Organisation russe d’extrême droite White Rex engagée dans la formation de voyous néonazis britanniques

http://anton-shekhovtsov.blogspot.com/2014/11/russian-extreme-right-white-rex.html

traduction automatique :

Dans un article révélateur pour The Daily Star, Scott Hesketh et Colin Cortbus écrivent sur des camps d’entraînement au pays de Galles où des voyous néo-nazis « sont forés dans des combats non armés et des combats à l’aide de couteaux et de fusils d’assaut ». Selon les auteurs, la police antiterroriste surveille les activités des camps d’entraînement qui, sous la direction d’un moniteur de fitness et auteur, Craig Fraser, pourraient être utilisés “pour se préparer à une vague d’attaques antimusulmanes et antisémites”.

En outre, les auteurs mentionnent que les voyous néonazis ont été « également mis à la forme physique par des entraîneurs du groupe néonazi russe White Rex ». Comme il n’y a pas beaucoup d’informations sur White Rex disponibles en anglais, j’ai décidé d’introduire “l’audience anglophone” à ce mouvement. (Je suis reconnaissant au Centre d’information et d’analyse de Sova, le plus important ONG russe, qui mène des recherches sur l’ultranationalisme, le racisme et le radicalisme politique en Russie, pour les informations qu’ils ont fournies).

Denis Nikitin, fondateur et chef de White Rex


Le Rex blanc, c’est beaucoup de choses. Tout d’abord, c’est une marque de vêtements établie par Denis Nikitin qui produit des t-shirts, des hoodies et des accessoires avec des symboles fascistes (parfois déguisés).

T-shirt pour hommes “zéro tolérance”. Noter l’image qui représente une combinaison d’une croix gammée et d’un soleil noir
T-shirt “Bombes 88”. “88” signifie “Heil Hitler”

Deuxièmement, White Rex est activement engagé dans l’organisation de tournois mixtes d’arts martiaux (MMA) en Russie et en Europe. En 2013, White Rex a organisé un tournoi MMA à Rome; l’un de ses invités était Erich Priebke, un criminel de guerre condamné et ancien SS Hauptsturmfôhrer qui est décédé plus tard dans l’année.

L’un des tournois de MMA de White Rex s’intitule « The Birth of a Nation », une référence au titre de D.W. Le film raciste de Griffith (à l’origine appelé The Clansman) qui a été publié en 1915

C’est peut-être à travers cette activité particulière que les combattants affilié à White Rex, des sessions de remise en forme aux néonazis britanniques dans les camps d’entraînement au pays de Galles. Selon Gerry Gable, le propriétaire de White Rex, Denis Nikitin, est le principal entraîneur. Gable nous rappelle également que Nikitin était l’un des orateurs de la réunion du Forum Iona London de l’extrême droite organisée par le Groupe de la Grande-Bretagne traditionnelle à la fin du mois d’août. “La vidéo des orateurs à ces réunions est généralement postée sur Internet, mais il était le seul à refuser de voir son visage filmé. Avant de se rendre au Royaume-Uni, il a formé deux groupes fascistes en Italie ».


La présentation de Nikitin à la réunion du Forum Iona London a été intitulée “White Rex: The Warrior Spirit of Russia’s Street Activists”. Il a été décrit par les organisateurs de la réunion comme suit:

Denis Rus est un nationaliste pour toutes les nations et un patriote pour tous les Patrias. Il se rend compte que si “La guerre pour la survie de la race blanche” doit être combattu avec succès, alors il est vital que nous créions des dirigeants capables de nous conduire à la victoire.
À cette fin, il s’est consacré à l’amélioration des compétences, des connaissances, de la compréhension, de la confiance en soi et de la conscience de soi des nationalistes en Russie et dans le monde entier. L’entraînement dans les arts martiaux, la condition physique, les activités d’aventure, les compétences de survie, la constitution d’équipes et l’organisation des compétitions sont quelques-unes des façons dont il fait cela.
(Il est intéressant de noter que le Groupe de Grande-Bretagne traditionnelle a invité le fasciste russe Aleksandr Dugin à prendre la parole lors d’une de leurs conférences en octobre 2013. Comme je l’ai écrit précédemment, l’organisation de Dugin, l’Union de la jeunesse eurasienne, a dispensé une formation – au moins depuis 2006 – à des extrémistes pro-russes qui se livreraient à des activités séparatistes dans l’est de l’Ukraine en 2014.)

Comme il apparaît clairement aujourd’hui, White Rex est aussi un mouvement qui propage des idées néonazies et racistes. Selon la doctrine du Rex de White
Les peuples blancs d’Europe, tombant dans l’assaut de propagande de valeurs étrangères, ont perdu l’esprit d’un briseur de chemin, l’esprit d’un combattant, l’esprit du guerrier. L’un des principaux objectifs de White Rex est de raviver cet esprit. La société moderne fait remonter les philistins et les consommateurs; pourtant, nous voulons voir les WARRIORS – des personnes qui sont fortes moralement et physiquement.

White Rex promeut également, et (co)organise des guirons des bandes de White Power telles que Moshpit, Brainwash, Prezumptsiya nevinovnosti (Assomption d’Innocence), et, en particulier, vous Must Murder.

Vous devez assassiner des t-shirts conçus par White Rex


Parmi les activistes qui populairent White Rex en Russie et ailleurs, on peut citer Roman zentsov, le chef du groupe d’extrême droite Soprotivlenie (Résistance). White Rex coopère également étroitement avec Sergey Badyuk, un ancien agent du KGB/FSB qui est devenu un homme d’affaires dans les années 1990, mais stillcontinue de dispenser une formation aux forces spéciales de la Direction principale du renseignement de Russie.

La police antiterroriste britannique et le Ministère de l’intérieur de la police peuvent vouloir surveiller de près les citoyens de White Rex et de Russian le mentionner dans cet article.

BLOOD & HONOUR C18 FRANCE : Les frères Bettoni persistent et signent

BLOOD & HONOUR C18 FRANCE : Les frères Bettoni persistent et signent.

nazis-tag

Suite à la découverte dans le Haut-Doubs et dans le Jura de deux fresques publicitaires du Blood & Honour C18 France (ici, ici et encore là), le citoyen lambda découvre qu’il existe près de chez lui, dans des coins tranquilles du massif jurassien des types aussi barrés que les groupes de terroristes étrangers qu’on lui montre dans les journaux télévisés.
Mais restons réalistes il n’y a pas de génération spontanée de nazis. Un groupuscule ne naît pas sur un coup de tête ou au détour d’une page facebook.

