REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
Gérant de l’échoppe de promotion NSBM qui labellise les marchandises et les produits dérivés de ses projets auto-produits, Ludovic Faure – nom de scène “famine” – est spécialiste de l’auto-promotion victimaire=identitaire, il affiche bien son exil en Ukraine et ses “soucis à la pelle” “en 2018 coincé en ukraine” pour promouvoir un mix inédit d’une de ses proposition en chansonnette rappée, sous le nom de Peste Noire
En effet : 2018, Famine agresse sauvagement une victime au prétexte de l’avoir confondu avec un antifa …
Famine se réfugie deux ans auprès de Alexey Levkin, meurtrier russe félon lui aussi réfugié chez azov, pour affaires : ils y produiront des clips, des enregistrements, des concerts, des produits dérivés, des marchandises à porter, … dont le disque de peste noire qui affiche l’imagerie KKK.
La justice demandera des comptes a Famine à son retour en 2020, puis a son procès pour agression commise en juillet 2018, en mai 2021.
3:00 – NSBM slave en Russie, autours de Blazebirth Hall
4:25 – en Pologne autours de Temple of Fullmoon, Graveland, Nergal de Behemoth
4:43 – mondialisation NSBM
5:00 – M8l8t.H et Aleksey Levkin en Russie,
5:18 – puis félon affilié AZOV en Ukraine
5:45 – origines skinhead et hooligan de AZOV et mythologie Maidan
6:30 – logo AZOV
7:10 – M8l8t.H et Aleksey Levkin en Ukraine, officiellement affiliés AZOV
7:40 – Levkin organise LES festivals internationaux de AZOV
8:00 – M8l8t.H chante les hymnes néo-nationalistes ukrainiens pour AZOV
9:00 – M8l8t.H est Russe, Levkin a fuit la Russie ou il a commis des crimes violents en accord avec son idéologie.
9:08 – Le rassemblement NSBM international Asgardsrei est intitulé en hommage a Hendrik Möbus de Absurd, meurtrier également, qui participe régulièrement au micro lors des conférences Pact of Steel et des prestations scéniques de Absurd à Kiev.
9:30 – Nokturnal Mortum soutien effectif de AZOV
9:55 – Le KOLOVOROT nsbm Shop de Nokturnal Mortum et Kroda à Kharkiv était un objectif militaire russe, détruit par une roquette.
10:40 – Goatmoon NSBM de Finlande.
10:50 – Peste Noire = Misanthropic Division
11:00 – Misanthropic Division
11:10 – Heretic Fest
11:15 – Militant Zone
11:40 – Wotanjugend
13:38 – Drudkh
13:50 – Nergal et Behemoth : homophobie
14:14 – Varg Vikernes
19:09 – Roger Waters
⚠️ « À mort immigré ! »… hier soir des milices d’extrême-droite sont sorti, avec des appels au meurtre raciste, dans les rues d’Annecy alors que les victimes et les habitants sont encore sous le choc de la violente attaque au couteau. pic.twitter.com/GArgz2S4fM
Malgré l’arrêté préfectoral d’interdiction de manifestation, une trentaine de militants identitaires paradent dans les rues d’Annecy ce jeudi soir. Parmi les signes distinctifs : un drapeau du groupuscule Edelweiss Pays de Savoie et un drapeau orné d’une croix celtique. pic.twitter.com/lBTkNHvlce
On peut apercevoir dans cette vidéo tournée hier soir plusieurs personnes arborer des t-shirts de black metal national socialiste (NSBM). Comme celui du groupe local Baise Ma Hache, originaire de Monnetier-Mornex, non loin d’Annecy en Haute-Savoie. https://t.co/9SMZu3OXe4pic.twitter.com/BUmhi6U7I4
Le concert néo-nazi « Night for the Blood » le 25 février. à Saint Dié en France avec la participation du groupe de Black Metal NS allemand Stahlfront autour de Björn Eichhorn de Chemnitz & Paul Morgenstern de Zwickau a été interdit. Les autorités recherchent maintenant le lieu.
Le concert néo-nazi «Night for the Blood» dans le Vosges, interdit par le MI.
