Sur celle-ci, on peut voir que la personne qui porte le drapeau du GUD sur ses épaules (la forme blanche au centre) effectue elle aussi des saluts hitlériens lors du passage du groupe français "Baise Ma Hache". (vidéo originale : https://t.co/0X0IvV6Bl7) pic.twitter.com/AEU10Fodp2
— Sébastien Bourdon (@seb_bourdon) May 2, 2020
Category: Savoie
[Savoie] Dissolution du Bastion Social … et réactivation d’EdelweiSS
Publié le 06 Mai 2019 (Mis à jour le :10-05-2019)
Sans surprise et avant même l’annonce officiel de dissolution du bastion social par le gouvernement, le groupuscule EdelweiSS Pays de Savoie à refait sont apparition. EdelweiSS, c’est le groupe dont était issue le Bastion Social de chambéry. C’est donc strictement les mêmes nazillons, les mêmes pratiques violentes, le même fascisme, la même idéologie de discrimination.
Voir notre article sur la fermeture du local fasciste => https://ras73.lautre.net/?page=Article&idArt=50
EdelweiSS, des nazis ?
EdelweiSS est une organisation fasciste existant sur Chambéry et ses alentours. Ils sont issus des Jeunesses Nationaliste (dissoute suite au meurtre de Clément Méric). Ils ont récemment mis en veille cette organisation pour rejoindre le mouvement fasciste Bastion Social.
Ils ont une stratégie d’implantation sociale et mettent en avant sur les réseaux sociaux quelques travaux chez des particuliers. Au premier abord, ils se présentent comme une « association culturel et sportive non conforme ». Mais leur verni social n’est pas très épais et leur nature fasciste apparaît rapidement. Leur tag sont sans équivoque, les deux « S » de EdelweiSS empreinte leur style au SS nazi, les croix celtiques, leur slogan « Social National Radical » est une référence au national-socialisme. |
Conférence « Hilter, le plus grand bâtisseur social » organisé par les membres d’EdelweiSS |
Saccage du graf’ « Use the bombs just for paint » par EdelweiSS
Pas besoin de creuser beaucoup pour trouver des photos de salut fasciste de leur militants |
Le groupe EdelweiSS est connu pour ses agressions à chambéry. En 2014 à l’encontre de l’UNEF et de la Fac de Jacob Belcombette, sur des personnes rentrant chez eux après l’édition 2015 du Concert sans frontières, la récente attaque du concert de rentrée de la fédération anarchiste en octobre 2017 [4], ou encore pas diverses aggressions et coup de pressions à l’encontre de lycéens ou de saisonniers. (liste non exhaustive)
Initialement publié par là => http://fermonsledelweiss.ras73.lautre.net/edelweiss-des-nazis/
RAS
Call of Terror 3
Dans la région lyonnaise, un énième concert de black metal néonazi
C’est devenu une habitude. Pour la troisième année consécutive (lire ici et là), un concert de black metal néonazi est organisé ce samedi 9 février dans la région lyonnaise.
Toujours la même musique. En février, les néonazis locaux organisent leur festival de musique, en l’occurrence du National Socialist Black Metal (NSBM).
Ce « Call of terror fest III », aura lieu ce samedi 9 février. Comme chaque année, on attend plus de 400 personnes en provenance des quatre coins de la France.
Où vont-ils se donner rendez-vous ? Sur la page Facebook de l’événement, les organisateurs restent toujours aussi flous et parlent d’un concert dans la « région lyonnaise ». Comme d’habitude, ils indiqueront au dernier moment aux participants l’endroit exact où il leur faudra se rendre.
À qui le tour de se faire « gruger » par les organisateurs néonazis ?
Les forces de l’ordre disent ne connaître, elles aussi, qu’au dernier moment le lieu précis de ce type de rassemblement. Ce qui s’était déjà produit pour les tournois de free-fight ou les précédents concerts organisés par la mouvance Blood and Honour, qui est toujours à la manœuvre.
Pour la première édition de « Call of terror », les organisateurs avaient jeté leur dévolu sur la salle des fêtes de la commune de Saint-Genix-sur-Guiers, à 80 km de Lyon, à limite de l’Isère et de la Savoie.
Le maire de la commune reconnaissait dans les colonnes du Dauphiné s’être fait « gruger » puisque la soirée avait été réservée « pour une réunion de motards ».
La deuxième édition s’était déroulée à Bregnier-Cordon, dans l’Ain, à 8 km du lieu du premier concert.
« On aurait tort de les considérer comme de simples admirateurs d’Hitler »
À la suite à la première édition de « Call of terror », nous avions publié le récit d’un participant, un amateur non pas de « NSBM » mais de metal.
Comme d’autres témoins, il décrivait les participants à la première édition de « Call of terror » comme un public de « métalleux » lambda mais qui passait leur temps à faire des saluts nazis. De son expérience de 20 ans de concerts, il tirait cette conclusion :
« Le mouvement NSBM en plein essor est à la mode [dans le milieu black metal, ndlr], radicalement décomplexé et sans retenu. Et ça va pas en s’arrangeant. Avec l’apologie du nazisme, de la violence et de l’intolérance la plus primaire pour certains et beaucoup d’effet de groupe. »
Un autre fan de black metal et auteur d’une lettre d’info confidentielle « Observatoire NSBM » alerte sur le sujet, également sous couvert d’anonymat :
« On aurait tort de les considérer comme de simples admirateurs d’Hitler. Ce sont des néonazis à tendance Folkish. Leur musique est une façon de faire de la métapolitique, de la politique par la pratique culturelle. Et dans le black metal, ils prennent de plus en plus de place. »
La tendance « Folkish » mêle musique metal et mouvement völkisch, courant intellectuel issu de l’Allemagne de la fin du XIXème siècle qui mêlait spiritualité païenne, mythologie germanique et antisémitisme. Les thèmes développés dans leurs textes ne sont pas directement politiques mais portent sur l’histoire, la nature ou les mythes.
Références au nazisme et proximité avec le Bastion social
Au vu de la programmation, le « Call of terror fest III » va se dérouler de la même manière que les deux premières éditions.
Cinq groupes vont se succéder. Parmi ces groupes, on retrouve deux habitués de ce festival néonazi : les Finlandais de Goatmoon, présents déjà en 2017, tout comme les Français de Baise ma hache.
Voici quelques éléments sur trois de ces groupes qui se produiront samedi :
- Le groupe allemand « Stalhfront » a participé à Night of honour chez Serge Ayoub, le « parrain des skins français », à Berzy-le-Sec. Il était également présent à Asgardrei en décembre dernier à Kiev, un rassemblement NSBM international produit par les paramilitaires du Secteur Droit et du Régiment Azov, du mouvement ultra-nationaliste à la fois organisation paramilitaire et parti politique.
- « Baise Ma Hache » fait explicitement référence au nazisme ainsi qu’à l’extrême droite française.
A l’occasion d’un concert à Saint-Etienne en 2015, des antifascistes stéphanois avait diffusé un dossier sur ce groupe. Le concert avait été annulé par les organisateurs. Outre un logo qui utilise les symboles des jeunesses hitlériennes (la hache et l’os), « Baise Ma Hache » reprend intégralement un poème de Robert Brasillach dans une de ses chansons, et rend hommage à Dominique Venner, une autre figure de l’extrême droite radicale. Le lendemain du concert de 2017, une rencontre avait eu lieu dans le local du groupuscule d’extrême droite GUD (devenu Bastion social) à Lyon. Baise Ma Hache a récemment intégré Rose Hreidmarr, une figure du black metal français.
- Question logo, « Vermine » n’est pas mal non plus, avec une croix celtique dans le nom. « Vermine » aime poser armé sur les réseaux sociaux. Il sera sur scène avec un dénommé Famine. Son groupe, Peste noire, a été associée à une démo intitulée « Aryan Supremacy ». Proche du GUD/Bastion social, il a participé à l’inauguration de l’antenne du Bastion social à Clermont-Ferrand avec « Vermine », justement. Il faisait également partie de la rencontre qui avait lieu le lendemain de la première édition du « Call of terror » dans le local du GUD à Lyon, en 2017.