Soyons bref sur le Blood & Honour C18 (BH/C18):

Le BH/C18 est un organisation née d’une scission au sein du Blood & Honour originel (le nom est tiré de la devise des Jeunesses hitlériennes:  » Blut und Ehre »). A la mort du créateur charismatique de BH Ian Stuart, le BH/C18 la branche armée du BH s’engage sur une voie plus radicale. Le BH/C18 est très critique envers le BH, lui reprochant une approche trop commerciale de la lutte (organisation de concert …) et de ne pas recourir à des actions plus violentes afin de « terroriser » l’ennemi (étrangers, gauchistes…).

« C18 est une organisation sans chef qui doit être opéré de manière anonyme sans aucun compte à rendre à personne, mais dans un souci de cohérence la plus totale par un groupe de gens déterminé et en accord avec les idées national-socialiste et white power!

L’anonymat est le moyen le plus sûr pour faire peur à nos adversaires, et c’est la seule façon de gagner la guerre! »

Un anonymat ? Vraiment?

Qui se cache sous le BH/C18 France ?
Réponse : Les frêres Bettoni (vous n’avez pas lu le titre?)
Bon … les Bettoni et de C18, c’est un peu un secret de Polichinelle. Voyons comment nous sommes arrivés à cette conclusion (si on exclue les rumeurs et les « on-dit » qui trainent depuis quelques mois) .

  • En prenant appui sur les déclaration du BH/C18 France :

Si on reprend la présentation qu’eux même donne : « L’Idée de créer le BH/C18 France est née en prison suite à l’arrêt des activités de l’ancienne section East Side Crew. Pour le président le BH/C18 France doit être une section organisée, uni, fraternelle, prête à se battre pour ses idées et à défendre la race Blanche. Notre officialisation a été prononcée le 30 Avril 2013 par nos frères de la division BH/C18 Serbia. A partir de ce moment-là nous pouvions porter nos couleurs fièrement et ainsi nous mettre au travail.« 

Comme nous le disions : il n’y a pas de génération spontanée. Si l’East Side Crew est inconue au bataillon, il y a bien eu une tentative d’organisation regroupant des boneheads (skins nazis) dans l’est de la France, sous les noms de Bunkers Korps (Lyon) et Radikal Korps (Franche Comté).

radikalk

Pierre CHOPARD, non id. , Julien et Marc BETTONI, Fabrice ACKER, William ARBEZ, Sébastien FAVIER, membres du R.K. en route pour la manifestation fasciste du 9 mai 2010 à Paris derrière une banderole commune avec le Bunker Korp

Le Radikal Korps a été en fait un réseau de néonazis franc-comtois qui a eu pour but d’organiser des évènements et des actions tels que des manifestations, des actions coup de poing, des concerts en soutien aux prisonniers politiques (des nazis condamnés pour violences racistes), des opérations de communication par le biais de banderole,etc.

Initié par Marc BETTONI en 2009/2010, le R.K. regroupe une dizaine d’individus, tous boneheads et militants convaincus, dont plusieurs ont déjà eu des condamnations pour faits de violences.

Bettoni 1

Non-identifié, Sébastien FAVIER, Marc BETTONI (avec un T-shirt Combat 18), Fabrice ACKER

En août 2008 Marc Bettoni, alors qu’il avait déjà condamné pour violences est jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Besançon: lors du bal de la fête de la saucisse à Morteau, il a agressé un jeune black puis un jeune turc. Et même si la justice n’a pas retenu le comportement raciste de l’agression, Marc Bettoni a été condamné à un an de prison ferme et à l’interdiction de séjourner dans le Doubs durant 5 ans. (voir ici).

En août 2010, il récidive. Il écope de trois ans fermes pour avoir tabassé avec cinq autres personnes un jeune d’origine turque, à la sortie d’une boite de nuit à Métabief. Il tentera même de rouler avec sa voiture sur sa victime.

Durant son séjour en tôle, il est considéré par la mouvance nazi européenne comme un prisonnier politique, et via les réseaux sociaux propres à la fachosphère internationale, il reçoit de nombreux soutiens.

Bettoni soutien

(Pour savoir qui est JM Moulin auteur du soutien à marc bettoni : voir ici)

Durant sa détention, c’est son frère julien qui prend le relai à la tête du R.K., il tentera d’organiser un concert de soutien aux prisonniers le 19 mars 2011 en « Framche-Comté » (comme écrit sur le flyer). Projet qui capotera grâce à la vigilance du CVAFC (voir le dossierRAC19mars) et a une mobilisation médiatique (voir ici et ici )

C’est donc en zonzon que l’idée du BH/C18 france murit dans le crane de Bettoni.

Et c’est à sa sortie de prison au printemps 2013, que le groupe BH/C18 France est créé.

  • Des cagoules mais pas de gants

Évidement avec des cagoules, on ne reconnaît personne.
Mais en zoomant sur les mains, on remarque des tatouages assez reconnaissables.BH tatouages

Les initiés auront reconnu la rune Wolfsangel (le crochet de loup), qui a été également l’insigne des divisions SS Werwolf.
D’autres, supporters du FC Sochaux-Montbéliard auront reconnu la main tatouée de Julien Bettoni.

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Le Radikal Korps au « Local » le bar associatif tenu par Serge Ayoub dit Batskin

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On remarque également les tatouages sur les mains de Marc Bettoni ce qui laisse à penser que la personne acroupi à coté de Julien Bettoni sur la photo de groupe du BH/C18 est son frère Marc.
On remarque également le tatouage Combat 18 dans le cou de Marc Bettoni, indiquant qu’il avait déjà fait siennes les théories du BH/C18.

Bettoni 2

D’autres photos de marc Bettoni, en compagnie de certains membres du Radikal Korps : Sébastien Favier ancien JNR de Serge Ayoub et Fabrice Acker au centre dit Moucky l’un des fameux nazi-skin de Bucey-les-Gy en Haute-Saone (voir ici et ici aussi).

On retrouve sur le T-Shirt la sentence « Combat 18 is watching you », que l’on retrouve sur la fresque peinte sur la grange près d’Epenoy:

epenoy1

 

  • Les connections avec le réseau Blood & Honour C18:

Le BH/C18 France a été parrainé par le BH/C18 Serbia, c’est donc tout naturellement que nous sommes allés sur le forum serbe de discution entre nazis : ns-forum.com
Dans la catégorie « internationale », nous trouvons des posts BH/C18 France signé d’un certains Marc.

NSforum 1

NSforum 2

Conclusion :

Cela fait beaucoup de coïncidences désignant les frères Bettoni.

De plus si on essaie de les localiser…et même s’ils n’ habitent plus Morteau (dont ils sont originaire) depuis plusieurs années (surtout Marc qui a logé un certains temps à la prison de Nancy), on retrouve Julien Bettoni dans le Haut-Doubs .

D’après mon annuaire papier de 2013 : Bettoni Julien habite au

20 grande-rue à FLANGEBOUCHE 25390
Cette adresse est actuellement selon les pages blanches internet celle de Laetitia Bettoni qui est (si nos renseignements sont bons) l’épouse de Marc Bettoni.