L’affiche du NSBM comporte plusieurs symboles qui choquent. Néanmoins, ces symboles sont utilisés par la grande majorité des groupuscules d’extrême droite en activité en 🇫🇷
3/9 L’edelweiss est le logo de Terre et Peuple, association française d’extrême droite fondée à Vial en novembre 1994, encore en activité. À Chambery, Edelweiss-Pays de Savoie, groupuscule néo-nazie, créé en 2013, utilise aussi cette plante comme logo. pic.twitter.com/4gjHg7SFNo
5/9 L’aigle était le logo de la revue Notre Europe, des Jeunesses Nationalistes et Honneur&Nation. L’aigle avec l’acronyme romain SPQR, est également utilisé par des nationalistes et identitaires. Certains militaires, on fait des clichés où l’on pourrait identifier un aigle nazi. pic.twitter.com/LmQqQWFLGb
7/9 Le crampon est souvent motif de tatouage pour les militants d’extrême droite et les hooligans. Le crampon fait partie du logo drapeau suprémaciste Defend Europe utilisé par les Offenders Strasbourg, OuestCasual et les identitaires l’utilisent aussi, via le bataillon d’AZOV. pic.twitter.com/4XEpusToVt
Les labels de musique “Darker Than Black Records” et “Nebelklang” de la scène “National Socialist Black Metal” se sont temporairement installés à Wandersleben. À l’été 2022, le siège social déménage à Halle/Saale. L’adresse commerciale a été transférée à Berlin, tandis que le directeur général s’est installé à Merseburg.
Portail de recherche Antifa Erfurt
En 1992, Hendrik Möbus, Sebastian Sch. et Andreas K. à Sondershausen le groupe “Absurd”. En 1993, Möbus (alors âgé de 17 ans) et ses deux camarades de groupe ont assassiné leur camarade de classe de 15 ans, Sandro Beyer, par la torture et l’étranglement. Parce qu’ils jouaient déjà tous les trois dans le groupe de black metal, le meurtre a été qualifié dans la presse de “meurtre de Satan”. En raison de l’idéologie nazie de Möbus et de la déclaration ultérieure selon laquelle Beyer était une “créature indigne de vivre”, l’acte devrait plutôt être décrit comme un “meurtre nazi”.
À ce jour, Hendrik Möbus a bénéficié de l’image que lui et son groupe “Absurd” se sont forgé à la suite du crime sur la scène black metal nazie. Entre-temps, il s’était établi à Wandersleben afin de diffuser la musique “NS-Black-Metal” (NSBM) d’ici sans être dérangé.
Disques plus sombres que noirs
Hendrik Möbus a fondé “Darker Than Black Records” (DTB) en tant que label NSBM et société de vente par correspondance en 1994 avec le soutien de son frère Ronald Möbus. Après quelques années, DTB a été racheté par le label saxon “Hate Records”, dirigé par Mirko Hesse, alors Hammerskin. A l’époque, Hesse était déjà un agent infiltré pour “l’Office fédéral pour la protection de la Constitution”. DTB a profité des contacts internationaux de Hesse et a rapidement construit un réseau plus large.
Hendrik Möbus a été libéré de prison après quelques années et a été condamné à une autre peine de prison pour avoir insulté Sandro Beyer sa victime assassinée. En décembre 1999, il fuit aux États-Unis, où il est arrêté en 2000 et transféré en Thuringe en 2001. Il a été emprisonné pour d’autres crimes jusqu’en 2007. DTB a été temporairement orchestré par Ronald Möbus. De prison, Hendrik Möbus, avec le néo-nazi Christian Sch. pour reprendre le lead sur DTB. Après avoir été libérés de prison, Möbus et Sch. DTB plus loin de Berlin. Avec le “Silk Screen Print Shop”, ils ont commencé à produire du merch NSBM et des t-shirts d’autres groupes néo-nazis, dont le “National Resistance Berlin”.
Après que leurs machinations à Berlin aient davantage attiré l’attention du public et des manifestations antifa, Möbus a relocalisé l’entreprise en Thuringe. En janvier 2015, “fascination media UG”, anciennement à Berlin, a été inscrite au registre du commerce en tant que société de vente basée à Wandersleben (Drei Gleichen) dans le centre de la Thuringe. Entre-temps, l’entreprise a déménagé à Halle/Saale et exploite une adresse commerciale à Berlin. Le directeur général Hendrik Möbus s’est installé à Mersebourg.
“Nebelfee Klangwerke” et “Fog Sound”
Après le retour d’Hendrik Möbus aux activités NSBM de DTB en 2001, Ronald Möbus s’est retiré et a fondé le label “Nebelfee Klangwerke” en 2002. Il a dirigé cela depuis Apolda avec son partenaire de l’époque, le boxeur Heike Langguth. Après l’extradition d’Hendrik Möbus vers l’Allemagne, les deux ont également lancé une campagne de solidarité et de dons pour lui, dont le compte de don était au nom de Langguth.
