REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
[mise à jour 30 juillet 20214] Le 24 février, des centaines de militants néonazis venus de l’Europe entière organisaient un concert de métal à Vézeronce-Curtin, en Isère, pour fêter la création du NSDAP par Adolf Hitler.
La plainte déposée par le Crif vient d’être classée sans suite. «Libération» s’était infiltré chez ces prophètes du IIIe Reich.
24 février.
Deux colosses cagoulés et masqués multiplient les rondes sur le vaste parking, quatre autres gardent la porte d’entrée. De l’intérieur des bonnets au fond des chaussures, leur fouille est millimétrée. Aucun téléphone, pas un micro ne doit passer entre les mailles du filet. L’atmosphère est lourde.
«Laissez tout dans vos voitures. Ça peut foutre des vies en l’air… Juste parce qu’on a des idées différentes», avertit l’un des cerbères au regard impassible. La règle est connue, personne ne bronche. Difficile de se trouver ici par hasard : si le concert est annoncé depuis deux mois, son lieu exact n’a été dévoilé que deux heures plus tôt.
Bienvenue à Vézeronce-Curtin, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Lyon. Un seul hôtel, 2 000 habitants, des champs vert tendre d’où l’on peut apercevoir le mont Blanc… et ce jour d’hiver, un festival néonazi.
«Nous ne nous y attendions pas du tout… la salle communale avait été louée au prétexte d’un anniversaire», se défend le maire de la commune.
Ce samedi-là, on célébrait les 124 ans de la création du Parti national-socialiste allemand, le parti nazi.
La tenue de l’événement, à l’époque, a été relayée par la presse. Mais rien ou presque n’avait filtré de l’intérieur de la salle. A tel point que le parquet de Bourgoin-Jallieu a récemment décidé de classer sans suite la plainte déposée par le Crif au lendemain de l’événement pour «apologie de crimes contre l’humanité»et «provocation à la haine». Identifiés et interrogés, ses organisateurs ne seront donc pas inquiétés.
Cinq mois après les faits, Libération est pourtant en mesure de rapporter en exclusivité le témoignage d’un journaliste infiltré à l’intérieur du concert. Des faits qui prennent encore plus de sens après la récente période électorale, marquée par la multiplication des paroles et des actes racistes et la désinhibition des groupuscules radicaux.
Tenu en février pour la première fois après trois années d’absence, le retour du Call of Terror s’inscrivait déjà dans une série de manifestations, intimidations et actions violentes menées par de nombreux militants d’extrême droite depuis plusieurs mois dans toute la France, galvanisés par l’actualité politique et un sentiment d’impunité. Symbole et concentré de cet aplomb sans limites, de nombreux faits et éléments matériels rapportés ici pourraient relever de «l’apologie de crimes contre l’humanité». Un délit passible de cinq ans de prison et de 45 000 euros d’amende.
A peine la porte poussée, l’ambiance se précise :
«Janvier 33, l’Allemagne brille de mille feux, un sauveur envoyé par les dieux. Libéré d’une société de lâches, le IIIe Reich est en marche», s’égosille le chanteur de Leibstandarte au milieu de la scène. Originaire du Rhône, le groupe porte le nom de la garde personnelle d’Adolf Hitler. Face à lui, la foule joint le geste à la parole, multipliant les saluts nazis tout en scandant «Sieg Heil» lorsqu’elle ne s’époumone pas sur le refrain «un peuple, un Reich, un Führer». Lorsque enfin les instruments se taisent, les haut-parleurs crachent un discours d’Adolf Hitler devant une foule au garde-à-vous. La nostalgie fait monter les larmes aux yeux de certains. Et le silence, glaçant. Elle fait ressurgir en 2024 le spectre des heures sombres du XXe siècle.
Internationale nazie
Voilà pour l’ambiance. Et voici les chiffres : plus de 200 militants néonazis venus d’au moins sept pays européens ont répondu à l’appel du Call of Terror, étal national-socialiste. Espagnols, Polonais, Finlandais… Voilà l’Europe néonazie rassemblée dans la petite commune iséroise. «Nous, les Italiens, sommes venus pour le groupe SPQR. On les suit partout ! Il y a trois semaines, nous étions en Bulgarie ; et le mois prochain, nous irons en Lombardie pour le festival “douche chaude” [Hot Shower]… Rapport aux chambres à gaz, tu vois ?» s’extasie Fabio, venu de Turin. Biker, sculpté dans la fonte, crâne rasé, ce trentenaire colle en tout point au portrait-robot du festivalier. Son idéologie se lit à même la peau. Imprimé à l’encre noire, un soleil noir, symbole du mysticisme nazi, côtoie deux éclairs, l’emblème de la SS. Comme lui, une vingtaine de militants du groupe fasciste CasaPound, qui revendique plus de 5 000 membres à travers l’Italie, s’apprêtent à acclamer le groupe romain qui monte justement sur scène.
Le vacarme de la salle prend soudain des proportions dantesques. Ici, une dizaine de personnes s’échangent, au milieu d’un pogo, un masque à gaz. Là, le chanteur du groupe Leibstandarte vend ses produits dérivés et se prête au jeu des autographes, griffonnant «Klaus» stylisé d’une croix gammée… référence à Klaus Barbie, son nom de scène. Il jubile : «Call of Terror est de retour !»
Sur les étals, la mode est aux symboles d’un autre siècle : aigle impérial, croix gammées et uniformes noir de jais, déclinés du patch à la boucle d’oreille, et jusqu’aux pochettes de vinyles. En couverture, un cliché de Heinrich Himmler.
Les autorités apathiques
Quant à la réponse de l’État elle reste, à ce stade, homéopathique. Comment un tel rassemblement a-t-il pu passer sous les radars ? Cinq préfectures de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont celle de l’Isère, avaient pourtant pris les devants en interdisant cette cinquième édition du Call of Terror. En plein cœur d’une région gangrenée par les groupuscules d’ultra-droite, l’arrêté préfectoral n’a vraisemblablement pas été très dissuasif. «Il s’agit d’une épreuve de force. Le maintien du concert est symptomatique du degré de confiance actuel de ces militants, synthétise Thorsten Hindrichs, docteur spécialiste des mouvements musicaux d’extrême droite à l’Université de Mayence (Allemagne). En clair, ils disent : “Vous voyez, nous n’avons pas peur des autorités et nous poursuivons notre projet, quoi qu’il nous en coûte.”»
Les autorités ont-elles été prises de court ?
L’envoi d’un mail suffisait pourtant à connaître l’adresse du festival.
Une trentaine euros permettait même d’y pénétrer pour observer ce que les organisateurs voulaient tant cacher.
Leur stratégie était-elle de collecter des renseignements sur les participants pour les sanctionner ?
Certes, les cinq points de contrôles dressés aux abords de la ville et la centaine de gendarmes dépêchés sur le site ont permis 330 contrôles … pour un bilan dérisoire : une dizaine de contraventions. A-t-on préféré limiter les risques de débordements ? «Les flics préfèrent laisser 300 personnes dans un lieu privé sans aucun trouble plutôt qu’une annulation de dernière minute avec des centaines de personnes énervées dans un village… C’est une autre responsabilité», sourit l’un des participants. Résultat : si dehors les gyrophares bleus illuminent le ciel de pleine lune, dedans, plus l’heure avance, plus l’indécence s’accentue. Il ne manque que le bruit des bottes.
«Ils se sentent encouragés à continuer»
Alors ? Alors les concerts s’enchaînent de plus belle. Place aux Polonais de Kataxu, puis aux riffs de Graveland, véritables Rolling Stones de la scène musicale néonazie, qui concluront le festival au beau milieu de la nuit. Mais les travaux de Thorsten Hindrichs indiquent une menace plus diffuse et insidieuse encore : «L’ennui, c’est que plus vous les laissez s’en tirer avec leurs concerts et leurs disques, plus ils se sentent encouragés à continuer. Le reste de la société a l’impression que célébrer l’idéologie nazie est devenu non seulement toléré, mais presque normal.» Difficile de lui donner tort, les événements vont crescendo : trois mois plus tôt, un concert similaire était organisé à une trentaine de kilomètres de là, à Saint-Quentin-Fallavier. Bis repetita le 9 mai, en marge d’une manifestation d’extrême droite organisée à Paris.
En Isère, l’affaire du Call of Terror n’est toutefois pas totalement close. Une seconde plainte avait été déposée contre ses organisateurs par le maire de la commune, pour «tromperie de qualificatif» quant au motif de la réservation de la salle municipale. Cinq mois plus tard, l’enquête semble toutefois là aussi au point mort. «Aucune nouvelle de la gendarmerie depuis,désespère l’édile. On ne se fait plus trop d’illusions. A chaque fois c’est le même schéma, et les plaintes finissent par être classées.»
“On s’est fait rouler dans la farine.” La réaction ce dimanche 25 février, du maire de Vézeronce-Curtin (Isère), Maurice Belantan. La salle des fêtes de sa commune, située près de Morestel (Isère), a été louée il y a deux mois et demi pour un anniversaire. Il s’agissait en fait d’une couverture pour un festival de black metal, “Call of Terror”, qualifié comme “proche de l’idéologie néonazie”par la préfecture de l’Isère. Le maire de la commune a porté plainte samedi soir à la gendarmerie de Morestel pour “tromperie sur le type de qualificatif”, a-t-il expliqué.
Prévu en Auvergne-Rhône-Alpes, le lieu de l’événement a été révélé au dernier moment. Les organisateurs avaient notamment choisi la date d’anniversaire de la création du parti nazi par Adolf Hitler pour déterminer le jour. L’événement avait été interdit au préalable par les services de l’État. “Il s’agissait de prévenir toute atteinte à l’ordre public que peut générer un tel événement”, explique la préfecture de l’Isère dans un communiqué.
“On ne nous a pas laissés rentrer”
“J’ai été surpris quand la préfecture m’a appelé pour dire que le rassemblement interdit allait se tenir dans la salle de Vézeronce-Curtin, raconte le maire. On a souhaité rentrer dans la salle, mais on ne nous a pas laissés rentrer avec mon adjoint, la plupart portait un foulard.”
Les gendarmes ont contrôlé le locataire de la salle, mais il n’a pas souhaité plier bagage.
Ce dimanche matin, les 150 participants qui ont assisté au concert, dans une salle pouvant en accueillir jusqu’à 1 000 debout d’après la préfecture, sont partis. L’événement a pris fin vers 1h30 dans la nuit de samedi à dimanche. “On avait une certaine crainte pour la nuit, ajoute le maire Maurice Belantan. Tout s’est finalement bien passé. Au niveau du voisinage, il n’y a pas eu de bruit.” L’état des lieux de la salle a été effectué dimanche après-midi. Aucun dégât n’a été constaté indique Maurice Belantan.
330 véhicules contrôlés par la gendarmerie
Les gendarmes ont contrôlé 330 véhicules. “Les identités des occupants ont systématiquement été relevées“, indique la préfecture dans un communiqué en précisant que “plusieurs infractions ont été constatées sur le champ qui ont fait l’objet de verbalisation”. Samedi soir, cinq points de contrôles avaient été mis en place par la gendarmerie sur les principales routes permettant d’accéder à la commune.
Dans un communiqué samedi soir, le préfet rappelle que toute infraction sera constatée et réprimée, s’agissant des organisateurs, dans les conditions fixées par l’article 431-9 du code pénal, à savoir six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende et, s’agissant des participants, par l’article R. 644-4 du même code instituant une contravention de quatrième classe.
Le Crif Grenoble-Dauphiné appelle à des poursuites
Dans un communiqué, le Crif Grenoble-Dauphiné (Conseil représentatif des institutions juives en France) appelle à des poursuites contre les organisateurs et les participants, “non pas seulement sur les seules infractions de participation à un spectacle interdit mais avant tout pour incitation à la haine et apologie de crime contre l’humanité“. L’association annonce par ailleurs que si des poursuites venaient à être engagées, elle se constituerait partie civile.
Voici l’adresse de la salle. Selon le @Prefet38, « la gendarmerie a procédé à la notification de l'arrêté d'interdiction à l'organisateur à 18 h, celui ci a refusé d'en respecter les termes ». 🫠 pic.twitter.com/3ongnLHegR
Le lieu était soigneusement caché. Le festival de black métal « Call of terror » se tient en fait ce soir à Vézeronce-Curtin dans une salle communale. https://t.co/xs4aIV2z7A
— Le Dauphiné Libéré Nord Isère Vallée du Rhône (@LeDLisere) February 24, 2024
Ouest Casual n’est pas particulièrement connu comme promoteur de concert de musiques 666% metal double pédale blastbeat antéchrist indé. avec headbanging supercopter chevelu.
En 2024 Ouest casual la vitrine anti-antifa des crews néo-hooligans de fétichistes de la croix celtique et d’exhibitionnistes de bannières territoriales autours du GUD affiche l’appel au rassemblement Rac’NSbm intitulé Call of Terror autours de figures polonaises et italiennes de l’activisme musical white-power RAC et NSBM.
Ouest Casual était déjà au centre du C9M RAC @ Simone Veil avec le GUD.
Kataxu NSBM polonaise, inédit en France et interdit en Allemagne. Selon Wikipédia France, c’est du “black metal à Jean Michel Jarre”.
Graveland NSBM polonaise et prédication völkisch, depuis 25 ans.
SPQR blackmetalhardcore 666% Rac italienne. les musiciens de (Londinium) SPQR préfèrent mettre en avant leur héritage romain à travers des symboles renvoyant à la Rome Antique plutôt que d’utiliser la croix celtique comme la plupart des groupes fafs.
Un autre groupe avec un nom à consonance allemande.
Le flyer ne circule pas publiquement ni dans les agendas spécialisés black metal, le visuel promotionnel de l’agenda international BH est affiché uniquement par les réseaux sociaux Call of Terror sur Instagram et Telegram.
Ouest Casual en affiche la promotion sur sa vitrine-en-ligne.
Graveland n’a pas annoncé cette date ni partagé le visuel Call of Terror – Graveland n’annonce pas toutes ses dates pour éviter les opposants et la parole critique – et la signature chromatique néon-romaine attente à la monochromie esthétique black metal traditionnelle.
Call of Terror 5 “festival nationaliste français” ne propose pas de groupes français, ni francophone, ce qui attente aux sensibilités chauvines et nationalistes françaises; par exemple en Allemagne les concerts RAC et NSBM se font entre groupes germanophones principalement.
Call of Terror s’inscrit dans une famille idéologique “nationaliste” métapolitique fasciste de propagande-par-la-musique, hors des partis, et au-delà des frontières nationales et dans le temps longs, cinq éditions en 7 ans, Burzum = 30 ans de “carrière”.
Le community manager qui admin Call of Terror sur telegram affiche Hc/Trash … ?
Traditionnellement depuis 40 ans, pour les auditeurs de la scène il est plutôt question de
” hXc ” quand il est question de hardcore punk music
et de ” tHrash ” avec deux “H” quand il est question de thrash metal music pour mosh chevelu , thrash metal connue pour son esprit crossover et sa siganuture tempo rapide sonique … La video promotionnelle proposée par Call of Terror montre une réalisation sophistiquée : captation studio, drone aérien, incrustation d’images d’archive, synchronisation et montage postproduction :
3 skinheads rose gonflette : pas de longues chevelures thrasheuses
“chant” poussif totalement dans le registre vocal RAC, en italien,
0 blastbeat, pas du tout up tempo, not fast,
un playback indus-synthé, no mosh
et ça sonne sur-produit, pas du tout de bons signes de qualité “live”
pour être vraiment précis : j’ai jeté un une oreille sur une video live de sqpr … pas tenu + de 30 secondes : des skinheads en bermuda qui braillent comme des hools en bande, en concertino dans des meetings fascistes.
0% Metal + 0% BLACK METAL + 0% hXc punk + 0% THRASH
= 100% RAC skinhead, comparable à Fraction (Hexagone), ça vole pas haut.
SPQR & Londinium SPQR
SPQR ne joue pas de la musique “black metal” ni “thrash metal” ni “hardcore” et ses disques sont vendus dans le circuit skinhead/RAC néonazi comme le label et distributeur Martel en Tête de Bourges.
Les annonces de concerts que SPQR propose sur son Intagram sont toujours des rassemblements néonazis et/ou de la mouvance skinhead, notamment autours de CasaPound.
Lors de ces dates de concerts, SPQR ne s’affiche pas du tout avec des groupes black metal, mais fait bien-sur l’exception pour s’afficher sous l’intitulé Call of Terror, l’appel au rassemblement RAC et NSBM autours de Graveland et Kataxu, sous les apparences d’un “concert” “black metal” promu par la vitrine folklorique de l’interfaf “hooligan” Ouest Casual, turbonazi.
Londinium SPQR Ce groupe est un cas à part dans la scène identitaire italienne. Il a été fondé par des militants fascistes italiens réfugiés à Londres dans les années 1980. Le nom du groupe est la combinaison du nom latin de Londres, avec les lettres SPQR, signifiant Senatus Populus Que Romanus. Il chante dans plusieurs langues : français, italien, espagnol, et allemand(comme sur le morceau “Europa” que l’on peut trouver sur la compilation en hommage à Cordreanu à la quelle ils ont participé), mais également en latin avec la chanson “Testudo”. Une partie du groupe semble être revenue vivre en Italie.
Londinium SPQR est très proche de la scène RAC (il cite Ian Stuart, le leader de Skrewdriver, comme principale motivation pour monter le groupe) et un de ses membres, Francesco, a joué dans le groupe Intolleranza, lorsqu’il vivait encore en Italie. Londinium SPQR a joué le 14 novembre 1998 à un concert RAC à Chartres en France avec Warlord, Legion of St-Georges et Bagadou Stourm. On retouve également Londinium SPQR sur les disques produits par la scène gothique-folk d’extrême-droite : ils ont ainsi participé à une compilation hommage à Cordreanu, le leader fasciste roumain des années 1930. Dans une interview donnée aux fanzine skin d’extrême-droite Skin Side n°6, Londinium SPQR ne cache pas son appartenance au néo-fascisme et au néo-nazisme. Mais à la différence des autres groupes politiques et musicaux nazis, les musiciens de Londinium SPQR préfèrent mettre en avant leur héritage romain à travers des symboles renvoyant à la Rome Antique plutôt que d’utiliser la croix celtique comme la plupart des groupes fafs. (2004) p128-129 Rock Haine Roll. Origines, histoires et acteurs du Rock Identitaire Français, une tentative de contre-culture d’extrême droite, mai 2004, Collectif, Éditions No Pasaran, 186 pages.
HardCore Wave a déjà organisé deux concerts en Rhône-Alpes : le premier le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et les italiens SPQR et Mai Morti, puis le second le 13 mai, vers Bourgoin-Jallieu, avec cette fois une affiche 100% italienne : Hate for Breakfast, Bayonet Assault mais surtout Bronson, groupe directement lié à Casapound. HardCore Wave a également soutenu le “Call of Terror”, un festival de National-Socialist Black Metal (NSBM) qui s’est tenu à Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie) le 28 janvier dernier, avec entre autres Peste Noire, dont nous avons déjà parlé ici.
Autre groupe à l’affiche : les Romains de SPQR, qui se sont déjà produits à la fête annuelle du parti néofasciste italien CasaPound, en 2022, et viennent de sortir un clip en hommage à la brigade Azov. pic.twitter.com/XzFpB8dYc5
Kataxu est cité 6 fois dans le livre NSBM as wolves among the sheeps.
Les “orchestres” Kataxu / Sunwheel et Swastyka sont tellement proches qu’ils sont confondus : la page VK officielle de Kataxu s’appelle Sunwheel.
Piotr “Piaty” Piatek est une figure NSBM
membre de Swastyka = Sunwheel
et de Gontyna Kry qui affichent leurs opinions.
Kataxu est inédit en France et interdit en Allemagne
mais a participé à un rassemblement NSBM völkisch sous le symbole du soleil noir
Le Soleil Noir est un symbole NAZI sur le visuel promotionnel du rassemblement Apocalyptic Rites 2023
autel Wolfsangel sur entrelacs Swastyka devant Kataxu en tenues de cérémonies nsbm völkisch siglées rune sowilo
Kataxu en tenue de cérémonie NSBM völkisch autours du feu avec bannière soleil noire éclairée par les flammes
Décembre 2018 – Kataxu s’est aussi affiché pour le rassemblement NSBM Asgardrei de AZOV en Ukraine, présent encapuchonnés sur scène sous la forme d’un trio de deux guitaristes et un bassiste sur un playback de boite à rythme.
[27:19] Kataxu live @ asgardsrei 2018 : c’est kataxufique
Kataxu est aussi affiché à Asgardsrei 2019, avec Seigneur Voland autours des profanateurs de Toulon
Kataxu est rare en concert mais s’affiche sur les rassemblements NSBM internationaux depuis 15 ans.
NSBM völkisch de la Wolfsangel frappée sur l’Antéchrist cosmique dans la foudre. On aurait tort de confondre ces artistes avec de simples admirateurs d’Hitler.
et déclaration au sujet de ” l’Homme Aryen Suprême”.
Graveland
La tête d’affiche polonaise du Call of Terror, Graveland, est un groupe historique du NSBM. Son leader Robert Fudali est adepte de mythologie germanique et est connu de longue date pour ses appels au meurtre et ses saillies antisémites, suprémacistes et xénophobes. Extraits. pic.twitter.com/C5HKyI7VeK
Pagan Front est cité 43 fois.
Temple of Fullmoon est cité 12 fois
En octobre 2016 le site d’information antiracisme La Horde partage une petite biographie de Graveland
Le Polonais Robert Fudali, alias Rob Darken , est lui aussi actif depuis le début des années 1990 : homme-orchestre au sein de Graveland, fondé en 1992, il est également membre de l’organisation de musiciens « aryens » Temple of Fullmoon.
Sur le site officiel de Graveland, des dizaines de propos antisémites sont archivés dans les interviews publiées depuis plus de vingt ans. En 2016, Graveland a donné ses premiers concerts, au Hot Shower en Italie ainsi qu’au Ragnard Rockfest en France, dans l’Ain, en juillet : le préfet, alerté sur la présence de groupes néonazis, a malgré tout autorisé ce rassemblement NSBM qui se présentait sous la forme d’un festival viking, mais au cours duquel les hommages à Burzum et à Absurd ont été nombreux sur scène, et la propagande NSBM a été diffusée pendant quatre jours auprès de 12 000 spectateurs…
Au-delà de ces figures fondatrices, qui restent des références aujourd’hui, le développement récent de la scène NSBM se fait de façon plus occulte, en s’adaptant localement. Le succès relatif de certains groupes les pousse à plus de discrétion, en prenant leur distance avec une idéologie ouvertement néonazie afin de faire taire leurs détracteurs, et en adoptant une position qu’on pourrait qualifier, pour reprendre l’expression du chercheur Anton Shekhovtsov à propos des scènes néo-folk et industrielle des années 1990, d’ « apolitéïque ».
En mars 2016 le site de la revue PROCHOIX partage un éclairage sur les figures völkisch de la promotion NSBM
Le leader Rob Darken alias Robert Fudali alias Lord Wind du groupe polonais Graveland est connu pour ses déclarations en faveur de la suprématie de la « race aryenne », contre la « judéo-chrétienté », et pour de nombreux propos antisémites sur la prétendue existence d’un « complot juif ».
Cela n’empêche pas les organisateurs de faire figurer Graveland en tête d’affiche, aux cotés de Nokturnal Mortum, Kroda, ou de Naer Mataron. Ce dernier est connu en Grèce comme le groupe de métal du député Giorgos Germenis, à la fois bassiste du groupe, coupable d’agression à tendance raciste, et numéro trois… du Parti criminel et néonazi Aube Dorée. (…)
(…)
Les liens entre certains groupes de métal présents et l’idéologie antisémite nazie sont multiples. Cependant, on aurait tort de considérer que ces musiciens sont de « simples admirateurs » d’Hitler. Ils s’inscrivent dans la mouvance « Folkish », et plus largement dans l’idéologie Odaliste.
« Folkish » est la contraction des termes « Folk » et « Volkish ». Cette mouvance entend mêler musique Folklorique pré-chretienne, Métal et mouvement Volkisch, courant intellectuel issu de l’Allemagne de la fin du XIXème siècle qui mêlait spiritualité païenne, mythologie germanique, anti-monothéisme et antisémitisme. Les courants néo-Volkisch se revendiquent de cet héritage, en affirmant une identité blanche, païenne et mystique en opposition thématiques contemporaines comme la modernité, le libéralisme ou encore l’immigration.
Les paroles ont souvent pour thèmes la nature, la guerre, le passé médiéval et mythologique, dans une rhétorique romantique. La radicalité n’est pas omniprésente, voir absente dans les paroles de certains groupes. Elles mettent toutefois toujours en valeur la Weltanschauung, qui désigne la conception du monde selon sa sensibilité, c’est-à-dire selon une grille de lecture identitaire et xénophobe. Les disques sont parfois présents au coté de grands groupes de métal, dans les grandes surfaces culturelles, les disquaires spécialisés, les disquaires VPC complaisants, depuis 20 ans, mais maintenant la musique Folkish est très majoritairement distribuée par le biais d’internet et les plateformes de téléchargement légal de musiques populaires actuelles : itunes, … tout cela jouant un rôle « validant ».
Les pères conceptuels de la musique Folkish sont les meurtiers Kristian Vikernes (également terroriste (destructions d’églises) et créateur de jeu de rôle odaliste) et Hendrik Möbus, dans les années 1990. Ils sont également considérés comme les pères du NSBM. Idéologues païens, identitaires, ultranationalistes « patriotes », « dissidents » « anti-système », ils ont développé leur influence même derrière les barreaux de leur prison en Norvège et en Allemagne.
La mouvance Folkish s’inscrit dans l’idéologie Odaliste, née dans les années 1990 également. Issue de la rune « othalan » de la mythologie germanique, elle signifie « propriété, domaine », et désigne l’idée que les traditions ancestrales d’une communauté sont supérieures aux cultures extérieures, en se basant sur les croyances de la mythologie germanique, et par extension, scandinave, grecque, slave ou romaine. L’Odalisme a pour objectif de faire renaître les cultures européennes polythéistes, qui seraient toutes issues d’une même religion datant de la Préhistoire, et qui aurait évolué avec les peuples (vikings, aryens slaves, ariens germaniques, aryens latins, celtes…) et les déplacements.
L’Odalisme s’inspire du nationalisme « Blut und Boden » (le sang et le sol) de la fin du XIXème siècle en Allemagne, qui considère l’ascendance (le sang) et la paysannerie (le sol) comme origine raciale essentielle du peuple. Le « Blut und Boden », tout comme l’idéologie Volkish, ont fortement imprégné l’idéologie nazie, en justifiant la « pureté de la race » allemande, la destruction d’autres peuples et l’appropriation d’autres territoires.
L’Odalisme est ainsi violement antisémite et xénophobe. Les juifs sont perçus comme un peuple à part, comme un « autre Volk » libéral et insoluble dans les « peuples blancs européens », reprenant ainsi les théories Volkish du XIXème siècle. Pour préserver la pureté de la « race » et les traditions ancestrales propres, l’immigration et le métissage sont également rejetés.
Pendant la 2nde guerre mondiale, la rune Odal fut utilisée comme emblème de la 7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Euge, ou encore dans les images de propagandes des Jeunesses Hitlériennes. De 1952 jusqu’à leur interdiction en 1994, elle était l’emblème des Wiking Jugend, une organisation néo-nazie basée sur les Jeunesses Hitlériennes. Odal était également le nom d’un magazine néo-nazi de l’idéologue Richard Walther Darré. Mais Vikernes se défend et assume la paternité de la définition actuelle de l’Odalisme : « il n’est pas un terme entaché par l’Histoire »…
En France odal est aussi connu comme le "poisson pané" de Evil Skins et Nazi Klan autours de Serge Ayoub :
Initialement appelé Zyklon B (et la bande qui s'agglomère autour de lui la Zyklon Army)10, le premier nom du groupe est une référence directe au Zyklon B utilisé par les nazis pour leurs assassinats de masse dans les camps d'extermination durant la Deuxième Guerre mondiale. D'après le sociologue et journaliste Eric Rossi, ancien militant des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, Serge Ayoub aurait rapidement décidé de se débarrasser des membres « non-européens » de l'entourage du groupe, et de remplacer la Zyklon Army par le Nazi Klan dont la bande des « skins du Luco » (autres skinheads d'extrême-droite évoluant dans le secteur du Jardin du Luxembourg) vient alors grossir les rangs11. Le Nazi Klan a un uniforme et un insigne : la rune d'Odal rouge sur fond noir, que les Evil Skins porteront sur leurs blousons et représenteront systématiquement sur leurs disques et affiches.
La rune d'Odal rouge est un abrégé de la philosophie politique relativement succincte des Evil Skins et du Nazi Klan. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la rune, modifiée avec un empattement, fut utilisée en Allemagne par la 7e division SS de volontaires de montagne Prinz Eugen et la 23e division SS de volontaires néerlandais, le Bureau pour la race et le peuplement (RuSHA), le Volksverwering (une milice nazie belge fondée en 1937 à Anvers et collaborationniste durant la guerre), ou encore, en version inversée, par le parti collaborationniste français RNP. Cette dernière version de la rune a été utilisée par le groupe néo-nazi Wiking-Jugend fondé en 1952 en Allemagne, un mouvement allemand de scoutisme nazi recréé par d'anciens cadres de la Hitler Jugend. Il renvoie à l'idéologie Blut und Boden de Richard Walther Darré et signifie l'attachement de la race (le sang) à la terre (le sol), tout groupe humain étant d'après Darré indissociable du seul territoire où son potentiel peut s'exprimer12.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, la rune d'Odal a été adoptée par la 7e division SS composée de volontaires Volksdeutsche, c'est-à-dire d'Allemands qui, à la suite du démembrement de l'Empire allemand et par le jeu du redécoupage territorial de l'Europe, s'étaient retrouvés derrière les frontières nationales et avaient, selon eux, résisté à la fois à la déportation (enracinement dans le sol) et à l'assimilation (préservation du sang)13. Le port de la rune d'Odal rouge sur fond noir est désormais interdit dans la Communauté européenne du fait de la jurisprudence allemande, le ministère de l'Intérieur de la République Fédérale d'Allemagne ayant dissous la Wiking-Jugend le 10 novembre 1994, et déclaré ses insignes hors-la-loi14.
Le nazisme allemand n'est cependant pas la seule référence des Evil Skins : ceux-ci composeront l'hymne des JNR sous le titre Croire, combattre, obéir qui est la traduction littérale du mot d'ordre fasciste Credere! Obbedire! Combattere! promulgué par le Duce Benito Mussolini.
Cette idéologie Odaliste est actuellement présente dans de nombreux pays européens, via le « Pagan Front », directement inspiré du « Heathen Front ». Le « Heathen Front » est resté en lien avec le « Pagan Front » via différents concerts conjoints et soutiens publics.
La branche norvégienne est la plus ancienne (Norvegian Heathen Front, ou NHF) : elle a été fondée en 1993, dans la proximité de Vikernes qui a gardé contact avec le NHF même durant son emprisonnement en lui transmettant plusieurs articles. C’est Mobus qui fonde la branche allemande, la plus active, en 1998 (Allgermanische Heidnische Front, ou AHF). Des sections en Suède, Danemark, Hollande, Canada, Russie et Etats-Unis apparaissent dans la fin des années 1990 et le début des années 2000.
Le « Pagan Front » fédère historiquement les groupes slaves tels que Graveland, Nokturnal Mortum ou Kroda, et la scène grecque radicale, via Der Sturmer, groupe de NSBM de Georgios Germinis. Son album culte, « The Blood Calls for W.A.R. » comporte l’acronyme assumé de « White Aryan Race ». Le « Pagan Front » permet de rassembler Volkish metal et NSBM, et d’en assurer la publicité et la diffusion.
« nous comprenons notre musique comme un moyen adapté de transmettre un message qui peut aller au-delà du simple plaisir esthétique. L’auditeur devrait être encouragé à penser. Nous voudrions qu’il se réfère au paganisme, entendu et compris comme nous l’entendons et le comprenons. Et c’est pour cela que nous cherchons à motiver nos compagnons et nos fans sur l’activisme politique » (Pagan front, Ablaze n°4, mai/juin 2008)
Le Pagan Front a publié une série d’anthologies-manifeste qui, avec ses trois volumes (1999, 2003, 2007) définit ouvertement les bases du mouvement :
Le premier de ces disques a en partie officialisé le terme de « National Socialist Black Metal »
Le deuxième a précisé les intentions et les origines à travers l’article reproduit à l’intérieur (intitulé : the Pagan Front – Return of the Iron Reich of Black Metal)
Le troisième est accompagné d’une liste de « commandements » : « Fiers Nationaux-Socialistes, Contre toute influence judéo-chrétienne, Tolérance zéro pour les ennemis de notre race, Unissons-nous sous le vaisseau du svastika, et ainsi de suite, pour poser les fondements idéologico-politiques qui sont à la base de l’organisation et que les groupes affiliés supportent ».
La stratégie du mouvement païen Odaliste via le Pagan Front pour s’élargir est métapolitique. Il s’agit d’investir les domaines idéologiques et culturels (notamment la musique), en partant du « peuple », avant de pouvoir à terme influencer naturellement les sphères du pouvoir à présenter une élite blanche ultra-nationaliste. L’objectif n’est pas à priori politique, mais cherche à influencer le peuple pour un retour des valeurs polythéistes pré-chrétiennes.
Dans cette perspective, où les idées influencent les valeurs sur lesquelles se réfèrent la société, la diffusion de musique Folkish par Internet, la diffusion de supports enregistrés vynils, cassettes, dvd, compact disc, la création de jeu de rôle (Vikernes), le blogging (Vikernes), tout comme la tenue d’un Festival dans l’Ain, peut être un moyen d’approche et de diffusion d’idéaux néo-nazis auxquels beaucoup de ces groupes se réfèrent directement. Ce festival Folkish, surnommé naïvement « Festival Viking », représente un danger pour un public qui n’est pas informé, participe à propager des idéaux néo-nazis au grand public, et se traduit comme une démonstration de force des idéologues Odalistes.
Carla Parisi
Quels sont les rapports entre Ouest Casual et la musique ?
Décembre 2019 – Ouest Casual du GUD affiché en tant que combattant kick boxing au contact de Olena Semenyaka, M8l8th et Peste Noire autours de Asgardsrei de AZOV en Ukraine, le plus gros rassemblement nsbm.
Décembre 2021 – Les Zouaves Paris de Ouest Casual en croisade avec les catholiques pour défendre des églises contre les concerts d’une artiste musicienne organiste “droguée et sataniste fan de … Burzum”.
19 Mai 2023 – Interfaf Ouest Casual de BSK VDL terrorise la soirée autours des Passagers du Zinc de Besançon, ou se déroulent les concerts des groupes en tournée.
6 mai 2023 – Ouest Casual au centre de l’interfaf C9M RAC turbonazi @ Simone Veil avec le GUD.
I
Bellingcat : At Ukraine’s Asgardsrei, A French Connection
En décembre 2019 GUD et Ouest Casual affichés autours de Asgardsrei de AZOV le plus gros rassemblement NSBM, autours du régiment AZOV, de tournois de sports de combat, et de figures NSBM, en Ukraine.
Marc de Caqueray Valmenier a déjà croisé le chemin de Famine de Peste Noire, lors de l’inauguration du Bastion Social Cermont-Ferand le 14 juillet 2018.
La veille, dans la nuit du 12 au 13 juillet 2018 Famine agresse Anthony dans un bar à Clermont Ferrand.
Famine en exil réfugié en cavale chez Aleksey Levkin de Azov en Ukraine pendant 2 ans.
En décembre 2019, suite aux agressions commises autours du local Bastion Social Clermont, Peste Noire est réfugié en Ukraine, il y a proposé une chanson RAC identitaire unplugged en portant un gilet jaune sur scène lors du rassemblement néonazi Asgardsrei 2018.
Un groupe d'extrême droite s'approche de l'Arc de triomphe de l'Étoile puisque le palais de l'Élysée et l'Assemblée nationale sont hors d'atteinte. L'ensemble du quartier se couvrent de graffitis « GUD », « ACABc » ou encore « les Zouaves viennent sortir du zoo ». Le groupuscule les Zouaves Paris déploie une banderole : « Le peuple aux abois, tuons le bourgeois »d. D'autres manifestants issus de « collectifs nationalistes dits identitaires » rejoignent à leur tour la place Charles-de-Gaulle et entourent la tombe du Soldat inconnu pour la protéger. Cette action, filmée par les téléphones portables, est massivement relayée sur les réseaux sociaux et reprise en particulier par les militants du Rassemblement national et de Debout la France61,62. Wiki
L’édition 2019 du rassemblement néonazi Asgardsrei se déroule autours de combattants MMA, de figures NSBM et du régiment AZOV, lorsqu’un militant d’extrême droite radicale extraparlementaire et hooligan MesOs Reims, les Zouaves Paris, vu en T-shirt “defend Gaza” pour l’inauguration du Bastion Social à Clermont-Ferrand en juillet 2018, vu aussi autours du white-bloc Ouest Casual en gilets jaunes s’affiche à Kiev, affichant des stickers Peste Noire, affichant des stickers Ouest Casual, …
Affichage T-shirt M8l8th de couleur locale : Aleksey Levkin est l’organisateur du rassemblement Asgardsrei, ainsi qu’un meurtrier raciste russe félon réfugié chez AZOV, dont il gère la branche “jeune” et NSBM, en produisant Peste Noire par exemple.
La bannière Rat du GUD – alors en sommeil fondu dans le bastion social – est affichée lors du tournoi de kick boxing Asgardsrei.
Famine s’affiche à la foire de Rungis du GUD sous les couleurs M8L8TH à l’occasion du meeting Reconquista avec le bataillon AZOV et du concert RAC traditionnel sous les les bannieres d'Aube dorée et d’activistes équivalents venus d’Italie, d’Espagne, de Chypre, de Belgique, de Russie, d’Afrique du Sud.
* GUD Lyon avait déjà appelé au rassemblement autours de Baise Ma Hache et KPN Peste Noire en janvier 2017. Famine de KPN Peste Noire affirme soutenir le GUD en enregistrant sa vidéo.
Sur celle-ci, on peut voir que la personne qui porte le drapeau du GUD sur ses épaules (la forme blanche au centre) effectue elle aussi des saluts hitlériens lors du passage du groupe français "Baise Ma Hache". (vidéo originale : https://t.co/0X0IvV6Bl7) pic.twitter.com/AEU10Fodp2
* En décembre 2019 le GUD est supposé en sommeil / fondu dans le Bastion Social depuis le printemps 2017.
Printemps 2017 - Le GUD Lyon a muté en Bastion Social au retour de Steven Bissuel de la conférence paneuropa de olena semenyaka d'azov en Ukraine, qui porte une robe "wednesday addams" et une coiffe à frange coque.
Marc de Caqueray Valmenier rencontre Olena Semenyaka en décembre 2019, elle porte la même robe qu’à la Paneuropa, sans frange et avec les cheveux détachés.
Marc "Hassin" a aussi donné une interview à Helena Semenyaka, "secrétaire internationale" du "Corps National", à la "Maison Cosaque" (козацькйи дім), autre lieu affilié au bataillon Azov à Kiev. A cette occasion, il portait d’ailleurs un t-shirt du GUD Paris. pic.twitter.com/8mEPpxtjBL
Les Zouaves Paris se font remarquer par leur violence, le GUD est en sommeil fondu dans le bastion social.
Les Zouaves et Bastion Social sont interdits.
Le GUD communique sur son retour officiel à l’hiver 2022.
II
Anna von Hausswolff & Burzum Vs Zouaves défenseurs de l’Eglise
Zouaves Paris de Ouest Casual en croisade contre des concerts et contre le satanisme pour protéger des églises d’une fan de … Burzum, une figure NSBM meurtière profondément antichrétienne, impliqué dans la destructions d’églises monumentales par incendies criminels.
Lors de la nouvelle vague de procès après sa peine de prison de 21 ans (17 effectués) Varg Vikernes était soutenu par le GUD.
Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin. En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.
Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé M agie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous.
C'est un ancien hooligan, Logan D. qui a décidé de reprendre tout ça en main et d'ouvrir un nouveau bar associatif, "Le Crabe-Tambour", rue Chabrières. Ancien militant de l'Oeuvre française et des Jeunesses nationalistes, il se plait à utiliser le doux pseudonyme de "Logan Duce". Logan D présente encore la particularité s'être fait tatouer une jeune femme pendue sous laquelle est écrit "J'ai trahi ma race"..
En tout cas, en cette rentrée 2013, il s'agite dans tous les sens. Jeudi 17 octobre, il était présent au palais de justice de Paris pour soutenir le norvégien Varg Vikernes, figure de la scène black-métal, interpellé mi-juillet par la DCRI, et qui comparaissait, au final, pour "apologie de crimes de guerre" et "incitation à la haine raciale"(l'audience a été reportée). Logan D vient aussi de refonder le GUD et, donc, d'ouvrir son bar.
En 2021 le crew Zouaves Paris de Ouest Casual relaie la campagne de mobilisation des catholiques intégristes autours de Civitas contre l’artiste Anna von Hausswolff.
” Ce 7 décembre à 21 h, veille de la fête de l’Immaculée Conception,
un concert d’orgue de l’artiste suédoise Anna von Hausswolff doit avoir lieu en l’église Saint-Clément, qui est aussi celle qui accueille la messe traditionnelle à Nantes.
Ce concert suscite de fortes protestations des fidèles, car les œuvres, les titres, les pochettes et les clips témoignent d’œuvres enracinées dans le gothique, voire le satanisme.
Les amateurs de musique sataniste la reconnaissent pour l’une des leurs : “la photo de la pochette, digne des meilleurs films d’horreur, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous aurions dû fuir cette jeune fille exposée sur un fond rouge sang qui semble possédée[…] Il faudra bien sûr faire quelques concessions avant d’accepter les tortures mentales de Dead Magic, mais une fois que nous serons habitués aux ténèbres nous ne pourrons alors que vénérer les harmonies sataniques de la grande prêtresse Anna von Hausswolff”. Interrogé, le curé diocésain de Saint-Clément, l’abbé Hubert Vallet – qui est aussi le référent diocésain Traditionis Custodes dont le décret d’application, dans le diocèse de Nantes, est particulièrement injuste et restrictif envers les fidèles de la messe tridentine, affirme “avoir fait confiance aveuglément” et le “regretter amèrement“, mais “ne se voit pas annuler le concert la veille pour le lendemain“. Addendum :Le concert a été annulé. Nous pouvons remercier le curé qui a pris cette décision. “
Anna von Hausswolff, l’artiste qui déclenche les fous de dieux porte un maillot Burzum … Burzum est le projet musical de Varg Vikernes, ce néonazi qui a fait 21 ans de prison pour meurtre et incendie volontaire de quatre églises… c’est aussi le père fondateur de la NSBM, et un prédicateur völkisch.
Rennes annulé sous la contrainte de catholiques identitaires Paris annulé aussi, relocalisé confidentiellement en dernière minute
Les portes du concert breton d’Anna von Hausswolff sont bloquées par une cinquantaine de jeunes militants catholiques intégristes, chantant des psaumes en boucle et dénonçant le « satanisme » professé selon eux par une chanson d’Anna von Hausswolff vieille de dix ans, où n’importe quel collégien aurait lu une évidente métaphore de l’addiction aux drogues. Après plus d’une heure de blocage tendu, le concert de Nantes a fini par être annulé.
Deux jours plus tard, un concert dûment autorisé mais ouvertement menacé à nouveau à Paris, obligeant les organisateurs a se replier vers la solution d’un concert relocalisé en dernière minute après la défection du lieu initialement programmé.
Tout cela s’était organisé depuis des sites de l’extrême droite religieuse, Riposte catholique et Salon beige. Tout cela était un coup médiatique des catholiques relayé par les Zouaves Paris de Ouest Casual en croisade contre le satanisme pour protéger des églises.