Et Flangebouche est un village à quelques kilomètre d’Epenoy là où l’une des fresques BH/C18 à été peinte (encore une drôle de coincidence!).

 

Quel type d’activisme ?

  • Fresque publicitaire, pour marquer leur territoire.
  • Distribution d’un fanzine nazi (téléchargeable ou à commander par courrier pour soutenir le BH/C18 France), dans lequel ils diffusent les théories racistes, antisémites, etc du nationale socialisme; font l’apologie d’Adolf Hitler; et font de la publicité pour des groupes de rock néo-nazi.
  • Organisation de concerts de rock néo-nazi afin de consolider les liens avec les autres groupes Bh/C18 en europe et de part ces événements recruter de nouveaux militants et diffuser les théories nazies. Les zones frontalières sont très prisées pour ce genre événements sulfureux, car elles facilitent la mise en place d’un plan B trans-frontalier si le concert est annulé d’un côté ou de l’autre de la frontière.

On peut prendre pour exemple récent le concert organisé par le BH Allemagne et le BH  Zurich à Oltingue, à 15 minutes en voiture de l’aéroport européen de Bal-Mulhouse  – voir ici .

  • Le terrorisme. Le BH/C18 se revendique avant tout comme une organisation terroriste. Le BH/C18 France se dit prêt à « mener des actions ciblées avec un message fort et couvrir le terrain dans la durée. Une action isolée n’a aucun impacte alors qu’une action répétée sur plusieurs mois instaure la peur. L’action peut se faire avec de simple affichage ou tag mais peut aller jusqu’à des actions beaucoup plus radicales. »

molotov

action tags + coktails molotov contre des antifascistes (action dont nous ignorons pour l’instant les « cibles »)

BHarmes

on notera la présence d’un ancien membre des JNR reconnaissable par la bande sur la manche droite du bombers noir.

Resumons

2 Frangins, 2 nazis convaincus, montent à la sortie de prison de l’ainé avec des potes aussi tarés qu’eux un groupe BH/C18 France, font de la peinture sur grange à côté de chez eux et posent avec des armes de guerre en se disant prêts pour terroriser une population ciblée, et pour la guerre raciale contre les « envahisseurs ».

La prison n’a servi a rien (cela fait longtemps qu’on vous le répète), il faudra essayer l’HP la prochaine fois.

(Post-scriptum : ceci est un premier article sur le Blood & Honour c18, depuis quelques jours nous recevons de nombreuses infos que nous traiterons prochainement après avoir fait un tri… à suivre)


21 mai 2014

Un groupuscule néonazi se faisant appelé “Blood & Honour C18”, comprenez “sang et honneur”, a été démantelé dans le Doub après l’arrestation de ses membres présumés à Morteau. Se revendiquant du groupe anglais du même nom – fondé par le rockeur et skinhead nationaliste Ian Stuart Donaldson, décédé en 1993 – ces derniers se définissent comme une “organisation terroriste” extrémiste. C’est à la suite de la publication sur internet d’une photographie, où l’on peut voir les intéressés armés et cagoulés, que la police a décidé d’intervenir.

Kevin Pioche le naziskin qui a tiré au fusil sur l’entrée d’un concert à Clermont-Ferrand en 2014

Le 17 janvier 2014 se déroulait un concert en soutien au retour de la famille Asatryan, organisé conjointement par le RUSF (Réseau Universités Sans Frontières), le RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) et l’Hôtel des Vil-e-s.

À 23h15, un individu accompagné en voiture, à tiré avec une arme à feu, dans la rue, devant l’Hôtel des Vil-e-s, au 55 avenue de l’Union Soviétique. Deux personnes ont été blessées et furent ensuite prises en charge par les pompiers. Par chance, leurs jours ne sont pas en danger. La Police est intervenue.

À la suite de cet événement, les organisateurs constatent que les actions armées d’extrême droite se développent à Clermont-Ferrand et alertent sur la gravité d’une banalisation de la violence xénophobe et de la haine en tant qu’idéologie politique.

Contacts :
razlepompom@gmail.com
rusf_63@yahoo.fr

Télécharger le communiqué au format PDF

https://lahorde.samizdat.net/clermont-ferrand-lextreme-droite-ouvre-le-feu-devant-un-concert-de-soutien-aux-etudiants-sans-papiers

20 janvier 2014

Le jeune skinhead avait blessé deux personnes vendredi soir lors d’un concert de soutien à des sans-papiers. Comparu lundi devant le tribunal de Clermont-Ferrand, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour violence volontaire avec arme.

Kevin Pioche dormira désormais en prison. Les faits qui lui sont reprochés se sont produits vendredi vers 23 heures, avenue de l’Union soviétique à Clermont-Ferrand. L’hôtel des Vils accueillait un concert de soutien pour réclamer le retour de deux étudiantes arméniennes expulsées mi-novembre. En tout huit coups de fusils de chasse à canon scié ont été tirés. Les plombs ont touché deux personnes dont une assez grièvement, aux mains et à la tête. Kevin Pioche, 21 ans, qui revendique son appartenance a la mouvance skinhead d’extrême droite, reconnaît les faits. Il affirme avoir voulu intimider les personnes rassemblées devant la salle de concert.

Vidéo France 3

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/2014/01/20/deux-ans-de-prison-pour-l-auteur-de-coups-de-feu-lors-d-un-concert-clermont-ferrand-399067.html

Un jeune homme de 20 ans, skinhead revendiqué, a été condamné lundi 20 janvier à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour avoir blessé deux personnes en tirant au fusil devant un concert de soutien à des sans-papiers.

Jugé en comparution immédiate, Kevin Krakow Pioche a raconté qu’il était “passé devant” le concert vendredi soir, avait eu une altercation dont il n’existe aucun témoin, puis était revenu avec son fusil, selon Me Jean-Louis Borie, avocat des parties civiles. Le prévenu, crâne rasé tatoué d’une toile d’araignée et anneau dans l’oreille, dont la page Facebook est essentiellement consacrée à la mouvance skinhead, avait ouvert le feu en direction d’un squat associatif, tirant “six à huit cartouches”, selon Me Borie.

Un homme et une femme blessés

Il a blessé deux personnes, un homme touché aux cuisses, aux phalanges des mains et sur l’arrière du crâne (21 jours d’interruption temporaire de travail) et une jeune femme atteinte au cuir chevelu (1 jour d’ITT). Le jeune homme, ancien tatoueur aujourd’hui SDF et sans activité, s’était enfui avant de se rendre de lui-même au commissariat, en fin de soirée. Le tribunal correctionnel, qui a assorti sa peine d’un maintien en détention, n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait quatre ans d’emprisonnement.

Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples a évoqué plusieurs agressions préalables autour de Clermont-Ferrand à l’encontre “de personnes de diverses origines, de femmes voilées, de couples homosexuels, de syndicalistes“. “Après le meurtre de Clément Méric, cette agression montre une fois de plus qu’il y a urgence à se mobiliser contre la politique du bouc émissaire et la montée du fascisme en France“, a ajouté le MRAP.

https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/deux-ans-ferme-pour-un-skinhead-qui-avait-tire-sur-deux-passants-7768998907

23 janvier 2014

Un article de Regard.fr qui revient sur la personnalité de Kevin Pioche, le skinhead d’extrême droite qui a ouvert le feu sur le public qui venait assister à un concert de soutien aux étudiants sans-papiers.

Kevin Krakow Pioche Clermont ferrand au centre

Kevin Pioche et ses amis

Fusillade : Clermont-Ferrand passe tout près d’une affaire Méric

Un marginal proche de groupes néonazis locaux fait feu en pleine rue sur des militants de la cause des sans-papiers : cela s’est passé vendredi à Clermont. L’enquête a été expédiée et l’affaire jugée hier… pour l’enterrer plus vite, à quelques semaines des municipales ?

« J’étais en train de boire une bière dehors, quand un type est arrivé en hurlant. » Quelques secondes plus tard, Marion reçoit des plombs dans le cuir chevelu alors qu’elle tente, avec une vingtaine de personnes, de se replier dans le squat associatif l’Hôtel des vils, à Clermont-Ferrand. L’assaillant tire à huit reprises.

Ce vendredi 18 janvier 2014, RUSF organise une soirée pour deux étudiantes arméniennes expulsées. Il est 23 heures quand Kevin Pioche, un jeune skinhead, tire avec un fusil à canon scié sur un groupe de personnes situé sur l’avenue de l’Union soviétique devant le lieu du concert. Outre Marion, Boris qui vit dans le lieu, reçoit huit impacts de plombs. Il sera opéré de la main le lendemain. Cassandre, étudiante, était présente dans ce groupe : « Il tirait en avançant. Tout le monde s’est barricadé dans le squat. » Les intentions étaient meurtrières. « Je l’ai vu, j’ai tilté et j’ai dit “on rentre”. Et là, j’ai entendu des coups de feu » , continue Marion. Les voisins alertent la BAC et les pompiers. L’assaillant fuit, récupéré par une voiture postée plus loin.

Attirail crypto-nazi

Le lendemain, le tireur se rend au commissariat. Il est jugé lundi 21 et condamné à deux ans de prison ferme. Pour l’avocat des victimes, Me Borie, « C’est le procès de la misère des désinsérés » . Kevin Pioche, ancien tatoueur, est en effet SDF depuis deux ans, et il a eu une vie difficile. C’est ce qu’il a expliqué à la barre. Son quotidien : chasser les antifas, monter sur les toits de la ville – on le voit en photo au dessus de la place de Jaude.

Sa page Facebook – disparue depuis hier – affiche un attirail crypto-nazi hétéroclite. Des photos le montrent entouré de jeunes rasés à croix celtique et blouson noir. Se surnommant “Krakow”, qui signifie Cracovie (près d’Auschwitz), ou “El muerte”, il arbore un drapeau fleur de lys et, clairement, ses convictions “anti-antifas”. Le 11 janvier, il modifie sa page en affichant l’image d’un cagoulé. « Wir sind die skins » , peut-on lire en allemand ( « Nous sommes les skins » ). Elle mentionne ailleurs “Exécuteur à Waffen SS volontaire”. Des signes avant-coureurs de son passage à l’acte ?

Selon les victimes, qui ont porté plainte, Kevin était un individu connu en ville et plusieurs incidents avaient eu lieu ces derniers mois. Présence bruyante de groupes identitaires perturbant des Cercles de silence, ces rassemblements de protestation contre l’enfermement des immigrés. Pour un membre de la CNT : « C’est depuis la projection de Welcome (ndlr : le film sur un migrant qui tente de passer en Angleterre), à l’occasion de laquelle les fachos avaient affiché des bandeaux “Goodbye”, que la tension est montée à Clermont-Ferrand » . À la Ligue des droits de l’homme, on évoque des manifestations de soutien aux étrangers “encadrées” par des fascistes. Une technique très usitée à Lyon, place forte des Identitaires…

Les tensions tragiquement illustrées par le meurtre de Clément Méric à Paris, en juin 2013, n’épargnent plus l’Auvergne. Un drame dont on n’est pas passé loin à Clermont, résume Me Borie. la suite ici

https://lahorde.samizdat.net/fusillade-clermont-ferrand-passe-tout-pres-dune-affaire-meric

30 janvier 2014

Kévin Pioche – dont le casier comportait avant la fusillade une condamnation à une interdiction de stade suite à des violences commises à l’issue d’un match de football – a interjeté appel de sa condamnation à deux ans de prison ferme.

Dans quelques mois, un second procès se déroulera devant la cour d’appel de Riom.

Kévin Pioche – dont le casier comportait avant la fusillade une condamnation à une interdiction de stade suite à des violences commises à l’issue d’un match de football – a interjeté appel de sa condamnation à deux ans de prison ferme. D’après nos informations, il pourrait ne plus être défendu par l’avocate clermontoise M e Karine Léchelon. Des militants d’extrême droite s’affaireraient à lui trouver un nouveau conseil. En attendant, la violence de l’agression a laissé des traces. L’une des deux victimes risque de ne pas retrouver la mobilité entière de ses mains. « Il y a un cap dans l’action contre les militants antifascistes qui a été franchie et que l’on ne peut pas tolérer », indique Adèle Martin, membre de RUSF, qui organisait le concert de soutien aux deux étudiantes arméniennes expulsées, le soir du 18 janvier.

Marginal

Pour autant, les militants sont décidés à ne pas « laisser le terrain aux fascistes. On va continuer à organiser des concerts et cela encore plus régulièrement qu’avant, avec des têtes d’affiche. » Pour M e Jean-Louis Borie, avocat des parties civiles lors du procès, Kévin Pioche « n’a pas agi seul. Des témoins l’ont vu repartir à bord d’une voiture blanche, une Twingo, avec deux garçons dedans. On a donné aux policiers le numéro d’immatriculation. Mais on n’est pas allé chercher plus loin. » Gérard Ledoigt, du Mrap 63, s’inquiète de ce que cette fusillade illustre. « La parole se décomplexe. Les gens osent dire, donc ils osent faire. Comme dans les années 1930. »

Mais ce fait divers ne doit pas faire oublier, selon une source proche de l’enquête, qu’en matière de skinheads, « Clermont-Ferrand est préservé si l’on compare à Lyon, Toulouse et Montpellier. Les skinheads représentent dans la ville une dizaine de personnes, comme le camp d’en face (l es militants antifascistes). C’est marginal. Ils passent en fait leur temps à s’échanger des “amabilités” et à se frapper. »

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/kevin-pioche-a-fait-appel-de-sa-condamnation-a-deux-ans-de-prison_1853812/

31 janvier 2014

Kévin Pioche, le tireur de l’avenue de l’Union-Soviétique, a grandi à Clermont-Ferrand. Dès sa majorité, il rejoint la rue et sa « famille » skinhead. Jusqu’à s’y perdre. Ceux qui l’ont croisé se souviennent.