“Nebelfee” a organisé divers concerts NSBM avec des groupes bien connus au début des années 2000. Sur l’album “Weltmacht oder Untergang” du groupe Gera NSBM “Totenburg”, sorti en 1999 et réédité plus tard, Möbus et Langguth sont accueillis comme “Mr. Wolf and Ms. Nebelfee”. Lorsque Ronald Möbus a également été jugé pour certains délits de propagande nazie liés aux activités de DTB, il a déclaré en 2002 qu’il en avait fini avec DTB et qu’il travaillait maintenant avec Heike Langguth d’Eckartsberga dans l’artisanat. A cette époque, Langguth a ouvert la boutique “Drachenhort” à Iéna avec le soutien de subventions de démarrage d’entreprise de Saxe-Anhalt pour l’art et la littérature du spectre de l’ésotérisme et des idéologies païennes ou germano-mythiques.
Après la sortie de prison d’Hendrik Möbus en 2007, “Nebelfee Klangwerke” est passé des mains de Ronald Möbus sous le nom de “Nebelklang” à Robert U. de Gera, qui a officiellement poursuivi le label sous le contrôle d’Hendrik Möbus. Après 2011, “Nebelklang” a changé son adresse officielle à Berlin. Entre-temps, “Nebelklang” a été officiellement ramené sous l’égide de Hendrik Möbus “Fascination Media”. Plus tard, les ventes ont également eu lieu via l’adresse de Hendrik Möbus à Wandersleben.
Un nouveau départ avec d’anciens compagnons
A Wandersleben, la distribution officielle de “Darker Than Black Records” a eu lieu pendant plusieurs années. Hendrik Möbus sera probablement soutenu par quelques anciens compagnons, dont Robert U. et Martin Göring. En tant que “Thorns”, Göring était l’un des fondateurs du groupe Erfurt NSBM “Barad Dûr”. La collaboration a commencé au milieu des années 1990 lorsque le groupe a travaillé en étroite collaboration avec Hendrik Möbus et Ronald Möbus. L’une des premières sorties était la cassette “Endless War” de 1996, avec une incrustation dessinée à la main montrant chaque “S” comme une rune sig de style Waffen SS. Dans une interview, le désir public d’anéantissement contre tout « ce qui n’est pas blanc pur et appartient à nos pays et à notre race » suivi des mots « Off to the concentration camp, you Duli’s ».
En plus du batteur Göring, Rene Eberhardt (“Splatter”) et Thomas Engelhardt (“Engel”) ont également participé en tant que chanteurs sur “Barad Dûr”. Yves Müller (“Vinzent”) était le guitariste, tandis que Maik Möller (“Eiwaz”) était assis au clavier. Möller est ensuite devenu indépendant et a travaillé comme ingénieur du son dans le club d’Erfurt “From Hell”. Yves Müller et Martin Göring, quant à eux, ont soutenu en tant que musiciens une nouvelle édition de “Absurd” avec Hendrik Möbus au chant.
Peu de camaraderie dans l’entreprise NSBM ?
Retour en prison en 2001, Ronald Möbus (“Wolf”) a repris le projet Absurd en tant que chanteur, tandis que Sven Zimper (“Unhold”) jouait de la batterie. Dans la période jusqu’à la sortie de prison d’Hendrik Möbus en 2007, Zimper et Ronald Möbus ont eu une forte influence sur “Absurd”. Avec la libération de Hendrik Möbus de prison, des conflits ont éclaté entre les frères au sujet de la souveraineté sur le projet de groupe populaire. En 2008, Hendrik Möbus s’est publiquement opposé à la participation de son frère et a souligné sa seule prétention au leadership de manière absurde : « Il est donc tout à fait conforme à mon caractère qu’après mon retour je ne cherche pas une place que d’autres personnes m’ont gracieusement accordée. moi devenir. Non, je créerai l’espace auquel je pense avoir droit ! ”
Lorsque les organisateurs du festival NSBM “Asgardsrei” ont demandé au groupe de se produire en 2017, Ronald Möbus a refusé. Hendrik Möbus, quant à lui, déclare qu’il se produira avec le groupe et recherche un line-up live à partir de ses réseaux de longue date : aux côtés de deux compagnons de “Barad Dûr” se trouvaient le guitariste Sebastian Rast (“Anzuz”) de Wuppertal et le bassiste Thomas Kosmas (“Commando Wolf”) du groupe grec NSBM “Der Stürmer” avec lui sur scène.
