NSBM outing ou comment j’ai arrêté d’être nazillon : Histoire d’une déconversion musicale et politique

Nazi-outing, ou comment j’ai arrêté d’être nazillon. Histoire d’une déconversion musicale et politique

En septembre dernier, sur Twitter, un type chevelu, tatoué, guitariste et m’écrit pour me dire qu’il compte reprendre des études en lien avec la pensée critique.

De fil en aiguille, on en vient à causer de NSBM, le National-Socialist Black Metal, musique metal nazi. Et Thomas – c’est son nom – me glisse : « j’ai encore des disques de NSBM, tirés de mon passé, je veux m’en débarrasser ». Moi, ni une ni deux, je lui réponds « envoie ! » Et me voici en train d’écrire ces lignes avec en fond musical les CD de Peste noire (sic), un autre de Baise ma hache (tout un programme), et puis ceux des polonais Mgła, des Norvégiens Taake, pour finir sur un concert du groupe belge Ancient Rites. Autant dire que c’est… saisissant. Même mes gencives ont saigné.
Alors je comprends que Thomas est revenu des limbes à coups de head-banging. Je lui ai demandé à Thomas s’il était prêt à raconter l’histoire de sa déconversion. Là où d’habitude les gens, en mûrissant, passent de gauche à droite, de progressiste à conservateur, du Solex® à la Rolex®, lui a fait le chemin inverse, comme Victor Hugo, d’ailleurs, comme Clément, du collectif L’extracteur, et dans une moindre mesure comme moi, qui suis né dans un milieu pour le moins gaulliste et militariste.

C’est cette histoire qui est narrée ci-dessous, par Thomas lui-même. Je suis très touché, en la lisant et la relisant.

NdRichard : metal, ça s’écrit sans accent, je viens de l’apprendre.
NB : en vert, des ajouts et modifications qui ont suivi l’abondant courrier reçu.

Contexte

Originaire d’un petit village dans l’Est de la France, j’ai vécu les treize premières années de ma vie dans un village engagé politiquement à droite et/ou extrême-droite.

Cependant, dans la sphère familiale dans laquelle j’étais, le discours de mes parents était plutôt de gauche. À la maison, on disait clairement que le racisme ce n’était pas bien. Pourtant, on rigolait de blagues racistes, homophobes, etc. Je ne sais pas si je peux dire que mes parents étaient plutôt des antiracistes « passifs ».

Affiche du film Lords Of Chaos de Jonas Akerlund, 2018. Adaptation du livre qui retrace l’émergence du Black Metal Norvégien.

À l’âge de 13 ans, j’ai déménagé chez mes grands-parents. Encore une fois dans un petit village de l’Est de la France mais avec une orientation politique plutôt à gauche (Une grand-mère engagée Lutte Ouvrière souvent en manif et un grand-père droitard passif, lui il voulait être tranquille devant les matchs de tennis).

Il me paraissait nécessaire de situer le contexte politique dans lequel j’ai grandi avant de retracer chronologiquement mon parcours.

Je vais essayer d’expliquer la façon dont je me suis laissé happer par des idéologies d’extrême-droite dès l’âge de dix ans sous les yeux de ma famille. Cette façon de penser, je l’ai construite en grande partie à cause de la musique que j’écoutais et que j’écoute toujours : le Black Metal, et plus particulièrement la branche National Socialist Black Metal (NSBM) et toutes les formes de sympathie à l’égard de toutes les formes d’extrême-droite [1].

Je conçois parfaitement que beaucoup de personnes attendent de la nuance pour classer certains groupes. J’ai toujours défini le NSBM de la façon suivante :

[Le National Socialist Black Metal (abrégé NS Black Metal ou NSBM) qui se traduit par « black metal national-socialiste » est une étiquette donnée à certains groupes de black metal faisant référence (explicitement ou non) au national-socialisme allemand, ou à des thèmes fortement liés comme le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, l’aryanisme, le suprémacisme blanc, le mysticisme nazi et plus largement le paganisme ou le nationalisme.]

Je tiens également à préciser que je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de nuancer par peur de rendre plus ou moins tolérables des comportements et propos nauséabonds.

Aujourd’hui, j’ai 27 ans et mes opinions ont radicalement changé. C’était loin d’être gagné…

Pour illustrer mes propos, j’utiliserai le terme « nous » pour désigner mon groupe d’ami·es de l’époque composé·e d’une petite dizaine de personnes.

Il est important de préciser que nous n’avions pas d’ami·e non-blanc·he et qu’au début, la question du racisme (et de l’antiracisme) ne se posait pas pour nous. Les parents de certain·es étaient plutôt décomplexés face au racisme (portrait de Jean-Marie Le Pen au mur de la chambre ou propos racistes en public sans réponse en face par exemple).

Dans le village où l’on habitait, un camp de Roms était installé et au moindre problème, ils étaient accusés sans preuve par la plupart des habitant·es…

L’arrivée du NSBM

Vers l’âge de dix ans, donc, on s’est mis à écouter de la musique avec intérêt et plus particulièrement du Metal. Ça allait des classiques de nos parents jusqu’aux disques de nos grands frères et grandes sœurs : de AC/DC à Rammstein en passant par Korn et Iron Maiden.

On est en 2003 et Internet arrive dans notre petit village.

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster.On aura vu plus subtil, non ?

C’est le tout début ; modem 56k, plusieurs heures pour télécharger une musique… Aucun des parents n’était sensibilisé et n’avait mesuré la portée que pouvait avoir cet outil. En moins d’un ou deux ans, on s’est tou·tes plus ou moins radicalisé·es sans se poser de questions et sans que personne de notre entourage ne s’en rende compte.

C’est en quelque sorte pour nous émanciper de nos proches qu’on a voulu découvrir des groupes par nous-mêmes, avoir nos propres références. Grâce à Internet et à des magazines bien spécifiques comme Metallian et HardNHeavy on a pu découvrir du Metal plus extrême.

« Les gars, Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un neo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

« Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un néo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

Nos parents n’aimaient pas ce genre de musique et trouvaient ça « trop violent ». C’était un bon point pour nous. On apprenait à aimer un style de musique que nos parents ne comprenaient pas et n’aimaient pas. On avait notre truc à nous, avec nos codes.

Pochette de l'album Butchered At Birth du groupe Americain Cannibal Corpse

C’était « trop violent » ? Je ne vois pas ce que vous voulez dire ! Pochette de l’album Butchered At Birth du groupe de Death Metal Cannibal Corpse. 1991. Attention ! Cannibal corpse n’a rien de nazi, c’est juste pour illustrer ce que nous reprochait nos parents : de la musique violente à l’imagerie violente.

Certains ont découvert le Death Metal [2] avec Cannibal Corpse ou Morbid Angel, d’autres ont découvert la nouvelle vague américaine [3] avec Chimaira ou Devildriver.
Et moi je découvrais le Black Metal [4] avec Burzum et Absurd ( et si certain·es ont plus de sources, des envies d’enquêtes ou même de recherches universitaires pour approfondir encore plus ce sujet : le sexisme dans les artworks gores, faites-le nous savoir).

En y réfléchissant, il me semble évident que le NSBM n’est pas le seul facteur de cette adhésion, il est un des multiples éléments de ce sac de nœuds. Cependant, le NSBM m’a permis d’assimiler plus facilement les idées d’extrême-droite que prônaient mes idoles et de me sentir intégré à des communautés, notamment sur Internet.

 

Pochette de l'album Aske du groupe Norvegien Burzum

Pochette de l’album Aske du groupe norvégien Burzum, 1993 (réalisé juste avant l’incarcération du chanteur pour meurtre. Il est soupçonné de l’incendie de cette église pour prendre une photo et en faire la pochette du disque).

Pochette de l'album Factu Loquuntur du groupe Allemand Absurd

Album Facta Loquuntur du groupe allemand Absurd, 1996 (dont trois membres furent incarcérés pour meurtre et séquestration)

 

On allait sur des blogs bien spécifiques à ce qu’on cherchait. On rentrait dans des chats privés avec des personnes qui nous donnaient des sites à visiter, des conseils sur les groupes à écouter ou éviter, leur avis sur la politique du pays, etc. C’était un peu nos grands-frères du web sans jamais savoir qui étaient ces personnes…

Je me souviens très bien d’un site appelé nsbm.org. Ce site parlait

Capture d'écran d'une archive du site nsbm:org

Archive du site NSBM.org. Grosse ambiance sur le site !

de groupes que j’écoutais comme Burzum ou Graveland. Nsbm.org était un site à l’effigie du IIIème Reich avec des croix gammées qui faisait la promotion des groupes de NSBM, affichait des liens vers d’autres sites de néo-nazis, proposait une boutique pour acheter des livres, drapeaux, etc. J’étais jeune, je ne savais pas trop ce que ça impliquait mais je me doutais qu’il fallait que je planque ça à mes parents.

Je me souviens aussi d’un blog français qui référençait des groupes de Metal. Ce blog existe toujours (ici) et sous un article à propos de Burzum (et son leader et unique membre Varg Vikernes). On peut y lire encore des commentaires comme « Vive Varg et vive les nazis » ou « HAIL (sic) VARG VIKERNES ! ».

Radicalisation

À l’âge de 11–12 ans, j’étais inscrit sur des sites qui militaient pour exterminer les Africains afin d’avoir plus de place pour les Blancs, qui partageaient des musiques NSBM… J’étais également sur des sites pour s’armer afin de partir en croisade contre les Arabes.

En écrivant ces lignes, ces faits me paraissent tellement hallucinants et graves…

C’était un peu à celui qui serait le plus sulfureux de la bande. On était pris dans une escalade de haine entre nous. On n’avait pas peur d’affirmer en public la supériorité de la race blanche. On était presque infréquentables et ça nous plaisait. Par contre, on faisait tout ça en cachette de nos parents, on arrivait presque toujours à ne pas se faire attraper ou alors on arrivait à remettre la faute sur les Roms du village. Évidemment on avait toujours raison face à eux…

À cette même période, on découvrait le groupe Supreme M.R.A.P. : un groupe français aux paroles xénophobes, homophobes, sexistes, pro-nazis, etc… (NdRich : voici quelques titres de l’album paru en 2000 sous le titre « Négroloka

Image de la décoration de la chambre de Derek Vinyard, American History X

Piaule de Derek Vinyard, dans American History X, de Tony Kaye. On rêvait tous d’avoir la même chambre…

ust » : Il est né le divin Adolph, Maurice, Chasse aux pédés, Adam et Eve, Bombe atomique sur l’Afrique… Même Sardou est choqué). On n’a jamais su si c’était parodique, mais on prenait ça au premier degré, la question de la parodie ne se posait même pas pour nous (à noter que les rumeurs sur l’identité du chanteur le reliaient à la scène Black Metal française. Elles étaient fondées : sous le nom de Rose Hreidmarr, il est à présent dans le groupe de Haute-Savoie Baise ma hache, qu’il est pratiquement le seul à ne pas vouloir classer comme NSBM).

On peut noter que l’extrême-droite étasunienne aime se servir de l’humour ultra-violent comme arme d’adhésion : « the unindoctrinated should not to be able to tell if we are joking or not », comme on peut le lire dans l’article d’Ashley Feinberg,  « This Is The Daily Stormer’s Playbook », sur le site du Huffpost (2017).

On était clairement dans une période de contestation de toute autorité et on voyait que l’apologie du nazisme fonctionnait bien et cette image nous plaisait.

Notre citation préférée de l’époque c’était : « fous ta bouche sur le trottoir, maintenant dis bonsoir » – en référence à une scène du film American History X de Tony Kaye (1998).

Avec le recul, je me rends compte qu’on ne comprenait pas la morale de ce film, on s’identifiait juste aux Blancs du film sans aller plus loin.

Assaut du Capitole par Manuel Balce Ceneta:AP:SIPA

C’est drôle de pouvoir faire le rapprochement avec ce personnage (… en fait, non, pas du tout).

À l’âge de 13 ans je suis allez vivre chez mes grands-parents suite au décès de ma mère. Période complexe, de colère, de tristesse et de fragilité pour moi. J’ai donc changé de collège et me suis encore plus radicalisé car je ne me suis pas trop fait de potes et cette fois j’avais un ordinateur avec une connexion rapide dans ma chambre. Toujours sans aucun contrôle parental, je pouvais approfondir ma recherche de musique NSBM. Je découvrais les interviews de groupe, leurs opinions, leurs revendications. Cela m’a permis de m’identifier à eux et de les placer au rang d’idoles, d’exemples à suivre. On m’expliquait aussi le wotanisme (idéologie religieuse et identitaire germanique, raciste, antisémite et néonazie), le néo-paganisme, les liens avec les nazis, l’importance des symboles et toutes les autres « subtilités » qui finalement relèvent plus de la pseudo-histoire, de l’appropriation nationale et de la culture de l’élu·e.

À l’âge de 14 ans j’avais une photo de Hitler dans mon portefeuille, des symboles nazis cachés dans ma chambre. Je me suis mis en couple avec une personne blonde aux yeux bleus en lui expliquant clairement que son appartenance à la race aryenne me plaisait beaucoup. Aujourd’hui nous sommes toujours en couple, cela fera 13 ans en juin, et c’est en grande partie grâce à elle que je suis sorti de tout ça.

Je réfléchissais avec mes potes sur la manière de tuer des gens (devinez qui ?) et comment ne pas se faire prendre.

