Les extrémistes picards fêtent le solstice

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https://www.courrier-picard.fr/art/region/les-extremistes-picards-fetent-le-solstice-ia0b0n116822
Picard Crew, groupe extrémiste très à droite du Front national, a fêté le solstice d’été samedi soir à Picquigny. Une réunion sous haute surveillance.

Samedi soir, de 60 à 80 membres de l’ultra-droite se sont rassemblés à Picquigny, non loin d’Amiens, sur un terrain situé à côté des marais aménagés de la commune. Ce terrain est occupé, depuis un an, par les membres du mouvement « Picard Crew », cette organisation qui se situe très à droite du Front national. Il s’agissait selon Werner Riegert, responsable du mouvement, de célébrer le solstice d’été. « Il s’agit d’une fête païenne pour célébrer le jour le plus long de l’année et nous y avons invité nos amis », précise M. Riegert.
Cette réunion s’est déroulée sous haute surveillance. Un dispositif de gendarmerie avait été déployé sur le chemin qui conduit au terrain de « Picard crew ». L’identité de tous les invités a été contrôlée et les coffres des automobiles, qui venaient de la Somme mais également des départements voisins, ont été ouverts.

« Identité picarde »

Derrière les militaires de la gendarmerie, des membres du service d’ordre de « Picard Crew » biceps saillants et crânes rasés, assuraient un second contrôle. Thomas Joly, ex-élu du Front national et secrétaire général du Parti de la France, était au nombre des invités. Werner Riegert, qui fut membre du Front national, l’a quitté à la suite de la prise de la présidence par Marine Le Pen. Il indique vouloir fédérer des jeunes gens dans un mouvement très clairement à droite du FN. Ses ennemis ? « Les communistes et le gouvernement actuel » qui, selon lui, sont responsables de la situation du pays.
Parmi les actions qu’il souhaite mettre en place : «  Nous voulons convaincre ceux qui nous rejoignent de faire vivre les petits commerçants plutôt que les grandes surfaces. Les pousser à consommer des produits picards, mettre en avant ce qui se fait de vraiment picard dans la région. » Bref, il ne s’agirait que de défendre l’identité picarde. Mais Werner Riegert reconnaît, sans difficulté, avoir participé, en compagnie de ses amis, aux manifestations contre le mariage pour tous, au côté de l’association catholique d’extrême droite « Civitas », comme en témoignent d’ailleurs des images filmées par France 2.
Entre les dieux païens et les intégristes de « Civitas », « Picard Crew » affirme encore plus son but, fédérer celles et ceux qui pensent que le FN est trop mou.
GEORGES CHARRIÈRES

Autours du Meurtre de Clément Méric

Extrait de l’émission de Spécial Investigation intitulée “Violences d’extrême droite : le retour” diffusée sur Canal+ en novembre 2014, sur l’implication du néo-nazi Serge Ayoub dans la meurtre de Clément Méric, militant antifasciste et syndicaliste, le 5 juin 2013.

Nouveau look, nouveaux dangers : le retour des extrémistes en Europe.

Des soupes gauloises, des apéros saucisson et pinard, plusieurs invasions de restaurants halal… Depuis deux ans, le Bloc identitaire multiplie les opérations coups de poing avec un seul mot d’ordre : la lutte contre l’islamisation de la France. Leur médiatisation est le signe de l’émergence de nouvelles mouvances radicales un peu partout en Europe. Rôdées aux techniques de communication, ces dernières tiennent un discours décomplexé. Lequel séduit de plus en plus. À tel point que certains ont atteint des scores historiques aux élections et ont fait une entrée fracassante aux parlements, comme en Hongrie où le Jobbik provoque des conflits interethniques en accusant les Roms de tous les maux. Mâchoires serrées, discipline de fer, rangers et bombers noirs : des « patrouilles d’autodéfense » ont pris possession de plusieurs villages du nord-est du pays pour lutter contre la « criminalité tzigane » qui terroriserait le reste de la population. Défense de l’identité, lutte contre le multiculturalisme et l’islam : ces formations puisent leur force dans les mêmes sources mais ne portent pas forcément le même masque. Outre-manche, l’English Defence League, menée par Tommy Robinson, tente de se donner une image démocratique tout en recrutant dans le milieu hooligan et en menant une guerre sans merci contre les musulmans. En Allemagne, des militants du Parti National démocrate (NPD) s’inscrivent dans une autre logique en se regroupant dans des villages autoproclamés « zones ethniquement pures ». Qui sont ces nouveaux visages de la droite radicale ? Quels sont leurs motivations et leurs modes d’action. Immersion dans une Europe qui vire au brun.