 

Sylvain (*) n’aurait jamais cru ça. Kévin Pioche ? « Quand je l’ai vu pour la première fois, il avait 14 ans. Il n’était alors pas du tout politisé. Il y avait son frère et son père, aussi : des gens bien. » Pourtant, l’ado s’est mué en marginal proche des néonazis. Lors de son procès, il y a dix jours, il déclarera manier souvent le fusil. « J’allais tirer dans les bois. C’est comme faire du ski, c’est un passe-temps. » Jusqu’à faire feu sur un groupe venu assister à un concert de soutien à deux étudiantes expulsées, le 18 janvier dernier.

La rupture survient quand Kévin Pioche atteint l’âge de 18 ans. Son CAP plomberie en poche, il se brouille avec son père et sa belle-mère. Et quitte le foyer familial. SDF, le garçon fréquente d’autres skinheads. Squatte les ex-entrepôts frigorifiques de Chamalières, friche devenue son QG. Sylvain : « Je l’ai vu un jour à un arrêt de bus avec deux skinheads. Il y avait deux personnes de RUSF ( réseau universités sans frontières) avec moi. Ils nous ont regardés de travers, en faisant des saluts nazis. Je suis allé le voir et il m’a dit : “Tu traînes avec des cocos, maintenant”. Je lui ai répondu : “Tu traînes bien avec des nazis”. » Selon l’étudiant, Kévin Pioche « est très connu pour semer la terreur depuis deux ans et demi dans le milieu des militants de gauche. Il y a des gens que je connais qui ont été tabassés par lui et sa bande. »

Le climat était tendu depuis quelque temps à Clermont, assure-t-on à RUSF. Illustration ? « Il y a trois semaines, j’étais avec des militants de RUSF et de Sud étudiants dans un bar, derrière le carré Jaude. Nous avons été encerclés par une dizaine de skins, qui nous ont jeté des bouteilles. Ils avaient des matraques. L’un de nous avait une bombe lacrymo. On a réussi à les tenir à distance. À ce moment-là, ils nous ont prévenus que Pioche ( N.D.L.R., alors parti à Paris) allait revenir pour nous casser la gueule. » Françoise (*) connaît bien Kévin Pioche. Elle l’a accueilli avec son époux dans son entreprise de la banlieue clermontoise entre 2009 et 2011 : il y effectuait son apprentissage de plombier-chauffagiste.

Elle se souvient d’un ado de 16 ans arrivant le matin en bus, avec un ceinturon, des docs martens à lacets blancs et un blouson noir très court : la panoplie du skinhead. « On lui disait que ses opinions ne devaient pas apparaître au travail. Mais il avait du mal avec l’autorité. Même si on ne parlait que boulot, je savais qu’aux gars, il disait ne pas aimer les Arabes. Et que ça coinçait avec une de ses enseignantes au CFA parce qu’elle était noire. En même temps, c’était le premier à aider les vieilles dames à traverser la rue. On lui a mis 10 sur 20 à la fin du contrat pour qu’il ait son CAP. Mais on ne l’a pas gardé. »

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/faits-divers/qui-est-ce-clermontois-de-20-ans-condamne-pour-avoir-blesse-au-fusil-deux-personnes-dans-la-rue_1853807/

A Clermont-Ferrand, un crâne rasé a tiré sur des militants d’extrême gauche. La justice l’a condamné, tout en minimisant l’affaire.

Un vendredi soir, à Clermont Ferrand, avenue de l’Union-Soviétique. Le Réseau universités sans frontières (Rusf) organise un concert en soutien à deux étudiantes arméniennes expulsées il y a peu. Devant le squat l’Hôtel des vil-e-s qui accueille l’événement, une petite troupe s’est formée qui fume et boit dans une ambiance bon enfant. C’est aux alentour de 23 heures que Kevin Pioche, un skinhead d’une vingtaine d’années, armé d’un fusil de chasse à canon scié, tire huit coups de feu en direction du groupe, avant de s’enfuir dans une voiture conduite par un complice. Aux premières détonations, les personnes attaquées tentent de se réfugier dans le lieu associatif, mais deux d’entre elles sont blessées, l’une au cuir chevelu et l’autre à la main après avoir reçu huit impacts de plomb. Le lendemain, le jeune skinhead se rend de lui-même à la gendarmerie et comparaît immédiatement devant le tribunal. Tatouages d’une toile d’araignée et d’un ACAB (All cops are bastard) sur le front, Kevin a ce qu’on appelle la gueule de l’emploi. Aux juges, il parle de sa vie de marginal et dit avoir agi seul. SDF depuis deux ans, il passe le plus clair de son temps à chercher des noises aux militants d’extrême gauche et à monter sur les toits de la ville où il se prend en photo. En marge de la société, il s’est reconstitué une famille avec sa bande de potes de Chamalières, un groupe au look marqué et agressif, crâne rasé, Doc Martens et croix celtique cousue sur les bombers. Il reconnaît les faits et explique avoir voulu intimider les personnes rassemblées devant la salle. Les magistrats le condamnent finalement à deux ans de prison ferme pour violence avec arme.

Mais pour les victimes du tireur et les militants associatifs de Clermont-Ferrand l’essentiel n’a pas été abordé. Ils s’étonnent que la police et la justice aient banalisé l’affaire. Quid de ses complices qui l’ont récupéré à bord d’une voiture, une Twingo blanche ? Un des témoins affirme qu’il a reconnu des membres de Génération identitaire dans la voiture. On serait alors dans le cadre d’une opération préméditée et non du simple coup de sang. Pour les militants d’extrême gauche, cette fusillade n’est ni plus ni moins qu’une agression politique qui traduit un climat de violence dans la ville. Aux marges de la politique, le culte de la haine et de la violence se traduit par des passages à l’acte : la fusillade de Clermont-Ferrand survient un an après la bagarre qui a coûté la vie au jeune militant parisien Clément Méric.

https://www.marianne.net/societe/le-skinhead-dauvergne-jouait-du-canon-scie

27 avril 2018

Le 17 janvier 2014, à Clermont-Ferrand, un skinhead néonazi, Kévin Pioche, tire, lui, à huit reprises avec un fusil de chasse devant un squat où se tient un concert

https://www.liberation.fr/les-idees/2018/04/27/ultradroite-les-fachos-chauffes-a-blanc_1646451/

14 septembre 2018

Plutôt qu’une minute de silence, une vie de luttes

 

Dominique Venner a sonné les cloches une dernière fois !

https://www.liberation.fr/resizer/ZX6iKSZq4a6t9OHm8b-mPv4Nczs=/1440x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/YGWW2THR46NQJP5UBWOW4FG2IA.jpg

2013 – Une féministe de Femen performe seins nus et avec une arme factice à la bouche mercredi devant l’autel de Notre-Dame de Paris pour dénoncer «le fascisme» au lendemain du suicide, exactement au même endroit, d’un essayiste d’extrême droite.