En 2019, Ronald Möbus a fondé le projet NSBM “Death and the Landsknechts” avec Paul Morgenstern (“Bile”). Cette formation du groupe peut être interprétée comme l’abandon de son rôle dans “Absurd”.
Un comportement hostile au sein de la scène NSBM a également été signalé dans d’autres conflits. Fin 2008, une imprimerie a dénoncé Denis Schoner du label “Hammerbund” (Gera) pour escroquerie. En juin 2007, Schoner a commandé l’impression de brochures pour le magazine NSBM “ABLAZE”. Les magazines ont été livrés à Mandy W. et la facture envoyée à l’adresse indiquée par Hendrik Möbus à Apolda. Cependant, cela n’a jamais été payé par Möbus ou Schooner. Dans ce contexte, le néonazi Jens F. prétendument impliqué dans la production du magazine a incriminé Hendrik Möbus en fournissant des informations lors d’un interrogatoire sur les personnes prétendument impliquées dans le travail d’impression du cercle de Möbus et Schoner. L’issue de la procédure n’était pas connue du public (de la scène).
Hendrik Möbus, quant à lui, a traîné en justice l’ancien batteur d’Absurd et plus tard l’activiste NSBM Denis Schoner en 2019. Au nom de Nebelklang, il a poursuivi le label Hammerbund de Denis Schoner parce que Schoner avait sorti des CD séparés au nom des deux labels. Möbus a obtenu une injonction selon laquelle Schoner n’était plus autorisé à publier des CD au nom de “Nebelklang”. Il reste à supposer que les CD en question datent de l’époque où Robert U. et Denis Schoner de Gera travaillaient en étroite collaboration et que leur nouvelle édition faisait obstacle à la prétention de Möbus à dominer le marché du NSBM.
Les actions impitoyables d’Hendrik Möbus contre les (anciens) partenaires, supporters et compagnons de la scène NSBM peuvent surprendre, mais en fin de compte, c’est probablement aussi une expression de l’idéologie effective du NSBM.
Möbus mise donc sur l’étranger pour faire fructifier son entreprise extrémiste. Il était aussi impliqué dans l’organisation du festival NSBM ukrainien Asgardsrei qui, de 2015 à 2019, a attiré chaque année jusqu’à 1 500 participant·es venu·es du monde entier à Kyiv. pic.twitter.com/MHUg0vdiir
À Lyon, cohabitent différents groupuscules d’extrême droite, certains plus radicaux ou violents que d’autres. La ville constitue ou a constitué les sièges nationaux de différentes organisations comme le GUD devenu Bastion Social ou plus récemment Génération identitaire, deux mouvements aujourd’hui dissous.
Leur présence et leurs activités dans Lyon ou sa région ne sont pas passées inaperçues. Alors qu’une manifestation sauvage de l’extrême droite s’est déroulée en Presqu’île dans la soirée du vendredi 21 octobre, le congrès des Nationalistes d’Yvan Benedetti doit se dérouler à Lyon du 11 au 13 novembre. Nous avons regroupé sur cette page notre couverture du sujet. Elle ne vise pas l’exhaustivité ni un recul historique complet mais une documentation depuis 2011, année de la création de Rue89Lyon, d’un sujet qui fait souvent la (mauvaise) réputation de Lyon.
Actions violentes, présence dans le Vieux Lyon, dissolutions et reformations des groupuscules, liens avec le stade de foot et des groupes de supporters de l’Olympique lyonnais, ouvertures et fermetures de leurs locaux, liens avec le Front national… Voici donc un éclairage sur l’histoire récente de l’extrême droite à Lyon.
Lyon, terre d’accueil de différents groupuscules d’extrême droite
sommaireCes dernières années, Lyon a notamment été la plaque tournante nationale de trois organisations d’extrême droite : le Bastion Social et les Jeunesses nationalistes (tendance nationaliste), et Génération identitaire, d’obédience régionaliste et identitaire.
Le Bastion Social est l’émanation de la vieille organisation étudiante d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense). Le mouvement a été présent un temps à l’université Lyon 3. Il était notamment venu au soutien de Bruno Gollnisch, membre du Front National alors et professeur à l’université, à son retour en 2011 après une suspension de 5 ans. Il a possédé un local à Lyon sous le nom du Pavillon Noir. Un premier implanté à Saint-Just (Lyon 5e), rouvert plus tard sur les bords de Saône, quai Pierre Scize, jusqu’à sa dissolution en 2019.