Quel dispositif d’ordre public ?
Cette proximité entre le Bastion social et les néonazis du black metal fait craindre la venue de membres de l’extrême droite radicale lors de l’Acte XIII des « gilets jaunes » à Lyon qui aura lieu, comme chaque semaine, le samedi après-midi, à quelques heures du concert. Et comme chaque week-end, les militants lyonnais du Bastion social appellent à manifester.
Dans une lettre envoyée par mail ce vendredi matin à plusieurs centaines de maires de la région de Lyon et au préfet de région, l’association Agir pour l’égalité « alerte » sur la tenue de ce concert :
« Nous encourageons les maires à prendre, autant que possible, les précautions nécessaires afin d’éviter la tenue de cet évènement sur leur commune, en vérifiant les réservations prévues pour ce week-end dans les salles communales. Nous encourageons également vivement Monsieur le préfet de Région à alerter les maires des environs à être tout particulièrement vigilants sur les rassemblements organisés sur leurs villages durant ce week-end ».
Contactée par Rue89Lyon, la préfecture de Région assure, par la voix de son porte-parole, « suivre cela de près » mais sans savoir où le concert se déroulera :
« Ils jouent sur les limites des départements. Si cela se déroule sur la voie publique, nous prendrons toutes les mesures qui s’imposent. Et si on constate des éléments d’ordre xénophobe ou antisémite, le préfet fera également preuve d’une grande fermeté ».
Dans un communiqué délivré ce vendredi à 17h30, la préfecture annonce « un dispositif de sécurité adapté » au vu de « groupuscules radicaux qui pourraient participer à la manifestation lyonnaise » : davantage de forces mobiles et de contrôles d’identité ainsi qu’un arrêté interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique et l’utilisation de feux d’artifice et pétards. « Des mesures d’enlèvement et de déplacement du mobilier urbain seront prises », indique également le communiqué.
[Savoie] Les nazis d’EdelweiSS et le bar O’Pogues
Publié le 11 Novembre 2017
S’ils cherchent désormais à se donner une bonne image en communiquant sur la « solidarité entre bons français », les fascistes et notamment l’organisation nazi savoyarde dEdelweiss continuent de tenter d’occuper le terrain et d’utiliser les intimidations physiques pour tenter de s’imposer dans la rue. Informons nous, organisons nous et barrons leur la route partout où ils sont !
NOTE IMPORTANTE au 15/11/2017 : La patronne du bar le O'Pogues nous a contacté pour nous notifier le changement de gérance depuis mi-septembre. Elle nous a assuré de sa bonne volonté de refuser l'utilisation de ce lieu par les fascistes. Décision que nous ne pouvons que saluer !
EDELWEISS
EdelweiSS est une organisation fasciste existant sur Chambéry et ses alentours. Ils sont issus des Jeunesses Nationaliste (dissoute suite au meurtre de Clément Méric).
Ils ont une stratégie dimplantation sociale et mettent en avant sur les réseaux sociaux quelques travaux chez des particuliers. Au premier abord, ils se présentent comme une « association culturel et sportive non conforme ». En cela, ils séloignent des positions idéologiques du PNF (Parti Nationaliste Français, organisation remplaçante des Jeunesse Nationaliste de laquelle ils sont issus, et d ‘Oeuvre française) pour se rapprocher des positions de Casapound (Italie) et de l’ancien MAS (Mouvement dAction Sociale [1]) dont ils reprennent le slogan « Social-National-Radical »
Leur verni social nest pas très épais et leur nature fasciste apparaît rapidement. Leur tag sont sans équivoque, les deux « S » de EdelweiSS empreinte leur style au SS nazi, les croix celtiques, leur slogan est une référence au national-socialisme.
Saccage du graf « Use the bombs just for paint » par EdelweiSS
Pas besoin de creuser beaucoup pour trouver des photos de salut fasciste de leur militants
EdelweiSS compte environ une dizaine de membre. Ils ont des liens important avec Autours du Lac (organisation fasciste de Haute-Savoie) avec qui ils organisent depuis 2 ans un tournoi de foot à Chambéry [2] rassemblant des nationalistes de toute la région (Lyon, Haute-Savoie, Savoie, Suisse, etc ). On a pu voir à plusieurs reprises les fascistes dEdelweiSS au côté de personnage comme Alexandre Gabriac (membre de lorganisation National-Catholique Civitas), comme à Annecy jouant la provoque au côté de militant-es FN.
Egalement, EdelweiSS a récemment participé, avec le GUD Lyon, à l’ouverture et au soutien du Bastion « Social », squat raciste et réservé au blanc.
Le groupe EdelweiSS est aussi connu pour ses agressions. En 2014 à l’encontre de l’UNEF sur la Fac de Jacob Belcombette [3], sur des personnes rentrant chez eux après l’édition 2015 du Concert sans frontières ou encore par la récente attaque du concert de rentrée de la fédération anarchiste [4] (liste non exhaustive)
LE O’POGUES
NOTE IMPORTANTE au 15/11/2017: La patronne du bar le O'Pogues nous a contacté pour nous notifier le changement de gérance depuis mi-septembre. Elle nous a assuré de sa bonne volonté de refuser l'utilisation de ce lieu par les fascistes. Décision que nous ne pouvons que saluer !
Ce bar, ambiance pub irlandais plutôt sympathique au premier abord, public plutôt étudiant, jeune et festif, larrière-boutique est tout autre. Ce bar est un repère de l’extrême droite qui s’y est installée en toute tranquillité.
Outre le fait que les militants fascistes y passent leur soirée et pour certain y assure la sécurité lors de concert, le OPogues est un lieu qui est toujours ouvert pour les petites sauteries officielles ainsi que pour les réunions du groupuscule EdelweiSS Pays de Savoie : le OPogues sert de plus en plus de local pour les fascistes. Quelques exemples :
- [En haut à gauche] – En 2015, suite au tournoi de foot regroupant des néo-nazis de toute la région, on voit quils sont à laise, les drapeaux sortis, le bar privatisé pour eux seuls.
- [En haut, à droite] – photo publiée en mars 2017, edelweiss en réunion, toujours dans le même bar, ou encore [En bas à gauche] en juin 2017.
- [En bas, à droite] en aout 2017, réunion encore et toujours au OPogues (terrasse)
S’ils cherchent désormais à se donner une bonne image et communiquant sur la « solidarité entre bons français », les fascistes dEdelweiSS continuent de tenter d’occuper le terrain et d’utiliser les intimidations physiques pour tenter de s’imposer dans la rue. Comme ils l’ont prouvé, quand ils parviennent à contrôler certains quartiers comme à Lyon [5], c’est pour imposer la terreur sur tout ce qui est différent d’eux : personnes supposées « immigrées » (primo-arrivants ou descendants de migrants, personnes racisé-es,…), supposées « déviantes » (homosexuels, « drogués », styles de vie alternatifs, ) ou ennemis politiques (« gauchistes », défenseurs des droits de l’homme, ).
Informons nous, organisons nous et barrons leur la route partout où ils sont !
[1] http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2016/06/22/clap-de-fin-pour-les-nationalistes-revolutionnaires-du-mas/
[2] https://fa73.lautre.net/?page=Article&idArt=161
[3] http://www.rue89lyon.fr/2014/09/19/fac-chambery-cible-extreme-droite-radicale/d
[4] https://fa73.lautre.net/?page=Article&idArt=271
[5] http://www.rue89lyon.fr/2015/06/19/le-vieux-lyon-il-quartier-reserve-lextreme-droite-radicale/
Réseau Antifasciste Savoie
[Savoie] Edelweiss, ces néonazis qui font dans le “social”
https://www.lepoint.fr/societe/edelweiss-ces-neonazis-qui-font-dans-le-social-16-06-2017-2135864_23.php
Edelweiss-Pays de Savoie, groupement identitaire basé à Chambéry, utilise la cause sociale pour recruter de nouveaux membres. Enquête.
