Traduction : Le réseau Club Activiste (aux USA – janvier 2023)

https://www.adl.org/resources/backgrounder/active-club-network

Points clés:

  • ACTIVE CLUB est un réseau national d’équipes de suprémacistes blancs localisées qui sont largement inspirées par le suprémaciste blanc Rise Above Movement (RAM) de Robert Rundo.
  • Les membres actifs du club se considèrent comme des combattants s’entraînant pour une guerre en cours contre un système qui, selon eux, complote délibérément contre la race blanche.
  • Les clubs actifs distribuent de la propagande suprémaciste blanche, participent à des manifestations à petite échelle et se rassemblent souvent en privé pour des événements de formation tels que des combats, des randonnées ou des brûlages de livres/drapeaux.
  • La sous-culture Active Club s’inspire des groupes suprématistes blancs d’arts martiaux mixtes (MMA) européens. Les clubs actifs ont organisé des événements similaires de style MMA aux États-Unis.
  • Les clubs actifs promeuvent souvent la fraternité et «l’esprit guerrier» blanc. Ils ont de plus en plus collaboré avec une variété de groupes suprématistes blancs.
  • Le réseau Active Club n’a cessé de croître depuis sa création en janvier 2021, maintenant une présence active dans au moins 25 États et avec plusieurs chapitres à l’étranger.

Origines :

Robert Rundo, le leader du Rise Above Movement (RAM), un groupe suprématiste blanc basé à l’origine dans le sud de la Californie dont les membres se désignent comme le «premier club MMA (arts martiaux mixtes) de l’Alt-Right», a d’abord introduit l’idée de “Active Clubs” fin décembre 2020. Début janvier 2021, Rundo et Denis Kapustin (alias Denis Nikitin), un néonazi allemand et fondateur de la marque de vêtements nationaliste blanche “White Rex”, ont commencé à co-animer un podcast intitulé “Podcast du club activiste.” Ensemble, les deux hommes se sont concentrés sur l’inspiration des supporters pour créer leurs propres «clubs activistes» locaux, dans l’intention de faire revivre «l’esprit du guerrier» grâce à la formation aux arts martiaux mixtes (MMA) et à la «préservation du patrimoine européen».

Réseau de clubs actifs

 

À la suite des arrestations de membres clés de la RAM en 2018, Rundo s’est concentré sur le développement d’une fraternité blanche fraternelle décentralisée, ce qu’il a appelé le «nationalisme blanc 3.0». Dans un essai de décembre 2020, Rundo a expliqué que les groupes qui faisaient partie de ce qu’il considérait comme le «nationalisme blanc 2.0» étaient importants – plus de 50 membres – et étaient actifs dans les médias grand public, ce qui permettait aux chercheurs et aux forces de l’ordre de les trouver facilement. Ce qui rendait le « nationalisme blanc 3.0 » différent, c’était la formation de clubs activistes. Ils seraient plus petits que les organisations suprémacistes blanches typiques et plus attentifs à leur image en ligne. Les clubs actifs se concentreraient sur le recrutement localisé, ce qui rendrait plus difficile pour les chercheurs et les forces de l’ordre de les identifier et de mettre fin aux opérations. La formation de clubs actifs a également contribué à garantir que Rundo ne pouvait pas être potentiellement lié à l’activité illicite d’un groupe.

Rundo décrit ces « clubs activistes » comme des « clubs locaux de petite taille [qui] combinent fitness et activisme nationaliste, construisant la camaraderie et développant des compétences de création d’équipe. Créer simultanément une alternative à la culture toxique de gauche et fournir un modèle à suivre pour les autres. Il manque visiblement à cette description l’accent mis sur les idéologies suprématistes blanches innées, anti-LGBTQ+ et/ou néonazies qui unissent ces clubs géographiquement disparates. Rundo continue d’être une figure influente de la culture Active Club. Il partage des vidéos en ligne où il donne des conseils sur la façon d’éviter les listes d’interdiction de vol et donne des conseils sur la façon de faire des graffitis et d’éviter les rencontres avec les forces de l’ordre. Il profite également des ventes d’équipements liés à la RAM et à l’Active Club via une boutique en ligne.

Rhétorique et idéologie :

Les clubs actifs promeuvent une vision du monde suprémaciste blanche, plaidant pour une «conscience raciale blanche». Ils se considèrent comme des croisés patriotes et des défenseurs d’une population blanche victime. Les objectifs primordiaux du réseau sont de restaurer la « culture euro-américaine » en Amérique en adoptant l’identité blanche et les valeurs « chrétiennes traditionnelles ». Comme d’autres groupes suprémacistes blancs, les Active Clubs promeuvent activement la théorie du “Grand Remplacement” , un complot sur la destruction imminente de la race blanche également appelée “génocide blanc”, déclarant dans un blog d’Active Club d’avril 2022, “nos prédécesseurs directs ont nous a donné une race mourante. Si nous ne nous levons pas maintenant et ne capitulons pas sur la place qui nous revient dans ce monde, nous donnerons à nos enfants un monde dans lequel ils n’ont pas du tout leur place.

 

Le réseau Active Club est fortement axé sur «l’esprit guerrier» blanc et l’entraînement physique. Rundo déclare dans une vidéo d’avril 2021 intitulée “Starting Your Own Crew” que le concept de RAM et de clubs actifs a été largement influencé par son séjour en Europe de l’Est et inspiré par des groupes ultranationalistes européens de MMA, notamment White REX, Confident Hooligan et Génération Identitaire . Rundo affirme dans la même vidéo que le réseau Active Club est censé “combler le vide” au sein de la scène suprémaciste blanche américaine en se concentrant sur “l’entraînement physique” et en créant des clubs sportifs de style MMA qui forceraient l’alt-right à prédominance en ligne ” clavier guerriers »vers l’engagement dans le monde réel. L’accent mis par le groupe sur l’entraînement physique est directement enraciné dans la lutte contre un ennemi perçu, que ce soit physiquement ou culturellement.

Un objectif central du réseau Active Club est la « fraternité » et la création d’une fraternité fraternelle blanche, unie par un objectif et une idéologie communs. Un blog d’Active Club déclare : « Chaque homme blanc devrait être Tribing Up [sic] et Training Up [sic] quotidiennement. Ne négligez pas de rencontrer ceux qui partagent votre vision du monde et ne tardez pas à en recruter d’autres pour notre cause. Le réseau Active Club encourage souvent les individus à créer leurs propres clubs localisés et fait ouvertement de la publicité les uns pour les autres en ligne, soit sur la chaîne nationale Active Club Telegram qui compte plus de 3 200 abonnés, soit sur des chaînes individuelles créées pour les Active Clubs locaux. Les personnes présentes sur ces chaînes sont invitées à éviter les combats internes qui étaient présents dans le “nationalisme blanc 2.0”. Dans une interview d’avril 2021,Rassemblement Unite the Right à Charlottesville en 2017. Il a déclaré : « Charlottesville a été un désastre à cause de l’ego… ne laissez pas l’ego gêner le réseautage, ne laissez pas votre ego vous empêcher de travailler ensemble.

Un réseau évolutif décentralisé :

Rundo semble être parfaitement conscient des avantages des clubs actifs fonctionnant comme de petites cellules localisées, déclarant dans un Media2Rise BitChute interview, “Imaginez si vous aviez un petit club de sport dans chaque ville, ils pourraient tous se connecter… cela pourrait être un réseau complet… évitant aux gens d’obtenir la couverture du gouvernement, de vous envelopper et d’essayer de vous écraser.” En conséquence, le réseau Active Club reflète une tendance plus large à l’origine du mouvement suprémaciste blanc actuel : le passage d’organisations formalisées avec des membres formels à un modèle affilié, où les équipes régionales locales réalisent les objectifs idéologiques fondamentaux de RAM tout en poursuivant simultanément leurs propres objectifs locaux. En décembre 2022, des clubs actifs se sont formés dans au moins 25 États et se sont développés pour inclure plusieurs chapitres à l’étranger. Certains des États qui abritent des clubs actifs comprennent l’Arizona, la Californie, le Colorado, l’Illinois, le Kansas, le Montana, la Pennsylvanie et la Caroline du Sud.