III
OUEST CASUAL est au centre du rassemblement turbonazi clandestin
C9M RAC @ Simone Veil avec le GUD
Ouest Casual est surtout connu pour afficher exclusivement les bannières territoriales de ses crews néo-hooligans turbonazi, en France et en Europe, et le GUD.
Par exemple : Ouest Casual est affiché au centre du C9M RAC turbonazi @ Simone Veil avec le GUD.
Comme c’est souvent le cas, la salle Espace jeunesse et culture de Saint-Cyr de l’école Militaire de Versailles dans les Yvelines, en région Parisienne a été louée sous un prétexte fallacieux par un particulier, pour un anniversaire.
300 à 400 adeptes se sont rassemblés en secret autours de figures skinhead RAC et de la musque white-power
Fraction punk hardcore RAC identitaire
Katastrof metal RAC skinhead d’Italie
et OuestCokinsélectro rap tekKkno rappé de Nantes
#fafleaks : RAC du C9M @ Simone Veil avec le GUD
Peu de vidéos souvenirs des prestations musicales proposées par C9M RAC du GUD, les téléphones étaient interdits. Un membre de la Division Martel a cependant pu documenter le karaoké straight edge hardline :
Marc de Caqueray Valmenier braille du Cathy Perry
sur la scène de l’espace jeunesse et culture de St-Cyr l’Ecole Militaire de Versailles dans les Yvelines.
Au cours du rassemblement clandestin autours de la musique white-power, organisé de façon collégiale interfaf de groupuscules d’ultradroite, plusieurs participants ont effectué des saluts nazis. Ici au centre, on peut apercevoir Alain Pérez, ancien chanteur de Légion 88, groupe emblématique de la scène RAC française.
Cette autre photo montre Pascal de los Rios et Fabrice Robert, chanteur et bassiste du groupe Fraction, avec, au milieu, un membre du groupe de rock identitaire Francs-Tireurs Patriotes. Le premier effectue un salut de Kühnen à trois doigts, alternative au salut nazi.
La manifestation néonazie de Paris, samedi 6 mai, s’est achevée par un concert de « rock aryen » dans la salle municipale Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École (Yvelines). Alertée par @Mediapart, la maire @brau_sonia annonce saisir la justice. https://t.co/kjEYw3kh6V
Mai 2023 à besançon : BSK VDL de Ouest Casual terrorise la soirée autours de groupes en concert dans la salle de des Passager du Zinc
[5/10] Selon plusieurs témoins directs, l’auteur principal de ces actes se nomme Nicolas Bidoli. Passé par le « Front Comtois » et les JNR de Serge Ayoub, cet adepte prolifique de la scène NSBM s’était déjà illustré pour son amour des ratonnades et des soleils noirs. pic.twitter.com/HejGV94K6W
— Toufik-de-Planoise (@Toufik2Planoise) May 20, 2023
France 3 : Une vingtaine de néonazis venus de toute la France sème la peur dans le centre-ville de Besançon
Entre jeudi 18 et samedi 20 mai 2023, un groupe d’une vingtaine de jeunes hommes, prêts à en découdre, a déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon provoquant la peur et l’inquiétude chez des riverains. Explications.
La peur. C’est l’émotion qui a dominé chez nombre de noctambules jeudi 18 mai, mais aussi samedi 20 mai dans les rues du centre-ville de Besançon. La raison ? Une vingtaine de jeunes hommes à l’idéologie mortifère ont déambulé le soir avec l’envie bien visible d’intimider le maximum de personnes. Des néonazis locaux, rejoints par des Dijonnais, des Rennais ou encore des Parisiens, organisaient une “Journée de cohésion” en Franche-Comté, comme l’atteste une photo partagée sur un groupe numérique Telegram rassemblant la propagande de collectifs d’extrême droite à travers toute l’Europe.
Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir plusieurs drapeaux dont celui des “VDL BSK”, groupuscule nationaliste local. Certains hommes font le signe à trois doigts ou “salut de Kühnen” en allemand. Il est une alternative au salut nazi, souvent utilisé par les militants nationalistes ou néo-nazis afin de contourner les législations interdisant le salut nazi. “Ce salut est illégal en Allemagne”, comme le précisent nos confrères de Libération.
“Ils dégageaient quelque chose de violent. On avait l’impression qu’ils voulaient en découdre. Ils occupaient l’espace”, nous confirme un habitant de Besançon, qui se baladait avec son épouse du côté du quartier Battant, vers 23h.
Un peu plus tard, le cortège se dirige vers l’un des bars historiques de la ville, Les Passagers du Zinc. “On m’a prévenue vers 23h20 que 20 néonazis se baladaient en ville et se dirigeaient vers Battant. Ils sont arrivés rue de Vignier même pas 15 minutes après”, nous rapporte la gérante du PDZ, qui a tout de suite contacté la police.
Ils paradaient pour nous provoquer et finalement l’un d’eux s’est approché d’une personne qui filmait. Il a explosé son téléphone et l’a un peu bousculée. Gérante du bar le PDZ à Besançon
“Il y avait au départ une petite dizaine de jeunes Bisontins. Suivis d’une dizaine de mecs issus de divers collectifs dont le GUD”, détaille-t-elle. Elle décrit les individus comme “hyper baraques, clairement entraînés”. “C’est la première fois qu’une descente de ce genre se passe devant mon bar, réagit la responsable des PDZ. On a tous eu peur en fait”.
Le GUD, pour “Groupe union défense”, est un groupuscule d’extrême droite particulièrement violent et actif en France depuis 1968. Le 6 mai à Paris, environ 500 militants cagoulés avaient défilé en mémoire de l’un des leurs. En sommeil depuis 2017, ses membres ont annoncé reprendre du service en 2022. Selon SOS Racisme cité par le JDD, le mouvement est une reconstitution des “Zouaves Paris”, un groupe ultraviolent dissous en janvier 2022 par les autorités.
La police les a suivi et arrêtés brièvement sur le pont Battant pour une vérification d'identité. Le groupe s'est éloigné pour prendre des photos (qu'ils ont ensuite partagé sur Télégram). Une nouvelle apparition de ce groupe est attendue aujourd'hui centre ville de #Besançonpic.twitter.com/K92rTuKcxi
Jointe par nos soins, la police de Besançon confirme que des contrôles ont été effectués. “Il y a bien eu des jeunes contrôlés ce week-end et une sécurisation a été effectuée au centre-ville comme nous le faisons régulièrement“, nous a-t-elle expliqué.
Samedi 20 mai, un événement organisé par une association LGBTQI+ avait lieu à la salle de musiques actuelles La Rodia, à Besançon. Aux alentours de 22h30, le message est passé aux participantes et participants d’être prudents en quittant les lieux. “Ne rentrez pas seuls, faites attention”, préviennent alors les organisateurs, informant de la présence dans le quartier d’un groupe de néonazis.
Des groupuscules de plus en plus visibles
Alors que les démonstrations de force de jeunes nationalistes se multiplient ces dernières années à Besançon, l’inquiétude grandit notamment du côté des associations organisatrices d’événements à visée solidaire et sociale. Ce samedi 27 mai, une grande marche contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie est organisée dans la capitale comtoise. L’an passé, des intimidations de la part de jeunes d’extrême droite avaient eu lieu aux abords de ce défilé.
Sur le groupe Telegram dont nous vous parlions plus haut, on peut également y voir une photo de drapeaux arc-en-ciel brûlés par d’autres nationalistes, en date du 18 mai 2023. Ce cliché, pris en marge de la Gay Pride de Fribourg en Allemagne, témoigne de l’homophobie assumée de ces groupuscules d’extrême droite. “Concernant la marche prévue ce samedi, nous serons présents afin d’encadrer le cortège, nous précise la police nationale. Des équipages BAC ont été fléchés tout le week-end sur le secteur du centre-ville ainsi que sur les quartiers Battant et Marulaz, à titre de vigilance”.
Pour rappel, en août 2022, un cortège de jeunes néonazis avait déambulé dans les rues du centre-ville, entonnant des chants nazis et faisant des saluts hitlériens en pleine rue. La maire de la Ville, Anne Vignot avait réagi au micro de France 3 Franche-Comté (relire notre article).
“On n’est jamais protégés de cette calamité”
Joint par nos soins, la maire de la commune a une nouvelle fois confié son inquiétude face à la présence remarquée d’individus à l’idéologie raciste et nazie.“Cela fait un bout de temps que je prends la mesure de cette montée de l’idéologie nazie. Quand on appelle à ne penser qu’à travers le prisme de la race blanche, vous imaginez si on acceptait ce genre d’idéologie politique ?, interroge-t-elle. Nous luttons tous les jours, depuis des mois, des années. Ici, une croix gammée, ailleurs une action militante nazie dans la rue… Il ne faut rien lâcher. C’est incroyable qu’ils se sentent libres de pouvoir défiler de la sorte”.
L’édile rappelle que le Musée de la Résistance et de la Déportation va rouvrir ses portes le 8 septembre à Besançon. “On ouvre bientôt un musée qui va rappeler que quand une société n’est pas suffisamment vigilante face aux mouvements nazis et racistes, cela nous amène au pire. On n’est jamais protégés de cette calamité”.
La France Insoumise Besançon a réagi à la “descente de néonazies” dans un communiqué diffusé à la presse, mardi 23 mai. “Particulièrement depuis plus d’un an et demi, Besançon subit les agressions, le racisme et la haine de l’extrême droite. Ces divers évènements marquent des franchissements de seuils qui doivent tous et toutes nous alerter”. La France Insoumise de Besançon dit se tenir aux côtés des personnes qui subissent ces agressions. Et de conclure : “Nous appelons toutes les forces humanistes, syndicales, associatives et politiques, toutes les citoyennes à se rassembler pour dénoncer et exiger une réponse des autorités à la hauteur du péril fasciste qui gangrène nos villes”.
Besançon : comment l’ultra-droite nationaliste réinvestit la capitale comtoise et le fait savoir
Depuis plusieurs semaines, des inscriptions sont visibles régulièrement, sous forme de tags ou affichage papier, sur les murs ou panneaux de signalisation de la boucle. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, plusieurs ont été constatées, notamment dans le quartier Rivotte. On peut y lire l’acronyme “GUD”, en référence au syndicat d’extrême droite “Groupe Union Défense”. De plus, de nombreux stickers attribués à l’ultra-droite fleurissent ici et là.(…)
Les inscriptions du GUD ne sont pas les seuls éléments à attester de la présence de plus en plus visible de l’ultra-droite à Besançon. En effet, des affiches de “La Cocarde étudiante” sont apparues en ville à plusieurs endroits début septembre, et notamment sur les panneaux d’affichage de la salle de musique actuelle La Rodia.
(…) ce sont eux qui taguent régulièrement du sigle “GUD” les rues bisontines mais ils se font désormais appeler “Les Vandal Besak”.
Sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur le groupe Facebook “Ouest Casual XIII”, on découvre des photos du groupuscule “Vandal Besak” posant derrière leur bannière avec en légende : “Antifascists run away” ou en français “les antifascistes s’enfuient”. Les photos ont été prises le 17 juillet et le 14 août, jours de manifestations bisontines.
2022
Célébration de la figure du collabo SS français avec :
– Le rituel völkisch du cercle de torches autours d’un grand feu, avec passages de flambeaux et de bannières territoriales siglées de symboles de haine identitaire, (rituel commun au gang Hammerskins du village “nazi” de Jamel en Allemagne, au gang motard criminalisé 1% Gremium MC, … etc.)
– suivie d’un concert RAC clandestin sous bannières Match Retour
et banniere territoriale “Lothringen Division”, siglée d’un demi soleil noir + demi croix celtique.
Si leurs organisateurs ne sont pas identifiés, l’ombre du musicien néonazi allemand Hendrik Möbus plane sur les deux événements français et italien. Condamné à multiples reprises, notamment pour meurtre, il est surveillé de près par les services de renseignement de son pays.
Möbus mise donc sur l’étranger pour faire fructifier son entreprise extrémiste. Il était aussi impliqué dans l’organisation du festival NSBM ukrainien Asgardsrei qui, de 2015 à 2019, a attiré chaque année jusqu’à 1 500 participant·es venu·es du monde entier à Kyiv. pic.twitter.com/MHUg0vdiir
SPQR ne joue pas de la musique “black metal” ni “trash* hardcore”,
SPQR n’est même pas référencé dans l’Encyclopaedia Metallum
Les disques SPQR sont vendus dans le circuit skinhead/RAC néonazi comme le label et distributeur Martel en Tête de Bourges. [* trash : “ordures” / et le THRASH est un style de music metal 80’s connu pour sa longue chevelure, son esprit crossover, ses tempos rapides soniques … etc.]
Les annonces de concerts que SPQR propose sur son Intagram sont toujours des rassemblements néonazis et/ou de la mouvance skinhead, notamment autours de CasaPound.
Lors de ces dates de concerts, SPQR ne s’affiche pas du tout avec des groupes black metal, mais fait bien-sur l’exception pour s’afficher sous l’intitulé Call of Terror, l’appel au rassemblement RAC et NSBM autours de Graveland et Kataxu, sous les apparences d’un “concert” “black metal” promu par la vitrine folklorique de l’interfaf “hooligan” Ouest Casual, turbonazi.
SPQR s’est déjà affiché au centre d’un rassemblement clandestin autours de la musique white-power en France le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et des italiens proposé par “HardCore Wave” promotion RAC n’ MMA autours de Tomasz “gamin” Pride France lors de son premier rassemblement autours du RAC qui s’est tenu en Haute-Savoie.
SPQR est une formation RAC italienne de Rome active depuis 2005 autours de figures skinhead RAC :
La maison de disque Rupe Tarpea Produzioni affiliée a Massimo Morsello qui produit Londinium SPQR appartient à l’empire financier de Roberto Fiore.
Fabrizio Croce est désigné comme Hammerskin par Searchlight en apparaissant dans les enquêtes sur le réseau fasciste italien Forza Nuova opérant à Londres autours de Roberto Fiore sous la couverture “Easy London”
Fabrizio Croce est désigné comme ancien candidat à la mairie de Grottaerrata de la liste Casapound
Fabrizio Croce candidat à la mairie de Grottaerrata sur la liste Casapound
Fabrizio Croce est promoteur et producteur du rassemblement “Eternal City Custom show” autours de la motocyclette.
Londinium SPQR est un cas à part dans la scène identitaire italienne. Il a été fondé par des militants fascistes italiens réfugiés à Londres dans les années 1980. Le nom du groupe est la combinaison du nom latin de Londres, avec les lettres SPQR, signifiant Senatus Populus Que Romanus.
Dans une interview donnée aux fanzine skin d’extrême-droite Skin Side n°6, Londinium SPQR ne cache pas son appartenance au néo-fascisme et au néo-nazisme. Mais à la différence des autres groupes politiques et musicaux nazis, les musiciens de Londinium SPQR préfèrent mettre en avant leur héritage romain à travers des symboles renvoyant à la Rome Antique plutôt que d’utiliser la croix celtique comme la plupart des groupes fafs.
RAC et fight club néo-fasciste
SPQR entretient de multiples liens avec la fachosphère italienne autours de Casapound qui investit le terrain métapolitique des arts martiaux avec la production du rassemblement “Taana delle Tigri” en musique autours de figures RAC italiennes ou “Rock identitaire” internationales (In memoriam – 2012) et de combats d’arts martiaux.
concerto SPQR @ Tana delle Tigri 3 – 2013
SPQR live = skinheads qui scandent sur du RAC dans un rassemblement néo-fasciste.
En 2013, White Rex a organisé un tournoi MMA à Rome; l’un de ses invités était Erich Priebke, un criminel de guerre condamné et ancien SS Hauptsturmfôhrer qui est décédé plus tard dans l’année.
L’un des tournois de MMA de White Rex s’intitule « The Birth of a Nation », une référence au titre de D.W. Le film raciste de Griffith (à l’origine appelé The Clansman) qui a été publié en 1915
Vincenzo Sortino : guitariste dans l’orchestre SPQR autours de Fabrizion Croce et graphiste pop de signature chromatique néon, avec une touche identitaire romaine visible sur les marchandises SPQR et leurs visuels promotionnels.
Vincenzo Sortino est tatoueur style völkisch,
et Vincenzo Sortino pratique les arts-matiaux.
Rome – Vincenzo Sortino de la salle de gym « Huung Mun » à Rome a remporté le concours international de combat en White Rex qui s’est déroulé dans la capitale à la zone 19 de la Via Monti della Farnesina à l’occasion de « Taana delle Tigri 6 ». C’est l’événement le plus important du circuit international MMA auquel ont participé des athlètes de haut niveau de toute l’Europe. […] L’événement romain a été suivi par de nombreux fans venant principalement de Cha, ainsi que de Cha d’Italie, de France, d’Allemagne, de Russie, de Hongrie, de République tchèque et d’Ukraine, se confirmant ainsi comme un événement technique et compétitif de premier plan dans le monde MMA.
White Rex : Marchandises faf-wear sur le marché des combattants sportifs identitaires
L’Asgardsrei de cette année [décembre 2019] a présenté une “soirée de combat” d’arts martiaux mixtes (MMA) qui a eu lieu avant le coup d’envoi du concert. L’événement MMA a eu lieu à Mala Opera, un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev.
Les photos et la vidéo de l’événement MMA montrent le logo de White Rex , une marque de promotion et de vêtements MMA d’extrême droite dirigée par le néonazi russe basé à Kiev Denis Nikitin (également connu sous le nom de Kapustin), visible au milieu du ring.
DTB 590 : Hendrik möbus le meurtrier allemand pose sa marque Darker Than Black aux cotés de Rupe Tarpea Produzioni pour commercialiser la marchandise nsbm sous la forme d’un disque laser compilation d’enregistrements de la collaboration Frangar et SPQR, deux orchestres Rac’NSbm italiens.
Autre groupe à l’affiche : les Romains de SPQR, qui se sont déjà produits à la fête annuelle du parti néofasciste italien CasaPound, en 2022, et viennent de sortir un clip en hommage à la brigade Azov. pic.twitter.com/XzFpB8dYc5
20.09.2023 : La page Instagram de Graveland montre une photo vraiment pas terrible de Robert Fudali avec quatre autres types sur un parking de province, tous posent alignés debout jambes écartées et les bras croisés face à l’objectif avec des lunettes de soleil, cela ressemble à une étape pause-pipi ou arrêt sandwich de métalleux plus très jeunes sur la route vers un camping de festoch, intitulée “Graveland (Live in France, September 2023)”
La photo revendique donc à posteriori un concert en France, sans date ni localisation, ni visuel promotionnel, ni programmation, ni staff, ni promoteur.
Un concert black metal “normal” consiste en une proposition simple avec une promotion d’affichages préalable des artistes programmés et produits
à la responsabilité d’un promoteur individuel ou collectif identifié au moins par un intitulé ou un sigle
précisant une date, des horaires et une localisation du projet de rassemblement en musique
sous la forme de supports promotionnels, flyers, affiches, events, agendas concerts, …
les spectateurs peuvent y prendre des photos et des vidéos en souvenirs à partager, …
et une fois l’événement terminé, il est parfois de coutume de remercier publiquement les orga, le staff, les autres groupes, la ville, … même dans le nord.
22.09.2023 : Release of the secret live recording. Digital.
L’enregistrement audio est rapidement diffusé sous la forme d’un album live à télécharger.
29.09.2023 : La page instagram du guitariste de Seigneur Voland affiche une photo en noir et blanc granuleux
avec éclairage à la torche flambeaux sur un espace scénique assemblé d’échafaudages sous tonnelle.
31.10.2023 : à la date d’halloween nouvelle photo Insta. du guitariste de Seigneur Voland, en noir et blanc granuleux, sous éclairage de projecteurs de chantier, sous un abri
14.12.2023 : L’enregistrement Graveland – Live in France 2023 est diffusé sur Youtube
[Graveland c’est vraiment pas terrible musicalement depuis 30 ans, j’ai fait l’effort d’écouter cet enregistrement mis à disposition en ligne = ça donne pas envie de voir ça en live ni envie d’acheter les disques meme pas en mp3 gratos, j’aime pas les riffs ni le jeu de batterie, le chant est insupportable, comme les synthés-pipo en playbacks]
et NON! à la prédication völkisch
et NON! à la stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade qui entoure Graveland
Explicitement antisémites, les textes de Seigneur Voland glorifient l’Holocauste. Selon nos informations, le groupe a aussi pu donner un concert clandestin dans le nord-est de la France, en septembre 2023, en compagnie de… Graveland. pic.twitter.com/e6zTzLyKQ0
Five days after European Fight Night, Hungarian organizers have published a report + photos of the event. My favourite part, aside from them obscuring almost everyone's face, is them deliberately obscuring one of organizer Tomasz Szkatulski's rather obvious Nazi tattoos 🤔 https://t.co/2OhmPqz1mmpic.twitter.com/KLbuAeSpPe
— Michael Colborne (@ColborneMichael) May 10, 2023
Am 6. Mai 2023 fand mit rund 400 Neonazis die erste «European Fight Night» in Ungarn statt. Mitglieder verschiedener militanter Organisationen brachten teils ihre Kinder mit und zeigten NS-Symbole wie Hakenkreuze.
Une verdure luxuriante et des champs de colza jaune vif bordent les interminables routes de campagne menant à la petite ville de Csókakö en Hongrie avec 1 000 âmes, à 80 km de Budapest. Vous pouvez voir les champs à des kilomètres à la ronde et le soleil détache les petites montagnes à l’horizon. Ici et là, vous croisez des chevaux, des moutons et parfois des gens. Face à la gare, au milieu d’une petite place, une croix blanche de deux mètres de haut domine. Les participants devraient se rassembler ici. Quelques minutes plus tôt, un vieux couple arrachait tranquillement les mauvaises herbes de la terre sèche entourant la croix. Il est 12 h 49 lorsque le train en provenance de Budapest arrive dans la gare presque déserte et que la première horde de néo-nazis prêts au combat brise l’image de l’idylle printanière. Seulement deux heures plus tard, un autre train arrive de la capitale, qui emmènera le groupe suivant jusqu’au point d’éclusage de Csókakö. Quelques voitures y arrivaient avec du retard et servaient de navettes pour emmener les arrivants vers un terrain de sport. Jusqu’à 400 néo-nazis venus de toute l’Europe se sont rassemblés le 6 mai 2023 dans la banlieue de Budapest pour la première « European Fight Night », ou EFN en abrégé.
Dès fin 2022, les premières annonces circulaient sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’EFN serait l’événement de la scène des arts martiaux d’extrême droite en 2023.
Le format allemand « Kampf der Nibelungen » (KdN) » , qui existe depuis 10 ans et est connu pour sa portée et son professionnalisme, a eu une influence particulière à cet égard. Depuis 2019, les autorités allemandes leur ont interdit d’organiser leurs propres événements sous ce label. Avec le label « Pride France », d’origine française, et l’organisation néonazie hongroise « Légió Hungária », l’EFN a réuni trois acteurs très connectés qui ont su, malgré toutes les adversités, organiser un événement déjà reconnu. Il se fait vu comme un succès complet dans le plateau. Dans la lutte pour la loi Une semaine avant l’événement, ce que l’équipe organisatrice et les invités allemands craignaient déjà s’est produit. Il est progressivement devenu connu que les autorités avaient imposé un certain nombre d’interdictions de sortie et d’obligations de se présenter à la police. Depuis 2022, les autorités allemandes recourent de plus en plus à cette mesure pour empêcher les groupes de rock allemands de droite de se produire à l’étranger. Les musiciens d’extrême droite nuiraient à la « réputation de la République fédérale d’Allemagne » à l’étranger, selon les documents officiels. Les interdictions de sortie contre les néo-nazis autour du KdN étaient également justifiées. Seules quelques plaintes ont été déposées contre ces mesures concernant des concerts à l’étranger. Les choses étaient différentes lors de la préparation de l’EFN. Des appels semblables à des moulins à prières ont été lancés sur les réseaux sociaux pour qu’ils intentent une action en justice contre les interdictions. En fin de compte, ce sont probablement plus de 20 personnes en Allemagne qui ont intenté une action contre les interdictions et ont obtenu justice dans le cadre d’une procédure d’urgence devant les tribunaux administratifs quelques jours avant l’événement. Selon un article du Tagesschau, 15 poursuites ont été déposées au seul tribunal administratif de Gelsenkirchen. Le tribunal était notamment responsable des néonazis de Dortmund autour d’Alexander Deptolla, qui, selon ses propres déclarations, a été informé une semaine avant l’EFN que son numéro de passeport était immédiatement bloqué pour tous les pays européens. Ce n’est pas surprenant, car Deptolla est répertorié comme « menace » par les autorités allemandes et fait l’objet d’une surveillance particulière. Les avocats néo-nazis Martin Kohlmann de Chemnitz et Björn Clemens de Düsseldorf étaient responsables du litige. Clemens a expliqué sur son blog que le succès était également dû au fait que le pays hôte, la Hongrie, n’avait aucune inquiétude concernant l’événement.
Plan B
Une partie de l’équipe organisatrice allemande, notamment la figure de proue du KdN, Alexander Deptolla, s’est rendue jeudi à Budapest. D’autres l’ont suivi lorsqu’il est devenu clair que les mesures des autorités de sécurité n’avaient aucun effet. Dans une vidéo tournée sur le Danube devant l’hôtel Marriot de Budapest, Deptolla a annoncé vendredi après-midi que certains voyageurs avaient encore des difficultés à traverser la frontière. Il affirme également avec assurance : « l’événement de demain aura lieu à 100 % ». Vendredi soir, les dernières personnes sont arrivées dans la métropole hongroise, notamment les combattants eux-mêmes.
Pour une première rencontre, combattants et équipes se sont entassés dans le petit club-house de la « Légió Hungária » à Budapest, où devait avoir lieu la pesée. À ce stade, le comité d’organisation de l’EFN savait déjà qu’il ne serait pas en mesure d’accueillir l’événement à Budapest comme prévu. En raison d’une menace soulevée par les autorités hongroises, l’exploitant du lieu proposé a résilié le contrat de location vendredi. Toutefois, cette information n’a été communiquée aux néo-nazis arrivés que samedi matin. Les heures se sont écoulées le jour de l’événement avant que le plan B ne soit annoncé. Au lieu de 13 heures, l’événement débutera à 16 heures. De plus, le lieu n’a pas été annoncé mais devait être atteint via des points d’éclusage. La destination du voyage était la gare de Csókakö (département de Fejér). Les néo-nazis avaient loué un terrain de football et un club-house à la périphérie de la communauté. L’EFN s’est spontanément transformée en un événement en plein air. En fin d’après-midi, des cris de joie et d’acclamations ont retenti dans tout le village, tandis que la police sécurisait les voies d’accès et procédait à des contrôles individuels des personnes.
Conditions hongroises
Après l’événement, le maire Fűrész György a décrit la situation de son point de vue dans une publication sur Facebook. Jusqu’à samedi matin, il n’avait pas conscience de l’ampleur de ce rassemblement néo-nazi. Une personne l’a approché vendredi pour réserver la place dans les plus brefs délais pour un événement d’arts martiaux. Le jour de l’événement, il était présent et a tenté d’influencer l’organisateur et de mettre un terme à ce qui se passait. Ni lui ni les policiers anti-émeutes présents avec certains véhicules n’ont pu détecter sur place des « activités politiques illégales ». «Je voudrais informer le public que ni moi ni le village que je représente n’avons consciemment accepté l’événement appelé European Fight Night, considéré comme néo-nazi. Ni moi ni notre communauté ne sympathisons avec les idées antisémites et néo-nazies », a expliqué György dans le message en question. Il a personnellement demandé aux néo-nazis de mettre fin à l’événement, mais ils ont expliqué qu’ils n’étaient pas des néo-nazis, mais une « organisation conservatrice et combative ».
Cependant, une recherche rapide sur Internet suffit à réfuter clairement cette hypothèse. Depuis sa création en 2018, la « Légió Hungária » a attiré l’attention pour ses attaques contre le mouvement LGBTQI+ et la communauté juive de Budapest, est co-organisatrice de la « Day of Honour » annuelle glorifiant les nazis et a des chevauchements structurels et personnels avec la Les « Hammerskins hongrois » et la branche hongroise du groupe terroriste de droite « Combat 18 », ainsi que la scène hooligane d’extrême droite.
La distanciation du maire Fűrész György est peu crédible. Aussi parce que c’est lui qui a inauguré il y a plus de 10 ans un monument à Miklós Horthy à seulement 1,5 km du terrain de sport de Csókakö. Horthy, chef d’État de facto de longue date du Royaume de Hongrie, était co-responsable de la déportation d’environ 600 000 Juifs hongrois vers les camps d’extermination allemands. Il était un allié d’Adolf Hitler et un antisémite déclaré dès les années 1920. Ériger un monument à un collaborateur, avant même que Viktor Orbán ne qualifie Horthy d’« homme d’État exceptionnel » en 2017 et ne glorifie son implication dans l’Holocauste, est un positionnement sans équivoque. Par ailleurs, Fűrész György ne cache pas ses liens avec l’extrême droite hongroise. Chaque année, il assiste à un tournoi de football à Csókakö, également co-organisé par le groupe néo-nazi local « Vértesalja Gyermekei ». Les photos montrent leur équipe portant des maillots avec le symbole d’identification des fascistes hongrois (« Arrow Crossers ») et « 88 » sur la poitrine. C’est également « Vértesalja Gyermekei » qui a pris l’initiative du monument Horthy à Csókakö avec le groupe néo-fasciste « 64 Équipes ». Le fait que le maire Fűrész György assiste et promeuve encore régulièrement les concerts des célèbres groupes de rock hongrois de droite « Hungarica », « Romer » et « Kárpátia » rend absurde son éloignement actuel de l’EFN.
Le réseau éprouvé
Au sein de l’organisation, des processus éprouvés ont été utilisés pour la Journée de l’EFN. La structure locale de la « Légió Hungária » s’est occupée de la mise en place et de la logistique,
tandis que le réseau KdN, en collaboration avec Tomasz Szkatulski, le responsable de « Pride France », a réalisé le contenu. Szkatulski, connu à plusieurs reprises pour ses attaques racistes et anti-queer en France, avait géré l’adresse e-mail via laquelle les ventes anticipées de billets étaient traitées des mois auparavant. Un billet coûtait 25 euros, et il y avait aussi une billetterie le jour de l’EFN. Cela a au moins été annoncé à l’avance par Deptolla afin de permettre une participation spontanée et à bas seuil.
Alexander Deptolla était le principal interlocuteur des combattants allemands sur place, tandis qu’Henrik Ostendorf de Brême assumait la modération de l’EFN. Deptolla, le leader allemand Hammerskin, Malte Redeker et Ostendorf font partie de l’organisation centrale du KdN depuis sa création en 2013. Ostendorf – un hooligan néo-nazi, éditeur de littérature glorifiant le nazisme et directeur du journal d’extrême droite « Sport Frei-Versand » – était déjà familier avec cette tâche lors de précédents événements du KdN en Allemagne. Gergely Csirke, chef des « Hammerskins hongrois » et membre de la direction de la « Légió Hungária », était responsable de la traduction dans la langue nationale. Ce n’est pas lui qui est apparu dans les nombreuses vidéos promotionnelles précédentes, mais Incze Béla, connu comme le porte-parole de la « Légió Hungária ».
Un autre éminent Hammerskin espagnol, Eduardo Chapela, a agi en tant qu’arbitre, comme il l’avait fait les années précédentes lors des événements KdN. Wolfgang Benkesser était également présent dans la structure organisationnelle de l’EFN, portant un maillot de l’équipe KdN. Le néo-nazi, qui vit actuellement à Düsseldorf, est membre depuis le début des années 2000 des « Westwall Hammerskins » autour de Malte Redeker, basés dans le sud-ouest de l’Allemagne. Il pratique les arts martiaux depuis des décennies et fait partie de la scène hooligane d’extrême droite du SV Waldhof Mannheim. Il était chronométreur pour l’EFN en Hongrie
D’autres néo-nazis du cercle restreint de Deptolla ont été retrouvés dans le cercle restreint de l’organisation de l’événement. Steven Feldmann s’occupait du déroulement des combats et André Penczek s’occupait du stand de vente du KdN. Les néo-nazis Martinwegerich et Pascal Ostholte, profondément enracinés dans la scène de Dortmund, étaient également présents.
Le stand KdN occupait la majeure partie de la surface de vente en bordure du terrain de sport.
Il y avait également une exposition de produits de « Pride France » et du label hongrois « Homeland and Family », ainsi qu’un stand de la marque néo-nazie de Cottbus « Black Legion ». Ce dernier était pris en charge par une poignée de néo-nazis connus du Brandebourg, parmi lesquels Rocco Wieczorek et Daniel Grätz. Tous deux appartiennent à la scène hooliganique d’extrême droite du sud du Brandebourg, connue pour ses liens avec le crime organisé. Grätz est également l’exploitant du restaurant « Deutsches Haus » à Burg dans le Spreewald. La dernière réunion de la maison d’édition néofasciste « Jungeuropa » y a eu lieu en juillet 2022.
Jusqu’à dix néo-nazis étaient responsables de la documentation photographique et audiovisuelle de l’événement. Les représentants de la « Légió Hungária » ont filmé l’entrée des combattants et les combats sous tous les angles possibles. Était également présent Benjamin Moses du projet médiatique de droite « Balaclava Graphics » de Bautzen, qui a maintenant pris 6 000 photos pour le réseau allemand avait fait le tri, comme il l’a annoncé sur les réseaux sociaux. Il y a quelques semaines, il a accompagné Patrick Schröder de « FSN-TV » avec sa caméra à un entraînement d’arts martiaux avec Tomasz Szkatulski en Bulgarie.
Dans des images de drone divulguées, Schröder peut être vu en tant qu’invité à l’EFN à Budapest. Son intérêt pour les arts martiaux est encore tout frais et pourtant il occupe déjà une position notable. Lui et sa société « Nemesis Production GmbH » se trouvent actuellement dans la marque de la boutique en ligne de la marque néo-nazie russe « White Rex ». La marque a été pionnière sur la scène internationale des arts martiaux de droite et a été récemment dirigée par Hammerskins de Suisse. Cependant, la société « Fighttex AG » responsable de cette situation a annoncé sa liquidation en mars 2023.
L’Autrichien Günther Altmann était également présent en tant qu’invité. Il est un compagnon de longue date de Thorsten Heise, notamment chef de la « Arischen Bruderschaft / Fraternité aryenne » et réseauteur international. A l’EFN, Altmann s’est présenté avec la chemise de cette confrérie. Altmann a déjà été emprisonné à plusieurs reprises. Il a été condamné pour la dernière fois à deux ans et neuf mois de prison en Autriche en 2018. Il a été prouvé qu’il avait réactivé le nazisme parce que, entre autres choses, il avait fait le commerce de productions rock criminelles de droite et d’objets de dévotion nazis, et avait également montré en public ses tatouages glorifiant les nazis. Des néo-nazis suédois, comme Jimmy Dahlqvist, se sont également retrouvés dans la zone du public.
La « communauté de combat »
Bien avant l’événement, on savait que le main event de l’EFN serait disputé par Tomasz Szkatulski.
Le réseauteur, originaire de Pologne, a vécu longtemps en France et vit maintenant en Bulgarie, a acquis l’année dernière une renommée mondiale sur la scène des arts martiaux grâce à sa participation au format d’arts martiaux underground suédois «King Of The Streets».
Lors de l’événement ouvert de droite, personne n’est gêné par ses tatouages néo-nazis, comme les nombreuses croix gammées sur son corps.
« Denislav A. », l’opposant de Szkatulski au sein de l’EFN, porte également des tatouages pertinents, notamment la double sigrune, le symbole d’identification des SS, et leur devise « Mon honneur signifie loyauté ». Il s’est présenté au sein de l’EFN pour le groupe de hooligans néo-nazis bulgares « Parti privé – Levski Sofia ».
Du réseau néo-nazi allemand, Julian Menzel de la région de Bautzen en Saxe orientale a disputé un match de boxe. Il participe depuis des années à des événements d’arts martiaux dans la scène et est impliqué sur le plan organisationnel dans le groupe germano-autrichien « Wardon 21 ». Son compagnon à Budapest appartient également au groupe sportif néo-nazi, dont près d’une dizaine de membres sont les plus proches soutiens du KdN depuis 2017. Avec « Wardon 21 », Menzel a également organisé le 20 avril 2019 la « Führermarsch / Marche du Führer » dans les montagnes de grès de l’Elbe en Saxe. Une marche en l’honneur d’Adolf Hitler, qui aurait eu 130 ans ce jour-là.
Des représentants de l’équipe brandebourgeoise « Preußen Gloria » sont également montés sur le ring. Une association regroupant un certain nombre d’artistes martiaux, dont certains sont actifs depuis de nombreuses années, qui recrutent principalement dans le cercle de la confrérie néo-nazie « Northsidecrew » du sud du Brandebourg. Deux personnes ont concouru pour l’équipe de Hongrie, dont Martin Ruckert, soutenu dans le coin du ring par Lucien Schönbach. Ce n’était pas Ruckert, mais le combattant jusqu’alors inconnu de l’équipe de Brandebourg qui s’est battu contre un Finlandais. Il représentait le groupe néo-nazi « Veren Laki », qui existe depuis 2020 et qui est encore assez jeune en termes d’âge moyen et est étroitement lié aux « Hammerskins Finland » d’Helsinki.
Sören Radtke, originaire du Schleswig-Holstein, a voyagé sans équipe, mais a emmené avec lui sa compagne et ses deux jeunes enfants à Budapest. Avant et après son combat contre l’un des deux néo-nazis italiens venus, il s’occupait soit de divertir les enfants, soit d’entretenir ses amitiés et connaissances en marge de l’événement. Récemment, Radtke est apparu de plus en plus comme modèle pour la marque de sport néo-nazie « Resistend Sportswear ». À son domicile dans le quartier de Steinburg, il continue à être actif au sein du « Nordic Sports Club » malgré la pression du public. Radtke, qui a combattu lors d’un événement KdN à Ostritz en 2018, était responsable, entre autres, de la « formation à l’affirmation de soi » pour les enfants du club d’arts martiaux. Le club sportif a affirmé en 2018 qu’impliquer Radtke dans le sport pourrait entraîner une déradicalisation, conformément au travail de jeunesse accepté des années 1990 en Allemagne.
On ne sait pas encore si Dennis Dollberg de Brême, qui s’est rendu à Budapest, est également monté sur le ring ou a été actif en tant qu’entraîneur. Il est considéré comme une figure clé de la scène hooligane néonazie de Brême et a été actif dans le groupe « Nordsturm Brema ». Avec deux autres personnes d’Allemagne, il s’est présenté dans la zone d’audience en Hongrie vêtu d’une chemise de l’« AG Body & Spirit » du parti « Der III. Loin”. Lors de l’événement KdN finalement interdit en octobre 2019, il était entraîneur de Christian Steiner de Brême, qui est désormais également actif dans « AG Body & Mind ». En juin de la même année, Dollberg entraîne André Bostelmann pour le tournoi d’extrême droite « Tiwaz » en Saxe. Dollberg faisait partie du « Nordic Fightclub » lors des deux événements. Juste à côté de Dollberg, Jan Lukas Grech, originaire du district de Westerwald en Rhénanie-Palatinat, faisait également partie du public. Il est également actif au sein de « AG Body & Mind » et était sur le ring lors du tournoi « Tiwaz » en 2019. La même année, il dut répondre devant le tribunal de coups et blessures graves de caractère commun.
On ne sait pas non plus si Martin Langner de Schmölln en Thuringe orientale, présent en Hongrie, s’est battu lui-même. Des images circulant sur les réseaux sociaux laissent penser qu’il était principalement impliqué dans la préparation du combat. Le fait qu’Alexander Deptolla n’ait pas participé comme prévu à la tournée des rallyes du « Heimat Dortmund » le 1er mai 2023, mais qu’il ait plutôt assisté à un événement organisé par « Der III. Weg» à Plauen, en Saxe. Langner est membre depuis plusieurs années du micro-parti néo-nazi « Der III ». Weg», est un client régulier du ring événementiel KdN et est directeur de la société d’extrême droite «Barbaria Sportgemeinschaft e.V.» où il réside. Après que l’emplacement d’origine de la salle de sport ait été victime d’un incendie au printemps 2021, Langner a acheté en mai 2022 un complexe industriel de plus de 7 500 m² à Schmölln. C’est là que s’y déroule désormais la formation pour « Der III ». façon »à la place. En décembre 2022, une tentative a également été faite pour y organiser un concert de rock de droite. Tout comme Langner, Marcel Zech semble également avoir participé à la préparation des combattants de l’EFN. Zech est une figure éminente de la confrérie néonazie « Amitié Barnimer », active depuis de nombreuses années dans le nord du Brandebourg. En collaboration avec la confrérie néonazie « Turonen », active dans le crime organisé, l’« Amitié de Barnimer » a participé à l’organisation du grand événement rock d’extrême droite « Rock contre les infiltrations étrangères II » à Themar en juillet 2017, ainsi qu’à dans « Rock contre les infiltrations étrangères III » à Apolda . Dans ce dernier cas, où de graves attaques de néo-nazis ont eu lieu à une heure tardive contre les forces de police, Zech était le principal interlocuteur des autorités aux côtés de Steffen Richter, aujourd’hui emprisonné.
En plus des huit délégués de la « Communauté de Combat » allemande, la carte de combat de l’EFN était principalement dominée par douze néo-nazis hongrois. Un certain nombre de personnes du cercle de la Légió Hungária ont fourni des combattants. Une photo de groupe avec trois à quatre combattants circule sur les réseaux sociaux. Les gens ont posé avec les symboles de la « Légió Hungária » et des groupes de hooligans « Militant Jugend » et « Kispest Troubemakers », ainsi que les banderoles correspondantes. « Militant Jugend » est le « groupe de jeunes » de hooligans du club de football Honvéd de Budapest-Kispest, qui existe depuis 2020. Le chef du groupe est Zoltan Suhajda, qui coordonnait les combattants de l’EFN. Il participe à diverses épreuves d’arts martiaux néo-nazis depuis le milieu des années 2010, de la France à l’Italie en passant par l’Allemagne et bien sûr en Hongrie même. La « Jeunesse Militante » a attiré l’attention dès l’année de sa création avec son orientation clairement néo-nazie. Lors d’un combat contre un autre groupe de hooligans, les membres autour de Zoltan Suhajda portaient uniformément des chemises rouges sur lesquelles était imprimée une croix gammée. Une telle chemise a également été présentée à l’EFN à Csókakö. On le voit sur la photo de groupe décrite d’un participant, même si on a évidemment tenté de la masquer pour la publier sur les réseaux sociaux.
Suhajda s’est présentée à l’événement d’arts martiaux d’extrême droite « Pro Patria-Fest » en avril 2019 à Athènes avec un T-shirt avec une croix gammée imprimée dessus. Là, il était entraîneur du Hongrois Jakab Adám. Adam était également présent à l’EFN à Csókakö, où il portait autour du cou une des cartes indiquant un rôle organisationnel dans ou en dehors du ring. Il est monté dans l’octogone lors d’un événement « White Rex » en Italie en 2015. En outre, le groupe hongrois d’extrême droite « Betyársereg » (« Armée des bandits ») a également fourni au moins un combattant. « Betyársereg » a fait la une des journaux en 2011 après que de nombreux membres du groupe ont joué un rôle clé dans de violentes attaques contre les Sinti*zze et les Roman*nja dans le village hongrois de Gyöngyöspata. Un combattant de la « Panzer Tattoo Team » était en compétition depuis la Slovaquie voisine. Il a été entraîné et accompagné par Michal Petris, qui, comme Tomasz Szkatulski, est déjà monté plusieurs fois dans la cage dans « King Of The Streets ». L’implication des néo-nazis grecs autour du « Pro Patria Fightclub » n’était pas non plus une surprise. Le groupe d’arts martiaux néo-nazi milite pour la défense de la scène depuis le début des années 2010 et organise depuis 2014 ses propres tournois, soutenus par le réseau international. Lors du dernier « Festival Pro Patria » à Athènes en avril 2019, un certain nombre de néo-nazis sont venus de toute l’Europe, dont un groupe de 20 personnes issues du cercle restreint du KdN. Les représentants du « Pro Patria Fightclub » participent depuis des années aux événements KdN en Allemagne.