Ce n’est un mystère pour personne. En France et en Europe, les groupuscules d’extrême droite prolifèrent. Si on connaît leur existence, on en sait peu sur leur mode de fonctionnement. Comment recrutent-ils leurs membres ? Quelles sont les actions menées ? Quel processus de filtrage à l’entrée ? Quels liens entre les différentes organisations ? Le Point.fr a enquêté sur un groupuscule identitaire local : Edelweiss-Pays de Savoie.
Le mouvement naît de l’interdiction du mouvement d’Alexandre Gabriac en 2013, après la mort de Clément Méric. Après un bref passage par le Front national en 2011, Gabriac avait fondé Les Jeunesses nationalistes, avec le soutien du mouvement radical l’Œuvre française, lui aussi dissous au même moment. Partout en France, des militants se mobilisent pour prendre le relais. En Savoie, une poignée de nostalgiques des Jeunesses nationalistes fonde une nouvelle organisation, Edelweiss-Pays de Savoie, suivie deux ans plus tard par la création d’une section en Alsace. Son slogan ? « Social, national, radical ».
Ses fondateurs l’appellent « association », mais, d’après la préfecture de Savoie, aucune association loi 1901 n’est enregistrée sous ce nom. Les statuts d’Edelweiss-Pays de Savoie ne sont pas déposés. Mais ses objectifs, eux, sont bien expliqués sur la page Facebook, seul moyen d’accès à Edelweiss. « Notre combat n’est pas religieux, mais racial », écrivent les fondateurs sur la page. Leur but : défendre leur « culture » et leurs « valeurs qui ont fait la grandeur » de leur « civilisation ». Comprendre que cette civilisation est menacée de « destruction » par « un ennemi » : « l’islamisation et le métissage ». Le groupuscule prône la suprématie de la race blanche européenne et fait l’apologie de l’idéologie néonazie.
La fleur préférée d’Adolf Hitler
Mais Edelweiss préfère communiquer d’abord sur son aspect social. À la manière du Mouvement d’action sociale (MAS), dissous en juin 2016, les militants ont choisi de miser sur la détresse de certaines catégories de la population pour mieux diffuser leurs idées identitaires. Edelweiss propose son aide à des personnes en difficulté (d’origine française) pour réaliser à leur place différents travaux (isoler leurs maisons, rebâtir des charpentes, restaurer leurs logements). Des campagnes de tractage sont organisées sur Chambéry et ses alentours pour proposer une « entraide locale » : « En échange d’une adhésion symbolique à notre association, nous mettons à votre disposition une force de travail bénévole, sérieuse et engagée. » De l’aide, oui, mais, en échange, il faut adhérer et partager les idées de l’« association ». Une façade de Robin des bois des temps modernes, qui cache une réalité bien moins reluisante.
La première fois qu’Edelweiss a fait parler d’elle, c’était en septembre 2014. L’université de Chambéry a été prise pour cible, et ses murs ont été tagués de croix celtiques, de slogans « Social, national, radical », « Anti-antifa », « Chiens du système » et d’edelweiss. En effet, le symbole du groupe n’a pas été choisi par hasard. De nombreux écrits propagandistes datant de la Seconde Guerre mondiale soutiennent que l’edelweiss était la fleur préférée d’Adolf Hitler. En 1935, une unité de la Wehrmacht utilise d’ailleurs la fleur pour décorer ses uniformes…
Laurent Ripart, coordinateur du site de l’université à l’époque, se souvient. « C’est principalement les locaux de l’Unef qui avaient été visés, car il y avait déjà eu des incidents avec des groupes radicalisés par le passé. Je me rappelle que ces personnes étaient toutes très jeunes », nous raconte-t-il par téléphone. À Edelweiss, la plupart des membres ont entre 20 et 30 ans.
Qui sont les fondateurs d’Edelweiss ? De l’extérieur, il est difficile de savoir qui se cache derrière l’organisation. La page Facebook est très opaque, les membres communiquent avec des pseudos, les visages sont floutés. En fait, Edelweiss compte trois fondateurs. Parmi eux, Ladislas S. et Mathias J. Question propagande, les profils des membres les plus actifs du groupe, quant à eux, sont inquiétants. Négationnisme, hommage à Adolf Hitler et au IIIe Reich, plaisanteries racistes, xénophobes, islamophobes et antisémites…, on trouve de tout, mais surtout des personnes ultra-radicalisées. Quelques exemples :
Le groupuscule appartient à la nébuleuse identitaire et entretient des liens avec d’autres mouvements locaux et nationaux, le GUD, Autour du lac (encore un groupe d’ultras savoyards, basé à Annecy), Génération identitaire… Sur les réseaux sociaux, les militants se suivent et se « likent ». Ils participent surtout à des actions communes, comme des manifestations, réunions, événements sportifs. Récemment, c’est à Lyon que le groupe épaulé par le GUD a investi un immeuble propriété de la ville de Lyon. Rebaptisé « Bastion social », le lieu devait accueillir des sans-abri « français uniquement, ou des Européens de langue et de culture françaises », expliquait alors Steven Bissuel, responsable du GUD Lyon. L’immeuble a finalement été évacué par la police mardi 13 juin.
Edelweiss met aussi en avant la nécessité de pratiquer une activité physique régulière, d’entretenir son corps, dans un esprit de tradition et de camaraderies, rappelant la thématique du culte du corps présente dans l’idéologie nazie. Régulièrement, des activités sportives sont organisées : randonnées, entraînements de boxe, compétitions de MMA (illégales en France). Utile en cas de rencontre avec les « antifas », et indispensable pour « combattre et se défendre ». En effet, le combat idéologique d’Edelweiss a vocation à devenir un combat au sens propre.
Propagande et recrutement
Le mouvement insiste aussi sur la nécessité de « se cultiver ». Pour cette raison sont mis à disposition dans la bibliothèque de l’organisation et dans « toutes les bonnes librairies » (comprendre les librairies plébiscitées par l’extrême droite) des ouvrages d’auteurs controversés comme l’ancien journaliste Jean Mabire, qui a beaucoup écrit sur les SS, « ces hoplites du Führer » qui ont vécu « une prodigieuse épopée guerrière », ou encore Dominique Venner. Voici comment ce dernier apparaît sur le site Fdesouche :
Tout à leur effort d’éducation, les fondateurs encouragent leurs membres à ne s’informer que par des médias alternatifs (Méridien zéro, TV liberté) et à participer à l’effort militant en « investissant 100 euros par an pour (leurs) convictions ». Effort militant qui inclut aussi des actions de terrain, comme des manifestations anti-migrants, des campagnes de tractage et de collage pour recruter des adeptes. Des conférences sont régulièrement organisées, souvent en partenariat avec Autour du lac. Quelques exemples de thèmes ? « Réinformation contre les médias subventionnés : une bataille à gagner », ou « L’expérience communautaire ». Edelweiss-Alsace publie de la propagande nationaliste relayant de fausses informations, notamment concernant les migrants, ou des propos islamophobes.
Sur la page Facebook, des anonymes, mais pas que. Des clients fidèles de l’extrême droite apparaissent, comme Vincent Vauclin, créateur de la Dissidence française, un groupuscule fasciste, ou Alexandre Gabriac (qui suit le compte Twitter d’Edelweiss-Alsace). Mais aussi des personnalités politiques plus officielles, membres du Front national. Ainsi David Berton, originaire de la région, ancien adjoint à la direction nationale du FNJ. Il a dirigé la campagne de Sophie Robert (FN), battue lors des législatives dans la Loire, et est responsable communication de Marie Dauchy, candidate FN, elle aussi éliminée, en Savoie. Berton « like » la plupart des posts de la page identitaire. Julien Copineau, secrétaire adjoint à la 4e circonscription FN de l’Essonne, aime également la page. Autant de coups de canif au régime dédiabolisant que s’est prescrit le parti.