Comme Rundo l’avait prévu, l’idée et le plan directeur de l’Active Club ont inspiré une série de groupes à émerger à travers les États-Unis, mais leur taille, leur longévité et leurs tactiques ont radicalement différé. Le plus souvent, des groupes se sont formés en réponse directe aux organes de propagande affiliés à la RAM ou en réponse directe à l’activité d’autres clubs actifs, se déroulant souvent de part et d’autre du pays. Dans certains cas, un seul club actif peut ne durer que quelques mois avant de se dissoudre ou d’évoluer vers un autre groupe extrémiste, comme le White Lives Matter.réseau, ou un autre groupe néonazi ou suprématiste blanc. Dans de nombreux cas, les clubs actifs changent de nom, de propagande et de tactiques pour mieux séduire leurs communautés locales. Pourtant, dans d’autres cas, certains clubs actifs ont réussi à survivre depuis leur création et restent des organisations affiliées à la RAM.

Réseau de clubs actifs

Le 5 septembre 2022, un Active Club basé en Arizona a incité un adepte situé dans le Maine à créer son propre groupe, surnommé le Old Line Active Club, qui a commencé à publier des activités le lendemain. Sont également incluses dans ce cas des références – en particulier à Rundo et Patriot Front – en tant que points d’inspiration et ressources pour ces groupes.

Tactique:

Les clubs actifs commencent généralement avec un seul individu ou un petit groupe (entre 1 et 3 membres) dans une région auparavant non représentée et commencent une activité dans le monde réel peu de temps après. Presque tous les clubs actifs distribuent de la propagande affiliée à RAM et/ou White Lives Matter (WLM) dès leur création et la plupart continuent de le faire tout au long de leur vie. Le contenu et l’idéologie de la RAM sont simultanément distribués physiquement et en ligne. Une fois qu’un groupe a établi un nombre suffisant de membres, les équipages commencent à organiser des événements en personne qui peuvent inclure des tournois MMA, des séances d’entraînement, des contre-manifestations et des réunions où ils créent de la propagande, des graffitis et des bannières spécifiques à la région.

Réseau de clubs actifs

De nombreux clubs actifs ont leur propre logo régional. Voici un échantillon de divers logos Active Club, qui, selon un utilisateur de Telegram, “montrent le lien commun entre les nationalistes partageant les mêmes idées qui partagent tous des racines dans la RAM et le nationalisme 3.0”. Alors que les clubs actifs fonctionnent de manière autonome, ils partagent des optiques et des connexions communes à la RAM

Des informations sur le “style de vie Active Club”, inventées et promues par Rundo, continuent d’être diffusées dans toute la communauté Active Club en ligne et au-delà, démontrant comment le réseau Active Club a permis à Rundo de maintenir sa pertinence dans la sphère de la suprématie blanche ainsi que de monétiser son Par exemple, les marchandises produites par RAM, y compris les vêtements, les autocollants, les bannières et les drapeaux, font souvent aussi leur apparition sur des photos ou des vidéos diffusées par la communauté Active Club. Des membres bien connus tels que No-Face-Nate et une myriade de des artistes affiliés à la RAM tout aussi controversés  produisent de la musique à caractère racial et politique, qui est souvent promue dans les forums Active Club ou apparaît dans leur propre propagande.Les membres achètent fréquemment des CD de la branche de merchandising de RAM, Will2Rise.

Réseau de clubs actifs

Les tactiques employées par les clubs actifs pour diffuser leurs idéologies extrémistes peuvent différer considérablement d’un groupe à l’autre ; cependant, l’optique reste d’une importance cruciale pour ces clubs. Dans une interview BitChute le 2 avril 2021, Rundo a souligné cette stratégie. “Votre peau est votre uniforme”, a-t-il déclaré. « Vous n’avez pas besoin d’être super explicite. Vous n’avez pas besoin d’être énervé, croyez-moi… Pensez à votre image. Une facette essentielle de la promotion de leurs convictions extrémistes est la diffusion de propagande en ligne via leurs canaux de médias sociaux, en grande partie dans le but de rassembler un plus grand public et donc un plus grand nombre de membres actifs via le recrutement. Cette activité en ligne se présente principalement sous la forme de diatribes auto-écrites, de la publication et de la re-publication d’articles sur des ennemis perçus, du partage de documents d’autres groupes suprématistes blancs partageant les mêmes idées,Corneliu Codreanu , Adolf Hitler et d’autres.

Dans la sphère physique, les tactiques employées par les clubs actifs peuvent varier énormément et évoluent souvent à mesure qu’un groupe gagne un plus grand nombre d’adeptes et de membres. Dans la plupart des cas, les premières formes de participation commencent par l’affichage d’autocollants dans les lieux publics pour susciter un soutien en ligne et en public, en commençant souvent par la propagande affiliée à la RAM et en évoluant rapidement vers des documents Active Club spécifiques à la région contenant des informations de contact. À partir de là, chaque groupe développe une marque semi-unique de tactiques physiques, y compris la diffusion de livres controversés dans les bibliothèques publiques, l’incendie de livres, de drapeaux ou de matériaux «ennemis», les graffitis ou contre-graffitis suprématistes blancs, les nuits de combat ou la randonnée. , arrachages de banderoles, manifestations et contre-manifestations, et ciblage d’entreprises locales. La promotion de cette activité en ligne peut influencer l’activité d’autres clubs,

Chevauchement avec d’autres groupes suprémacistes blancs :

D’éminents dirigeants et membres de la RAM et du réseau Active Club collaborent avec un éventail d’individus et de groupes extrémistes aux États-Unis et à l’étranger. L’un des principaux objectifs du réseau est de recruter et d’unir des individus de tout le mouvement suprémaciste blanc, quelle que soit leur différence idéologique.

Les vies blanches comptent

Les clubs actifs ont collaboré à plusieurs reprises avec le réseau White Lives Matter (WLM) , un groupe suprématiste blanc qui s’engage dans «l’activisme pro-blanc» un jour désigné chaque mois. Les croyances idéologiques fondamentales du mouvement WLM sont hautement compatibles avec les idéologies adoptées par la communauté des clubs actifs et presque tous les clubs actifs entretiennent une relation de base avec le mouvement WLM en publiant de la propagande WLM en ligne. De nombreux clubs actifs ont démontré des liens plus étroits avec le mouvement WLM en créant et en distribuant physiquement la propagande WLM dans divers quartiers.

Réseau de clubs actifs

Graffiti WLM SC produit par Southern Sons Active Club, un club actif basé à Columbia, en Caroline du Sud.

Cependant, une poignée de groupes ont une relation beaucoup plus directe avec l’organisation WLM et ses chapitres régionaux. Plusieurs clubs actifs présentent leur coopération et leur activité directes et continues avec les chapitres régionaux de la WLM, prenant souvent la forme d’une distribution groupée de propagande, de sessions de formation et d’autres formes d’activité politique menées en étroite collaboration.

Réseau de clubs actifs

Les membres de l’Arizona Active Club et du WLM CA posent ensemble.

Dans les cas les plus extrêmes, certains clubs actifs sont si étroitement liés à leurs homologues régionaux du WLM qu’il est difficile de distinguer les membres et les sphères d’influence entre les deux groupes. Il y a eu une augmentation identifiable de la collaboration entre ces réseaux distincts et leurs différents sous-groupes depuis la création des Clubs Actifs en janvier 2021.

Front patriote

RAM et Active Clubs ont une longue histoire de collaboration et de célébration du groupe Patriot Front , l’un des groupes suprématistes blancs les plus actifs aux États-Unis. Dès avril 2021, Rundo a exprimé son admiration pour le groupe, déclarant dans une vidéo intitulée “Starting Your Own Crew”, “[Ils] font des choses incroyables, vraiment un grand supporter.” Souvent, les chaînes affiliées à RAM et Active Club partagent et promeuvent les événements et la propagande du Patriot Front et font référence au groupe comme un groupe à imiter. Depuis juillet 2021, des personnalités bien connues de la communauté Active Club ont rencontré et collaboré avec Patriot Front. Par exemple, Lucca Corgiat, un membre éminent de RAM et de Media2Rise, la branche de production médiatique de RAM, a publié au moins sept épisodes mettant en vedette Patriot Front ou son chef Thomas Rousseau.