[…] En France, la principale structure qui fit la jonction entre les militants de la Seconde guerre mondiale et les jeunes générations de l’après-guerre fut Europe-Action. Son fondateur, Dominique Venner, est un militant d’extrême droite de longue date1. En 1956, il devint membre de Jeune Nation, un groupuscule néofasciste fondé par les frères Sidos. Engagé volontaire à dix-huit ans dans les chasseurs parachutistes, il combattit en Algérie entre 1954 et 1956. Il fut incarcéré à la prison de la Santé de 1961 à 1962. A sa sortie de prison, il entreprit la prise de contrôle de la Fédération des Étudiants Nationalistes qui servait de cache-sexe à Jeune Nation après que le mouvement ait été deux fois dissout. Il est vrai que Venner a recruté dans le milieu estudiantin dès 1957 un groupe d’une quinzaine de militants et d’une soixantaine de sympathisants actifs. […]

Dominique Venner et le renouvellement du racisme

http://www.memorial98.org/article-un-suicide-pour-appeler-a-la-violence-117988431.html

Dominique Venner s’est suicidé le 21 mai 2013 avec une arme à feu dans le cœur de Notre-Dame de Paris, ce qui peut apparaître de prime abord comme un choix curieux pour ce païen convaincu. Si Venner n’a pas raté sa sortie, il ne devait sans doute pas s’attendre à être rabaissé par les médias au rang d’un simple essayiste nationaliste, soutien des anti-mariages homo, lui qui fut l’auteur de textes parmi les plus importants de l’extrême droite française comme le Manifeste de la classe 60 et Pour une Critique positive. Qualifié pudiquement d’historien « passionné d’armes à feu », Dominique Venner était à sa manière un militant politique, voire un activiste. Il était également l’un des principaux promoteurs des thèses nationales-européennes et racialistes de l’après-guerre, et ce, bien au-delà de son prétendu retrait du milieu militant : ce qui est sûr, c’est que son « testament politique » montre que l’animal n’avait rien renié de ses engagements passés, tout comme d’ailleurs ses ouvrages, même les plus récents, entre deux publications sur la chasse ou les armes à feu, ses autres grands amours.

Fils d’un ancien Croix de feu, passé par le PPF de Doriot[1], Dominique Venner est né le 16 avril 1935 à Paris. Fasciné par l’antiquité grecque et romaine, et plus particulièrement par Sparte, il s’engage comme officier volontaire dans l’armée Française pour aller combattre en Algérie. Rapidement repéré par les frères Sidos, il est présent au premier congrès nationaliste de Jeune Nation (JN), le 11 novembre 1955, où on lui confie l’organisation du premier camp école de Jeune Nation ainsi que la publication du bulletin interne. Si à l’époque Jeune Nation compte très peu de militants, ils sont encadrés par de jeunes soldats comme Venner, qui permettent au mouvement de tenter des coups d’éclat comme l’attaque du siège du PCF et l’incendie des locaux du journal l’Humanité. Venner sert également de sergent recruteur pour JN en ciblant des jeunes officiers de l’armée française qui souhaitent continuer la lutte pour l’Algérie Française en Métropole.

Ce travail permet à Jeune Nation de s’implanter également en Algérie, faisant de Venner l’un des véritables chefs du mouvement aux yeux des militants, nettement plus fougueux que Pierre Sidos. Le 25 novembre 1957 Venner et Jeune Nation décident de s’attaquer à l’ambassade des USA, suite à la prise de position de Kennedy en faveur de l’indépendance de l’Algérie. De nombreuses bagarres éclatent autour de l’ambassade, permettant à Jeune Nation de se faire connaître et de recruter de nouvelles têtes comme François Duprat.
Lors de la dissolution du mouvement[2], Venner, à la tête de la Société de presse et d’édition de la Croix Celtique, maintient le contact entre les militants et l’organisation via l’édition d’un journal, intitulé Jeune Nation. Il est partisan de la création d’un parti pour constituer les cadres d’un futur mouvement insurrectionnel.

Dominique Venner est à gauche sur la photo (document tiré du livre Génération Occident)

Dominique Venner est à gauche sur la photo (document tiré du livre Génération Occident)

Le 24 janvier 1960, Dominique Venner, comme Pierre Sidos, basculent dans la clandestinité. Cela n’empêche pas Venner de contacter d’anciens jeunes militants de Jeune Nation pour leur proposer de monter une structure étudiante nationaliste, la FEN (Fédération des Etudiants Nationalistes). Ce mouvement a même un texte fondateur, le Manifeste de la classe 60, écrit par Dominique Venner. Ce texte aura une influence non négligeable sur tous les mouvements et les jeunes militants nationalistes que les années 60 vont voir fleurir. Dans ce texte, Venner rejette le concept de démocratie et met en avant la notion de race.

Pour une critique positive

Le 19 avril 1961 il est arrêté. Il ne ressort de prison qu’en octobre 1962. En détention il en profite pour écrire clandestinement un texte : Pour préparer l’action, guide insurrectionnel pour les jeunes générations de militants de la FEN. Dans ce guide on trouve des conseils pour s’organiser et construire une structure clandestine, mais également une liste de cibles à frapper lors du coup de force comme les syndicats, les partis de gauche ou les journalistes. Mais en prison Venner s’interroge également sur l’engagement politique, après l’exécution de son ami Michel Leroy. Ce dernier, chef des commandos Z du Front Nationaliste, a été abattu sur ordre des chefs de l’OAS, dont Jean-Jacques Susini, un ancien de Jeune Nation, pour mettre au pas les gens qui auraient été tentés de ne pas suivre à la lettre les directives du mouvement. Venner s’éloigne de l’OAS et critique vivement son fonctionnement.

Février 97, couverture de Jeune Nation montrant plus de 30 ans après que l'OF a la rancune tenace !

Février 97, couverture de Jeune Nation montrant plus de 30 ans après que l’OF a la rancune tenace !

Il publie alors ce qui reste l’un des textes fondateurs de la mouvance nationaliste révolutionnaire Pour une critique positive. Dans ce texte, il rejette alors l’activisme effréné de ses années militantes à Jeune Nation au profit d’une prise du pouvoir sur le long terme, à l’aide de jeunes générations de nationalistes, encadrés et formés pour infiltrer l’Etat et ses institutions comme la police, l’armée. Avec la publication de ce texte, il rompt avec Sidos. Les années passant la haine entre les deux hommes ne cessera jamais de croître.