Themis Kanaris, l’un des néo-nazis grecs les plus actifs dans le milieu des arts martiaux, a participé à l’EFN en tant que combattant aux côtés d’un autre néonazi de son pays d’origine. Son adversaire là-bas était Michaël Biolley. Il est devenu membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2012. En 2017, il s’installe en République tchèque, où il travaille dans le club de boxe « SK Boxing z. S. České Budějovice» a été formé. Il utilise les compétences qu’il y a acquises non seulement pour des tournois commerciaux de boxe amateur, mais surtout pour des « combats sur le terrain » qu’il organise avec d’autres hooligans du « Dynamo České Budějovice ». Il a également disputé un match de boxe lors du tournoi d’extrême droite « Virtus et Honor II » en mars 2023. On ne sait pas vraiment s’il appartient encore aujourd’hui à la confrérie néo-nazie « Hammerskin Nation ». En tout cas, il entretient toujours quelques amitiés avec des Hammerskins actifs.
Cela vaut également pour le hammer français Jérémy Flament, avec qui Biolley et Themis Kanaris ont passé beaucoup de temps un jour après l’EFN.
Flament a combattu en Allemagne en 2014, lorsque le KdN s’appelait encore « Ring der Nibelungen ». C’est également lui qui a acquis en 2015 le club-house des « Lorraine Hammerskins », dans le nord-est de la France, où se déroulent également des entraînements d’arts martiaux.
Dans le cadre de la réunion tenue au lendemain des combats en Hongrie, une photo a été prise, montrant entre autres Biolley et son partenaire Flament et Kanaris en train de manger.
De nombreux indices laissent penser que le Suisse Simon Andenmatten a également participé à ce repas. La personne sur la photo présente une ressemblance frappante avec les nattes andines et a été décrite comme Suisse sur les réseaux sociaux.
À notre connaissance, exactement un néonazi suisse a combattu au sein de l’EFN. Andenmatten lui-même, comme Biolley, est originaire de Suisse romande et, selon Antifa Bern, a participé à des entraînements avec le groupe de hooligans de droite « Radikal Sion ». Un groupe qui comprend également Joël Moret, devenu à son tour membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2015 et était alors l’un des cercles les plus proches de Biolley.
De plus, Andenmatten n’a combattu qu’en septembre 2022 au tournoi d’extrême droite « Les Fils de Clovis » à Paris. En 2021, on a appris qu’il appartenait à l’organisation de jeunesse de l’UDC du canton du Valais, les «Jeunes UDC Valais Romand». Il a également été co-fondateur de l’organisation néonazie « Militants Suisses ».
Marco Stöckli, de Suisse, était apparemment également présent à l’EFN en Hongrie. “Un événement vraiment de premier ordre”, a commenté le Suisse sur une photo de l’EFN sur les réseaux sociaux. Il est connu comme combattant K1 du « Fight-Basement Zurich », pour lequel il a participé à la « Journée des combats » à l’automne 2016. A cette époque, il était organisé par les membres et candidats de la section suisse « Blood & Honor/Combat 18 ». La devise de « Combat 18 » est inscrite sous forme de tatouage sur la poitrine de Stöckli : « Whatever It Takes ».
Une « communauté paneuropéenne des arts martiaux », comme la décrit le KdN dans son évaluation de l’événement.
Outre les personnes mentionnées venant de Hongrie, d’Italie, de République tchèque, de Bulgarie, de Suisse, d’Allemagne, de Grèce, de Finlande et de France, d’autres combattants des Pays-Bas, de Roumanie et de Slovaquie auraient concouru. Selon un rapport d’évaluation des organisateurs, il y aura au total 18 combats
La « European Fight Night » s’est heurtée à de nombreux obstacles, notamment de la part des autorités allemandes. Il peut être surprenant que les interdictions de sortie et les exigences de déclaration n’aient pas tenu devant les tribunaux. Le réseau d’arts martiaux d’extrême droite en Allemagne semble fournir de nombreux arguments :
défense de la scène,
réseautage international de groupes violents,
glorification des nazis à travers l’exposition publique de tatouages et,
enfin et surtout, incitation aux combats de rue.
et la préparation du soi-disant « Jour X ».
Ceci est prouvé, entre autres, par des séquences vidéo secrètes d’un événement KdN à Ostritz en novembre 2018, où Malte Redeker explique sur scène :
« Je ne peux que recommander à tous ceux d’entre vous qui ne s’intéressent pas encore aux arts martiaux ou à l’autodéfense, trouvez un club de boxe local, retrouvez des amis, entraînez-vous au sous-sol. En été, vous pourrez vous entraîner sur la plage, au bord du lac de la carrière. C’est important pour la psychologie, pour la valeur ajoutée dans la rue, pour la confiance en soi, pour la condition physique et pour l’heure tant vantée, le jour X, il faut pouvoir se défendre. »(sic !)
L’EFN a clairement démontré que la « Bataille des Nibelungen » ne fonctionnerait pas sans le réseau allemand. 10 ans après la création du format, les organisateurs connaissent désormais les ficelles du métier et connaissent les aptitudes et compétences des participants. Il y a donc peu de mouvements au sein de la structure. Et le succès de tels événements nécessite des alliés fiables, comme la « Nation Hammerskin ». Cela était également visible en Hongrie, car c’était après tout une confrérie mondiale dont les membres occupaient des postes importants au sein de l’organisation de l’EFN. La participation d’organisations partenaires telles que « Pride France » et « Légió Hungária » était également absolument nécessaire au succès de la « European Fight Night ». C’était le seul moyen d’élaborer un plan B en si peu de temps, ce qui impliquait certainement des difficultés logistiques. Les néo-nazis autour du KdN notamment sont en contact étroit avec les Hongrois depuis plusieurs années. Des représentants de la « Légió Hungária » ont récemment participé à une marche de « La Droite » le 1er mai 2022 à Dortmund, tandis qu’Alexander Deptolla, entre autres, a visité le camp sportif de l’organisation hongroise à l’été 2022.
Même si l’EFN n’a pas été le plus grand événement de ce type, avec jusqu’à 400 personnes présentes, il n’a pas non plus été un échec. La référence ici ne peut pas être le simple nombre de participants. Malgré les obstacles et la pression du public pour rassembler autant de néo-nazis de toute l’Europe – dont beaucoup parlent déjà d’un événement réussi – les organisateurs n’ont pas tort de considérer cet événement comme un succès.
À cela s’ajoute le caractère général de l’événement : la dynamique d’un événement d’arts martiaux est fondamentalement différente de celle des concerts de rock de droite. Au lieu de consommer et de s’adonner à un culte autour de certains groupes, les tournois sont interactifs. Les arts martiaux vous encouragent à vous enthousiasmer et à vous identifier aux combattants. D’autant que l’intégrité physique est en jeu à tout moment, ce qui risque d’impressionner les spectateurs.
Une bonne moitié des néo-nazis présents en Hongrie étaient impliqués dans la préparation, la conduite ou la supervision des combats ; il n’y avait pratiquement aucune démarcation réelle avec le public. Cela soude la communauté militante combattante d’une manière particulière. De plus, les événements d’arts martiaux sont soumis à une certaine esthétique que l’on ne retrouve pas lors des concerts de rock de droite. Au lieu de têtes chauves ivres et braillantes, les participants de la « European Fight Night » ont passé leur après-midi dehors, au soleil, avec des personnes partageant les mêmes idées.
Les équipes médiatiques prépareront les images de manière attrayante afin d’attirer davantage de jeunes à leur combat via les réseaux sociaux. Le fait qu’à l’EFN en Hongrie il y ait beaucoup plus de néo-nazis de moins de 30 ans par rapport aux concerts de rock de droite constitue une autre différence sérieuse, tout comme la présence de nombreux (petits) enfants. Surmonter les représailles en Allemagne et en Hongrie renforce la communauté, l’esprit de corps et aiguise l’image de l’ennemi : « nous contre les autres ». Après l’interdiction d’héberger le KdN en Allemagne, la mise en œuvre réussie de l’EFN en Hongrie ouvre la voie aux structures allemandes. Après une longue impasse autour du format KdN, ils se sont aventurés sur de nouveaux territoires et ont mené une bataille contre l’État de droit dont ils pourraient dans un premier temps sortir plus forts. Le régime d’Orbán et les structures fascistes en Hongrie qui se sont répandues dans l’arrière-pays offrent aux néo-nazis de toute l’Europe un refuge sûr pour étendre et consolider davantage leur réseau militant.
— Arkadiusz Karski (@ArkadiuszKarski) May 20, 2023
2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extrême-droite”
Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec lesRusses de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.
🔴 Info Libé Les militants d’extrême droite qui avaient organisé une descente raciste le 14 décembre 2022 après la demi-finale de Coupe du monde opposant la France au Maroc vont de nouveau passer devant la justicehttps://t.co/DlvQnjYfxX
L’audience du 8 septembre avait tourné au fiasco, le tribunal retenant les nullités invoquées par la défense. Mais le parquet a fait appel, et Marc de Cacqueray et ses acolytes sont de nouveau convoqués le 23 février.
Retour à la case procès pour Marc de Cacqueray, «Gros Lardon» et leurs acolytes. Selon nos informations, les militants d’extrême droite qui avaient organisé une descente raciste le 14 décembre 2022 après la demi-finale de Coupe du monde opposant la France au Maroc vont de nouveau passer devant la justice. L’audience du 8 septembre avait tourné au fiasco, la cour retenant des nullités invoquées par la défense qui ont fait tomber tout le dossier. Toutefois, le parquet de Paris a décidé de faire appel de la décision. Marc de Cacqueray, leader du Groupe Union Défense (GUD), et les six autres prévenus seront rejugés devant la cour d’appel de Paris le 23 février.
Les labels de musique “Darker Than Black Records” et “Nebelklang” de la scène “National Socialist Black Metal” se sont temporairement installés à Wandersleben. À l’été 2022, le siège social déménage à Halle/Saale. L’adresse commerciale a été transférée à Berlin, tandis que le directeur général s’est installé à Merseburg.
Portail de recherche Antifa Erfurt
En 1992, Hendrik Möbus, Sebastian Sch. et Andreas K. à Sondershausen le groupe “Absurd”. En 1993, Möbus (alors âgé de 17 ans) et ses deux camarades de groupe ont assassiné leur camarade de classe de 15 ans, Sandro Beyer, par la torture et l’étranglement. Parce qu’ils jouaient déjà tous les trois dans le groupe de black metal, le meurtre a été qualifié dans la presse de “meurtre de Satan”. En raison de l’idéologie nazie de Möbus et de la déclaration ultérieure selon laquelle Beyer était une “créature indigne de vivre”, l’acte devrait plutôt être décrit comme un “meurtre nazi”.
À ce jour, Hendrik Möbus a bénéficié de l’image que lui et son groupe “Absurd” se sont forgé à la suite du crime sur la scène black metal nazie. Entre-temps, il s’était établi à Wandersleben afin de diffuser la musique “NS-Black-Metal” (NSBM) d’ici sans être dérangé.
Disques plus sombres que noirs
Hendrik Möbus a fondé “Darker Than Black Records” (DTB) en tant que label NSBM et société de vente par correspondance en 1994 avec le soutien de son frère Ronald Möbus. Après quelques années, DTB a été racheté par le label saxon “Hate Records”, dirigé par Mirko Hesse, alors Hammerskin. A l’époque, Hesse était déjà un agent infiltré pour “l’Office fédéral pour la protection de la Constitution”. DTB a profité des contacts internationaux de Hesse et a rapidement construit un réseau plus large.
Hendrik Möbus a été libéré de prison après quelques années et a été condamné à une autre peine de prison pour avoir insulté Sandro Beyer sa victime assassinée. En décembre 1999, il fuit aux États-Unis, où il est arrêté en 2000 et transféré en Thuringe en 2001. Il a été emprisonné pour d’autres crimes jusqu’en 2007. DTB a été temporairement orchestré par Ronald Möbus. De prison, Hendrik Möbus, avec le néo-nazi Christian Sch. pour reprendre le lead sur DTB. Après avoir été libérés de prison, Möbus et Sch. DTB plus loin de Berlin. Avec le “Silk Screen Print Shop”, ils ont commencé à produire du merch NSBM et des t-shirts d’autres groupes néo-nazis, dont le “National Resistance Berlin”.
Après que leurs machinations à Berlin aient davantage attiré l’attention du public et des manifestations antifa, Möbus a relocalisé l’entreprise en Thuringe. En janvier 2015, “fascination media UG”, anciennement à Berlin, a été inscrite au registre du commerce en tant que société de vente basée à Wandersleben (Drei Gleichen) dans le centre de la Thuringe. Entre-temps, l’entreprise a déménagé à Halle/Saale et exploite une adresse commerciale à Berlin. Le directeur général Hendrik Möbus s’est installé à Mersebourg.
“Nebelfee Klangwerke” et “Fog Sound”
Après le retour d’Hendrik Möbus aux activités NSBM de DTB en 2001, Ronald Möbus s’est retiré et a fondé le label “Nebelfee Klangwerke” en 2002. Il a dirigé cela depuis Apolda avec son partenaire de l’époque, le boxeur Heike Langguth. Après l’extradition d’Hendrik Möbus vers l’Allemagne, les deux ont également lancé une campagne de solidarité et de dons pour lui, dont le compte de don était au nom de Langguth.
“Nebelfee” a organisé divers concerts NSBM avec des groupes bien connus au début des années 2000. Sur l’album “Weltmacht oder Untergang” du groupe Gera NSBM “Totenburg”, sorti en 1999 et réédité plus tard, Möbus et Langguth sont accueillis comme “Mr. Wolf and Ms. Nebelfee”. Lorsque Ronald Möbus a également été jugé pour certains délits de propagande nazie liés aux activités de DTB, il a déclaré en 2002 qu’il en avait fini avec DTB et qu’il travaillait maintenant avec Heike Langguth d’Eckartsberga dans l’artisanat. A cette époque, Langguth a ouvert la boutique “Drachenhort” à Iéna avec le soutien de subventions de démarrage d’entreprise de Saxe-Anhalt pour l’art et la littérature du spectre de l’ésotérisme et des idéologies païennes ou germano-mythiques.
Après la sortie de prison d’Hendrik Möbus en 2007, “Nebelfee Klangwerke” est passé des mains de Ronald Möbus sous le nom de “Nebelklang” à Robert U. de Gera, qui a officiellement poursuivi le label sous le contrôle d’Hendrik Möbus. Après 2011, “Nebelklang” a changé son adresse officielle à Berlin. Entre-temps, “Nebelklang” a été officiellement ramené sous l’égide de Hendrik Möbus “Fascination Media”. Plus tard, les ventes ont également eu lieu via l’adresse de Hendrik Möbus à Wandersleben.
Un nouveau départ avec d’anciens compagnons
A Wandersleben, la distribution officielle de “Darker Than Black Records” a eu lieu pendant plusieurs années. Hendrik Möbus sera probablement soutenu par quelques anciens compagnons, dont Robert U. et Martin Göring. En tant que “Thorns”, Göring était l’un des fondateurs du groupe Erfurt NSBM “Barad Dûr”. La collaboration a commencé au milieu des années 1990 lorsque le groupe a travaillé en étroite collaboration avec Hendrik Möbus et Ronald Möbus. L’une des premières sorties était la cassette “Endless War” de 1996, avec une incrustation dessinée à la main montrant chaque “S” comme une rune sig de style Waffen SS. Dans une interview, le désir public d’anéantissement contre tout « ce qui n’est pas blanc pur et appartient à nos pays et à notre race » suivi des mots « Off to the concentration camp, you Duli’s ».
En plus du batteur Göring, Rene Eberhardt (“Splatter”) et Thomas Engelhardt (“Engel”) ont également participé en tant que chanteurs sur “Barad Dûr”. Yves Müller (“Vinzent”) était le guitariste, tandis que Maik Möller (“Eiwaz”) était assis au clavier. Möller est ensuite devenu indépendant et a travaillé comme ingénieur du son dans le club d’Erfurt “From Hell”. Yves Müller et Martin Göring, quant à eux, ont soutenu en tant que musiciens une nouvelle édition de “Absurd” avec Hendrik Möbus au chant.
Peu de camaraderie dans l’entreprise NSBM ?
Retour en prison en 2001, Ronald Möbus (“Wolf”) a repris le projet Absurd en tant que chanteur, tandis que Sven Zimper (“Unhold”) jouait de la batterie. Dans la période jusqu’à la sortie de prison d’Hendrik Möbus en 2007, Zimper et Ronald Möbus ont eu une forte influence sur “Absurd”. Avec la libération de Hendrik Möbus de prison, des conflits ont éclaté entre les frères au sujet de la souveraineté sur le projet de groupe populaire. En 2008, Hendrik Möbus s’est publiquement opposé à la participation de son frère et a souligné sa seule prétention au leadership de manière absurde : « Il est donc tout à fait conforme à mon caractère qu’après mon retour je ne cherche pas une place que d’autres personnes m’ont gracieusement accordée. moi devenir. Non, je créerai l’espace auquel je pense avoir droit ! ”
Lorsque les organisateurs du festival NSBM “Asgardsrei” ont demandé au groupe de se produire en 2017, Ronald Möbus a refusé. Hendrik Möbus, quant à lui, déclare qu’il se produira avec le groupe et recherche un line-up live à partir de ses réseaux de longue date : aux côtés de deux compagnons de “Barad Dûr” se trouvaient le guitariste Sebastian Rast (“Anzuz”) de Wuppertal et le bassiste Thomas Kosmas (“Commando Wolf”) du groupe grec NSBM “Der Stürmer” avec lui sur scène.
En 2019, Ronald Möbus a fondé le projet NSBM “Death and the Landsknechts” avec Paul Morgenstern (“Bile”). Cette formation du groupe peut être interprétée comme l’abandon de son rôle dans “Absurd”.
Un comportement hostile au sein de la scène NSBM a également été signalé dans d’autres conflits. Fin 2008, une imprimerie a dénoncé Denis Schoner du label “Hammerbund” (Gera) pour escroquerie. En juin 2007, Schoner a commandé l’impression de brochures pour le magazine NSBM “ABLAZE”. Les magazines ont été livrés à Mandy W. et la facture envoyée à l’adresse indiquée par Hendrik Möbus à Apolda. Cependant, cela n’a jamais été payé par Möbus ou Schooner. Dans ce contexte, le néonazi Jens F. prétendument impliqué dans la production du magazine a incriminé Hendrik Möbus en fournissant des informations lors d’un interrogatoire sur les personnes prétendument impliquées dans le travail d’impression du cercle de Möbus et Schoner. L’issue de la procédure n’était pas connue du public (de la scène).
Hendrik Möbus, quant à lui, a traîné en justice l’ancien batteur d’Absurd et plus tard l’activiste NSBM Denis Schoner en 2019. Au nom de Nebelklang, il a poursuivi le label Hammerbund de Denis Schoner parce que Schoner avait sorti des CD séparés au nom des deux labels. Möbus a obtenu une injonction selon laquelle Schoner n’était plus autorisé à publier des CD au nom de “Nebelklang”. Il reste à supposer que les CD en question datent de l’époque où Robert U. et Denis Schoner de Gera travaillaient en étroite collaboration et que leur nouvelle édition faisait obstacle à la prétention de Möbus à dominer le marché du NSBM.
Les actions impitoyables d’Hendrik Möbus contre les (anciens) partenaires, supporters et compagnons de la scène NSBM peuvent surprendre, mais en fin de compte, c’est probablement aussi une expression de l’idéologie effective du NSBM.
Möbus mise donc sur l’étranger pour faire fructifier son entreprise extrémiste. Il était aussi impliqué dans l’organisation du festival NSBM ukrainien Asgardsrei qui, de 2015 à 2019, a attiré chaque année jusqu’à 1 500 participant·es venu·es du monde entier à Kyiv. pic.twitter.com/MHUg0vdiir
[…] Le cas du black metal est un petit peu différent. Il existe des similitudes avec le RAC/RIF (concerts rares et clandestins, poignée de labels confidentiels, tirages faibles) et avec le rap nationaliste (nombreux projets menés en solitaire) mais des différences notables, en partie liées à l’histoire de ce sous-genre, méritent d’être soulignées.
Historiquement, la deuxième vague du black metal issue de Norvège est un mouvement musical radical et volontairement underground affichant une volonté explicite de choquer. Dans la société norvégienne de l’époque, choquer suppose un antichristianisme virulent (incendies d’églises) et le radicalisme des acteurs a entraîné une série de faits divers sanglants (Phillipov, 2011). Thématiquement, le black metal est un courant volontiers conservateur mêlant culte de la virilité, des traditions (toujours ancestrales et si possible païennes), misanthropie et haine des religions monothéistes[9]. Dès la fin des années 1990 apparaît une surenchère dans la volonté de choquer avec l’apparition des premiers groupes NSBM (Olson, 2011). Peu de groupes revendiquent explicitement cette étiquette et ceux qui le font ne laissent aucune place à l’ambiguïté (visuels, textes, logos).
Là où ça se complique, c’est que chaque festival de metal ou presque (quelle que soit la taille du festival en question d’ailleurs) s’accompagne d’une polémique liée à la présence de tel ou tel groupe considéré NSBM par certains, […] Dernier exemple en date : la présence du groupe polonais Mgla au dernier Hellfest[10]. Les griefs énoncés dans l’article sont les suivants : « En 2000, l’un de ses membres sortait un projet musical intitulé Leichenhalle, comportant, entre autres, une chanson nommée Judenfrei […] Par le passé, une photo montrait l’un des musiciens de Mgła sur scène arborant ce qui ressemblait fortement au logo du groupe français Peste noire […] Mgła a par ailleurs sorti tous ses albums (quatre depuis 2008) sur le label Northern Heritage Records fondé par Mikko Aspa, musicien finlandais ouvertement néonazi et figure du mouvement NSBM dans son pays, qui se produit également sous le nom de Clandestine Blaze ».
Mikko Aspa est une figure néonazi activiste et producteur de disques qui accompagne régulièrement Mglà en concert : Pour son stand de marchandises NSBM a commercialiser, comme à Paris et il monte sur scène en tenue de scène Mglà, cagoule et uniforme noir, pour y interpréter Clandestine Blaze, Mglà est l'orchestre qui interprète Clandestine Blaze sur scéne avec Mikko Aspa au micro, comme vu a Magasin 4 et à Helsinky.
Il existe très peu de labels exclusivement NSBM, les gros labels metal ayant une branche black ne distribuent pas de NSBM, il existe par contre de nombreux petits labels distribuant du BM et du NSBM[11] – ce qui est le cas de Northern Heritage. Il y a peu de musiciens jouant exclusivement dans la scène NSBM, il y a un nombre non négligeable de musiciens participant à des projets NS et à des projets apolitiques (ce qui est le cas de Mikko Aspa). L’un des exemples récents les plus emblématiques est la présence d’Hreidmarr au chant depuis 2018 dans Baise ma hache (BMH, groupe originaire de Haute-Savoie, actif depuis 2013). BMH mobilise une imagerie ouvertement fasciste et joue dans les principaux festivals NSBM d’Europe (Hot Shower en Italie, Asgardsrei en Ukraine) ; Hreidmarr, une des grandes voix du black français […] Cette porosité entre black politique et non politique est une des originalités par rapport aux styles évoqués précédemment. L’autre originalité concerne l’audience réelle, en France et à l’international, de certains groupes NSBM ou fascistes […]
[…] Les quelques essais pour monter des festivals réguliers en France n’ont pas duré plus de trois ans que ce soit le Night of Honour dans le nord (2016-2018) ou le Call of Terror en région lyonnaise (2017-2019). […]
[36:16] Le choix de supprimer deux vidéos.
[37:59] Raw Talk 1 : la responsabilité d’un chroniqueur de webzine apolitique qui rapporte un rassemblement NSBM sans parole critique ni informations, par le cheval de Troie music only de la promotion nsbm. [39:20] Evolution de la prise de conscience
[39:39] Le cas Ragnard Rock Fest en 2016 puis en 2017, rassemblement nsbm et arnaque sous vernis viking folklo. jusqu’a [44:15]
🎶 Le reportage documentaire sur la nébuleuse des rassemblements néonazis C18, Blood and Honour, Kampf des Niebelung, Arische Bruderschaft, Schild & Schwert (SS) & Co. – , … diffusé en 2018 par la télévision allemande propose évidement un chapitre sur le réseautage inter-nazi-onal de la NSBM 🎶 du promoteur et meurtrier néonazi Hendrik Möbus.
10:38 Tomasz Szkatulski Pride France @ RAC de Ostritz, en Allemagne à la frontière polonaise.
22:15 Hendrik Möbus, meurtre, cavale aux USA, …
@ RAC 🎶 de Ostritz, en Allemagne à la frontière Polonaise
Le documentaire ARD “Rechtsrockland” montre à quel point les concerts🎶 sont importants pour la scène néonazie
Tenues à la mode, auteur-compositeur-interprète, black metal et arts martiaux : les extrémistes de droite réussissent comme il n’y en a pas depuis les années 90.
Ostritz, une petite ville frontalière à l’est de la Saxe. C’est le 20 Avril 2018, les prairies brillent fortement le vert, les oiseaux qui chantent, le soleil brille, c’est l’idylle terrestre parfaite. Mais les petites huiles mâles font déjà écho à travers le paysage : « Antifa, fils de putes. »
Le nouveau documentaire ARD sur le völkisch rac de droite ne prend pas le temps d’indiquer clairement que la scène néonazie occupe maintenant régulièrement des endroits apparemment pacifiques comme Ostritz. Cette année, environ 1 000 visiteurs ont célébré l’anniversaire d’Adolf Hitler lors de la fête du “bouclier et de l’épée”. Le RAC de droite, les auteurs-compositeurs-interprètes, les arts martiaux – sous les yeux de la police et de la presse indulgentes, des extrémistes de droite ont frappé à l’épaule et mis en réseau.
Bien qu’il y ait eu des protestations contre le festival, selon le documentaire, la police ne les perçoit pas comme un facteur perturbateur. La devise est donc : si le droit va seul, alors il n’y a pas de stress.
De même, l’année dernière à Themar, en Thuringe, où le “Rock contre l’Étranger” a participé au concert dûment enregistré en tant qu'” assemblée politique “. Les images de visiteurs qui sont à nouveau montrés dans le documentaire, qui ont applaudi le groupe avec des salutations Hitler et des gestuelles « Heil », sont devenues le symbole médiatique de ce « rassemblement ».
à la scène black metal de la NS autour de Hendrik Môbus,
aux événements d’arts martiaux “Battle of the Nibelungs”, les rassemblements de la droite sont éclairées, de sorte que vous avez une idée approximative de la façon dont tout se passe précisément.
En conclusion oppressive après 45 minutes, la scène néonazie n’est plus florissante depuis le début des années 90 et la génération de ce temps a longtemps transmis leurs connaissances à leurs voisins. Les concerts sont des sources lucratives de revenus et la possibilité de se rencontrer et de continuer à se mettre en réseau. Dans tout cela, les autorités continuent de regarder beaucoup. Sortie ouverte.
Premier rassemblement RAC Hardcore Wave en Rhône-Alpes le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et BordelBoys (groupe breton prétendument apolitique) et les italiens SPQR et Mai Morti.
Le site d’information du collectif antifasciste La Horde publie une alerte au sujet des rassemblements NSBM prévus les 29 octobre en Limousin, le 18 novembre au sud de l’Allemagne, le 28 janvier en Rhones Alpes, … autours de l’idéologie-en-musique de Peste Noire.
Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin.
En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.
Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé M agie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous.
L’Allemand Hendrik Möbus , initié aux États-Unis dans les réseaux suprématistes blancs, est le gérant du label NSBM Darker than Black, et le principal organisateur de rassemblements NSBM en Allemagne, en Europe de l’Est et en Italie. Möbus a fondé en 1992 le groupe NSBM Absurd, qui s’est fait connaitre en reprenant dans l’un de ses clips des images du film nazi Der Ewige Jude . Par ailleurs, en avril 1993, encore adolescent, Möbus a prémédité et organisé avec d’autres membres du groupe le meurtre de leur camarade Sandro Beyer, 15 ans, qu’ils ont étranglé avec un câble électrique. Il a été condamné en 1994 à huit ans de prison.
Le Polonais Robert Fudali, alias Rob Darken , est lui aussi actif depuis le début des années 1990 : homme-orchestre au sein de Graveland, fondé en 1992, il est également membre de l’organisation de musiciens « aryens » Temple of Fullmoon.
Sur le site officiel de Graveland, des dizaines de propos antisémites sont archivés dans les interviews publiées depuis plus de vingt ans. En 2016, Graveland a donné ses premiers concerts, au Hot Shower en Italie ainsi qu’au Ragnard Rockfest en France, dans l’Ain, en juillet : le préfet, alerté sur la présence de groupes néonazis, a malgré tout autorisé ce rassemblement NSBM qui se présentait sous la forme d’un festival viking, mais au cours duquel les hommages à Burzum et à Absurd ont été nombreux sur scène, et la propagande NSBM a été diffusée pendant quatre jours auprès de 12 000 spectateurs…
Au-delà de ces figures fondatrices, qui restent des références aujourd’hui, le développement récent de la scène NSBM se fait de façon plus occulte, en s’adaptant localement. Le succès relatif de certains groupes les pousse à plus de discrétion, en prenant leur distance avec une idéologie ouvertement néonazie afin de faire taire leurs détracteurs, et en adoptant une position qu’on pourrait qualifier, pour reprendre l’expression du chercheur Anton Shekhovtsov à propos des scènes néo-folk et industrielle des années 1990, d’ « apolitéïque ».
Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin.
En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.
Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé Magie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous.
Du 21 au 24 juillet 2016, le petit village de Simandre sur Suran dans l’Ain accueille pour la 2ème année consécutive le « festival viking » Ragnard Fest.
Au-delà des animations folkloriques (combats, présentation d’armes ou de troupes slaves), la presse locale s’interroge timidement sur la présence du groupe ukrainien Nokturnal Mortum qui affichait il y a quelques années ses sympathies pour le IIIème Reich. Quels sont actuellement les liens entre musique viking, fascisme, et nazisme ?
Il y a une vingtaine d’années, Nokturnal Mortum assumait son appartenance à la scène NSBM (National Socialist Black Metal), et plus largement à l’idéologie « nazie » du Pagan Front tout en se distançant du “nazisme vaincu” d’Hitler.
Le groupe a bâti sa renommée à l’aide de croix gammées et de chansons ouvertement antisémites :
“Everything I Own Is Given To The damned jewish tribe My Blood Is Calling Me, And I Won’t Calm Down Until I Taste The Smell Of their blood The Moon Whispers About The Darkness The Stars Are Leading Me Through The Clouds Silver People With White Skin Are Gathering To Perform A Rite The Wisemen Are Cursing On The jewish scum And I See The WHITE MAN’S POWER! Spit In jewish faces, Cut them Into Pieces Let them Choke With their Lie Let The Woods Grow Up On their corpses ONLY WHITE MAN’S POWER! We Are The Only Ones To Have The Right For This Land!”« The Call of Aryan Spirit » de l’album NeChrist (Нехристь), 1999, disque réédité 14 fois depuis.
Depuis quelques années, le groupe a supprimé ses références au nazisme, mais a conservé ses déguisements macabres et son public.
Ce n’est pas le seul groupe sulfureux. Le leader Rob Darken alias Robert Fudali alias Lord Wind du groupe polonais Graveland est connu pour ses déclarations en faveur de la suprématie de la « race aryenne », contre la « judéo-chrétienté », et pour de nombreux propos antisémites sur la prétendue existence d’un « complot juif ».
Cela n’empêche pas les organisateurs de faire figurer Graveland en tête d’affiche, aux cotés de Nokturnal Mortum, Kroda, ou de Naer Mataron. Ce dernier est connu en Grèce comme le groupe de métal du député Giorgos Germenis, à la fois bassiste du groupe, coupable d’agression à tendance raciste, et numéro trois… du Parti criminel et néonazi Aube Dorée.
Germenis n’hésite pas à poser en cartouchières, armé de couteaux, … Avec sa bande, Il a agressé des vendeurs a la sauvette en septembre 2012, puis attaqué le maire d’Athènes en mais 2013 . Le 28 septembre 2013, un militant d’Aube Dorée assassine Pavlos Fyssas, encerclé de 10 complices. 4000 armes ont été découvertes suite aux perquisitions.
Les liens entre certains groupes de métal présents et l’idéologie antisémite nazie sont multiples. Cependant, on aurait tord de considérer que ces musiciens sont de « simples admirateurs » d’Hitler. Ils s’inscrivent dans la mouvance « Folkish », et plus largement dans l’idéologie Odaliste.
« Folkish » est la contraction des termes « Folk » et « Volkish ». Cette mouvance entend mêler musique Folklorique pré-chretienne, Métal et mouvement Volkisch, courant intellectuel issu de l’Allemagne de la fin du XIXème siècle qui mêlait spiritualité païenne, mythologie germanique, anti-monothéisme et antisémitisme. Les courants néo-Volkisch se revendiquent de cet héritage, en affirmant une identité blanche, païenne et mystique en opposition thématiques contemporaines comme la modernité, le libéralisme ou encore l’immigration.
Les paroles ont souvent pour thèmes la nature, la guerre, le passé médiéval et mythologique, dans une rhétorique romantique. La radicalité n’est pas omniprésente, voir absente dans les paroles de certains groupes. Elles mettent toutefois toujours en valeur la Weltanschauung, qui désigne la conception du monde selon sa sensibilité, c’est-à-dire selon une grille de lecture identitaire et xénophobe. Les disques sont parfois présents au coté de grands groupes de métal, dans les grandes surfaces culturelles, les disquaires spécialisés, les disquaires VPC complaisants, depuis 20 ans, mais maintenant la musique Folkish est très majoritairement distribuée par le biais d’internet et les plateformes de téléchargement légal de musiques populaires actuelles : itunes, … tout cela jouant un rôle « validant ».
Les pères conceptuels de la musique Folkish sont les meurtiers Kristian Vikernes (également terroriste (destructions d’églises) et créateur de jeu de rôle odaliste) et Hendrik Möbus, dans les années 1990. Ils sont également considérés comme les pères du NSBM. Idéologues païens, identitaires, ultranationalistes « patriotes », « dissidents » « anti-système », ils ont développé leur influence même derrière les barreaux de leur prison en Norvège et en Allemagne.
La mouvance Folkish s’inscrit dans l’idéologie Odaliste, née dans les années 1990 également. Issue de la rune « othalan » de la mythologie germanique, elle signifie « propriété, domaine », et désigne l’idée que les traditions ancestrales d’une communauté sont supérieures aux cultures extérieures, en se basant sur les croyances de la mythologie germanique, et par extension, scandinave, grecque, slave ou romaine. L’Odalisme a pour objectif de faire renaître les cultures européennes polythéistes, qui seraient toutes issues d’une même religion datant de la Préhistoire, et qui aurait évolué avec les peuples (vikings, aryens slaves, ariens germaniques, aryens latins, celtes…) et les déplacements.
L’Odalisme s’inspire du nationalisme « Blut und Boden » (le sang et le sol) de la fin du XIXème siècle en Allemagne, qui considère l’ascendance (le sang) et la paysannerie (le sol) comme origine raciale essentielle du peuple. Le « Blut und Boden », tout comme l’idéologie Volkish, ont fortement imprégné l’idéologie nazie, en justifiant la « pureté de la race » allemande, la destruction d’autres peuples et l’appropriation d’autres territoires.
L’Odalisme est ainsi violement antisémite et xénophobe. Les juifs sont perçus comme un peuple à part, comme un « autre Volk » libéral et insoluble dans les « peuples blancs européens », reprenant ainsi les théories Volkish du XIXème siècle. Pour préserver la pureté de la « race » et les traditions ancestrales propres, l’immigration et le métissage sont également rejetés.
Pendant la 2nde guerre mondiale, la rune Odal fut utilisée comme emblème de la 7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Euge, ou encore dans les images de propagandes des Jeunesses Hitlériennes. De 1952 jusqu’à leur interdiction en 1994, elle était l’emblème des Wiking Jugend, une organisation néo-nazie basée sur les Jeunesses Hitlériennes. Odal était également le nom d’un magazine néo-nazi de l’idéologue Richard Walther Darré. Mais Vikernes se défend et assume la paternité de la définition actuelle de l’Odalisme : « il n’est pas un terme entaché par l’Histoire »…
Cette idéologie Odaliste est actuellement présente dans de nombreux pays européens, via le « Pagan Front », directement inspiré du « Heathen Front ». Le « Heathen Front » est resté en lien avec le « Pagan Front » via différents concerts conjoints et soutiens publics.
La branche norvégienne est la plus ancienne (Norvegian Heathen Front, ou NHF) : elle a été fondée en 1993, dans la proximité de Vikernes qui a gardé contact avec le NHF même durant son emprisonnement en lui transmettant plusieurs articles. C’est Mobus qui fonde la branche allemande, la plus active, en 1998 (Allgermanische Heidnische Front, ou AHF). Des sections en Suède, Danemark, Hollande, Canada, Russie et Etats-Unis apparaissent dans la fin des années 1990 et le début des années 2000.
Le « Pagan Front » fédère historiquement les groupes slaves tels que Graveland, Nokturnal Mortum ou Kroda, et la scène grecque radicale, via Der Sturmer, groupe de NSBM de Georgios Germinis. Son album culte, « The Blood Calls for W.A.R. » comporte l’acronyme assumé de « White Aryan Race ». Le « Pagan Front » permet de rassembler Volkish metal et NSBM, et d’en assurer la publicité et la diffusion.
Flyer du pagan front militant pour la libération de Hendrik Mobus :
« nous comprenons notre musique comme un moyen adapté de transmettre un message qui peut aller au-delà du simple plaisir esthétique. L’auditeur devrait être encouragé à penser. Nous voudrions qu’il se réfère au paganisme, entendu et compris comme nous l’entendons et le comprenons. Et c’est pour cela que nous cherchons à motiver nos compagnons et nos fans sur l’activisme politique »
(Pagan front, Ablaze n°4, mai/juin 2008)
Le Pagan Front a publié une série d’anthologies-manifeste qui, avec ses trois volumes (1999, 2003, 2007) définit ouvertement les bases du mouvement :
Le premier de ces disques a en partie officialisé le terme de « National Socialist Black Metal »
Le deuxième a précisé les intentions et les origines à travers l’article reproduit à l’intérieur (intitulé : the Pagan Front – Return of the Iron Reich of Black Metal)
Le troisième est accompagné d’une liste de « commandements » : « Fiers Nationaux-Socialistes, Contre toute influence judéo-chrétienne, Tolérance zéro pour les ennemis de notre race, Unissons-nous sous le vaisseau du svastika, et ainsi de suite, pour poser les fondements idéologico-politiques qui sont à la base de l’organisation et que les groupes affiliés supportent ».
La stratégie du mouvement païen Odaliste via le Pagan Front pour s’élargir est métapolitique. Il s’agit d’investir les domaines idéologiques et culturels (notamment la musique), en partant du « peuple », avant de pouvoir à terme influencer naturellement les sphères du pouvoir à présenter une élite blanche ultra-nationaliste. L’objectif n’est pas à priori politique, mais cherche à influencer le peuple pour un retour des valeurs polythéistes pré-chrétiennes.
Dans cette perspective, où les idées influencent les valeurs sur lesquelles se réfèrent la société, la diffusion de musique Folkish par Internet, la diffusion de supports enregistrés vynils, cassettes, dvd, compact disc, la création de jeu de rôle (Vikernes), le blogging (Vikernes), tout comme la tenue d’un Festival dans l’Ain, peut être un moyen d’approche et de diffusion d’idéaux néo-nazis auxquels beaucoup de ces groupes se réfèrent directement. Ce festival Folkish, surnommé naïvement « Festival Viking », représente un danger pour un public qui n’est pas informé, participe à propager des idéaux néo-nazis au grand public, et se traduit comme une démonstration de force des idéologues Odalistes.
Rome – Vincenzo Sortino de la salle de gym « Huung Mun » à Rome a remporté le concours international de combat en White Rex qui s’est déroulé dans la capitale à la zone 19 de la Via Monti della Farnesina à l’occasion de « Taana delle Tigri 6 ».
C’est l’événement le plus important du circuit international MMA auquel ont participé des athlètes de haut niveau de toute l’Europe.
Vincenzo Sortino bat pour ko à quelques secondes du timbre Manuel Valeri de l’équipe Stazi.
Sortino a gagné avec le mérite dominant son adversaire par trois tours en mettant en valeur des retraits explosifs et un terrain et une livre puissants et déterminés.
L’événement romain a été suivi par de nombreux fans venant principalement de Cha, ainsi que de Cha d’Italie, de France, d’Allemagne, de Russie, de Hongrie, de République tchèque et d’Ukraine, se confirmant ainsi comme un événement technique et compétitif de premier plan dans le monde MMA.
Highlights of the photo est de Simone Cicalone
En 2013, White Rex a organisé un tournoi MMA à Rome; l’un de ses invités était Erich Priebke, un criminel de guerre condamné et ancien SS Hauptsturmfôhrer qui est décédé plus tard dans l’année.
L’un des tournois de MMA de White Rex s’intitule « The Birth of a Nation », une référence au titre de D.W. Le film raciste de Griffith (à l’origine appelé The Clansman) qui a été publié en 1915
L’Asgardsrei de cette année [décembre 2019] a présenté une “soirée de combat” d’arts martiaux mixtes (MMA) qui a eu lieu avant le coup d’envoi du concert. L’événement MMA a eu lieu à Mala Opera, un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev.
Les photos et la vidéo de l’événement MMA montrent le logo de White Rex , une marque de promotion et de vêtements MMA d’extrême droite dirigée par le néonazi russe basé à Kiev Denis Nikitin (également connu sous le nom de Kapustin), visible au milieu du ring.
Ce groupe est un cas à part dans la scène identitaire italienne. Il a été fondé par des militants fascistes italiens réfugiés à Londres dans les années 1980. Le nom du groupe est la combinaison du nom latin de Londres, avec les lettres SPQR, signifiant Senatus Populus Que Romanus. Il chante dans plusieurs langues : français, italien, espagnol, et allemand(comme sur le morceau “Europa” que l’on peut trouver sur la compilation en hommage à Cordreanu à la quelle ils ont participé), mais également en latin avec la chanson “Testudo”. Une partie du groupe semble être revenue vivre en Italie.
Londinium SPQR est tres proche de la scène RAC (il cite Ian Stuart, le leader de Skrewdriver, comme principale motivation pour monter le groupe) et un de ses membres, Francesco, a joué dans le groupe Intolleranza, lorsqu’il vivait encore en Italie. Londinium SPQR a joué le 14 novembre 1998 à un concert RAC à Chartres en France avec Warlord, Legion of St-Georges et Bagadou Stourm.
On retouve également Londinium SPQR sur les disques produits par la scène gothique-folk d’extrême-droite : ils ont ainsi participé à une compilation hommage à Cordreanu, le leader fasciste roumain des années 1930.
Dans une interview donnée aux fanzine skin d’extrême-droite Skin Side n°6, Londinium SPQR ne cache pas son appartenance au néo-fascisme et au néo-nazisme. Mais à la différence des autres groupes politiques et musicaux nazis, les musiciens de Londinium SPQR préfèrent mettre en avant leur héritage romain à travers des symboles renvoyant à la Rome Antique plutôt que d’utiliser la croix celtique comme la plupart des groupes fafs. (2004) p128-129
Traduction de “Boicotta Easy London, colpisi Forza Nuova”, publié par Milan anti-facists, en 2000
La Grande-Bretagne et Londres en particulier sont un endroit sûr pour les fascistes venant du monde entier depuis près de 40 ans. Les fascistes ont toujours trouvé un accueil chaleureux ici après avoir commis les actions les plus infâmes.
James Earl Ray, par exemple, le meurtrier de Martin Luther King, est resté longtemps caché en Angleterre; et George Parisey, un fasciste franco-algérien, plus tard arrêté avec un membre du groupe britannique Oswald Mosleys “Union Movement”, a trouvé refuge parmi divers groupes anglais d’extrême droite à son arrivée dans ce pays.