Réseau de clubs actifs

Les clubs actifs ont également assisté à des événements conjoints organisés par Patriot Front, tels que la nuit de combat d’août 2022 à San Diego, en Californie, organisée par Patriot Front et SoCal Active Club (cet événement est exploré plus en détail dans la section des activités). Souvent, la propagande de l’Active Club et du Patriot Front se trouve à proximité l’un de l’autre et les membres du Patriot Front sont présentés lors d’événements portant des produits Active Club, démontrant cette étroite collaboration tant au niveau des membres qu’au sein de la direction. Par exemple, le 13 novembre 2022, des membres du Patriot Front et d’un Active Club basé au Tennessee ont organisé une manifestation conjointe lors d’un brunch drag à Chattanooga, Tennessee.

Réseau de clubs actifs

Active Club, basé en Caroline du Sud, place la propagande suprémaciste blanche aux côtés du Patriot Front.

Activité récente:

En dehors de la distribution de propagande, les activités réelles les plus fréquentes des clubs actifs incluent les soirées de combat, les événements de combat physique et les événements de style MMA. Ces événements permettent non seulement aux individus de fraterniser et de recruter, mais servent également de moyen pour les membres de se préparer physiquement à un conflit potentiel avec leurs ennemis perçus.

Historiquement, les soirées de combat de style MMA et sparring d’Active Club étaient localisées, n’attirant qu’un petit nombre de 4 à 12 personnes; cependant, il existe des preuves suggérant que le réseau évolue pour accueillir des tournois de combat à grande échelle, attirant une gamme de groupes suprématistes blancs. Par exemple, le 3 décembre 2022, un club actif basé en Californie et un club actif basé à Washington ont co-organisé un combat de MMA intitulé “Martyrs Day Rumble” à Pasco, Washington, auquel ont assisté environ une douzaine de suprémacistes blancs, qui auraient voyagé de aussi loin que le Tennessee et New York.

 

Réseau de clubs actifs

Active Club basé au Canada organise une formation de sparring en octobre 2022.

Le 20 août 2022, une variété de clubs actifs ont voyagé de partout aux États-Unis pour participer à une nuit de combat à San Diego, en Californie. L’événement aurait été un événement conjoint organisé entre un Active Club basé en Californie du Sud et Patriot Front. Environ 50 personnes ont assisté au combat, y compris des membres du Patriot Front, de la RAM, de divers clubs actifs et prétendument des Hammerskins.. Les gens venaient d’aussi loin que la Floride, Washington, DC, le Texas et l’Alabama. Une source médiatique suprémaciste blanche a écrit: “Chaque combattant et participant a compris qu’il participait à une première historique et que, comme Charlottesville et la bataille de Berkeley, un homme pouvait être fier d’être là pour les années à venir.” Des dirigeants éminents du mouvement ont depuis déclaré que cet événement servira de base à des tournois similaires à l’avenir.

Réseau de clubs actifs

Le 20 août 2022, le SoCal Active Club a organisé une soirée de combat à San Diego, en Californie, à laquelle une variété de suprémacistes blancs de partout aux États-Unis ont participé et assisté.

L’extrême droite à Lyon : panorama d’une galaxie de groupuscules Depuis sa création, la rédaction de Rue89Lyon documente la présence et les agissements des mouvements d’extrême droite à Lyon. Historiquement, Lyon est un carrefour et une terre propice au développement des groupuscules qu’ils soient nationalistes, identitaires ou néonazis. Voici un panorama de l’extrême droite à Lyon à travers notre couverture du sujet.

https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2022/11/extreme_droite_lyon-panorama-952x673.jpgÀ Lyon, cohabitent différents groupuscules d’extrême droite, certains plus radicaux ou violents que d’autres. La ville constitue ou a constitué les sièges nationaux de différentes organisations comme le GUD devenu Bastion Social ou plus récemment Génération identitaire, deux mouvements aujourd’hui dissous.

Leur présence et leurs activités dans Lyon ou sa région ne sont pas passées inaperçues. Alors qu’une manifestation sauvage de l’extrême droite s’est déroulée en Presqu’île dans la soirée du vendredi 21 octobre, le congrès des Nationalistes d’Yvan Benedetti doit se dérouler à Lyon du 11 au 13 novembre. Nous avons regroupé sur cette page notre couverture du sujet. Elle ne vise pas l’exhaustivité ni un recul historique complet mais une documentation depuis 2011, année de la création de Rue89Lyon, d’un sujet qui fait souvent la (mauvaise) réputation de Lyon.

Actions violentes, présence dans le Vieux Lyon, dissolutions et reformations des groupuscules, liens avec le stade de foot et des groupes de supporters de l’Olympique lyonnais, ouvertures et fermetures de leurs locaux, liens avec le Front national… Voici donc un éclairage sur l’histoire récente de l’extrême droite à Lyon.

Lyon, terre d’accueil de différents groupuscules d’extrême droite

sommaireCes dernières années, Lyon a notamment été la plaque tournante nationale de trois organisations d’extrême droite : le Bastion Social et les Jeunesses nationalistes (tendance nationaliste), et Génération identitaire, d’obédience régionaliste et identitaire.

Le Bastion Social est l’émanation de la vieille organisation étudiante d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense). Le mouvement a été présent un temps à l’université Lyon 3. Il était notamment venu au soutien de Bruno Gollnisch, membre du Front National alors et professeur à l’université, à son retour en 2011 après une suspension de 5 ans. Il a possédé un local à Lyon sous le nom du Pavillon Noir. Un premier implanté à Saint-Just (Lyon 5e), rouvert plus tard sur les bords de Saône, quai Pierre Scize, jusqu’à sa dissolution en 2019.

Le mouvement Génération identitaire a lui aussi été présent pendant longtemps à Lyon. Plusieurs militants identitaires lyonnais ont fait partie des cadres de l’organisation, comme Damien Rieu. Le siège national de l’organisation Génération identitaire était basé à La Traboule, dans le Vieux Lyon. À l’adresse même du bar associatif et militant de l’organisation.

À côté de ces deux organisations aujourd’hui dissoutes, on trouve également dans la période récente d’autres groupuscules d’extrême droite. Comme les royalistes de l’Action Française, présents notamment lors de manifestation de La Manif pour tous ou anti-IVG.

Les Jeunesses nationalistes, fondées en 2011 ont été un temps actives au plan national mais principalement à Lyon. À leur tête se trouvait Alexandre Gabriac, ancien conseiller régional Front National (FN) de Rhône-Alpes, exclu du parti après la diffusion d’une photo le montrant effectuant un salut nazi. L’organisation, dissoute en 2013, était en quelque sorte la branche jeunesse d’une vieille organisation d’extrême droite, l’Oeuvre Française.

À partir de 2012, cette dernière a été dirigée par Yvan Benedetti, ancien conseiller municipal FN de Vénissieux. En 2011, il est exclu du parti après s’être déclaré « antisioniste et anti-juif ». En 2014, Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti mèneront une liste aux élections municipales de Vénissieux et seront élus. Des irrégularités dans la constitution de leur liste entraîneront l’annulation des élections. Par la suite, Yvan Benedetti fera vivre l’Oeuvre française en réveillant un autre vieux parti d’extrême droite, le Parti Nationaliste Français (PNF) devenu Les Nationalistes qui compte quelques membres à Lyon.

Des membres du réseau Blood and Honour, tendance néonazie, sont également présents dans la région de Lyon. Officiellement dissous, il reste cependant actif en organisant des évènements. Certains de ses membres se mêlent parfois à des actions d’autres groupes d’extrême droite, notamment en marge de matchs de l’Olympique Lyonnais.

Lyon a également été considéré comme une section « modèle » pour le mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral.

La ville est également une place forte des catholiques traditionalistes, notamment proches de la Fraternité Saint Pie X.

