le lettrage “Judeobeast Assassin”.

 

[Dossier de Presse] Call of Terror 2017 – 2020

2016

https://i.discogs.com/9b9_k-8XCfqBdoCBZ0lkAR8aCBxCYdKhPweHyLsBxms/rs:fit/g:sm/q:90/h:600/w:598/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9SLTI5NDQx/MTEtMTQzNjI2NTk1/OS02NjAzLmpwZWc.jpeg
” … Je suis un fist dans le cul de Marianne Ma première piste c’était « Supremacy Aryan … » Peste Noire 2011

 


https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH376/moebusjpg-e4e42f-d9401.jpg?1697470728
https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH270/gravelandjpgb51a-ca1d6.jpg?1697470728

 


2017

https://cdn-s-www.ledauphine.com/images/ACD00FF2-76EA-4394-8D6E-C1F56DB21277/NW_raw/title-1486340839.jpg

2 jeunes spectateurs (sur 600) , plutôt mal-informés ou curieux de Rac’NSbm partagent leurs compte-rendus en témoignant du rassemblement Call of Terror auquel ils se sont rendus en janvier 2017, provoquant un déluge de merde en commentaire, insultes, menaces, …

Témoignage anonymisé

Second Témoignage

France 3

En Savoie, le maire de la commune de Saint-Genix-sur-Guiers est tombé des nues quand il a su que sa salle communale avait servi de salle de concert à des groupes affiliés à l’extrême droite radicale de sensibilité néo nazie. Lui pensait autoriser un simple rassemblement de motards.

le Dauphiné

Le maire (socialiste) de la petite commune de l’Avant-pays Savoyard constate qu’il « s’est fait gruger. J’en suis désolé. J’avais donné mon accord pour une réunion de motards. Je me suis d’autant moins inquiété qu’il n’y a pas eu de bruit et que personne n’est venu se plaindre. Je suis passé le lendemain matin où j’ai constaté que tout était en ordre. On s’est fait piéger. »

 

pourtant le site d’information antiraciste local avait lancé une DOUBLE ALERTE
– Rassemblement NSBM clandestin le samedi soir
+ Rassemblement métapolitique organisé par le GUD Lyon, dans leur local Pavillon Noir.

relayée par Rue89Lyon

Dans la région lyonnaise, un concert de black metal néonazi

Dés 2015 le comité antiraciste stéphanois alertais au sujet de Baise ma Hache et du rapprochement avec AZOV et la Misanthropic Division.

https://antipestenoire.noblogs.org/files/2016/12/Screenshot-06122016-124613.png

https://rebellyon.info/IMG/jpg/gud_kpn_bmh.jpg

Famine et Peste Noire sur scène @ Call of Terror 2017 (l’équipe de sécurité du Call of Terror 2017, avec les Hammerskins suisses Gaël Renevey et Michaël Biolley et le néonazi français Tomasz Szkatulski, adepte des sports de combat à la tête de la boutique en ligne Pride France) © Documents Exif
HCWave

Le 20 avril 2017, HardCore Wave poste un mystérieux « 128 » : or Adolf Hitler, né le 20 avril 1889, aurait eu 128 ans cette année. La main signifie sans doute « Sieg Heil »…
HardCore Wave a déjà organisé deux concerts en Rhône-Alpes : le premier le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et les italiens SPQR et Mai Morti, puis le second le 13 mai, vers Bourgoin-Jallieu, avec cette fois une affiche 100% italienne : Hate for Breakfast, Bayonet Assault mais surtout Bronson, groupe directement lié à Casapound. HardCore Wave a également soutenu le “Call of Terror”, un festival de National-Socialist Black Metal (NSBM) qui s’est tenu à Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie) le 28 janvier dernier, avec entre autres Peste Noire, dont nous avons déjà parlé ici.

 

 


2018

On prend les mêmes et on recommence. Ce samedi 3 février, « en Rhône-Alpes », on attend plus de 400 personnes en provenance des quatre coins de la France pour un concert de la scène National Socialist Black Metal (NSBM).