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N’est pas membre qui veut. Les fondateurs se montrent très méfiants sur le processus de recrutement. Mathias J. se charge de la communication et rencontre les personnes souhaitant adhérer à ce « club » très fermé. Pour adhérer à l’organisation ou participer à un de ses événements, il faut d’abord prendre contact sur la page Facebook. Ce que nous avons fait, « Une journée militante », sans plus de précision, étant justement prévue samedi 10 juin. Le lieu est tenu secret jusqu’au dernier moment, et l’entrée conditionnée par un entretien préalable avec les fondateurs d’Edelweiss. La prise de contact donne lieu à une discussion en privé, très cordiale. « Je préfère vous rencontrer avant, si cela ne vous ennuie pas, étant donné que vous viendrez par rapport à notre prise de contact », écrit Mathias J.. Une rencontre est ensuite arrangée. Sur Chambéry, Aix-les-Bains ou ses alentours, dans un endroit public. Un numéro de téléphone est demandé au postulant.
Des événements néonazis organisés impunément
D’après les informations du Point.fr, l’événement, baptisé « Pride France » s’est bien tenu à Sainte-Hélène-sur-Isère (petite commune proche d’Albertville), organisé principalement par Pride France, une marque de vêtements « fabriqués par et pour les Blancs », créée par Tomasz Szkatulski, un identitaire originaire de Lille condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence. Au programme de cette « journée militante » : des combats de MMA (illégaux), une conférence portant sur « le nationalisme, le militantisme russe et sa répression » donnée par White Rex et PPDM. Encore deux bons clients de l’extrême droite radicale, russes tous les deux. White Rex est un groupe de MMA nationaliste, qui vend, lui aussi, des vêtements célébrant la violence et la virilité dans le sport. Et PPDM est une organisation qui promeut le bodybuilding et l’haltérophilie, et dont la proximité avec la scène néonazie est connue.
La journée de réjouissances s’est terminée par un concert de deux groupes espagnols et un groupe italien sur le thème « Rock against communism ».
« La salle polyvalente a été louée sous prétexte d’un anniversaire en famille, nous explique Daniel Tavel, maire de Saint-Hélène-sur-Isère. Tout s’est bien déroulé, il n’y a eu aucun problème administratif. » Ce n’est que le jour de l’événement, aux alentours de 13 heures, que le maire est alerté par la gendarmerie et le sous-préfet : l’événement serait en fait une réunion néonazie, impliquant des combats illégaux. Daniel Tavel se rend sur place, constate qu’un ring a été mis en place. « Les règles avaient été brisées, j’ai pris un arrêté d’expulsion immédiate, que j’ai remis à l’organisateur. Il s’est engagé à ce qu’il n’y ait aucun dégât et à ce que la salle soit rendue dans les temps. C’est ce qui s’est passé. Le lendemain matin, quand je suis passé à 7 heures, ils étaient partis et la salle était propre. »
Le mode opératoire est toujours le même. Une salle des fêtes est louée sous un quelconque prétexte par un membre d’un groupuscule et sert de lieu de réunion pour ces rassemblements néonazis. Le 28 janvier dernier, il s’est produit la même chose à Saint-Genix-sur-Guiers et, là encore, le maire est tombé des nues, expliquant s’être « fait piéger ». Ces rassemblements sont réguliers et peuvent, la plupart du temps, se dérouler en toute impunité.
2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”
Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.
RAC n’ MMA Pride France – 10 juin 2017
https://renverse.co/infos-locales/Geneve-Pas-de-neo-nazis-a-Geneve-ni-ailleurs-1126
Pas de néo-nazis à Genève ni ailleurs !
« Pride France » est un label et une marque de MMA (mixed martial arts) de néo-nazis français. Ils ont prévu d’organiser un événement et des concerts le 10 juin 2017 dans la région genevoise.
1er juin 2017
Ce « rendez-vous » risque d’attirer tous les néo-nazis de la région voire même certains d’autres pays. Les invités de cet événement sont des néo-nazis russes et des groupes de musique néo-fascistes italiens et espagnols.
Pride France ?
Le principal organisateur de cet événement et membre fondateur de Pride France s’appelle Tomasz Szkatulski alias « gamin ». Skinhead néo-nazi français originaire de Lille, connu pour de multiples aggressions,notament pour avoir tabassé avec ses propres béquilles un SDF handicapé d’origine nord-africaine en 2008. Lui-même et d’autres néo-nazis lillois (membres de Troisième Voie, organisation interdite par le gouvernement français de l’époque suite à la mort de Clément Méric) sont également connus pour avoir attaqué un bar associatif et un bar gay à Lille. Un des aggresseurs du bar gay est actuellement mis en examen pour le meutre d’Hervé Rybarczyk, guitariste du groupe de rock lillois Ashtones, mort noyé dans la Deûle en 2011.
Reconnaisable à ses tatouages, « Whiter Power » (pouvoir aux blancs) sur le cou, un garçon des jeunesses hitlériennes avec la rhune « Sieg » (insigne des SS) sur l’épaule droite et « Losc Army » (firm d’hooligans lillois d’extrême-droite) sur les doigts, Tomasz Szkatulski ne cache pas ses convictions.
Tomasz Szkatulski était proche de Blood & Honour Hexagone, section française de l’organisation néo-nazie internationale du même nom, qui est d’ailleurs est interdite en Allemagne ainsi qu’ en Angleterre pour des actes de terrorisme.
« Fabriqué par des blancs, pour des blancs »
Pride France organise et participe à des tournois de MMA néo-nazis en France et en europe de l’est. Ils vendent également du matériel sportif avec des insignes nazies. Le matériel est certifié « fabriqué par des blancs, pour des blancs » et se vend lors d’événements et/ou sur internet. Lors de sa période lilloise, Tomasz Szkatulski, vendait son matériel au magasin d’extrême droite « Tribann ». Avant d’être une marque, Pride France était essentiellement une boutique en ligne vendant divers produits faisant l’apologie du 3e reich, de la supposée « supériorité » blanche et de la haine raciste.
La Suisse le « petit paradis des néo-nazis » ?
Initialement annoncé dans la région genevoise, les néo-nazis ont changé le lieu de l’événement pour la Haute-Savoie il y a quelques jours. Ce changement de programme n’est peut être qu’une ruse, la Suisse étant une terre d’acceuil pour l’extrême-droite européenne comme l’ont démontré les événements de Unterwasser (SG) le 15 octobre 2016. Initalement prévu au sud de l’Allemagne ce concert géant avait réuni 5’000 néo-nazis venus de toute l’europe sans que la police ou les autorités ne réagissent.
A nous de réagir !
Nous appellons donc à être vigilantEs et mobiliséEs pour le 10 juin et cela des deux côtés de la frontière.
Nous appelons particulièrement les administrateurs/trices de salles de conférences, de sport, communales ou de mairies à être attentif/ves à d’éventuelles réservations pour cette date. Les néo-fascistes ont pour habitude de louer des salles sous de faux prétextes.