Le GUD et le Bastion social, de l’université Lyon 3 à la dissolution

sommaireHistoriquement, le GUD (Groupe Union Défense) a été fondé à Paris et recrute dans les universités. À Lyon, il est officiellement présent depuis 2011. Il s’est présenté, sous un autre nom, aux élections étudiantes à l’université Lyon 3.

L’organisation est entrée en sommeil en 2017. C’est à partir de ce moment que plusieurs de ses branches locales sont apparues sous l’appellation Bastion Social. Le mouvement a été dirigé depuis Lyon par Steven Bissuel et Logan Djian anciens « gudards ».

Le Bastion Social, mouvement nationaliste, s’est inspiré notamment de l’organisation fasciste italienne Casapound. Comme cette dernière, il a ambitionné d’ouvrir en 2017 un squat pour loger des sans-abri qu’ils voulaient français et européens en contrepied d’un État français qui selon eux ne se préoccuperait que des « clandestins extra-européens ». Ils ont occupé brièvement un immeuble de la Ville de Lyon sur la presqu’île à proximité de la place des Jacobins.

L’organisation a entretenu des liens avec certains membres proches ou membres par ailleurs d’organisations néonazies. Certains d’entre eux ont participé à des actions violentes avec des supporters de l’Olympique lyonnais (voir par ailleurs).

Après sa dissolution en 2019, deux émanations du Bastion Social ont vu le jour à Lyon : Lyon Populaire et Audace Lyon. Lyon Populaire est notamment à l’origine d’une autre organisation, Terra Nostra, qui a furtivement occupé un local à Larajasse dans les Monts du Lyonnais. Un territoire qui fut par le passé une des bases arrières de l’extrême droite à Lyon. Avant de perdre du terrain progressivement.

Le développement des identitaires à Lyon

sommaireBranche jeunesse du Bloc identitaire, le mouvement s’est autonomisé à partir de 2012 à la suite de l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers. Une action préparée depuis Lyon par des militants identitaires issus du groupe lyonnais Rebeyne.

Au sein de l’organisation on reconnaît dès sa création la place influente des militants lyonnais. Une mainmise qui se poursuivra jusqu’à la dissolution du groupe en 2021. Le groupe, qui met davantage en avant une fibre régionaliste et anti-immigration, s’est fait une spécialité d’opérations médiatiques.

Suite à une « opération anti-migrants » au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes, l’organisation est dissoute en mars 2021. Après les dissolutions ou les mises en sommeil d’autres organisations d’extrême droite, Génération identitaire est devenu entre temps le centre de gravité de la « fachosphère » à Lyon.

Génération identitaire a toujours voulu montrer une image respectable. Plusieurs de ses membres ont pourtant été condamnés pour des agressions et actions violentes à Lyon et sa région. Les frontières n’étant pas imperméables, certains de ses membres naviguent d’ailleurs au sein d’autres organisations plus radicales et violentes.

Son siège social et bar associatif, La Traboule, a cristallisé depuis son ouverture en 2011 des tensions. Notamment dans le quartier du Vieux Lyon où il est implanté, montée du Change. Par la suite, en 2017, une salle de boxe, l’Agogé, a été ouverte dans un local adjacent. Depuis la dissolution de Génération identitaire en 2021, les lieux ne sont pas pour autant fermés, grâce à des associations satellites locataires des lieux. L’organisation les maintient ouverts mais sous un nouveau nom, « Les remparts de Lyon ». C’est à l’occasion des dix ans de la Traboule qu’une manifestation sauvage rassemblant une centaine de personnes s’est déroulée le 21 octobre 2022 dans les rues de la Presqu’île, à la suite de la mort de la jeune Lola.

À Lyon et dans sa région : des néonazis avec concerts de Black Metal et combats de free fight

sommaireLyon a aussi eu ses groupes d’extrême droite tendance néonazie. Ils convergeaient notamment au « Bunker Kops », leur local situé dans le quartier de Gerland (Lyon 7e). Fermé en 2011, sur décision administrative de la Ville de Lyon, il a été actif durant un an et demi environ.

Dans la région de Lyon, des évènements organisés ou liés à des mouvements néonazis n’ont pas cessé pour autant. Le territoire est un de ceux où le réseau Blood and Honour est le plus actif. Ce mouvement, dissous lui aussi en 2013, est à l’origine notamment de nombreux concerts ou tournois de free fight qui ont lieu notamment dans le Nord Isère ou dans l’Ain. Là aussi en trompant bien souvent les communes au moment de louer une salle pour leurs évènements.

En outre, ces mouvements néonazis entretiennent des liens parfois étroits avec des membres de la branche nationaliste. Certains membres du réseau Blood and Honour sont passés au Pavillon Noir, le local Bastion Social à Lyon. Des membres de ces mouvements se sont également retrouvés ensemble lors de manifestations.

Le Vieux Lyon, fief revendiqué d’organisations d’extrême droite ne veut pas devenir « facho land »

sommaireQuartier historique de Lyon, le Vieux Lyon représente pour certaines organisations d’extrême droite le symbole de l’histoire de la ville. Ils le revendiquent comme leur fief.

Plusieurs organisations ont ainsi eu des locaux dans le quartier. C’est le cas de Génération identitaire, avec le bar associatif La Traboule depuis 2011 et la salle de de boxe l’Agogé depuis 2017, toujours ouverts sous un autre nom à ce jour. Le Parti Nationaliste Français, mené par Yvan Benedetti, ancien du FN et de l’Oeuvre Française, a également possédé un local dans le Vieux Lyon.

Le GUD, devenu Bastion Social, a un temps occupé un local, le Pavillon Noir, dans le quartier de Saint-Just. Certains de ses membres, dont le leader du Bastion Social, Steven Bissuel, ont possédé des commerces dans le Vieux Lyon. L’organisation a par la suite occupé un nouveau Pavillon Noir, quai Pierre Scize sur les bords de Saône.

Certaines associations du quartier ont publiquement affiché leur opposition à leur présence. À l’image de la Maison des Passages ou encore de Philippe Carry, horloger à Saint-Paul. Elles ont ainsi connu des dégradations et attaques contre leurs locaux.

Les actions violentes de l’extrême droite dans les rues de Lyon

sommaireLa présence des groupuscules d’extrême droite à Lyon ne s’arrête pas à leurs différents locaux. Leurs militants mènent aussi des actions dans les rues de Lyon, parfois violentes.

Le Vieux Lyon en a été souvent le théâtre contre des associations du quartier ou des gens de passage. Lors d’affrontements contre des groupes de supporters anglais ou d’agressions « politiques » contre des personnes réputées d’extrême gauche. Ou bien encore lors d’agressions à caractère homophobe ou raciste. Des agressions qui peuvent se faire à coups de couteau comme en 2014. Ce genre d’attaques a pu se produire dans d’autres quartiers de Lyon, comme la Croix-Rousse, mais aussi à Villeurbanne.

Des locaux d’organisations politiques ont également connu des dégradations. C’est le cas notamment des locaux du Parti communiste, de la CGT ou de la Confédération Nationale du Travail (CNT).

Certains lieux réputés antifascistes ont aussi été la cible de militants d’extrême droite. Comme la librairie La Plume Noir située dans les pentes de la Croix-Rousse, plusieurs fois attaquée. Certains de ses membres ont également été agressés. Certains bars ou évènements, comme des concerts, ont également été la cible « d’expéditions punitives » de membres de l’extrême droite radicale à Lyon. Ou même Radio Canut.

Au printemps 2021, des membres de l’extrême droite ont attaqué la manifestation pour la fierté lesbienne à Lyon. En 2017, la préfecture du Rhône avait d’ailleurs interdit à la marche des fiertés de passer par le Vieux Lyon. Des membres de groupes d’extrême droite se sont montrés présents au sein de manifestations menées par la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel et à l’ouverture de la PMA et de la GPA. Ils se cachent aussi derrière des manifestations « contre l’insécurité ».

À l’été 2021, des cadres de Génération identitaires ont été identifiés à la manœuvre des affrontements autour de la rue Mercière à Lyon. Ils avaient eu lieu durant la soirée du match de football de l’Euro 2020, France-Suisse.