Le lien entre la droite internationale et la Grande-Bretagne est donc assez fort, mais celui entre cette dernière et l’Italie est encore plus fort. En fait, la plupart des membres de l’Organisation fasciste mondiale International Third Position sont italiens. Deux d’entre eux ont créé une grande société financière en Angleterre, afin de soutenir plus ou moins ouvertement de nombreux groupes néo-fascistes européens, concentrant leurs efforts sur l’Italie, où leur point de référence politique est le parti néo-fasciste Forza Nuova. Ces gérants en chemise noire sont Roberto Fiore et Massimo Morsello, deux fascistes crasseux qui avaient fui à Londres en 1980, peu après le massacre de Bologne Station (2 août 1980). Pendant leur dissimulation en Grande-Bretagne, précisément en 1986, les deux fascistes ont formé la société d’affaires Meeting Point, également avec l’aide de Nick Griffin et d’autres membres du British National Party. La société possède un bien immobilier composé d’environ 1300 appartements qui sont loués presque exclusivement par des jeunes qui sont venus en Angleterre pour les raisons les plus diverses. Le point de rencontre est également lié à un certain nombre d’agences de travail et à tirer parti de leurs bénéfices. Les jeunes de toute l’Europe qui finissent en Grande-Bretagne vivant dans ces appartements et travaillant pour ces agences sont “les clients d’Easy London.
“Easy London” est une agence de voyages qui offre un forfait intéressant (voyage, emploi, hébergement) à des prix équitables à toute personne désireuse de vivre et de travailler à Londres. Les clients, cependant, ne savent pas que le travail qui leur sera confié est le pire qui puisse être trouvé et qui visera également à financer Fiore et ses amis. Ils ne savent même pas que les belles chambres illustrées dans les brochures «Easy London» sont en fait des endroits minuscules et surpeuplés, avec des lits dans les couloirs et des salles de bains partagés par 15 personnes jusqu’à 15 personnes, et où patrouillent constamment des dizaines de jeunes nazis.
Ceux-ci ne sont pas seulement italiens; “The Mail” du 20/09/99 a publié la nouvelle que Fiore était sur le point d’appeler quelques jeunes nazis de Pologne afin de gérer plus efficacement l’arrivée des nombreux jeunes Européens qui contactent “Easy London” chaque année.
Outre l’argent provenant des appartements et des agences de travail, “Meeting Point”; peut également compter sur une chaîne de restaurants, une maison de disques, quelques magasins d’alimentation italien et des écoles de langue
Ce recrutement de nazis et la création d’un tel empire financier pourraient sembler de la science-fiction, mais il n’est plus incroyable si l’on considère qui est le principal partisan du “Meeting Point”.
Il s’agit de St George’s Educational Trust et The Trust of St. Michael l’Arcangel, deux organisations ultra-catholiques qui soutiennent les fascistes italiens depuis leur arrivée en Angleterre. Les deux organisations possèdent également une chaîne de magasins caritatifs qui servent de façade pour financer la «troisième position internationale» du parti fasciste, quelle que soit l’objectif de leur activité officielle de répandre la religion catholique romaine dans un pays protestant. Malgré le fait que le Valtican ne soutient pas publiquement ces œuvres caritatives, de nombreux catholiques anglais ignorent la vérité. En gardant à visiter leurs magasins, où parmi les objets impairs, les vêtements d’occasion et les disques, ils peuvent également choisir des livres et des brochures fascistes. En outre, si vous visitez les sites web des deux associations catholiques mentionnées ci-dessus, vous verrez des affiches de Mussolini et Hitler en vente avec des livres nazis, antisémites et racistes.
Comme toute entreprise sérieuse, le “point de rencontre” doit réinvestir ses bénéfices. C’est pourquoi Fiore prévoit d’investir dans la création de tout un village, Los Pedriches, à 80 km de Valence, en Espagne. Fiore a acheté les premiers bâtiments à l’intérieur du village en 1996 et, depuis lors, divers groupes fascistes européens ont construit des maisons ainsi qu’une église et une maison familiale, suivant la meilleure tradition fasciste. En réponse aux nombreuses protestations concernant la présence croissante de nazis dans la région, Fiore répond que son village est un touriste resourt, qui compte également sur le soutien du ministère espagnol du tourisme. La raison de cette entreprise n’a évidemment rien à voir avec le tourisme; le village est conçu comme un refuge pour les fascistes et un lieu où les congrès et les rassemblements peuvent être facilement organisés. Pas par hasard, encore dans les sites web de St George’s Educational Trust et St Michael’s The Arcangel Trust, le village fasciste est décrit comme un lieu où les jeunes peuvent faire l’expérience d’un “nouvel ordre”; et on leur apprend à arrêter de “penser, prendre et agir comme des nigvores”
EASY LONDON FINANCES FORZA NUOVA EN ITALIE ET «INTERNATIONAL THIRD POSITION» DANS LE MONDE.
Il est temps d’arrêter ou de décider au moins son emploi.
Arrêtez le FASCISM STOP EASY LONDON
Qui est Roberto Fiore ? Roberto Fiore (né le 15 avril 1959 à Rome) a été un fasciste de premier plan dans la période d’après-guerre, tant en Italie que dans toute l’Europe. Il a longtemps été un disciple de Julius Evola et a contribué à développer le positionnement idéologique de la Troisième Voie dans l’extrême droite.
En tant que dirigeante de Terza Posizione, Fiore (avec d’autres activistes néo-fascistes, notamment Gabriele Adinolfi et Massimo Morsello), est devenu un homme recherché en Italie après le bombardement en 1980 de la gare ferroviaire de Bologne qui a fait 85 morts et plus de 200 blessés. Ce statut a été renforcé en 1985 lorsqu’un tribunal de Rome a déclaré que TP était simplement un mouvement de couverture pour les Nuclei Armati Rivoluzionari, le groupe terroriste blâmés à l’attaque et lié à l’organisation Due de la Propagande. Il a été condamné pour association à une bande subversive armée (associazione sovversiva e banda armata).
En conséquence, Fiore a passé une grande partie des années 1980 à se cacher au Royaume-Uni, où il a été allégué par le magazine Searchlight qu’il avait évité d’extrader en travaillant pour le Service secret du renseignement. Fiore a décliné ses liens avec les services de renseignement britanniques. Valerio Fioravanti, chef des Nuclei Armati Rivoluzionari, accuse plus tard Fiore d’être expatrié avec l’argent du mouvement.
En Angleterre, Fiore devient un ami proche de Nick Griffin et à la suite du départ de Griffin du British National Front, il aide à organiser la Troisième Voie internationale, devenant un membre fondateur.
En 1986, grâce à leur amitié avec Nick Griffin et d’autres activistes d’extrême droite, Roberto Fiore et Massimo Morsello ont réussi à fonder “Meeting Point”, qui a ensuite été rebaptisé “Easy London”. Easy London est une société qui aide les jeunes étudiants et les travailleurs à vivre et à travailler à Londres en fournissant des emplois, des lits et des contrats. Cela a rapidement rendu Morsello et Fiore riches (les bénéfices étant d’environ 15 millions d’euros), mais la société était plutôt un outil de collecte de fonds pour aider diverses organisations d’extrême droite en Italie. “Easy London” est toujours actif. L’association de Fiore avec Londres est restée en août 2007, il est devenu le seul directeur de CL English Language, une université pour étudiants étrangers dans l’ouest de la ville.
Fiore est depuis retourné en Italie et est activiste politique en tant que dirigeant de l’organisation d’extrême droite Forza Nuova (un groupe qu’il a fondé avec Morsello), l’un des éléments constitutifs d’Alternativa Sociale, alliée à la Maison des libertés pour les élections politiques de 2006 en Italie.
En 2008, il rejoint en tant qu’orateur au festival de droite Nordiska Festivalen (Fête nordique) en Suède pour parler de l’identité européenne. Il a également pris place au Parlement européen libéré par Alessandra Mussolini.
traduction de l’article Portrait of a Bomber publié par Searchlight en 2009
17.02.2009 16:04
Une bombe qui a détruit les bureaux d’un quotidien italien de gauche en décembre dernier a été posée par un membre du groupe fascistes Troisième Voie de Roberto Fiore, Forza Nuova. La section antiterroriste de la police italienne, DIGOS, demande maintenant que les FN soient interdits et que ses comptes bancaires à Rome et à Londres soient saisis.
Depuis la bombe qui a détruit la gare de Bologne en août 1980, qui a coûté la vie à 85 personnes, dont deux jeunes Britanniques et en blessant plus de 200 autres, Searchlight s’est consacré à la poursuite des organisations et des personnes qui ont tenté de déstabiliser l’Italie dans les années d’après-guerre. Avec la protection du MI6, Fiore et un groupe central de militants de ses ethnies révolutionnaires armées / Armed Revolutionary Nuclei (NAR) sont arrivés à Londres au début des années 1980 et ont été autorisés à construire un empire d’affaires de plusieurs millions de livres en tant que couverture et source financière pour leur travail politique en cours.
Leur programme en Grande-Bretagne comprenait l’effondrement du National Front autrefois puissant, l’envoi de militants clés du NF en Libye, la formation de la Troisième Voie internationale / International Third Position et peut-être l’assassinat de l’un des bienfaiteurs financiers de l’ITP il y a un an afin de se mettre la main sur le reste des actifs. Malgré des expositions constantes à Searchlight, les médias nationaux et un documentaire télévisé, et de nombreuses tentatives faites par les députés pour exiger et mettre fin à leur protection par le MI6, ils restent libres de poursuivre leurs activités terroristes.
Malgré la longue histoire d’activités terroristes d’Andreas Insabato, la seule personne qu’il a réussi à blesser avec sa bombe dans les bureaux de Il Manifeste était elle-même. Insabato, 42 ans, est un terroriste actif et violent depuis le milieu des années 1970, lorsque un certain nombre de jeunes hommes et de femmes de la classe moyenne se sont retirés du principal parti fasciste d’après-guerre en Italie, le MSI, à des groupes qui avaient leurs racines idéologiques en Amérique latine. Fils d’un magistrat libéral, il partage le même milieu social que beaucoup de ses contemporains sur la scène fasciste italienne des années 1970.
Insabato est devenu un fantassin dans la guerre contre la démocratie dans l’Italie d’après-guerre, sous la conduite de hauts responsables des démocrates-chrétiens, qui ont régné pendant de nombreuses années sur l’Italie, ainsi que des éléments des services secrets, des chefs de la mafia, des réactionnaires au Vatican, à la CIA et à l’OTAN, qui se sont tous réunis dans la loge secrète des francs-maçons. Insabato a été guidé vers le terrorisme d’abord contre la gauche et les syndicats, puis le grand public.
Le siège du Parti communiste à Rome était l’une de ses cibles au milieu des années 1970, quand Insabato et ses camarades ont dépassé les tirs de la construction. À cette époque, l’un de ses proches camarades était Francesco Storace, alors un voyou, aujourd’hui député de la région du Latium autour de Rome. Ses jours en tant que député de l’Alleanza Nazionale fasciste de Gianfranco Fini n’ont pas été moins violents, avec des agressions sur le sol du Parlement.
Storace et d’autres députés de l’AN ont sauté sur la défense de Fiore et ont joué un rôle déterminant dans l’obtention de l’autorisation pour le partenaire politique et commercial de Fiore, Massimo Morsello, de rentrer de Grande-Bretagne au motif qu’il était en phase terminale, bien que sa condamnation pour le terrorisme n’ait pas été dépensée. La maladie de Morsello ne l’a pas empêché d’être actif dans la rue.
Morsello est l’un des organisateurs du thuggish Hammerskins, qui est financé par les entreprises londoniennes de Fiore. Morsello dirige également la scène musicale des FN, qui comprend des groupes et deux maisons de disques, Rupa Tarpea et Londinium SPQR. Les deux sont enregistrés à Rome, mais le directeur de Londinium, Francesco Pallitino, vit à Londres.
En 1977, Insabato est jugé accusé de tenter de reconstituer le mouvement fasciste italien, qui est interdit constitutionnellement après 1943. Trois ans plus tard, il était de retour en justice pour avoir possédé une arme. À cette époque, il était fermement en contact avec Fiore et d’autres qui avaient créé la troisième position en Italie avec le NAR comme aile militante.
Dans la période qui a immédiatement suivi l’attentat de Bologne, il s’est enfui, avant d’être arrêté et détenu pendant trois ans en détention préventive. Il a été acquitté en 1985 dans l’un des nombreux procès qui ont eu lieu au cours d’un certain nombre d’années après l’attentat de Bologne. En 1990, il a effectué deux visites à Londres apparemment branché l’empire des entreprises Fiore/Morsello. Il retourne à Rome pour créer un magasin de vidéos en anglais, qui fait faillite après un an.
En 1992, Insabato a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour ses actions antijuives sur les terrasses de football. Le Lazio FC, dont le fan club d’Ultras est présidé par Storace, doit lui avoir fait se sentir chez lui.
Insabato est retourné à Londres pour six mois en 1996, travaillant pour Fiore en tant que « porte-avions ». Il était presque certainement ici quand Fiore et Morsello ont organisé un concert de jazz dans un hôtel de West End, mettant en vedette le fils de Mussolini, au cours duquel leurs voyous ont battu des manifestants antifascistes. Selon les documents bancaires saisis par la police, Insabato était payé 250 dollars par semaine.
De retour en Italie, il faisait des va-et-vient dans les Balkans. Lorsque la guerre éclate, il se cachait au sein du mouvement de paix contre la guerre.
Les preuves documentaires montrent que Fiore a payé à Insabato un aservissement de 100 dollars par mois, mais comme la plupart des travailleurs de Fiore ont été payés en espèces, ce n’est pas un indicateur fiable de ses gains réels. Interrogé après la bombe Il Manifesto, Fiore a nié toute connaissance d’Insabato. Toutefois, il ressort clairement des paiements par chèque qu’ils sont proches et la police italienne affirme maintenant qu’Insabato est un membre entièrement enregistré des FN.
L’essor actuel du terrorisme d’extrême droite a commencé lorsque Fiore est rentrée en Italie de Londres en 1999. Tard dans l’année, un universitaire qui conseille le gouvernement de centre-gauche, a été assassiné dans un style qui rappelle les meurtres de la NAR des années 1970 et 1980. À peu près à la même époque, un certain nombre d’attentats à la bombe ont été suivis d’appels censés provenir d’anarchistes ou de la gauche, mais que la police a fermement posé à la porte du FN.
L’année dernière, une bombe a explosé à Rome au musée consacré à la résistance au fascisme de Mussolini. Une deuxième bombe a été placée dans un cinéma montrant un documentaire sur Eichmann, au cours duquel l’ambassadeur israélien était l’invité d’honneur. La bombe a été découverte par la police et désarmée. Après enquête, la police a arrêté Giuliano Castellino, un homme étroitement lié aux FN. En conséquence, la police a étendu son enquête sur les Hammerskins et ses larges liens internationaux et a commencé à examiner le FN nouvellement formé.
DIGOS a bénéficié d’une bonne coopération non seulement de la part de Searchlight, mais aussi de Special Branch à Londres. À l’époque, Special Branch essayait de lancer un certain nombre de criminels fascistes qui y abritaient, qui avaient été condamnés à l’étranger pour des crimes allant des vols de banque au meurtre de policiers. Certains de ces criminels fascistes étaient liés à Fiore et aux autres exilés fascistes à long terme. Certains ont été déportés en Italie; d’autres ont quitté l’écorche parce que leurs convictions l’avaient été il y a trop longtemps.
Le 16 décembre de l’année dernière, une bombe placée sur le toit de la cathédrale de Milan n’a pas explosé. DIGOS a intensifié ses efforts, faisant annuler l’affirmation phonétique selon laquelle la bombe avait été posée par des anarchistes.
On s’est également inquiétée de l’association du FN avec Horst Mahler, un ancien terroriste de Baader-Meinhof, et Udo Voigt, du Parti démocratique national allemand, qui risque d’être interdit en raison de ses propres associations étroites avec des bombardiers. Les deux Allemands ont assisté à des réunions aux côtés de Fiore et d’autres dirigeants des FN en Italie et en Allemagne.
Deux semaines avant l’attentat à la bombe contre le Manifeste, Ricardo Baggio, le chef des FN à Padoue, a été détenu avec trois autres membres du FN après que la police a fait une descente dans une usine de bombes. Ils ont trouvé des armes et des munitions, des bombes à aiguiller et assez d’explosifs pour détruire le bloc, il s’est déjà éteint.
Insabato était déjà sur la liste de surveillance DIGOS après son apparition à la fin de 1999 sur une plate-forme avec Fiore lors d’un rassemblement anti-avortement et à nouveau lors d’un rassemblement similaire au printemps dernier.
Au cours de la visite du chef fasciste autrichien, le chef fasciste autrichien, au Vatican en décembre dernier, Insabato a été photographié portant deux drapeaux. Le même jour, il avait été enregistré à la télévision en donnant des dépliants du FN. Le FN exprimait un soutien public bruyant à Haider et attaquait le gouvernement et la communauté juive.
Tôt le matin du 22 décembre, une carte téléphonique de police a lancé un appel entre Fiore et Insabato. On pense également qu’Insabato a été capturé en vidéo près des bureaux du Manifeste Il en compagnie d’un haut responsable des FN de Rome. Les caméras de sécurité l’enregistrent arrivant sur un scooter, récupéré plus tard près du bâtiment bombardé, avec un cavalier de pilonnets. Après l’explosion, qui a laissé Insabato avec ses jambes brisées, il a été spéculé que jusqu’à trois personnes se sont enfuie.
La vie d’Insabato a probablement été sauvée par les premiers secours qui lui avaient été prodigués par ceux qu’il était venu tuer. Malgré le refus de Fiore de toute connaissance d’Insabato, en quelques heures, Stephano Fiore, le frère avocat de Roberto, avait pris gratuitement l’affaire Insabato.
Appelant à une interdiction immédiate du PN, UCIGOS, une section de DIGOS, a montré la Commission parlementaire italienne sur le terrorisme des preuves rassemblées en Italie, à Londres et ailleurs sur les opérations politiques, financières et criminelles de Fiore. Les appels à la saisie des comptes bancaires de Fiore seront embarrassés pour les commissaires caritatifs en Angleterre, qui ont récemment débloqué les comptes des œuvres de bienfaisance britanniques de Fiore, bien qu’il reconnaisse qu’il y avait un lien politique entre eux et l’ITP.
Les officiers de l’UCIGOS ont révélé que plusieurs terroristes ont bénéficié des largesses de Fiore. Peut-être le plus notoire est Franco Freda, qui a bombardé la Piazza Fontana à la fin des années 1960. Il a comparu à plusieurs reprises devant le tribunal à la suite de l’attentat à la bombe, la dernière fois en 1995. À l’époque, il avait reçu 3 000 dollars pour ses coûts au moyen d’un chèque tiré sur Meeting Point, l’une des entreprises londoniennes de Fiore et Morsello.
Meeting Point a également effectué des paiements à Fabrizio Croce et Duilio Canu, deux criminels fascistes qui dirigent les Hammerskins. Canu est maintenant l’organisateur du FN à Milan. D’autres ont investi des fonds, notamment Davide Sante Petrini, Rosario Lasdica et Francesco Bianchi. Bianchi a roué de coups un journaliste de La Stampa qui a osé essayer de poser une question à Fiore après l’attentat de Manifeste.
La police italienne a averti que Fiore et ses copains pourraient tenter de déstabiliser l’enquête sur eux en donnant aux journalistes de fausses pistes à suivre.
Une histoire qui circule est qu’ils ont été payés par le MI6. Alors que Searchlight a toujours soutenu qu’ils étaient protégés à titre de récompense pour les services rendus, aucun argent n’a été remis parce que Fiore en avait assez de sources illicites et de son empire commercial en pleine croissance. Une autre histoire qui fait le tour est que Fiore a volé les fonds de la troisième position en Italie, lorsqu’il a fui à l’époque de l’attentat de Bologne.
UCIGOS a répliqué à ces rumeurs en prétendant qu’il avait prouvé que Fiore avait reçu de l’aide de l’empire des boissons Molinari, des producteurs de Sambuca, et de sources proches de la mafia connue.
UCIGOS estime également que des préparatifs étaient en cours pour une armée privée de fascistes de descendre dans la rue pour attaquer les prostituées, les avorteurs et les réfugiés. Il décrit le FN comme existant à deux niveaux : l’un qu’il décrit cyniquement comme « l’aile parlementaire non armée »; l’autre un groupe terroriste à part entière.
Fiore est maintenant susceptible de retourner à Londres. Il pense probablement que toute procédure d’extradition serait longue et compliquée. Mais le fait qu’il ait signé des chèques en faveur d’une série de terroristes, tirés de comptes bancaires détenus en Grande-Bretagne, justifierait qu’il lui envoie des valises emballées, de l’avis de certains avocats.
Dans l’intervalle, il faut espérer que les autorités italiennes pourront maintenir Insabato en vie, car dans le passé, les peuples obscurs derrière le terrorisme italien ont été connus pour fermer la bouche de témoins vitaux.
Les fans de football et les clubs d’extrême droite, Mario Corsi e Roberto Fiore
traduction de l’article Ultrà e polizia: note a margine di un derby mancato La curva della Roma, i fascisti, il business Calcio. Affari, sport e politica publié par Umanita Nova le 23.02.2009 13:09
Les liens et les contacts entre les groupes ultras et les éléments romains du fascisme sont toujours dans la courbe au nord du club de football du Latium, historiquement juste. Depuis le début des années 90, mais aussi “la courbe légendaire et populaire” du Sud de l’AS Roma est certainement transmise à droite. Après l’expulsion de Roma Curva Sud Commando Ultrà (né en 1977), le chef de groupe qui a été en mesure d’unifier tous les ultras romani (le vendredi de la gauche, puis l’indifférence des garçons), qui a eu lieu au milieu des années 90, est considéré comme le bassin versant, pas seulement la coloration politique de la courbe, mais aussi la façon de comprendre le soutien, et les entreprises qui sont avec les fanclubs. L’autre épisode est un tournant qui s’est produit lors des affrontements Brescia – Rome en 1994, lorsque l’on a poignardé une quesacor adjointe, dont les protagonistes étaient tous des fans de Rome ( factions opposées) et de Lazio (Irriducibili), avec la présence directe Maurizio Boccacci, chef du Mouvement politique. Ces affrontements clarifient définitivement qu’il y a des éléments qui prennent le jeu du dimanche un prétexte pour créer une agrégation vers la politique, à l’extrême droite et en collision avec les forces de désordonnée. Au cours de ces années, les principaux représentants de garçons, les cousins, les cousins, seront candidats sur les listes avant Msi, puis AN aux élections.
Il convient de rappeler que l’un des cousins, Guido, était suspecté par le meurtre de Jaio et Fausto et Léoncavallo à Milan dès mars 1978, avec Valerio Fioravanti et Mario Corsi, a déclaré Marione, soupçonnant également l’assassinat d’Ivo zini, le siège du PCI dell’Alberone. Marione et un autre chef de section de Rome, mène maintenant une diffusion réussie dans une station de radio locale de Rome, où même le refus de son passé. Pour les curieux, consultez le site et Fausto Jaio, www.ecn.org / Leoncavallo / Faja / Salvini.
Comme vous l’avez dit, les changements de la courbe se produisent principalement au début des années 90, se consolident au fil des ans, le rival militant de gauche dans la courbe jusqu’aux années 80, ils se détournent du stade, peut-être dégoûté par un certain ballon de football, laissant la liberté d’agir dans la droite militante. En 1996, Roberto Fiore (roman, un ancien troisième poste) basé à London Forza Nuova, a des contacts avec le Lazio ultras de Maurizio “Chain” aux leaders d’Irriducibili, et lui confie la gestion de sa société de tourisme appelée Easy London. Même Fabrizio “Diabolik” d’Irriducibili est un sympathisant de Forza Nuova, l’Irriducibili est le premier en Italie à présenter les fans à l’anglais, avec des tambours, de grands drapeaux, des bannières, de grands chœurs, et aussi gérer les fans comme une vraie affaire de sa propre affaire, des tickets de gestion, même des points de vente,qui facturent un million d’euros par an. Et dans ce contexte change la courbe de l’As Roma, également influencée par cette nouvelle façon de gagner des fans et de l’argent. Dans la ville, Forza Nuova, quelques années après la fermeture du Mouvement politique et de Meridiano zéro, a incorporé toutes les impulsions néofascistes, en fin de compte être le seul véritable mouvement numériquement droit Alleanza Nazionale, un militant soustrayant toutes les autres formations, et se déplace en fait selon la base autonome, de sorte que leurs actions ne se chevauchent jamais.
La base autonome est une partie croissante des restes des Boccaques dissous du Mouvement politique, mais aussi dans le bouillon de la scène néo-fasciste (Tradition – Distinction for Rome, et en particulier Irriducibili Band Noantri pour Lazio).
Great Britain and London in particular has been a safe place for fascists coming from all over the world for almost 40 years. Fascists have always found a warm welcome here after commiting the most infamous actions.
STOP FASCISM STOP EASY LONDON
Translation from ‘Boicotta Easy London, colpisi Forza Nuova’, Milan anti-facists, 2000
Great Britain and London in particular has been a safe place for fascists coming from all over the world for almost 40 years. Fascists have always found a warm welcome here after commiting the most infamous actions.
James Earl Ray, for example, Martin Luther King´s murderer, remained in hiding in England for a long time; and George Parisey, a French-Algerian fascist, later arrested together with a member of the British rightist group Oswald Mosleys ‘Union Movement’, found refuge among various English extreme-right groups on his arrival in this country.
The link between the international Right and Great-Britain is therefore quite strong, but the one between the latter and Italy is even stronger. In fact, most of the members of the world-wide fascist organization International Third Position are Italian. Two of them have created a big financial company in England, in order to support more or less openly many European neo-fascist groups, focusing their effort on Italy, where their political point of reference is the neo-fascist party Forza Nuova. These managers in black skirt are Roberto Fiore and Massimo Morsello, two filthy fascists who had fled to London in 1980, soon after the massacre at Bologne Station (2nd August 1980). During their hiding in Britain, precisely in 1986, the two fascists formed the business company Meeting Point, also with the help of Nick Griffin and other members of the British National Party. The company owns a real estate consisting of about 1300 flats which are rented almost exclusively by young people who came to England for the most various reasons. Meeting Point is also connected with a certain number of work agencies and take advantage from their profits. The young people from all over Europe who end up in Britain living in these flats and working for these agencies are ‘Easy London’s customers.
‘Easy London’ is a travel agency which offers an interesting package (journey, job, accommodation) at fair prices to any one willing to live and work in London. The customers, however, don’t know that the job they will be given is the worst that can be found and will also be aimed at financing Fiore and his friends. They don’t even know that the nice rooms illustrated in the ‘Easy London’ brochures are actually tiny and overcrowded places, with beds in the corridors and bathrooms shared by up to 15 people, and where tens of nazi youngsters patrol constantly.
These ones are not Italian only; ‘The Mail’ of 20/09/99 published the news that Fiore was about to call a few young nazis from Poland so as to manage more efficiently the arrival of the many European young people who contact ‘Easy London’ every year.
Besides the money coming from the flats and the work agencies, ‘Meeting Point’; can also rely on a chain of restaurants, a record company, a few Italian food shops and schools of language. This recruitment of nazis and the creation of such a financial empire might seem science-fiction but it is no longer incredible if we consider who are the main supporters of ‘Meeting Point’.
They are St George’s Educational Trust and The Trust of St. Michael the Arcangel, two ultra-catholic organizations which have been supporting the Italian fascists since they arrived in England. The two organizations also own a chain of charity shops which serve as a front for financing the fascist party ‘International Third Position’, no matter if their official activity is to spread the Roman Catholic religion in a Protestant country. In spite of the fact that the Valtican doesn’t support publicly these charities, many English catholics are unaware of the truth. Keeping on visiting their shops, where among odd objects, second-hand clothes and records, they may also pick fascist books and pamphlets. Moreover, if you visit the web-sites of the two catholic associations mentioned above, you will see posters of Mussolini and Hitler on sale along with nazi, anti-Semitic and racist books.
Like any serious company, ‘Meeting Point’ need to re-invest their profits. Hence Fiore´s plan to invest in the setting up of a whole village, ‘Los Pedriches’, 80km far from Valencia, Spain. Fiore bought the first buildings inside the village in 1996 and since then various European fascist groups have been building houses as well as a church and a family house, following the best fascist tradition. In answer to the many protests concerning the growing presence of nazis in the area, Fiore replies that his village is a tourist resourt, which also relies on the Spanish Tourism Ministry´s support. The reason for this enterprise has obviously nothing to do with tourism; the village is intended as a refuge for fascists and a place where congresses and gatherings can be easily organized. Not by chance, again in the web-sites of St George´s Educational Trust and St Michael´s The Arcangel Trust, the fascist village is described as a place where young people can experience a ‘new order’; and are taught to stop `thinking, taking and acting as niggers´!
EASY LONDON FINANCES ‘FORZA NUOVA’ IN ITALY AND ‘INTERNATIONAL THIRD POSITION’ IN THE WORLD.
IT IS TIME TO STOP OR AT LEAST DISTURB ITS ACTIVITY.
STOP FASCISM STOP EASY LONDON
Who is Roberto Fiore?
Roberto Fiore (born April 15, 1959 in Rome) has been a leading neo-fascist in the post-war era, both in Italy and across Europe. He has long been a disciple of Julius Evola and helped to develop the Third Position stance on the far right.
As a leader of Terza Posizione, Fiore (along with other various neo-fascist activists, notably Gabriele Adinolfi and Massimo Morsello) became a wanted man in Italy after the 1980 bombing of Bologna train station which left 85 people dead and over 200 wounded. This status was increased in 1985 when a Rome court declared that TP was simply a cover movement for the Nuclei Armati Rivoluzionari, the terror group blamed on the attack and linked with the Propaganda Due-organisation. He was condemned for association to an armed subversive gang (associazione sovversiva e banda armata).
As a result Fiore spent much of the 1980s in hiding in the United Kingdom, where it was alleged by the magazine Searchlight that he avoided extradition by working for the Secret Intelligence Service.[1] This has also been alleged by the Sunday Express, in 2000, citing a source within MI5. Fiore disclaimed he had connections to British intelligence.[2] Valerio Fioravanti, leader of the Nuclei Armati Rivoluzionari later accused Fiore of having expatriated with the money of the movement.
In England Fiore became a close friend of Nick Griffin and following Griffin’s departure from the British National Front he helped to organise the International Third Position, becoming a founder member.
In 1986, thanks to their friendship with Nick Griffin and other far right activists, Roberto Fiore and Massimo Morsello managed to found “Meeting Point”, which was later renamed “Easy London”. Easy London is a society that helps young students and workers live and work in London by providing jobs, beds, and contracts. This rapidly made Morsello and Fiore wealthy (the profits being around 15 million euros), but the society was more of a fundraising tool to help various far-right organizations in Italy. “Easy London” is still active. Fiore’s association with London has remained as, in August 2007, he became sole director of CL English Language, a college for overseas students in the west of the city.[3]
Fiore has since returned to Italy and is active in politics as the leader of the extreme-right organization Forza Nuova (a group he founded with Morsello), one of the constituent parts of Alternativa Sociale, allied in the House of Freedoms for the 2006 political elections in Italy.
In 2008 he joined as a speaker on the right wing festival Nordiska Festivalen (Nordic Festival) in Sweden to speak about European identity. He also took up the seat in the European Parliament vacated by Alessandra Mussolini.
A bomb that destroyed the offices of an Italian left-wing daily paper last December was planted by a member of Roberto Fiore’s fascist third positionist group, Forza Nuova. The Italian police anti-terrorist section, DIGOS, is now calling for the FN to be banned and its bank accounts in Rome and London to be seized.
Since the bomb that shattered Bologna railway station in August 1980, taking the lives of 85 people including two young Britons and injuring over 200 more, Searchlight has dedicated itself to tracking down the organisations and individuals who have tried to destabilise Italy in the postwar years. With the protection of MI6, Fiore and a core group of activists of his Armed Revolutionary Nuclei (NAR) arrived in London in the early 1980s and were allowed to build up a multimillion pound business empire as a cover and financial source for their ongoing political work.
Their agenda in Britain included the collapse of the once powerful National Front, the dispatch of key NF activists to Libya, the formation of the International Third Position and possibly the murder of one of the ITP’s financial benefactors a year ago in order to get their hand on the rest of the assets. Despite constant exposures in Searchlight, the national media and a television documentary, and numerous attempts by MPs to demand and end to their protection by MI6, they remain free to carry on their terrorist activities.
Despite Andreas Insabato’s long history of terrorist activities, the only person he managed to injure with his bomb at the offices of Il Manifesto was himself. Insabato, 42, has been an active and violent terrorist since the mid 1970s, when a number of young middle-class men and women were moving from the major postwar fascist party in Italy, the MSI, into groups which had their ideological roots in Latin America. The son of a liberal magistrate, he shared the same social background as many of his contemporaries on the 1970s Italian fascist scene.
Insabato became a footsoldier in the war against democracy in postwar Italy, being conducted by senior members of the Christian Democrats, which for many years ruled Italy, along with elements of the Secret Service, Mafia bosses, reactionaries in the Vatican, the CIA and Nato, all of which came together in the secret P2 lodge of Freemasons. Insabato was guided towards terrorism first against the left and trade unions and later the public at large.
The Communist Party headquarters in Rome was one of his targets in the mid-1970s, when Insabato and his comrades drove past the building firing shots. At that time one of his closest comrades was Francesco Storace, then a thug, now the Member of Parliament for the Lazio Region around Rome. His days as an MP for Gianfranco Fini’s fascist Alleanza Nazionale have been no less violent, with assaults on the floor of Parliament.
Storace and other AN MPs have leapt to Fiore’s defence and were instrumental in obtaining permission for Fiore’s political and business partner, Massimo Morsello, to return home from Britain on the grounds that he was terminally ill, although his conviction for terrorism was not spent. Morsello’s illness has not prevented him being active on the streets.
Morsello is one of the organisers of the thuggish Hammerskins, which is financed by Fiore’s London businesses. Morsello also runs the FN music scene, which comprises bands and two record companies, Rupa Tarpea and Londinium SPQR. Both are registered in Rome but Londinium’s manager, Francesco Pallitino, lives in London.
By 1977 Insabato was facing trial charged with an attempt to reconstitute the Italian Fascist movement, which was constitutionally banned after 1943. Three years later he was back in court on charges of possessing a weapon. By this time he was firmly in contact with Fiore and others who had created the Third Position in Italy with the NAR as its activist wing.
In the period immediately after the Bologna bombing he fled, only to be caught and held for three years in preventive detention. He was acquitted in 1985 in one of several trials that took place over a number of years following the Bologna bombing. In 1990 he paid two visits to London apparently plugged into the Fiore/Morsello business empire. He returned to Rome to set up an English language video store, which went bankrupt after a year.
In 1992 Insabato received an 18-month suspended prison sentence for his anti-Jewish actions on football terraces. Lazio FC, whose Ultras fan club is presided over by Storace, must have made him feel at home.
Insabato returned to London for six months in 1996, working for Fiore as a “doorman”. He was almost certainly here when Fiore and Morsello staged a jazz concert at a West End hotel, starring Mussolini’s son, at which their thugs beat up anti-fascist protesters. According to bank documents seized by the police Insabato was paid £250 a week.
Returning to Italy he was running back and forth to the Balkans. When war broke out he concealed himself inside the peace movement opposing the war.
Documentary evidence shows that Fiore paid Insabato a retainer of £100 a month, but as most of Fiore’s workers were paid cash in hand this is not a reliable indicator of his true earnings. Interviewed after the Il Manifesto bomb, Fiore denied all knowledge of Insabato. However it is clear from the cheque payments that they are close and the Italian police now say that Insabato is a fully registered member of the FN.
The present rise of far-right terrorism started when Fiore returned to Italy from London in 1999. Late that year an academic, who was advising the centre-left government, was assassinated in a style reminiscent of the NAR killings of the 1970s and 1980s. Around the same time, a number of bombings were followed by calls purporting to come from anarchists or the left, but which the police laid firmly at the door of the FN.
Last year a bomb went off in Rome at the Museum dedicated to the Resistance to Mussolini fascism. A second bomb was placed at a cinema showing a documentary on Eichmann, at which the Israeli ambassador was the guest of honour. The bomb was discovered by the police and disarmed. After investigation the police arrested Giuliano Castellino, a man closely linked to the FN. As a result the police extended their existing investigation into the Hammerskins and its wide international links and started looking at the newly formed FN.
DIGOS received good cooperation not only from Searchlight but from Special Branch in London. At that time Special Branch was trying to boot out a number of fascist criminals sheltering here, who had been convicted abroad of crimes ranging from bank robberies to the killing of police officers. Some of these fascist criminals were linked with Fiore and the other long-term fascist exiles. Some were deported to Italy; others walked away scot free because their convictions were too long ago.
On 16 December last year a bomb placed on the roof of Milan Cathedral failed to explode. DIGOS stepped up its efforts, discounting the phoned claim that the bomb had been planted by anarchists.
Concern was also being raised over the FN’s association with Horst Mahler, a former Baader-Meinhof terrorist, and Udo Voigt, of the German National Democratic Party, which faces a possible ban because of its own close associations with bombers. Both Germans have attended meetings alongside Fiore and other FN leaders in Italy and Germany.
Two weeks before the Il Manifesto bombing, Ricardo Baggio, the FN chief in Padova, was held with three other FN members after police raided a bomb factory. They found guns and ammunition, pipe bombs and enough explosive to destroy the block had it gone off.
Insabato was already on the DIGOS watch list after he appeared late in 1999 on a platform with Fiore at an anti-abortion rally and again at a similar rally last spring.
During the visit of Jörg Haider, the Austrian fascist leader, to the Vatican last December, Insabato was photographed carrying two flags. On the same day he had been recorded on television giving out FN leaflets. The FN was expressing noisy public support for Haider and attacking the government and the Jewish community.
In the early morning of 22 December, a police telephone tap picked up a call between Fiore and Insabato. It is also believed that Insabato was captured on video near the Il Manifesto offices in the company of a leading Rome FN official. Security cameras record him arriving on a scooter, later recovered near the bombed building, with a pillion rider. After the explosion, which left Insabato with his legs shattered, there was speculation that as many as three people were seen running away.
Insabato’s life was probably saved by the first aid given to him by those he had come to kill. Despite Fiore’s denial of all knowledge of Insabato, within hours, Stephano Fiore, Roberto’s lawyer brother, had taken Insabato’s case free of charge.
Calling for an immediate ban on the FN, UCIGOS, a section of DIGOS, showed the Italian Parliamentary Commission on Terrorism evidence gathered in Italy, London and elsewhere on Fiore’s political, financial and criminal operations. Calls for the seizure of Fiore’s bank accounts will come as an embarrassment to the Charity Commissioners in England, who recently unfroze the accounts of Fiore’s British charities, despite recognising that there was a political link between them and the ITP.
UCIGOS officers revealed that several terrorists have benefited from Fiore’s largesse. Possibly the most notorious is Franco Freda, who bombed the Piazza Fontana in the late 1960s. He has appeared in court several times in connection with the bombing, the latest occasion being in 1995. At that time he received £3,000 towards his costs by means of a cheque drawn on Meeting Point, one of Fiore’s and Morsello’s London businesses.
Meeting Point also made payments to Fabrizio Croce and Duilio Canu, two fascist criminals running the Hammerskins. Canu is now the FN’s Milan organiser. Others put in funds included Davide Sante Petrini, Rosario Lasdica and Francesco Bianchi. Bianchi severely beat up a reporter from La Stampa who dared to try and ask Fiore a question after the Il Manifesto bombing.
The Italian police have warned that Fiore and his chums may try to destabilise the investigation into them by giving journalists false trails to follow.
One story circulating is that they were paid by MI6. While Searchlight has always maintained that they were protected as a reward for services rendered, no money was handed over because Fiore had enough from illicit sources and from his growing business empire. Another story doing the rounds is that Fiore stole the funds of the Third Position in Italy, when he fled around the time of the Bologna bombing.
UCIGOS has countered these rumours by alleging it has evidence that Fiore has received help from the Molinari drinks empire, producers of Sambuca, and from sources close to known Mafia figures or operations.
UCIGOS also believes preparations were under way for a private army of fascists to go onto the streets to attack prostitutes, abortionists and refugees. It describes the FN as existing on two level: one which it cynically describes as the “unarmed parliamentary wing”; the other a full-blown terrorist outfit.
Fiore is now likely to return to London. He probably thinks that any extradition proceedings would be long and drawn out. But the fact that he has signed cheques in favour of a series of terrorists, drawn on bank accounts held in Britain, would provide grounds to send him packing, in the view of some lawyers.
In the meantime one must hope the Italian authorities can keep Insabato alive, as in the past the shadowy people behind Italian terrorism have been known to shut the mouths of vital witnesses.
9 juin 1996 : Le cercueil d’Yvonne FOIN, décédée en 1976, a été ouvert par des profanateurs au cimetière central de Toulon.
Une information a été ouverte par le parquet de Toulon pour “profanation à caractère raciste”, en vertu de la loi antiraciste après la profanation du cimetière juif de Carpentras (Vaucluse) en 1990.
L’enquête révèle l’implication des jeunes musiciens radicalisés du groupe black metal Funeral qui a matérialisé la convergence entre
– black metal criminel effectivement morbide dans le sillage de Mayhem, Burzum, Emperor, Absurd en Allemagne, Dissection en Suède, ou en France de grégory Piat de Antaeus le 13 juillet 1994.
– avec l’activisme NR Hammerkins à travers le fanzinat.
Funeral emprisonné donne naissance à Seigneur Voland, puis à Kristallnacht.
La NSBM est conceptualisée et mise en pratique, les célébrités NS x völkisch underground comme Varg Vikernes, Hendrick Moebus, Rob Darken de Graveland / Temple of Fullmoon accèdent au statut de figures NSBM de par leur influence radicale sur la mouvance activiste musicale et métapolitique naissante visible dés 1997.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, c’est bien connu.
Quatre jeunes, deux garçons et deux filles, dont une mineure, ont été présentés hier en fin d’après-midi au juge d’instruction du palais de justice de Toulon, Thierry Rolland.
Ils ont été identifiés et arrêtés lundi par la sûreté urbaine, trois jours après la profanation de la tombe d’une femme catholique, Yvonne Foin, décédée en juin 1976.
Sa sépulture avait été retrouvée fracassée au cimetière central de la ville, un crucifix fiché, à l’envers, à l’emplacement du coeur.
Une plaque dédiée à la Vierge avait aussi été placée sur le visage, tandis qu’un autre crucifix avait été abandonné tête en bas, à côté de la tombe profanée.
«Les quatre jeunes ont passé des aveux circonstanciés», a indiqué hier le procureur, André Viangalli.
Il a annoncé qu’il ouvrait une information judiciaire pour «atteinte au respect dû aux morts, profanation et violation de sépulture».
Le procureur retient en outre deux circonstances aggravantes: «atteinte à l’intégrité physique» et, à cause d’«indices nombreux et convergents», «la volonté délibérée de s’attaquer aux symboles de la religion catholique».
Le témoignage d’une fleuriste, à l’entrée du cimetière, a été déterminant pour l’enquête policière.
Samedi dernier, la commerçante avait remarqué les allées et venues de quatre jeunes, tout habillés de noir, dont certains avaient les cheveux teints en bleu.
Le chef de la police nationale, Jean-Pierre Guenassia, a mobilisé 50 fonctionnaires qui ont retrouvé les jeunes quarante-huit heures plus tard.
Ils habitent à Toulon chez leurs parents.
Selon le juge d’instruction, ce sont des «jeunes gens de bonne famille, dont les parents tombent des nues».
Le chef de la police les a décrits comme «des enfants sans problèmes, inconnus des services de police» et a ajouté qu’ils étaient animés par une «pensée anti-Christ».