Alerte antifa en Haute-Savoie : tournoi de MMA et concert néonazis le 10 juin
https://lahorde.samizdat.net/alerte-antifa-en-haute-savoie-tournoi-de-mma-et-concert-neonazis-le-10-juin
Pour la troisième fois, des néonazis vont organiser, en France le week-end prochain un tournoi clandestin de combat libre et un concert de Rock Against Communism (RAC), probablement en Haute-Savoie, en collaboration avec deux structures russes d’extrême droite. Ce sont des dizaines de crânes rasés admirateurs d’Hitler qui vont ainsi se retrouver, ivres de sang et de violence, pour faire la fête dans un petit village qui n’aura rien demandé…
Si la pratique du Free fight (combat libre) ou du Mixed Martial Arts (MMA) est autorisé en France, les compétitions restent interdites en raison d’une législation qui proscrit les coups portés au sol dans les sports de combat. Tout tournoi de MMA organisé en France est donc par définition clandestin : cette interdiction permet aux néonazis, alors que la majorité des pratiquants et amateurs de MMA n’ont rien à voir avec l’extrême droite, d’utiliser leur savoir-faire en matière d’événements clandestins pour tenter de faire passer un rassemblement de combattants européens néonazis pour une compétition internationale de la discipline sur le territoire français…
On prend (presque) les mêmes et on recommence
C’est en réalité la troisième fois que risque de se produire ce type d’événement. Le 7 juin 2014, à Pollionnay, une petite ville à proximité de Lyon, comme nous l’avions raconté ici, Loïc Delboy, principal animateur du groupe néonazi Blood & Honour Hexagone (B&H), organise la première édition de cette compétition de MMA rassemblant environ 150 personnes. En juin 2015, sous le nom “Day of Glory”, il remet ça cette fois à Talencieux, près d’Annonay, dans le nord de l’Ardèche (alors que l’événement était annoncé publiquement à Lyon), en s’associant à Tomasz “Gamin” Szkatulski, un naziskin de la région lilloise qui s’occupe d’une marque de vêtement en ligne, Pride France, dont le slogan est ” fabriqués par et pour les Blancs “.
Il est lui-même combattant de MMA, et a participé à plusieurs compétitions à l’étranger organisées par différentes organisations d’extrême droite. C’est aussi un individu dangereux, impliqué dans différentes agressions racistes et homophobes, et proche de Yoann Mutte, impliqué dans l’affaire dite “des disparus de la Deûle“.
En mars 2016, la police fait une descente chez les militants de B&H et tombe sur un véritable arsenal (des dizaines d’armes à feu et armes blanches) et des babioles nazies, et les mises en examen tombent pour « association de malfaiteurs, acquisition, détention et cession d’armes en bande organisée et participation à un groupe de combat ». Bien que, alors qu’on est en pleine état d’urgence, tous ressortent libres (sous contrôle judiciaire), le parquet jugeant qu’il n’y avait pas de risque de trouble à l’ordre public (!), il va de soi que l’organisation d’un événement aussi lourd à gérer qu’un tournoi sportif n’est pas à l’ordre du jour cette année-là.
En revanche, tout va bien pour “Gamin”, qui a entre temps déménagé en Haute-Savoie, et qui reprend seul l’organisation du tournoi pour son édition 2017, qui est annoncé “dans la région de Genève”. Enfin, seul, pas tout à fait, puisque l’événement est co-organisé avec “HardCore Wave” qui diffuse sur internet de la musique et des t-shirts.
HardCore Wave a déjà organisé deux concerts en Rhône-Alpes : le premier le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et les italiens SPQR et Mai Morti, puis le second le 13 mai, vers Bourgoin-Jallieu, avec cette fois une affiche 100% italienne : Hate for Breakfast, Bayonet Assault mais surtout Bronson, groupe directement lié à Casapound. HardCore Wave a également soutenu le “Call of Terror”, un festival de National-Socialist Black Metal (NSBM) qui s’est tenu à Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie) le 28 janvier dernier, avec entre autres Peste Noire, dont nous avons déjà parlé ici.
Les Russes à la rescousse
Surtout, il peut toujours compter sur son partenaire russe, White Rex, déjà impliqué dans l’édition 2015. Fondé le 14 août 2008, soit le 14.08.08 [1] par le russe Denis Nikitin, White Rex a organisé son premier tournoi de MMA professionnel à Moscou en 2013 sous le nom ” Birth of a Nation “, et vend en ligne des vêtements pour la pratique du free fight, mais aussi des t-shirts mettant en avant le folklore russe (guerriers slaves, ours), les “grands ancêtres” européens (Vikings, soldats romains, croisés…) et la virilité dans le sport.
La marque s’est rapidement implanté en Europe de l’Est et en Italie, via les groupes de musique et les tournois de MMA organisés et sponsorisés par la marque, dont le logo représente un guerrier devant un soleil noir, un symbole païen qu’on retrouve surtout dans le mysticisme nazi (il orne ainsi le sol du château de Wewelsburg, le quartier général de la SS).
Un esprit malsain dans un corps sain ?
White Rex, afin de tordre le cou à l’image d’alcoolique qui colle aux Russes, refuse que ses événements soient sponsorisés par des marques d’alcool ou de tabac, et l’événement du 10 juin en France est lui-aussi annoncé sans drogue et sans alcool.
Pour convertir les crânes rasés (généralement plutôt amateurs de bières et de cocaïne) les bienfaits du mode de vie “Straight Edge (SxE)” [2], les organisateurs du tournoi ont invité pour une “conférence” la troupe russe “PPDM Straight Edge Father Frost More” qui utilise l’image SxE tout en faisant clairement référence à des mouvements minoritaires comme les Hardliners ou le Hate Edge, des dérives violentes et sectaires du mouvement SxE, où la violence est véhiculée comme une valeur positive pour imposer ses idées, généralement réactionnaires, par la force.
Les PPDM organisent régulièrement en Russie des exhibitions visant à la promotion du body-building et de l’haltérophilie (un sport assez populaire en Russie). Bon, à voir les monstres, on se doute qu’ils ne se nourrissent pas que de Chocapic, mais c’est l’intention qui compte… Quoiqu’il en soit, l’objectif est surtout de faire la promo de la violence physique et d’une virilité exacerbée, et la proximité des PPDM avec la scène néonazie n’est pas un mystère.
En avant la musique !
HardCore Wave a donc remplacé Blood & Honour pour la partie musicale de la journée, et c’est donc logiquement qu’on retrouve sur l’affiche (un peu bas de gamme quand même, relativement aux années précédentes et aux événement HCWE) deux groupes de RAC italiens : Green Arrows et une nouvelle formation composé d’anciens du groupe Ultima Frontiera (qui a arrêté en 2013). Le premier avait déjà joué à un concert organisé par Blood & Honour Hexagone, et quant au second, on ne peut pas encore en dire grand-chose, si ce n’est qu’Ultima Frontiera était ouvertement fasciste. Les Espagnols de Jolly Rogers viennent compléter l’affiche : là encore, aucun doute sur les convictions du groupe, qui a participé à la compilation “European Brotherhood”, ornée d’une belle croix celtique !
Une journée qui s’annonce bien chargée donc, et qui risque d’attirer, dans un des petits villages de Haute-Savoie, une faune venue non seulement de toute la France, mais également d’Allemagne, d’Italie, de Suisse ou d’Autriche… Si la municipalité concernée aura probablement été dupée comme les années passées, le mode opératoire de Pride France est désormais suffisamment bien connu (une réservation pour une “fête privée”, un mariage ou un anniversaire) pour qu’un minimum de méfiance s’impose de la part des autorités locales. Les antifascistes sont d’ors et déjà à pied d’œuvre pour mettre des bâtons dans les roues des organisateurs ; mais il est nécessaire qu’il y ait une prise de conscience plus large du danger que représente la tenue d’un tel événement, car les naziskins ont déjà prouvé, à Lille en 2011 et à Paris en 2013, qu’ils étaient capables du pire. Faudra-t-il un nouveau mort pour qu’enfin les parades néonazies, en Haute-Savoie ou ailleurs, ne soient plus tolérées ?
La Horde
Night of Honour
https://lahorde.samizdat.net/encore-un-concert-neonazi-au-local-des-bikers-dayoub
Encore un concert néonazi au local des bikers d’Ayoub
Comme annoncé par le blog Anti Night of Honour, le concert néonazi de Black Métal « Night of Honour » du 18 février, dont le lieu a été tenu secret jusqu’au dernier moment, s’est bien déroulé au local des Black 7 France, le nouveau nom du club de motards de Serge Ayoub (anciennement Les Praetorians).