De nombreuses condamnations de membres de l’extrême droite lyonnaise

sommairePlusieurs membres de l’extrême droite lyonnaise ont été condamnés ces dernières années. Ces condamnations découlant de différents type d’actes :

  • agressions violentes,
  • injures raciales, propos ou actes incitant à la haine raciale,
  • reconstitution ou maintien d’organisations dissoutes.

C’est le cas notamment de Steven Bissuel, condamné pour l’agression de militants d’extrême gauche en 2011 et pour incitation à la haine raciale en 2018, suite à des propos tenus en 2015 à l’occasion des 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz.

Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont, eux, été condamnés pour maintien de ligue dissoute.

Par ailleurs, des membres du GUD et du Bastion Social ont été condamnés pour des agressions racistes ou contre un professeur à proximité de Lyon 3. Un autre a été condamné pour le tabassage d’un policier au Groupama Stadium lors d’un match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou.

Plusieurs cadres identitaires ont également été sanctionnés, notamment pour une agression au couteau en 2014. Damien Rieu et d’autres militants de Génération identitaire ont été condamnés puis relaxés, à la suite à l’opération « anti-migrants » au col de l’Échelle. En juin 2022, Adrien R., dit Adrien Lasalle, un actuel cadre identitaire lyonnais, a été condamné à 18 mois de prison pour avoir poignardé deux personnes.

Les liens entre Front national et l’extrême droite radicale à Lyon

sommaireOfficiellement, le parti de Marine Le Pen maintient une ligne jaune avec les franges plus radicales de l’extrême droite. Toutefois, dans les faits, les liens sont parfois étroits.

À Lyon, ils le sont notamment avec les identitaires. Alors patron du Front national (devenu Rassemblement national) dans le Rhône, l’ancien conseiller municipal de Lyon, Christophe Boudot, ne se cachait pas pour afficher sa proximité avec Génération identitaire. Ils manifestaient ensemble à la création de l’Institut français de civilisation musulmane en 2016 pour s’y opposer. En 2015, les identitaires avaient également occupé le toit d’un bâtiment destiné à accueillir un village d’insertion pour des Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Christophe Boudot s’était pressé sur les lieux, alors candidat du Front National aux élections régionales.

Le FN sous-traitait alors en quelque sorte la « gestion de la rue » aux identitaires. Notamment lors de manifestations ou rassemblements hostiles au parti frontiste ou à l’extrême droite en général. Même après le début de « dédiabolisation » du parti voulue par Marine Le Pen, certains de ses proches et cadres du parti étaient présents aux côtés des identitaires de Lyon, à La Traboule notamment.

Plus récemment encore, Marion Maréchal a fondé l’ISSEP, une école privée de « sciences politiques » à Lyon. Elle a pour but de former les cadres de l’extrême droite de demain notamment dans une logique de convergence des droites qu’elle appelle de ses vœux. La nièce de Marine Le Pen se rend par ailleurs régulièrement à des rencontres de cercles de réflexion proche des identitaires.

Lors de l’élection présidentielle de 2022, les anciens cadres RN proches de Marion Maréchal ont tous rejoint le camp d’Eric Zemmour. C’est également vrai pour les identitaires qui avaient cheminé avec le FN/RN.

L’extrême droite et le stade de l’Olympique lyonnais

sommaireCertaines travées du stade de football de l’Olympique lyonnais (OL) sont un lieu de rencontre ou de recrutement pour certains mouvements d’extrême droite. Des organisations comme la Mezza Lyon occupent notamment le virage sud, celui des groupes « indépendants ». La Mezza Lyon s’est notamment fait remarquer pour avoir brandi des banderoles hostiles aux immigrés. Sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual on peut notamment voir le drapeau de l’organisation déployé dans le mausolée où est enterré Benito Mussolini.

En 2018, de violents affrontements ont opposé des hooligans à la police en marge du match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou. Un policier a été violemment tabassé au sol notamment. Un des auteurs des faits, repéré par la suite dans les tribunes du stade, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Il était proche du Bastion Social et du réseau Blood and Honour.

D’autres affrontements ont eu lieu en marge ou lors de différents matchs de l’OL. Notamment lors de rencontres contre des clubs possédant des supporters ultras réputés antifascistes. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté dans les tribunes du Groupama Stadium lors du match contre le club du Besiktas Istanbul en 2017. Certains de ses supporters avaient spécialement visé le virage sud où se trouvent des groupes de supporters liés à l’extrême droite lyonnaise. On a relevé également des affrontements avec des supporters du club de l’AS Rome.

sommaireL’histoire récente des groupuscules d’extrême droite à Lyon est aussi celle de leur recompositions. Des évolutions et des changements de noms provoqués notamment par des mesures de dissolution. Ces recompositions entraînent parfois l’apparition de nouveaux groupuscules et/ou de nouveaux noms.

Suite à la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris en 2013, plusieurs organisations d’extrême droite ont été dissoutes. Parmi elles, l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti et les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac particulièrement actives à Lyon.

Les deux hommes ont par la suite réactivé une ancienne revue, Jeune Nation. Puis, Yvan Benedetti a repris un vieux parti, le Parti nationaliste français (PNF), pour poursuivre l’action de l’Oeuvre française. À leur procès pour maintien de ligue dissoute, ce dernier a avoué que « la dissolution les [avait] tués ».

Mais les dissolutions n’ont pas toujours le même effet. À défaut de mettre fin aux mouvements et à leurs activités, elles entraînent, un temps, une certaine désorganisation avant de nouvelles recompositions. Ce fut notamment le cas avec le Bastion Social dissous en 2019. Malgré la dissolution du mouvement et de ses associations satellites, le dernier local en date du mouvement a continué à être utilisé par des membres du groupuscule. Notamment pour préparer et mener des actions en marge des manifestations des Gilets jaunes.

Le cas du Bastion Social est toutefois révélateur d’une des techniques souvent utilisées par des mouvements d’extrême droite pour avancer masqués. Le local du mouvement à Lyon, comme ceux ouverts dans d’autres villes de la région comme Chambéry, a été loué via une association satellite. Ne faisant aucune référence au mouvement Bastion Social, elle prétendait dans ses statuts promouvoir et défendre les traditions lyonnaises. Mais en aucun cas être une organisation politique.

Dernier cas en date, celui de Génération identitaire. L’organisation a été dissoute en mars 2021. Or, elle aussi loue ses locaux via des associations satellites. Dans son cas, le décret de dissolution ne concerne pas ces deux associations, lui permettant de maintenir ses locaux ouverts. Y compris le bar La Traboule, siège social de feu Génération identitaire. En septembre 2021, l’organisation a repris ses activités sous l’appellation « Les remparts de Lyon », nom d’un de ses comptes Twitter notamment, créé quelques années auparavant et peu utilisé jusqu’ici.

La fermeture administrative des locaux, une arme juridique pour contrer l’extrême droite

sommaireCertaines associations, partis politiques, syndicats ou groupes antifascistes demandent constamment la fermeture des locaux de l’extrême droite.

Fermer ces locaux n’est pas toujours chose facile. En cas de troubles à l’ordre public générés par le local, le préfet peut décider d’une fermeture administrative. Il faut toutefois établir un lien entre le local et des troubles qui n’ont pas forcément lieu à proximité.

Pour ces locaux classés Établissements recevant du public (ERP), l’aval d’une commission de sécurité municipale préalable est obligatoire pour ouvrir. La municipalité s’assure notamment du respect des différentes normes de sécurité. Parfois, les organisations sont mises en défaut à ce moment-là. Offrant ainsi aux municipalités la possibilité de fermer, au moins temporairement, jusqu’à une potentielle mise en conformité. La complexité ou le coût des travaux à réaliser peuvent parfois entraîner la fermeture définitive des locaux.

Toutefois, en cas de mise en conformité, la municipalité n’a d’autre choix que de valider l’ouverture des locaux. Ce fut le cas de la Ville de Lyon en septembre 2020 qui a autorisé la réouverture de La Traboule et de l’Agogé, les locaux de Génération identitaire, après d’importants travaux.

