REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
“Je serai étiqueté comme le plus grand monstre (nazi) depuis la Seconde Guerre mondiale.” Cette phrase figure en bonne place dans Une déclaration européenne d’indépendance – 2083, le document rédigé en anglais par Anders Behring Breivik.
Long de 1500 pages, ce texte a été posté sur internet peu de temps avant que celui que la police norvégienne qualifie de “fondamentaliste chrétien” massacre 76 personnes à Oslo. Breivik cultivait d’autres liens avec les nostalgiques du IIIe Reich, comme le montre son inscription en 2009 sur un forum néonazi suédois.
Conséquence, le jeune homme est d’ores et déjà considéré comme un héros dans les milieux les plus radicaux de l’extrême droite. Dès le lendemain de son arrestation, sa profession de foi était reprise par des centaines de sites, dont certains animés par des skinheads et des extrémistes basés dans le sud de la France.
La Provence et le Languedoc constituent en effet une place forte de cette mouvance. Enquête.
Les ultras de Carpentras
En 1990, la découverte de 34 tombes profanées dans le cimetière juif de Carpentras horrifie la France. Six ans plus tard, quatre des auteurs sont arrêtés : il s’agit de skinheads néonazis. L’un d’eux fait partie du PNFE, un groupuscule créé en 1987 par un dissident du Front national.
À la même époque, huit nostalgiques du IIIe Reich sont interpellés dans le Var : ils seront condamnés pour avoir diffusé une revue incitant à la haine raciale et profanation de tombes.
L’axe Aix-Montpellier
Les néonazis présents dans le sud de la France sont essentiellement des skinheads. Ils sont tout au plus quelques dizaines et généralement liés aux mouvances “White Power”, “Blood and Honour”, “Combat 18” et “Hammerskins”.
“Dans les années 90, la branche française des ‘Charlemagne Hammerskins’ était dirigée par Hervé Guttuso, un Marseillais qui s’est réfugié à Londres pour échapper à la police et qui a été condamné à 4 ans de prison en 2004”, rappelle le Groupe d’informations antifascistes Reflex(es). Difficiles à situer, ces activistes sont toutefois principalement implantés dans les Bouches-du-Rhône. Ils se retrouvent à Aix et dans l’agglomération de Montpellier.
Loin d’être isolés, ils sont connectés à des groupuscules semblables dans le reste de la France et à l’étranger, comme le montre la cavale de Jérémy Recagno, condamné pour des agressions racistes à Aix et à Salon (voir ci-dessous).
Des Marseillais photographiés lors d’un “R.A.C.”, concert de “rock against communism”, organisé par des skinheads. Outre le salut nazi, les trois doigts levés sont une référence au IIIe Reich. Photo Archives
Régulièrement, les néonazis sudistes organisent clandestinement des concerts de “R.A.C.”, le “rock against communism”. L’un d’eux a eu lieu durant l’été 2009 dans la campagne aixoise. Monté par la section du Languedoc de “Blood & Honour”, il a attiré une centaine de personnes. Parmi les groupes présents, on trouvait Fraction, créé en 1994 dans la région niçoise par les futurs responsables du Bloc Identitaire (1), Fabrice Robert et Philippe Vardon.
Front national, les liaisons dangereuses
Depuis la scission de la fin des années 90 avec les mégretistes, puis le départ en 2005 du maire d’Orange Jacques Bompard, le Front national affirme avoir coupé avec les durs de l’extrême droite. Un discours revendiqué avec encore plus de force depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti créé par son père. Dans les faits, on constate que le FN s’est rapproché en 2008 du Bloc Identitaire, dont des adhérents figuraient parmi ses candidats lors des municipales à Marseille.
Plus récemment, lors de la campagne des dernières cantonales, le responsable de la fédération des Bouches-du-Rhône, Laurent Comas, était assisté par un ancien skinhead néonazi : en 2004, ce dernier a été condamné à 2 ans de prison pour détention d’armes de guerre et d’éléments entrant dans la composition de bombes artisanales. Confronté à ces informations, Laurent Comas a tenté de minimiser l’affaire, en se désolidarisant de celui qui était jusqu’alors son bras droit sur le terrain.
(1) Créé en 2002 lors d’une réunion à Salon après la dissolution d’Unité Radicale, le groupuscule dont faisait partie le jeune homme qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac durant le défilé du 14-Juillet.