Un tract a été retrouvé au domicile de l’un des jeunes:
«On recherche pour crime contre l’humanité Jésus dit le Christ», est-il rédigé au-dessus d’un dessin représentant le visage de Jésus-Christ, le nez percé d’un grand anneau.
«Il est accusé d’être l’initiateur de persécutions et de meurtres de milliers de personnes, poursuit le texte, il est le fondateur du christianisme, une religion de fanatiques qui promet la vie éternelle mais qui a comme finalité l’esclavage.»
La suite du tract incrimine les «partisans de Jésus», qui ont «pris le contrôle de dizaines de nations et de millions d’esprits», des individus «armés et dangereux».
Aux policiers , ils auraient affirmé qu’ils n’étaient pas de ce monde, qu’ils étaient des «succubes» et des «incubes» (1).
La plus jeune du groupe serait élève au lycée Bonaparte de Toulon, une autre serait étudiante à l’université de La Garde, un troisième au chômage, et tous se revendique-raient du mouvement «gothique», dont les membres sont inspirés par des rites païens et sataniques.
A Toulon, ce mouvement ne réunirait que ces quatre adeptes qui risquent aujourd’hui jusqu’à cinq ans de prison.
En fin de matinée au cimetière de la ville, le maire Front national de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, a déposé une gerbe en son nom sur la tombe d’Yvonne Foin.
La veille, il avait engagé les «élus, les corps constitués, les Toulonnais et les Toulonnaises» à se réunir au cimetière «pour prier».
Une petite centaine de personnes, dont tous les adjoints FN, et la famille d’Yvonne Foin, ont répondu à l’invitation.
L’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Madec, absent, a fait lire un message où il questionnait: «Dans quel monde vivons-nous?» Avant d’engager «les hommes et les femmes de bonne volonté à s’interroger sur la transmission des valeurs».
(1) Démons féminins et masculins de la religion chrétienne, qui s’unissent à des hommes ou à des femmes durant leur sommeil.
17 juillet 1996
Établissement d'un lien entre le FN et la profanation de la tombe à Toulon par 4 jeunes gens qui se réclament du satanisme. -
https://youtu.be/WKhjoXllDio
C’est dans un trou recouvert de pierres que les débroussailleurs qui nettoient, le 17 septembre dernier, le terrain militaire situé sur la presqu’île de Saint-Mandrier (Var) trouvent un étrange sac. Ils en extirpent des photos de jeunes, l’air macabre et menaçant, vêtus de redingotes sombres et maquillés de gros traits noirs, des manuscrits d’une organisation mystérieuse, l’Ordre sacré de l’Emeraude, enfin des tracts et des bulletins néonazis. Le sac se révèle propriété de Christophe Magnoni, l’un des «petits Satan» de Toulon.
Cette découverte complète les révélations de L’Express (n° 2350) sur les influences politiques des profanateurs de la tombe d’Yvonne Foin, morte il y a vingt ans. Dans la nuit du 8 au 9 juin dernier, quatre adolescents exhument son cadavre et lui plantent une croix en plein cœur. Parmi eux, deux garçons, Antony Mignoni et Christophe Magnoni, 20 ans, adeptes du black metal, le plus dur de la musique hard rock. C’est sans doute David Magnoni, paniqué par l’arrestation de son frère Christophe et des autres profanateurs, qui a caché le sac. La plupart des documents sont des publications proches des Charlemagne Hammer Skinheads (CHS), branche française des Hammer skins américains, dont l’emblème est le marteau de Thor. Très hostile au Front national, cette mouvance est animée par Hervé Guttuso, jeune Marseillais formé aux Etats-Unis au contact des animateurs de la revue Resistance, du label Resistance records. Son originalité: légitimer la lutte armée contre le pouvoir en place. Dans les documents trouvés à Saint-Mandrier figure la publication Quatorze mots – ceux de la devise néonazie «Nous devons préserver l’existence de notre race et un futur pour les enfants blancs». A la rubrique «bricolage», on apprend à fabriquer bombes, cocktails Molotov, ampoules et balles de tennis explosives: «Viendra un temps où la propagande raciale devra laisser place à l’action pure et dure», est-il écrit noir sur blanc.
Parmi les autres trouvailles des débroussailleurs varois, on compte un exemplaire de Rune, bulletin interne de liaison des groupes aixois, marseillais et toulonnais de Nouvelle Résistance, groupuscule extrémiste dont l’un des fondateurs est aujourd’hui directeur de la communication du maire FN d’Orange. Et aussi un tract et un numéro de la revue Militant, du Parti nationaliste français (PNF), fondé en 1983 par d’anciens Waffen SS, dont Pierre Bousquet, premier trésorier du FN. L’un des anciens dirigeants du PNF, Pierre Pauty, avait claqué provisoirement la porte du FN en 1980, accusant Jean-Marie Le Pen d’être «devenu un jouet entre les mains des sionistes». En juin 1995, il a obtenu 26,2% des voix aux élections municipales à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Magnoni et sa bande sont-ils seulement des illuminés, ou bien la ramification provençale d’une organisation néonazie déjà structurée ?
L’aencre s’installe à Toulon Le 13 septembre dernier, une nouvelle librairie a discrètement vu le jour à Toulon. Derrière le nom commercial Alaïs, au n° 6 de la rue Fernand-Pelloutier, se cache en fait une filiale de la librairie néonazie parisienne L’AEncre, où l’on peut se procurer, notamment, des reproductions d’aquarelles d’Adolf Hitler et des cassettes du groupe de black metal Funeral.
David Oberdorf assassine de trente-trois coups de couteau un prêtre catholique, père Jean UHL le 19 décembre 1996, à Kingersheim (Haut-Rhin).
David Oberdorf voulait “s’élever au rang d’Anthony Mignoni”, qui l’avait initié au satanisme.
Le 19 décembre 1996, le père Jean Uhl, 68 ans, curé de la paroisse Saint-Adelphe de Kingersheim, est assassiné dans son presbytère. Son meurtrier, David Oberdorf, fervent de rites sataniques, a tué le prêtre de 33 coups de couteau36.
Carpentras, Toulon, rien de commun à priori si se n’est la profanation de tombes dans un cimetière. D’un côté une bande de skin de l’autre des garçons et des filles adeptes d’un culte à Satan. Et pourtant entre les deux affaires, il existe plus de points communs qu’on ne pourrait croire.
À la fin des années 1970 l’extrême droite a compris la nécessité d’investir le champ culturel et notamment le terrain musical. Celui-ci et notamment le Rock sont perçus comme un vecteur capable de porter plus facilement le message politique de ces groupes notamment en direction de la jeunesse.
Pendant longtemps une telle stratégie va rester cantonnée dans un ghetto, principalement celui de la scène skinhead. Mais depuis quelques années s’est amorcée une nouvelle évolution : outre les groupes issus de la scène skinhead, on trouve dorénavant des formations qui représentent des genres musicaux nouveaux : le Black Metal, la musique industrielle et le Hard Rock…
Il faut aussi ajouter que ce renouveau musical s’est accompagné de la création de véritables réseaux visant exclusivement à reprendre les idées nationalistes par l’organisation de concerts, la publication de bulletin d’infos mêlant rubriques musicales et politiques, la production de disques, la diffusion de tee-shirts, K7 vidéo…
De nouvelles alliances se forment en vue de diffuser plus largement leur programme. C’est ainsi qu’aujourd’hui se côtoient et collaborent ensemble des skinheads nationaux-socialistes, des adeptes du satanisme et des anciennes traditions païennes.
Le Rock et ses dérivés a toujours dégagé une odeur de souffre… Pour les plus vieux, citons pour mémoire «Sympathie for the Devil» des Rolling Stones ainsi que les rumeurs malveillantes sur Led Zeppelin et Deep Purple. Avec l’apparition de Black Sabbat commence à se développer un style aux références plus marquées. Mais c’est en 1979 que va apparaître le groupe qui va donner son nom à ce nouveau style de rock, il s’agit de Venom avec son deuxième album intitulé Black Metal. Celui-ci va influencer toute une nouvelle scène qui pointe dans le Nord de l’Europe et surtout en Scandinavie. Le style mêle à la fois maquillage provoquant, pseudonymes ronflants, références à Lovercraft, Aleister Crowley, pratiques satanistes… Le style va connaître son apogée en 1991 avec le suicide de la formation phare de l’époque : Mayhem. Ce suicide va faire basculer la scène Black Metal norvégienne dans le fait divers. C’est ainsi que va se développer une organisation pseudo-terroriste intitulée Black Metal Mafia, apparemment sous l’impulsion des membres du groupe norvégien Darkthrone, qui s’était fait remarquer par ses communiqués antisémites : «Toute personne se permettant de critiquer notre disque sera considéré comme ayant une attitude de Juif». Ce délire va culminer en 1992 et 1993 avec l’arrestation de la quasi intégralité des membres d’Emperor, un autre groupe norvégien, pour des incendies criminels d’églises, vol et meurtre, homicide volontaire sur un homosexuel.
Est aussi arrêté Christian «Vag» Vikernes, 20 ans, alias Count Grishmqckh, leader du groupe Burzum pour meurtre et incendie d’église. Condamné à 21 ans de prison, celui-ci est devenu une sorte de héros pour la scène Black Metal du monde entier. Ses déclarations sont souvent reproduites dans les fanzines des adeptes de ce genre musical. Elles dévoilent la vision politique du personnage et d’une certaine partie des musiciens et des fans de Black Métal : «Je suis nationaliste. Mon but est de glorifier le royaume de Norvège. Nous avons la peau blanche, les yeux bleus, les cheveux blonds, nous sommes des demi-dieux. Les autres n’ont pas de place ici». «Je soutiens toutes les dictatures : Staline, Hitler, Ceaucescu…». «Je hais la paix et j’aime “enculer” les gens stupides qui marchent autour et s’aiment entre eux. Nous faisons la guerre». «Il n’y a pas de meilleure chose dans l’esprit que la violence. Juste marcher dans la rue et frapper un garçon c’est stimulant».
En prison il s’est attaqué à la lecture de Mein Kampf et possède même un fan club en France.
En France
En effet la scène Black Metal s’est développée au début des années 1990 en France, avec l’éclosion de plusieurs groupes et de divers fanzines liés à ce mouvement. En mars 1995 paraît le premier numéro d’un nouveau zine intitulé Deo Occidi (Dieu est mort). Il est l’oeuvre d’un certain Rudy Potyralla. Pour celui-ci, Deo Occidi n’est pas un nouveau fanzine de Black Metal, comme il s’en créait chaque année. Il se veut avant tout anti-chrétien et veut surtout former politiquement le public du Black Metal. Dès le deuxième numéro, paru en juillet 1995, Potyralla précise un peu ses idées : «Jésus est en train de mourir, la guerre raciale est en train de commencer. Encourager le combat racial/nationaliste contre le Gouvernement d’Occupation Sioniste (ZOG), le communisme, les musulmans et les ordures de drogués et les homosexuels».
Le numéro 3 paru à l’automne 1995 annonce clairement la couleur : «Deo Occidi n°2 a eu un grand succès et vous a informé qu’il existait une nouvelle génération de nationaux socialistes dans toute l’Europe et en France. Aussi nous avons décidé de créer une organisation de groupes de Black Metal qui approuvent notre idéologie». Le zine mêle interviews de groupes français et étrangers et articles sur le satanisme, la torture, Lovecraft… Au fil des numéros vont apparaître des articles sur la Waffen SS, l’antisémitisme marquant notamment l’orientation de la revue. Une vision politique qui semble partagé par nombre de groupes français comme le prouvent ces extraits d’interviews.
Ainsi Osculum, un groupe de Montreuil, qui à la question «Êtes-vous intéressés par le nationalisme ?» répond : «Intéressés ? Nous sommes nationalistes français et fier de l’être. La guerre en France est proche.
– Que pensez-vous des Juifs, des musulmans ?
– Nous les aimons…quand ils sont morts. Nous avons un totale répugnance pour les musulmans, ce n’est pas une race c’est de la merde».
Articulo Mortis de l’Isle sur Sorgues dans le Vaucluse :
«- Quel serait le monde parfois pour vous ?
– Le monde parfait serait, un monde sans chrétien et autres inférieurs comme les arabes et les nègres
– Êtes-vous intéressés par le nationalisme
– Nous sommes très nationalistes et racistes, nous aimons les arabes surtout quand ils ne savent pas nager».
Dark Sanctuary de Paris :
«- Que pensez-vous des essais nucléaires sur Mururoa les approuvez-vous ?
– Je suis contre les essais nucléaires à Mururoa. C’est un endroit superbe et cela coûte beaucoup d’argent. Ne testons plus la bombe sur des poissons. testons là sur Alger ou sur Israël».
Lord, un groupe du Nord de la France :
«- J’ai vu que certains groupes français de BM (Black Metal) sont racistes. Comment expliquez-vous cela et quel est votre point de vue ?
– Si certains groupes ne sont pas racistes, c’est qu’ils ne connaissent pas vraiment les arabes et les Nègres. Il est temps maintenant de détruire ces races. Gloire au pouvoir blanc. Guerre contre les musulmans».
Prophecy de Blois :
«- Parlons un peu de la France : je pense que nous somme sur la bonne voie : 15% pour le FN aux présidentielles, un président de droite, les essais nucléaires, qu’en pensez-vous ?
– nous sommes sur la bonne voie avec le FN. Les gens ont finalement réagi face à la menace de l’immigration, le règne de l’insécurité; etc. imposé par ces primitifs qui souillent notre sol. Il est temps de se battre contre ça. Sur la mafia juive, ils contrôlent beaucoup de choses (média, économie, politique…), mais en ce moment en France personne ne bouge ou ne réagit contre cela, par peur d’être néo-nazis ! Battons-nous contre cette vermine, donnons leur un vrai holocauste cette fois… Nous devons sauver la race blanche contre les hordes de bâtards primitifs. Nous devons instituer la terreur nous devons instituer un ordre nouveau».
Étienne Van Acker, l’un des membres du groupe, écrira une apologie des Waffen SS dans Deo Occidi n°3.
J’ai voté Front National
Cette scène semble surtout s’être développée dans le Sud de la France et plus particulièrement dans la région de Toulon. C’est ainsi que dans le n°2 de Deo Occidi on peut lire l’interview d’un groupe de Toulon, Blessed in Sin :
«- Actuellement votre ville est dirigée par le FN, que pensez-vous de cela ?
Pensez-vous que la vie dans votre ville est meilleure avec ces nouveaux dirigeants, êtes-vous intéressés par la politique.
– J’espère que la vie sera meilleure, c’est pourquoi j’ai voté FN. Ce sont des enculés de chrétiens mais ce sont les plus extrémistes en politique, ici, en France et j’espère qu’ils feront quelques choses contre l’immigration. Je hais les gens mais les pires ce sont les arabes et les négros qui sont beaucoup trop dans nos rues. Comme avec tous les chrétiens, les juifs et les musulmans, il faut brûler toute cette merde, tous les gazer, pas de pitié pour les inférieurs.
– Comment voyez-vous, le futur de la scène Black Metal en France ?
– Pour être un vrai groupe de BM, vous devez être contre les fausses religions et encourager notre guerre. Ceux qui n’aiment pas brûler les églises, profaner des cimetières n’ont rien à faire dans notre scène».
Dans Deo Occidi n°3, c’est au tour d’un autre groupe de Toulon, Funeral, d’être interviewé :
«- Pensez-vous que les idées sont plus importantes que la musique pour un groupe de BM ?
– J’ai créé Funeral seulement pour exprimer mes idées qui sont basées sur le génocide de la race humaine, la destruction des religions juive, chrétienne, musulmane, la pureté et la suprématie de la vraie race aryenne. Nous sommes les successeurs des SS. Nous allons finir le travail qu’ils ont commencé pour protéger notre sang et votre honneur».
L’interview est illustrée par la photo de deux adeptes de BM au pied d’une tombe, maquillés et porteurs d’un brassard à croix gammée. Des paroles, il semble que l’on soit très vite passé aux actes. Début juin, une tombe est profanée dans le cimetière de Toulon, un crucifix est planté à l’envers dans un cadre embaumé tiré de sa tombe. Très vite la police arrête les auteurs de la profanation : deux garçons et deux filles. Les deux garçons sont Antony Mignoni, membre du groupe Funeral, et Christophe Magnoni, membre du groupe Blessed in Sin.
L’orientation politique de Deo Occidi semble s’être accentuée, depuis que celle-ci a établi des liens étroits de collaboration avec une vielle connaissance, Hervé Guttuso, et les Charlemagne Hammer Skins. Celui-ci, suite à des problèmes avec la justice pour ses écrits dans sa revue Terreur d’Élite, a du arrêter la publication de celle-ci et arrêter sa boîte de distribution 88 Diffusion. Ayant quitté Marseille, il se réfugie un temps à Paris chez un militant du PNFE, Pascal Biaux, avant de partir en Angleterre chez ses copain de C18. Avec leur appui, il relance les CHS tout d’abord en diffusant deux nouvelles publications : 14 mots “Bulletin de liaison des authentiques Aryens Révolutionnaires” et Wotan bulletin d’infos des CHS.
Ces deux revues avaient d’abord élu domicile aux États-Unis chez 14 words press, une boîte de diffusion tenue par Katya Lane, la femme de David Lane. Mais s’étant rendu compte du côté un peu délirant du personnage, ses amis américains ont demandé à Guttuso d’aller se faire voir ailleurs. Du coup les nouvelles publications des CHS sont domiciliées en Angleterre à la boite postale de C18. Les CHS ont aussi ouvert un site sur Internet qui change souvent d’emplacement. La presse des CHS présente les obsessions de Guttuso et de ses petits camarades : ZOG (le fameux gouvernement d’occupation sioniste), des conseils sur la fabrication d’armes, des textes de militants américains, des conseils juridiques mais aussi des règlements de compte avec certaines personnalité de la scène skin, en particulier avec le PNFE et son ancien camarade Greg Reemers, un skin du Havre responsable du zine Viking. En froid avec une bonne partie des skins français, les CHS cherchent de nouveaux liens avec la scène Black Metal. C’est ainsi qu’on peut lire un article de présentation des CHS dans Deo Occidi, qui renvoit l’ascenseur en le présentant dans 14 Mots. Dans celle-ci, la personne interrogée présente une organisation dont il est aussi membre, Black Order, qui est une organisation sataniste internationale dont le siège se trouve en Nouvelle Zélande, avec un relais en Angleterre pour l’Europe : «Black Order fait la promotion des racines occultes à travers ses religions (comme l’Odinisme) ou sa philosophie (Nietzsche en particulier) tout comme sa politique (nous sommes tous nazis), rétablit le côté sombre et naturel de l’homme et cherche à établir un culture politique qui sied à l’homme blanc».(…) «Notre but est aussi une société blanche dominant culturellement et scientifiquement le monde civilisé régnant sur les races inférieures. Nos moyens sont les mêmes que ceux des Juifs, le noyautage ! C’est-à-dire imposer une contre-culture. Nous gagnons beaucoup de supporters par notre action idéologique. Il faut ensuite les faire passer de l’état de combattants anti-chrétien à celui de combattant politique racial. À travers mon fanzine Deo Occidi je démonte le mensonge chrétien, la manipulation des esprits et la grande machination juive, il est logique que l’étape suivante soit le national socialisme… Pour le moment je juge plus utile de parfaire l’éducation des Blacks Metals fan, de les introduire dans les milieux NS afin qu’ils y apprennent le plus de choses possibles. Eux-mêmes logiquement s’engageront par la suite dans la lutte au niveau individuel. Notre association (action indépendante du Black Order) supervise regroupe les groupes satanistes NS, nous avons créés une charte que nous leurs imposons tel un code d’honneur, nous développons les liens entre gens sûrs…»
L’emblème du Black Order est un svastika à l’intérieur d’un cercle formé par un serpent qui se mord la queue. Il existe une section du Black Order en France, dirigée par Sacha Titeux de Reims. C’est un ancien skin qui au début des années 1990 diffusait un zine intitulé Sang et Honneur. Les rédacteurs de Deo Occidi ont créé une association basée à Rouen et intitulé AMSG (Ad Majorem Satanae Gloria). Celle-ci distribue et produit les disques et démos des groupes français de Black Metal national-socialiste. Une de leur première production est celle de Osculum et de Funeral. Une compilation d’autres groupes est en préparation. À la même adresse que AMSG on trouve une association intitulé SD 88 qui diffuse toute une série de zines skinheads comme ceux de Guttuso, Resistance, Gestapo, White Spirit fait par Philippe Bourdon de Béthune, Pittbul de Alex Billochon…
Chacun doit s’armer
La charte à laquelle les groupes de Black Metal qui veulent travailler avec AMSG doivent adhérer comprend 13 articles. Elle stipule :
«Article 1 : Tout terrorisme se pratique de manière individuelle sans impliquer la totalité du mouvement BM ou en revendiquant son affiliation à ce mouvement, à cause de l’infiltration probable qui s’en suivrait de la part des RG ou des groupes de défense juifs. Nous tous approuverons ces gestes sans être le commanditaire.
Article 2 : Chacun doit s’armer, de manière individuelle en vue de combattre tout opposant. Tout les moyens devront être utilisés pour se procurer un armement légal et illégal.
Article 3 : Chacun groupe et personne devra tisser des liens avec les milieux nationaux nationalistes classiques.
Article 8 : Nos vrais ennemis sont les chrétiens et leur morale, les Juifs dominent le monde en vue de la mort de la race aryenne, les musulmans sur notre territoire européen (mais dans la perspective d’un nouveau conflit israélo-arabe, il est profitable de soutenir l’islamisme au Moyen Orient) enfin la gauche en général (socialistes et communistes) est notre ennemie évident. Sans oublier les handicaps mentaux d’homosexuel à rejeter du sol européen.
Article 9 : Tout mélange racial est interdit. Seul l’eugénisme peut purifier notre race. Les non-blancs sont des parasites inférieurs.»
La coupure avec la scène skin française et l’alliance avec les adeptes de Black Metal est définitivement scellée dans Wotan avec un article intitulé « Notre musique n’est pas celle que l’on croit » où l’on peut lire : «La Oï en France n’est pas, n’a jamais été, et ne sera jamais une musique nationaliste. En revanche il y a d’autres formes d’expression musicale comme le heavy metal, le gothic, le death metal, ou le black metal, de talentueux musiciens partagent à 100% les convictions de la rédaction de Wotan… À ce titre on peut dire que le Black Metal est un courant musical NS, non lucratif (les groupes perdent de l’argent en tournée), et qui plus est composés d’Aryens de pure race.»
Mais il n’y a pas que les CHS à s’intéresser au death/black metal ou au rock sataniste. En effet, les flics ont découvert chez Antony Mignoni, l’un des profanateurs du cimetière de Toulon, un tract constitué d’un Avis de Recherche, sur lequel figure le visage du Christ et sur lequel on pouvait lire : «On recherche pour crimes contre l’humanité Jésus, il est accusé s’être l’initiateur de persécutions et de meurtres de millions de personnes. Il est le fondateur du christianisme, une religion de fanatiques qui promet la vie éternelle mais à comme finalité l’esclavage. Attention les partisans de Jésus (dit le Christ) ont pris le contrôle de dizaines de nations et de millions d’esprits. Ils sont armés et dangereux à la fois politiquement et idéologiquement».
Or ce tract est issu du n°4 d’une revue, Napalm Rock, qui se définit comme « Magazine Rock, NR, Païen et européen de contre culture ». Elle succède, en plus politique, à une autre revue créée en 1989 et intitulée Métal Assaut. A leur tête, Grégory Ombruck, un aixois d’un trentaine d’année, responsable de Nouvelle Résistance pour la région d’Aix Marseille. En fait Napalm Rock et Gregory Ombruck ont pris la succession de l’équipe de Forum Provence. En effet cette dernière s’est dissoute en janvier 1995 et a quitté Nouvelle Résistance : ses principaux animateurs Thierry Mudry et Christiane Pigace, choisissant de rejoindre la scission du GRECE, Synergies Européennes. Nouvelle Résistance qui avait essayé de noyauter cette structure a finalement été virée de celle-ci.
Concert à Orange
C’est au début de juin 1996 que Ombruck reforme un groupe de Nouvelle Résistance sur Aix-Marseille avant de créer une coordination avec le groupe de Toulon, dirigé par Gilles Pilard. En juillet de la même année, on retrouve Ombruck à l’université d’été du GRECE qui se déroule comme chaque année dans une propriété appartenant au groupe de recherche depuis 1972, la Domus Europa. Cette propriété se trouve non loin de Aix, dans un village du nom de Ventabren. Le mois suivant, Ombruck va participer au deuxième congrès de NR qui a lieu à Valenciennes. À la fin de celui-ci il fera partie d’une délégation qui se rendra au grand rassemblement nationaliste de Dixmude.
Outre son zine, Ombruck organise par l’intermédiaire de son association Metal Assaut des concerts, l’un d’entre eux l’a été en collaboration avec l’office municipal de la culture et de la ville d’Orange. Il est vrai que l’on trouve au service de communication de ville un militant NR, André-Yves Beck. Bizarrement, alors que le nom de la revue a été abondamment citée dans la presse et à la télévision, Ombruck et ses petit camarades n’ont pas été inquiétés par les services de police chargé de l’affaire.
Nouvelle Résistance ne s’intéresse pas uniquement au Rock païen ou satanique, il dispose même d’un groupe maison, Fraction Hexagone, basé à Nice. Celui-ci se revendique skin nationaliste révolutionnaire adepte du Rock against Capitalism, à la différence du Rock against Communism habituel dans la mouvance skin. Néanmoins les influences restent communes : «Légion 88, Bunker 84, Storkraft, Condemned 84, de plus nous écoutons beaucoup de trash, death metal hard core». La différence entre NR et NS ? «Elle est diffuse. Nous avons surtout voulu démontrer que nous avons le regard tourné vers l’avenir, et non vers des formes passées qui n’ont aucune chance de vaincre actuellement. Tout dépend de savoir si tu veux gagner ou seulement te faire plaisir. C’est ce qu’ont compris certains NS, qui militent dans différentes organisations NR. Cela ne sert à rien de se proclamer NS devant un public NS, ce qui me paraît important, c’est de diffuser l’idéal nationaliste chez des gens qui au départ, ne font pas partie de votre camp.»
En fait il s’agit juste d’un problème de forme, sur le fond Fraction Hexagone reste bien un groupe skin. C’est ainsi qu’il ont joué à Bordeaux pour l’association Un jour Viendra et qu’ils devaient jouer à Marseille pour Guttuso et ses petits copains. Mais, pas de chance, le concert a été annulé sous la pression de la police. Du coup, les skins ont du s’expatrier à 150 km de là dans les environs de Cannes. En octobre 1995, c’est en plein Printemps de Bourges que Fraction Hexagone a joué pour les skins du zine Sound of Hammer édité par Sébastien Legentil. Tout dernièrement, le 11 mai 1996 à Passy sur Eure, le groupe s’est produit lors d’un RAC. Mais là encore, cela s’est plutôt mal passé puisqu’ils n’ont joué qu’à 4 heures du mat devant une salle quasiment vide, avec un son pourri. Du coup au bout d’une demi-heure, ils ont remballé leur matos avec la haine. Le leader de Fraction Hexagone est un étudiant niçois, Fabrice Robert. En compagnie d’un autre militant de Nouvelle Résistance de Nice, ils avaient été arrêtés et condamnés en 1991 pour avoir diffusé devant certains lycées de Nice des tracts négationnistes. Il est aussi le responsable de la feuille d’info Jeune Résistance. Enfin Fraction Hexagone était un des groupes qui s’est produit au festival rock d’Orange, organisé par Ombruck, ils y ont même gagné un prix, étonnant non ?
Outre le death metal et la Oï anticapitaliste, Nouvelle Résistance s’intéresse aussi de très près à la musique industrielle dont elle rend compte régulièrement dans une chronique intitulée «Bruits européens» qui recense les dernières productions de ce courant musical. Notamment ceux des groupes politiquement proches, comme celle de Jean-Marc Vivenza, qui préside aux destinés de l’Œuvre bruitiste et qui fut un cadre du Mouvement Nationaliste Révolutionnaire, de Troisième Voie et de Nouvelle Résistance et qui est aujourd’hui proche de Synergies Européennes. Dans les publications de NR, on informe sur des groupes comme Laibach dont le fan club en France s’intitule Nouvel Art Slovène, ou encore Sol Invictus, Non, Current 93 et surtout les préférés de NR qui sont Death in June dont le nom fait référence à la nuit où les SA furent liquidés par les SS d’Himmler et Blood Axis dont le leader Michaël Mognihan se revendique lui-même comme fasciste.
En revanche aucune publicité pour le disque de Valérie Lemercier « Mange des frites » dont le producteur et le compositeur est pourtant Bertrand Burgalat. Cet ancien du Groupe Union Défense, du MNR puis de Troisième Voie s’est d’abord reconverti dans un premier temps dans le rock en produisant Jad Whio, avant de poursuivre avec Valérie Lemercier.
L’extrême droite a évolué, abandonnant le terrain trop marqué de la scène skin, au profit d’autres types de musiques comme le black métal, la musique industrielle voire la techno. C’est ainsi qu’on assiste à des recyclages étonnants comme celui de l’ancien chanteur de Légion 88 Alain Perez devenu celui du groupe de hard core Tribal Zone. Les cheveux ont repoussés pour certains mais le message reste le même : haine des Juifs, des noirs, des homos et apologie du fascisme et du nazisme !
18 février 1998 Le site Internet néonazi CHARLES(magne) HAMMER’S SKINS a été démantelé. C’est grâce à la collaboration franco-britannique que le réseau a été mis à jour. Les responsables de la profanation du cimetière juif de Toulon en juin 1996. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel
Policiers français et britanniques démantèlent un groupe ultraviolent.
La brigade des recherches de la gendarmerie maritime de Toulon vient de taper sérieusement dans le réseau néonazi des Charlemagne Hammer Skinhead (CHS).
Grâce à la collaboration des polices britannique et française, grâce au réseau Internet, Hervé Guttuso, 25 ans, chef des CHS, groupe néonazi international d’une extrême violence, a été arrêté la semaine dernière dans sa planque de Londres, où il s’était réfugié depuis 1996 chez les frères Sargent.
L’un de ces derniers, Stephen, est passé devant la justice en janvier pour meurtre raciste.
Dans le même coup de filet, sont tombées en France treize autres personnes, dont neuf ont été écrouées et mises en examen par le juge d’instruction toulonnais Thierry Roland, pour «incitation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité, menaces de mort» à l’encontre de personnalités, dont Anne Sinclair, Jean-François Kahn (qui ne s’est pas porté partie civile), Simone Veil et l’ancien conseiller au ministère de l’Intérieur Patrick Gaubert.
A Lyon, c’est le patron du CHS en France, qui pourrait être le fils d’une personne haut placée.
A Rouen, ce sont deux garçons de l’AMSG (Ad majorem satane gloriam, comme son nom l’indique, d’inspiration satanique) qui ont été interpellés.
Ils publiaient la revue SD88, à connotation raciale, pourrait-on dire pudiquement, via des disquettes cryptées (procédé interdit en France) échangées entre l’Angleterre et la France.
D’autres interpellations ont également eu lieu à Marseille.
Inspiration satanique.
Ces arrestations dans le milieu néonazi ont été rendues possibles par le lien existant entre les adeptes des CHS et un groupe français d’inspiration satanique, l’Ordre sacré de l’émeraude, dont les membres ont été interpellés le 18 septembre 1997.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 1996, Antony Mignoni, Emilie Dervillers, Laurence Scharples et Christophe Magnoni exhument et mutilent un cadavre (torse perforé d’une croix renversée, yeux crevés) dans un cimetière toulonnais.
La police toulonnaise, chargée de l’affaire, la transmet après commission rogatoire à la gendarmerie maritime à la suite de la découverte de documents sur un terrain militaire appartenant à la marine.
Les documents néonazis, avec incitation à la haine raciale, menaces de mort, violations de sépultures, lisibles entre autres dans la revue Wotan, publication mensuelle du CHS, avaient été planqués sous des amas de roches dissimulés sous des broussailles par le frère de Christophe Magnoni, David.
La brigade maritime fait immédiatement le lien avec la violation des sépultures toulonnaises, à Six-Fours-les-Plages, non loin de Toulon, et d’autres près de Mulhouse. Christophe Magnoni, qui semble être le chef de bande de l’Ordre sacré de l’émeraude, est parti violer des sépultures près de chez son copain David Oberdorff, en Alsace.
Celui-ci, pour lui montrer qu’il peut faire aussi bien, assassine le père Hull, un prêtre, de trente-trois coups de couteau le 19 décembre 1996.
L’essentiel des preuves accusant Magnoni et l’Ordre sacré de l’émeraude est, dès septembre 1996, grâce aux documents découverts, dans les mains de la brigade maritime. Qui préfère attendre et poursuit les filatures.
C’est en apprenant que deux jeunes de l’Ordre se sont donné pour mission de contaminer par hépatite virale un maximum de gens que la brigade intervient et procède à l’arrestation des quatre, le 18 septembre 1997.
Heureusement, leur sérologie se révèle négative, les quatre avouent la violation de sépulture de juin 1996 et la procédure suit son cours.
Site Internet.
Le lien avec les CHS avait été établi dès 1996 avec la découverte de documents sur le terrain maritime, mais sans certitude absolue.
En outre, les revues Wotan, bénéficiant de la prescription de trois mois des documents de presse, ne permettaient pas l’ouverture d’une information, l’enquête ayant duré de septembre 1996 à l’arrestation en septembre 1997.
Lors de la perquisition chez les membres de l’Ordre sacré de l’émeraude, des numéros de juillet-août 97 de Wotan ont été trouvés, ceux-là mêmes qui menaçaient de mort les personnalités susdites.
On y voit entre autres Simone Veil, un pistolet sur la tempe.
Une nouvelle information est ouverte, qui mène à l’interpellation des membres du réseau CHS, dont celle de Guttuso à Londres, menée en personne par le procureur Cortès et le juge Rolland.
Le site Internet du CHS, ElsaSS 88, hébergé en octobre 1997 et en France chez le fournisseur d’accès AOL, puis fermé, et rouvert en novembre au Canada, a permis la localisation et l’identification de 1500 personnes, en Grèce, au Canada, aux Etats-Unis, en Pologne.
Londres a demandé au Canada de le fermer, une grande première chez les Britanniques, qui n’ont guère l’habitude de sanctionner les néonazis sur le réseau.
Grâce aux dossiers de la brigade maritime, qui se félicite de cette collaboration, la Grande-Bretagne pourrait légiférer sur l’Internet et sanctionner des sites. Hervé Guttuso devrait être extradé prochainement.
Un procès d’un autre temps s’ouvre aujourd’hui à Colmar. L’ombre de Satan régnera dans le box des accusés de la cour d’assises du Haut-Rhin. Accusé du meurtre, le 19 décembre 1996, de l’abbé Jean Uhl, 68 ans, le curé de Kingersheim, David Oberdorf, 18 ans à l’époque, se dit habité par une force intérieure. « Je suis possédé par le démon, avait-il expliqué aux gendarmes pour justifier son crime, j’ai eu un flash satanique. »
A cinq jours de Noël, c’est la bonne du curé qui découvre le corps, gisant dans une mare de sang au rez-de-chaussée du presbytère. Il porte encore sa parka transpercée. L’abbé Uhl a été tué dans la nuit. La veille, il avait passé la soirée avec les enfants de la chorale qui répétaient la messe de minuit, avant de rentrer chez lui. Les gendarmes écartent très vite le crime d’un rôdeur. Rien n’a été fouillé. L’abbé est mort de multiples coups de couteau. Ces trente-trois coups portés, symbole de l’âge du Christ, et la trace d’un « V » renversé, gravé au poignard sur la main du curé, ont immédiatement orienté les enquêteurs sur la piste satanique.
Profanation d’un cimetière
Après avoir lancé en vain des appels à témoins, les gendarmes épluchent tous les dossiers classés Satan et s’intéressent particulièrement à une profanation de cimetière, six mois plus tôt à Toulon, au cours de laquelle quatre jeunes gens âgés de 17 à 20 ans avaient enfoncé dans un corps embaumé, à coups de marteau, un crucifix à l’envers. Parmi eux, un certain Anthony dont la grand mère vit à Wittenheim, près de Kingersheim. Il a un alibi, mais, pressé de questions, il raconte aux gendarmes qu’un de ses amis avec qui il a profané quelques cimetières de la région s’est vanté du crime, mais qu’il ne le croyait pas. Interpellé, David Oberdorf avoue tout de suite, raconte dans le détail avec une rare froideur et sans remords la nuit du crime. Oberdorf sonne à la porte du presbytère, dit à l’abbé Uhl qu’il n’aime pas les curés. Le prêtre lui dit de s’asseoir. « J’ai eu un flash… Je l’ai fait tomber. » Le curé perd ses lunettes, David Oberdorf lui fracasse le nez. L’abbé lui demande de prier avec lui. Il le fait coucher sur le dos, lui enfonce un bandana dans la bouche, enfile ses gants, se rend dans la cuisine, attrape une casserole et lui assène un coup sur la tête. Le curé lui dit : « Merci Seigneur. » « J’ai pensé qu’il priait encore. » David Oberdorf sort alors son couteau et frappe jusqu’à la mort, persuadé qu’il a accompli l’oeuvre de Satan. Avant de repartir à vélo, David Oberdorf « signera » son crime par une croix inachevée au creux de la main gauche du curé. Chez lui, les gendarmes ont retrouvé dans sa chambre noire de nombreux dessins, figurines, signes et statuettes à caractère démoniaque, comme Thor, le dieu viking du tonnerre et des éclairs. Un autel, avec en toile de fond un tissu noir sur lequel avait été dessinée une étoile à cinq branches dont la pointe était orientée vers le bas, avait été dressé sur une plaque de verre portant des signes d’un alphabet inconnu. Un squelette en plastique dont le crâne était planté d’épines métalliques était fixé au-dessus de la porte. Sur son bureau, les enquêteurs ont découvert pêle-mêle des revues, des tracts, des écrits, traitant de Satan et des cassettes de musique black metal, des disques de Dark Gothic, un groupe rock particulièrement prisé dans les milieux où se confondent souvent satanisme et extrême droite. Les experts psychiatres qui ont déclaré David Oberdorf pénalement responsable, parlant de « délire conscient », devront aussi expliquer aux jurés de Colmar s’il a ou non agi sous influence, et quelle signification il faut accorder à cette panoplie démoniaque.
LE FACE-A-FACE entre Dieu et Satan a tourné court, hier, devant la cour d’assises du Haut-Rhin à Colmar où David Oberdorf, 23 ans, comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim, le 19 décembre 1996. Assassiné en pleine nuit dans son presbytère de 33 coups de couteau, l’abbé Jean Uhl, 68 ans, a eu le temps de dire « Merci Seigneur » avant de mourir. Cette première journée d’audience a été celle du « pardon ».
David Oberdorf a l’air ailleurs lorsque le procès s’ouvre. Loin de sa musique lancinante de dark metal, des rites sataniques, des messes noires, les seules qui le fascinaient. L’accusé, au physique d’ado, a le regard vague, comme perdu dans cette enceinte. Il a tout juste un pincement des lèvres lorsqu’il aperçoit ses parents. A la lecture du rappel des faits, il paraît soudain prendre conscience de la réalité de la situation. Oberdorf éprouve même le besoin d’essuyer ses yeux qui ont lâché des larmes. A la présidente qui l’a observé pendant plus d’une heure avant de lui rappeler qu’il encourt la perpétuité, Oberdorf répond : « Je veux demander pardon à la famille du père Uhl. » Avant d’entamer les débats, la cour a dû s’interroger sur la recevabilité de la constitution de partie civile par l’archevêque de Strasbourg. Entendu, M g r Doré a pu ainsi honorer la mémoire de l’abbé Uhl, « le curé des pauvres ». Il veut dire, à quelques jours de Pâques, que « l’abbé Uhl est passé en faisant le bien, et que lui aussi a été mis à mort ».
« Aujourd’hui, je suis la voie de Dieu »
Se tournant vers Oberdorf, il se dit persuadé que les hommes qui ont commis le pire sont susceptibles de faire du chemin. « Il n’est probablement plus tout à fait le même. David a déjà fait ce bout de chemin. Je ne suis pas venu pour accabler David, ni le juger, ni le condamner. Je demanderai une justice clémente. Lorsque Dieu pardonne, le péché n’existe plus. » L’avocat général Jean Lorentz renverra l’évêque à son Eglise : « Je vous envie, parce que vous, vous pouvez pardonner, mais devant la justice des hommes, mon rôle ne peut être le même, la société que je représente ne me le pardonnerait pas. » Bien que David Oberdorf ait soudain accepté que l’évêque soit présent sur les bancs de la partie civile, « parce qu’il a l’air sincère », la cour a décidé que M g r Doré ne serait plus entendu. Ce sont des amis, des paroissiens et des prêtres qui évoquent la mémoire du curé de Kingersheim. Il avait une devise : « Dans la souffrance, il y a trois moyens pour faire face : se taire, dire oui, et la troisième, dire merci Seigneur », ce qu’il a fait au moment de sa mort. Marie-Thérèse, une soeur du prêtre assassiné, a raconté comment après une courte sieste, se réveillant en sursaut, sortant d’un mauvais rêve, l’abbé Uhl a dit à mi-voix : « Un jour, on va me tuer. » Une troisième fois, Oberdorf se lève et veut « demander pardon… si elle l’accepte ». La présidente explique alors que « la cour d’assises n’a pas de pardon à accorder. Elle n’est pas là pour ça ». David Oberdorf, s’adressant aux jurés, tente alors de les convaincre de sa reconversion, grâce à l’aumônier de la prison : « Je me suis demandé comment un prêtre pouvait encore me parler. Je suis plutôt victime du satanisme que satanique. C’est un copain, Anthony Mignoni, qui m’a fait sombrer dans le mal. Aujourd’hui, je suis une autre voie, celle de Dieu. Je sais que c’est moi qui ai commis ce crime, mais je n’arrive pas encore à y croire. J’espère que ce procès m’aidera à m’en rendre compte pour me libérer quelque part. »
Dominique Brodard, la présidente des assises du Haut-Rhin, énumère les titres du CD de musique «black metal» que vient de lui remettre l’avocat de la défense, Georges Wetterer : Funerial Fog, Carnage, Danse macabre, Bienvenue en enfer… Hier, le tribunal a cherché à comprendre pourquoi et dans quel contexte, «satanique» ou pas, Jean Uhl, 68 ans, curé à Kingersheim, avait été tué en son presbytère par son assassin présumé, David Oberdorf, 18 ans et demi à l’époque.
L’intéressé est incapable de fournir le moindre mobile. Il dit avoir agi sous l’impulsion d’un «flash satanique» (Libération d’hier), sans être capable d’aligner plus de trois phrases sur la nature du «satanisme». Il connaît bien les succubes (démons femelles) et les incubes (démons mâles), et, un jour, son ami Anthony Mignoni lui a montré un «calendrier sataniste» : «Certains jours, il y avait des choses à faire comme des messes noires, des cultes, des sacrifices de femmes vierges», mais il paraît que rien n’indiquait qu’il faille, ce jour-là, assassiner de 33 coups de couteau le curé d’un village alsacien.
Hier, le juré a donc écouté celui qui est censé être l’inspirateur de l’accusé : Anthony Mignoni, condamné en 1997 à quatre ans de prison dont un avec sursis, pour «violation de sépulture», aujourd’hui mis en examen pour apologie de crime contre l’humanité il est accusé de s’être procuré un magazine nazi. Mais le jeune homme, près de 25 ans aujourd’hui, longue chevelure et barbichette au menton, a tenu à minimiser son rôle de gourou qui jamais, dit-il, n’a fréquenté de «cercles satanistes» : «Nous étions du même milieu culturel, même avant de nous connaître. Le jour de notre rencontre, il m’a emmené dans sa chambre, il y avait au-dessus du lit une photo en couleurs d’Adolf Hitler, un livre sur la sorcellerie en Provence, des fascicules du FN, une cicatrice en forme de croix inversée sur le front…» Anthony Mignoni admet avoir fréquenté les cimetières avec David Oberdorf et quelques autres : «On a renversé des croix parce que ça nous amusait. On était bêtes et méchants [titre d’un hymne RAC de Evil Skins]. On était amis parce qu’on aimait fréquenter les cimetières. On était imprégnés de cette culture de haine.» Mais jure que, jamais, son antichristianisme ne l’a conduit à encourager la mort d’un homme.