Après le départ au ministère de l’Intérieur de Gérard Collomb, qui opposait souvent extrême droite et extrême gauche, ses successeurs se sont montrés davantage actifs sur le sujet. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a notamment appelé Emmanuel Macron et son gouvernement à fermer ces locaux. Une interpellation qui fait suite à la manifestation organisée le 21 octobre 2022 en réaction à la mort de la jeune Lola. Aussi date anniversaire de la fondation du bar La Traboule.

Deux hooligans de Strasbourg Offender concernés par les perquisitions d’armes dans la mouvance néonazie

Deux hooligans de Strasbourg Offender concernés par les perquisitions d’armes dans la mouvance néonazie

Rodolphe et Alexis C. figurent parmi les cinq cibles des perquisitions dans la mouvance néonazie réalisée en Alsace le 31 mai 2022. Tous deux membres du groupuscule de hooligans néonazis Strasbourg Offender, Alexis est le seul à avoir été mis en examen pour trafic d’armes illégal.

Le soleil ne s’est pas encore levé lorsque des militaires encagoulés investissent la rue des Framboises à Villé dans le Bas-Rhin. Mardi 31 mai, 200 gendarmes de différentes unités appuyées par le GIGN sont déployés en Alsace . . .

RAC mémoriel SS völkisch

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Une soixantaine de néonazis ont rendu hommage à des SS français à Sainte-Croix-aux-Mines

Samedi 14 mai, une soixantaine de personnes ont assisté à un rassemblement à Sainte-Croix-aux-Mines pour rendre hommage à des SS français tués par l’armée française en 1945. Une ancienne membre de cette communauté d’ultradroite témoigne de son expérience de ces rassemblements . . .

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https://dijoncter.info/une-delegation-comtoise-rend-hommage-a-des-dignitaires-nazis-4051

 

MENACE FASCISTE : CARTOGRAPHIE DES GROUPUSCULES FRANÇAIS

Les Français ont qualifié au second tour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a comptabilisé près de 23% des suffrages au premier tour, une performance qui s’explique notamment par sa capacité à dédiaboliser son parti. Une normalisation de son image facilitée par la radicalité d’un Éric Zemmour. Mais derrière la façade plus ou moins institutionnalisée, l’extrême droite reste parcourue par des mouvements et des courants très radicaux et parfois violents. Des groupes toujours actifs, de plus en plus actifs. Aujourd’hui, Blast vous propose de faire la cartographie de ces mouvances très diverses. Lyon, Montpellier, Angers, Nantes, Toulouse et même des villes plus petites, un peu partout en France, des militants font le coup de poing contre leurs opposants. Un véritable maillage du territoire se dessine. Mais qui désigne-t-on sous ce terme de “groupuscule d’extrême droite” ? Comment s’organisent-ils ? Où sont-ils ? Y a-t-il des liens entre eux et le Rassemblement national et Reconquête ?

Une vidéo co-écrite avec Thierry Vincent, spécialiste de ces mouvances. Journalistes : Antoine Etcheto, Thierry Vincent Montage : Delfina de Oliveira Cézar Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Thomas Bornot Direction des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa

[PODCAST] Dissolution des Zouaves Paris

Le groupuscule de jeunes d’ultradroite a été dissous après plusieurs épisodes de violence. Code source retrace l’histoire de ce mouvement. Dans ce podcast : Ils ont moins de 25 ans, viennent de Paris et sa banlieue et baignent dans l’idéologie néonazi depuis plusieurs années. Ces jeunes hommes qui se font appeler les zouaves sèment la terreur dans la rue. Ils s’en prennent notamment à des militants d’extrême gauche dans des manifestations et des meetings. Au début du mois de janvier ce groupuscule d’ultra-droite a été dissout en Conseil des Ministres et la figure de proue des Zouave Paris Marc de Cacqueray Valmeinier 23 ans est désormais en prison. Classé à l’ultra-droite les zouaves Paris c’est un groupe qu’on voit apparaître au tournant des années 2017-2018. C’est un groupe de jeunes hommes nés en général à la fin des années 90 qui peuvent être issus de milieux aisés ou du milieux plus populaires. C’est un groupe informel il n’y a pas de statuts déposés il n’y a pas de carte de membre et il est relié à divers groupes de hooligans que ce soit en France ou en Europe. L’ultra-droite c’est un terme qui vient des services de renseignement qui est utilisé pour désigner ces mouvements qui sont en dehors de l’extrême droite classique. En fait ce sont des groupuscules qui prônent le renversement de la République…

Petite description des groupes et groupuscules d’extrême-droite présents à l’échelle locale et/ou nationale par le Comité Antifa Saint-Étienne. #13. Ouest casual

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Petite description des groupes et groupuscules d’extrême-droite présents à l’échelle locale et/ou nationale par le Comité Antifa Saint-Étienne. #13. Ouest casual

Ouest Casual est un média présent sur YouTube, Facebook, Instagram et Telegram.
Souvent supprimé en raison de la teneur politique de ces posts, iels refont surface régulièrement avec de nouvelles pages.

S’inspirant du milieu Hooligan, iels collectent et publient une multitude de vidéo et/ou photos d’agressions en tout genre. Au menu du canal d’information : apologie du nazisme, incitation à la haine raciale, agression caractérisée, attaque de bar et autres violences en tout genre… Un cocktail d’ingrédients permettant à Ouest Casual d’être le relais de la crème de la crème des groupuscules fascistes, royalistes et néo-nazis de toute l’Europe.
En plus d’être un canal d’information, Ouest Casual est un groupe officieux composé de militants fascistes lyonnais et parisiens, qui, individuellement, revendiquent de multiples actions racistes et LGBTIQ+phobes dans leurs régions respectives, en connivence avec des groupes comme les Zouaves Paris ainsi que des firmes Hooligans fascistes Lyonnaises, comme c’est le cas du groupe « Mezza Lyon » présent dans le Virage Sud Lyon (au stade de l’Olympique Lyonnais).


Du sang et des saluts fascistes Les fights clubs néonazis

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Ils sont fans d’Hitler et de bastons. Dans des parkings de Suède ou des salles des fêtes de la région lyonnaise, ils organisent des fights sans gants et sans règles ou presque. Enquête sur ces réseaux européens de combats clandestins.

Un homme s’avance en short au centre d’une arène improvisée, son torse, nu, est bardé de tatouages nazis et suprémacistes. Sur le béton brut d’une zone industrielle quelconque, dans une cage faite de barrières de chantier, devant un public de hooligans quasiment tous cagoulés ou dissimulant leur visage, il est venu combattre à poings nus dans ce fight club underground. Une espèce de tournoi de bagarre de rue qui connaît un énorme succès sur Internet. Tomasz Szkatulski, c’est son nom, est une figure de l’extrême droite française radicale, lui-même organisateur de combats plus ou moins clandestins et réservés aux blancs, où nostalgiques des années 30 viennent se mesurer entre deux concerts de rock anti-communiste nazifiant. Ce soir-là, il combattait pour « représenter » les supporters lillois violents et nationalistes de la LOSC Army. Bienvenue au « King of the streets » (KOTS) – « roi de la rue », un pur tournoi de bagarre dont les combattants ressortent en sang, quand ils tiennent encore debout. Des combats clandestins organisés par des hooligans suédois depuis 2013, mais qui ont surtout pris de l’ampleur à partir de 2018. Sur le ring improvisé, des adversaires venus de toute l’Europe. Beaucoup sont issus du hooliganisme notamment allemand, scandinave ou est-européen, plus marginalement russe, les autres sont référencés en tant que simples « combattants de rue ». Le KOTS est une sorte d’UFC en moins normée, en plus violent, en plus sauvage. Et parmi les participants on retrouve des combattants français et francophones liés à l’extrême droite la plus radicale. Le concept plaît tant à cette mouvance évoluant à la croisée du supportérisme violent et des crânes rasés que certains songeraient à dupliquer le modèle en France…

Pas de règles

Ici, pas de gants ni de règles ou presque. Pour assurer le spectacle, les organisateurs veillent seulement à l’homogénéité de poids entre opposants (à cinq kilos près) et à l’harmonisation des types de combattants : MMA contre MMA par exemple. Et encore : « Si deux personnes veulent régler une embrouille en se battant, nous ne nous soucions pas du poids ou de l’expérience », précise le site officiel du King of the streets. Rares sont les opposants qui ne finissent pas en lambeaux : « J’ai eu le nez cassé, deux phalanges cassées à la main droite, ainsi que le majeur fissuré », témoigne Marco, combattant berlinois de 19 ans récemment passé au KOTS, interrogé par Clément Le Foll pour le journal suisse Le Temps.