  • IMAGE: Arthur Clemot et Bertrand Rube
  • MONTAGE: Sébastian Perez et Manuel Guillon
  • PRODUCTION: Isabelle Mehouel
  • ENQUÊTEUR: Guillaume Cauchois
  • GRAPHISME: Sébastien Eppinger

Le groupe « Les Forbans » groupe de Rockabilly des années 80 jouera le 8 décembre pour le FN et l’assume ! Albert Kassabi, alias Bébert, le chanteur du groupe échange, courtois au début, puis tendu

« Chante, chante, danse et mets tes baskets. Chouette c’est sympa tu verras »… Même devant le Conseil du Front national ? Le groupe « Les Forbans » groupe de Rockabilly des années 80 jouera le 8 décembre face au FN et l’assume ! Albert Kassabi, alias Bébert, le chanteur du groupe, était avec nous en studio. L’échange, courtois au début, s’est tendu avec notre GG Karim Zéribi.

Bye-Bye Blondie – Cayenne – Extrait du film de Virginie Despentes

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https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2012/03/bye-bye-blondie-sokocopyright_redstar.jpg

https://www.critikat.com/wp-content/uploads/fly-images/45322/arton5350-1450x800-c.jpg

https://www.encubierta.es/wp-content/uploads/1503111-nuevas-imagenes-de-bye-bye-blondie-de-virginie-despentes2.jpgNancy, dans les années 1980. Gloria (Soko) est une ado rebelle dans une famille très stricte. Alors qu’elle se fait donner des leçons par ses parents (Nadège Prugnard et Fantazio), elle pique une crise de nerfs et elle est internée à l’hôpital psychiatrique Jeanne d’Arc de Dommartin-lès-Toul. Le psychiatre (Jean-Yves Ruf) lui reproche sa façon de s’enlaidir avec son look punk, sa façon de « se mettre en danger » et lui pose des questions intimes sur sa sexualité, auxquelles Gloria refuse de répondre. Gloria a du mal à supporter sa privation de liberté, mais sa rencontre avec Francès (Clara Ponsot), prétendument internée pour amnésie, lui donne plus de courage. Francès, très sûre d’elle et apparemment contente d’être là, commence à flirter avec elle. À sa sortie, Francès envoie plusieurs lettres d’amour enflammées à Gloria, alors que cette dernière ne lui envoie qu’une seule lettre de rupture. Quand Gloria sort finalement de l’hôpital, elle réintègre sa bande de punks et revoit Francès qui fait partie de la bande adverse de skins. Les deux tombent pourtant amoureuses l’une de l’autre et Francès suit la bande de Gloria pour quelque temps, même si elle ne s’y sent pas à l’aise. Francès finit par la quitter et Gloria part zoner seule dans la ville par dépit.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cayenne_(chanson)

Autours de Claude Hermant et de la Maison Flamande à Lille 2010 – 2017

 

200 militants ont manifesté contre la “Maison flamande” de Lambersart, présenté comme un lieu culturel qui, selon eux, promeut les idées d’extrême droite en invitant des groupes de musique pro fachistes

La Maison Flamande de Lambersart souhaite casser son image proche de l’extrême droite en s’expliquant notamment sur les motivations qui l’ont poussé à organiser la Fête du Cochon non Halal …

Vive tension ce samedi 8 octobre 2011 dans les rues de Lille. La manifestation lancée par les jeunes de la maison flamande de Lambersart a réuni de nombreux sympathisants d’extrême droite. Une première pour laquelle un important dispositif policier a été déployé.