Le mouvement Génération identitaire a lui aussi été présent pendant longtemps à Lyon. Plusieurs militants identitaires lyonnais ont fait partie des cadres de l’organisation, comme Damien Rieu. Le siège national de l’organisation Génération identitaire était basé à La Traboule, dans le Vieux Lyon. À l’adresse même du bar associatif et militant de l’organisation.
À côté de ces deux organisations aujourd’hui dissoutes, on trouve également dans la période récente d’autres groupuscules d’extrême droite. Comme les royalistes de l’Action Française, présents notamment lors de manifestation de La Manif pour tous ou anti-IVG.
Les Jeunesses nationalistes, fondées en 2011 ont été un temps actives au plan national mais principalement à Lyon. À leur tête se trouvait Alexandre Gabriac, ancien conseiller régional Front National (FN) de Rhône-Alpes, exclu du parti après la diffusion d’une photo le montrant effectuant un salut nazi. L’organisation, dissoute en 2013, était en quelque sorte la branche jeunesse d’une vieille organisation d’extrême droite, l’Oeuvre Française.
À partir de 2012, cette dernière a été dirigée par Yvan Benedetti, ancien conseiller municipal FN de Vénissieux. En 2011, il est exclu du parti après s’être déclaré « antisioniste et anti-juif ». En 2014, Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti mèneront une liste aux élections municipales de Vénissieux et seront élus. Des irrégularités dans la constitution de leur liste entraîneront l’annulation des élections. Par la suite, Yvan Benedetti fera vivre l’Oeuvre française en réveillant un autre vieux parti d’extrême droite, le Parti Nationaliste Français (PNF) devenu Les Nationalistes qui compte quelques membres à Lyon.
Des membres du réseau Blood and Honour, tendance néonazie, sont également présents dans la région de Lyon. Officiellement dissous, il reste cependant actif en organisant des évènements. Certains de ses membres se mêlent parfois à des actions d’autres groupes d’extrême droite, notamment en marge de matchs de l’Olympique Lyonnais.
Lyon a également été considéré comme une section « modèle » pour le mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral.
La ville est également une place forte des catholiques traditionalistes, notamment proches de la Fraternité Saint Pie X.
Le GUD et le Bastion social, de l’université Lyon 3 à la dissolution
sommaireHistoriquement, le GUD (Groupe Union Défense) a été fondé à Paris et recrute dans les universités. À Lyon, il est officiellement présent depuis 2011. Il s’est présenté, sous un autre nom, aux élections étudiantes à l’université Lyon 3.
L’organisation est entrée en sommeil en 2017. C’est à partir de ce moment que plusieurs de ses branches locales sont apparues sous l’appellation Bastion Social. Le mouvement a été dirigé depuis Lyon par Steven Bissuel et Logan Djian anciens « gudards ».
Le Bastion Social, mouvement nationaliste, s’est inspiré notamment de l’organisation fasciste italienne Casapound. Comme cette dernière, il a ambitionné d’ouvrir en 2017 un squat pour loger des sans-abri qu’ils voulaient français et européens en contrepied d’un État français qui selon eux ne se préoccuperait que des « clandestins extra-européens ». Ils ont occupé brièvement un immeuble de la Ville de Lyon sur la presqu’île à proximité de la place des Jacobins.
L’organisation a entretenu des liens avec certains membres proches ou membres par ailleurs d’organisations néonazies. Certains d’entre eux ont participé à des actions violentes avec des supporters de l’Olympique lyonnais (voir par ailleurs).
sommaireBranche jeunesse du Bloc identitaire, le mouvement s’est autonomisé à partir de 2012 à la suite de l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers. Une action préparée depuis Lyon par des militants identitaires issus du groupe lyonnais Rebeyne.
Au sein de l’organisation on reconnaît dès sa création la place influente des militants lyonnais. Une mainmise qui se poursuivra jusqu’à la dissolution du groupe en 2021. Le groupe, qui met davantage en avant une fibre régionaliste et anti-immigration, s’est fait une spécialité d’opérations médiatiques.
Suite à une « opération anti-migrants » au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes, l’organisation est dissoute en mars 2021. Après les dissolutions ou les mises en sommeil d’autres organisations d’extrême droite, Génération identitaire est devenu entre temps le centre de gravité de la « fachosphère » à Lyon.
Génération identitaire a toujours voulu montrer une image respectable. Plusieurs de ses membres ont pourtant été condamnés pour des agressions et actions violentes à Lyon et sa région. Les frontières n’étant pas imperméables, certains de ses membres naviguent d’ailleurs au sein d’autres organisations plus radicales et violentes.