Aujourd’hui, Anthony Mignoni se dit convaincu que David Oberdorf a tué l’abbé Uhl «pour faire pire» que lui «dans un processus d’émulation dans le délire». Mais pendant que le premier, devant la cour d’assises, étale ses lectures sur les cathares, les guerres de religion, les Templiers, la sorcellerie médiévale, le paganisme, les cultes de la fécondité : «proscrits par le judéo-christianisme», le second explique qu’il a, une fois, commandé un livre Satanisme et magie par correspondance à l’aide d’une pub trouvée dans un journal télé. Et qu’il ne l’a même jamais lu parce que, de toutes façons, il «n’aime pas trop lire».
Présenté comme « maître en satanisme » depuis trois jours, Anthony Mignoni appelé à la barre des témoins de la cour d’assises du haut-Rhin à Colmar, a dû expliquer pendant près de deux heures qu’il n’était pas le gourou de David Oberdorf qui comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim. Le cheveu long, le visage émacié cerné par une fine moustache et un léger collier de barbe, Anthony s’est débarrassé de tous ses attributs sataniques. Il a laissé sa croix renversée et ses habits noirs au vestiaire. « Tout le monde peut avoir de la sympathie pour le Diable. Mais pour moi, le satanisme c’est une façade. A l’époque, la musique, les images, les cimetières, ces goûts morbides, n’étaient qu’un jeu puéril. Je pensais qu’on pouvait changer le monde. Entre nous il n’y avait qu’un esprit de surenchères lorsqu’on renversait des tombes. Il n’a jamais été question de tuer. »
« Je n’ai jamais initié quiconque »
Mignoni veut renvoyer tous ceux qui l’accusent de n’être qu’un manipulateur malin à leur place. « David voyait en moi une sorte de héros. Aujourd’hui pour se défendre, il vous dit que je suis son frère de sang. Il veut se servir de l’image négative que la justice a de moi parce que j’ai profané le cimetière de Toulon. » Mignoni répond coup pour coup. « David a fait ça parce qu’il a voulu faire mieux que moi dans l’horreur. C’est pour ça qu’il a signé son crime de 33 coups de couteau et d’une étoile gravée dans la main du curé. Il voulait que ça se sache. Et quand il nous en a parlé, en fait il s’en vantait. » A la présidente qui lui reproche sans ménagement de banaliser aujourd’hui son discours, Anthony assure : « Je n’ai jamais été son bras armé. Je n’ai jamais initié quiconque à quoi que ce soit. Je ne sais pas si j’ai eu de l’influence sur David, mais si j’avais connu son projet, j’aurais tout fait pour l’en dissuader. » Auparavant, Myriam Schacher, son ex-petite amie, mais aussi devenue amoureuse de David Oberdorf a accusé Mignoni : « Il a besoin de s’entourer de petits jeunes influençables. Il cherchait toujours quelqu’un pour faire les choses avec lui, comme aller dans les cimetières, il n’aurait pas eu le courage d’y aller seul. » En larmes elle s’adresse aux jurés : « David, lui, est sur ce banc, il va être jugé, alors que c’est l’autre qui l’a manipulé. »
Finis Gloria Dei est formé en 20031 par Xaphan (Seigneur Voland – Funeral). Le groupe est formé par les membres des groupes Blessed in Sin, Seigneur Voland, Kristallnacht, et Desolation Triumphalis2. La même année, en novembre, le groupe enregistre et publie une démo intitulée In Tenebris3. Elle fait participer Xaphan au chant, Black Christ à la six cordes et Lenrauth aux fûts3.
En 2006, le groupe publie son premier album studio intitulé Goat : Father of the New Flesh4,5,6. En 2008, le groupe participe au concert Black Metal Is Rising IV aux côtés de groupes tels que Balrog et Aosoth à Paris
David Magnoni (dit “Overlord Nasty Metatheos”)[1][2]
Laurent Franchet (dit “Hades”, “LF” ou “Lenrauth”)[1][2]
2001
06/04
Condamnation, par la cour d’assises de Colmar, à vingt ans de réclusion criminelle de David Oberdorf pour avoir assassiné de trente-trois coups de couteau un prêtre catholique, le 19 décembre 1996, à Kingersheim (Haut-Rhin). David Oberdorf voulait “s’élever au rang d’Anthony Mignoni”, qui l’avait initié au satanisme.
1998
11/02
Interpellation à Londres, par Scotland Yard, d’Hervé Guttuso.
1998
14/01
Interpellations à Rouen de Ronald Robin et Cyril Dieupart (dit “Malkira Eskhanth” ou “Mal’Eskhanth”)[3], fondateurs de la secte sataniste “Ad Majorem Satanae Gloriam”.
1997
18/12
Interpellation d’Éric Monnier (responsable en France depuis le départ d’Hervé Guttuso à Londres en 1995[4]).
1997
20/10
Condamnations à de la prison ferme pour des membres qui se sont livrés à une profanation sataniste, à Toulon, dans la nuit du 8 au 9 juin 1996: Anthony Mignoni[1], Christophe Magnoni[1], Émilie Dervillers et Laurence Scharples.
1993
00/06
Premier numéro de Terreur d’Élite[5], “voix indépendante et radicale des nationaux-socialistes francophones”. Création des Charlemagne Hammer Skins (CHS) par Hervé Guttuso (ex-PNFE), à son retour des États-Unis d’Amérique.
1988
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Création à Dallas (États-Unis d’Amérique) des Hammerskins.
Tous droits réservés Laurent de Boissieu pour France-politique.fr
Membres (composition variable) de groupes de black metal: “Blessed in Sin” (depuis 1993), “Finis Gloria Dei” (depuis 2003), “Seigneur Voland” (2000-2004), “Funeral” (1994-1996) puis “Kristallnacht” (1996-2002), “Bloody Ritual” (1991-1994: Christophe Magnoni et David Magnoni).
Membres de la secte sataniste “Ordre sacré de l’émeraude”.
Membres de groupes de black metal: “Osculum Infame” (depuis 1991) et “Chemin de Haine” (depuis 1994); également actif avec les Toulonnais au sein de “Desolation Triumphalis” (avec Laurent Franchet et “Epsilon Xul”) et “Kristallnacht”.
Hervé Guttuso est hébergé à Londres par Charlie et Steve Sargent, de “Combat 18”.
Terreur d’Élite deviendra en 1995 Wotan (Will of the Aryan Nation), publié depuis Londres.
Janvier 2006. En l’espace de deux semaines, Amandine Tatin, 20 ans, et Ronan Cariou, 21 ans,
profanent deux cimetières,
incendient une chapelle,
brisent un calvaire,
taguent deux églises
et finissent par exhumer un cadavre, dont ils arrachent le crâne.
Le tout dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, entre les départements du Morbihan et du Finistère.
Une équipée sauvage signée «Fuck your life for Satan» et «666», le signe de la Bête – le diable – dans le livre de l’Apocalypse. Amandine, sans emploi, vient de Toulon. Elle a lâché l’école après la classe de troisième. Son comparse est un plombier du cru. Ensemble, ils collectionnent les crânes. Aux gendarmes les deux jeunes gens déclarent avoir agi «par haine de toutes les religions». Leurs provocations macabres risquent de leur coûter dix ans de prison.
Amandine et Ronan appartiennent à cette mouvance de jeunes – et de moins jeunes – qui se disent adeptes du diable. Une mouvance en expansion, qui touche à la fois des ados en panne de rêve, des adultes assoiffés d’ésotérisme sulfureux, et des ultracontestataires qui ont besoin d’habiller de sacré leurs idéologies haineuses. Les plus fervents se nourrissent, entre autres précis, de la littérature occulte du baron Aleister Crowley, de La Bible satanique du mage américain Anton LaVey, fondateur de l’Eglise de Satan, et de manuels de sorcellerie piochés sur Internet. Férocement antichrétiens, ils se considèrent comme une élite et prétendent, par leurs rituels magiques, éradiquer les religions, saper les fondements moraux de la société afin d’instaurer un nouvel ordre dont ils seraient les maîtres. Au-delà de ces bandes aux dérives sectaires, de plus en plus de films, de livres, de groupes musicaux ou de BD jouent la corde démoniaque et touchent un public très large, amateur de folklore transgressif. Le nihilisme distillé par cette nouvelle mode est accusé par les experts d’alimenter la dépression adolescente.
Selon les Renseignements généraux (RG), 30 lieux de culte ont subi des profanations signées par des satanistes en 2005, pour 18 en 2004. Des chiffres qui restent en deçà de la réalité, car une partie des agissements de ces groupes occultes échappe aux enquêteurs. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de doter gendarmes et policiers d’un livret reprenant les principes de la doctrine sataniste. Elle va surtout nommer un expert ad hoc, l’historien des religions Jacky Cordonnier, qui sera chargé de suivre le dossier. Ce spécialiste des sectes, qui traque les manifestations sataniques dans l’Hexagone depuis une bonne douzaine d’années, l’assure: le culte de Satan «est en partie responsable d’un nombre croissant de suicides d’adolescents».
Nicolas Claux, un Parisien de 33 ans, s’est forgé une solide réputation en peignant des cadavres de femmes tripes à l’air et des portraits de tueurs en série. Condamné à douze ans de prison en 1996 pour meurtre et libéré en 2002, accusé de profanations de sépultures suivies de mutilations et d’actes de cannibalisme, ce «sataniste pratiquant», comme il se définit lui-même, se dépeint en «guerrier du chaos» adepte du vampirisme. Amateur de soirées fétichistes, il compte de fidèles admirateurs parmi les employés des morgues et des crématoriums.
Selon les RG, les vrais suppôts du démon comme Nicolas Claux officient dans «une vingtaine de bandes déstructurées, de trois ou quatre membres chacune». Dont l’Eglise de Satan, «institution» américaine qui a pignon sur rue aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne et qui compte une dizaine d’adeptes français. Dans les pays anglo-saxons, ainsi qu’en Russie, en Turquie ou en Italie, ces soldats de Lucifer font régulièrement parler d’eux à l’occasion de procès retentissants.
Emblème de la sorcellerie au Moyen Age, Satan devient, à partir du XVIIIe siècle, l’incarnation d’une conscience supérieure, libérée du joug de la morale et de la religion. Aujourd’hui, deux grandes tendances cohabitent: les lucifériens et les disciples d’Anton LaVey, le père du satanisme moderne. Les premiers, qui voient en Lucifer l’ange déchu de la Bible, prônent l’avilissement de l’espèce humaine, prélude au retour de l’Antéchrist. Pour les seconds, dont l’Eglise fut fondée le 30 avril 1966, jour anniversaire de la mort de Hitler, le Malin ne représente qu’une force de la nature reflétant les instincts naturels de l’homme auxquels chacun doit s’abandonner, s’il souhaite s’élever au-dessus du commun des mortels. «Seule la chair existe», clame Anton LaVey dans sa bible. Et il ajoute: «Rendez coup pour coup.» Une sorte de «ni Dieu ni maître» nietzschéen auquel le mage américain ajoute sa touche de cruauté en invitant ses lecteurs à lancer des malédictions susceptibles d’ «entraîner une destruction physique, mentale ou émotionnelle du sacrifié».
Publiée à la fin de janvier dans l’Hexagone, La Bible satanique s’est déjà écoulée à 2 000 exemplaires. A force d’évacuer la transcendance, de tout montrer et de prétendre tout expliquer, la société moderne a ravivé la soif de mystère et de ténèbres. Témoins les récents succès qui mettent Satan en vedette: L’Exorcisme d’Emily Rose ou Sheitan au cinéma; Buffy et les vampires à la télé; Les Chroniques de la Lune noire, de Froideval, Ledroit et Pontet (Dargaud), en BD; Le Cercle de sang, de Jérôme Delafosse (Robert Laffont), en littérature. «Il s’agit ici de donner figure à quelque chose qui manque, explique le sociologue Raymond Lemieux, professeur à l’université de Laval (Québec). Une figure qui aidera à combattre l’angoisse de l’existence.» Dans un sondage Ifop de 2003, 27% des Français affirmaient croire au diable.
Souvenez-vous: 1996, cimetière de Toulon. Un cadavre de femme exhumé, un crucifix inversé fiché dans sa chair embaumée. «C’est à partir de là que le “luciférisme” folklorique, avec des messes noires à 10 000 francs et des orgies sexuelles à 30 000, a basculé dans la violence», explique un enquêteur. Des couches de lauriers, des candélabres, du sang noirci: sur le sol de certaines cryptes et chapelles, les promeneurs trouvent parfois d’étranges reliques, témoins d’une messe noire célébrée dans les formes, avec jeux sexuels, automutilations et sacrifices d’animaux. Lors de leurs sabbats nocturnes, les adorateurs du Malin se retrouvent dans les bois, les carrières abandonnées, les catacombes, les hauts lieux de l’histoire de la sorcellerie, ou dans des sites qui furent jadis le théâtre d’événements sanglants. Près de Besançon, des satanistes avaient ainsi coutume de se rencontrer dans une clairière où un tueur en série s’était entraîné au tir. Selon le calendrier sorcier, ils se rassemblent à Halloween, ou lors des solstices et des équinoxes. Les rituels sexuels revêtent souvent une tendance sadomaso. Tel celui-ci, livré par un initié qu’un enquêteur est parvenu à piéger sur Internet: dans une fumée d’encens, une femme et un «prêtre» se placent à l’intérieur d’un cercle. La dame pratique une fellation à son partenaire puis, après quelques «extras» scatologiques, se fait sodomiser sous les yeux d’un troisième larron. Le couple achève ses libations en s’entaillant les veines et en buvant le sang écoulé.
De simples petits jeux entre amis? Pas toujours, comme a pu le constater, à ses dépens, Jacky Cordonnier. En juin 2005, l’historien monte dans sa voiture et s’aperçoit que ses plaquettes de freins ont été sectionnées. Ce que confirment les gendarmes. Un mois auparavant, le spécialiste avait été menacé de mort sur des forums Internet satanistes. Dans leur nihilisme dévastateur, les admirateurs du démon passent parfois à l’action, comme en 2004, lorsqu’un garçon a gravement blessé à coups de poignard un servant de messe en Bretagne. Les crimes demeurent, heureusement, très rares. Le dernier remonte à 1996. Victime d’un «flash sataniste», David Oberdorf, ouvrier chez Peugeot, larde de 33 coups de couteau un curé alsacien. Le jeune homme était tombé sous l’emprise d’Anthony Mignoni, l’un des auteurs de la virée barbare au cimetière de Toulon. Mignoni, condamné à quatre ans de prison en 1997 pour ses faits d’armes toulonnais, appartenait à un réseau néonazi de profanateurs de tombes qui s’adonnaient à des messes noires, avec Mein Kampf pour missel.
Outre leur élitisme affiché, le satanisme et le néonazisme ont un point commun: ils invoquent tous deux un ordre nouveau. Mais les nazillons se méfient de ces satanistes, pour lesquels Hitler n’est qu’une figure, parmi d’autres, du Mal absolu.
Anthony Mignoni a toutefois largement contribué à faire le lien en France entre ces deux courants.
Amandine Tatin, la jeune fille arrêtée en Bretagne en janvier dernier, qui le connaissait, pourrait avoir agi sous son influence.
«Il y a aujourd’hui, sur le marché de la souffrance adolescente, une frange d’individus qui veut propager une idéologie antisociale, assure Jacky Cordonnier. Ils pensent que, s’ils arrivent à faire déraper la jeunesse, ils remettront en question les fondements mêmes de la société.»
Virginie était une proie facile: mal dans sa peau, solitaire, elle n’ouvrait jamais les volets de sa chambre, s’éclairait avec des bougies et dévorait des livres de magie. Dans une librairie ésotérique, la collégienne marseillaise fait la connaissance de jeunes satanistes. Très vite, elle se retrouve dans des soirées. «Je m’ouvrais les bras avec un compas, je me gravais le 666, a-t-elle raconté dans une émission de Radio Notre-Dame. J’aimais me faire souffrir.» L’adolescente dissimule ses blessures sous de grands pulls sombres. Ses parents, souvent absents, ne s’aperçoivent de rien. Virginie est heureuse. Elle a enfin trouvé sa tribu. «Je menaçais les autres filles, on faisait très peur et on aimait ça.» Jacky Cordonnier, de passage dans son collège, la sort de son mauvais rêve en mettant en garde les élèves contre les dangers d’une fascination trop grande pour le diable : isolement, déconnexion du réel, suicide. C’est le déclic. Virginie avoue tout à ses parents. La jeune fille recevra longtemps des lettres de menaces: «Si tu ne reviens pas, Satan va venir te chercher.»
«Aucun jeune ne devient sataniste du jour au lendemain, précise le père Benoît Domergue[figure de l’extrême droite catholique intégriste], autre grand spécialiste du sujet en France. Il faut un conditionnement: les concerts assourdissants qui saturent les sens, l'ecstasy à 10 euros la pastille et la culture de mort dans laquelle baignent les jeunes.» Une culture de mort qui banalise l'horreur et le sadisme. Les ados eux-mêmes se disent partagés entre la répulsion et la fascination face à des jeux vidéo ultraviolents tels que Manhunt et Resident Evil ou des sites comme Rotten (pourri, en français), qui exhibent des cadavres et des corps mutilés et que les élèves connaissent dès la sixième.
Les trois quarts des futurs satanistes commencent par s'immerger dans le mouvement gothique, nullement démoniaque en soi, mais qui cultive l'esthétique diabolique. «Goth»: espèce juvénile au teint blafard et aux yeux fardés de noir qui effraie le quidam en exhibant ses piercings et ses airs sinistres, version Lautréamont, sur les trottoirs des grandes villes. Dans leurs boutiques, les capes de vampire à 250 euros pièce et les calices à 450 euros côtoient les bagues et les pendentifs maléfiques ou des affiches de groupes de black metal, dont le père Domergue est devenu, au fil des années, un spécialiste. Le 2 mars, au collège Sainte-Croix, à Orléans, dans l'ancienne salle du chapitre remplie de parents d'élèves, le curé bordelais diffuse un clip de Marilyn Manson, affublé d'une casquette nazie, en concert. Le prêtre veut montrer comment l'ex-révérend de l'Eglise de Satan, encensé par le public et les critiques, «met les jeunes en condition». Ce théologien, qui n'hésite pas à se glisser dans les raves, garde dans son PC une autre vidéo, celle de la chanson The Saint, où l'on voit Manson se scarifier en gros plan, enchaîner les lignes de coke, le nez en sang, et faire un cunnilingus à une fille nue attachée. Le clip s'achève sur l'image de deux colosses plantant une énorme aiguille dans l'avant-bras de Manson.
Les «purs» préfèrent toutefois le black metal. Témoin Ulrich Dagoth, le chanteur du groupe bordelais Otargos. Dans ses concerts, ce Frankenstein de foire hurle à la mort devant une grande toile noire figurant une carcasse de bouc, le logo de la bande. Un tatouage de Christ décapité sur le bras, il explique qu’il croit «au chaos et à l’effondrement unidimensionnel». Un conte pour enfants, comparé à certains groupes scandinaves, tel Burzum, qui incendiaient les églises et se trucidaient entre rivaux à la fin des années 1990* [dés 1992-1993].
«Que le massacre commence/ Décapitez les chrétiens/ Violez leurs femmes et leurs enfants/ Leurs tombes doivent être profanées», vociférait le groupe norvégien Dimmu Borgir (du nom d’une étendue de lave islandaise). Aujourd’hui, «la plupart se sont calmés dans les paroles, mais pas forcément dans l’esprit, observe Sven Letourneur, rédacteur en chef de la revue Hard Rock Magazine. Le metal satanique ramène encore beaucoup de monde». Cradle of Filth (Berceau de fange), dont les musiciens boivent du sang sur scène, fait ainsi salle comble à l’Elysée-Montmartre (1 500 places). Son dernier album s’est écoulé à 16 000 exemplaires. Sans compter la multitude de petits groupes qui ont surgi ces dernières années.
Assis au fond de la Locomotive, une discothèque de Pigalle, Léo, 16 ans, sirote une bière en attendant le concert de Dark Funeral. «L’homme a été créé pour rompre l’harmonie de la nature, affirme le gamin, en tripotant son blouson couvert de noms de groupes de metal. Il faut aboutir à l’extinction de la race humaine.» Un exemple? «Si je vois un clodo dans la rue, je ne lui donne pas un rond.» Le satanisme reste pour beaucoup une provocation adolescente. Mais certains vont plus loin, harponnés par les extrémistes sur Internet – où fourmillent les blogs et les forums consacrés au satanisme – dans les boutiques de tatouage et de piercing, ou à la fin des concerts de black metal.
Un soir d’été, Alexandre, jeune goth de 14 ans, a aperçu «par hasard», dit-il, une troupe de jeunes sur la plage. Les gamins s’affairaient autour d’un chat noir fraîchement occis, dont ils venaient de retirer le cœur et les viscères. «Ils ont dessiné un pentacle sur le sol avec les entrailles de la bête, puis disposé des bougies autour et récité des prières sataniques, avant de recoudre le chat en glissant des pierres à l’intérieur du cadavre», raconte le garçon. Les mêmes prolongent le jeu à la maison, en se bricolant des autels avec des crânes et des tibias récupérés dans les cimetières. Résultat: «Ces jeunes deviennent asociaux et incapables d’aimer, observe le père Domergue [figure de l’extrême droite catholique intégriste]. Ils ne parlent plus que de liens qui ligotent.»
En septembre 2005, Marion, 14 ans, se jetait du haut d’une tour d’Ivry-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, avec une amie. «Le satanisme avait envahi sa vie», confie une source judiciaire. Ses parents, de modestes immigrés chiliens, croyaient à une lubie passagère. Ses copains admiraient l’adolescente aux cheveux rouges pour ses talents de médium. Marion s’inventait des aventures libertines. Des shoots à la drogue dure. Elle était une fan du groupe de metal Anorexia nervosa, dont certaines paroles font l’apologie du suicide et de l’automutilation. «On peut penser que 5% des suicides recensés annuellement chez les jeunes de moins de 25 ans, soit une centaine, sont liés au satanisme», estime Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes. La police est moins alarmiste.
Le satanisme peut pousser à l’autodestruction des jeunes qui souffrent d’une fêlure ancienne. «La désinhibition qu’il entraîne parfois peut faire perdre conscience au jeune de la portée de ses actes, analyse la pédopsychiatre Marie-Michèle Bourrat. Dans un premier temps, l’adolescent pense tout contrôler. Puis il se sent comme possédé. Il recherche à la fois la maîtrise et la perte de soi. Là est le risque.» Que faire? Cadenasser l’ordinateur? Parler, martèlent les psys. Donner son avis de parent. Et aller voir de près à quoi ressemble cet univers. Sans diaboliser.
article paru Le Lundi 24 Avril 2006 dans le Télégramme de Brest, faisant suite aux diverses profanations et incendies de chapelles dans le Morbihan et le Finistère en ce début d’année 2006.
PROFANATIONS. LES ZONES D’OMBRE D’AMANDINE
Que se cache-t-il derrière Ronan Cariou et Amandine Tatin, ce jeune couple soupçonné d’avoir profané et dégradé chapelles et cimetières, en janvier et février derniers, en Bretagne ?
Les indices laissés par Amandine mènent à d’inquiétantes fréquentations, au carrefour du satanisme, de l’idéologie néonazie et de la musique black metal. D’un côté, l’image de ce jeune couple très amoureux qui se lance dans la vie active. De l’autre, le squelette d’une chapelle du XVIe siècle aux murs noircis se dressant au sommet d’une colline. Ou encore l’image de ce crâne, arraché à la dépouille d’un homme mort il y a plus de 50 ans, dans un caveau, près de Nantes. Saisissant contraste. Qu’est ce qui a poussé Amandine Tatin, 21 ans, et Ronan Cariou, 28 ans, sur la route des cimetières et églises de la région de Quimperlé et de Nantes ? Le couple a reconnu plus de six profanations. Toutes portent la marque du diable : les chiffres « 666 », des croix et pentagrammes inversés. Difficile de ne pas penser à un cycle initiatique. D’autant que, comme les rituels sataniques l’exigent, des actes sexuels ont bien eu lieu sur certains des sites profanés. Amandine et Ronan ont, en tout cas, filmé tous les « exploits » de leur triste périple. La vidéo, avec des livres, photos et des objets de culte dérobés sur les différents sites, est l’une des nombreuses pièces à conviction saisies par les enquêteurs.
Un étrange message
Troublantes, aussi, ces étranges inscriptions dans la chapelle de Guiscriff, dans le Morbihan. Des « runes » : des caractères aux vertus prétendument magiques, empruntés au plus ancien système d’écriture nordique. Un message qui, une fois décodé, évoque « le passage vers une autre dimension », « la lumière » et « le réveil après un long sommeil ». Encore plus déconcertant, les dates auxquelles les faits bretons ont été commis correspondent exactement à des dates clés du calendrier satanique : nuits précédant la nouvelle lune et fin d’un des quatre sabbats annuels; celui du « porteur de lumière », symbole du feu : Lucifer. Satanisme ? Amandine nie farouchement. Ces inscriptions ne seraient qu’un habillage folklorique, sans signification réelle. Pourquoi s’en prendre, alors, exclusivement à des symboles religieux ? Ces questions agacent Amandine. Son avocat les balaie d’une phrase : « S’ils avaient été dans le 93, ils auraient brûlé des voitures ». La jeune femme, qui craignait ces « mauvaises interprétations », a réponse à tout. Elle possède un drapeau nazi ? « Ce n’est pas cet emblème qu’il faut voir », répond-elle, renvoyant ces interlocuteurs vers les symboles de bon augure, d’équilibre ou solaire que désignait, « bien avant la croix gammée nazie », ce signe païen.
Coup de foudre à l’Afpa de Rennes
L’ethnologie passionne Amandine. Tout spécialement l’odinisme, cette « religion » dominante au nord de l’Europe avant la conversion des tribus au christianisme. La jeune femme a arrêté ses études en fin de classe de 3 e . C’est à cette même époque qu’elle a quitté le très chaotique foyer parental, à Toulon. Ensuite ? Foyers d’accueil, petits boulots, dont un passage dans une boutique de jeux de rôle. L’an dernier, selon son oncle, elle suit une formation en menuiserie dans le Var. Moins d’un an plus tard, elle arrive à Rennes pour suivre une nouvelle formation à l’Afpa. C’est là qu’elle rencontre Ronan. Le jeune homme, titulaire d’un BTS agricole, prépare sa reconversion à la plomberie. Avec succès. Quelques mois plus tard, il décroche un CDI dans une petite entreprise, à Concarneau. Le couple ne se quitte plus. Il emménage à 30 km de la « cité des thoniers » et ses loyers « trop chers ». A Saint-Thurien, bourg de 867 âmes perdu au-dessus de Quimperlé.
« J’ai pété les plombs »
Pour Amandine, c’est la clé de l’affaire. Loin de tout, en plein hiver, attendant chaque jour le retour de son compagnon, elle aurait « pété les plombs ». Et quand on lui fait comprendre que la réponse est un peu courte, la jeune femme s’énerve. D’ailleurs, elle ne comprend pas pourquoi l’instruction dure « si longtemps ». Les faits sont si simples… Son avocat, M e Daniel, les résume ainsi : « Ce ne sont pas ddes adorateurs de satan. Ce sont des gamins qui ont, enfin, pris conscience de la gravité de leurs bêtises. Aujourd’hui, ils en ont honte et ils regrettent ». Amandine se dit prête à payer la note : prison et indemnisation salée. « Que voulez-vous de plus ? », s’étonnait-elle encore récemment.
Dans sa cellule de la maison d’arrêt de Rennes, la jeune femme est tourmentée. Elle ne tient surtout pas à ce qu’on fouille dans sa vie. A Toulon notamment, d’où elle est originaire. Que pourrait-on y trouver ? Ses liens avec un dénommé Mignoni. Anthony Mignoni, aujourd’hui âgé de 31 ans, condamné à trois ans de prison ferme en 1996. Il avait participé à la profanation d’une tombe au cours de laquelle le cadavre d’une septuagénaire avait été exhumé et transpercé à l’aide d’un crucifix inversé. C’est le même Anthony Mignoni que l’on retrouve en Alsace, la même année, mêlé à l’assassinat d’un prêtre tué de 33 coups de couteau. Le meurtrier a tout juste 18 ans. Il s’appelle David Oberdorf. Au cours de son procès, en 2001, celui-ci déclare avoir voulu « s’élever au rang d’Anthony Mignoni », son maître. Celui qui l’a initié au satanisme. La mère de David Oberdorf témoigne aussi : « Anthony Mignoni était nocif. Il disait qu’il fallait tuer les juifs, les chrétiens. J’interceptais des cassettes et les lettres qu’il envoyait à David. Il voulait qu’il brûle une église ». Il lui avait également demandé de voler un crâne dans un cimetière… Blanchi par l’accusé, Anthony Mignoni sera juste entendu comme témoin. David Oberdorf, lui, sera condamné à 25 ans de réclusion criminelle.
La piste néonazie
Le Toulonnais fait encore parler de lui en 2004. Il est condamné à de la prison avec sursis pour « diffusion d’une revue exhortant à la haine raciale et l’antisémitisme, apologie de crimes contre l’humanité » et de nouvelles profanations de sépultures commises en 1997. Autre contact : celui de Varg Vikernes, pionnier du courant musical black metal, unique membre du groupe Burzum. Ce Norvégien âgé de 33 ans purge actuellement une peine de 21 années de réclusion pour avoir poignardé de 23 coups de couteau, en août 1993, le leader d’un autre groupe de black metal (Mayhem). Les deux hommes appartenaient à « l’Inner Black Circle ». Une organisation sataniste terroriste à l’origine de l’incendie volontaire de huit églises en Norvège, et qui en aurait inspiré plusieurs dizaines d’autres, ainsi que des meurtres et des suicides, dans les pays voisins. Aujourd’hui, Varg Vikernes s’est tourné vers l’odinisme et l’idéologie néonazie. Confrontée à ces nouveaux éléments, Amandine aurait nié toute influence néonazie. Ses relations avec Mignoni et les autres ne seraient « qu’ exclusivement musicales » (*). Elle-même musicienne (guitare basse), elle aurait proposé ses services au groupe de black metal toulonnais, Blessed in Sin (Bénis dans le péché). Encore un hasard malheureux : deux de ses membres, les frères Mignoni, ont été condamnés pour les profanations de Toulon et diffusion de fanzines néonazis. Amandine aurait été ébranlée par ce tournant de l’instruction. La jeune femme, jugée très intelligente, « a perdu de sa superbe », selon une source proche de l’enquête. Elle ne s’exprime plus avec un fort accent allemand, comme lors de sa première audition. Son compagnon a également paru déstabilisé. Visiblement, il semblait découvrir ces liens. Peut-être sera-t-il amené à réfléchir aux circonstances de sa rencontre avec Amandine. Pourquoi est-elle venue en Bretagne ? Venait-elle en mission, pour implanter un réseau dans la région ? Des investigations sont en cours.
Procès en sorcellerie ?
L’avocat de la jeune femme conteste ce scénario. « Ce n’est pas parce qu’Amandine aime certains groupes de black metal qu’elle partage la philosophie de leurs membres. Tous ceux qui apprécient Baudelaire n’approuvent pas l’usage des drogues, raille Me Daniel. Que cherche-t-on ? Les pprocès en sorcellerie n’existent plus ! Et pénalement, cela n’apporte rien aux charges retenues contre elle. » Etrange Amandine. Quand il quitte précipitamment Saint-Thurien, début février, alors que la série de profanations fait la une des médias, le couple organise, malgré tout, son départ dans les règles. L’agence est prévenue, l’employeur de Ronan aussi. Officiellement, le couple rencontre de gros soucis financiers. Il rejoint le domicile des parents de Ronan, près de Nantes. En moins d’une semaine, Amandine s’inscrit en intérim. Elle trouve même un travail. Et quand elle est interpellée, son premier coup de fil est pour… son employeur. Pour le prévenir qu’elle ne pourra pas venir ! Troublant pour une jeune femme censée être manipulatrice et adepte du diable.
Macabre « lune de miel »
Pour l’heure, en prison, Amandine et Ronan s’écrivent tous les jours. Plusieurs fois par jour. Tous les deux portent le même pendentif : un marteau de Thor. Dans la mythologie nordique, c’est un symbole de protection. Un signe que l’on traçait au-dessus des couples qui venaient de s’unir par les liens du mariage. Pour Amandine, c’est aussi la marque de sa « haine des religions ». Subjugué par sa compagne, mal dans sa peau, Ronan n’aurait fait que la suivre. C’est du moins ce qu’estiment certains membres de la famille du jeune homme. Certains soirs, le couple parcourait jusqu’à 300 km pour repérer les cimetières et les chapelles où ils allaient ensuite frapper. « Ou je mettais fin à mes jours ou j’extériorisais cette violence que j’avais en moi », a expliqué Ronan aux enquêteurs. Pour lui, cette affaire est une histoire d’amour. Ce périple macabre dans les cimetières et les églises, c’était un peu leur « voyage de noces ». La « lune de miel » de deux paumés. (*) Le black metal a sa branche « politique » : le National socialist black metal. Un courant ultra-minoritaire qui, lui, n’hésite pas à passer à l’action. Comme Vikernes, Mignoni et consorts. Hervé Chambonnière
Ronan Cariou et Amandine Tatin sont, notamment, soupçonnés d’avoir provoqué, dans la nuit du 29 au 30 janvier, l’incendie criminel qui a entièrement détruit la chapelle de Saint-Guen, à Saint-Tugdual (56), après en avoir sorti des statues et les avoir déposées, la tête en bas, dans le cimetière attenant à l’édifice. (Photo archives François Destoc)
Que se cache-t-il derrière Ronan Cariou et Amandine Tatin, ce jeune couple soupçonné d’avoir profané et dégradé chapelles et cimetières, en janvier et février derniers, en Bretagne ? Les indices laissés par Amandine mènent à d’inquiétantes fréquentations, au carrefour du satanisme, de l’idéologie néonazie et de la musique black metal. D’un côté, l’image de ce jeune couple très amoureux qui se lance dans la vie active. De l’autre, le squelette d’une chapelle du XVI e siècle aux murs noircis se dressant au sommet d’une colline. Ou encore l’image de ce crâne, arraché à la dépouille d’un homme mort il y a plus de 50 ans, dans un caveau, près de Nantes. Saisissant contraste. Qu’est ce qui a poussé Amandine Tatin, 21 ans, et Ronan Cariou, 28 ans, sur la route des cimetières et églises de la région de Quimperlé et de Nantes ? Le couple a reconnu plus de six profanations. Toutes portent la marque du diable : les chiffres « 666 », des croix et pentagrammes inversés. Difficile de ne pas penser à un cycle initiatique. D’autant que, comme les rituels sataniques l’exigent, des actes sexuels ont bien eu lieu sur certains des sites profanés. Amandine et Ronan ont, en tout cas, filmé tous les « exploits » de leur triste périple. La vidéo, avec des livres, photos et des objets de culte dérobés sur les différents sites, est l’une des nombreuses pièces à conviction saisies par les enquêteurs.
Un étrange message
Troublantes, aussi, ces étranges inscriptions dans la chapelle de Guiscriff, dans le Morbihan. Des « runes » : des caractères aux vertus prétendument magiques, empruntés au plus ancien système d’écriture nordique. Un message qui, une fois décodé, évoque « le passage vers une autre dimension », « la lumière » et « le réveil après un long sommeil ». Encore plus déconcertant, les dates auxquelles les faits bretons ont été commis correspondent exactement à des dates clés du calendrier satanique : nuits précédant la nouvelle lune et fin d’un des quatre sabbats annuels; celui du « porteur de lumière », symbole du feu : Lucifer. Satanisme ? Amandine nie farouchement. Ces inscriptions ne seraient qu’un habillage folklorique, sans signification réelle. Pourquoi s’en prendre, alors, exclusivement à des symboles religieux ? Ces questions agacent Amandine. Son avocat les balaie d’une phrase : « S’ils avaient été dans le 93, ils auraient brûlé des voitures ». La jeune femme, qui craignait ces « mauvaises interprétations », a réponse à tout. Elle possède un drapeau nazi ? « Ce n’est pas cet emblème qu’il faut voir », répond-elle, renvoyant ces interlocuteurs vers les symboles de bon augure, d’équilibre ou solaire que désignait, « bien avant la croix gammée nazie », ce signe païen.
Coup de foudre à l’Afpa de Rennes
L’ethnologie passionne Amandine. Tout spécialement l’odinisme, cette « religion » dominante au nord de l’Europe avant la conversion des tribus au christianisme. La jeune femme a arrêté ses études en fin de classe de 3 e . C’est à cette même époque qu’elle a quitté le très chaotique foyer parental, à Toulon. Ensuite ? Foyers d’accueil, petits boulots, dont un passage dans une boutique de jeux de rôle. L’an dernier, selon son oncle, elle suit une formation en menuiserie dans le Var. Moins d’un an plus tard, elle arrive à Rennes pour suivre une nouvelle formation à l’Afpa. C’est là qu’elle rencontre Ronan. Le jeune homme, titulaire d’un BTS agricole, prépare sa reconversion à la plomberie. Avec succès. Quelques mois plus tard, il décroche un CDI dans une petite entreprise, à Concarneau. Le couple ne se quitte plus. Il emménage à 30 km de la « cité des thoniers » et ses loyers « trop chers ». A Saint-Thurien, bourg de 867 âmes perdu au-dessus de Quimperlé.
« J’ai pété les plombs »
Pour Amandine, c’est la clé de l’affaire. Loin de tout, en plein hiver, attendant chaque jour le retour de son compagnon, elle aurait « pété les plombs ». Et quand on lui fait comprendre que la réponse est un peu courte, la jeune femme s’énerve. D’ailleurs, elle ne comprend pas pourquoi l’instruction dure « si longtemps ». Les faits sont si simples… Son avocat, M e Daniel, les résume ainsi : « Ce ne sont pas des adorateurs de satan. Ce sont des gamins qui ont, enfin, pris conscience de la gravité de leurs bêtises. Aujourd’hui, ils en ont honte et ils regrettent ». Amandine se dit prête à payer la note : prison et indemnisation salée. « Que voulez-vous de plus ? », s’étonnait-elle encore récemment.
Profanations à Toulon meurtre en Alsace
Dans sa cellule de la maison d’arrêt de Rennes, la jeune femme est tourmentée. Elle ne tient surtout pas à ce qu’on fouille dans sa vie. A Toulon notamment, d’où elle est originaire. Que pourrait-on y trouver ? Ses liens avec un dénommé Mignoni. Anthony Mignoni, aujourd’hui âgé de 31 ans, condamné à trois ans de prison ferme en 1996. Il avait participé à la profanation d’une tombe au cours de laquelle le cadavre d’une septuagénaire avait été exhumé et transpercé à l’aide d’un crucifix inversé. C’est le même Anthony Mignoni que l’on retrouve en Alsace, la même année, mêlé à l’assassinat d’un prêtre tué de 33 coups de couteau. Le meurtrier a tout juste 18 ans. Il s’appelle David Oberdorf. Au cours de son procès, en 2001, celui-ci déclare avoir voulu « s’élever au rang d’Anthony Mignoni », son maître. Celui qui l’a initié au satanisme. La mère de David Oberdorf témoigne aussi : « Anthony Mignoni était nocif. Il disait qu’il fallait tuer les juifs, les chrétiens. J’interceptais des cassettes et les lettres qu’il envoyait à David. Il voulait qu’il brûle une église ». Il lui avait également demandé de voler un crâne dans un cimetière… Blanchi par l’accusé, Anthony Mignoni sera juste entendu comme témoin. David Oberdorf, lui, sera condamné à 25 ans de réclusion criminelle.
La piste néonazie
Le Toulonnais fait encore parler de lui en 2004. Il est condamné à de la prison avec sursis pour « diffusion d’une revue exhortant à la haine raciale et l’antisémitisme, apologie de crimes contre l’humanité » et de nouvelles profanations de sépultures commises en 1997.
Autre contact : celui de Varg Vikernes, pionnier du courant musical black metal, unique membre du groupe Burzum. Ce Norvégien âgé de 33 ans purge actuellement une peine de 21 années de réclusion pour avoir poignardé de 23 coups de couteau, en août 1993, le leader d’un autre groupe de black metal (Mayhem). Les deux hommes appartenaient à « l’Inner Black Circle ». Une organisation sataniste terroriste à l’origine de l’incendie volontaire de huit églises en Norvège, et qui en aurait inspiré plusieurs dizaines d’autres, ainsi que des meurtres et des suicides, dans les pays voisins. Aujourd’hui, Varg Vikernes s’est tourné vers l’odinisme et l’idéologie néonazie. Confrontée à ces nouveaux éléments, Amandine aurait nié toute influence néonazie. Ses relations avec Mignoni et les autres ne seraient « qu’ exclusivement musicales » (*). Elle-même musicienne (guitare basse), elle aurait proposé ses services au groupe de black metal toulonnais, Blessed in Sin (Bénis dans le péché). Encore un hasard malheureux : deux de ses membres, les frères Magnoni, ont été condamnés pour les profanations de Toulon et diffusion de fanzines néonazis. Amandine aurait été ébranlée par ce tournant de l’instruction. La jeune femme, jugée très intelligente, « a perdu de sa superbe », selon une source proche de l’enquête. Elle ne s’exprime plus avec un fort accent allemand, comme lors de sa première audition. Son compagnon a également paru déstabilisé. Visiblement, il semblait découvrir ces liens. Peut-être sera-t-il amené à réfléchir aux circonstances de sa rencontre avec Amandine. Pourquoi est-elle venue en Bretagne ? Venait-elle en mission, pour implanter un réseau dans la région ? Des investigations sont en cours.
Procès en sorcellerie ?
L’avocat de la jeune femme conteste ce scénario. « Ce n’est pas parce qu’Amandine aime certains groupes de black metal qu’elle partage la philosophie de leurs membres. Tous ceux qui apprécient Baudelaire n’approuvent pas l’usage des drogues, raille M e Daniel. Que cherche-t-on ? Les procès en sorcellerie n’existent plus ! Et pénalement, cela n’apporte rien aux charges retenues contre elle. » Étrange Amandine. Quand il quitte précipitamment Saint-Thurien, début février, alors que la série de profanations fait la une des médias, le couple organise, malgré tout, son départ dans les règles. L’agence est prévenue, l’employeur de Ronan aussi. Officiellement, le couple rencontre de gros soucis financiers. Il rejoint le domicile des parents de Ronan, près de Nantes. En moins d’une semaine, Amandine s’inscrit en intérim. Elle trouve même un travail. Et quand elle est interpellée, son premier coup de fil est pour… son employeur. Pour le prévenir qu’elle ne pourra pas venir ! Troublant pour une jeune femme censée être manipulatrice et adepte du diable.
Macabre « lune de miel »
Pour l’heure, en prison, Amandine et Ronan s’écrivent tous les jours. Plusieurs fois par jour. Tous les deux portent le même pendentif : un marteau de Thor. Dans la mythologie nordique, c’est un symbole de protection. Un signe que l’on traçait au-dessus des couples qui venaient de s’unir par les liens du mariage. Pour Amandine, c’est aussi la marque de sa « haine des religions ». Subjugué par sa compagne, mal dans sa peau, Ronan n’aurait fait que la suivre. C’est du moins ce qu’estiment certains membres de la famille du jeune homme. Certains soirs, le couple parcourait jusqu’à 300 km pour repérer les cimetières et les chapelles où ils allaient ensuite frapper. « Ou je mettais fin à mes jours ou j’extériorisais cette violence que j’avais en moi », a expliqué Ronan aux enquêteurs. Pour lui, cette affaire est une histoire d’amour. Ce périple macabre dans les cimetières et les églises, c’était un peu leur « voyage de noces ». La « lune de miel » de deux paumés.