La Maison Flamande, groupe apparenté à l’extrême droite, a organisé une manifestation à Lille. La Ligue des Droits de l’Homme et le Parti Communiste ont répliqué en organisant une contre-manifestation. Aucun indicent n’est à déplorer dans les deux cortèges, même si beaucoup d’habitants de Fives n’ont pas apprécié !

 

La très controversée Maison Flamande de Lambersart, ne fermera pas se portes, mais va changer de nom

11 septembre 2017 : Claude Hermant, soupçonné d’être au cœur d’un trafic d’armes dont six ont servi à Amedy Coulibaly dans l’attentat de l’Hyper Cacher et le meurtre d’une policière à Montrouge en janvier 2015, a tenté de convaincre qu’il était un “indic”, lundi au premier jour du procès devant le Tribunal de Lille.
Reportage : Simond COLAONE, Dominique DUMONT, Valérie BIVILLE
Plus d’infos : http://france3-regions.francetvinfo.f…

Un colonel de gendarmerie a confirmé mercredi devant le tribunal de Lille que Claude Hermant, soupçonné d’être au coeur d’un trafic d’armes dont six ont servi à Amedy Coulibaly dans l’attentat de l’Hyper Cacher et Montrouge, a bien été recruté en 2013 comme “indicateur”.

à partir de 2017 le média d'information indépendant en ligne Street Press
couvrira sérieusement Claude Hermant de sa friterie à la réclusion, en passant par le trafic d'armes sous couverture des Service en lien avec Les Attentats

https://www.streetpress.com/rubriques/claude-hermant-0

Quand l’homme impliqué dans le trafic d’armes de l’Hyper Cacher croupissait dans une prison africaine

Hermant et le faux coup d’État au Congo

C’est une affaire rocambolesque qui en 2001 fait les gros titres de la presse. Claude Hermant et plusieurs mercenaires sont accusés d’avoir voulu assassiner le président du Congo. C’était en fait une manip’. StreetPress a retrouvé certains protagonistes.

Gendarmerie, douanes ou police pouvaient-elles l’arrêter ?

Sur la piste d’Hermant, l’agent trouble qui a fourni les armes de l’attentat contre l’Hyper Cacher

Depuis sa friterie de Lille, Claude Hermant dirigeait le trafic qui a fourni les armes utilisées par Amedy Coulibaly dans l’attentat contre l’Hyper Cacher. StreetPress lève le voile sur les liens entre l’indic et la police. Enquête.

Des dizaines de tonnes de matériel de guerre auraient transité par la France

Le trafic d’armes oublié qui impliquait déjà Claude Hermant

À la fin des années 1990, une filière d’armes croate arrose la France. Et déjà dans ce dossier, jamais jugé en France, apparaissait le nom de Claude Hermant, aujourd’hui mis en cause dans l’affaire des armes de l’Hyper Cacher.

Les années lilloises de l’homme impliqué dans le trafic d’arme de l’Hyper Cacher

Skins, flics et self-défense : bienvenue à la Maison Flamande de Claude Hermant

De 2008 à 2012, Claude Hermant dirige la Maison Flamande, un bar associatif où se côtoient skins, identitaires, soutiens d’Alain Soral, militants frontistes et policiers.

Insignes néo-nazies et fusils mitrailleurs pakistanais

Quand « l’indic’ » Claude Hermant faisait tomber un trafic d’armes

Hermant, pilier de l’extrême droite nordiste jugé pour avoir vendu les armes de l’attentat de l’Hypercacher, était aussi indic’ de la gendarmerie. StreetPress raconte comment il a balancé d’autres trafiquants d’armes issus de la galaxie nationaliste.

« Je pensais que c’était pour le paintball »

Quand les gendarmes laissaient Hermant repartir avec un pistolet-mitrailleur

Faux documents, armes laissées en circulation… Ce mercredi 13 septembre, au tribunal de Lille, les agents traitants de Claude Hermant, accusé de trafic d’armes, ont reconnu des pratiques troubles.