Autour de l’arène, le public est peu nombreux et le plus souvent composé de proches des combattants. Mais le « spectacle » attire un public énorme sur internet avec près de 100.000 personnes abonnées à la page Facebook et plus de 300.000 sur la chaîne YouTube. Certaines vidéos de combat dépassent le million de vues. Les créateurs de ces pugilats en ont même fait un business puisqu’il faut payer pour visionner les fights : comptez 20 euros pour pouvoir regarder neuf combats. Pour renforcer encore un peu plus l’imagerie hardcore du KOTS, seuls les gagnants remportent un prix en monnaie sonnante et trébuchante – alors que dans les combats classiques, les deux participants sont rémunérés. Ainsi que du matériel de la marque des organisateurs, Askari, dédiée aux sports de combat.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Hype Crew, la « firm » (ou groupe de hooligans) suédoise à l’origine du King of the streets, n’est pas d’extrême droite. Les organisateurs soulignent d’ailleurs que le KOTS est apolitique. On y retrouve en effet tout autant des combattants issus de groupes de hooligans marqués à la droite radicale (un membre de la Losc Army lilloise, donc, un Allemand du Borussia Dortmund ou encore un hooligan du Spartak Moscou) qu’à la gauche radicale (un Espagnol du Rayo Vallecano, des « Antifas hooligans » suédois du KGB d’Hammarby et un Allemand du FC Cologne dont la firm se réclame également de l’antiracisme). Mais il n’empêche que ces combats véhiculent une vision du monde masculiniste et violente, dont il n’est pas surprenant qu’elle séduise les militants d’extrême droite les plus radicaux. D’autant que le groupe ne fait rien pour les tenir à l’écart, comme le prouve le CV des deux Français qui ont combattu sur le béton de ce fight club clandestin.

Le premier à participer est Tomasz Szkatulski, dit « Gamin ». Une figure connue chez les nostalgiques français du IIIe Reich. Ancien membre du groupe de boneheads de Serge « Batskin » Ayoub, Troisième Voie, il a un temps frayé avec les gros bras aux crânes rasés du Blood and Honour. Deux groupuscules dissous par les autorités en 2013 et 2019. C’est un hooligan, aussi, membre de la LOSC Army, qu’il a tatouée sur les phalanges et très copain avec un autre pilier de cette firm : Yohan Mutte, emprisonné un temps pour son rôle présumé dans l’affaire des noyés de la Deûle et lui aussi passé par Troisième Voie. Un gaillard aperçu de temps en temps à La Citadelle, local d’extrême droite lillois lié à Génération identitaire.

 

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Avant de rencontrer Tomasz « Gamin ». / Crédits : DR
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Après avoir rencontré Tomasz « Gamin ». / Crédits : DR

Szkatulski, déjà condamné pour une agression au couteau ou le tabassage d’un SDF d’origine étrangère, ne passe pas inaperçu puisqu’il est couvert de tatouages nazis ou suprémacistes, dont un « White Power » qui lui barre le cou ou une grosse croix gammée à l’intérieur du biceps droit. Il est propriétaire d’une marque de vêtements de sport, en vente sur le site 2YT4U dont le nom est l’acronyme déguisé de « Too white for you », littéralement « trop blanc pour toi ». Sur cette boutique en ligne on peut s’offrir des tee-shirts « HTLR » pour « Hitler » ou barré de la Totenkopf SS, des pulls « Hate antifa » et autres hoodies avec le slogan : « Defend your tradition », accompagné d’une kalachnikov recouverte de symboles suprémacistes. Il se dit qu’il jouirait d’une sorte de licence pour la distribution de marques suprémacistes et/ou néonazies comme White Rex, Svastone ou Black Legion.

Un nouveau fight club néonazi en préparation

Gamin est aussi un organisateur d’événements mêlant concerts de RAC (pour « Rock against communism ») et combats clandestins. Comme le « Tournoi Force et Honneur » en 2017 qui a rassemblé dans la région genevoise la crème de l’extrême droite radicale européenne. Il met ainsi « en réseau la scène militante européenne d’arts martiaux néonazis », selon le site antifasciste suisse Runter von der Matte.

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Tomasz Szkatulski est propriétaire d’une marque de vêtements de sport dont l’acronyme veut dire : « Trop blanc pour toi ». Sur cette boutique en ligne on peut notamment acheter des tee-shirts « HTLR », pour « Hitler » / Crédits : DR
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« Gamin » distribue des vêtmeents avec des slogans et de l’imagerie suprémaciste et néonazis. / Crédits : DR

Un autre de ces fights clubs réservés aux blancs organisés par Tomasz Szkatulski est d’ailleurs dans les cartons. Prévu initialement le 6 juin 2020, cet événement en partenariat avec les marques et réseaux les plus radicaux a été décalé au 5 juin prochain pour cause de crise sanitaire, toujours selon les antifas helvètes. Il devrait se dérouler « entre Bâle et Zurich », a précisé sur Telegram Gamin, qui vit dans la région d’Annecy, entre deux « blagues » au racisme crasse et autres glorifications d’Hitler.

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Fiers comme Artaban. / Crédits : DR

Le second Français à avoir participé au KOTS, Valentin Vauthiers, dit « French Viking », affiche moins haut ses couleurs. Il a simplement une sorte de rune, symbole prisé des paganistes nazis, tatoué sur le pectoral gauche. Mais il semble bien lié à Szkatulski, qui lui dédicace sur Facebook un « 88 Valentin » : un code courant dans les milieux nazis signifiant « HH » pour « Heil Hitler ». Tandis que Vauthiers mentionne à l’occasion le compte Instagram de Gamin (désormais supprimé) dans ses publications… Les deux hommes ont participé à la même soirée KOTS en fin d’année dernière. Vauthiers et Gamin sont aussi liés à un certain Yanek Czura, francophone avec lequel « French Viking » vient d’ailleurs de faire le voyage pour sa deuxième participation au KOTS, il y a quelques jours à peine, où il a combattu sous son vrai nom et accompagné du même entraîneur.

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Valentin Vauthiers, dit « French Viking », est le second Français à avoir participé au KOTS. S’il affiche moins haut ses couleur, Szkatulski lui a fait une spéciale dédicace nazie sur Facebook : « 88 Valentin ». / Crédits : DR
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Pour sa deuxième participation au KOTS, il y a quelques jours à peine, Valentin Vauthiers a combattu sous son vrai nom et a mis des gros coups de pieds. Pour l’occasion, il était accompagné du combattant Yanek Czura (au fond, à droite). / Crédits : DR

Yanek Vincent Czura, colosse suisse de 120kg, fait lui aussi partie des rares francophones à avoir déjà mis les pieds au KOTS. Possédant une salle de fitness à Gland, dans le canton de Vaud, l’homme n’est pas tout à fait un paisible entrepreneur occupé par ses seuls bilans comptables de sa PME. Il affectionne aussi les bagarres en forêt contre d’autres hooligans. Des affrontements violents organisés par le Swastiklan Wallis (pour « Svastika », la croix gammée), groupe auquel Yanek appartient et composé essentiellement de néonazis helvètes. Une enquête du Nouvelliste, reprenant notamment des informations du site antifasciste suisse Renversé, avait montré que des Français, dont le chef des Zouaves Paris Marc de Cacqueray-Valménier, participent à des fights avec ces hools d’extrême droite.