(*) Le black metal a sa branche « politique » : le National socialist black metal. Un courant ultra-minoritaire qui, lui, n’hésite pas à passer à l’action. Comme Vikernes, Mignoni et consorts.
Cette ” fête des lumière païennes ” se voulait un écho à la célèbre ” fête des lumières ” de Lyon ce même jour, ce qui rappelle le sens oublié de cette fête attirant avant tout finalement le jeune français moyen moderne donc athée (toujours dans l’air du temps…), puisque cette fête est à la base une commémoration de la préservation de la Peste d’une partie de Lyon par la Vierge. Mais cette soirée organisée par Orthanc se présentait surtout comme un événement black metal avec la présence de membres du ” Concilium ” de la célèbre scène black metal toulonnaise à savoir de Seigneur Voland, Kristallnacht et Blessed In Sin dont les membres ont beaucoup fait parler d’eux entre 1996 et 1997. Les médias se plaisent d’ailleurs toujours aujourd’hui à ressortir ces histoires et de fait cette soirée revêtait peut-être malgré elle une coloration ” nsbm ” qui attira un public consistant, notamment venu du Nord de la France (Tours, etc), faisant figure d’événements puisque les concerts du Concilium se déroulent plutôt dans un cadre privé évitant ainsi tout problème d’annulation ou de parasitage. Le Lyon’s Hall se révélait être le lieu idéal une fois encore pour une telle affiche underground. On peut dire que cette soirée n’a d’ailleurs pas pris de tours « ns » et ce par un règlement explicite sur les billets, signalant que toute provocation serait punie. Ça aurait été en effet bien bête de compromettre toute organisation de concert sulfureux à l’avenir. D’ailleurs comme j’aurai l’occasion d’y revenir, c’est bien plus la réputation sulfureuse de ses membres qui donnait cette coloration ” ns ” puisque dans le contenu on ne peut pas dire qu’il y ait eu quoi que ce soit dans les groupes tant attendus de ” ns “. N’oublions pas d’ailleurs que LF a mis un terme à Kristallnacht pour prendre ses distances avec le nsbm.
Laurent Franchet (dit “Hades”, “LF” ou “Lenrauth”)[1][2]
16/02/2004 Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert:
HEMMOROIDZ OV GOD, initialement programmé et comportant en ses rangs le Marechal Glaurung d’Orthanc ne jouera finalement pas. La raison en étant selon les échos que j’ai pu entendre, que la strip-teaseuse n’était pas présente ! Il s’agit en effet initialement d’un black metal à l’esprit assez rock n’roll.
C’est donc Sigillum Diabolicum de Clermont-Ferrand, que j’avais raté lors de son ouverture de la soirée avec Peste Noire en juin, qui assurera donc le premier concert de ce soir. Malgré un style visuel assez décousu, avec un bassiste uniquement vêtu d’un kilt et pieds nus, un guitariste chanteur typique black metal en noir avec t-shirt Nargaroth et un autre guitariste avec un style peut-être plus d’assaut. L’unité musicale est cependant bien là : un black metal très classique mais efficace. C’est avec une grande surprise que se termina leur prestation par la montée sur scène d’un invité au chant et à la guitare pour une reprise de Chevrotine, l’une des références du rac metal. Dans le pur style typique du groupe et donc très différent de Sigillum Diabolicum, le chant criard se transforme donc en chant viril et guerrier avec le morceau L’épée à la main qui enthousiasma énormément le public qui connaissait les paroles. Je ne saurais dire s’il s’agissait d’un membre de Chevrotine, ou d’un simple ami dans la scène Rac puisque les membres de Sigillum Diabolicum joueraient occasionnellement au sein de formations Rac.
En effet, Ardraos, guitariste et vocaliste de Sigillum Diabolicum est une figure RAC qui pulse les hymnes néonazis des groupes Wolfangel et Lemovice, activistes des mouvances skinhead proches des gangs Blood and Honour, Combat 18, Hammerskins, JNR, 3e Voie, Front des Patriotes, ...etc.
De nos jours, Ardraos et les musiciens de Lemovice et Wolfangel sont affichés comme l'orchestre "historique" de Peste Noire.
Puis les membres du Concilium envahissent la scène pour la représentation de Finis Gloria Dei. Les cinq membres sont loin d’être des inconnus, comportant le trio originaire de Funeral, le groupe pre-Kristallnacht (devenu projet solo ensuite) et la plupart des membres de Seigneur Voland, avec ce soir LF (Funeral, Kristallnacht, Seigneur Voland, Desolation Triumphalis) à la guitare, Xaphan au chant (Funeral, Seigneur Voland),
Anthony Mignoni (dit “Xaphan”)[1][2]Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert
Condamnation, par la cour d’assises de Colmar, à vingt ans de réclusion criminelle de David Oberdorf pour avoir assassiné de trente-trois coups de couteau un prêtre catholique, le 19 décembre 1996, à Kingersheim (Haut-Rhin). David Oberdorf voulait “s’élever au rang d’Anthony Mignoni”, qui l’avait initié au satanisme.
Condamnations à de la prison ferme pour des membres qui se sont livrés à une profanation sataniste, à Toulon, dans la nuit du 8 au 9 juin 1996: Anthony Mignoni[1], Christophe Magnoni[1], Émilie Dervillers et Laurence Scharples.
Black Christ à la guitare (Funeral, Blessed in Sin)
Christophe Magnoni (dit “Black Christ”)[1][2]
Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert
Condamnations à de la prison ferme pour des membres qui se sont livrés à une profanation sataniste, à Toulon, dans la nuit du 8 au 9 juin 1996: Anthony Mignoni[1], Christophe Magnoni[1], Émilie Dervillers et Laurence Scharples.
et Hayras à la basse (Seigneur Voland, Blessed in Sin et son excellent projet solo Hayras).
Bref le meilleur de la scène black française underground. Cela va sans dire qu’on est bien loin des concerts black metal stars qui passent au Transbordeur avec leur coté aseptisé, et loin également peut-être des mises en scène certes charismatiques d’un Gorgoroth tellement programmées et soignées. Ici, place à l’authenticité, un véritable début de show après balances, réglages et décors effectifs, un changement de guitare pour LF lors d’un morceau qui revient non équipé de la sangle, ou les petits problèmes avec la projection du film n’entament en rien la qualité de cette authentique prestation de black metal, avec maquillages et look loin du cirque des gros groupes. C’est d’ailleurs ici un style de black bien différent du son typique Kristallnacht / Seigneur Voland. Leur premier album, sorti chez Aura Mystique, Goat : father of a new flesh, propose un black metal cru, primitif, teinté de thrash au concept purement satanique et instinctif cette fois-ci, s’influençant de vieux groupes comme Beherit, Blasphemy (dont LF portait un t-shirt à son honneur) ou Bestial Summoning. Très franchement, je préfère leurs autres projets mais je dois avouer que j’ai bien apprécié la prestation, mieux que sur le CD. Je soulignerai notamment l’exécution du très bon Behind the rooting sun of human desolation. Le côté cru crée une atmosphère plus parlante sur scène, à mon avis, et c’est d’ailleurs une très bonne idée qui y contribue que de projeter un film en fond, pratique que l’on voit plutôt dans les prestations d’indus. Il s’agit en fait des travaux cinématographiques réalisés par Xaphan, sous le nom de Baron Saturne (qui tire son nom d’un personnage d’une nouvelle de l’excellent Villiers de l’Isle-Adam) où l’on peut voir des images blasphématoire, par exemple avec une sœur (ou plutôt une luciférienne s’habillant en sœur) en train de se faire pénétrer. Des images de cérémonies blasphématoires mêlant sexe violence et satanisme mais également des montages comme certaines images prises entre autres de l’excellent film expérimental de 1991 Begotten. Ou encore des images de l’enfer de Bosch sur le morceau du même nom. Une bonne prestation authentique et crûe, bien loin de parfois pitoyable groupes old school.
Finis Gloria Dei et Blessed In Sin ayant des membres en commun, la prestation d’Orthanc s’impose entre les deux. Et c’est avec surprise qu’on découvre, après une intro de musique classique intronisant les musiciens, pendant laquelle le Maréchal reste fièrement debout devant sa batterie, que le groupe jouera sous forme de duo, à savoir donc le Maréchal à la batterie et parfois au chant et Hrafnagud, habituellement bassiste, qui ce soir se chargera de la guitare et du chant et jouera le rôle de deux musiciens passant d’un micro à l’autre. Je ne sais pas si c’est le show de Nuit Noire en juin qui leur a montré la possibilité de jouer en duo et sans basse. Mais il faut l’avouer, comme l’ensemble du public présent ce soir l’a aussi remarqué, qu’ils ont vraiment bien assuré et je pense qu’on peut les féliciter. Leur ” pure french black metal ” se révèle d’ailleurs de qualité. Et on retrouve bien un peu le son de la scène toulonnaise dans les guitares. En somme du bon black avec une touche rac notamment dans le chant, toujours plus présente dan leur musique, et très bien mariée, une très bonne évolution. On saluera, tout comme le public, l’excellente reprise de Stahl Blitzt Kalt du Absurd deuxième époque (la meilleure) extraite de Totenlieder (2003), chantée en allemand comme il se doit.
Orthanc a en fait joué avec Absurd lors d’un festival en Roumanie cet été. D’ailleurs, avec leur mélange de rac et de black, Orthanc pourrait devenir les Absurd français. L’avenir le dira puisqu’en plus de 10 ans avec une pause et pas mal de changements de line-up, le groupe mené par le Maréchal n’a pas trop de compositions à son actif, malgré une prestation consistante avec notamment Nos paradis perdus. Mais on ne saurait que l’encourager dans sa voix actuelle.
La tête d’affiche est sans conteste Blessed In Sin, qui existe depuis 1993, comme le rappellera à la fin le chanteur, ayant toujours tourné autour de la fratrie de Over Lord Nasty Metatheos au chant
David Magnoni (dit “Overlord Nasty Metatheos”)[1][2]
Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert
et de Black Christ à la guitare, et qui a fait coulé beaucoup d’encre.
Christophe Magnoni (dit “Black Christ”)[1][2]
Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert
Condamnations à de la prison ferme pour des membres qui se sont livrés à une profanation sataniste, à Toulon, dans la nuit du 8 au 9 juin 1996: Anthony Mignoni[1], Christophe Magnoni[1], Émilie Dervillers et Laurence Scharples.
On en verra notamment des extraits de la presse métallique avec une certaine mise à dos, puisque Blessed In Sin a aussi eu la bonne idée d’agrémenter sa prestation de films en fond ainsi que d’une étrange statue grecque sur la scène. Là aussi ceux qui s’attendaient à trouver du NS seront déçus. Blessed In Sin, à l’image de la pochette de Honor the anus of Mary (morceau non joué ce soir), c’est avant tout un univers fait de lubricité et de blasphèmes et d’une fustigation du judeo-christiannisme dans cette optique. Ainsi, après des images de guerriers grecs semble-t-il, on a eu droit à des scènes pornographiques antiques faites notamment de cunnilingus ou encore à la scène théâtrale libertine du film Eyes Wide Shut. Les images prennent plus tard un côté plus mystique ou ésotérique, un clip évoquant également une emprise franc-maçonnique. Sur la fin, il s’agira d’un hommage aux premières années troubles du black metal, un hommage notamment à Euronymous dont Metatheos portait un t-shirt à son effigie et à la polémique anti-Burzum qui a suivi. Musicalement là aussi, il ne faut pas s’attendre à du black rentre-dedans ou raw. Blessed In Sin, comme il l’a montré entre autres par ses deux albums Melancholia et Par le sang du Christ, c’est avant tout du black avec des influences heavy, thrash et un côté atmosphérique (d’ailleurs peut-être un peu trop simple). De la scène du Concilium, c’est le groupe le plus ancien et le plus metal si je puis dire. On peut en fait y ressentir une influence très nette du style de black metal pratiqué par Rotting Christ. Je pense qu’une partie du public non connaisseur, c’est un peu vidée sur la fin, du fait que Blessed In Sin ne fait pas dans le black violent ou malsain. La prestation en elle-même a d’ailleurs un côté plus festif, là où Finis Gloria Dei ne fait pas dans la communication. Blessed In Sin en est bien plus friand. Metatheos communique énormément avec le public, peut-être trop, soulignant à de nombreuses reprises qu’on était le meilleur public, et c’est certain que le public de ce soir était un public black metal et pas le métalleux de base en sortie. Mais peut-être qu’il en fait un peu trop avec des ” allez Lyon, allez Lyon ! ” qui donnent un coté un peu festif. Cela vient peut-être d’une certaine sociabilité du Sud, pour décupler l’ensemble du public après une soirée bien remplie, et une prestation très consistante d’une durée de 1h30, avec rappel offert d’un titre déjà joué en notre honneur. Les membres du Concilium étant présents ce soir, j’ai cependant pensé que ça aurait pu être une occasion formidable de jouer quelques hymnes de Seigneur Voland ou Kristallnacht pour clôturer en beauté cette très bonne soirée.
Le parquet du tribunal correctionnel de Lorient a requis deux ans de prison ferme contre un couple accusé d’avoir profané de nombreux lieux de culte en 2005 et 2006 en Bretagne et en Loire-Atlantique. Le procureur a requis pour Amandine Cariou, 23 ans, “élément moteur” notamment à cause de ses liens avec le milieu sataniste, cinq ans de prison dont trois avec sursis. Il a requis pour son mari Ronan Cariou, 30 ans, quatre ans de prison, dont deux avec sursis.
“Vous avez largement minimisé les faits, leur portée, leur nombre, leur gravité, or on ne peut pas minimiser cette gravité-là”, a affirmé le procureur Martin Genet, n’excluant pas la possibilité de récidive. Les accusés comparaissaient libres pour “dégradation grave de lieux de culte”, “destruction de bien” et “violation de sépulture”.
Le couple, sans antécédent judiciaire, est accusé d’avoir mis le feu en janvier 2006 à la chapelle de Saint-Tugdual (Morbihan), un édifice du XVIe siècle classé monument historique qui a en grande partie été détruit.
Ils ont également reconnu avoir profané 63 tombes dans le cimetière de Saint-Thurien (Finistère) et dégradé plusieurs autres chapelles et un calvaire dans les quatre départements bretons et en Loire-Atlantique. Le couple a encore à son actif le vol de crânes dans des tombes et des relations sexuelles dans une église sur un drap mortuaire. Des inscriptions à caractère satanique (croix à l’envers, chiffre 666, tags injurieux envers la religion) ont chaque fois été trouvées sur place.
Le délibéré sera rendu le 30 juin.
Amandine Tatin et Ronan Cariou seront fixés sur leur sort le 30 juin. Photo Christine Vigouroux
Les explications et les remords d’Amandine et Ronan, poursuivis pour une série de profanations en Bretagne fin 2005 et début 2006, n’ont « pas convaincu » parquet et parties civiles, hier, à Lorient.
Les explications et les remords d’Amandine et Ronan, poursuivis pour une série de profanations en Bretagne fin 2005 et début 2006, n’ont « pas convaincu » parquet et parties civiles, hier, à Lorient. Deux ans de prison ferme ont été requis à leur encontre. « Est-ce que vous vous promenez toujours dans les cimetières ? » Après deux heures et demie d’audience, c’est l’une des dernières questions qu’adresse la présidente du tribunal aux deux prévenus. La réponse d’Amandine Tatin et Ronan Cariou claque : « Non ». Tout au long du procès, ils l’ont juré, répété : non, ils ne sont ni satanistes, ni néonazis. Oui, ils regrettent. Ils ont même « honte ». Non, ils ne récidiveront pas. « Tout cela, c’est du passé ». Ils multiplient les excuses, les remords. Insistent sur leur volonté de réparer. Ils ont « changé », assurent-ils.
Réponse à tout
Ni les armes – revolver, munitions, coup de poing américain, machette, serpette, couteaux celtes, crochet de boucher, etc. – retrouvées à leur domicile, ni les insignes SS, ni les drapeaux sudiste et nazi, ni les inscriptions à caractère satanique ou néonazi, ni leurs revendications anti-religieuses le jour de leur interpellation, ni leurs connaissances ou contacts dans les sphères néonazies et satanistes ne seraient donc à prendre en compte. Le couple a réponse à tout. Le vol de 71 cierges ? C’était « utilitaire », « pour bénéficier d’un éclairage plus doux à la maison ». L’urine sur l’autel d’une chapelle et l’acte sexuel sur un drap mortuaire ? « Aucun but n’était recherché. C’est à cause de l’alcool. C’était de la stupidité ». Déplacer des statuettes ? « Pour rigoler ». Les cendriers qu’ils appellent des « ramasse-juifs » ? « De l’humour très stupide, lamentable », confesse Ronan. Les crânes dérobés ? « C’était de la curiosité. On voulait voir à quoi ressemblait la mort. À travers eux, c’était notre propre mort qu’on regardait ».
L’enfance tragique d’Amandine
Ronan l’affirme : « Les cimetières étaient devenus notre demeure. On y était bien, loin de tout, loin des vivants. Il se trouve que c’est là que nous avons explosé… » La faute à « trop de souffrances », soufflent les deux prévenus. Pour Amandine, c’est une enfance plus que chaotique : le divorce de ses parents, la condamnation de son père CRS, pour le viol de ses frère et sœur (ce qu’Amandine conteste), la violence de sa mère homosexuelle, l’intransigeance de sa belle-mère… À 15 ans, après une scolarité où elle est remarquée pour son « extraordinaire intelligence », la jeune femme sombre dans un « état psychologique épouvantable ». Elle enchaîne fugues, liaisons avec des hommes deux fois plus âgés qu’elle, issus des milieux néonazis et satanistes de Toulon et de Nice. Elle échoue en hôpital psychiatrique. Elle y restera un an. Ronan, quant à lui, passe « une enfance sans histoires dans une famille sans histoires ». Pourtant, il se sent seul, et ne « trouve pas sa place dans la société ». Sa vie bascule quand sa compagne, schizophrène, est internée.
« Ne les remettez pas en prison ! »
Les parties civiles – elles sont 18- ne croient pas à la version des deux prévenus. Elles dénoncent « leurs larmes de crocodile » et leur « volonté de relativiser les faits ». À la barre, visiblement fatigué et éprouvé, le couple encaisse. Et quand le procureur, pas plus convaincu par leurs remords, requiert cinq ans de prison, dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, contre Amandine, et quatre ans, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve contre Ronan, le couple se prend la main. « Retourner en prison ! Pour quoi faire ? », tonne M e Guillon. Son confrère, M e Daniel, implore le tribunal : « Ne les remettez pas en prison. Ce sont nos enfants. Ils ont péché par orgueil, fascinés par la mort. Ils se sont crus au-dessus des dieux. Mais satanisme, antisémitisme : non. Prolonger cette détention serait néfaste et cruel ». Le tribunal rendra sa décision le lundi 30 juin.
Les Vouïvres ont enregistré des chansons et en proposent des pressages sur disque produit par LMH de Famine.
“Famine” de Peste Noire
“Ardraos” de Peste Noire + Lemovice + Wolfasangel
Sün,
“HGH”
et l’Acte Final du disque affiche même Xaphan !
Anthony Xaphan Mignoni, Figure NSBM, Hammerskin et profanateur de tombes.
Anthony “Xaphan” Mignoni est un membre de Funeral, renommé “Kristallnacht” ensuite, des fils-de-Burzum, le premier orchestre NSBM français selon la légende, et de NSBM hitlérienne plus particulièrement, est devenu célèbre avec l’affaire médiatique de la profanation du cimetière de Toulon, dont l’enquête policière a révélé les fanzines white-power et le réseau Charlemagne Hammerskins.
Le Toulonnais fait encore parler de lui en 2004. Il est condamné à de la prison avec sursis pour « diffusion d’une revue exhortant à la haine raciale et l’antisémitisme, apologie de crimes contre l’humanité » et de nouvelles profanations de sépultures commises en 1997.
[…] Une nouvelle catégorie de profanateurs a même vu le jour en 1997, lorsqu’a été violé un caveau du cimetière de Six-Fours (Var). Les auteurs, jugés en 2004, diffusaient la revue W.O.T.A.N. (Will of the aryan nation – volonté de la nation aryenne), « bulletin mensuel de rééducation » des CHS (Charlemagne Hammer Skin – nom choisi en référence à la division SS française), édité à Londres. Un des mis en cause avait été condamné, en 1997, pour avoir exhumé un corps dans le cimetière central de Toulon lors d’une sorte de rituel gothico-satanique. Courant de longue date aux Etats-Unis, le lien entre satanisme et néo-nazisme se retrouve en 2001 dans le procès de David Oberdorf, meurtrier en 1996 d’un prêtre haut-rhinois et dont l’un des mis en cause du Var avait été l’inspirateur[37]. À Rouen, la police arrêtera en mars 1995 les animateurs d’un fanzine nazi-sataniste, Deo Occidi, précurseurs du sous-genre musical connu sous le nom de National-Socialist Black Metal (NSBM), qui avaient formé une association nommée AMSG (Ad Majorem Satanae Gloriam), valorisant l’action terroriste. Sa charte stipulait en effet : « Tout terrorisme se pratique de manière individuelle sans engager la totalité du mouvement Black Metal (…). Chacun doit s’armer de manière individuelle en vue de combattre tout opposant. Tous les moyens devront être utilisés pour se procurer un armement légal et illégal »[38]. […]
Si les enquêtes sur les groupes de musique n’ont rien révélé d’inquiétant, la Préfecture met en garde : “Au moindre propos ou fait contraire aux valeurs de la République ou à la loi, le Procureur de la République sera saisi”
Ce samedi 11 mai, est organisé à Chamelet un Dark Médiéval Fest! Au programme de cet évènement original : des animations médiévales et de la musique métal! Sauf qu’à l’énoncé des groupes à l’affiche, certains grincent des dents. Ainsi, sur Internet, Rebellyon, se présentant comme un “site collaboratif d’infos alternatives”, n’hésite pas à dénoncer “encore un concert néo-nazi dans la région lyonnaise”.
“Bien caché derrière une image médiévale faussement bon enfant, avec son petit marché sur le même thème, concours de jonglerie, feu, combats, c’est en réalité un concert NSBM (National Socialist Black Metal) que nous trouvons, en analysant d’un peu plus près la programmation de ce festival”, assure le site.
Et de détailler : “Prenons tout d’abord le cas de Dux. Sous ce nom, se cachent, entre autre, les membres de
Orthanc, groupe interdit de concert à de multiples reprises.
Mais Dux, ce sont aussi les membres de
Blessed in sin, connu comme la bande des profanateurs de tombe de Toulon, actifs depuis 1996, sous les noms de Funeral, Kristallnacht (nuit de cristal nazie), Seigneur Voland (ouvertement antisémite et hitlérien)”
Et de dénoncer aussi la présence d’un stand “Asgard Hass” de Suisse, qui serait promoteur NSBM et notamment diffuseur d’un disque exposant une croix gammée stylisée.
Sous la force de ces arguments, les internautes sont même invités par Rebellyon à téléphoner à la mairie de Chamelet. La première magistrate de la commune, qui ne nous avait ce vendredi soir pas rappelé, aurait ainsi, selon nos informations, saisi les autorités, hésitant à annuler.
“On ne peut pas interdire “a priori” un évènement, sauf s’il y a une menace de trouble à l’ordre public, ce qui, d’après nos éléments, ne semble pas le cas”, opposait ce vendredi soir le cabinet de la Préfecture du Rhône.
Ce qui n’a pas empêché qu’une enquête soit menée concernant les personnes mises en cause. Alors oui, des musiciens seraient passés d’un groupe à un autre. Mais ces personnes n’auraient jamais fait l’objet de signalements pour des participations à des rassemblements néo-nazi. Rien n’aurait été relevé à leur encontre permettant de justifier ce “raccourci”. Aucune information tangible inquiétante ne remonterait à leur sujet.
Il n’empêche qu’un dispositif particulier de gendarmerie a été prévu pour éviter tout débordement ce samedi, si des opposants à ce concert venaient à chercher l’affrontement et aussi pour assurer “une surveillance fine” de l’évènement, indique encore le cabinet de la Préfecture, qui affirme : “Au moindre propos ou fait contraire aux valeurs de la République ou à la loi, le Procureur de la République sera saisi”.
Droit de réponseEclaircissons« l'ombre de la mouvance néo nazi» du concert métal à Chamelet (dixit Sophie Raguin article du progrès vendredi 10 mai).Alertés par des accusations portant sur certains groupes devant se produire lors du Festival, nous avons immédiatement saisi les autorités compétentes, la Préfecture et la gendarmerie, afin de déterminer, sur la base de faits concrets si des groupes étaient clairement identifiés comme porteur de l'idéologie néo nazi. Une enquête a été ouverte et les conclusions ont démontrés qu'aucun groupe n'avait fait l'objet de signalements ou de plaintes pour participation à des rassemblements néo nazis ou apologie du nazisme. La liberté d'expression étant très protégée en France, aucun élément tangible ne justifiait donc l'annulation du concert .L'autre motif d'annulation aurait été la menace du« trouble à l'ordre public» qui d' après la préfecture ne semblait pas une réelle menace.J'ai donc fait le choix, en toute connaissance de cause, en concertations avec mes adjoints et au regard des éléments de l'enquête, de ne pas annuler le concert. Les organisateurs ont signé une convention les engageant à relever tout signe faisant apologie du nazisme, d'incitation à la haine raciale et si tel était le cas d'en référer aux autorités compétentes.De son côté la Mairie a annoncée qu'elle n'hésitera pas à saisir le procureur de la république en cas de faits ou propos contraires aux valeurs de la République.Grâce à une collaboration étroite avec la brigade de gendarmerie du Val d'Oingt, qui nous a épaulés durant cette affaire, un dispositif important de surveillance a été mis en place tout au long de la manifestationJe suis moi-même allé sur place avec un adjoint afin de constater de visu la teneur de ce concert.Aucun élément n'a été relevé permettant de confirmer les accusations portées, aucun incident à déplorer.Je m'adresse donc à vous, syndicalistes, chasseur de scoop, ainsi qu'à toutes les personnes qui, bien souvent sous couvert de l'anonymat se sont répandus en insultes et propos orduriers essayant ainsi de faire pression sur moi dans le but d'une annulation de ce concert au motif d'une supposée présence de groupes néo nazi. Un site collaboratif d'infos alternatives, Rebellyon, a même incité la population à téléphoner en mairie en diffusant largement le numéro de téléphone de la mairie. Mesdames et messieurs les détracteurs si vous aviez un doute sur ces groupes il fallait en apporter la preuve afin que l'annulation du concert soit fondée. Et de grâce, soyez courageux, ne vous cachez pas derrière l'anonymat pour vous exprimer, prenez vos responsabilités et défendez les valeurs de la république avec dignité, respect et intelligence .Et pour terminer sur une note positive, notre restaurant marocain « La Vallée de I' Atlas » a fait lui aussi salle comble samedi soir et dimanche midi, accueillant musiciens et spectateurs .....Ariane AubonnetMaire de la commune de Chamelet
les grands dossiers criminels d’Alsace. Cet été, il revient sur plusieurs affaires qui ont marqué l’agglomération de Mulhouse. Aujourd’hui, l’assassinat satanique du curé de Kingersheim Jean Uhl, en décembre 1996.
aujourd’hui on évoque l’assassinat du curé de Kingersheim Jean Uhl, avec cette fois un coupable. Tu te souviens de cette sordide affaire ?
Oui, ça débute par l’appel d’une paroissienne qui avait vu le curé Uhl, le soir, lors d’une répétition de la chorale de la paroisse. Elle s’inquiète, elle sonne au presbytère et comme il ne répond pas et qu’elle a les clefs, elle ouvre et le trouve mort, couché sur le ventre. L’autopsie montre qu’il a été tué de coups de couteau, la veille.
C’est un assassinat, un acharnement ?
Oui, c’est un acharnement. Il a été assommé avec une casserole puis assassiné de 33 coups de couteau. Le chiffre de 33, ce n’est pas forcément un hasard… (NDLR : il s’agit de l’âge de la mort du Christ).
Une tuerie à caractère satanique a secoué la France en 1996 : l’assassinat du père Jean Uhl, curé de la paroisse alsacienne de Saint-Adelphe de Kingersheim.
Tout commence le vendredi 20 décembre 1996, vers 9h15 : le corps du père Jean Uhl est découvert par sa gouvernante dans un couloir de son presbytère. Le curé gît, face contre terre, entre son bureau et le couloir d’entrée. Il porte une parka. Quelques objets se trouvent sur le sol, notamment un téléphone portable et un porte-documents. Une des chaises du bureau est renversée. Sur le tapis, une grande tache de sang. Le revêtement du sol porte de nombreuses empreintes de semelles de chaussures. Sur le plateau du bureau, un répertoire ouvert à la lettre « G », comme gendarmerie. Pas de trace de lutte. Le médecin du quartier, aussitôt appelé par la gouvernante, ne peut que constater le décès du prêtre. Il a reçu, l’autopsie le confirmera, 33 coups de couteau, dans le dos, à la tête et à la main gauche. Sur le dos de cette main, l’auteur du crime a gravé, avec sa lame, un pentagramme, une figure géométrique qui représente une étoile à 5 branches renversée, un symbole ésotérique qui évoque la magie noire et le satanisme !
Julie Apricena, la suppléante du candidat RN pro-russe Pierre Gentillet dans la troisième circonscription du Cher, posait il y a quelques années en t-shirt « White Pride Worldwide », un slogan suprémaciste blanc, avec des skinheads néonazis.
Décidément, le binôme que le Rassemblement national présente aux législatives dans la troisième circonscription du Cher, qui est arrivé en tête avec 43,15% des voix, est bien loin de la dédiabolisation. StreetPress vous a dressé le portrait du candidat Pierre Gentillet, entre positions pro-russes, rond de serviette chez CNews et tweet à tonalité antisémite. Mais sa suppléante n’est pas en reste : responsable départementale du RN dans le Cher, Julie Apricena est au parti depuis 2013. À l’époque, la responsable locale du FNJ est bien mise en avant par son parti, qui veut une image rajeunie et commence son processus de dédiabolisation. Mauvaise pioche : Julie Apricena pose avec un t-shirt orné d’un message suprémaciste blanc, et traîne avec tout ce que la région Centre compte de skinheads néonazis.
Dès 2015, le site antifasciste La Horde l’a épinglé pour ses fréquentations et l’habitude qu’elle a de poser en t-shirt néofasciste. Sur un cliché exhumé par le site, la responsable départementale arbore fièrement un t-shirt orné d’une croix celtique massive, autour de laquelle on peut lire « White Pride Worldwide » – « Fierté blanche mondiale » – un slogan utilisé par les suprémacistes néonazis canadiens de la Aryan Guard. La Horde pointe également à l’époque que la femme, âgée de 24 ans à l’époque, fréquente les skinheads néonazis de Nevers (58). Mais aussi Sébastien Legentil, qui gérait alors Martel en Tête, un site de merchandising et de musique néonazie, et qui est très présent dans la scène skinhead. Il s’agit, entre autres, d’un proche de Serge Ayoub, le patron néonazi des skins français.
Plus de 300 néo-nazi.es ont participé à un tournoi de MMA organisé par le réseau néo-nazi Hammerskin, avec la franche participation de Blood & Honour, à Combres-sous-les-Côtes (Meuse, 55) ce samedi 15 juin 2024. Venu.es des quatre coins de l’Europe, les participant.es ont combattu des heures durant dans un hangar agricole appartenant à Jérémy Flament [2]. Cet établissement néo-nazi du réseau Hammerskin, baptisé « Taverne de Thor », a été délocalisé dans le nord de la Meuse depuis Toul (54) il y a une dizaine d’années, suite à des interventions de collectifs antifascistes. Malgré la présence d’individus bien connus des renseignements territoriaux et l’exhibition publique de symboles nazis illégaux, l’intervention de la gendarmerie locale en fin d’après-midi fut de courte durée : les agents des forces de l’ordre ont quitté le rassemblement fasciste « privé » après quelques échanges courtois avec les organisateurs.
Près de Verdun, des néonazis s’entraînent au combat au vu et au su des autorités
Un tournoi de MMA clandestin s’est déroulé samedi 15 juin dans la Meuse, rassemblant des centaines de militants d’extrême droite venus de plusieurs pays d’Europe. Dépêchés sur les lieux, les gendarmes n’ont pas empêché la tenue du rassemblement.
Ils venaient pour l’occasion de France, d’Allemagne, du Benelux, voire d’Espagne, de Hongrie ou de Bulgarie. Deux cent cinquante à trois cents néonazis ont participé samedi 15 juin au « Day of Glory » (« jour de gloire »), un tournoi d’arts martiaux mixtes (MMA) à Combres-sous-les-Côtes (Meuse). La manifestation clandestine, annoncée dès janvier sur les canaux Telegram du milieu, a eu lieu entre les murs de La Taverne de Thor.
Ce repaire lié au gang criminel des Hammerskins est établi depuis une dizaine d’années dans ce département de la région Grand Est, après avoir déménagé depuis la commune de Toul (Meurthe-et-Moselle), à 60 kilomètres de là, où il avait été visé en 2013 par une fermeture administrative.
D’après les éléments récoltés par les médias Manif’Est et Exif Recherche, photographies à l’appui, huit gendarmes locaux se sont rendus sur place au cours de l’après-midi, sans pour autant empêcher la tenue du rassemblement, qui se déroulait dans un hangar agricole privé.
Contactées par Mediapart, ni la préfecture de la Meuse, ni la maire (sans étiquette) du village de 118 habitant·es, ni la députée sortante de la circonscription, Florence Goulet (Rassemblement national), n’ont réagi.
« Les gendarmes sont passés vingt minutes, ont papoté avec les organisateurs et se sont barrés. On tolère un rassemblement de gens entraînés à la violence, qui vénèrent Adolf Hitler, exhibent des symboles illégaux dans l’espace public et passent leur week-end en Meuse. Cela questionne sur le “barrage à l’extrême droite” que prétend incarner le gouvernement »,témoigne un militant antifasciste du secteur. « Le simple fait que ça ait lieu dans un hangar agricole, qui n’est pas destiné à accueillir des événements de sports de combat, aurait d’ailleurs dû suffire pour qu’il n’y ait pas d’autorisation », estime-t-il.
Le hangar en question appartient à Jérémy Flament, adepte de MMA et par ailleurs propriétaire d’un salon de tatouage à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Sollicité par Mediapart, il a prétexté une « erreur de numéro » pour décliner notre demande d’entretien.
Lors de son inauguration en 2015, la bâtisse, acquise pour la somme de 25 000 euros selon le quotidien L’Est républicain, arborait le logo « LHS » (pour « Lorraine Hammerskins »), branche locale de ce groupuscule néonazi violent à la hiérarchie stricte, né aux États-Unis en 1988, où il est notamment lié à une tuerie raciste de masse, et implanté dans de nombreux pays européens. L’organisation est interdite depuis 2020 en Allemagne.
L’organisateur connu pour son activisme et sa violence
Le promoteur du tournoi, Tomasz Szkatulski, a un long passé de violence dans la mouvance néonazie : ancien des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (le groupe de Serge Ayoub dissous en 2013 par le gouvernement après le meurtre de Clément Méric), de la Losc Army (des hooligans du club de football lillois), ce Français d’origine polonaise est désormais installé à Annecy, d’où il pilote la boutique en ligne de vente de matériel sportif et de vêtements néonazis Pride France. On peut notamment s’y procurer des tee-shirts « White Division » (« division blanche »), ornés du Totenkopf (insigne d’unités de la SS nazie), « Antifa, fils de pute » ou « Nationalsocialist Hardcore ». Le tout expédié depuis la Haute-Savoie.
À Mediapart, Tomasz Szkatulski affirme contre toute évidence que « cet événement était apolitique et tous les bords politiques ont pu participer et toutes les nationalités aussi (Afrique et Europe) » : « Pour toutes informations, faites comme d’habitude, demander [sic] à vos amis du gouvernement, service secret, justice, préfecture ou police. »
Couvert de tatouages à l’effigie du IIIe Reich, l’homme de 40 ans a été condamné à deux reprises pour des agressions commises sur des personnes sans domicile fixe, à Lille, en 2006 et 2008, et il est mêlé à des attaques de bars associatifs et LGBT dans la capitale des Flandres, en 2012 et 2013. Il est aussi proche de skinheads un temps mis en cause dans l’affaire dite des « noyés de la Deûle », une série de cinq meurtres irrésolus dans ce canal du Nord en 2010 et 2011.
Très connecté à l’international, Tomasz Szkatulski est lui-même combattant, affilié à King of the Streets, un fight club de hooligans particulièrement suivi sur les réseaux sociaux, et a organisé, en mai 2023, aux côtés d’organisations néonazies allemandes et hongroises, le tournoi de MMA continental « European Fight Night » (« nuit du combat européenne »), en banlieue de Budapest, comme l’a relevé le site d’investigation Bellingcat.
Selon les informations de Mediapart, Tomasz Szkatulski sera de retour à Budapest les 11 et 12 octobre 2024 pour orchestrer le festival de rock néonazi « Reconquering Europe » (« reconquérir l’Europe »). À l’affiche, notamment, deux groupes français : les Niçois de Fraction – formation dans laquelle chantait Philippe Vardon, candidat sur la liste de Reconquête et directeur de campagne de Marion Maréchal aux européennes – et Bunker 84, connu pour ses morceaux encensant les crimes de l’Allemagne nazie.
Les observateurs tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme sur l’utilisation par l’extrême droite des sports de combat pour s’entraîner à la confrontation physique et se préparer aux attaques contre leurs ennemis déclarés. Auteur du livre Ihr Kampf (« leur combat », non traduit), publié en 2020 et consacré à ce milieu des arts martiaux, le chercheur allemand Robert Claus explique à Mediapart que « les événements de sports de combat contribuent également à faciliter le réseautage, le recrutement de nouveaux militants et le financement de leurs activités, à travers la vente de tickets ou de produits dérivés ».
« On parle ici d’un réseau international, qui a beaucoup évolué au cours des dernières années, souligne Robert Claus. Avant, les néonazis allemands ou français, à la base nationalistes, méprisaient leurs homologues d’Europe de l’Est. Désormais, ils regardent avec envie ces pays, qu’ils perçoivent comme des sociétés moins libérales, plus blanches, avec moins d’immigration de confession musulmane. » D’après des images consultées par Mediapart, des hooligans du Levski Sofia, un club de football de la capitale bulgare, figuraient d’ailleurs parmi les participants au tournoi organisé dans la Meuse.
À propos de ce « Day of Glory », Robert Claus note que des combattants allemands du groupe Kampf der Nibelungen (nommé ainsi en référence aux nains de la mythologie germanique) ont été empêchés par les policiers allemands de passer la frontière avec la France, vendredi 14 juin, écopant d’une interdiction de sortie du territoire, selon une vidéo postée sur le canal Telegram de l’organisation. Signe que les autorités étaient parfaitement au courant de l’existence de l’événement du lendemain.
Comme d’habitude la proposition C9M 2024 complète comporte un main event : le traditionnel rassemblement RAC à tendance turbonazi, localisé cette année à Montsoult-Maffliers 95, autours de SPQR, Ouest Cokins et F.D.P.
🔴 D'après mes informations, le Comité du 9 Mai (C9M) qui a défilé aujourd'hui dans Paris organise ce soir un concert à proximité de la gare de Montsoult – Maffliers dans le 95. Est notamment au programme le groupe italien "SPQR Invictus". pic.twitter.com/5R5OlL6pd2
L’un des membres de SPQR, Attilio Granato, (https://www.facebook.com/attilio.roma.76) est le leader des jeunes de Casapound, comme on le voit dans ce reportage d’actu sur les parades romaines avec ses copains
L’un des membres de SPQR, Vincenzo Sortino, est tatoueur style völkisch, et pratique les arts-matiaux dans les galas de MMA identitaires.
SPQR se produit en France depuis 2016 dans les RAC clandestins
Hardcore Wave est la promotion clandestine RAC et MMA en Savoie autours de Tomasz Szkatulski (“Gamin” Losc Army, vu a KOTS, Pride France) qui a repris le flambeaux au moment de la dissolution de Blood and Honour Hexagone.
Un sixième préfet, celui de la Drôme, a pris un arrêté anti Call of Terror. Les organisateurs, eux, annoncent une ouverture des portes à 18h30 avec running-order, signifiant que le festival NSBM aura probablement lieu malgré… six interdictions préfectorales. pic.twitter.com/kcT7Zq8KNb
C’est la cinquième fois en l’espace d’un an que des arrêtés préfectoraux sont pris pour des événements NSBM ou RAC en France. Parmi les concerts interdits, deux n’avaient en conséquence pas eu lieu : le festival Night for the Blood à Remomeix (Vosges) en février 2023…
… et le festival Rock anti wokisme à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) en novembre. À voir donc ce qu’il va advenir samedi du Call of Terror, dont les quatre premières éditions, de 2017 à 2020, n’avaient jamais fait l’objet de telles interdictions.
Cinq préfectures de Rhône-Alpes – Rhône, Ain, Isère, Savoie et Haute-Savoie – interdisent le festival de black metal national-socialiste Call of Terror, censé se tenir samedi 24 février dans un lieu indéterminé entre Lyon et Genève. @Mediaparthttps://t.co/2cMhw6Mj0H
« Race aryenne, réveille-toi ! » : de Lyon à Milan, une internationale de la musique nazie se réunit
Après quatre années d’interruption, le Call of Terror et le Hot Shower, deux des principaux festivals de black metal national-socialiste, font leur retour en Rhône-Alpes et en Lombardie les 24 février et 16 mars. Sans être, à ce stade, empêchés par les autorités des deux pays.
Mise en garde
Cet article fait notamment état d’appels au meurtre, de propos antisémites, racistes, xénophobes et glorifiant l’Holocauste, de récits d’assassinat sataniste et de profanation de sépulture. Sa lecture peut être difficile et choquante.
D’ordinaire, les événements néonazis clandestins ne font l’objet que d’une publicité discrète. Afin d’éviter toute interdiction préalable, leurs promoteurs distillent les informations au compte-gouttes dans des cercles restreints d’initiés. Cette fois, le festival de black metal national-socialiste (NSBM) Call of Terror, dont la cinquième édition est censée se tenir le 24 février dans un lieu indéterminé en Rhône-Alpes, ne cherche pas spécialement à se camoufler et a sorti l’artillerie lourde sur les réseaux sociaux, avec un compte Instagram et un canal Telegram ouverts au public. Lire la suite
Diffusé le 5 décembre 2023 et également repéré par Libération, le flyer aux teintes criardes joue sur les codes des affiches traditionnelles de metal, allant jusqu’à emprunter le slogan « See you in hell » (« Rendez-vous en enfer ») au Hellfest, le plus important rassemblement de musiques extrêmes en France. Y figurent deux casques spartiates, un symbole belliqueux répandu dans l’extrême droite violente, utilisé par les groupuscules Division nationaliste révolutionnaire puis Honneur & Nation ou le club de boxe identitaire L’Agogé, à Lyon. Le choix du 24 février ne doit rien au hasard : c’est la date anniversaire de la fondation du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), à Munich, en 1920.
La tête d’affiche, Graveland, est un groupe phare de la scène NSBM. Originaire de Wrocław en Pologne, active depuis le début des années 1990, la formation multiplie dans ses morceaux épiques les références à la mythologie germanique, se réclamant du culte de Wotan – qui est à la fois la version en vieux haut allemand du dieu suprême Odin et l’acronyme du slogan américain« Will of the aryan nation » (« Volonté de la nation aryenne »).
Admirateur revendiqué d’Adolf Hitler, qui a accompli selon lui« le véritable destin caché dans le sang des personnes blanches », son leader Robert Fudali, 54 ans, est connu de longue date pour ses appels au meurtre et ses saillies antisémites, suprémacistes et xénophobes.