Sur la page Facebook de l’événement « Call of terror fest II », les organisateurs restent toujours aussi évasifs et parlent de Rhône-Alpes. Comme habituellement, ils indiqueront au dernier moment aux participants l’endroit exact où il leur faudra se rendre.

Un nouveau concert de métal néonazi dans la région de Lyon

En 2018, le Call of Terror II avait été organisé à BrégnierCordon, dans le Bugey

 


2019

C’est devenu une habitude. Pour la troisième année consécutive un concert de black metal néonazi est organisé ce samedi 9 février dans la région lyonnaise.
Rue89Lyon 2019

https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2019/02/Concert-black-metal-neonazi-Lyon-NSBM-fev2019.jpg

En décembre, la mairie de la petite bourgade de Longes, dans la vallée du Gier (département du Rhône), reçoit une demande pour louer la salle des fêtes.
Elle émane du président de l’« Association de musique du monde des 2 Savoie » qui veut organiser un concert le 9 février 2019. Située à Trèves, à 40 kilomètres de Lyon, l’« Espace des trois communes » (car regroupant les communes de Les Haies, Longes et Trèves) affiche une capacité de 400 places. Le secrétaire de mairie en charge de la gestion de cette salle intercommunale vérifie les statuts de l’association, avant de donner sa réponse. L’association en question, domiciliée à Marseille, a été créée en septembre dernier et a pour objet « l’organisation de petits événements locaux autour de la musique du monde ».

Le samedi 10 novembre 2018, des Tchèques, des Espagnols, des Anglais… sont venus pour la première édition de « Hatred and War » dans la commune de Porcieu Amblagnieu, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lyon. 
Selon la gendarmerie, une centaine de personnes ont assisté aux sets de groupes comme « Sacrifia Mortuorum » (où l’on retrouve toujours la croix celtique dans le logo du nom) ou « Frangar » (qui a également joué chez Serge Ayoub).

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https://www.concerts-metal.com/images/flyers/201810/1540934277.webp

Une semaine avant ce concert, une autre soirée de NSBM était programmée. Mais la gendarmerie (qui avait trouvé le lieu quelques jours plus tôt) aidée de la mairie de Saint-Quentin-Fallavier, a fait annuler le concert. Il devait se tenir dans un entrepôt surnommé l’« UG Hall », utilisé par le patron de HassWeg (« chemin de haine », en allemand), un label qui produit notamment du NSBM et dont le siège social se situe dans une commune voisine.

Derrière l’organisation de ces deux concerts, mais aussi du « Call of terror III », on trouve un certain Matthias Dorleans.

Avec Renaud Mannheim, ces deux habitants du Nord-Isère sont les deux piliers du réseau Blood and Honour dans la région de Lyon qui compterait une trentaine de personnes en Isère, selon la gendarmerie.
Renaud Mannheim est d’abord et toujours le chanteur du groupe de RAC lyonnais Match Retour qui a notamment pour emblème le « totenkopf » (tête de mort), une des divisions de la Wafen-SS.

Rue89Lyon

 


2020

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Pour cette quatrième édition du « Call of terror », l’« Espace culturel de rencontre » de Châtillon-la-Palud a été réservé pour un « anniversaire ». Au Progrès, la personne de la mairie en charge de la location raconte :

« Ils avaient l’air sympa, avec un look un peu rocker et des boucles d’oreilles, pas le style skinheads, raconte la personne chargée de la location à la mairie.
Je sais pas pourquoi, mais je leur ai demandé si c’était pas pour une rave-party, par hasard, parce que j’avais un doute, et ils se sont marrés !
Ils m’ont assuré que c’était juste une soirée privée avec de la musique. Ils ont visité la salle et ont payé. Ils m’ont dit qu’il y aurait seulement une centaine d’invités. »

Depuis la fin des années 2000, ces soirées se sont multipliées dans les salles municipales des petites communes de l’est et du sud de Lyon, entre Isère, Ain et Savoie. Avec une préférence pour la grande plaine du Nord-Isère. Châtillon-la-Palud vient s’ajouter à cette liste.

Rue89Lyon 2020

 


édition 2024

Banniere GUD affichée dans le public pendant BMH à Asgardrei

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