Europe-Action

Venner tire également une leçon de son expérience militante : il n’y aura pas de révolution sans parti révolutionnaire, et pas de parti sans doctrine. Sous-titré sobrement « Magazine de l’homme occidental », Europe-Action paraît en janvier 1963 à 10000 exemplaires. Dans cette aventure on retrouve aux côtés de Dominique Venner, Jean Mabire[3] ou encore Alain De Benoist, le chantre de la « Nouvelle droite ». Le journal est lancé grâce au fichier clandestin de Jeune Nation que Venner a réussi à récupérer.

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L’objectif de la revue ? Proposer un nationalisme européen capable de défendre la race blanche, dont la supériorité supposée sur le reste du monde ne fait pour eux aucun doute. Cette position sera en particulier défendue dans une brochure éditée par Europe-Action « Qu’est-ce que le nationalisme ». Obsédés par la peur du métissage, les fondateurs de la revue prônent évidemment le renvoi de tous les immigrés non-européens hors d’Europe (avec une crispation certaine sur l’immigration algérienne), et dans le même temps dénoncent le judéo-christianisme qui serait responsable de la faiblesse de l’Europe et invitent à un retour aux mythes païens et à la mythologie grecque. On croise dans la revue des références au fasciste belge Léon Degrelle, au sculpteur nazi Arno Breker ou encore à l’éditeur nazi autrichien Erich Kern… Le national-socialisme n’est jamais loin, tout comme le négationnisme, d’ailleurs. Mais Europe-Action sort aussi des sentiers battus à l’extrême droite, et en appelle aussi à Proudhon et Sorel, à l’officier communard Louis Rossel, ce qui déplaît dans certains milieux de la droite nationale jugée conservatrice, et ce d’autant plus que la revue considère les « mous » de l’extrême droite comme responsables de l’échec du combat pour l’Algérie française.

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Dans le n°5 d’Europe-Action, on peut lire : « Pourquoi l’OAS a-t-elle échoué ? Cette question est le point de départ de Venner. Il voit une cause principale à la défaite : les nationaux (les notables) y ont pris le pas sur les militants (les nationalistes). À ces derniers de reprendre le flambeau, avec un but, la révolution, un outil, un mouvement structuré, et une doctrine claire, le nationalisme ». Venner, à ce moment-là, n’est plus un novice. Il a bientôt la trentaine, de l’expérience en politique. Il sait qu’il lui faut des troupes pour porter son discours : la revue fait donc l’apologie de la jeunesse, une jeunesse « virile» à qui Venner demande de devenir d’authentiques « soldats politiques ».
Dans ce numéro on retrouve également un Dictionnaire du militant, un exercice de style qui sera repris quelques décennies plus tard au Front National, à Unité Radicale ou chez les Identitaires. Il s’agit d’un travail sémantique, où l’on doit donner de nouvelles définitions à certains mots comme racisme, antiracisme ou culture pour mieux les retourner contre les adversaires politiques et espérer un jour les imposer dans les médias : par exemple, dans le Dictionnaire du militant de Venner, l’antiracisme désigne « les racistes anti-blancs ».

L’accueil d’Europe-Action est parfois mitigé, à la fois pour sa critique de l’activisme, ses règlements de compte avec l’OAS mais également pour ses prises de position violemment hostiles au christianisme, accusé d’être en partie à l’origine de la décadence de l’Occident et ses écrits évoquant un nationaliste européen. Cela crée des tensions au sein même de la FEN, des étudiants hostiles à la ligne d’Europe-Action quitteront la FEN pour se rapprocher de Pierre Sidos et de son nationalisme plus traditionnel, pour fonder Occident.

Après l’échec de la campagne présidentielle de Tixier-Vignancourt[4] et l’expérience du parti politique, le Rassemblement Européen de la Liberté, Venner et l’équipe d’Europe-Action tirent une nouvelle fois un bilan mitigé de l’engagement politique et militant. Ce constat les amène à créer des Groupes de Recherches et d’études pour la Communauté Européenne (GRECE). Dominique Venner va se faire alors de plus en plus discret, n’apparaissant principalement qu’au sein des activités du GRECE et de sa publication Nouvelle Ecole.
Il sera contacté, parmi d’autres, en 1972 par l’équipe d’Ordre Nouveau pour prendre la tête du Front National[5] mais devant ses hésitations, la bande d’Alain Robert se tournera vers Jean-Marie Le Pen.

Dans les années 80, il publie quelques ouvrages sur des thématiques très fortes à l’extrême droite, comme Baltikum, consacré aux corps francs allemands des années 1920[6], Les Blancs et les Rouges, un ouvrage revenant sur l’arrivée au pouvoir de Lénine, ainsi qu’une Histoire critique de la Résistance

Au début des années 90 Dominique Venner publie Enquête sur l’histoire, revue d’histoire très à droite, où les guerres mondiales seront qualifiées de guerres civiles européennes, selon la terminologie en vogue chez les néo-nazis ou les nationalistes européens. La revue, qui avait un stand à certaines fêtes BBR du FN deviendra en 2002 la Nouvelle Revue d’Histoire[7]. Ces dernières années il intervenait parfois sur les ondes de Radio Courtoisie

Dans l’un de ses derniers ouvrages, Le Siècle de 1914, paru en 2006, Venner, sous un discours plus policé et des références plus académiques, montre qu’il n’a rien renié de ses idées. Il écrit :
« Depuis la fin du XXe siècle, nous sommes entrés dans une logique multipolaire soumise au choc des civilisations et des puissances (…) Dans ce monde, les occasions et les acteurs ne manquent pas qui vont s’entendre à tout bouleverser, donc, paradoxalement à rendre leurs chances aux Européens ».

Il explique plus loin pourquoi les Européens doivent se reprendre :
« D’acteurs décisifs de l’histoire, les Européens sont devenus spectateurs. (…) D’autres que nous [NDR : quelle belle litote!], autour de nous et parfois même chez nous, se montrent des acteurs entreprenants et téméraires. Nous les voyons s’agiter. Ils font l’histoire ou pensent la faire en obéissant à des ambitions et à un volontarisme que nous connaissons bien ».