Le quatrième album de Peste Noire est sorti fin mai sous le titre L’ordure à l’état pur, non pas comme les précédents sur le label De Profundis mais sur La Mesnie Herlequin, dont c’est la première réalisation; un label crée par Famine qui aura aussi vocation à être un magazine et une maison d’édition. Espérons qu’avec ce nouvel album, Peste Noire arrivera enfin à se débarrasser de ses fans “true black metal post-ado” qu’il ne mérite pas tant le groupe a un style et une démarche personnels loin des clichés tant musicaux que conceptuels du black metal. Un site a été crée pour ce label , mais pour rappel, toutes les pages sur Internet consacrées à Peste Noire n’ont rien d’officielles et son leader, Famine, appelle à les boycotter…
De son côté, De Produndis réédite l’album devenu culte “La sanie des siècles – Panégyrique de la dégénérescence” dans sa version LP vynil (pochette différente de celle du cd).
Marianne ceinte d’un panneau interdiction routière labellisée La Mesnie Herlequin
plagiat labellisé LMH de la pochette de l’album Passion de Catharsis (1999)
Abel Bidoli “Skogsvandrer” est le batteur de l’orchestre Autarcie
de l’orchestre NSBM Sacrificia Mortuorum
DTB 570 : labellisé par Hendrik Möbus le célebre meurtrier
sous sa marque DTB Darker Than Black ;
orchestre spécialisés dans les rassemblements nsbm clandestins
de Caterva Runa
DTB 193 : labellisé DTB = Hendrik Möbus ;
avec son frère dans l’orchestre
Nicolas Bidoli Dagon Sequania DGN SQN
toujours au centre des bandes sequanes nébuleuses
Werwolf Sequania, VDL BSK, … etc. autours de Besançon, en Franche Comté.
[5/10] Selon plusieurs témoins directs, l’auteur principal de ces actes se nomme Nicolas Bidoli. Passé par le « Front Comtois » et les JNR de Serge Ayoub, cet adepte prolifique de la scène NSBM s’était déjà illustré pour son amour des ratonnades et des soleils noirs. pic.twitter.com/HejGV94K6W
— Toufik-de-Planoise (@Toufik2Planoise) May 20, 2023
[…] Les milieux que nous avons étudiés prônent l’« affirmation ethnique ». Ils considèrent que les différences culturelles sont fondées biologiquement, et que leur mélange ne peut être qu’une source de décadence. Selon eux, la « race indo-européenne » est menacée par un certain nombre de périls – un « ethnocide », selon une expression empruntée à l’anthropologue Robert Jaulin –, parmi lesquels se trouvent l’islamisme, l’immigration perçue comme une colonisation ethnique de l’Europe, le métissage et l’impérialisme anti-européen des Américains. La solution résiderait alors dans une défense de l’identité raciale, une « ethnopolitique » à l’échelle de la race blanche. Ils souhaitent faire appel à la « conscience ethnique » des Européens, c’est-à-dire à la supposée conscience individuelle et collective de ces derniers. Il s’agit de défendre les identités biologique et culturelle des Européens, condition indispensable au maintien de la race blanche dans l’histoire des civilisations.
18 Parmi les participants de ce colloque « Défense de l’Eurosibérie », organisé par Tierra y Pueblo, l (…)
19 La conférence était organisée par le journal russe de tendance néo-païenne Ateheu. La déclaration f (…)
37Concrètement, cette ethnopolitique se manifeste par la promotion d’un grand ensemble européen « blanc » de Brest à Vladivostok, qui s’attache à développer une conscience ethnique. Elle tente de mettre en place une synergie européenne, qui pourrait ensuite s’étendre aux défenseurs non européens de la « race blanche ». C’est ainsi que différents groupuscules se sont réunis en Espagne en novembre 2005 pour un colloque intitulé « En defensa de Eurosiberia18 », tandis qu’une conférence internationale sur « L’avenir du monde blanc » était organisée du 8 au 10 juin 2006 à Moscou19. À l’issue de cette dernière, un « Appel de Moscou » entraîna la création du réseau identitaire Conseil des peuples d’origine européenne, qui donna à son tour naissance à la Coordination identitaire européenne (cie) qui regroupe des groupuscules allemands, autrichiens, espagnols, flamands, français, italiens, portugais, russes, serbes, wallons et québécois. Ce conseil prétend remplacer l’Organisation des Nations unies (onu) par l’Organisation des Nations identitaires (oni).