À ce moment-là, j’écoutais principalement des groupes comme Peste Noire, Nokturnal Mortum, Graveland ou Goatmoon, tous très engagés dans des idéologies nationalistes, traditionalistes, etc.

Mais il est peut-être intéressant de noter aussi, que dans le Black Metal (et même le Metal en général), les thèmes et l’imagerie sont parfois liés au satanisme, à l’occultisme ou différentes formes de mysticismes tous azimuts. C’est le genre d’imagerie très attirante pour un ado qui adore les films d’horreur, de guerre et les musiques extrêmes. C’était mon cas.

 

Vinyle d'une messe de l’Église de Satan

Vinyle d’une messe de l’Église de Satan

 

T-shirt du groupe finlandais Goatmoon

T‑shirt du groupe finlandais Goatmoon

 

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Blanc, rouge, noir et un logo dans un cercle. La charte graphique semble assez respectée dans le NSBM…

Je n’étais pas armé pour me plonger dans l’histoire de personnes comme l’occultiste Aleister Crowley ou Anton Szandor LaVey (fondateur de l’Église de Satan). Ils faisaient partie du paysage et leur véritable implication ne m’a jamais questionné jusque-là (Mr. Crowley d’Ozzy Osbourne, l’album Thelema 6 de Behemoth, Crown de Samael, The Destruction of reason by illumination de Blut Aus Nord, etc…).

Je n’ai également pas cherché à savoir s’il existait d’autres branches du satanismes, des philosophies propres à elles, des dérives sectaires, etc. (à part l’Église de Satan et le Temple de Set ayant une dimension assez violente). Aleister Crowley rend célèbre cette phrase « fais ce que tu voudras » dans son Livre de la loi paru en 1904. Crowley étant cité et célébré par de nombreux groupes de Metal influents, cette pseudo-philosophie m’a permis de justifier certaines pensées extrêmes (Alors même que je n’ai jamais lu ce livre, c’est dire ! Je ne savais pas que Rabelais avait écrit cette phrase presque quatre siècles plus tôt, sur le fronton de l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua). Attention Crowley et LaVey ne semblent donc pas liés directement avec le nazisme quand on creuse leurs histoires personnelles, mais des liens peuvent être tissés (très) facilement.

Prenons un exemple concret avec Emperor, groupe emblématique de la scène norvégienne. En 1993, un des membres est en prison pour l’assassinat d’une personne homosexuelle, un autre pour incendie criminel et un dernier sera mis à l’écart à cause d’une enquête policière à son encontre. Ihsahn (chanteur/guitariste), le dernier membre en liberté répondra ceci lors d’une interview en 1995 :

Crois-tu en la philosophie – « le fort au-dessus du faible » ou « la raison du plus fort » ? (Do you believe in the philosophy – Strong over the weak or Might is right ?)

Les deux. C’est la loi de la nature. Les forts survivent. C’est fondamentalement la mentalité derrière mon satanisme – l’individu. Fort, intelligent et puissant.

Que pensez-vous de l’Église de Satan d’Anton LaVey ?

Anton LaVey est un homme très intelligent. Avec son église, il est très bon pour amener les gens dans le concept anti-chrétien et satanique. Avoir ses idéologies bien écrites aux gens pour que même la femme au foyer la plus simple puisse être d’accord avec cela. Beaucoup de ses idées sont très bonnes, d’autres avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Mais un individu doit penser par lui-même. »

Intégralité de l’interview ici

 

The might is right est un livre de Ragnard Redbeard (Arthur Desmond de son vrai nom). Ce livre fait l’apologie du « darwinisme » social (qui n’a rien de darwinien) avec, notamment, des passages antichrétiens et antisémites. Ce livre sera, aux côtés de l’oeuvre de la libératrienne Ayn Rand ou de celle de l’anarchiste de droite H. L. Mencken une influence majeure pour Anton LaVey dans sa rédaction de la Bible satanique ou pour Katja Lane, éditrice et femme du suprémaciste blanc David Lane (membres de la structure Aryan Nations, du Ku Klux Klan ou encore de The Order, ils sont également les fondateurs du Temple of Wotan).

Emperor n’est pas un cas isolé. Burzum a composé un titre appelé Dominus Sathanas. Mayhem sort l’album De Mysteriis Dom Sathanas en 1994 (Hellhammer, batteur de Mayhem & Dimmu Borgir déclare « I’ll put it this way, we don’t like black people here. Black metal is for white people.… I’m pretty convinced that there are differences between races as well as everything else ». Il s’affiche aussi habillé en SS sur des photos promos). Goatmoon compose Quest for the goat en 2011. Peste Noire compose Le diable existe en 2015… Emperor, Mayhem, Dimmu Borgir, Ozzy Osbourne, Samael, Behemoth et Blut Aus Nord ne sont pas identifiés comme des artistes de NSBM ! Ils me servent d’exemples pour montrer la porosité entre les thèmes comme le satanisme, l’occultisme et l’extrême droite dans le Metal. Un peu comme avec le paganisme.

Je ne saurais pas dire si l’image que je me faisais de l’occultisme à l’époque a joué un rôle pour renforcer et consolider mes pensées d’extrême droite ou non. On trouvait un lien très fort entre le nazisme et l’occulstime avec d’autres éléments culturels comme les jeux-vidéos avec Wolfenstein ou des blockbusters hollywoodiens comme Hellboy de Guillermo Del Torro ou Captain America : First Avengers de Joe Johnston …

Je me rappelle aussi avoir salivé devant le catalogue de l’éditeur Camion noir. Je possédais déjà les 2 premiers ouvrages Black Metal Satanique : les seigneurs du chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind et La Bible Satanique d’Anton LaVey. Mais on y trouve des livres aux titres suivants :

  • La race à venir, celle qui nous exterminera de Edward Bulwer-Lytton
  • Soleil noir, cultes aryens, nazisme ésotérique et politique de l’identité de Nicholas Goodrick-Clarke
  • Hitler et la tradition cathare de Jean-Michel Angebert
  • Les nazis et l’occulte, les forces obscures libérées par le IIIe Reich de Paul Roland
  • Might is Right, la raison du plus fort de Ragnar Redbeard
  • Charles Manson, Gourou du rock de Noël et Christophe Lorentz

Je vous laisse admirer le catalogue ici. De quoi alimenter mon imaginaire mêlé de diables et de races supérieures…

Aujourd’hui, avec le recul je repense à ce que ma grand-mère me disait « Oh ta musique, c’est un truc de nazi sataniste » et elle n’avait pas si tort que ça, la mamie…

Le début de la fin

C’est à partir de l’âge de 15 ans que j’ai commencé à déconstruire petit à petit ces idéologies racistes, xénophobes… sans vraiment en avoir conscience.

Documentaire La Cravate, 2020

Documentaire La cravate, 2020.

Mes pensées fonctionnaient bien avec mon groupe de potes mais en étant seul dans ce délire, la planche sur laquelle j’étais s’est mise à pourrir. Mais aussi parce que ma copine m’a conduit à modifier mon comportement parce que ça ne lui plaisait pas (et qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ?!). Également parce qu’en grandissant notre groupe de potes a éclaté progressivement et que j’ai fréquenté de plus en plus de personnes loin de ces idées-là et de moins en moins de personnes aux idées d’extrême-droite.

En 2015, âgé de 22 ans, je me suis retrouvé dans une situation précaire et j’ai trouvé un travail dans un milieu plutôt solidaire. J’ai pris goût à la lecture, aux podcasts, aux vidéos sur la société et la politique, et merci l’autodéfense intellectuelle ! Plus je creusais (et creuse encore aujourd’hui), plus je me sentais convaincu par les principes de solidarité, d’égalité, de luttes antiracistes, etc…

Si ce changement de façon de penser s’est fait progressivement, mes références bibliographiques et cinématographiques ont également évolué au fur et à mesure que je déconstruisais mes idées bien ancrées. C’est pour cela que je ne peux pas citer un film ou livre en particulier qui serait à l’origine même de ce changement. Cependant, lorsque j’y réfléchis certaines œuvres m’ont marqué. Les voici.

Pour la dimension des luttes raciales

  • Le podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly sur Binge Audio.
  • Le film Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi (2020)
  • Le film Django Unchained, de Quentin Tarantino (2012)
  • Le film District 9, de Neill Blomkamp (2009)

Pour la dimension politique

  • La chaîne vidéo de Patchwork
  • La chaine vidéo Politikon
  • Le film La vague, de Dennis Gansel (2008) – même si Richard a beaucoup de doutes sur l’existence réelle de cette soi-disant expérience de Ron Jones à l’école Cubberlay, en 1967.

Pour la dimension Esprit Critique

Pour le rapport à « l’autre » (de manière générale)

  • Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel (2007, Stock)
  • Lectures de sciences sociales d’Usul et Modiiie

Pour les mouvements antiracistes

J’ai donc eu de la chance.

J’utilise le terme « chance » car, lorsque je vois Bastien, dans le film documentaire La cravate (de Mathias Théry et Étienne Chaillou, 2019), je ne peux pas m’empêcher de voir des similitudes de parcours et d’imaginer que j’aurais pu être à la même place que lui avec les mêmes convictions aujourd’hui. Je me dis que lui n’a juste pas eu la chance de croiser les « bonnes » personnes et d’arrêter de croiser les « mauvaises ».[6]

Aujourd’hui, même si certains groupes de NSBM sont interdits de diffusion ou de vente en France (et sûrement dans d’autres pays) pour non-respect des lois ou règlement d’utilisation des plateforme (impossible d’acheter du Goatmoon sur Discogs ou d’écouter Peste Noire sur Deezer), on en trouve encore officiellement sur des plateformes comme Deezer ou Spotify (l’intégralité de la discographie de Burzum, Graveland ou Temnozor reste disponible).

Il est important de noter que certains albums sont écoutables sur YouTube et nécessite un rapport en masse des utilisateurs/rices pour faire les faire disparaître. Ceci s’explique par la porosité des thèmes. Des groupes se servent de thèmes comme l’histoire, le paganisme ou le folklore national pour véhiculer leurs idéologies. En voici quelques exemples :

  • Burzum utilise l’odinisme pour affirmer la supériorité de la race aryenne (on lira par exemple cette entrevue).
  • Nokturnal Mortum se sert des traditions slaves pour défendre le nationalisme ukrainien.

D’autres groupes ne cachent aucune intention dans leurs textes :

  • Seigneur Voland chante « Ai-je rêvé où l’étoile jaune n’a pas assez brûlé » dans Dernier bastion blanc.
  • Peste Noire chante « J’aime ma race, j’aime ta race / Mais si tu veux diluer les deux, frère trace / Rentre chez toi, fais comme Kémi Séba » dans Turbofascisme.
 

Poster promotionnel de l'album Peste Noire Split Peste Noire de Peste Noire

Poster promotionnel de l’album Peste Noire – Split – Peste Noire, de Peste Noire

 

Poster du groupe Nokturnal Mortum

Poster du groupe ukrainien Nokturnal Mortum (avec des runes dans les angles)

  • Satanic Warmaster chante « Enthroned Aryan spirit the resurrection of our reich //
    Valour of pagan Europe » dans Strenght & Honour.

Il est donc très difficile de déceler les groupes qui usent de certains thèmes pour véhiculer leurs idées merdiques. Il semble parfois nécessaire de creuser dans les interviews, les photos de groupes ou voir les autres groupes et collaborations des musiciens.

Par exemple, même si le groupe polonais Mgła ne semble pas forcément lié à l’extrême-droite, l’un des musiciens arbore pourtant un patch à l’effigie du groupe Peste Noire sur scène, et le groupe sort ses albums via le label Northern Heritage, (label géré par Mikko Aspa, musicien reconnu dans le milieu NSBM et accessoirement fan de pédopornographie – regardez le projet Nicole 12, si vous en avez le coeur –, qui possède un catalogue bien fourni en groupes national-socialistes et sympathisants), sort un split avec Clandestine Blaze (groupe antisémite finlandais) et les membres de Mgła seront même embauchés pour jouer en live pour Clandestine Blaze. Si on ne peut pas affirmer que le groupe est ouvertement d’extrême-droite avec ces éléments, on peut reconnaître un certain copinage suspect (ici). De plus, l’existence du Temple Of Fullmoon (cercle NSBM polonais assez influent) me fait me méfier des groupes de Black Metal polonais aux attitudes ambiguës vis-à-vis de l’extrême-droite.Peut-être qu’un jour, je parlerai de « l’apolitisme » dans la musique. Ce sujet m’intéresse énormément. Il faut que je creuse.

Jusqu’en 2020, j’assumais publiquement les groupes que j’écoutais, je ne voyais aucun problème à ça. Je pouvais porter des habits à l’effigie de Peste Noire ou Baise Ma Hache par exemple en expliquant que j’adorais ces groupes et que l’idéologie véhiculée faisait partie de l’essence même du genre, que ça représentait leur sincérité, qu’il ne fallait pas s’arrêter à ça. Je ne comprenais pas qu’on me reproche de faire la promotion pour ces groupes…

À présent, je me sépare de tout ce que j’ai en lien avec cette scène. Elle ne représente plus rien de bon pour moi et même « écouter pour la musique » me renvoie à des choses plutôt négatives de ma vie. Je ne souhaite plus soutenir ni ces artistes, ni les labels qui en font la promotion et/ou la diffusion. J’accepte que mes amis proches puissent séparer l’œuvre de l’artiste, mais personnellement je ne veux plus le faire ni faire la promotion de ces groupes et je préfère soutenir d’autres projets beaucoup plus en adéquation avec le moi d’aujourd’hui.

antifascist black metal par Branca Studio

Image offerte gracieusement à tous les groupes de Black Metal voulant estampiller leurs albums de cette image. Par Branca Studio.