Ses complices présumés ne s’en sortent pas mieux

Le procureur requiert la peine maximum contre l’indic Claude Hermant

10 ans de prison : c’est ce que requiert le procureur de la République contre Claude Hermant, l’homme par qui ont transité les armes de l’Hyper Cacher. Ses complices ne s’en tirent pas mieux.

Lui et sa femme comptent faire appel

Claude Hermant condamné à sept ans de prison pour la vente de plus de 200 armes

L’ex-indic de la gendarmerie, jugé pour avoir vendu plus de 200 armes – dont celles utilisées dans l’attentat de l’Hyper Cacher – jurait être en service commandé. Le tribunal n’a pas été convaincu. Claude Hermant écope de 7 ans de prison.

Claude Hermant a importé les armes employées par Amedy Coulibaly pour l’attentat de l’Hyper Cacher

5 services savaient qu’Hermant vendait des armes, pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté avant les attentats ?

Au procès des attentats de 2015, les défaillances des services français émergent. Six mois avant le drame, pas moins de cinq services de sécurité savaient que Claude Hermant vendait des armes. Pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté à temps ?

6 octobre 2020 : Gros bras identitaire, ex-militaire et ancien membre du service d’ordre contesté du FN, son profil fait tache au milieu du procès des tueries djihadistes de janvier 2015. Cité comme simple témoin durant le procès, le profil de Claude Hermant détonne. C’est lui qui a fourni les armes utilisées par Coulibaly lors de l’assassinat de Clarissa Jean-Phillipe et de la prise d’otage de l’Hyper Casher : deux fusils d’assaut d’origine tchécoslovaque VZ et six pistolets Tokarev. Si le trafiquant d’armes a purgé sa peine, il n’a pas fini de faire parler de lui. Auteur d’un dossier en 2017 sur Claude Hermant, où il documente sérieusement les liens entre le nordiste, l’extrême droite et la police, Mathieu Molard, rédacteur en chef du site d’information indépendant : streetpress.com, connaît bien le profil de cet agent trouble. Alors, lorsqu’il l’entend à la barre, devant les juges, déclarer que plusieurs services de police savaient qu’il vendait des armes et que les autorités auraient pu éviter l’attentat, il décide d’enquêter sur cet aspect particulièrement gênant pour l’antiterrorisme. Preuves à l’appui, Mathieu Molard révèle dans son article, sorti le 2 octobre, les loupés, les ratés, les boulettes des services français que tout le monde tente de dissimuler et qui étonnamment n’intéressent pas la justice.

Retrouvez l’article de StreetPress “Sur la piste d’Hermant” : https://www.streetpress.com/sujet/150…

François Duprat, une Histoire de l’Extrême-Droite

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b0/Meeting_d%27Ordre_nouveau_le_13_mai_1970_-_KAG_05024N_A03.jpg
Premier meeting d’Ordre nouveau à la Mutualité le 13 mai 1970. François Duprat est assis en deuxième position à gauche.
Né en 1940, assassiné par un attentat à la voiture piégée en 1978, François Duprat est un personnage central de la reconstruction des extrêmes droites européennes après la débâcle des fascismes. Il a joué un rôle essentiel au sein de l’extrême droite française.

Un webdocumentaire à voir sur LeMonde.fr à partir du 8 avril 2011.

François Duprat, n°1 bis du Front National, se qualifiait lui-même de fasciste et soutenait tout ce qui pouvait lutter contre le communisme ou diffuser des sentiments antisémites. Depuis la fin des années 50, il avait voué sa vie à créer, organiser et diriger formations et mouvements des extrêmes droites françaises, d’Occident au Front National, d’Ordre Nouveau aux milieux néo-nazis jusqu’à en devenir une figure centrale et détestée. Déchiqueté dans l’explosion de sa voiture, le samedi 18 mars 1978, il devient un martyr pour l’extrême droite française.