Son siège social et bar associatif, La Traboule, a cristallisé depuis son ouverture en 2011 des tensions. Notamment dans le quartier du Vieux Lyon où il est implanté, montée du Change. Par la suite, en 2017, une salle de boxe, l’Agogé, a été ouverte dans un local adjacent. Depuis la dissolution de Génération identitaire en 2021, les lieux ne sont pas pour autant fermés, grâce à des associations satellites locataires des lieux. L’organisation les maintient ouverts mais sous un nouveau nom, « Les remparts de Lyon ». C’est à l’occasion des dix ans de la Traboule qu’une manifestation sauvage rassemblant une centaine de personnes s’est déroulée le 21 octobre 2022 dans les rues de la Presqu’île, à la suite de la mort de la jeune Lola.
À Lyon et dans sa région : des néonazis avec concerts de Black Metal et combats de free fight
sommaireLyon a aussi eu ses groupes d’extrême droite tendance néonazie. Ils convergeaient notamment au « Bunker Kops », leur local situé dans le quartier de Gerland (Lyon 7e). Fermé en 2011, sur décision administrative de la Ville de Lyon, il a été actif durant un an et demi environ.
Dans la région de Lyon, des évènements organisés ou liés à des mouvements néonazis n’ont pas cessé pour autant. Le territoire est un de ceux où le réseau Blood and Honour est le plus actif. Ce mouvement, dissous lui aussi en 2013, est à l’origine notamment de nombreux concerts ou tournois de free fight qui ont lieu notamment dans le Nord Isère ou dans l’Ain. Là aussi en trompant bien souvent les communes au moment de louer une salle pour leurs évènements.
En outre, ces mouvements néonazis entretiennent des liens parfois étroits avec des membres de la branche nationaliste. Certains membres du réseau Blood and Honour sont passés au Pavillon Noir, le local Bastion Social à Lyon. Des membres de ces mouvements se sont également retrouvés ensemble lors de manifestations.
Le Vieux Lyon, fief revendiqué d’organisations d’extrême droite ne veut pas devenir « facho land »
Plusieurs organisations ont ainsi eu des locaux dans le quartier. C’est le cas de Génération identitaire, avec le bar associatif La Traboule depuis 2011 et la salle de de boxe l’Agogé depuis 2017, toujours ouverts sous un autre nom à ce jour. Le Parti Nationaliste Français, mené par Yvan Benedetti, ancien du FN et de l’Oeuvre Française, a également possédé un local dans le Vieux Lyon.
Le GUD, devenu Bastion Social, a un temps occupé un local, le Pavillon Noir, dans le quartier de Saint-Just. Certains de ses membres, dont le leader du Bastion Social, Steven Bissuel, ont possédé des commerces dans le Vieux Lyon. L’organisation a par la suite occupé un nouveau Pavillon Noir, quai Pierre Scize sur les bords de Saône.
Certaines associations du quartier ont publiquement affiché leur opposition à leur présence. À l’image de la Maison des Passages ou encore de Philippe Carry, horloger à Saint-Paul. Elles ont ainsi connu des dégradations et attaques contre leurs locaux.
Les actions violentes de l’extrême droite dans les rues de Lyon
sommaireLa présence des groupuscules d’extrême droite à Lyon ne s’arrête pas à leurs différents locaux. Leurs militants mènent aussi des actions dans les rues de Lyon, parfois violentes.
Le Vieux Lyon en a été souvent le théâtre contre des associations du quartier ou des gens de passage. Lors d’affrontements contre des groupes de supporters anglais ou d’agressions « politiques » contre des personnes réputées d’extrême gauche. Ou bien encore lors d’agressions à caractère homophobe ou raciste. Des agressions qui peuvent se faire à coups de couteau comme en 2014. Ce genre d’attaques a pu se produire dans d’autres quartiers de Lyon, comme la Croix-Rousse, mais aussi à Villeurbanne.
Des locaux d’organisations politiques ont également connu des dégradations. C’est le cas notamment des locaux du Parti communiste, de la CGT ou de la Confédération Nationale du Travail (CNT).
Certains lieux réputés antifascistes ont aussi été la cible de militants d’extrême droite. Comme la librairie La Plume Noir située dans les pentes de la Croix-Rousse, plusieurs fois attaquée. Certains de ses membres ont également été agressés. Certains bars ou évènements, comme des concerts, ont également été la cible « d’expéditions punitives » de membres de l’extrême droite radicale à Lyon. Ou même Radio Canut.