C’est à cause des groupes de NSBM (et des sympathisants d’extrême-droite) que j’ai embrassé l’extrême-droite. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus.

Désormais, j’essaie d’appliquer au mieux ce processus de déconstruction à tous les autres rapports de domination de nos sociétés (luttes LGBTQIA+, égalité femmes/hommes, luttes des classes, intersectionnalité…).

Je ne regrette pas de m’éloigner de cette idéologie.

Il est clair, que dans mon témoignage des faits et détails historiques sont erronés. La pseudo-histoire et l’imaginaire d’un ado pas assez curieux pour ouvrir un livre de plus de cinquante pages mêlés à un esprit critique non-aiguisé (voire inexistant) m’a fait tisser des liens qui n’ont peut-être pas lieu d’être dans le réel. Et pourtant…

Ne laissons pas l’esprit critique se dépolitiser et ne le laissons pas non plus basculer dans le conservatisme. Car là-bas, il fait froid, ça pue et ce sont des horizons trop étriqués.

Gloire au Black Metal !

Mort au NSBM !

Thomas

[1] As Wolves Among Sheep, La saga funeste du NSBM, de Davide Maspero et Max Ribaric, éditions Camion noir (2015)

[2] Choosing Death, L’histoire du death metal et du grindcore, d’Albert Mudrian, éditions Camion blanc (2004).

[3] New Wave of American Heavy Metal, de Garry Sharpe-Young, Zonda Books (2005).

[4] Anthologie du Black Metal. Tome 1 & 2 d’Alexandre Guudrath, éditions Camion blanc (2012).

[5] Le satanisme, marchepied de l’extrême droite, Elsa Evrard, Libération 23 mars 2005.

[6] Je vais faire un parallèle avec Je ne MÉRITE PAS mon SUCCÈS, vidéo de Linguisticae.

 

« Le nuancier des groupes des groupes de Black Metal d’extrême droite »

Suite à un commentaire de Jean (et d’autres personnes sur d’autres réseaux), j’ai pu constater que le manque de nuance pour classer les groupes cités dans le NSBM ou non a pu déranger. Et même si je ne partage pas cette opinion je peux l’entendre et la considérer comme valable. J’ai expliqué au début de l’article ma difficulté morale à nuancer les comportements de certains groupes. Je précise que ma position ne change pas, si je change d’avis sur l’utilisation de la définition large de NSBM, je le ferai savoir. Je tiens aussi à souligner que cet article, qui est un témoignage, est teinté d’une certaine dose de militantisme. N’oublions pas que les idéologies politiques se transmettent aussi à travers l’art et la culture.

Nous pouvons discuter de la subjectivité sans problème, bien évidemment.

Cités dans l’ordre de l’article :

Peste Noire : anarchiste de droite, racialiste et identitaire

Baise Ma Hache : nationaliste et suprémaciste blanc

Mgla : sympathisant avec la sphère d’extrême-droite

Taake : idéologie d’extrême-droite marquée (islamophobie, nationalisme, rhétorique d’extrême-droite)

Ancient Rites : thèmes hautement nationalistes (ambigu), tendance néo-païen

Burzum : racialiste, aryaniste, raciste, antisémite et suprémaciste blanc

Absurd : nazi assumé

Graveland : nazi assumé

Nokturnal Mortum : antisémite et nationaliste

Goatmoon : nazi assumé

Temnozor : nationaliste assumé

Seigneur Voland : nazi assumé

Satanic Warmaster : nazi assumé

 

Pourquoi les groupes cités sont d’extrême-droite ?

  • Burzum (projet solitaire de Varg Vikernes, alias Louis Cachet, chantre de l’óðalisme, un néopaganisme teutonique antisémite survivaliste) : ici, ici et
  • Absurd : il suffit de traduire les paroles et regarder les visuels des productions du groupe, , ou
  • Graveland : , ici ou ici
  • Nokturnal Mortum : , , ici
  • Peste noire : , , ici, ici. Les paroles des musiques sont très explicites. La première démo s’intitule même Aryan Supremacy (suprématie aryenne).
  • Seigneur Voland : paroles explicites elles aussi.
  • Clandestine Blaze : , ici
  • Goatmoon : ici,
  • Baise Ma Hache : , ici. On remarque le blason de la division Charlemagne
  • Supreme Mrap : en tapant juste le nom du groupe dans un moteur de recherche ça devrait vous convaincre…

Pour aller plus loin

  • Bleu blanc Satan, documentaire sur une partie de la scène Black Metal française, de Franck Trébillac et Camille Dauteuille (2018)
  • Until The Light Takes Us, documentaire sur le black metal norvégien, par Aaron Aites et Audrey Ewell (2009)
  • Metal Crypt, le NSBM, vidéo de Maxwell, ex-2guys1Tv, sur le NSBM. La vidéo n’est plus hébergée sur sa chaîne, elle a été supprimée par YouTube. Maxwell n’a pas souhaité la ré-uploader car sa position vis-à-vis du NSBM a changé. Il ne souhaite plus donner de visibilité à certains groupes nommés dans la vidéo. Néanmoins Maxwell nous a donné son accord pour partager le lien de sa vidéo uploadée par un autre utilisateur. On le remercie.

Voici quelques articles que je juge importants dans les actions antifascistes dans le (Black) metal :

Petites refs de Richard

  • Sur le néo-paganisme, j’ai encadré le travail de master de Jérémy Fernandes-Mollien, Modalités et raisons d’entrée en religion dans les syncrétismes néopaïens français. Sciences Po Grenoble 2017 (ici). Il y a aussi quelques travaux introductifs sur la symbolique nazi, et l’instrumentation de l’archéologie, comme ce travail réalisé dans mon cours, ainsi que des travaux historiques plus poussés comme ceux de Jean-Paul Demoule (j’en ai causé en 2014).
  • Sur un autre parcours du même type, voir Clément alias Karp, du collectif L’Extracteur, et son outing soralien (à écouter ici sur le soundcloud de Conspiracy Watch, ou regarder ).
  • Il n’y a pas que du black metal nazillon. Il y a aussi du rap et des paroliers. Pour les plus téméraires, il y a Basic Celtos, Kro Blanc, Amalek, Mc Amor, Goldofaf, Fasc, et chez les paroliers à l’ancienne, Jean-Pax Méfret par exemple (dont l’écoute de plusieurs albums d’affilée m’a fait frôler l’AVC).
  • Sur l’infusion de la pensée d’extrême-droite, crue, dans certains milieux comme la police, le podcast Gardiens de la paix, d’Ilham Maad (Arte radio, 2020).
  • Sur la pensée d’Anders Breivik, écouter la série saisissante Utoya, 22 juillet : quelques minutes du procès, dans Les Pieds sur Terre, France Culture, juillet 2012.
  • Quelques films ou documentaires sur l’extrême droite :
    • This is England, de Shane Meadows (2006)
    • Danny Balint (The Believer), de Henry Bean (2001)
    • Antifa chasseurs de skins, de Marc-Aurèle Vecchione (2008).

Agression raciste ultra-violente à Besançon : prison ferme pour le néonazi

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/agression-raciste-ultra-violente-a-besancon-prison-ferme-pour-le-neonazi-20210204_XTGA65RUIVDE3G7T6LYS2KEPSQ/

04.02.2021 Un néonazi de Besançon a été condamné mercredi à deux ans de prison pour avoir agressé un homme de 35 ans lundi. Le déchaînement de violence qui s’est abattu sur la victime n’avait d’autres motifs que le racisme.

Des coups, des insultes racistes et des menaces de mort. C’est ce qu’a subi Khaled lundi à Besançon, lors d’une agression d’une rare violence. Son agresseur, Philippe Tribout, un néonazi local, a été jugé en comparution immédiate mercredi. L’homme, au casier judiciaire déjà bien rempli, sur lequel figurent déjà des violences régulières sur conjointe et contre un migrant, a écopé de deux ans de prison, dont six mois avec sursis. Il dispose de dix jours pour faire appel.

«J’ai cru que j’allais mourir là»

Khaled a donc eu la malchance de croiser Philippe Tribout sur un parking du centre de Besançon, vers 21 heures lundi soir, alors qu’il rentrait d’un rendez-vous professionnel. Le paisible entrepreneur de 35 ans est alors interpellé par un colosse, raconte la station locale Radio Bip. Dans un échange lunaire, le grand gaillard (il tutoie les 2 mètres) lui a d’abord demandé s’il était «de la police». Khaled a assuré que non, et a ouvert son manteau pour montrer le costume qu’il portait. «Tiens, un Arabe en costard, je vais me le faire», s’est alors amusé Philippe Tribout, avant de passer aux coups. Le passage à tabac en règle a duré de longues minutes pendant lesquelles la victime, qui a tenté en vain de se défendre, a vu sa vie défiler devant ses yeux. «J’ai cru que je ne reverrais jamais mon fils. J’ai cru que j’allais mourir là. C’était juste horrible», raconte Khaled.

Ce n’est finalement qu’avec l’arrivée toutes sirènes hurlantes de plusieurs voitures de police, alertées par les caméras de vidéosurveillance du parking, que le calvaire a pris fin. Philippe Tribout a tenté de prendre la fuite mais a finalement été rattrapé par les agents qui ont dû se mettre à plusieurs sur lui pour l’appréhender. Khaled l’assure : sans l’intervention des forces de l’ordre, il ne serait plus là pour en parler. Pris en charge par les secours et hospitalisé, il s’en tire avec de multiples contusions et deux côtes fracturées.

Pour le procureur de la République de Besançon, le motif raciste de l’agression ne fait aucun doute. Il faut dire que l’agresseur est connu dans la région pour son engagement au sein des franges les plus radicales de l’extrême droite.

Militant skinhead raciste

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A peine majeur, dès 2012, il était suffisamment investi dans le militantisme pour participer au «C9M», grand raout annuel des «durs» qui commémorent la mort d’un des leurs, Sébastien Deyzieu, décédé après une course-poursuite avec la police. La carrure et le look d’authentique bonehead de Philippe Tribout n’étaient pas passés inaperçus dans le petit contingent du Front comtois. D’autant qu’il tenait la banderole du groupuscule d’extrême droite local, pourtant dissous l’année précédente après la condamnation de son leader pour incitation à la haine raciale.

Le mouvement est notoirement proche du Blood and Honour et héritier d’un autre groupe régional néonazi, tout aussi radical, le Werwolf Sequania. Ces deux mouvements ont aussi été dissous à cause de la violence de leurs membres, dont des anciens militaires, la plupart largement tatoués de symboles nazis (soleil noir, devise de la SS, etc) et adeptes de la violence de rue.

Philippe Tribout, 24 ans, a fait ses armes de militant skinhead raciste auprès de la crème du genre, comme Sébastien F., dit «Sanglier» (avec lequel il a participé à l’attaque contre l’Arc de triomphe en marge d’une manifestation de gilets jaunes, le 1er décembre 2018), le légionnaire Teddy M. ou un certain Maxime P. Il a d’ailleurs créé avec ce dernier un petit garage à 200 kilomètres de là, près de Thonon-les-Bains. Une poignée de ces hommes seulement n’a pas fait de prison pour violences racistes.

Vieux briscards et jeunes du GUD

Certains de ces noms apparaissent en outre dans des enquêtes de la presse locale sur une série d’agressions racistes gratuites perpétrées par la bande, à Besançon entre 2019 et 2020. L’une des victimes, identifiée par le site Factuel. info, raconte comment un inconnu l’a approché en lui demandant : «Souris pour voir». L’homme le tabasse puis, alors que des tiers s’interposaient, repart en lâchant «Ah, tu ne rigoles plus on dirait Avant de conclure : «Ces gens, c’est le film Orange mécanique. Faire souffrir, juste pour le plaisir.»

Le petit groupe bisontin orbite dans une galaxie mêlant vieux briscards proches de Serge Ayoub (le fameux «Batskin»), comme Sanglier, et néonazis pur jus du Blood and Honour, tel Marc Bettoni, ainsi que des jeunes se réclamant du GUD à l’instar du chef des Zouaves Paris, Marc de Cacqueray de Valménier. Comme ce dernier, Philippe Tribout est parti prendre les armes dans un conflit à l’étranger. C’était en 2015 dans le Donbass, avec le bataillon Azov, une unité paramilitaire pro-ukrainienne ouvertement néonazie. Le jeune homme s’en vantait, diffusant des photos de lui en uniforme ou kalachnikov à la main.


Khaled Cid, un entrepreneur bisontin a été violemment passé à tabac par un homme, lundi 1er février, rue Marulaz à Besançon. La victime, extrêmement choquée, s’exprime pour que cette histoire ne reste pas impunie et pour dénoncer cet acte ignoble. Témoignage.

Le récit rapporté par Khaled Cid fait froid dans le dos et rappelle à quel point la folie raciste est destructrice, lorsqu’on a le malheur de croiser son chemin. Le natif de Besançon est évidemment très touché par la violente agression qu’il a subi la veille, place Marulaz en centre-ville, alors qu’il garait sa voiture après un rendez-vous professionnel.