Ce local étant une valeur sûre pour l’organisation de concerts d’extrême droite radicale dans le nord de la France, sans risque d’interdiction pour les groupes qui s’y produisent et qui devient une référence pour les concerts d’extrême droite. Le Night of Honour est un rassemblement NSBM (National Socialist Black Metal) où se retrouve toute la scène Black métal néonazie européenne, avec un public qui est venu des quatre coins de l’hexagone et d’Europe. Ainsi après le concert NSBM en limousin au mois d’octobre, le Call of Terror en janvier en Rhône Alpes, c’est en Picardie à Berzy le Sec à coté de Soissons dans l’Aisne que s’est fait le Night of Honour, ces concerts néonazis se font plus régulièrement dans des lieux éloignés des agglomérations.
Malgré ses démêlés avec la justice, Serge Ayoub continue ses activités près de Soissons dans l’Aisne. Dans le local de son club de bikers, les rappeurs Kroc Blanc et Amalek, des rappeurs nationalistes comme ils se définissent (voir l’article des Inrocks à ce sujet), étaient venus se produire fin janvier. Amalek est un enfant de la région, puisque son père Lionel Payet était responsable du Front National de la Jeunesse de Picardie en 1974, avant de se présenter à différentes élections sous l’étiquette FN à Amiens. Lionel Payet est élu conseiller régional en 1986, puis conseiller municipal d’Amiens, ancien directeur de National Hebdo et journaliste dans ce même journal. Amalek donc, un enfant de la balle, qui s’est lancé dans le rap, mais qui n’a pas oublié de jouer la provoc, déjà condamné pour des histoires de quenelle. On a pu le voir à Calais lors d’une manif « anti-migrants » ou à l’église Ste Rita à Paris lorsque l’extrême droite occupait cette église.
L’an passé, pour la première édition du Night of Honour, les Black 7 avaient déjà accueilli des groupes comme Baise ma Hache , Nordçlanz (Allemagne), Stahlfront (Allemagne) et Blessed In Sin (France). Le Comité Antifasciste de Saint Etienne avait publié un dossier sur le groupe Baise ma Hache (le lien ici). Cette année se sont produits Der Sturmer, Dark Fury, Frangar et Sacrificia Mortuorum.
La Horde
Nous publions en partie l’article du blog Anti Night of Honour sur les différents groupes qui ont participé à cette seconde édition (voir ci-dessous).
« DER STURMER – NSDAP BLACK METAL DE GRECE AFFILIE AUBE DOREE :
Der Sturmer sous ce nom emprunté au journal antisémite nazi du 3e reich allemand d’Adolf Hitler, les membres de Der Sturmer sont des militants revendiqués de Aube Dorée, le parti nazi grec du XXIe siècle, le parti politique le plus black métal au monde aussi avec un député bassiste dans Naer Mataron (nsbm) entre autres.
FRANGAR – NSBM FASCISTE D’ITALIE :
Frangar est connu pour être affilié à la promotion et la propagande NSBM en Italie, via le rassemblement NSBM « Hot Shower » chaque mois d’avril à Milan, où déboulent 900 sympathisants et militants NSBM de toute l’Europe.
DARK FURY – NSBM DE POLOGNE :
Après avoir participé au rassemblement NSBM clandestin et DISCRET « Call of Terror » il y a quelques jours en Savoie en Rhône-Alpes avec Peste Noire + Goatmoon + Baise ma Hache, avec 500 militants et sympathisants NSBM sous la promotion de Blood and Honour & GUD, Dark Fury est de nouveau impliqué dans le rassemblement « night of honour 2 ». Dark Fury sont l’un des leaders de la mouvance NSBM de Pologne, des chapitres entiers sont consacrés à Dark Fury et à ses liens multiples avec l’idéologie néo-nazie, dans le livre “as wolves among the sheep“. Les membres du groupe font un groupe de RAC traditionnel appelé « WHITE DEWILS ». Les informations officielles sur DARK FURY peuvent être consultées via le site Web de la mouvance NSBM PAGAN FRONT. Le groupe existe depuis 1997 et a réussi à enregistrer sept albums. Un de ses albums porte le nom de la « Solution Finale », référence à l’Holocauste perpétré par les nazis du 3e reich allemand d’Adolf Hitler.
Leur album split avec le groupe Thors Hammer (NSBM polonais, fâcheusement réputé lui-aussi), orné d’une croix gammée et de croix celtique (également croix et runes de guerre allemande).
Extrait de leur album W.A.R. (acronyme de White Aryan Resistance ), la chanson du même nom, où vous entendez ces paroles ici traduites en français :
“Le bruit des corps déchiquetés d’ennemisDans la guerre de la race et de sang !Sous la bannière du SoleilDans l’ombre des ailes d’aiglesSwastika notre enseigneUne chanson sur nos lèvresTuer les maudits, tuer pour le sangou Que ce soit,la guerre pour la blancheur la mort ne cesse pas !”
SACRIFICIA MORTUORUM – NSBM LOCAL DE LORRAINE :
Après avoir participé au rassemblement NSBM clandestin et DISCRET il y a quelques semaines, le 29 octobre en Limousin, avec Peste Noire sous la promotion des naziskins « Lemovice Crew » sous leur étiquette d’identitaires national-socialistes « Front des Patriotes », SACRIFICIA MORTUORUM s’affiche aussi avec son logo à croix celtique sur le tract et la propagande Night of Honour 2.
JEU DE PISTE NIGHT OF HONOUR 2 SAMEDI 18 FEVRIER 2017 :
les néonazis sont adeptes de “jeux de piste” pour éviter les opposants, les interdictions, et les conséquences pénales :
Jeu de piste avec Blood and Honour pour les combats de MMA, jeu de piste en Limousin avec Front des Patriotes, jeu de piste “Call of Terror” en Rhône Alpes, …
Premier indice : « France, Paris area » :
Le tract « Night of Honour 2 » d’appel à rassemblement le 18 février 2017 autours de l’idéologie-en-musique NSBM ne précise pas le lieu du rassemblement DISCRET et clandestin. Seule la mention « France, Paris area » donne le point de convergence du « jeu de piste ».
La première édition du rassemblement NSBM clandestin « Night of Honour » s’est déroulée DICRETEMENT il y a pile un an, en février 2016, à BERZY LE SEC, commune de l’Aisne (02) à coté de Soissons en Picardie, entre Reims & Compiègne. Le tract de propagande portait pourtant également la même mention imprécise « France, Paris area »
Second indice : « North of France » :
Une autre publication de Hendrick MOEBUS* publiée sur Facebook et sur le forum NWN au sujet des tickets de réservation en prévente pour l’édition d’avril 2017 du rassemblement NSBM de Milan, précise « North of France » comme indication.
Hendrick MOEBUS :Actif depuis 25 ans, assassin néonazi allemand,qui a entrepris une cavale aux Etats-Unis où il s’est effectivement stratégiquement et idéologiquement formé auprès des réseaux et des figures white power américains, qu’il a initié en retour au black metal NS et métapolitique, figure NSBM avec son groupe fâcheusement célèbre “ABSURD”, producteur NSBM via son label « Darker Than Black », promoteur NSBM via son rassemblement « Hot Shower » [ndlr :traduction : « à la douche » référence aux chambres à gaz] à Milan en Italie chaque année au mois d’Avril, …).
RETOUR SUR LE JEU DE PISTE DE L’EDITION 2016 :
La première édition du rassemblement NSBM clandestin « Night of Honour » s’est déroulée DICRETEMENT à BERZY LE SEC, commune de l’Aisne (02) à coté de Soissons en Picardie, entre Reims & Compiègne, le tract de propagande portait pourtant également la même mention imprécise « France, Paris area », les militants et sympathisants ont participé à un « jeu de piste » pour pouvoir finalement se rassembler DISCRETEMENT au local du club de motards de Serge AYOUB dit « Batskin », à 50 minutes de Paris en voiture.