Une enquête de Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Duprat_(homme_politique)

Les skins de Chauny et la scène musicale gabber : entretien avec Stéphane François

Il y a un peu moins d’un an, nous avions consacré un post à  la réapparition d’une extrême droite adolescente- lycéens et tout jeunes actifs ou inactifs- férue de look, de vêtements typés, et souvent nourrie de références White Power plus radicales (suprémacistes blancs et néo-nazis), à Chauny, dans l’Aisne, et dans la vallée de l’Oise. Le phénomène ne s’est pas éteint, au contraire et a vu l’apparition d’un nouveau groupe – les Nationalistes autonomes picards– qui s’est singularisé il y a quelques jours par la distribution de tracts anti-halal dans les boites aux lettres de la région.

Stéphane François, politologue et chercheur à l’université de Strasbourg, est un spécialiste des “sous-cultures” d’extrême droite (musique, esotérisme, etc…). Il vient de consacrer une longue étude aux jeunes gabberskins de Chauny, ville dont il est lui-même originaire, publiée dans les Cahiers de psychologie politique (voir ici). Il revient en détail sur le profil de ces jeunes, le contexte social,  le rôle joué par la scène musicale “gabber skin” et la concurence à laquelle se livrent différentes formations d’extrême droite pour les récupérer.

Vous vous êtes intéressés aux jeunes “gabberskins” de la région de Chauny, dans l’Aisne, qui affichent ostensiblement des symboles d’extrême droite. Certains d’entre eux se sont livrés à des actes de dégradation ou de violence raciste. Pouvez-vous nous dire qui sont ces jeunes et ce qu’est le mouvement gabberskin?

Je vais commencer par répondre à la deuxième question : les “gabberskins”. Le terme “gabber”, présent dans le langage courant néerlandais, signifie “ami” ou “pote”, et vient lui-même d’un mot yiddish.

Ce registre musical est né au Benelux, vers le milieu des années quatre-vingt-dix. Il s’agit d’un sous-registre de la musique “techno”, apparenté à  [la techno] “hardcore“, donc une variante agressive de la techno, qui se distingue par un rythme plus agressif, voire martial, mais festive. Ce dernier aspect attire donc un public plus radical et génère une ambiance plus tendue… Les “gabberskins” sont une dérive d’extrême droite de ce registre, comme il existe une tendance gauchisante. Il ne faut donc pas stigmatiser toute la scène gabber.

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Le mouvement “gabberskin” est d’origine néerlandaise et apparaît vers le début des années 2000. Dans ce pays, les “gabberskins” sont un problème de sécurité publique. C’est le cas aussi en Belgique. Pour la période 2001- 2005, un rapport de la Fondation Anne Frank a estimé à 125 le nombre de groupes de jeunes racistes se réclamant du “gabber” aux Pays-Bas. Ceux-ci ont été, selon ce rapport, à l’origine de 200 incidents, dont 140 violents et commis 41 agressions et 50 affrontements opposant jeunes Hollandais et jeunes immigrés. Toutefois, selon l’AIVD (l’équivalent des Renseignements Généraux aux Pays-Bas), seuls 5% des jeunes “gabber” peuvent être considérés comme des racistes.

Sociologiquement, les “gabberskins” de l’Aisne sont souvent issus de milieux modestes. Ils proviennent de famille monoparentale, précarisée, alcoolique ou violente… Par contre, il est important de noter que ces adolescents, provenant de milieux difficiles, ne sont pas “connus des forces de police”, selon l’expression consacrée. En effet, s’ils viennent de familles défavorisées, ils n’ont pas pour autant sombrés dans la délinquance.

Au niveau scolaire, ils sont soit déscolarisés, soit en lycée d’enseignement professionnel (LEP). Cette population est au trois quart composée de mineurs (dont un nombre important sont encore au collège), les majeurs ayant un rôle de meneurs (“intellectuels”). Ceux-ci ont environ 25 ans et un passé de militant d’extrême droite affirmé. Certains de ces leaders sont les enfants d’un responsable du Front national, connus pour leur militantisme, parfois violents. Ils sont en effet des habitués du tribunal (soient comme victimes d’agression, soient comme agresseurs).

https://cdn.tv-programme.com/pic/replays/3/30195.jpgEnquête exclusive : Police belge et gabberskins français
18/03/2012 à 23h00 •
Chaque week-end, des groupes de jeunes skinheads français appelés "gabberskins" débarquent dans l´ouest de la Belgique pour faire la fête. Cependant, ces gangs sèment le trouble dans la zone frontalière. Pour limiter leur affluence, les autorités belges testent une méthode venue des États-Unis : le "harcèlement policier".