Il était environ 21h, quand Khaled Cid, s’approche d’un horodateur pour payer son parcmètre en avance, en prévision du lendemain matin. Un homme, visiblement “pas dans un état normal” l’interpelle : “Tu es de la police ?” lui lance le grand gaillard d’environ 2 mètres, selon la description faite par Khaled. Le Bisontin lui répond que non : “Je rentre chez moi. Non je ne suis pas de la police, regarde, je suis en costume”. Il commence à comprendre que quelque chose ne va pas.

“Je commence à prendre peur, et à comprendre que le mec n’est pas dans un état normal. Il a dit ‘ah un arabe en costard, je vais me le faire !’ Il s’est jeté sur moi, il était déterminé. Je n’avais jamais vu ça de ma vie.”
Khaled Cid, victime d’une agression raciste

Pendant plusieurs minutes, Khaled essaie de se défendre et d’esquiver les coups qui pleuvent, en vain. Il finit à terre sous les insultes racistes. “Deux mètres de haut, des yeux qui sortent des orbites… Il me disait, je vais te tuer sale arabe ! Je me suis retrouvé au sol et il a continué à me frapper” rapporte l’homme de 35 ans au souffle court, en raison de deux côtes cassées et de la violence du choc. “Je peux vous le dire, franchement, j’ai cru que je ne reverrais jamais mon fils. J’ai cru que j’allais mourir là. C’était juste horrible” témoigne-t-il.

C’est la police bisontine qui vient en aide à Khaled Cid, avant même qu’il ne réussisse à prévenir les secours. “Je remercie la police d’être intervenue aussi rapidement. Sans ça, je ne sais pas si je serais encore vivant”  tient à préciser l’entrepreneur franc-comtois. Les sirènes font fuir son agresseur, rapidement rattrapé par plusieurs policiers qui peinent à le maîtriser en raison d’une rage incompréhensible. Khaled est quant à lui transporté à l’hôpital duquel il ressort avec au moins 8 jours d’ITT.

L’ancien lauréat du prix “Talents des Cités 2018”, avoue n’avoir jamais été victime de racisme, malgré ses origines maghrébines.

“Le plus gros choc, c’est de me rendre compte que des personnes sont prêtes à tuer pour une couleur de peau. Gratuitement. Je sais qu’il y a du racisme, mais à ce point là… Je ne pensais pas que ça existait. J’ai grandi à Clairs Soleil, je suis allé à Marseille, aux Etats-Unis et même dans les quartiers les plus chauds de Miami… Je n’ai jamais été confronté à ça… Le racisme prêt à tuer. Ca existe quoi.”
Khaled Cid

L’agresseur présumé, un certain Philippe, n’en est pas à son premier coup d’essai, selon le correspondant de presse de Radio Bip/Média25 Toufik de Planoise. Selon ce dernier, il est “bien connu pour plusieurs méfaits”. Toujours selon Toufik de Planoise, il aurait évolué au sein du « Front comtois » et du « Bunker » ainsi que dans les troupes de la division néonazie « Azov » “en 2017 ramenant expérience et armes à la maison, sa présence à des descentes dans des bars du centre en 2019-2020, et plus récemment fin 2020 son apparition en Savoie afin d’y établir un garage et en Suisse à travers un énième groupuscule nommé « Swastiklan. »” 

Khaled Cid a porté plainte. Une enquête a été diligentée et la garde à vue de l’individu en question est toujours en cours, à l’heure où nous rédigeons cet article. Cette affaire va être, dans les heures qui viennent, transmise au parquet de Besançon. Pendant que la justice suit son cours, de son côté, Khaled mettra du temps à se remettre psychologiquement de cette agression, bien après que les blessures physiques ne s’estompent. “Il faut de tout pour faire un monde, mais ces gens là on s’en passerait bien” conclut le Bisontin.

L’agresseur présumé sera présenté devant un juge, en comparution immédiate, ce mercredi à 14h.


http://www.factuel.info/neonazis-et-extreme-droite-de-retour-dans-les-bars-a-besancon

L’agresseur présumé est toujours en garde à vue à l’heure de la publication de cet article. Le Procureur de la République, Étienne Manteaux, confirme : Il sera déféré au tribunal, en comparution immédiate, le lendemain. Il est connu des services de police, défavorablement. Retour sur le parcours identitaire de l’agresseur

Philippe T. a vingt-six ans. Bisontin pur jus, il demeure dans une maisonnée près de la City avec sa mère, après la séparation parentale. Contrairement à leur labeur entièrement tourné vers la restauration ; à l’adolescence, il s’oriente vers le bricolage et la mécanique. Il est aussi attiré par la politique. Il fait ainsi ses premières armes au sein du groupuscule identitaire « Front comtois », où il est alors repéré à l’édition 2012 du C9M à Paris. Mais le mouvement se délite et plusieurs factions émergent, en particulier celle des « Werwolf Sequania » dans la capitale comtoise. Cette formation paramilitaire s’illustrera par de multiples agressions en 2012-2013, ayant par ailleurs pour quartier général « le Bunker. » Il s’agit d’une cave réaménagée en bar privé à Bregille par un des historiques du milieu, où sa présence à des soirées est documentée de 2014 à 2015.

Il sollicite et obtient une licence de tir, comme le confirment des habitués du stand de Chaudanne où il venait périodiquement avec son fusil à pompe. On le retrouve ensuite en uniforme, vantant lui-même son enrôlement auprès de la formation néonazie « Azov » sur le front du Donbass en 2017. Il s’exhibe alors kalachnikov à la main, faisant le salut hitlérien, ou de retour dans la région par des entraînements au corps-à-corps sur un terrain de la Chapelle des Bois.

Entre-temps, il est condamné pour violences conjugales et interdit de résidence – mais pas de séjour – pour le département du Doubs, durant neuf mois. Philippe T. apparaît ensuite avec les gilets jaunes, sur les ronds-points de l’agglomération, banderole en main ou comme à Paris le fameux 1e décembre 2018 durant lequel son copain « le Sanglier » fut soupçonné de dégradations à l’Arc de Triomphe.

Il est mis en cause comme participant aux descentes de 2019 et 2020 dans les bars du vieux-centre, là encore nommément cité et plusieurs fois photographié regroupé avec ses amis de conviction et de lutte. Il vivote de prestations sociales, en animant un garage au noir, ou par de petits boulots comme livreur chez UPS. Il se montre sommairement auprès des ultras du Kop Boulogne, lors d’un match de foot entre Mannheim et Kaiserslautern en Allemagne. Fin 2019-début 2020 il s’exile en Savoie avec Maxime P., un de ses fidèles camarades de tabassage non loin du domicile paternel de ce dernier. Ils fondent alors leur propre entreprise, retapant et revendant des véhicules surtout de marque BMW. Mais le binôme ne manque pas non plus de nouer des liens avec les radicaux suisses, apparaissant dans plusieurs cessions d’entraînement au combat avec le « Swastiklan. »

Violente agression à caractère raciste à Besançon


A propos de Philippe Tribout

L’agression dont a été la victime Khaled Cid le soir du lundi 1er février, n’est pas un simple fait divers comme tant d’autres, d’ailleurs on n’a pas entendu les élus du RN sur cette affaire. Cet acte raciste a été commis par un militant néonazi de longue date qui n’a eu que la violence comme moyen d’expression. Il a été militant au Front Comtois, puis s’est engagé en Ukraine dans les rangs du bataillon néonazi Azov, puis de retour en France, il a milité au sein de l’organisation Misanthropic Division qui est l’organe de propagande et de recrutement du Bataillon Azov. Lors des Gilets Jaunes, il est à Paris, Place de l’Étoile, lors de la manifestation qui a vu le saccage de l’Arc de Triomphe. Il a été condamné pour avoir frapper sa copine. Il rejoint également les hooligans parisiens pour faire le coup de poing.

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Philippe Tribout lors de son séjour en Ukraine dans le Bataillon Néonazi Azov, et militant avec la Misanthropic Division

Malheureusement, cette agression est loin de nous étonner, nous savions que tôt ou tard cela allait se passer. Nous pensons même que cela a déjà du se produire, que cette personne a déjà agressé d’autres personnes peut-être moins violemment et que ces dernières n’ont pas osé porter plaintes.

Nous ne savons pas si Philippe Tribout fait partie des Vandal Besak. Ce que nous savons c»est qu’ils se connaissent et ont évolué sur le même terreau de haine.

Qu’elles soient seules ou organisées en groupe, il s’agit de personnes extrêmement violentes, et qui ne souhaitent que s’exprimer par la violence.

https://dijoncter.info/a-besancon-a-dijon-et-ailleurs-le-reveil-de-la-peste-brune-2517

https://fafwatchfc.noblogs.org/files/2015/10/Bunker-09-num%C3%A9ro.jpg

La droite radicale américaine prête au combat ? – RTBF Info

https://youtu.be/1ppMxLpHGdA

🔴 Attention, certaines images de ce reportage peuvent choquer. Aux États-Unis, la liberté d’expression est un droit constitutionnel. Du coup tout est permis: Ku Klux Klan, croix gammée, bottes à clous, toute la panoplie. ➡ Nos équipes ont rencontré divers groupes de la droite radicale américaine en 2017, juste après les évènements de Charlottesville, en Virginie. Quatre jours après la manifestation, Donald Trump avait déclaré “Vous avez plein de gens dans ces groupes qui ne sont pas néonazis ou nationalistes blancs”. Alors, l’équipe du Scan a cherché. Force est de constater que la plupart des groupuscules mobilisés pour la manifestation de Charlottesville s’équipent aujourd’hui dans l’ombre. Des manifestants “ordinaires” présents à Charlottesville, nous n’en avons pas retrouvés. Portée par un nouvel élan patriote, la droite radicale américaine est prête au combat. Un reportage de R. De Rath, diffusé initialement le 25/09/2017. ————————————————————————————————————————-

📌 Retrouvez l’article complet : 🟣 A la rencontre de la droite radicale américaine: “Nous sommes prêts à défendre notre race, notre nation” : https://www.rtbf.be/info/monde/detail…

Ces faits divers qui ont marqué la Normandie : La dérive meurtrière des skins havrais en 1995

https://prmeng.rosselcdn.net/sites/default/files/dpistyles_v2/prm_16_9_856w/2023/04/29/node_409763/39519864/public/2023/04/29/B9734151494Z.1_20230429192709_000%2BGAJMM9D3P.2-0.jpg?itok=dx5dl7FC1682790192Le 7 mai 1995, au Havre, un plaisancier met son voilier à l’eau. Il aperçoit un corps flotter. Police, sapeurs-pompiers : personne ne s’étonne dans cette ville où le suicide est plus commun qu’ailleurs. Pourtant, ce cadavre, encore anonyme, est le point de départ d’une extraordinaire affaire de violence raciste commise par des skinheads.
Par la rédaction / Publié: 3 Janvier 2021 à 13h09 Temps de lecture: 8 min 

Mai 1995 en France. Jacques Chirac vient d’être élu président de la République. Le pays est suspendu au résultat des prochaines municipales. L’ambiance est au tout politique et le maire PCF du Havre, Daniel Colliard, sait bien que le RPR Antoine Rufenacht risque de lui ravir la plus grande ville communiste de France. Le 1er mai, Jean-Marie Le Pen a fait défiler ses troupes à Paris devant la statue de Jeanne-d’Arc. Quatre skinheads venus dans les cars du parti frontiste passent en trombe devant le pont du Carrousel, voient deux Maghrébins se tenir par la main, estiment qu’il est temps de « taquiner du pédé, craquer du crouille » et poussent Brahim Bouraam dans la Seine. Il se noie. Indignation nationale, Mitterrand jette une brassée de fleurs dans le fleuve.

Le 7 mai, quand la police repêche un corps dans le bassin Vauban du Havre, personne ne songe à la violence raciste. C’est encore un suicidé, un accidenté, pense-t-on. La section opérationnelle spécialisée de l’inspecteur Daniel Blondel lance un appel à témoins pour identifier le mort. Le 11 mai, dans le quartier du Bois-de-Bléville, fait de chômage et de béton, Zouina Bouhoud s’alarme. Elle a vu l’appel à témoins, craint qu’il ne s’agisse de son fils adoptif Imad, âgé de 19 ans, diabétique et disparu depuis le 14 avril. Avec son mari, elle se rend au funérarium et identifie le corps.

La devise des SS gravée dans la peau

Au même moment, dans la ville basse, un skinhead âgé de 22 ans, tout juste sorti de prison, est interpellé dans un commerce de vêtements pour avoir tenté de passer un chèque volé. C’est David Beaune. Il entre et sort de prison depuis qu’il a 16 ans. Il a la croix gammée tatouée sur le corps, la devise des SS gravée dans la peau. Il sait que son arrestation peut lui coûter cher. Il est en récidive. La police perquisitionne son minable meublé du quartier de l’Eure et le skin s’aperçoit que l’ami qu’il héberge a tout saccagé chez lui. Il s’agit d’un autre crâne rasé âgé de 19 ans, Mickaël Goncalvès, tout juste sorti de chez les parachutistes de Tarbes. Goncalvès lui a même piqué ses disques de la Waffen SS. C’en est trop.