Au printemps 2021, des membres de l’extrême droite ont attaqué la manifestation pour la fierté lesbienne à Lyon. En 2017, la préfecture du Rhône avait d’ailleurs interdit à la marche des fiertés de passer par le Vieux Lyon. Des membres de groupes d’extrême droite se sont montrés présents au sein de manifestations menées par la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel et à l’ouverture de la PMA et de la GPA. Ils se cachent aussi derrière des manifestations « contre l’insécurité ».
À l’été 2021, des cadres de Génération identitaires ont été identifiés à la manœuvre des affrontements autour de la rue Mercière à Lyon. Ils avaient eu lieu durant la soirée du match de football de l’Euro 2020, France-Suisse.
De nombreuses condamnations de membres de l’extrême droite lyonnaise
sommairePlusieurs membres de l’extrême droite lyonnaise ont été condamnés ces dernières années. Ces condamnations découlant de différents type d’actes :
agressions violentes,
injures raciales, propos ou actes incitant à la haine raciale,
reconstitution ou maintien d’organisations dissoutes.
C’est le cas notamment de Steven Bissuel, condamné pour l’agression de militants d’extrême gauche en 2011 et pour incitation à la haine raciale en 2018, suite à des propos tenus en 2015 à l’occasion des 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz.
Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont, eux, été condamnés pour maintien de ligue dissoute.
Par ailleurs, des membres du GUD et du Bastion Social ont été condamnés pour des agressions racistes ou contre un professeur à proximité de Lyon 3. Un autre a été condamné pour le tabassage d’un policier au Groupama Stadium lors d’un match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou.
Plusieurs cadres identitaires ont également été sanctionnés, notamment pour une agression au couteau en 2014. Damien Rieu et d’autres militants de Génération identitaire ont été condamnés puis relaxés, à la suite à l’opération « anti-migrants » au col de l’Échelle. En juin 2022, Adrien R., dit Adrien Lasalle, un actuel cadre identitaire lyonnais, a été condamné à 18 mois de prison pour avoir poignardé deux personnes.
Les liens entre Front national et l’extrême droite radicale à Lyon
sommaireOfficiellement, le parti de Marine Le Pen maintient une ligne jaune avec les franges plus radicales de l’extrême droite. Toutefois, dans les faits, les liens sont parfois étroits.
À Lyon, ils le sont notamment avec les identitaires. Alors patron du Front national (devenu Rassemblement national) dans le Rhône, l’ancien conseiller municipal de Lyon, Christophe Boudot, ne se cachait pas pour afficher sa proximité avec Génération identitaire. Ils manifestaient ensemble à la création de l’Institut français de civilisation musulmane en 2016 pour s’y opposer. En 2015, les identitaires avaient également occupé le toit d’un bâtiment destiné à accueillir un village d’insertion pour des Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Christophe Boudot s’était pressé sur les lieux, alors candidat du Front National aux élections régionales.
Le FN sous-traitait alors en quelque sorte la « gestion de la rue » aux identitaires. Notamment lors de manifestations ou rassemblements hostiles au parti frontiste ou à l’extrême droite en général. Même après le début de « dédiabolisation » du parti voulue par Marine Le Pen, certains de ses proches et cadres du parti étaient présents aux côtés des identitaires de Lyon, à La Traboule notamment.
Plus récemment encore, Marion Maréchal a fondé l’ISSEP, une école privée de « sciences politiques » à Lyon. Elle a pour but de former les cadres de l’extrême droite de demain notamment dans une logique de convergence des droites qu’elle appelle de ses vœux. La nièce de Marine Le Pen se rend par ailleurs régulièrement à des rencontres de cercles de réflexion proche des identitaires.
L’extrême droite et le stade de l’Olympique lyonnais
sommaireCertaines travées du stade de football de l’Olympique lyonnais (OL) sont un lieu de rencontre ou de recrutement pour certains mouvements d’extrême droite. Des organisations comme la Mezza Lyon occupent notamment le virage sud, celui des groupes « indépendants ». La Mezza Lyon s’est notamment fait remarquer pour avoir brandi des banderoles hostiles aux immigrés. Sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual on peut notamment voir le drapeau de l’organisation déployé dans le mausolée où est enterré Benito Mussolini.
En 2018, de violents affrontements ont opposé des hooligans à la police en marge du match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou. Un policier a été violemment tabassé au sol notamment. Un des auteurs des faits, repéré par la suite dans les tribunes du stade, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Il était proche du Bastion Social et du réseau Blood and Honour.