Comment se fait le passage entre la scène musicale gabber, l’appartenance à un groupe et l’engagement politique?

Ce passage se fait assez naturellement. Premièrement, nous pouvons affirmer que cette scène musicale a amené certains adolescents vers l’engagement politique, et non l’inverse.

D’un point de vue sociologique, la musique exprime des contenus émotionnels suggestifs, suscite des sentiments et des humeurs. En l’occurrence, la musique des “gabberskins” exprime de la colère et de la haine. Les rythmiques violentes et agressives font de cette scène une scène exutoire, une scène cathartique, pour des adolescents ayant une vie difficile, à l’instar du football pour les hooligans. Et comme pour le football, il s’agit aussi d’un lieu d’embrigadement.

À partir de ce moment, et c’est mon deuxième point, le mécanisme d’embrigadement devient relativement simple : comme nous venons de le dire, ces jeunes recherchent dans cette musique un exutoire à un mal de vivre et à une déshérence sociale. Or, il n’y a pas dans en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais de lieu jouant les différents registres de techno extrême (“gabber”, “Hardcore”, etc.).

En conséquence, les amateurs picards et nordistes de ce genre de musique se déplacent en Belgique (pays qui se trouve à 1h30, et parfois moins, de route de nos zones axonaises) pour trouver ce type de lieu. En effet, la Belgique est un pays connu depuis la fin des années quatre-vingt pour ses établissements, réputés, de musique “techno”. Au sein de ces établissements, nos jeunes fréquentent des salles réservées aux registres extrêmes comme la “gabber “. Là, ils y rencontrent des “gabberskins” locaux, connus, comme je l’ai dit précédemment, pour leur radicalité et pour l’ancienneté de leur militantisme extrémiste.

La fréquentation de ces établissements permet la mise en en place de certaines pratiques sociales affinitaires dans lesquelles dominent le relationnel et l’affectif. En effet, l’une des conséquences sociales importantes, outre l’attitude militante, est la constitution de clan, voire, pour certains de ces adolescents, d’une famille de substitution.

Paradoxalement cette même musique donne le sentiment d’appartenir à une communauté, à une tribu : la haine parfois rapproche. En effet, nous sommes face à des “hommes de violence”, pour reprendre la typologie de Birgitta Orfali. Dans sa typologie, l’homme de violence est celui dont la psychologie est tournée vers la notion de lutte ou de combat. Il se caractérise par une opposition violente à tout adversaire (individu ou groupe). Bref, il recherche l’antagonisme et le conflit. À partir de ce moment, l’embrigadement devient facile.

Y-a-t-il d’autres facteurs en jeu ?

Oui évidemment. Le contexte social et économique local est catastrophique. La région subit les effets de financiarisation de l’économie mondiale. Des entreprises florissantes ferment pour des raisons financières aggravant une situation locale déjà très difficile : cette région, de vieille tradition industrielle (sidérurgie, textile, chimie), a connu une vague de désindustrialisation importante au début des années 1980 et n’en s’est jamais remise.

Actuellement, ce sont les derniers ilots de prospérité qui sont touchés… Ainsi, à Chauny, au 31 décembre 2008, 27,4% des jeunes de 15 à 24 ans étaient sans emploi (dont 14,9% en chômage de longue durée) et 29,4% étaient sortis du système scolaire sans diplôme. Le nombre de familles monoparentales est aussi en augmentation depuis 1999 (20,6% en 2006 contre 13,5% en 1999). C’est catastrophique…

En outre, ces adolescents s’inscrivent souvent dans une tradition politique familiale de vote pour le Front national. Celui-ci obtient de très bons scores dans cette région, entre 17 et 19 % selon les élections.