« J’ai peut-être quelque chose à te dire », murmure en garde à vue le skin à l’inspecteur Olivier Boulard, qui connaît la mouvance sur le bout des doigts pour avoir élucidé une sombre affaire de violences un peu avant. « Mais est-ce que ça peut me rapporter quelque chose ? ». « Je l’ai laissé venir », raconte le policier. Après trois auditions, en toute fin de garde à vue, Beaune avoue qu’avec Goncalvès, il a rencontré Imad Bouhoud le 18 avril, aux abords de la gare SNCF. Sous le prétexte bizarre d’essayer une arme qui ne fonctionne pas, le groupe va vers le bassin Vauban. Beaune attrape le jeune par le col, Goncalvès le pousse à l’eau. Imad, complètement ivre, se débat un peu et sombre. « Un de moins », exulte Beaune. Meurtre raciste précédé d’un guet-apens ou violences mortelles ?

Vu le tapage lié au meurtre de Brahim Bouraam, vu le contexte électoral, vu les violences racistes et les assassinats qui ont accompagné ce début d’année politique, la police craint le pire tandis qu’un juge met en examen Beaune pour non-assistance à personne en danger et délivre un mandat d’arrêt contre Goncalvès.

La police tape partout où les skins ont été vus : dans le bunker et le fort de Sainte-Adresse, près de la plage, dans le quartier de l’Eure. Sans succès. Elle garde surtout le couvercle sur l’information, car elle sait bien qu’elle est explosive. Mais, le 20 mai, Le Havre-Libre révèle l’affaire, raconte que Goncalvès est en fuite et détaille que la victime « savait nager » selon sa famille.

Le 22 mai, après un week-end où la tension est montée dans le quartier, les jeunes explosent. Ils se regroupent dans le quartier du Bois-de-Bléville vers 20 h, veulent manifester, se dirigent dans le quartier de pavillons de Sanvic avant de s’arrêter devant le Bar des Témoins. Un estaminet connu pour accueillir depuis des années les skins et leurs amis parisiens. C’est l’émeute. Les jeunes massacrent la façade à coups de pierres, s’en prennent aux consommateurs et la police fait refluer la révolte jusqu’au funérarium. Les émeutiers grillent des voitures et des poubelles. Les sapeurs-pompiers, mal avisés, débarquent en plein champ de bataille. Un cocktail Molotov s’écrase sur leur camion. « Ils ont voulu nous tuer. »

« J’ai bien rigolé quand il est mort le bicot »

Une marche blanche est organisée le 24 mai, elle tourne à l’insurrection en plein centre-ville. Tant que Goncalvès n’est pas « serré », les commerçants craignent le pire et la ville succombe au jeu des rumeurs. Le corps d’Imad était incomplet : est-ce le résultat de trois semaines dans l’eau et des crabes ou l’effet de la cruauté des skins avant qu’ils n’abattent leur victime ? Des cadavres d’arabes ? Il y en aurait des dizaines dans les bassins. Le skin n’est pas arrêté ? La justice et la police sont partiales. Des spécialistes de la guérilla urbaine vont arriver du « 93 », des skins d’Angleterre et l’affrontement sera terrible. La presse révèle que Beaune, la veille du meurtre, est passé à un meeting de Bruno Mégret au Havre, alors n° 2 du Front National. Collusion ? Incitation à la haine ? L’ambiance est plus que jamais explosive.

Le 1er juin, parce que le juge Christian Balayn a placé les parents de Goncalvès sur écoute et qu’ils se sont montrés bavards, la police débarque au domicile portugais d’un grand-parent du fugitif et l’arrête. Il reconnaît globalement les faits, mais accuse Beaune d’être le principal responsable du drame. Les rumeurs cessent. Comme Goncalvès a la double nationalité, il est jugé au Portugal après bien des péripéties. Il fait le salut nazi en début d’audience et se voit condamné à dix-huit ans de réclusion.

Ce n’est que le 10 décembre 1997 que s’ouvre le procès de Beaune devant la cour d’assises de la Seine-Maritime. Il se dit « complice », mais pas auteur. Il est pourtant mis en examen pour meurtre. Il écrit à une amie dans des lettres sorties du parloir : « J’ai bien rigolé quand il est mort, le bicot. » Alors, seulement complice ? « Trop facile », grogne Me Dominique Tricaud, avocat de SOS-Racisme et de la famille Bouhoud. L’avocat reprend le dossier et brandit deux cahiers d’écolier. Ce sont les écrits d’un « néonazi de France », des cahiers rédigés par Beaune pendant sa détention. Il y avoue et y glorifie sa haine du juif, de l’arabe, défend l’idée de créer des camps de concentration dans le bocage normand, hurle sa détestation de l’autre et s’avoue sans aucun remords. Comment décrit-il le drame ? « Cette nuit-là, la folie de la mort a envahi tout mon être. J’avais envie de cogner. De frapper. Nous avons rencontré Bouhoud aux abords du bassin Vauban, nous l’avons précipité dans l’eau glacée. Sans un cri, sans un hurlement, son corps a coulé. Ma soif de sang était assouvie. » Il est condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle.

Beaune et Goncalvès, des loups solitaires ? Pas vraiment, comme la suite de l’affaire va le démontrer. Pendant le procès de Beaune, un ex-skin, Michel Huquet, témoigne. Il dit que Beaune est le plus violent, qu’il est sans doute le plus coupable. Menacé après le procès, il pousse la porte de l’inspecteur Boulard et détaille une autre scène de meurtre. En 1990, il a 15 ans. Il est un jeunot dans cette bande qui ne jure que par « la bière, la baston, la baise ». Il voit ses mentors, Régis Kérhuel – le bassiste des Evil Skins qui chante les louanges du Zyklon B – et Joël Giraud, forcer un jeune Mauricien, James Dindoyal, à avaler une bière empoisonnée. Elle contient de la soude caustique. La victime est jetée à la mer depuis une digue, arrive à se réfugier chez un médecin et meurt trois semaines plus tard, les intestins rongés, à l’hôpital du Havre. Le drame a lieu dans la nuit du 18 au 19 juin 1990. « Ce soir-là, témoigne Michel Huquet, Joël Giraud voulait casser du boucaque. » Boucaque ? Une contraction raciste de bougnoule et de macaque. C’est Kérhuel qui a accueilli Beaune dans la mouvance skin.

Les deux crânes rasés condamnés à vingt ans de réclusion

Arrêtés, les crânes rasés crient leur innocence. Leur passé ne plaide pas en leur faveur. Précurseurs du mouvement skin en France, ils ont rejoint les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub, ce fils de magistrat surnommé Batskin et devenu porte-parole des crânes rasés de France. Régis Kérhuel a été arrêté des dizaines de fois. Toujours pour des violences. « Je n’ai pas pu participer au meurtre, j’étais à Paris avec Serge Ayoub », plaide Kérhuel lors de son premier procès en octobre 2000. Ce dernier croit que son grand ami va le sauver, lui donner un alibi. Batskin a suivi les audiences à distance. Il est convoqué à la barre. Il sait qu’un témoin, dont personne n’a pu vérifier la version, l’a placé sur les lieux du crime. « Ce jour-là, j’étais dans un avion qui allait au Japon ». Ayoub « lâche » son frère d’armes.

Les skins, si c’est baston tous les jours, c’est aussi un milieu où règnent la trahison et la veulerie. Les deux crânes rasés sont condamnés à vingt années de réclusion criminelle. En 2002, le verdict est confirmé en appel. La sanglante saga des néonazis du Havre s’achève derrière les barreaux.

brochure en anglais : Wolves of Vinland – Un regard critique sur la “tribu contre culturelle”

Nous venons de rentrer de Virginie (USA) il y a quelques semaines. Super moment avec nos frères des Appalaches ! Pour la deuxième fois nous avons joué au “LUPINE EQUINOX CONCLAVE”. Le concert était organisé sur le territoire des Loups du Vinland à Ulfheim. Pendant ce temps, nous avons également terminé l’enregistrement du chant final de Paul Waggener (Operation Werewolf) pour notre projet commun.

https://1312press.noblogs.org/files/2020/12/WoV_imposed_updated.pdf

Zine: Wolves of Vinland – A Critical Look at a Fascist “Counter-Cultural Tribe” in the Pacific Northwest

Quelques jours après l’élection en 2016, Rose City Antifa a publié un article sur les loups du Vinland, une bande de moto fasciste en croissance rapide avec des liens avec des organisations néonazies dans tout le nord-ouest du Pacifique. 1312 Presse a formaté l’article en format zine pour un dépôt et une diffusion faciles dans les scènes de musique en haut et en bas du Puget Sound, et le zine a trouvé beaucoup de traction sur des spectacles de métal à travers de nombreux lieux différents.

Le mois dernier, Shane Burley a publié un rapport intitulé « Total Life Reform » qui nous rattrape ce que les loups du Vinland sont jusqu’à depuis quatre ans, parallèlement à la montée et à la chute des cellules de terreur alt-right à travers le pays. Alors que Paul Waggener, le co-fondateur des loups du Vinland, s’est occupé à gagner de l’argent avec un système pyramidal promettant aux abonnés des secrets pour améliorer la masculinité et le succès, il a également bravé leur politique dans une orientation plus explicitement fasciste et axée sur la violence.

Nous avons rassemblé ces deux articles en un seul zine ici dans un effort pour mieux diffuser la discussion et l’analyse de ces fascismes rampants. Cliquez ici pour le zine téléchargeable.


Traductions :

Les loups du Vinland : une « Tribu » contre-culturelle fasciste dans le nord-ouest du Pacifique

Publiée le 07 novembre 2016

Ces dernières années, une multitude de nouvelles organisations et de nouveaux projets ont fait surface aux États-Unis, tentant de renommer le fascisme pour de nouveaux publics. Depuis plusieurs décennies, l’organisation fasciste est associée au détournement de la mode et de la culture « skinhead », mais de plus en plus la droite fasciste se déplace également dans d’autres scènes. Les organisateurs fascistes

S’appuyant sur un mélange de motivation, d’haltérophilie, d’entraînement main-d’unre à la main et tactique, d’hyper-masculinité et de religion germanique pré-chrétienne, les loups du Vinland (WoV) se sont installés en tant que groupe

Les loups du Vinland photographiés au Elite Performance Center à Clackmas, OR
LtoR Mattais Waggener, Paul Waggner, prospect non identifié, Jack Donovan

S’habiller dans des gilets de club de moto, peindre leurs visages et construire une « tribu », la WoV a organisé avec succès et tranquillement deux autres chapitres à travers les États-Unis. Malgré les prétentions à être inspirées par des peuples allemands pré-chrétiens historiques, la WoV a tendance à s’organiser de manière similaire à des bandes de motards criminalisés « 1 % ». Ils ont un groupe approprié (le WoV officiel) et des clubs de nourrisseurs / feeders, dont ils tirent de nouveaux membres. Ces groupes prospects font partie de l’opération “Werewolf”. Au cours de la dernière année environ, un troisième chapitre de WoV a commencé à s’organiser dans la région de Portland sous la direction de l’autoproclamé « anarcho-fasciste » et militant homosexuel Jack Donovan. WoV a récemment été listé par le SPLC comme un groupe de haine actif, ce qui suggère le chemin parcouru.

La WoV a reçu l’attention des militants antifascistes et des organisations de surveillance, mais pour de nombreuses personnes, ce groupe a largement volé sous le radar. “Crypto-fascisme” – c’est-à-dire, la messagerie fasciste quand un chien a crié ou voilé avec des références ésotériques – est plus difficile à repérer

Les loups du Vinland: origines et croyance

L’organisation WoV a été créée il y a environ 10 ans par auto-entraîneur de fitness, gourou de motivation et suprématie blanc Paul cool contre-culturel .

Les théories de Julius Evola (1898 – 1974) sont une influence principale sur WoV. L’universitaire Franco Ferraresi a déclaré à juste titre que , 1988 16:71-119, p. 84) L’ésotérique Evola croyait que le monde, en particulier l’Occident, traversait et traverse un déclin enraciné dans le matérialisme, un manque de conscience spirituelle et une opposition aux principes « masculins ». Cette phase finale de la désintégration et de l’effondrement est appelée le “Kali Yuga” (Evola emprunte le concept du cycle hindou de Yugas.) Cette phase serait terminée par des individus consentants (appelés « aristocrates de l’âme ») entraînant une renaissance en mettant en œuvre une « société traditionnelle » – essentiellement un retour à certains âges d’or imaginé. Evola a écrit sur la société romaine en ce qui concerne cette théorie, mais les affirmations d’Evola ont également été appliquées à d’autres cultures occidentales.

Le mythe de la renaissance des cendres est essentiel

Les loups du chef du Vinland Paul Waggener – comme beaucoup d’Evolians – essaient beaucoup de choses de voir ce qui aura de l’empressement pour

Paul et ses camarades dans le groupe de black metal “Cladonia Rangiferina”

Pour les loups, l’âge d’or du passé auquel ils se tournent est un troupeau de la policy navette pré-chrétienne, du viking et du tribalisme germanique. Ils n’ont pas été les premiers à mélanger les paisibles ou Asatrus avec la politique d’extrême droite et le fascisme pur et simple. En fait, les origines du pèlerinage organisé en Amérique viennent de racistes ou non : Else Christensen, un troisième immigrant danois positionniste qui a lancé la bourse œdiniste; Stephen McNallen, qui était un contributeur du soldat de la fortune et un fondateur autoproclamé d’Astatru en Amérique ); et Michael J. Murray AKA Valgard Murray, un ancien organisateur du parti nazi américain dans les années 60 et ancien porte-parole du National-national Socialiste basé en Arizona, la croix de fer Iron Cross MC. Malgré ces origines, une majorité écrasante de pahènes ou de pratiquants d’Asatru en Amérique ne sont actuellement pas racistes, racistes, ou même de droit lointain politiquement.