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Les joyeux drilles du Swastiklan Wallis, groupe de néonazis helvètes qui accueillent parfois des Français, comme Marc de Cacqueray-Valménier. / Crédits : DR

S’il était identifié comme « streetfighter » sur certains visuels, c’est bien pour défendre les couleurs du Swatisklan Wallis que Yanek le bodybuilder suisse s’est rendu en Suède pour affronter un Polonais au KOTS. Lors de l’événement, des photos publiées sur les réseaux sociaux confirment d’ailleurs qu’il entretient une certaine proximité avec les Français Tomasz Szkatulski et Valentin Vauthiers.

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« C’est l’heure de la bagarre » / « J’ai perdu la bagarre ». / Crédits : DR

Des participations européennes

D’autres « événements sportifs » organisés par des membres de l’extrême droite européenne drainent des combattants proches de la mouvance néonazie. En Allemagne, c’est le cas du Kampf der Nibelungen, du nom que portent les nains dans la mythologie germanique. Comme le KOTS, la première édition de ce tournoi d’arts martiaux s’est déroulée en 2013, mais la ressemblance s’arrête là : aucune trace, par exemple, de groupes de gauche radicale participant à l’événement. L’édition 2018, qui a eu lieu à Ostritz en Saxe sur un terrain mis à disposition par un ancien membre du parti d’extrême droite allemand NPD, a réuni plus de 800 participants venus de toute l’Europe, dont de France. En grande majorité des crânes rasés bardés de tatouages de runes nordiques et autres symboles chers à la mouvance néonazie. « En tout temps, ce sont les combattants qui ont défendu leur clan, leur tribu, leur patrie », vante l’organisation.

Ce dernier rassemblement était notamment sponsorisé par la marque de vêtements White Rex, créé en 2008 par le néonazi russe Denis Nikitin, cheville ouvrière de nombreux tournois de MMA organisés par des hooligans d’extrême droite en Europe et dont Gamin aurait donc repris le flambeau. Dans une interview donnée au Guardian en 2018, Nikitin avait admis avoir régulièrement mené des agressions violentes contre des minorités ou des immigrés avec ses camarades hooligans.

En Grèce se tient aussi ce genre de show. Le ProPatria Fest se décrit comme un tournoi de MMA « paneuropéen ». Il réunit les combattants d’extrême droite depuis 2014. Le Français Tomasz Szkatulski y avait pris part en 2016. On trouve des événements similaires en Italie avec le Tana delle Tigri à Rome organisé par les néo-fascistes de Casapound ou dans les Balkans et en Europe de l’Est.

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Le ProPatria Fest (en haut) qui se tient en Grèce réunit les combattants d’extrême droite depuis 2014. Le Français Tomasz Szkatulski y avait pris part en 2016. / Crédits : DR
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Le Kampf der Nibelungen (KDN) est un tournoi qui rassemble les néonazis et suprémacistes blancs de toute l’Europe, dont la France. / Crédits : DR

Octogone dans l’Hexagone

En France, ce genre de compétition est particulièrement difficile à organiser compte tenu de la législation particulière sur les combats de MMA même si la discipline est largement pratiquée au niveau amateur. Mais surtout, les associations antiracistes et les autorités font pression sur les élus qui accepteraient d’accueillir ce genre d’événement sur le territoire de leur commune, obligeant les organisateurs à se réfugier à l’étranger ou à camoufler la vraie nature de leurs petites sauteries pour tenter de brouiller les pistes, comme l’a raconté Rue89 Lyon.

Si le contexte sanitaire actuel n’est pas propice à l’organisation de tournois de MMA entre blancs ou de concerts de groupes néonazis (les deux vont souvent de pair), de tels événements font régulièrement la Une de la presse locale et parfois nationale. C’était notamment le cas lors des éditions 2014 et 2015 du « Day of Glory », organisées par l’inévitable Tomasz Szkatulski, alors affilié à l’organisation de skinheads néonazis « Blood and Honour ». Les deux événements avaient respectivement eu lieu à Pollionnay, une petite commune à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, puis à Talencieux, paisible village ardéchois d’un millier d’âmes. Les deux fois, l’événement a réuni entre 150 et 200 crânes rasés. Les salles municipales des deux communes ont été réservées par des jeunes du coin sous le prétexte de fêter un anniversaire ou de passer une soirée privée. Mis devant le fait accompli le jour même, les élus et les forces de l’ordre locales ont été obligés de laisser l’événement se dérouler. Dans les deux cas, des arrêtés municipaux ont été pris par les maires des communes pour marquer leur désapprobation à défaut de pouvoir les faire annuler.

En 2017, c’est le village de Saint-Hélène-sur-Isère en Savoie qui était le théâtre d’un tournoi de MMA organisé par l’extrême droite radicale. Là encore, le maire de la ville avait découvert seulement quelques heures avant le début des « festivités » la vraie nature de l’événement.

Les nostalgiques du Troisième Reich ne se contentent pas d’organiser ponctuellement des combats clandestins. Ils montent des salles de boxe ou d’entraînement au combat. Ainsi les identitaires à Lyon ont ouvert L’Agogé – où le tournoi accueille des combattants nationalistes-révolutionnaires ou néonazis –, à Paris La Baffe lutécienne et à Nice le 15.43. Des salles qui ont survécues à la dissolution récente de Génération Identitaire. Les nationaux-catholiques angevins de l’Alvarium, proches des héritiers du GUD autant que de GI, tentent de réunir des fonds pour ouvrir leur salle depuis plusieurs mois maintenant.

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De gauche à droite : l’Agogé, la Baffe lutécienne et le 15.43. / Crédits : DR

D’autres se sont repliés vers le hooliganisme pur. Ainsi certains membres des Zouaves Paris participent à de nombreux fights avec leurs copains des MesOs Reims. Mais ils ont aussi repris récemment le flambeau du KOP of Boulogne en combattant sous l’étiquette « Jeunesse Boulogne (PSG U23) ».

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Certains membres des Zouaves participent à des fights avec d’autres hools, comme les Mesos. Ils ont aussi repris récemment le flambeau du KOP of Boulogne en combattant sous l’étiquette « Jeunesse Boulogne ». / Crédits : DR

D’autres enfin semblent, selon nos informations, tentés de reproduire le modèle du KOTS à leur échelle. À l’image de jeunes nationalistes de la région de Rennes qui sont à l’initiative – encore en gestation – du « Roazhon Fighting Contest », présenté comme une « organisation de combats non-officiels et pour le plaisir de la pratique de la boxe anglaise, du Muay Thaï et du MMA ». Pas ou peu d’infos supplémentaires, les organisateurs ayant opposé une fin de non-recevoir à nos questions.

Nous avons toutefois réussi à identifier au moins un jeune homme qui se cache derrière ce compte. Fréquentant le stade du Roazhon Park, il est militant de la remuante section locale du groupuscule royaliste Action française et s’entraîne déjà régulièrement aux sports de combat en groupe dans des parkings souterrains ou sur des terrains publics. Sa bande, très active, a participé il y a quelques semaines au service d’ordre plus ou moins officiel d’une manif anti-PMA de Marchons enfants à Rennes. Fin février, certains sont montés à Paris pour participer à la manif organisée par Génération identitaire pour protester contre la dissolution du groupe et qui a été émaillée d’incidents violents. L’un d’eux a même diffusé une photo de son petit groupe accompagnée de commentaires racistes. Un cliché qui a été repris sur le compte Telegram « Ouest Casual », grosse chaîne des hooligans proches des héritiers du GUD et du Bastion social (Zouaves Paris en tête). En légende du cliché : « 20/02/2021 Nationalists in Paris ».

 

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La bande des natios rennais à Paris pour la manif de Génération identitaire. La notion de « trois doigts » fait référence au « salut de Kühnen » – une variante à trois doigts du salut nazi. Et le « 3Rei » fait référence au Troisième Reich. / Crédits : DR

Contacté, Tomasz Szkatulski a refusé de répondre à nos questions.


https://youtu.be/8mhA6MYoZH4?si=Pe5-6g86fb19G-n8

https://youtu.be/pjwbXfuUcrY?si=3vvDOUwZaNskmung

KOTS 117

KOTS 99

KOTS 83


KOTS 10 décembre 2022

https://youtu.be/-cmUZfx9yws?si=3oXno6LJrdb4qbGX


2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.