Plus simplement, taper Praétorians MC dans Google Maps :A Soissons, prendre la route de Chateau-Thierry,traverser Vignolles, à la sortie de Berzy-Le-Sec (gare), prendre à droite rue Mauricette Lepage (sur la D173) et faire 150m jusqu’à la salle associative à droite. »Plus d’infos sur le blog Anti Night of Honour
Saint-Genix-sur-Guiers – Comment le concert “Call of Terror” est passé quasiment inaperçu
Une très discrète soirée d’extrême-droite
Des motos, de la bière, des saucisses, des crânes souvent rasés, des décibels. Jusque-là rien d’illégal. Alors pourquoi le concert “Call of Terror” s’est-il déroulé dans une telle discrétion, le samedi 28 janvier, dans la salle communale de Saint-Genix-sur-Guiers, village de l’Avant-pays savoyard frontalier de l’Isère.
Même le maire, Joël Primard, semblait tomber des nues samedi, quand Le Dauphiné Libéré lui a annoncé ce qui s’était passé à l’intérieur.
Notre journal n’y était pas. Et pour cause, il n’a pas été sollicité pour couvrir ce concert de musique black metal. Pour y assister, c’était un vrai jeu de piste, organisé sur Facebook. Avec inscription par mail avant d’apprendre au dernier moment le lieu exact de l’événement.
Un système efficace pour éviter d’éveiller l’attention des services de l’État, des élus locaux et des opposants. Près de 500 personnes venues de toute la région y auraient assisté après avoir payé 21 €.
Un rassemblement pas simplement musical
Mais les réseaux sociaux en disent long sur un rassemblement qui n’était pas simplement musical. Pour donner le ton, Baise Ma Hache, venu de Haute-Savoie. Un groupe qui sera invité le lendemain dans le local lyonnais du Gud (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’extrême droite.
Le chanteur ne fait pas dans la dentelle, comme en témoignent les paroles de cette chanson culte du groupe : “Les barbares arrivent, ils viennent pour en finir/Que la nation des perdants se prépare au pire/Vos femmes, vos filles danseront au bout d’un fil…”
Dernier groupe programmé, Peste Noire, qui sera également invité le lendemain par le Gud. Un amateur de musique métal qui s’est glissé à l’intérieur en curieux assure avoir vu des dizaines de spectateurs faire le salut nazi pendant son passage, sans que les musiciens n’interviennent.
« On s’est fait piéger »
Entre les deux groupes français, Dark Fury et Goatmoon. Ce dernier, venu de Finlande, est également connu pour ses chansons violentes, notamment dans sa “Xenophobic EJaculation”. Le look est aussi raffiné que les paroles.
Pour l’association lyonnaise Agir pour l’égalité, cette forme de musique black metal est avant tout un prétexte pour “organiser des événements politiques sous couvert de culture au nez et à la barbe de la préfecture”.
Le maire (socialiste) de la petite commune de l’Avant-pays Savoyard constate qu’il
« s’est fait gruger.
J’en suis désolé.
J’avais donné mon accord pour une réunion de motards.
Je me suis d’autant moins inquiété qu’il n’y a pas eu de bruit et que personne n’est venu se plaindre.
Je suis passé le lendemain matin où j’ai constaté que tout était en ordre.
On s’est fait piéger. »
https://www.ledauphine.com/savoie/2017/02/06/une-tres-discrete-soiree-musicale-d-extreme-droite
compte rendu du rassemblement NSBM autours de l’idéologie-en-musique NSBM “Call of Terror”
“Call of terror fest 28/01/17: Baise Ma Hache, Dark Fury, Goatmoon, Peste Noire/ ou une immersion dans la haine ordinaire“
” Dimanche Matin, le réveil est amer. Je suis allé au concert de Peste Noire et j’ai une sensation de malaise. Comme si les choses révoltantes que j’y avais vues étaient désormais passées et communément acceptables. J’en parle le jour même avec un pote qui y était aussi et je crois qu’on a eu tous les deux eu besoin de témoigner de notre expérience au sein du microcosme socio-facho-politique auquel nous avons été confrontés le temps d’une soirée. Sous cette sorte de chronique -Cahier de bord- je vais simplement décrire une ambiance “conviviale” dont les acteurs sont réunis par des idéaux d’un autre age.
Alors Peste Noire et consorts: simple farce régionaliste qui sent le Rustique, la Suze, le PMU et la baguette de chez Ginette telle l’image que je m’en étais faite? Ou le porte étendard des formes d’extrémismes les plus obscurs?
J’arrive avec trois potes et le parking est déjà plein. Les moteurs vrombissent comme avant les courses souterraines dans Tokyo Drift, à la différence que les enceintes crachent du Rac et j’entends du Ad Hominem.
Des agents de la maréchaussée font une ronde alentour avec un rythme et une boucle aussi précis que l’IA dans Metal Gear Solid, ce qui rend la consommation de substances illicites autour de moi facile à anticiper. A première vue, le public est plutôt jeune et pas spécialement looké identitaire. Je croise pas mal de connaissances lyonnaises, ce qui me déculpabilise un peu de remplir les rangs de cette soirée sulfureuse. Les 8,6 bon marché et les bouteilles de vin circulent allègrement dans la file d’attente, j’apprends qu’il y a des autrichiens, des allemands. Un gars rigole avec son pote derrière moi, la “blague” en question parle du fait que l’excitation du public devait être comme celle des files d’attentes lors de la distribution des cartes de rationnement dans la France Occupée…je n’ai pas compris la blague, mais le ton est donné. Une fois à l’intérieur, petite florilège des “gueules cassées” croisées: pas mal de crânes rasés bodybuildés et bien saouls, nourris d’un sein maternel duquel explose des geyser de Monster Energy, déjà pas mal bourrés. Il ne leur manque plus que le marcel JCVD. Ils ont l’air de passer huit heures par jour dans une salle de musculation, ce qui donne moyennement envie d’aller prêcher la bonne parole et proposer un débat pacifique sur les inégalités, le mariage pour tous, et plus largement la répartition des richesses en Ouzbekistan. Un mec avec un t shirt “remember Kristal Nacht” (putain sérieux!!).
Quelques attention whores dans leurs dans leurs plus beaux corsets gothopouf mais d’un level de badassitude un peu plus véner que les gentilles gothiques poseuses que tu croises a Nightwish ou Sonata artica qui ont une page de modèle photo avec presque 22 j’aime et que tu tentes de draguer à chaque fois que t’as bu un verre de trop. Ici les filles assument patchs identitaires, blagues racistes, et leur posterieur semble être la principale source d’animation dans ce hall bondé qui ferait exploser le Testomètre de ton Pip-Boy. J’ai l’impression qu’une communauté est réunie et qu’ils ont leurs codes, la plupart arbore ses idéaux avec des patchs ou des tatouages. Le type au bar qui me sert une bière a une croix gammée sur le cou et d’autres signes sur le visage que je ne comprends pas. Apparemment il draine la sympathie de l’équipe du bar, c’est le “papa” de l’équipe de bénévoles et il a un trait d’humour pour chacun. Je me demande comment il vit au quotidien, quand ton appartenance à un groupe est si radicalement affichée et que tu fais tes courses au Leclerc, tes démarches à la mairie ou que tu cherches ton gamin à l’école, bref des trucs chiants et normaux dont seuls les plus obscurs films d’auteurs français arrivent a mettre en image l’ennuyeux quotidien. Mais passons aux groupes
BAISE MA HACHE
Voilà un groupe intrigant: le chanteur semble sortir d’une séance photo de mannequinat avec la coupe impeccablement brossée sur le côté. Le public est présent et nombreux sont les spectateurs avec des t shirt BMH sur eux, pour le moment on est dans du bling bling black metal. Musicalement c’est un black metal assez primaire et redondant, pas trop ma tasse de thé. Cela serait écoutable sans l’effroyable son de crécelle trouvée sur Le Bon Coin qui émane du gosier enroué du chanteur qui avait pourtant bon look… les paroles sont incompréhensibles, apparemment ça parle de temps révolus et de valeurs ancestrales blabla, le tout dans un vieux français approximatif. Tout est mis en place pour satisfaire l’ego du chanteur car on entend que lui, franchement lorsqu’on est un minimum musicien on essaye de faire autre chose que d’aboyer des textes, sans aucun travail de scream ou de placement en rythme par rapport aux instrus… ne serait-ce que par respect pour les musiciens. Le premier gros malaise de la soirée tombe lorsque les gars dans la fosse félicitent les fins de morceau à coups de zieg hail. C’est franchement glaçant. A ma gauche, un gamin qui a l’air d’avoir 18 ans, sac à dos sur le dos et look baggy tshirt a la cool comme la belle époque du néo métal s’y met aussi en gueulant hail hail!… Quel modèle d’éducation t’ont donné tes parents,les adultes autour de toi pour banaliser un geste aussi grave? Influence du groupe, endoctrinement, Cyril Hanouna, Troubles de l’identité? Ou réelle haine? Le public en liesse qui se joint à ce type de salut est très varié: cinquantenaires, jeunes femmes, shemales, adolescents (trouvez l’intrus)…
DARK FURY
Aucun intérêt. Trois playmobil tout en gonflette enchainent un set mollasson et pas très carré. Le chanteur regarde froidement devant lui et c’est très statique. Il y a un côté très martial et je trouve que le bassiste est à côté de la plaque, bref pas grand-chose derrière le look GI. Comme pour baise ma hache, c’est applaudissements et zieg hail a tout va. Je rappelle au passage qu’ils jouent dans la “salle des fêtes” qui devait accueillir la veille un mariage ou un évènement familial…allo la municipalité? Enfin, le son est tellement dégueulasse que j’ai l’impression d’écouter une vieille cassette audio abimée de Sadistik Exekution. J’en ai marre, mettez nous au moins de la bonne musique si déjà on est trempé jusqu’au cou.