Le chapitre WoV cascadien au cours de l’un de leurs soi-disant « rituels ».

Les loups du Vinland poussent une image, une politique et une pratique hyper-masculines inspirées en partie par Evola. Cela a une résonance dans l’Amérique moderne, où les activistes des droits des hommes (MRA) ont battu haut et fort le tambour antiféministe au cours de la dernière décennie. En d’autres termes, la menace de femmes libérées fait pisser certains hommes dans leur pantalon. Cette panique est due à un échec de l’imagination dans lequel les gains de liberté des femmes ne peuvent être considérés par certains hommes comme rien d’autre qu’une perte pour les leurs. Comme nous l’avons dit dans un , l’hypermasculinité réactionnaire a gagné en popularité en .

Les loups du Vinland adhèrent pleinement à cette vision du monde néomasculiniste et guerrière. Cela peut être vu dans leurs nombreuses photographies en ligne dans lesquelles la condition physique, la ténacité, l’entraînement au combat et la « folie » peuvent être comparées au monde banal qui entoure le spectateur. Beaucoup de ces photographies sont prises par le photographe de rock et rock de renommée internationale, et par Portlander local, Peter Beste.

Peter Beste

Les loups du Vinland sont essentiellement un groupe de cadres d’evoliens s’enveloppant dans l’imagerie néo-paganiste. Beaucoup d’organisateurs tels que Paul Waggener et Jack Donovan ont des liens forts, sinon une propriété partielle dans les gymnases populaires. Paul et Donovan utilisent un vaste réseau de comptes de médias sociaux pour promouvoir leurs régimes de formation à la motivation et à la force, ceux de Paul sont bien sûr à la vente en ligne.

Leurs événements, tels que ceux qui se tiennent dans leur salle à financement participatif “Ulfheim” en Virginie, sont rituellement ouverts avec des combats de boxe et de combats de style MMA. Le complexe d’Ulfheim contient plusieurs maisons hors réseau basées dans la campagne de Lynchburg, en Virginie, et a été financé en public avec l’aide de nationalistes blancs des réseaux culturels Counter-Currents Publishing, ainsi que d’un marketeur pour le site web politique américain conservateur World Net Daily. Non seulement la violence ouverte est utilisée à l’intérieur du groupe, mais elle fait partie intégrante de leur idéologie politique guerrière. Au point que le webstore de Jack Donovan vend diverses marchandises en disant que « la violence est d’or ». Ceux qui sont d’un droit lointain célèbrent souvent la violence physique pour affirmer leur domination; pour les loups, la violence est devenue un acte sacré.

Sur le site .blogspot.com/

Non seulement la violence physique fait partie de l’idéologie WoV; la viole Un membre de la meute de Lynchburg, Maurice « Hjalti » Michaely a passé deux ans à la garde de l’État de Virginie après avoir incendié une église historique noire et causé plus d’un million de dollars de dégâts. Malgré les affirmations du groupe selon lesquelles cet événement n’était pas raciste, les membres du groupe Lynchburg ont été photographiés à de nombreuses reprises avec des tatouages et des patchs écussons sur leurs gilets du symbole Black Sun, des croix gammées de style nazie et des boulons d’éclairage En fait, leur chef Paul a un grand tatouage Black Sun sur sa poitrine.

Loups du VInland et de l’opération Werewolf: Structure et stratégies organisationnelles

Bien qu’ils affirment avoir plus de 300 membres, l’organisation WoV elle-même est plutôt petite. Ulfheim/Appalachia), Cheyenne, WY/Colorado (Windborn) et récemment le Nord-Ouest du Pacifique (Cascadia), WoV ont un suivi et un nombre d’adhérents composés principalement d’hommes blancs de la classe ouvrière. Leur nombre semble gonflé car ils semblent compter les cintres, les femmes/petites amies des membres patchés, et peut-être même leurs enfants qui portent aussi des “cuts” de l’organisation. Ces coupes, vestes de combat ou gilets portent des vêtements dont les membres parlent de leur association ouverte avec le groupe et le rôle qu’ils contiennent. Contrairement aux gangs de bikers plus disciplinés de 1 % (extérieur), la principale motivation de WoV est politique plutôt que criminelle. Les vestes ne sont pas complètement uniformes, les membres portant un assortiment de taches faites à la main avec des slogans dessus, y compris souvent des mots rupesticaux mal orthographiés et des os d’animaux.

Comme les gangs de motards, cependant, WoV utilise des groupes de « nourriciers / feeders / prospects / proies » pour attirer l’adhésion dans ses rangs. L’organisation de départ est bien sûr dirigée par Paul Waggener et a appelé “ Comme les loups, ils aiment poser pour la caméra sur les médias sociaux en montrant des tatouages, des muscles et des armes (couteaux, épées, pistolets et fusils tactiques).

Les membres de l’opération Werewolf dans l’Australie-Occidentale montrent fièrement les armes Les

Il est important de noter que « l’opération Werewolf » partage son nom avec la guérilla allemande organisée par Adolf Hitler en 1944 pendant le déclin du contrôle nazi. OW utilise des symboles nordiques et germaniques à la fois avant l’ère chrétienne et aussi la période médiévale — un exemple étant le Wolfsangel, un bras chivalrique médiévalvalo identifié

Jack Donovan

Ces dernières années, l’écrivain de droite de l’Oregon, Jack Donovan (AKA Jack Donovan-Malebranche), a écrit sur la masculinité, le déclin occidental et l’identité blanche. La notoriété de Dononvan a commencé avec la publication de son livre, , qui a été révisé et fréquemment cité par le « mouvement des hommes » qui a grandi dans de nombreux pays anglophones. Le mouvement des hommes est un groupe réactionnaire d’idées mieux exprimée dans le récit que les hommes sont féminisés (par le féminisme, la modernité, ou même la nourriture contaminée) et que la civilisation occidentale décline parce que le maléisme est attaqué. La seule façon de ranimer la folie et de sauver l’Occident, selon ces partisans, est par la condition physique, les valeurs autoritaires tirées d’un passé idéalisé et une application libérale de la violence. De plus en plus, le héros du WoV Julius Evola a été cité sur les pages de « mouvement des hommes » radicales comme un chiffre qui vaut la peine d’être étudié.

Jack Donovan-Malebranche

Parmi les réalisations de Jack Donovan figurent de nombreux écrits pour North American New Right, Counter Currents Publishing, Radix Journal et d’autres sites web et revues d’extrême droite. Donovan s’est ouvertement identifié comme un « anarcho-fasciste », un « nationaliste blanc » et un « racialiste ». Il a gagné un suivi dans l’espace politique où la néo-masculinité rencontre le néofascisme. Bien que gay, Donovan rejette sans équivoque la culture gay moderne. Comme

« On sait que le Donon est connu pour être un auteur gay « anti-gay », pour ainsi dire, où il écrit beaucoup à quel point les hommes queer devraient abandonner l’identité gay parce qu’elle est associée à l’effrémosité, à la politique de gauche et au féminisme. Il s’identifie plutôt comme un « andriophile » et écrit sur l’important

En 2014, Donovan a commencé un chapitre pour les loups du Vinland connu sous le nom de « Chapitre de la Cascadie » ou « Cascadia Pack ». Auparavant, il s’identifiait comme un opérateur de werewolf. Donovan et son nouveau cadre ont organisé des événements WoV près de la zone métropolitaine de Portland, en particulier sur des terres appartenant à des suprémacistes blancs locaux et à ses proches fascistes Juleigh Howard-Hobson et son mari David Hobson. Juleigh est un poète et ardent anti-féministe, et propagandiste pour la New Right nord-américaine (comme l’est Donovan). Elle et son mari ont tous deux assisté à la conférence du Dénéial de l’Holocauste de David Irving que Rose City Antifa a protestée en 2009. À l’époque,

Juleigh Howard-Hobson (L) et David Hobson

La célébrité récente de Donovan a donné au WoV une portée plus profonde dans la MRA et les cercles d’haltérophilie. L’entraîneur local et l’allié de Donovan Chris Duffin de

L’image soigneusement élaborée des hommes qui reviennent à l’ordre «naturel» en peignant leurs visages et en hurlant dans des grottes rappelle la nouveauté des «groupes d’hommes» avec une torsion de faux Viking. Tous les éléments de WoV sont peut-être en vogue, mais ils sont loin d’être innocents. Créer de petits groupes axés sur les prouesses physiques et les capacités de combat (les combats de poic et la lutte sont exigées des membres), combiné à la

Appel à l’action

En dehors du WoV,

Nous ne pensons pas que l’auto-description d’Evola-fanboys en tant que «Traditionalistes» soit acceptée, car ce titre obscurcit leur vision radicale du monde anti-égalitote. Fonctionnellement, ces chiffres font partie de la pratique néo-fasciste que les « .

Nous avons décrit l’histoire des loups du Vinland; leur utilisation de l’opération Werewolf comme outil de recrutement; la nature de leur vision du monde et le rôle de leurs dirigeants Paul Waggener et Jack Donovan ainsi que de certains de leurs alliés dans le déclin croissant du nord-ouest du Pacifique. La campagne de Trump a certainement galvanisé les nationalistes blancs et les fascistes surpassés ; quelle que soit la menace croissante de la normalisation croissante des thèmes et du discours d’extrême droite dans les espaces sous-culturels, ce qui contribue également à la radicalisation. Jack Donovan et les loups du Vinland sont emblématiques de cette infiltration croissante. La nécessité pour les antifascistes de reconquérir ces espaces est plus grand que jamais.

Paul Waggener et Jack Donovan au Elite Performance Center à Clackamas, R.

À la fin du mois d’août, en septembre, le site web de l’opération Werewolf a été piraté et divers comptes de médias sociaux ont été fermés. Le WoV prétend « Avoir trié l’identité du transgresseur » mais n’a pas encore fait tout ce qui se passe avant d’achever une campagne indiegogo « cherche à lever 15 000 dollars en 30 jours » qui a effectivement collecté des fonds au-delà de son objectif. Bien que des tactiques comme celle-ci n’empêchent peut-être pas la WoV de s’organiser de façon permanente, elles rendent certainement plus difficile leur fonctionnement. Toutefois,

Informations

Le chapitre cascadien des loups du Vinland est composé de plusieurs membres répartis dans les États de l’Oregon et de Washington. Son organisateur principal est bien sûr le charismatique Jack Donovan.

Nouveau centre de performance Barbarian Tatoo et Elite:

14350 MOYEN INDUSTRIEL, CLACKAMAS, OR, 97015

Les autres membres sont les suivants :

  • Mike Mathers AKA Rekr- sur instagram (cascadian-rekkr) vit à Kelso, Wa
  • Alexander Conley AKA Jaecob Gray instagram (Grauestein – Longview, Wa)
  • Gabriel “Gabe” Martin AKA Davlin Martin – instagram – Cascadianwarboy – vit à Longview, WA
  • Nathaniel “Nate” Laport – Oregon
  • Troy Wisehart – a un projet musical , il travaille régulièrement à LA Fitness à Lacey, WA. L’année dernière, il a joué au Columbia Willamette Pagan Pride Day à Portland. – vit à Rainier, Washington
  • Jay Williams AKA Null – sur instagram, il est à environ 6″6″ 400lbs dans la région du métro de Portland

Wolves of Vinland Member basé en Virginie (Appalaches):

  • Paul Waggener

L’émerveilles des membres du Vinland basés dans le Wyoming/Colorado (Windborn):

  • Mattais Waggener AKA Jarn-nefr
  • Peter Slivkanch – sur instagram Tattoiste/propriétaire de Blood and Iron Tattoo 2393 W. 27th ST ‘521 Greely, CO, Guitarist pour la bande Black Metal “Weaponizer”

Membres de l’opération Werewolf basés dans l’Australie occidentale:

«

  • Logan Lingren
  • Matthew Horton – Aberdeen WA.
  • Richard Bowman III – Salem, OR
  • Rob C. Ellis
  •  

Opération des membres du Werewolf basés dans les RUP:

«

    • Damien K Hurt – ‘damienhurt666
    • Joel VanDerzan –

.

Membre de l’opération Werewolf basé à SoCal:

«

      • Max James

Allié local du WoV Cascadia Chris Duffin propriétaire/exploitant de l’Elite Performance Center (basé à Clackamas, OR AKA Kabuki Strength Lab)


De prison et plus enhardis que jamais les frères Laskey, Jake et Gabriel, qui, comme lecteurs se souviendront, ont été condamnés pour avoir attaqué une mosquée pendant les services religieux qui ont jeté leur lot avec les Wolves. Les Laskey ont créé un magasin d’armes familial appelé l’Armurerie Wolfclan, qui se vante d’un assortiment de symbolisme nazis non dits tels que le Soleil noir figurant sur leur compte WordPress et des liens avec l’opération Werewolf via leur page Facebook.

Photo de Jake et Gabriel posant avec leur veste d’opération Werewolf partagée sur les médias sociaux de Wolfclan Armory.

[1) [https://www.indiegogo.com/projects/operation-werewolf-war-effort–2–]

Voyage dans le réseau du black

Viaggio nella rete nera

Complotisme, rhétorique anti-migrants, théories du complot. C’est un réseau qui relie des dizaines de pays, de l’Ukraine aux États-Unis. En passant par l’Italie

Il y a eu près de 800 attaques violentes organisées par des membres d’extrême droite entre 1990 et 2018 rien qu’en Europe occidentale. Pas moins de 112 en 2019 seulement, la deuxième année par intensité de violence. Des chiffres auxquels il faut ajouter les actions aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Amérique latine, zones où les organisations néo-fascistes se multiplient. Selon les données du FBI aux États-Unis, de 2000 à 2016, les groupes néo-nazis et suprématistes blancs « ont été responsables de 49 homicides dans 26 attaques ».