38Les diverses thèses archéologiques, linguistiques, philologiques, biologiques, raciales que nous venons de voir ont été réfutées par les spécialistes de ces domaines. Ainsi, Bernard Sergent (2005) refuse de parler de race en ce qui concerne les Indo-Européens. Il parle à leur sujet d’une « synthèse ethnique entre au moins des populations préhistoriques locales, c’est-à-dire dont les racines remontent entre autres, sur place, jusqu’aux temps paléolithiques et, par ailleurs, des immigrants porteurs d’une langue indo-européenne dont l’imposition au pays et l’évolution locale aboutirent aux langues historiquement attestées » (Sergent 2005 : 18). De fait, les spécialistes condamnent l’assimilation des Indo-Européens à un groupe racial déterminé, assimilation abusive fréquente dans les milieux d’extrême droite et largement diffusée par Hans F. K. Günther et ses disciples, dont Jean Haudry.
39L’originalité des auteurs ici évoqués est d’offrir une synthèse : reprenant les idées de Tilak, les mélangeant aux thèses racialistes nordicistes de Günther, à la mythologie comparée de Dumézil et à l’ésotérisme formulé par Evola, en minimisant les références à des auteurs nazis sans pour autant les rejeter, ils sont à même d’élaborer une nouvelle anthropologie nordiciste.
Yussuf Jerusalem affiche le port des couleurs KPN sur la scène du Trabendo lors du festival Villette Sonique le 2 juin 2010
Le 17 juin 2011, Yussuf Jerusalem – groupe parisien singulier de musique garage aux accents psyché-médiéval – propose son second album : pochette de feu et de flammes incendiaires, intro à l’orgue, puis premier titre orchestré raw war black metal old school, avec chant hurlé et saturé. Le second titre est country music limite bluegrass.
3 – Path of paladin : tube dark, garage surf folk sur un rythme de valse avec un riff chorus saturé, tres “Black Metal” pour du grunge bluesy … etc.
Au rayon produits dérivés se distinguent les modèles de maillots de Yussuf Jerusalem proposent le logo en typographie néo-black metal et des designs très proches de ce que proposent la scène black, ce n’est pas banal pour un groupe rock garage.
Le porteur du projet, Benj, guitare et chant, est connu comme mélomane passionné d’underground, de rock, de culture et fan de black metal comme le montrent ses photos affichées sur ses réseaux sociaux en maillot aux couleurs de figures nsbm : Forteresse, Inquisition, Peste Noire, … , ou sur scène en cote de maille façon Vikernes
Le titre Gates of Heaven se distingue en tant que reprise du groupe allemand Absurd.
Idole ou pas, Absurd est connu depuis 1993
comme responsable du meurtre de Sandro Beyer,
puis par la carrière métapolitique de Hendrik Möbus figure nsbm et néonazi volkisch, depuis ses disques produits depuis derrière les barreaux de sa prison comme Burzum, sa promotion nsbm en co-productionHammerskins dés 1997, sa cavale réfugié chez le promoteur white power, sa capture, et ses séjours en prison, puis la promotion nsbm encore et toujours …
Premier meeting d’Ordre nouveau à la Mutualité le 13 mai 1970. François Duprat est assis en deuxième position à gauche.
Né en 1940, assassiné par un attentat à la voiture piégée en 1978, François Duprat est un personnage central de la reconstruction des extrêmes droites européennes après la débâcle des fascismes. Il a joué un rôle essentiel au sein de l’extrême droite française.
Un webdocumentaire à voir sur LeMonde.fr à partir du 8 avril 2011.
François Duprat, n°1 bis du Front National, se qualifiait lui-même de fasciste et soutenait tout ce qui pouvait lutter contre le communisme ou diffuser des sentiments antisémites. Depuis la fin des années 50, il avait voué sa vie à créer, organiser et diriger formations et mouvements des extrêmes droites françaises, d’Occident au Front National, d’Ordre Nouveau aux milieux néo-nazis jusqu’à en devenir une figure centrale et détestée. Déchiqueté dans l’explosion de sa voiture, le samedi 18 mars 1978, il devient un martyr pour l’extrême droite française.