Cet art de l’implicite, Venner le développe quand il s’agit de trouver une solution :
« les Européens ont d’abord besoin de refaire leurs forces en se lavant de ce qui les a miné. (…) Aujourd’hui que les Européens sont confrontés à des défis mortels et inédits, le retour à leurs sources primordiales se pose comme jamais, au moins pour ceux qui ont la vocation d’agir en vue d’une renaissance. »

Qui peuvent bien être ces héros des temps modernes, sauveurs de l’Occident ? Venner ne le dit pas, mais il précise :
« Les renaissances ont toujours été préparées par de très petits nombres capables de s’imposer les règles ascétiques des anciens ordres militaires »…

Bref, si on lit entre les lignes,
pour éviter d’être submergé par les étrangers qui cherchent à nous faire disparaître, il faut se débarrasser du sentiment de culpabilité judéo-chrétien pour renouer avec nos racines les plus anciennes (helléniques, pour Venner), et attendre qu’un groupe de soldats déterminés agissent :
exactement le discours qu’il tenait lorsqu’il a fondé Europe-Action…

Voilà c’est fini

Un vieillard se suicide, et c’est toute l’extrême droite qui s’enflamme. Du MAS aux Identitaires, en passant par Troisième voie de Serge Ayoub, Christian Bouchet ou Marine Le Pen[8], tous ont rendu hommage à l’homme. Et dans ce cas, comme souvent, le seul à s’être distingué c’est Jean-Marie Le Pen, qui tenta de relativiser la place de Venner dans l’histoire de l’extrême droite française, le qualifiant d’« intellectuel », un terme peu gratifiant dans la bouche du père. En vieillissant, Jean-Marie Le Pen ne s’arrange pas et garde toujours la dent dure pour ceux qu’il a pu côtoyer tout au long de sa carrière politique.

Bouchet profite de l'hommage rendu à Venner pour régler ses comptes avec l'Œuvre Française

Bouchet profite de l’hommage rendu à Venner pour régler ses comptes avec l’Œuvre Française

Hommage à Venner en Italie par les militants de Casapound

Hommage à Venner en Italie par les militants de Casapound

Celui qui va sans doute rejoindre Saint-Loup et Jean Mabire au Panthéon des nationalistes socialisant les plus radicaux, avant l’arrivée prochaine de Pierre Vial, était paradoxalement assez méconnu de la base militante du FN de ces dernières années et encore plus du grand public. Se tenant à bonne distance du milieu militant, les derniers à avoir essayé de le récupérer ou de recevoir son adoubement furent évidemment les Identitaires. Les dirigeants (Fabrice Robert en particulier) ou ex-dirigeants (Philippe Millau) l’ont rencontré plusieurs fois et appréciaient entre autre son point de vue sur Marine Le Pen qu’il jugeait comme étant une personne qui « ne se caractérisait pas particulièrement par la profondeur de sa pensée politique » mais dont le principal intérêt était de travailler pour les identitaires au sens large. Cette collaboration a pu prendre la forme de séminaires – que ce soit avec les dirigeants du Bloc ou avec les jeunes – sur lesquels Venner a toujours tenu à conserver la plus grande discrétion, mesurant sans doute l’exploitation qu’en feraient les Identitaires et refusant toute inféodation à un groupe.

Venner n’était donc pas isolé du milieu militant, preuve les nombreux cadres de la mouvance nationaliste comme
Julien Rochedy le directeur du FNJ,
Frédéric Châtillon (Riwal s’occupant à une époque de la mise en page de la Nouvelle Revue d’Histoire),
Axel Loustau,
Antoine Roucheray,
Romain Vincent l’ancien responsable du Rassemblement des Etudiants de Droite (RED)
ou Jacques Bompard,
étaient présents le soir même devant Notre-Dame pour rendre hommage à Venner et chanter le « Chant des Lanquennets », le chant traditionnel des jeunes radicaux nationalistes.

Hommage parisien du samedi 25 mai 2013Quelques jours plus tard l’ambiance est bien retombée. L’hommage public qui devait être rendu par toute l’extrême droite française devant Notre-Dame a fait un bide : à peine une trentaine de personnes avec en tête d’affiche Roland Hélie, c’est un peu léger.

Hommage parisien du samedi 25 mai 2013

Les premières attaques ont également commencé à pointer leur nez, en particulier en ce qui concerne l’OF via son site officieux, qui s’est lâché sur Venner, le qualifiant de « militant de salon ».

Le plus étrange dans tout ça aura été, suite au suicide de Venner, l’annonce de l’autodissolution des anarcho-royalistes du Lys Noir, annonçant son passage dans la clandestinité, sous la forme du « Mouvement du 6 Mai », en appelant « résolument au coup d’Etat militaire salvateur ». Peu étonnant quand on connaît le parcours de Rodolphe Crevelle[9], il avait déjà fait parler de lui dans les années 90 avec son Groupe Francité, qui rêvait d’envahir et de reconquérir le Val d’Aoste, l’Andorre ou encore le Pas de la Case. Après quelques années d’agitation et de mini coup d’éclats, Rodolphe Crevelle et son groupe retomberont vite dans l’oubli et l’anonymat, euh.. dans la clandestinité

Heureusement pour nos « clandestins putschistes », aujourd’hui la technologie nous permet de rester en contact, notamment grâce au téléphone portable dont ils laissent le n° avec la précision suivante « Sur écoute, appelez-nous d’une cabine » !

Peu de doutes, l’Etat doit trembler, et Dominique Venner se retourner, maintenant qu’il est dans sa tombe !

  1. Génération Occident, Frédéric Charpier p 26[]
  2. Après l’attentat contre l’assemblée nationale 1958[]
  3. qui en devient le rédacteur en chef en 1965[]
  4. L’équipe d’EA tentera de prendre le contrôle des comités TV, dirigé par Jean-Marie Le Pen. après le départ des hommes de Sidos[]
  5. la droite nationale en France de 1971 à 1975 François Duprat, éd. l’homme libre, p25[]
  6. groupes de soldats de la première guerre mondiale démobilisés, sur lesquels vont s’appuyer en parti les nazis pour conquérir la rue[]
  7. Venner quelques jours avant sa mort avait nommé un ancien du GRECE, Philippe Conrad directeur de la rédaction[]
  8. pas certain que la présidente du FN était l’idéal nationaliste de Dominique Venner[]
  9. l’unique animateur de ce groupuscule[]

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

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  • Dominique Venner idole de BMH et KPN  – 2015

Peste Noire et BMH rendent hommage à Dominique Venner dans leurs disques.

  • LMH 08 : CD 2015 ré-édité en 2022

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Famine / Ardraos / Audrey / Björn Misanthropic Division / Snorr Le Porc

 

  • LMH 12 : version vinyl collector produite depuis l’exil azovien en 2019

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Les skinheads du Havre (1995) – Reportage Envoyé Spécial

Un reportage, tourné au havre, sur un groupe de jeunes skinhead que nous avons suivi pendant plusieurs semaines, pour mettre a jour leur univers, leurs motivations, leur quotidien.

Reportage “Envoyé Spécial” diffusé sur France 2 le 25 janvier 1996.

Commentaire: Marie Noëlle Himbert Images: Patrick Descheemaekere Son: Pascal Querou Montage: Martine Alison