C’est un tableau de plus en plus sérieux, documenté par diverses recherches académiques menées par des universités et des centres d’études traitant d’organisations d’extrême droite. La présence – et le clash – de la galaxie « alt-right », souverainiste, nationaliste et identitaire, ne concerne pas seulement les réseaux sociaux et la désinformation. Il gagne les rues, devient visible sur les places et, dans les cas les plus extrêmes, agit derrière les « loups solitaires », comme dans le cas du massacre de Christchurch en Nouvelle-Zélande.

A partir de 2014, le réseau international black s’est élargi, connectant des groupes, plus ou moins organisés, sur presque tous les continents. Une galaxie, une nébuleuse, avec des liens basés sur le partage de contenus, d’organisations et de réseaux commerciaux.

La carte

Entre le Royaume-Uni et les États-Unis, le mouvement néo-fasciste et suprémaciste blanc a connu une croissance marquée ces dix dernières années. Aux côtés de groupes traditionnels, comme le forum néonazi américain Stormfront (lié à la zone du Ku Klux Klan), de véritables milices armées comme les Proud Boys sont apparues aux États-Unis dans la dernière période de l’administration Trump . En Grande-Bretagne, il existe une droite néo-fasciste traditionnelle, influencée, dans les années 1980, par Third Position. En Allemagne , dans le domaine de l’extrême droite, le retour des symboles néonazis s’impose de plus en plus, avec des groupes organisés et de fortes connexions internationales. En Europe du Nord, le groupe norvégien Nordic Resistance Movement a un poids significatif.

Une attention particulière mérite la zone de l’Europe de l’Est. Les organisations ouvertement néonazies les plus actives aujourd’hui, capables de recruter des alliés en Europe occidentale, dont l’Italie, viennent d’ Ukraine et de Russie .

Il s’agit d’un réseau uni par un récit apocalyptique, basé sur trois volets : le grand remplacement, le génocide blanc et la réinitialisation ou le jour x . Un ciment idéologique, mais qui a aussi su créer des bases solides au niveau organisationnel et commercial.

La galaxie du complot

Le thème des migrants (et la narration connexe du « remplacement ethnique » ) et l’antiféminisme ont traditionnellement toujours fait partie de la ligne complotiste (aux forts accents antisémites) diffusée à travers la casquette idéologique du ZOG, acronyme de « Zionist Occupied Government », qui est ensuite devenu au fil du temps le NWO, ou « New World Order ». L’obsession – d’une matrice néo-nazie et néo-fasciste – d’un grand complot juif pour le gouvernement du monde est une tendance très ancienne, jamais archivée. Plus récemment, cette matrice s’est déguisée en un “gouvernement des élites” plus générique, un domaine qui est lié – dans le récit de la droite – à la gauche.

De ce chapeau idéologique découle le récit du “Jour X” , ou la guerre civile entre les “blancs” et leurs ennemis, une catégorie qui comprend les musulmans, les juifs, les féministes, les groupes LGBT, les ONG et ceux qui défendent les droits des minorités et des migrants. .

Cet appareil complotiste et idéologique se retrouve dans les cas d’attentats terroristes perpétrés ces dernières années par les soi-disant « loups solitaires » (l’action d’Anders Behring Breivik, Norvège, attentat contre le camp des démocrates, 2011 ; Pittsburgh, États-Unis , 2018, attaques contre la synagogue ; Christchurch, Nouvelle-Zélande , 2019, attaque contre des mosquées ; Poway, États-Unis , 2019, attaque contre une synagogue ; El Paso, États-Unis , 2019, attaque contre des migrants ; Oslo, Norvège , 2019, attaque contre des migrants ; Halle, Allemagne, 2019, attentat contre une synagogue et migrants). Mais c’est aussi le carburant des réseaux internationaux de l’extrême droite, qui s’attirent et se connectent en suivant ces plateformes. Les théories du complot deviennent alors la justification d’actes violents, présentés comme une forme d’autodéfense de la “race blanche”.

L’épisode le plus connu, l’action de Breivik en 2011, s’inspire quant à lui de l’action de 1995 aux USA de Timothy McVeigh, le protagoniste de l’attentat terroriste d’Oklahoma City (action menée avec une camionnette contenant 2 300 kilos d’explosif, qui a conduit à la mort de 168 personnes). Les deux terroristes dans leurs affiches faisaient référence à la nouvelle de 1978 Turner’s Diaries, qui décrit un scénario apocalyptique post-nucléaire, avec une guerre entre différentes races, appelée “Racial Holy War”, ou “RAHOWA”. Cet acronyme est souvent imprimé sur les autocollants et les mèmes des groupes suprématistes américains. Selon certaines statistiques diffusées sur des sites suprémacistes, 500 000 exemplaires du livre auraient été vendus ; aujourd’hui le texte est diffusé gratuitement sur les réseaux sociaux. L’auteur, William Luther Pierce, était le fondateur de la National Alliance, un groupe néo-nazi américain.

La crise migratoire de ces dernières années s’est déroulée sur ce scénario idéologique. La thèse de l’essayiste français Renaud Camus , auteur de la thèse du « Grand Remplacement » , le grand remplacement , s’est répandue dans cette veine : les élites, à travers la migration des peuples africains vers l’Europe, visent à remplacer les natifs blancs et chrétiens. , argumente le penseur français. Cette thèse combine la théorie du complot et la guerre raciale dans une synthèse qui est devenue un produit facile du marketing politique.

Des militants d’extrême droite lors d’une manifestation Generation Identitaria à Vienne (photo : Wikipedia)

Le réseau qui part de l’Ukraine

Les connexions internationales suivent trois volets : musique, tournée d’arts martiaux (MMA, par exemple), événements internationaux (voir Pologne , la marche de Lukov à Sofia, Bulgarie , la Day of Honor à Budapest, Hongrie ). L’année dernière, le réseau s’est développé autour de manifestations nationales mais coordonnées contre le confinement. Enfin, il y a le réseau de marques de merchandising et de mode liées à des symboles néo-nazis (par exemple “White Rex”) ou produites par des entreprises associées à des organisations d’extrême droite (c’est le cas de l’italien “Pivert”).

L’un des hubs de ce réseau est, au moins depuis 2014, l’Ukraine. Le nationalisme de Kiev est étroitement lié à l’organisation militaire d’Azov, qui ne cache pas sa proximité avec l’idéologie néonazie. Sur le front opposé – celui du Donbass – les troupes pro-russes sont soutenues par le mouvement traditionaliste d’Aleksander Dugin, un militant russe qui a grandi au sein des organisations d’extrême droite et rouge-brun de Moscou, qui fonde sa philosophie sur Julius Evola et René Guénon.

Le réseau « Reconquista Europa » opère aujourd’hui à Kiev, main dans la main avec les nationalistes d’Azov. À partir de 2010, le terme Reconquista commence à être utilisé parmi les mouvements d’extrême droite européens comme dénominateur commun dans la lutte contre les migrants et les étrangers.

À l’origine, le terme « Reconqusita » désignait l’émergence et l’expansion de la domination des empires chrétiens dans la péninsule ibérique au Moyen Âge et la suppression collatérale de la sphère de pouvoir musulmane (al-Andalus). Mais l’idée d’un  Kulturkampf entre une Europe chrétienne et un Orient musulman résonne chez de nombreux racistes européens. Par exemple, l’influent Mouvement identitaire a adopté le terme dans l’un de ses « cris de guerre » lors des rassemblements et manifestations dès 2014 : « Europe, Jeunesse, Reconquista » (Europa, Jugend, Reconquista). En 2015, le terme apparaît dans le scénario nationaliste en Ukraine, pour la construction d’un mouvement paneuropéen qui fait référence à l’organisation néo-fasciste italienne Terza Position, promue par le bataillon Azov. Les références idéologiques sont les classiques de la culture fasciste du XXe siècle : Julius Evola, Ernst Jünger, Pierre Drieu la Rochelle, Oswald Mosley et Dominique Venner, dont il a été question lors de la conférence Founding Paneuropa à Kiev le 28 avril 2017.

La Dame noire de Kiev

Olena, Helena, Helen von Graven : les noms des profils Facebook changent alors que les responsables de la plateforme de Mark Zuckerberg ferment les pages d’ Olena Semenyaka , l’une des protagonistes du nationalisme ukrainien.

Née en 1987, elle est diplômée de l’Université nationale de Kiev-Académie Mohyla en 2010 avec une thèse sur la révolution conservatrice en Allemagne. La même année, elle devient assistante au Département de philosophie et d’études religieuses de la même université. Il est membre du conseil d’administration du projet de recherche interdisciplinaire « Politosophia » et dirige le club intellectuel et métapolitique « Plomin » .

Olena Semenyaka (au centre), Valerio Benedetti (à gauche) et Alberto Palladino (à droite) lors d’un événement « Jungeuropa Verlag ». Source : tweeter 

Cheveux noirs, anti-féministe convaincue et passionnée de black metal, elle est la femme la plus puissante du néo-nazisme ukrainien . Depuis 2018, est responsable des relations internationales du Corps national (et chef de facto depuis 2016) le parti directement issu du bataillon Azov mais son étoile a commencé à briller déjà en 2014, lors des émeutes de la place Maidan. Son nom apparaît alors dans un article de la Primauté nationale signé par Alberto Palladino, un reportage sur ce qui s’est passé à Kiev à cette époque. Un lien destiné à se renforcer au fil des années.

Semenyaka ne cache pas ses sympathies pour le Troisième Reich, des images circulant sur le web la montrent en train de faire le salut romain derrière un drapeau à croix gammée nazie. Position non désavouée mais expliquée comme une stratégie nécessaire au recrutement des militants dans la phase initiale. Selon le site de Radio Free Europe le bataillon Azov, qui a pour symbole la rune Wolfsangel (crochet de loup, le même choisi en troisième position), a utilisé un langage “plus radical” en 2014, lorsque le bataillon Azov avait besoin de combattants, “parce que la situation l’exigeait”. Plus tard, la communication est passée à un registre plus modéré pour faire appel à une base plus large en Ukraine et à l’étranger : “Nous essayons de nous généraliser sans compromettre certaines de nos idées fondamentales” ajoutant que “les déclarations radicales… effraient davantage la société”. Des idées transmises à un public jeune et large à travers la musique. L’antisémitisme, la violence et l’exaltation d’Adolf Hitler, combinés à des graphismes sombres et agressifs sont les ingrédients qui rendent le festival Asgardsrei attrayant pour les néonazis les plus fous..

Black metal nationaliste

Asgardsrei n’est pas seulement le plus important festival international de black metal nationaliste (NSBM), mais un lieu où le réseau noir européen se rencontre, grandit et se renforce. En marge des concerts, des conférences politiques sont organisées avec la participation d’invités internationaux comme le suprématiste américain Greg Johnson, qui est banni par presque tous les pays européens à l’exception de l’Ukraine.

Le nom dérive de l’album du même nom du groupe Absurd, l’un des plus aimés de la scène black metal nationaliste et depuis 2012 les Absurd eux-mêmes, les français Peste Noire, Goatmoon, M8L8TH et Nokturnal Mortum alternent sur scène. La première édition a eu lieu à Moscou et depuis 2014, l’événement se tient au Bingo Club Kiev. Il a été conçu par l’extrémiste de droite russe Alexey Levkin, leader du groupe М8Л8ТХ et fondateur du label Militant Zone , qui s’est installé dans la capitale ukrainienne en 2014 pour suivre le bataillon Azov. La dernière édition a eu lieu du 13 au 15 décembre 2019, cette année la pandémie a contraint les organisateurs à annuler le rendez-vous et à le remplacer par Heretic Fest, un petit événement, 200-300 personnes, sans participation de l’étranger.

Casapound et l’Ukraine

Olena Semeyaka, très active sur les réseaux sociaux, cultive avec soin les relations internationales : des représentants des principaux groupes et partis d’extrême droite européens participent en tant qu’intervenants aux conférences Paneuropa , dont des représentants de Casapound Italia comme Alberto Palladino. Les fascistes du troisième millénaire répondent à l’invitation et le compte rendu de la visite à Rome à l’occasion de la commémoration d’Acca Larentia en janvier 2019 est publié sur la plateforme Tumblr le compte Interregnum-Intermarium.Les images prises sur la terrasse de l’occupé bâtiment via Napoleone III et à l’intérieur, ils montrent des photos de groupe avec des militants du parti néonazi allemand Der III Weg (troisième voie) et de la milice néonazie ukrainienne Karpatska Sich, qui organise des camps d’entraînement auxquels ont également participé les néo-fascistes de Casapound.

Yanek Czura, néo-nazi et propriétaire de Titan Fitness à Gland

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Yanek Czura est un néo-nazi vaudois, domicilié dans la commune d’Etoy, faisant partie du groupe de hooligans néo-nazi Radikal Sion/Swastiklan Wallis. Il est aussi le propriétaire et l’exploitant de Titan Fitness à Gland.

Yanek Czura (de son nom complet Yanek Vincent Czura) est un néo-nazi vaudois domicilié dans la commune d’Etoy.