Une enquête de Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg.
Ou comment, alors que les néo-nazis du Bunker Korps lyon et leurs amis disaient à la presse n’avoir « rien à voir avec les agressions lyonnaises », ils organisent en réalité des concerts de soutien pour les agresseurs emprisonnés ! Ce samedi 19 mars 2011 un concert néo-nazi devrait se produire en Franche-Comté sous le titre « Soutien aux prisonniers », c’est-à-dire les néo-nazis ayant commis des violences à Lyon et en Franche-Comté.
Mises à jours : Vendredi 18/03 20 h : le concert est annulé par arrêté municipal. Vendredi 18/03 18 h : lieu confirmé et infos supplémentaires. Ce concert est revendiqué par les néo-nazis de blood&honour. Jeudi 17/03 à 18 h : Les nazis maintiennent leur concert dans un autre local, communiqué du comité de vigilance antifasciste Mercredi 16/03 à 18 h. Jean Bouveresse, le maire d’Epenoy où devait se dérouler le concert a fait annuler la location de la salle des fêtes, louée officiellement pour un anniversaire !
Synthèse de la situation au vendredi 18/03 : les néo-nazis du Radical Korps (Franche-Comté), en association avec ceux de Lyon Dissident/Bunker Korps Lyon, organisent samedi 19/03 un concert de soutien pour les néo-nazis poursuivis pour agressions, dont une particulièrement grave à Lyon. Mercredi, le maire de la commune où devait avoir lieu le concert a annulé la réservation de la salle – réservation sous un prétexte falacieux -. L’organisation du concert est donc passée dans les main des identitaires du Front comtois et de Sédition Séquane (lié par le passé au Bloc identitaire, et donc à Rebeyne, le groupe identitaire lyonnais), démontrant ainsi la proximité entre les milieux identitaires et néo-nazis. Le lieu du concert est connu depuis vendredi (commune de Valentigney dans le Doubs), et les démarches sont lancées du coté de la mairie pour empêcher ce concert. La préfecture reste pour l’instant silencieuse sur le sujet malgré de nombreuses exhortations.
Le concert a été interdit vendredi en fin d’après midi par un arrêté municipal de la commune de Valentigney. l’arrêté d’annulation précise que « le répertoire de ces groupes est susceptible de comporter des paroles ou des titres de chansons qui constituent des incitations à la haine raciale, à l’apologie de crimes de guerre ou de crime contre l’humanité ».
A Lyon les démarches continuent pour faire fermer le local nazi de Gerland. Après une première manifestation, d’autres rendez-vous de mobilisation seront proposés dans les semaines à venir.
Vendredi 18/03 18h :
Le concert est toujours annoncé, et le fait que le Bunker korps lyon/Lyon Dissident et le Radikal korps soient des paravents de Blood & Honour, l’organisation néo-nazi internationale, ne laisse dorénavant plus aucun doute puisque l’annonce du concert est en ligne sur le site de B&H.
capture ecran site Blood & Honour (18/03)
Mise à jour vendredi 18/03 à 12h : le lieu du concert est identifié, informations complémentaires.
Par ce présent communiqué nous affirmons notre communiqué d’hier quant au fait que l’organisation du concert nazi devient du ressort du groupuscule Sédition Séquane, et que par ce groupuscule est un trait d’union entre le Front Comtois et les nazis radicaux du Radikal Korps.
Le lieu du local de Sédition Séquane se situe à Valentigney, dans la ZI des Rives du Doubs. Il s’agit d’un local loué pour 3 mois.
Comme annoncé hier un certain Paul est le nouveau référent du concert. Par ailleurs, Paul-Arnaud CROISSANT, responsable du Front Comtois pour le Territoire de Belfort, a publié le 15 Mars, la photo ci-dessous, étiqueté comme suit : « Serait-ce une scène … ? ».
Les individus qui gravitent autour de Sédition Séquane, groupuscule dont le propriétaire du site internet est le président du Front Comtois et dont le responsable pour le territoire de Belfort semble bien proche, sont en train de construire la scène sur laquelle devrait se produire les groupes nazis prévus demain, Samedi 19 Mars.
Cela met en lumière la proximité idéologique et militante des fascistes du Front Comtois et des néonazis du Radikal Korps (donc du Blood&Honour).