L’abandon des références ouvrières des partis de gauche, au profit des classes moyennes, a permis au Front national d’investir le rôle de “porte-parole” des “Français d’en bas”, substituant le marqueur identitaire de classe à celui de race…

Localement, cette évolution nationale va se combiner à la fois avec une pauvreté endémique, dont je viens de parler, et avec un vote protestataire bénéficiant à ce parti. En effet, en 2007, lors des dernières élections présidentielles, ce parti a récolté 17,43% des suffrages. Aux dernières élections régionales de mars 2010, le Front national a amélioré son score de 3 points, passant à 20,24% des suffrages exprimés ! Enfin, il existe une banalisation des propos racistes/xénophobes dans certaines familles…

Quelles sont les relations entre les formations d’extrême droite (classiques ou pas type nationalistes autonomes) et ces jeunes? Constituent-ils un vivier pour le FN? De quoi sont ils le révélateur?

Effectivement, ces jeunes peuvent constituer un vivier pour le Front national, mais pas uniquement pour ce parti. Depuis quelques temps, je me suis rendu compte que ces jeunes gens attirent plusieurs partis/groupuscules d’extrême droite : le FN donc, mais aussi le Bloc Identitaire, via des tentatives d’approches de membres du Projet Apache (l’un d’entre eux a passé sa scolarité à Chauny), le Renouveau Français dans le Sud de l’Aisne et depuis peu la Troisième Voie de Serge Ayoub [dont se sentent proches les Nationalistes autonomes de Picardie]

Ceci dit, je pense que c’est le FN qui les attirera le plus facilement car des responsables du FNJ local les travaillent au corps depuis plusieurs années. Ce sont d’ailleurs ces responsables qui cherchent à imposer le terme “nationaliste” pour les qualifier, au lieu de celui de “skinheads”.

Ces tentatives sont compréhensibles d’un point de vue électoraliste. En premier lieu,  le contexte local est très favorable au Front national : l’électorat frontiste se maintient aux environs de 17/19% suivant les élections. Ainsi, en 2007, lors des dernières élections présidentielles, ce parti a récolté dans ce département 17,43% des suffrages. Aux dernières élections régionales de mars 2010, le Front national a amélioré son score précédent de 3 points, passant à 20,24% des suffrages exprimés.

Ensuite, nos “gabberskins” proviennent majoritairement de communes rurales proches de Chauny ayant très largement voté pour le Front national aux élections régionales de mars 2010 (dont 42% pour le Front national à Abbécourt, village des responsables locaux du FNJ).

On peut en déduire les points suivants : une majorité de ces jeunes ont des parents qui ont voté pour ce parti; ensuite, ils évoluent dans des milieux sociaux non seulement défavorisés mais aussi très imprégnés par les thèses xénophobes et populistes.

Des éléments vont dans ce sens : primo, leur attitude contestataire et leur rejet du politique, le “tous pourris” des démagogues d’extrême droite ; secundo, la très grande occurrence sur leurs blogs de certaines idées anti-immigrés, dont celle de la préférence nationale (les immigrés sont tous des délinquants et des dealers, ils prennent le travail des français, ils nous envahissent, etc.).

De fait, ces jeunes sont révélateurs d’une évolution identitaire de l’extrême droite. Leur attitude est en effet clairement un repli identitaire, celui-ci étant corrélé avec la notion de “race blanche”.

Nous sommes face à ce que Pierre-André Taguieff a appelé “la quatrième vague du nationalisme”, c’est-à-dire celle du repli identitaire contre la mondialisation, une mondialisation vue comme une machine à détruire les peuples et les identités. Il s’agit donc d’une volonté de repli “entre soi”, entre personnes de même “race”.Cela est parfaitement explicite dans les discours peu élaborés de nos “gabberskins”, en particulier ceux exprimés sur leurs blogs.

Propos recueillis par Abel Mestre et Caroline Monnot

Un concert néo-nazi se préparerait à Tours !

Un concert néo-nazi se préparerait à Tours ! – Tours – Un concert des admirateurs d’Hitler en prévision pour le 18 avril 2009. Des rumeurs courent sur l’organisation d’un tel évènement dans la région tourangelle.

Lemovice
Florian “Ardraos” Denis
Snorr Le Porc