Du coup besoin de prendre l’air. J’arrive à l’extérieur et d’instinct je cherche mon tel dans ma poche pour appeler ma copine et lui raconter les trucs de ouf que j’entends et que j’ai quand même hâte de rentrer pour un debrief. J’ai envie de retrouver les choses saines et normales qui m’attendent à Lyon car ici la normalité se définit par l’idéologie dominante, et elle est effraie. C’est vrai les tel sont interdits, ils ont été confisqués à l’entrée ou laissés dans les voitures pour éviter que le public prenne des self…des photos de l’événement. Deux gamins discutent avec un énergumène qui arbore un t shirt “Call Of terror”, lorsque j’arrive il demande aux gamins ce qu’ils foutent la avec leur look de “gauchiste”. Pour l’instant le ton est cordial et ça sent la vanne gratuite, “gauchistes” et “antifa” étant les deux mots qui déclenchent des émeutes ici. Un des gamins a l’air d’avoir seize ans au max et se justifie en disant qu’il adore les groupes et qu’il est venu pour la musique. Je sens l’ambiance se raidir radicalement lorsque ce jeune sort un bonnet aux couleurs de la Jamaïque de sa poche et le met sur la tête. L’énergumène en question lui rappelle qu’ici il « n’est pas en Afrique » (un rapide coup d’œil sur la géoloc de Google Map me confirme cette information) et qu’il a intérêt à dégager vite. L’attitude du mec a changé, il devient nerveux, observe le gamin et commence à persifler en hachant ses mots «t’es un antifa petite merde hein,t’es un antifa putain”…le gamin est surpris par ce changement radical et pose une main sur l’épaule de l’excité en lui disant mais non t’inquiète. Au même moment, notre excité lui hurle de dégager, non sans appuyer sa demande d’un middle kick médiocrement placé (comme dans les films), alcool oblige, sur la hanche du gamin qui n’a rien vu venir. Le jeune pacifiste tente alors une négociation et son ultime tentative de retour au dialogue (Calme toi mec c’est cool) est récompensée par une formidable claque (comme dans la vraie vie). Tout va très vite: d’autres mecs qui ont entendu le mot antifa arrivent prêts à cogner. La sécu arrive et calme les véritables pitbulls que sont devenus les chalands quand leur pote a hurlé. Le mec de la sécu dit aux gamins de dégager: “vous voyez on est tolérants: on vous laisse repartir en vie petites merdes!”. Je suis au milieu de cette action et un mec me prend a parti, fier de lui, t’as vu comme on les encule les antifa hein, t’as vu? Je lui réponds plutôt posément que faut quand même faire un peu gaffe parce que c’est quand même des mineurs et que ça craint quand même. Le mec qui se mouille pas. Heureusement mon pull xxxxx xx xxxxx fait diversion car son attention se détourne sur mon magnifique logo xxx
GOATMOON
S’il y a une chose sur laquelle tout le monde est d’accord (mais surtout moi avec moi-même), c’est que le black métal est le medium musical le plus expéditif pour exprimer des sentiments négatifs, cathartiques (placement de mot de merde appris en bac L, sortez le a une Tinder date avec un gothique ça marche a chaque fois) et de misanthropie extrêmes. GoatMoon donne directement le ton. C’est avec un plaisir coupable que j’assiste à une heure de show glaçant, d’une grande qualité musicale avec un chant qui n’est pas sans rappeler les débuts de Hecate Enthroned ; ou encore le génial Hat sur l’album Pentagram de Gorgoroth, qui est au passage un album majeur du black metal des années 90. Le public est un peu moins agité et les gens du premier rang semblent encaisser toute cette énergie négative comme une parole prophétique. Par moments dans la fosse, chacun est dans ses pensées et je me surprends moi-même à me laisser emporter par ce Blizzard musical. C’est pour moi le meilleur groupe de la soirée musicalement parlant.
PESTE NOIRE
Je crois que le concert commence vers 3 heures du matin, pas mal de fans du début de soirée ; alors rendus gaillards par l’hydromel ; sont à présent endormis comme des bébés aux abords de la salle, leur petit sachet de merchandising servant d’oreiller de fortune. Mon premier intérêt est d’observer le batteur qui est de l’excellent one man band SÜHNOPFER, un black metal aux élans épiques de Sacramentum et je crois non politisé, dont l’album « offertoire » fut une des grandes sorties de 2015 (Apres « waiting for love » de Avicii bien sûr). Famine sait tenir son public et ce dernier passe le set entier à réclamer le morceau “dans ma nuit” qui n’arrivera jamais. Les mecs, la récréation commence, profitez déjà de ce qu’il y a! Famine véhicule une image plutôt orientée Frontiste harassé, une France des racines et du terroir, avec une qualité évidente dans l’écriture (pas dans le sens évidemment). L’audace de un ou deux passages en débit rap, ainsi qu’un Dab placé vers la fin du set et qui rend COTOREP d’admiration mon pote coreux font de Famine un personnage assez atypique. Sans vraiment se mouiller, il accepte pourtant que sa musique draine le festival d’aboiements nationalistes dans la fosse. Je suis mal à l’aise, échange de regards avec les potes qui sont eux aussi navrés d’être la. La bonne humeur et les ballons rose de l’Obscene Extreme nous manquent… Vers le milieu du concert, Famine entonne un « antifa enculés » qui trouve écho dans tout le public.
Au final, cette date a réuni des metalleux relativement neutres, sous le discours de “je viens pour la musique”, et des individus bien plus engagés qui voyaient là une rare occasion de se réunir. Est-ce qu’en observateur j’ai contribué à la banalisation de ce type regroupement? Comment interpréter ces types d’extrémisme, en rupture totale avec une notion de bon sens?Manges tu quand même des Kebab quand tu es facho? quels outils pour stopper les idéaux NSBM dans un style musical pourtant riche et fédérateur? Peut on tenir le discours que la musique et les idées sont dissociables? Je voulais faire ce papier, peut-être pour me racheter une conscience (parce que je sais que mon Karma est foutu pour dix ans !) et parce que je pense que c’est tout le monde du metal qui doit s’interroger sur ses branches les plus extrêmes. La musique quelle qu’elle soit est basée sur le partage, la communication, et l’acception de l’autre (oh purée je me calme je m’altermondialise la).”
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