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A gauche : Yanek Czura en 2015, à droite : Yanek Czura (à droite) s’entraînant avec le néo-nazi valaisan Joël Moret (à gauche).

Il fait partie d’un groupe de hooligans néo-nazi valaisan appelé Radikal Sion ou Swastiklan Wallis [1].

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Radikal Sion après leur première fight le 5 septembre 2020 contre les hooligans de Frontline Bern. Debouts de gauche à droite : Gael Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Maxime Pommerat, Marc de Cacqueray-Valmenier, Kilian Juillard et Lionel Stritt, agenouillés de gauche à droite : Jean-Marie Eggel, Noah Stucky et Joël Moret.

Comme exposé par Antifa Bern (article traduit en français ici), Yanek Czura a participé le 31 octobre 2020 au Kings of the Street (KOTS) Underground Fightclub à Göteborg en Suède en tant que membre du Swastiklan Wallis. Il s’y est rendu accompagné du genevois Gaëtan Le Bris et du néo-nazi valaisan Joël Moret, lui aussi membre de Radikal Sion/Swastiklan Wallis.

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Yanek Czura (à gauche) à Göteborg avec Joël Moret (au centre) et Gaëtan Le Bris (à droite).

Etait également présent le néo-nazi français Tomasz Skatulsky de Pride France, qui combattait en tant que hooligan de la Losc Army.

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Yanek Czura (premier en partant de la droite) au Kings of the Street (KOTS) Underground Fightclub avec Tomasz Skatulsky (deuxième en partant de la droite) et Gaëtan Le Bris (troisième en partant de la gauche).

Yanek Czura est le propriétaire et l’exploitant de Titan Fitness à Gland (Route des Avouillons 6 ; 075 419 00 86) [2].

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Yanek Czura à Titan Fitness.

La société Titan Fitness SA est enregistrée Route de la Gare 62 à Etoy, ce qui semble être l’adresse du domicile de Yanek Czura.

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Extrait du registre du commerce concernant Titan Fitness SA.

Identifions les, documentons leurs activités : restons informé.e.s sur les fascistes.

Un violent groupuscule néonazi se développe en Valais

http://cicad.ch/fr/un-violent-groupuscule-neonazi-se-developpe-en-valais

Extrême droite. Comment un groupe de supporters qui organisait des bagarres clandestines en forêt s’est fait remplacer par un groupuscule néonazi violent qui entretient un réseau international. Récit d’une histoire qui se déroule entre la France, l’Allemagne et l’Ukraine et qui puise son origine en Valais.

La photo a fuité sur les réseaux sociaux. Elle a été relayée par des mouvements antifascistes. On y découvre dix hommes, torse nu, visiblement très entraînés. Ce sont des combattants, des sportifs de haut niveau. La plupart arborent des tatouages néonazis. On y devine des soleils noirs ou des kolovrat, symbole proche de la croix gammée (swastika). D’ailleurs, leur nom, Swastiklan Wallis (SK Wallis), s’en inspire directement. Parmi ses membres, il y a Léo, leur leader, Joseph, Lukas et Marc Caqueray de Valmenier Antoine*.

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debout d.g.a.d : Gael Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Maxime Pomerat, Marc de Cacqueray, Kilian Juillard, Lionel Stritt. agenouillé d.g.a.d : Jean-Marie Eggel, Noah Stucky, Joël Moret

Certains sont passés par la prison, d’autres sont impliqués dans de dangereux réseaux. Aujourd’hui, leurs motivations ne sont pas clairement établies. Mais ce qui doit interpeller, selon Johanne Gurfinkiel, c’est «leur capacité et leur recours à la violence». Le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation en Suisse (CICAD) met en garde: «Ces personnes sont capables de violentes dérives.»

Le cliché a été pris en Valais ou peut-être à Berne, lors d’un affrontement contre des hooligans bernois le 5 septembre dernier. Avant le début de l’automne, ils étaient encore un groupe de supporters virulents, amateurs de combat en forêt, un phénomène lié aux gradins des stades de football et que seuls les initiés connaissent. Mais depuis cet affrontement et la diffusion de cette image, «probablement une fuite volontaire pour revendiquer leur existence et se montrer», selon un observateur, ils sont reconnus comme une formation d’extrême droite.

Le groupe forêt sédunois

Pour comprendre, revenons avant septembre. Le SK Wallis n’a pas encore éclos. Certains supporters, triés sur le volet, se réunissent discrètement en forêt pour défendre les couleurs de leurs clubs respectifs. Ils combattent souvent à dix contre dix. Les partisans de ce groupe sont pour la plupart issus du Gradin Nord de Tourbillon, fief des plus fervents supporters. Ils ne revendiquent toutefois pas cette appartenance publiquement.

Au stade, ils chantent. Dans la forêt, ils cognent. «Ce sont des personnes qui aiment se battre et qui envisagent ces confrontations comme un loisir», confie un proche de ce milieu. «Ils ne sont pas fondamentalement dangereux. On parle plutôt de gars qui combattent et qui boivent une bière après.»

L’arrivée de Léo et des néonazis

Seulement, Lukas, un Haut-Valaisan d’extrême droite, a introduit Léo au sein du groupe forêt. C’est le point de bascule. Léo est en effet un ancien membre du groupe suprémaciste blanc Hammerskin Romandie. Ce Martignerain de 29 ans est aujourd’hui coach sportif. En février 2013, lors d’une manifestation antiraciste à Sion, il aurait participé à des heurts se soldant par l’hospitalisation de plusieurs militants de gauche.

Une fois intégré au groupe, Léo prend rapidement les commandes et invite son propre réseau néonazi à l’y rejoindre. Le SK Wallis prend forme et les anciens prennent leurs distances. «On les a vu débarquer et on a dit stop. Ça va beaucoup trop loin, personne ne veut être associé à ça», raconte un ex-membre du groupe forêt. «Ce n’était plus du tout la même mentalité», reprend-il. «Ces gars sont dangereux et pratiquent les sports de combat à haut niveau.»

Une analyse que partage Christophe-Cecil Garnier, journaliste pour Streetpress.ch et coauteur du livre «Supporter, un an d’immersion dans les stades français». «En règle générale, ces combattants pratiquent le MMA (arts martiaux mixtes), s’entraînent tous les jours et prennent des stéroïdes. Ils sont extrêmement violents.»

Pour un habitué du Gradin Nord, les partisans du SK Wallis «n’ont rien à voir avec les supporters, mais ils se servent du stade et du club pour exister». Ils sont d’ailleurs absents des tribunes, contrairement aux membres originels du groupe. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Léo affirme son désintérêt pour le football: «Je suis le chef du groupe forêt Sion et le stade ne nous intéresse pas.»

Quelles ambitions nourrit le SW Wallis? Un proche des mouvements de supporters évoque un prosélytisme par la force. «Ils se revendiquent comme un groupe pour véhiculer leur idéologie. Ils utilisent la violence pour démontrer leur puissance et la supériorité de leurs idées.»

Lukas, le Haut-Valaisan et son réseau allemand ultraviolent

Retour à la photo. Selon nos informations, la plupart de ces combattants sont originaires de Martigny ou du Chablais. L’un des membres, paysagiste, est d’ailleurs impliqué dans la rixe du Havana à Monthey en 2017.

Mais le collectif s’enracine aussi outre-Raspille. Sur le cliché, on reconnaît Lukas, un jeune Haut-Valaisan qui cultive des liens avec des néonazis puissants. Autrefois affilié à un groupe hooligan dissout, la Street Society Oberwallis, il est décrit comme «très influençable».

L’un de ses amis allemands aurait attaqué deux journalistes avec une arme blanche et une clé à molette en 2018, selon un article publié l’année dernière dans la «Wochenzeitung». Un an plus tard, ce même ami a été aperçu lors du «Eichsfeldtag», la grand-messe du parti d’extrême droite NPD (Parti national démocrate), organisée par son père.

Son père n’est autre que Thorsten Heise, vice-président du NPD. Selon le quotidien «Die Welt», il entretient également des contacts avec le réseau terroriste NSU (Parti national-socialiste souterrain) et serait soupçonné de complicité dans le meurtre d’un politicien allemand qui défendait les réfugiés.

L’ami allemand de Lukas vit aujourd’hui à Viège, où il travaille dans une entreprise de la place. Il est logé chez une figure de l’extrême droite haut-valaisanne qui avait organisé un concert rassemblant plus de 400 néonazis en 2005 à Gamsen.

Joint par téléphone pour être interrogé sur ses relations, Lukas a refusé de s’exprimer: «Effacez mon numéro et ne m’appelez plus jamais de votre vie.»

Antoine Marc Caqueray de valmenier le mercenaire et les clubs de golf

Sur la photo, Léo, le Martignerain, est à la gauche de deux combattants ultranationalistes français. Le premier est passé par la légion étrangère. Le second, Antoine*[* Marc Caqueray de Valmenier], est le leader d’un groupuscule d’extrême droite baptisé «Zouaves Paris» (ZVP). Il y a deux ans, à Paris, ce collectif a agressé des manifestants du 1er mai avec des clubs de golf.

Le groupe s’est également attaqué en 2019 à un cortège du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), faisant six blessés. Selon un message qu’il a lui-même posté récemment sur les réseaux, Antoine Marc Caqueray de Valmenier se serait engagé dans des opérations militaires en Arménie et aurait des liens avec plusieurs groupes ukrainiens. «C’est un homme qui cultive un réseau militant en France, mais aussi à l’étranger», explique Sébastien Bourbon, auteur de plusieurs enquêtes sur l’extrême droite publiée sur Mediapart.

A l’échelle nationale, Léo entretient aussi des liens étroits avec un néonazi genevois. Selon le «SonnatgsBlick», ce dernier se serait engagé dans une milice en Ukraine pour combattre les séparatistes russes et il aurait aussi fondé en 2014 la Division misanthrope Suisse, afin de lever des fonds pour le combat ukrainien. [Il est question de Bjorn Sigvald]

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Björn 2014 que combattant à la Pride France

Le combat en Suède de Joseph

Dans ses rangs et sur la photo, le SK Wallis compte un autre combattant particulièrement expérimenté, Joseph. L’homme, d’une musculature monstrueuse, mesure 1 m 93 pour 115 kilos. Au civil, il est propriétaire d’un fitness dans une petite commune du canton de Vaud. Joseph s’est rendu en Suède, accompagné de Léo, dans un «fightclub underground» pour affronter un adversaire polonais. Ces duels sanglants se déroulent à mains nues, dans une cage, et opposent les combattants les plus aguerris. La victoire du néonazi valaisan représente un fait d’armes pour le Swastiklan Wallis.

Diffusée sur les réseaux sociaux le 4 novembre dernier, la photo de la victoire a suscité près de 4700 interactions sur le compte Instagram du fightclub suédois.

De la forêt à la rue?

Acquis à la violence, le groupuscule néonazi valaisan pourrait-il s’emparer de la rue? En France, les «Zouaves Paris» – et leur leader Antoine Marc Caqueray de valmenier – participent régulièrement à des manifestations. «Ils sont très présents, soit pour protéger les militants de droite, soit pour casser du gaucho», relève Christophe-Cecil Garnier. Son confrère de Mediapart, Sébastien Bourdon, abonde: «Ils ont peu de limites dans le recours à la violence dans la rue.»

Rien n’indique toutefois que le SK Wallis emprunte la même voie, selon le Service de renseignement de la Confédération. Le SRC l’affirme dans un rapport, «actuellement, les extrémistes de droite ne disposent d’aucun sujet d’actualité auquel se rattacher, ni d’une stratégie. Ils devraient continuer à faire preuve de retenue en ce qui concerne le recours à la violence.»

Pourtant, à Tourbillon, même les supporters les plus virulents s’inquiètent des potentielles conséquences de la naissance du SK. «Et si des néonazis bernois ne font pas la distinction et s’en prennent à nous la prochaine fois que l’on va au Wankdorf?», s’interroge un habitué du Gradin Nord.

*Prénoms d’emprunt

Désintérêt politique ?

La police cantonale valaisanne se dit «très attentive» et assure «combattre toute forme d’extrémisme sur le territoire». Elle affirme encore disposer d’«enquêteurs spécialisés qui sont en contact permanent avec les services de la Confédération et leurs homologues d’autres cantons». Leur dernière intervention remonte à octobre 2019. Les forces de l’ordre ont alors empêché la tenue d’un concert d’extrême droite en Valais.

Le rapport du Service de renseignement de la Confédération (SRC) évoque des cas isolés. «Seuls 29 événements ont été motivés par l’extrémisme de droite en 2019 (contre 207 pour l’extrémisme de gauche)», écrit le SRC qui affirme qu’il n’y a pas de recrudescence de la violence. «En dépit de leur potentiel de violence, aucune tendance à un recours accru à la violence, voire aux activités terroristes, ne se développe en ce moment au sein des milieux d’extrême droite en Suisse, ce qui marque une nette différence avec les développements observés dans d’autres Etats, notamment l’Allemagne, malgré une grande variété de relations avec ce pays.»

Johanne Gurfinkiel est secrétaire général de la CICAD en Suisse. Il déplore un manque d’intérêt politique face à «une idéologie qui prône le recours à la violence et à l’annihilation». Selon lui, «la problématique est largement minimisée et les politiques refusent de s’en emparer. Ils évoquent à tort un épiphénomène.»

Source : Le Nouvelliste, 24 novembre 2020

Violent Right-Wing Extremism and Terrorism – Transnational Connectivity, Definitions, Incidents, Structures and Countermeasures

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