D’autres affrontements ont eu lieu en marge ou lors de différents matchs de l’OL. Notamment lors de rencontres contre des clubs possédant des supporters ultras réputés antifascistes. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté dans les tribunes du Groupama Stadium lors du match contre le club du Besiktas Istanbul en 2017. Certains de ses supporters avaient spécialement visé le virage sud où se trouvent des groupes de supporters liés à l’extrême droite lyonnaise. On a relevé également des affrontements avec des supporters du club de l’AS Rome.
sommaireL’histoire récente des groupuscules d’extrême droite à Lyon est aussi celle de leur recompositions. Des évolutions et des changements de noms provoqués notamment par des mesures de dissolution. Ces recompositions entraînent parfois l’apparition de nouveaux groupuscules et/ou de nouveaux noms.
Suite à la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris en 2013, plusieurs organisations d’extrême droite ont été dissoutes. Parmi elles, l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti et les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac particulièrement actives à Lyon.
Les deux hommes ont par la suite réactivé une ancienne revue, Jeune Nation. Puis, Yvan Benedetti a repris un vieux parti, le Parti nationaliste français (PNF), pour poursuivre l’action de l’Oeuvre française. À leur procès pour maintien de ligue dissoute, ce dernier a avoué que « la dissolution les [avait] tués ».
Mais les dissolutions n’ont pas toujours le même effet. À défaut de mettre fin aux mouvements et à leurs activités, elles entraînent, un temps, une certaine désorganisation avant de nouvelles recompositions. Ce fut notamment le cas avec le Bastion Social dissous en 2019. Malgré la dissolution du mouvement et de ses associations satellites, le dernier local en date du mouvement a continué à être utilisé par des membres du groupuscule. Notamment pour préparer et mener des actions en marge des manifestations des Gilets jaunes.
Le cas du Bastion Social est toutefois révélateur d’une des techniques souvent utilisées par des mouvements d’extrême droite pour avancer masqués. Le local du mouvement à Lyon, comme ceux ouverts dans d’autres villes de la région comme Chambéry, a été loué via une association satellite. Ne faisant aucune référence au mouvement Bastion Social, elle prétendait dans ses statuts promouvoir et défendre les traditions lyonnaises. Mais en aucun cas être une organisation politique.
Dernier cas en date, celui de Génération identitaire. L’organisation a été dissoute en mars 2021. Or, elle aussi loue ses locaux via des associations satellites. Dans son cas, le décret de dissolution ne concerne pas ces deux associations, lui permettant de maintenir ses locaux ouverts. Y compris le bar La Traboule, siège social de feu Génération identitaire. En septembre 2021, l’organisation a repris ses activités sous l’appellation « Les remparts de Lyon », nom d’un de ses comptes Twitter notamment, créé quelques années auparavant et peu utilisé jusqu’ici.
La fermeture administrative des locaux, une arme juridique pour contrer l’extrême droite
sommaireCertaines associations, partis politiques, syndicats ou groupes antifascistes demandent constamment la fermeture des locaux de l’extrême droite.
Fermer ces locaux n’est pas toujours chose facile. En cas de troubles à l’ordre public générés par le local, le préfet peut décider d’une fermeture administrative. Il faut toutefois établir un lien entre le local et des troubles qui n’ont pas forcément lieu à proximité.
Pour ces locaux classés Établissements recevant du public (ERP), l’aval d’une commission de sécurité municipale préalable est obligatoire pour ouvrir. La municipalité s’assure notamment du respect des différentes normes de sécurité. Parfois, les organisations sont mises en défaut à ce moment-là. Offrant ainsi aux municipalités la possibilité de fermer, au moins temporairement, jusqu’à une potentielle mise en conformité. La complexité ou le coût des travaux à réaliser peuvent parfois entraîner la fermeture définitive des locaux.
Toutefois, en cas de mise en conformité, la municipalité n’a d’autre choix que de valider l’ouverture des locaux. Ce fut le cas de la Ville de Lyon en septembre 2020 qui a autorisé la réouverture de La Traboule et de l’Agogé, les locaux de Génération identitaire, après d’importants travaux.
Après le départ au ministère de l’Intérieur de Gérard Collomb, qui opposait souvent extrême droite et extrême gauche, ses successeurs se sont montrés davantage actifs sur le sujet. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a notamment appelé Emmanuel Macron et son gouvernement à fermer ces locaux. Une interpellation qui fait suite à la manifestation organisée le 21 octobre 2022 en réaction à la mort de la jeune Lola. Aussi date anniversaire de la fondation du bar La Traboule.
L’édile explique que les organisateurs n’ont pas su le « rassurer » sur le « contenu » du festival et qu’il ne veut « prendre aucun risque en attendant d’y voir plus clair ».