La mairie de Valentigney a été contacté et fait son possible pour que cela n’ait pas lieu. Elle attend de la part de la préfecture, comme de nombreux citoyens comtois, que celle-ci publie un arrêté préfectoral afin que ce concert soit une fois pour toute interdit.
Nous soutenons les habitants et la mairie de Valentigney dans leurs démarches pour que ce concert soit interdit ; Nous remercions les nombreuses personnes qui soutiennent et appuient nos efforts pour que le concert néonazi n’est pas lieu ; Nous appelons à poursuivre l’ensemble des démarches et actions afin que ce concert ne se déroule pas, ni ici ni ailleurs ; Nous interpellons M Le Préfet ainsi que les services préfectoraux pour que soit pris des mesures administratives, comme un arrêté préfectoral, afin que notre région soit épargnée de ce concert néonazi.
Mise à jour jeudi 17/03 à 18 h : Les nazis maintiennent leur concert dans un autre local,
communiqué du comité de vigilance antifasciste
Au vue des nouvelles informations dont nous disposons, nous affirmons que les nazis du Radikal Korps passent le relais concernant l’organisation du concert nazi du 19 Mars à l’équipe du local Sédition Séquane.
La structure Sédition Séquane n’est pas un fait nouveau dans la scène néonazie locale. Sédition Séquane était le réseau actif de la mouvance néonazie, proche d’Unité Radicale dans le début des années 2000 (un peu à l’image de ce qu’est maintenant le Radikal Korps). Du matériel de propagande avait été produit au cours de ces années.
Nous découvrons que cette structure éteinte et en sommeil pendant plusieurs années se réactive, notamment à travers une boutique en ligne de matériel de propagande.
Nous affirmons que les nazis ont confirmé la tenue du concert au sein du local Sédition Séquane, avec une affiche réduite : Match Retour, Lemovice et Wolfangel, soit trois des six groupes annoncés sur l’affiche du précédent concert.
La personne qui sert de nouveau référent du concert est un dénommé Paul. Après recherche, le nom de domaine de la boutique en ligne Sédition Séquane est déposé au nom de PERRET Gaëtan.
Gaëtan PERRET est le président de l’association Front Comtois, déposé en préfecture de Montbéliard. Cette information dresse le lien évident et non assumé entre le Front Comtois et la mouvance néonazie franc-comtoise.
Nous laissons le soin aux individus, membres, autorités et entités concernés et compétents de prendre les dispositions et mesures nécessaires afin que cette dynamique du mouvement néonazi cesse de nuire aux habitants de Franche-Comté ainsi qu’à leur histoire et leur culture.
Comité de Vigilance Antifasciste Franc-Comtois (CVAFC)
communiqué et informations complémentaires
Julien Betoni, premier organisateur du concert, dont les antécédents sont décrits dans le dernier article de l’Est Républicain, s’est senti obligé de préciser à la presse que le concert, ouvertement néo-nazi, est maintenu.
Information sur la tenue d’un concert néo-nazi le 19 mars
Voici le mail diffusé le 14 mars par Le Comité de Vigilance Antifasciste de Franche-Comté :
Bonjour,
Vous trouverez ci-joint le dossier réalisé par nos soins à propos de l’organisation d’un concert nazi le 19 mars 2011 en Franche-Comté.
Merci de faire suivre aux individus, membres, autorités et entités concernés et compétents.
[—]
Merci de prendre les mesures nécessaires.
Cordialement,
Le Comité de Vigilance Antifasciste de Franche-Comté (CVAFC), 14 mars 2011.
Dossier concert neo-nazi 19 mars 2011
Le dossier accompagnant le mail, outre qu’il détaille les associations multiples entre les organisateurs du concert et de nombreuses structures et groupes néo-nazis, pointe les liens important entre le Radikal korps (franche-comté) et le Bunker korps (Lyon gerland, géré par Lyon dissident). Pièces à charge supplémentaire contre le local de Gerland mais aussi analyse permettant de mieux comprendre les redéfinitions d’une extrême-droite radicale, violente et xénophobe malheureusement bien présente.
L’un des groupes présent au concert, Match Retour, est celui du président du Bunker Korps lyonnais, celui-là même que l’on voit sur cette fameuse vidéo inciter la foule au salut nazi.
« Nous n’apprécions pas leur méthode, ils ne prennent pas le temps de nous connaître ». Alex, veste de treillis et casquette sur la tête, est le porte-parole de Lyon Dissident. Pendant le rassemblement, juste à quelques centaines de mètres, ils sont près de 80 à s’être réunis dans le « fameux » local. « Ils utilisent le mot nazi à toutes les sauces, nous n’avons pas de liens avec ces gens-là », assène-t-il, « oui, c’est vrai, nous sommes nationalistes et patriotes, et nous l’assumons ! Et alors ? Nous sommes dans un climat d’apaisement », assure-t-il avant d’indiquer : « Il n’y a jamais eu de débordements, on n’a pas de problèmes avec les riverains. Alors… ».
Le local de Lyon Dissident a, depuis le rassemblement devant la mairie du 7e, refait l’actualité par le biais du rapport de la Licra sur le racisme dans le football :
La LICRA a observé ces 12 derniers mois un déplacement mécanique des violences racistes liées au football en périphérie des stades ou à l’occasion de matchs de championnats de division inférieure auquel il est nécessaire pour la sécurité publique de prêter la plus grande attention.
Malgré les mesures mises en place, la LICRA s’inquiète également de la persistance d’un activisme de groupuscules politiques dans le football comme l’illustrent les agissements de l’association Lyon Dissident près du stade de Gerland à Lyon. La LICRA a demandé au Ministère de l’Intérieur d’agir fermement face à cette association de propagande nazie.
Pour conclure, alors que les néo-nazis franc-comtois reprennent dans leur propagande le drapeau de Franche-Comté, on leur rappelle une vieille devise de là-bas, bien éloignée de leurs délires racistes :
” Là où flotte le drapeau comtois, qui que tu sois, tu es chez toi !”
On le sait, depuis plusieurs mois, la mouvance la plus extrême de l’extrême droite multiplie les actions d’éclat dans le Doubs. Soutien physique et vociférant aux anti-avortement à Besançon, invité du très sulfureux Serge Ayoub à Montbéliard et, peut-être, bientôt un concert de musique bonehead, la frange la plus radicale du mouvement skinhead.
Montrer… patte blanche
Samedi pour être précis, mais dans un lieu encore inconnu, sauf à montrer patte blanche ou tromper la défiance de Julien B., un garçon bien connu dans le Haut-Doubs avec son frère Marc pour ses amitiés ultranationalistes et quelques affaires retentissantes de violence sur fond de racisme, qui ont conduit le second derrière les barreaux.
C’est le Comité de vigilance antifasciste franc-comtois qui a levé le lièvre et tente d’alerter l’opinion publique avec un dossier particulièrement bien étoffé. « C’est souvent a posteriori que l’on découvre que dans tel ou tel village, la salle des fêtes, soi-disant louée pour un anniversaire, a servi de lieu de rassemblement à des néonazis. Cette fois, il ne sera pas dit qu’on le déplore après » explique Stéphane, porte-parole du réseau antifasciste.
L’invitation au concert est diffusée de façon ultra-confidentielle via Internet, sous la forme d’un flyer, que les antifascistes ont réussi à se procurer, arborant la croix celtique et deux grenades à manche croisées. Seul l’e-mail d’Ultrabetto permet d’avoir accès au lieu du concert. Sous prétexte de « Soutiens aux prisonniers », l’affiche annonce six groupes peu connus pour la délicatesse de leurs idées : « Match retour », « Frakass », « LeMovice », « Wolfsangel », « Morjet » et un groupe international.
« Selon nos informations, il s’agit du groupe belge ‘’Les Vilains’’, l’une des formations les plus en vogue actuellement dans les milieux nazis », poursuit Stéphane. Ce qui étonne et inquiète tout à la fois le réseau antifasciste. « Cela veut dire qu’ils estiment disposer d’une base militante suffisamment forte pour organiser un tel événement, mais on pense aussi qu’ils s’appuient sur un groupe lyonnais pour la logistique. » (Lire encadré).
Sur ces bases, les militants du Comité de vigilance antifasciste en appellent aux autorités compétentes pour faire interdire ce concert et aux maires pour veiller à ce que leur commune ne se révèle pas le lieu de rendez-vous du concert de samedi.