« Race aryenne, réveille-toi ! La nouvelle ère du paganisme et des ténèbres arrive. Graveland vous montrera le chemin. Recommencez l’holocauste, tuez les juifs et les chrétiens. […] Nous avons choisi la voie de la guerre, parce que nous devons faire la guerre aux races sous-humaines de Turquie, d’Afrique et de Roumanie. Détruisez les nègres et autres sous-hommes, qui sabotent nos traditions et notre culture. L’Europe doit être nettoyée de cette putain de merde ! », proclamait-il en 1996 dans la revue musicale Pit Magazine.
« Nos traditions et coutumes indigènes sont remplacées par le folklore africain. Les Blancs sont bombardés d’une pop culture moderne et vide de sens qui plonge notre civilisation dans la décadence et la superficialité spirituelle. Le puissant lobby pro-juif est responsable de cette situation parce que les juifs ayant peur d’un nouvel Holocauste, ils soutiennent toutes les activités anti-extrême droite », assénait-il encore au mensuel américain Decibel Magazine en 2006.
Récemment, Robert Fudali saluait sur son compte Facebook le « courage » du rappeur américain Kanye West de poser avec un tee-shirt à l’effigie de Burzum, un célèbre groupe de NSBM norvégien : « Il [West] risque d’attirer sur lui la colère de toute l’industrie musicale, qui est complément contrôlée par un “certain groupe”. »
Graveland, qui collabore avec le label Drakkar Productions établi à Millau (Aveyron), s’était entre autres produit au Ragnard Rock Festival, à Simandre-sur-Suran (Ain), en juillet 2016. Au cours du concert, des saluts nazis et des tee-shirts à la gloire du Troisième Reich avaient été observés dans l’assistance, à la suite de quoi la justice avait été saisie.
Au Call of Terror 2024, Graveland partagera l’affiche avec un autre groupe polonais, Kataxu, membre comme lui du Pagan Front (« Front païen »). Ce mouvement, qui fédère une trentaine de formations de NSBM européennes et slaves, expliquait ainsi sa stratégie métapolitique dans le magazine allemand A-Blaze, en 2008 : « Nous comprenons notre musique comme un moyen adapté de transmettre un message qui peut aller au-delà du simple plaisir esthétique. L’auditeur devrait être encouragé à penser. […] Et c’est pour cela que nous cherchons à motiver nos compagnons et nos fans à aller sur la voie de l’activisme politique. »
Un manifeste, publié sur son site en 2007, dressait la liste des douze « commandements » du Pagan Front. Parmi ceux-ci : « Fiers nationaux-socialistes », « Contre toute influence judéo-chrétienne », « Tolérance zéro pour les ennemis de notre race » ou « Rassemblement sous la bannière du svastika ».
Le Call of Terror programme également les Italiens de SPQR. Le groupe tire son blase de la devise de l’Empire romain (« Senatus populusque Romanus », soit « Le Sénat et le peuple romain »), emblème récupéré a posteriori par le régime fasciste de Benito Mussolini, qui souhaitait ressusciter l’histoire culturelle de la Rome antique.
En septembre 2022, les musiciens de SPQR sont montés sur la scène de la Direzione Rivoluzione, la fête annuelle organisée par le parti néofasciste CasaPound Italia à Grosseto (Toscane), où le mari de la vice-présidente de Reconquête Marion Maréchal, l’eurodéputé Vincenzo Sofo, avait été convié. En ce début d’année, le quatuor romain a diffusé le clip de sa nouvelle chanson « Il mio nome è vendetta » (« Mon nom est vengeance »), à la gloire de la brigade Azov, cette unité militaire ukrainienne connue pour ses affiliations néonazies et ultranationalistes.
Le quatrième et dernier groupe à l’affiche, Leibwächter, n’a pas d’existence documentée mais pourrait constituer un alias de la formation de NSBM lyonnaise Leibstandarte – du nom de la 1re division Schutzstaffel (SS) chargée de la garde personnelle de Hitler.
Contactés par Mediapart, les organisateurs du Call of Terror n’ont pas donné suite. Selon nos informations, la soirée du 24 février se déroulera entre Lyon et Genève, et le tarif des préventes est fixé à 28 euros (35 euros sur place). Plusieurs centaines de spectateurs et spectatrices débarqué·es de plusieurs pays d’Europe sont attendu·es.
Sollicitées, les préfectures du Rhône, de l’Ain, de l’Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, cinq départements où est susceptible de se dérouler l’événement, n’ont pas réagi. Dans un autre registre, la préfète de l’Ain a pris, le 25 janvier, un arrêté portant interdiction d’une représentation – prévue le lendemain – de l’humoriste Dieudonné, en raison de ses condamnations pour antisémitisme.
En février 2023, après les révélations de Mediapart, six préfets et préfètes de la région Grand Est avaient interdit, sur instruction du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le festival NSBM Night for the Blood. L’organisateur et le lieu du concert, la salle polyvalente de Remomeix (Vosges), avaient été identifiés par les autorités, et le concert finalement annulé à la dernière minute.
Pour organiser leurs événements, les promoteurs néonazis usent souvent du même stratagème : louer la salle des fêtes d’une petite commune sous un faux motif. En 2020, ultime édition en date du Call of Terror, c’est l’Espace culturel de rencontre de Châtillon-la-Palud (Ain, 1 649 habitant·es) qui en avait fait les frais.
« Ils avaient l’air sympas, avec un look un peu rocker et des boucles d’oreilles, pas le style skinheads, avait raconté l’employée de mairie chargée de la location de l’équipement. Ils m’ont assuré que c’était juste une soirée privée avec de la musique. Ils ont visité la salle et ont payé. Ils m’ont dit qu’il y aurait seulement une centaine d’invités. »
En 2018, le Call of Terror s’était installé à Longes (Rhône, 964 habitant·es) puis, en 2019, à Trêves (Rhône, 735 habitant·es). Alors que les prises de vue sont généralement proscrites dans ces événements, deux clichés issus de cette édition 2019, que Mediapart s’est procurés, montrent des participants effectuer des saluts nazis pendant les concerts des groupes Absurd (Allemagne) et Goatmoon (Finlande).
Profanation de sépulture, assassinat de curé et provocation à la haine raciale
Trois semaines après le Call of Terror, le 16 mars, un autre rendez-vous majeur du genre NSBM se tiendra de l’autre côté des Alpes : la neuvième édition du Hot Shower Fest, dont le nom (« douche chaude ») se réfère aux chambres à gaz des camps d’extermination nazis, organisée dans la région de Milan, au nord de l’Italie. Avec, à l’affiche, des groupes américano-vietnamien (Vothana), brésilien (Walsung), autrichien (Knochenhorde) et français (Seigneur Voland).
Native de Toulon (Var), cette dernière formation propage un black metal ouvertement antisémite, avec des textes aussi explicites que « Des juifs et autres germes de pourriture », « Quand les svastikas étoilaient le ciel », « Sur les ruines et les cendres de Sion » ou « Les douze tribus [d’Israël – ndlr] exterminées par le dernier bastion blanc du IIIe Reich allemand ».
Le leader de Seigneur Voland (nom donné au diable dans le nord de la France au Moyen Âge), Anthony Mignoni, a été condamné en octobre 1997 à quatre ans de prison pour avoir exhumé et profané la sépulture d’Yvonne Foin, une septuagénaire enterrée vingt ans plus tôt, dans un cimetière toulonnais. Adepte à la fois de Satan et d’Hitler, il a justifié son geste par un rejet de l’humanité.
En avril 2001, le même Anthony Mignoni a été appelé à la barre des témoins de la cour d’assises de Colmar parce que considéré comme le gourou de David Oberdorf, un jeune homme condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat, en décembre 1996, du curé de Kingersheim (Haut-Rhin). « David a fait ça parce qu’il a voulu faire mieux que moi dans l’horreur. C’est pour ça qu’il a signé son crime de 33 coups de couteau et d’une étoile gravée dans la main du curé », a déclaré le chanteur au tribunal.
Dans un entretien accordé à l’été 2023 à L’Alsace, qui retrace ce procès, l’avocat de la partie civile, Thierry Moser, évoque « un assassin sous influence et un auteur moral qui a échappé à la justice ».
En février 2004, Anthony Mignoni mais aussi Laurent Franchet, guitariste de Seigneur Voland, ont été condamnés pour provocation à la haine raciale et menaces de mort à l’égard de la journaliste Anne Sinclair, de l’ancienne ministre Simone Veil et de Patrick Gaubert, alors président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
Étaient visés des écrits imprimés dans le fanzine Wotan, bulletin mensuel de rééducation, édité par le groupuscule Charlemagne Hammer Skins.
Reformé en 2019 après quinze ans de séparation, Seigneur Voland s’est depuis produit en Finlande, en Belgique, en Allemagne, en Ukraine, au Japon, au Royaume-Uni, au Portugal, et, en septembre 2023, lors d’un événement clandestin dans le nord-est de la France, en compagnie de Graveland et Kataxu (les deux têtes d’affiche polonaises du Call of Terror), selon les informations de Mediapart.
Contactés par mail, les organisateurs du Hot Shower Fest ont esquivé en demandant à être rappelés sur le numéro de téléphone fixe d’une pizzeria située à Naples (voir en Boîte noire). Sollicitée, la préfecture de la région de Milan n’a pas donné suite.
Selon le site Antifascist Europe, piloté par la fondation berlinoise Rosa-Luxemburg, l’accueil, la logistique et la sécurité du festival sont coordonnés par la branche italienne des Hammerskins, un gang criminel néonazi dédié à la « défense de la race blanche », aux ramifications internationales et à la hiérarchie stricte. Le média d’investigation allemand Exif a relevé que des Hammerskins français et suisses ont aussi assuré la sécurité de la première édition du Call of Terror en 2017. Le festival rhône-alpin peut en outre s’appuyer sur des groupuscules d’extrême droite particulièrement implantés à l’échelle locale.
Derrière les deux événements français et italien plane l’ombre du néonazi allemand Hendrik Möbus, figure tutélaire de la scène NSBM. À la tête de son label Darker Than Black Records, l’influent musicien a édité les disques de plusieurs groupes présents à l’affiche et a lui-même joué, avec son projet Absurd, au Hot Shower Fest 2018 et au Call of Terror 2019. Selon Thorsten Heindrichs, musicologue à l’université de Mayence (Allemagne), le militant de 48 ans serait même « le fournisseur de billets » pour le festival transalpin.
Condamné en 1993 pour le meurtre d’un camarade de classe à Sondershausen en Thuringe, Hendrik Möbus est libéré de prison en 1998.
De nouveau condamné pour ses activités néonazies en 1999, il s’enfuit aux États-Unis pour échapper à une nouvelle incarcération et travaille pour William Luther Pierce III, chef de l’Alliance nationale, une organisation suprémaciste basée en Virginie-Occidentale. Extradé en 2001 en Allemagne, il est emprisonné jusqu’en 2007 et fait depuis l’objet de plusieurs procédures judiciaires.
Le reportage documentaire sur la nébuleuse des rassemblements néonazis C18, Blood and Honour, Kampf des Niebelung, Arische Bruderschaft, Schild & Schwert (SS) & Co. – , … diffusé en 2018 par la télévision allemande propose évidement un chapitre sur le réseautage inter-nazi-onal de la NSBM du promoteur et meurtrier néonazi Hendrik Möbus.
10:38 Tomasz Szkatulski Pride France @ RAC de Ostritz, en Allemagne à la frontière polonaise.22:15 Hendrik Möbus, meurtre, cavale aux USA, …
@ RAC de Ostritz, en Allemagne à la frontière Polonaise
@ Hot Shower, en co-production avec Hammerskins à Milan dans le Nord de l’Italie à proximité de la France et La suisse : Graveland, Sacrificia Mortuorum amputé de sa croix celtique, … une accumulation turbonazi affichée.
24:35 - Asgardsrei de AZOV à Kiev en Ukraine, le plu gros rassemblement NSBM nommé d’un tire de Absurd l’orchestre nsbm autours de Hendrik Möbus.
Olena Semenyaka et Aleksey Levkin de M8l8t.H, Wotanjugend et Militant Zone.25:41 - Olena Semenyaka et Hendrik Möbus en Allemagne @ DerIIIweg
Surveillé de près par les services de renseignement de son pays, Hendrik Möbus mise donc sur l’étranger pour faire fructifier son entreprise extrémiste. Le chercheur Thorsten Heindrichs observe que « Möbus est bien mieux connecté au niveau international que la majorité des néonazis allemands ». Autre indice qui tend à corroborer cette analyse : l’artiste était impliqué dans l’organisation du festival NSBM ukrainien Asgardsrei qui, de 2015 à 2019, a attiré chaque année jusqu’à 1 500 participant·es venu·es du monde entier à Kyiv.
Dans le cadre du colloque paneuropéen « Pact of steel » (« Pacte de fer », du nom de l’alliance militaire germano-italienne scellée en 1939), organisé en marge de l’édition 2018 de l’événement, Hendrik Möbus avait donné une conférence sur le baron Roman von Ungern-Sternberg, général anticommuniste de la guerre civile russe. À ses côtés : la co-cheffe d’orchestre d’Asgardsrei, Olena Semenyaka, que le spécialiste français de l’extrême droite ukrainienne Adrien Nonjon qualifie de « première dame » du nationalisme ukrainien puisqu’elle est « la figure de proue féminine du mouvement Azov ».
En introduction du colloque, la philosophe de formation, qui dirige par ailleurs le club métapolitique Plomin, assumait parfaitement le fait d’associer dans un même endroit concerts de metal et tables rondes militantes. « [Asgardsrei] n’a jamais été un événement purement musical, tout comme le genre même de black metal qui, dans sa forme originelle, dépasse la seule musique. »
Marc "Hassin" a aussi donné une interview à Helena Semenyaka, "secrétaire internationale" du "Corps National", à la "Maison Cosaque" (козацькйи дім), autre lieu affilié au bataillon Azov à Kiev. A cette occasion, il portait d’ailleurs un t-shirt du GUD Paris. pic.twitter.com/8mEPpxtjBL
À l’occasion de son audition, en janvier 2023, devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg, Nicholas Potter, chercheur à la Fondation Amadeu-Antonio, une ONG allemande en pointe dans la lutte contre le racisme et l’extrémisme de droite, mettait en évidence le fait que « les festivals de rock et les tournois d’arts martiaux mixtes servent d’espaces de radicalisation, de recrutement et de collecte de fonds ».
Europol, l’agence européenne de police criminelle, n’en pense pas moins, jugeant ce genre de manifestation crucial pour la sphère néonazie. « Outre leur activisme en ligne, [ses militants] accordent une grande valeur aux réunions physiques et aux activités de groupe », notait-elle dans un rapport sur l’état de la menace terroriste publié en octobre.
Si vous avez des informations sur les extrêmes droites à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse extremedroite@mediapart.fr.
27.01.2024 «Call of Terror» : un nouveau festival néonazi organisé en France
Quatre groupes de hard rock nazi sont à l’affiche de cet événement qui pourrait se tenir fin février en région lyonnaise. Joint par «Libération», le ministère de l’Intérieur n’était pas en mesure à ce stade d’apporter plus de précisions.
L’affiche de l’événement fixe le rendez-vous au 24 février, date d’anniversaire de la création, en 1920, du NSDAP, le parti national-socialiste d’Adolf Hitler
Après quatre années de sommeil, le «Call of Terror» («appel de la terreur») est de retour. En 2020, la dernière édition en date de ce festival nazi avait rassemblé quelques centaines de mélomanes, venus tendre le bras sur des sérénades beuglardes gloriant la haine. Libération s’est procuré l’affiche de ce nouveau rendez-vous, le cinquième du genre : elle annonce la présence de quatre groupes de NSBM (pour «National-socialist Black Metal», du hard rock nazi) et fixe le rendez-vous au 24 février. La date n’a pas été choisie au hasard par ces nostalgiques du IIIe Reich : elle correspond à l’anniversaire de la création, en 1920, du NSDAP, le parti national-socialiste d’Adolf Hitler. Si le lieu de cette soirée est soigneusement tenu secret, elle devrait, selon nos informations, se tenir en région Auvergne-Rhône-Alpes, quelque part entre Lyon et la frontière Suisse. Joint par Libé, le ministère de l’Intérieur n’était pas en mesure à ce stade d’apporter plus de précisions sur l’événement, qui devrait mobiliser les forces de l’ordre locales.
Sur l’affiche du Call of Terror 2024, des casques de légionnaires romains stylisés et une phrase : «See you in hell» («rendez-vous en enfer»). Parmi les groupes annoncés, la formation polonaise de black metal Graveland, connue et populaire au sein de cette sphère musicale, mais pointée pour ses accointances nazies. Notamment au vu de textes publiés sur son blog, selon lesquels «nous avons tous besoin de ségrégation raciale pour préserver notre propre culture et notre spiritualité» ou encore «la confrontation entre la civilisation occidentale blanche et la civilisation des immigrés de couleur est imminente». Le groupe y tenait également des propos ouvertement antisémites et homophobes. Graveland s’était déjà produit en France en 2016 lors d’un festival de «metal viking». Lors de son passage sur scène, de nombreux saluts nazis avaient été constatés dans la foule.
Festival en sommeil depuis quatre ans.
Star du concert à venir, qui a notamment été annoncé sur l’un des principaux canaux néonazis français, la chaîne Telegram Ouest Casual, Graveland partagera la scène avec les Polonais de Kataxu, tout aussi radicaux. Et avec les Italiens de SPQR (pour Senatus populusque romanus, «le Sénat et le peuple romain», devise la Rome antique), proches de la pire extrême droite transalpine et dans les concerts desquels les bras tendus sont légion. Aussi mentionné, un mystérieux groupe dénommé Leibwächte, «garde du corps» en allemand. Cette formation, qui n’a pas d’existence en ligne, est la seule dont les organisateurs du Call of Terror ne précisent pas la nationalité. Selon une source bien informée au sein de la mouvance, ce pourrait être un alias créé pour l’occasion, afin de cacher le nom du vrai groupe qui se produira. Pourrait-il renvoyer aux Français du groupe Leibstandarte, du nom de la division SS chargée de la protection rapprochée d’Adolf Hitler ?
Cela fait quatre ans que le Call of Terror était en sommeil, après les premières éditions organisées entre 2017 et 2020. Ces événements se sont tous tenus dans la grande région lyonnaise, en Auvergne-Rhône-Alpes. A la manœuvre, selon une autre source au fait de cette mouvance : des réseaux liés aux suprémacistes du mouvement Hammerskins France, émanation d’un gang néonazi américain violent dont la branche allemande, très connectée à ses homologues français, vient d’être interdite.
Interdiction d’un événement similaire en 2023.
Selon Rue89 Lyon, les précédentes éditions étaient plutôt pilotées par le groupuscule Blood and Honour Hexagone, section française du mouvement skinhead fondé en 1987 par Ian Stuart, chanteur anglais du groupe de RAC (pour «rock anticommuniste») Skrewdriver et interdit dans plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Espagne ou le Canada. Blood and Honour Hexagone, considéré comme un «groupe de combat», a été dissous par l’Etat en juillet 2019 car il diffusait «une idéologie néonazie, raciste et antisémite, exaltant la “race blanche”, appelant à la haine, à la discrimination et à la violence», notamment par «l’organisation de concerts de musique néonazie». Ses membres ont également été impliqués dans des violences, souvent à caractère raciste. En mars 2016, un vaste coup de filet avait débouché sur l’interpellation de onze militants et la saisie de 11 armes d’épaule, 28 armes blanches, des gilets pare-balles, des casques lourds et des objets ou drapeaux nazis.
En 2023, l’annonce d’un événement similaire en région Grand Est, le «Night for the Blood» («nuit pour le sang»), avait mobilisé les autorités. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait réagi en personne et demandé aux «six préfets potentiellement concernés», ceux des départements où la soirée était susceptible de se tenir, de tout mettre en œuvre pour «interdire le concert», qui l’avait effectivement été.
Sans doute échaudés, les organisateurs du Call of Terror 2024 gardent jalousement le secret du lieu de rendez-vous pour le 24 février. Une pratique classique pour ce type d’événements, dont l’adresse, le plus souvent des salles des fêtes de petites communes réservées sous des faux prétextes, n’est communiquée qu’au dernier moment et aux seuls détenteurs d’une place, afin de contourner les interdictions. Le jeu du chat et du nazi.
[…] on retrouve Graveland. […] Le groupe était présent en 2016 dans la région lyonnaise, à l’affiche du festival Ragnard Rock, à Simandre-sur-Suran, dans l’Ain. Un lecteur de Rue89Lyon, présent au festival, témoignait des saluts nazis aperçus durant leur passage sur scène : « les cas de mains levées durant sont bien réels, j’en ai compté plus d’une trentaine. Ce n’était pas un cas isolé, c’était plusieurs rangées de festivaliers ». […]
Le 24 février, Graveland retrouvera ses camarades polonais de Kataxu […] Les deux groupes sont membres du Pagan Front […] Les programmateurs du « Call of Terror » sont allés chercher dans divers pays d’Europe.
On retrouve également un groupe italien, SPQR. Leur nom vient de la devise romaine « Senatus populusque Romanus », qui signie « Le Sénat et le peuple romain ». Loin d’être une référence à la démocratie antique, le sigle est plutôt emprunté au régime fasciste de Benito Mussolini, qui en avait fait un de ses slogans. Selon Mediapart, le groupe était présent en septembre 2022 à la Direzione Rivoluzione, la fête annuelle organisée par le mouvement nationaliste et néofasciste italien Casapound.
Dernier sur l’affiche, figure le groupe Leibwächter (garde du corps en français), dont on ne sait pas grand chose. Il pourrait s’agir d’un nom d’emprunt pour le groupe de NSBM de Lyon, Leibstandarte. Contactés, les organisateurs du Call of terror n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Selon Adrien Nonjon, doctorant à l’Institut national des langues et civilisations
orientales (Inalco), spécialisé dans les nationalismes et mouvements d’extrême droite est-européens, ce type de festival n’est pas seulement un moment musical, mais aussi politique : « Les concerts de NSBM, avec leurs textes et leur esthétique, sont un moyen de promouvoir une vision du monde et de rassembler une communauté. Ils s’adressent à un public déjà idéologisé. L’invitation de groupes étrangers peut permettre de faire se rencontrer des militants d’extrême droite de plusieurs pays. » Dans son livre sur le bataillon Azov – bataillon nationaliste ukrainien, où l’on peut retrouver des militants néonazis – il raconte avoir rencontré le programmateur du Call of terror dans une base militaire à Kyiv, en recherche de groupes ukrainiens à mettre à l’afche d’une prochaine édition.
Un festival néonazi qui s’appuie sur un réseau régional et lyonnais
« Après la chute de l’URSS, il y a eu une radicalisation anti-communiste en Europe de l’Est. Cela coïncide avec l’émergence du NSBM, dont Graveland est l’un des premiers groupes. Le NSBM s’est ensuite déporté vers l’Ukraine, puis la Russie. La France a réussi à se greffer à cette mouvance et en est devenu un des principaux pôles, notamment grâce aux groupes Peste Noire ou Baise ma hache », analyse Adrien Nonjon.
Les organisateurs du Call of terror peuvent en effet s’appuyer sur une scène rhône-alpine de NSBM plutôt dynamique.
Le groupe savoyard Baise ma hache était à l’affiche des éditions de 2017 et 2019. Cette fois, s’ils ne se produiront pas sur scène, ils seront tout de même présents. Le groupe a annoncé sur ses réseaux sociaux qu’il tiendrait un stand sur le site du festival. Outre leur logo qui utilise les symboles des jeunesses hitlériennes (la hache et l’os), Baise Ma Hache reprend intégralement un poème de Robert Brasillach, écrivain collaborationniste et antisémite fusillé en 1945, dans une de ses chansons. Le groupe a également rendu hommage à Dominique Venner, un idéologue d’extrême droite, dans un post Facebook aujourd’hui passé en privé. Le lendemain du concert de 2017, une rencontre avec le groupe avait eu lieu dans le local du groupuscule d’extrême droite Gud (devenu Bastion social puis Lyon Populaire) à Lyon.
Concernant la cinquième édition du Call of Terror, la préfecture du Rhône a indiqué qu’elle prendrait un arrêté d’interdiction dans les prochains jours.
Contactées, les préfectures de l’Ain, de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l’Isère n’ont pas répondu à nos sollicitations.
En novembre 2023, un concert de RAC (rock anti-communiste) et néonazi devait se tenir près de Lyon. Après avoir été annulé puis interdit par la préfecture du Rhône et de plusieurs départements, dont l’Isère, il s’était finalement tenu en taille réduite dans un restaurant loué sous un faux prétexte.
Nazirock, il governo non si muove per fermare l'happening nazista (di E. Giribaldi) https://t.co/KnWbgWOqWZ
In two reports published by @FightExtremism, experts detail the transnational connectivity of violent right-wing extremism and terrorism, which of course zoom into the concerts and festivals as networking hubs. Report 1 published November 2020: https://t.co/FxB9TmdiSSpic.twitter.com/ANQL1leeJv
More recently, CEP released a study by @alexRitzmann looking specifically at the right-wing extremist Active Club scene. Visit https://t.co/R6wcrh4o6M to learn about what Active Clubs are and their concerning proliferation around the world…& the aforementioned music element. pic.twitter.com/EJo1tH2S3F
Deux grands concerts de musique néonazis auront lieu en France et en Italie au cours des prochaines semaines, dans les semaines à venir, que les experts de l’extrémisme alertent comme d’importants événements de mise en réseau et de collecte de fonds pour l’extrême droite européenne.
Le concert français, Call of Terror, doit se tenir dans un lieu inopiné dans le sud-est de la région de l’Auvergne-Rhône-Alpes le 24 février, tandis qu’un concert italien appelé Hot Shower se tiendra quelque part dans le nord de l’Italie trois semaines plus tard. Les événements marquent le retour des concerts, facturés par leurs organisateurs comme des festivals et tous deux des rencontres établies sur la scène musicale underground d’extrême droite en Europe, pour la première fois depuis qu’ils ont été interrompus par la pandémie de coronavirus.
Les concerts figureront quelques-uns des plus grands noms du genre musical explicitement néo-nazi connu sous le nom de « black metal national-socialiste » ou NSBM. L’idéologie raciste du genre est clairement diffusée sur une affiche diffusée sur les médias sociaux, qui comporte un rat de bande dessinée – Splinter des tortues ninjas – portant une étoile juive de David, avec un Klansman à capuche.
« S’il vous plaît, arrêtez de comparer les Juifs à la vermine – c’est insultant à la vermine », peut-on lire sous l’affiche sur la page Facebook du concert.
Thorsten Hindrichs, un musicologue de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, qui se spécialise dans les sous-cultures musicales d’extrême droite, a déclaré à VICE News que les concerts sont deux des événements majeurs de la comédie musicale néo-nazie en Europe.
« Les deux festivals sont d’une importance capitale pour la scène internationale NSBM, parce qu’ils ont déjà établi une certaine tradition, et parce que les line-ups comportent généralement des bandes nazies de « haut calibre », a-t-il déclaré.
Call of Terror, qui est proposé pour la cinquième fois, affiche le groupe polonais chevronné Graveland, décrit par Hindrichs comme « l’une des étoiles de la Scène internationale de la NSBM ».
Formé à Wroclaw en 1991, le groupe a fait interdire les albums en Allemagne, et apparaît sur une liste des groupes de « musique de haine ». Le fondateur du groupe, qui utilise le nom de scène « Rob Darken », a déclaré à un interviewer en 2006 que la plupart des gens qualifieraient sa politique de « convictions nationales-socialistes de droite ».
Parmi les autres actes de la formation Call of Terror, on peut citer le groupe italien SPQR – une phrase faisant référence à la République romaine – qui a promu son apparition au festival avec son dernier vidéo musical, qui présente des images de soldats ukrainiens au combat et est dédiée aux unités de combat d’extrême droite ukrainiennes, y compris la brigade Azov, le secteur droit et le corps des volontaires russes. Le groupe polonais de la NSBM Kataxu, qui, comme SPQR, était « très bien connu dans la scène », a déclaré Hindrichs.
La France était connue pour avoir l’une des scènes NSBM les plus fortes et les mieux en réseau en Europe, aux côtés de bastions plus forts plus à l’est comme la Pologne, l’Ukraine et la Russie, a-t-il ajouté.
L’événement Hot Shower dans le nord de l’Italie, qui se tient pour la neuvième fois depuis le concert inaugural en 2012, proposeVothana, un groupe de la NSBM américano-vietnam qui, selon Hindrichs, a rarement joué en live. La formation comprend également le groupe brésilien Walsung, dont le catalogue comprend la chanson « When Totenkopf Rises » (Der Sturmer) et la bande française de la NSBM, Seigneur Voland, qui a une chanson intitulée « Quand les Svastikas étoilaienrt le Ciel » (« When Swastikas Light Up the Sky »).
Alexander Ritzmann, conseiller principal au Counter Extremism Project, a déclaré que des événements comme les concerts ont servi de « centres de réseau central » pour les mouvements transnationaux d’extrême droite.
« Ils ont une fonction sociale – « s’amuser au fascisme » – et ils sont utilisés pour gagner de l’argent pour le mouvement grâce à la vente de billets, de marchandises et de restauration », a-t-il déclaré à VICE News.
Les figures clés de la clandestinité de l’extrême droite se réuniraient généralement autour de l’événement et examineraient des domaines de collaboration, y compris des actions potentiellement violentes. Ritzmann a déclaré qu’il n’y avait pas de « distinction claire entre la scène musicale d’extrême droite et l’extrémisme violent de droite ».
« Ils se rencontrent tous lors de ces événements, où la diffusion de propagande haineuse contre les minorités est au centre de l’action », a-t-il déclaré.
Ces événements musicaux sont un flux de revenus clé pour la scène underground néo-nazie traditionnelle, avec une grande partie de l’argent collecté reléguer dans l’activité d’extrême droite. Ces activités comprennent le financement de la publication de matériel politique, l’organisation de manifestations, couvrant les frais de justice pour les extrémistes qui tombent sous le coup de la loi.
« Beaucoup d’argent liquide changent de mains à ces événements », a déclaré Ritzmann.
Hindrichs a déclaré qu’il pensait que les précédentes éditions des concerts avaient attiré quelques centaines de participants chacun, qui auraient tous été des adeptes du noyau dur de la scène extrémiste de la NSBM. « Vous ne vous retrouvez pas à un festival comme celui-ci par accident », a-t-il déclaré. “Quiconque s’y rend… est déjà “à bord”.»
Les organisateurs de Hot Shower ont répondu à une demande de commentaires de VICE News d’une manière apparemment facétieuse, en utilisant apparemment un code de suprémaciste blanc commun faisant référence aux initiales d’Adolf Hitler (« A » étant la première lettre de l’alphabet, « H » étant la huitième) en réponse à une question sur la participation attendue à l’événement. « Pour la dernière édition, nous venons de vendre 188 billets, ce sera une bonne chose d’avoir à nouveau le même numéro », peut-on lire dans la réponse. Une affiche pour le festival indique que la capacité est limitée à 300 personnes.
Les organisateurs ont également mis de côté une question sur l’idéologie haineuse qui sous-tend l’événement, répondant qu’ils ont été « vraiment surpris que le VICE soit si heureux d’écrire sur quelques personnes dans un petit concert ».
Les organisateurs de Call of Terror n’ont pas répondu à une demande d’observation de VICE News.
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Les organisateurs de ce genre de soirée choisissent en général les salles des fêtes de communes rurales, comme ce fut le cas, en 2020, pour l’Espace culturel de rencontre de Châtillon-la-Palud, situé à l’écart de la route.
“¡Raza aria, despierta!”: un festival de música filonazi se promociona en Europa sin que nadie haga nada https://t.co/ZM8S3oDuNs vuelven a celebrarse el Call of Terror y el Hot Shower. Francia e Italia no han impedido su celebración a pesar de las consignas de odio racial
Des objets de dévotion pertinents peuvent être trouvés en abondance Photo : Christophe Nevic
taz MILAN | “Avez-vous des appareils photo avec vous, des téléphones portables ?” Le sympathique jeune homme vêtu d’un bombers fait régulièrement signe aux invités à la porte après un rapide coup d’œil dans leurs poches. A l’intérieur, dans une salle événementielle au 75 Via Vincenzo Toffetti dans une zone industrielle de Milan, le premier groupe de la soirée joue.
Des riffs de guitare rapides et tranchants et des voix stridentes sortent de la gorge du chanteur vêtu de noir. L’air est encore frais, mais le public est déjà en mouvement. Un jeune homme se tient directement sur la scène, les cheveux coupés courts, une veste en cuir noir et un pantalon camouflage vert. Un sac en tissu imprimé pend sur son épaule. L’image d’Adolf Hitler y est imprimée. Comme un accessoire de mode.
Le néonazisme est au programme du Hot Shower Festival en Italie. C’est ce qui le rend si attrayant pour ses hôtes de toute l’Europe – beaucoup viennent également d’Allemagne. “Quelques cinglés de droite, ignorez-les !”, pourrait-on penser. Derrière l’événement, cependant, se cache un réseau européen d’extrême droite qui va des métalleux provocateurs aux organisations militantes néonazies. Et c’est précisément ce mélange qui le rend si dangereux.
Timo P. de Rhénanie-Palatinat est déjà mois avant sa performance en Italie “Proud as Bolle”. C’est du moins ce qu’il écrit sur la page Facebook de son groupe BLUTKULT. Pas étonnant, la Hot Shower est aujourd’hui l’un des événements centraux de l’underground européen du NSBM.
Satanisme avec intensification idéologique
NSBM, National Socialist Black Metal, décrit l’extrême droite d’un genre déjà méchant. Le black metal, qui a émergé du death metal dans les années 1990, n’est pas seulement son intensification idéologique avec des morceaux tirés du satanisme. Musicalement, le Black Metal s’est également développé loin du Metal habituel avec les voix stridentes, les tambours battants et le son de guitare claquant.
Le genre a finalement acquis une renommée grâce à une série d’incendies criminels anti-chrétiens contre des églises par des musiciens en Norvège dans les années 1990 et à travers deux meurtres. Kristian Vikernes, cerveau du groupe Burzum, a confié l’un d’eux à un ami musicien de black metal. Son emprisonnement et son engagement envers le néonazisme ont d’une part cimenté le statut de culte de Vikernes sur la scène, mais ont également jeté les bases d’activités d’extrême droite dans le black metal.
Des cris de « Sieg Heil ! » remplacent les applaudissements. À chaque refrain, les bras droits du public s’envolent dans les airs
Selon Bernhard Weidinger des archives documentaires de la Résistance autrichienne (DÖW) à Vienne, l’éventail musical des néonazis s’est considérablement diversifié au cours des dernières décennies : “Alors que dans le passé il y avait surtout du rock classique de droite et des chanteurs -auteurs-compositeurs, les néo-nazis d’aujourd’hui peuvent trouver des produits adaptés dans presque tous les genres musicaux. Cela sert d’une part à faire découvrir la scène aux jeunes et d’autre part à financer des structures néo-nazies, selon Weidinger.
Des textes sans ambiguïté
Timo P le sait aussi. Issu de l’environnement de la camaraderie néo-nazie “Aktionsbüro Mittelrhein”, l’homme de 34 ans s’est épanoui en un militant actif de la scène NSBM en Allemagne. C’est probablement moins dû à ses capacités musicales. Son groupe BLUTKULT n’impressionne pas exactement par sa finesse technique. Au contraire, le message explicite que P. proclame avec BLUTKULT est populaire.
Cela a été presque fatal à son groupe prédécesseur au nom répugnant KALTES JUDENLEDER. Ce n’est pas seulement le nom du groupe qui suggère les convictions de P, les paroles offrent également des idées que vous ne voudriez peut-être pas vraiment comprendre : “La prochaine fois, nous serons des invités d’honneur car nous brûlerons les restes de Juifs. On a presque oublié les gays. Nous les laissons manger notre merde.
Timo P. ne laisse également aucun doute sur son groupe actuel, BLUTKULT : ce n’est pas un hasard si deux H majuscules figurent sur la pochette de l’album « Honor Him », une association avec « Heil Hitler » est évidente. Ponctuellement le 20 avril, P. le félicitait encore cette année sur Facebook. Exactement une semaine avant cela, vers 19 heures, P. faisait son entrée sur la scène milanaise.
“Sieg-Heil” crie en masse
Véritable rendez-vous incontournable de la scène européenne, le Hot Shower Festival est cette année plutôt décevant pour les organisateurs. Des têtes d’affiche américaines, un line-up prometteur avec des groupes français, finlandais, autrichiens, suisses et allemands. Mais le public manquait. Alors que jusqu’à 1 000 fans de métal d’extrême droite se sont réunis à Milan ces dernières années, ils sont cette fois au maximum 400 à célébrer le Troisième Reich et son chef.
Mais quelques-uns le font avec ambition. Au plus tard avec le groupe de Timo P, le public se met dans la bonne humeur. Des cris de « Sieg Heil ! » remplacent les applaudissements. À chaque refrain, le bras droit du public s’envole dans les airs. Beaucoup appartiennent à des métalleux portant des vestes en cuir sombre, avec des patchs pertinents et de lourdes bottes ; cependant, inhabituel pour un concert de métal, il y a beaucoup de crânes rasés parmi eux. Mais il y a aussi des exceptions, comme un jeune italien. D’après son apparence, il apparaît comme le gendre parfait, dans une veste de couleur claire, un pantalon habillé, avec ses cheveux lissés en arrière et ses chaussures cirées. Il aurait pu venir tout droit du bal, mais lui aussi : un admirateur convaincu d’Hitler, des salutations interdites jusqu’à la nausée.
Au festival de musique néo-nazie de Milan. Une image de la caméra du téléphone portablePhoto : Christophe Nevic
Le hall spacieux reste à moitié vide et frais, avec son impressionnant plafond en damier ; et le stand de marchandise d’Hendrik Möbus, rempli de CD et de maillots, est en grande partie désert. Ennuyé, l’homme d’une quarantaine d’années est assis derrière son stand dans un hoodie coutumier de la scène.
Le tueur condamné avec le label
Möbus a connu des temps pires. Il est depuis des années un acteur clé du réseau européen NSBM. Dans sa jeunesse, lui et deux amis ont fondé le groupe de black metal Absurd, qui est devenu célèbre dans les cercles concernés en 1993 lorsqu’ils ont assassiné ensemble un camarade de classe. En prison, Möbus se radicalise et sa vision du monde néonazie se consolide.
Grâce à son travail à la tête d’une maison de disques et en tant que chanteur dans le groupe Absurd, il entretient désormais des contacts avec des personnes partageant les mêmes idées dans le monde entier. Les ventes de billets pour le Hot Shower Festival, par exemple, sont entièrement gérées par le label de Möbus. Beaucoup des groupes qui sont promus à “Hot Shower” sont sous contrat avec Hendrik Möbus – à cet égard, il n’est pas seulement un homme de conviction, mais aussi un homme avec un sens des affaires prononcé.
A ce jour, le Hot Shower Festival est garant du divertissement néo-nazi, et cela en toute impunité. En Allemagne, montrer le salut hitlérien et utiliser des croix gammées sont poursuivis en vertu de l’article 86a du code pénal. Les deux sont également interdits en Italie, mais l’application de l’interdiction laisse beaucoup à désirer.
Alors que jusqu’à 1 000 fans de métal d’extrême droite se sont réunis à Milan ces dernières années, cette fois, ils sont au maximum 400 à célébrer le Troisième Reich.
“Jusqu’à présent, il n’y a apparemment eu aucune conséquence pénale dans le cadre du Hot Shower Festival. C’est pourquoi il est particulièrement intéressant pour les néo-nazis allemands de visiter Milan », déclare Moritz Eluek de l’Infoblatt antifasciste de Berlin. Il s’occupe depuis des années des tendances d’extrême droite du black metal. Selon lui, la Hot Shower était si importante pendant des années parce que des groupes cultes de la scène avaient des performances exclusives ici.“De plus”, précise l’expert de la scène musicale néonazie, “le festival est organisé de manière moins complotiste que des concerts de ce genre en Allemagne”. Les non-initiés auraient un accès plus facile à la scène. Et en effet : le festival est annoncé publiquement sur les réseaux sociaux, seul le lieu n’est annoncé que quelques heures avant le début du concert.
Ne mâchez pas vos mots
En général, les organisateurs du Hot Shower Festival ne mâchent pas leurs mots. Le titre à lui seul évoque des associations avec les chambres à gaz nazies. L’application regorge également d’allusions à la terreur nazie des années 30 et 40 et de références positives à la propagande raciste – qu’il s’agisse d’un personnage comique levant le bras droit dans un salut hitlérien ou de personnages du Ku Klux Klan en robe blanche. Les jours précédents, les organisateurs publient des discours de haine antisémites et des motifs avec des croix gammées dans un groupe de discussion fermé. Complètement sans ironie, dans un style néo-nazi classique.
Timo P., qui apparaît publiquement sous un nom de scène, monte sur scène et ramasse les cordes. Ses longs cheveux encadrent son visage, qu’il a maquillé en noir et blanc pour ressembler à un masque mortuaire pour sa performance. Des dizaines d’hommes devant la scène ont scandé « Sieg Heil ! » en chœur. L’un d’eux, peut-être 50 ans, torse nu, tatoué et chauve, raconte avec enthousiasme qu’il est venu du Portugal. P. fait vibrer ses bottes sans lacets en rythme. Il aime clairement être sous les projecteurs et chante à gorge déployée dans le microphone. Plus que des bribes de mots comme “Volks und Vaterland” ne peuvent être compris. A part ça, la musique de P sort de l’ordinaire aujourd’hui. Ballades modérément entraînantes avec guitare et batterie amplifiées. Tranquille comparé aux riffs rapides et aux tambours battants des groupes suivants.
Des hommes aux cheveux courts et aux tenues uniformes se tiennent au bord de la salle. Ils laissent vagabonder leur regard dans le public presque exclusivement masculin. Ils sont moins intéressés par ce qui se passe sur scène. Ils assurent l’ordre dans la zone des spectateurs – ou du moins pour ce qu’ils mettent en dessous. Leurs patchs montrent des marteaux croisés devant une roue dentée en noir, blanc et rouge. C’est le logo Hammerskins devant le drapeau du Reich allemand. Les Hammerskins sont une confrérie néonazie complotiste mondiale. Ils sont organisés de manière strictement hiérarchisée et ont fait siens la cause de la « pureté de la race blanche ».
Bernhard Weidinger des Archives de documentation de la Résistance autrichienne (DÖW), un expert de l’extrême droite, décrit les Hammerskins comme une association avec un « niveau de violence extrêmement élevé et un large éventail d’activités criminelles ». À Milan, ils sont déployés pour appliquer l’interdiction des photos. Selon Moritz Eluek de l’Antifaschistische Infoblatt, les organisateurs de concerts néo-nazis comme à Milan ne peuvent pas éviter les Hammerskins : “C’est comme de l’extorsion pour de l’argent de protection. Si vous ne partagez pas une partie du gâteau, vous serez harcelé et agressé. » Ainsi, les organisateurs du festival empocheraient non seulement leur part, mais aussi celle d’une organisation militante néonazie.
Un T-shirt avec Auschwitz et “Réfugiés bienvenus”
La large gamme de marchandises montre que le happening nazi de Milan est conçu pour la consommation. Presque tout ce qu’un cœur néo-nazi désire peut être acheté sur d’innombrables tables au bord de la salle. En plus des supports sonores et des vêtements imprimés, il y a des patchs et des bijoux. Presque chaque table a ses propres variations d’articles avec des croix gammées. Un T-shirt avec le slogan “Réfugiés bienvenus” est proposé sous le motif de l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz. Ici, vous pouvez acheter des photos et des sacs d’Adolf Hitler et d’autres grands nazis, ainsi que des magazines néo-fascistes, des CD avec des titres comme “la haine raciale” et les drapeaux correspondants. L’un d’eux, le drapeau rouge à croix gammée, est hissé à plusieurs reprises par les visiteurs pendant le festival. Aussi pendant la performance de Timo P.
Début 2017, Timo P. postait sur Facebook : « Le chapitre du KJL est officiellement clos. » Peu de temps auparavant, il avait été acquitté des accusations de diffusion de propagande et d’utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles. Des années d’enquête contre KALTES JUDENLEDER ont pris fin. Le parquet a estimé que le contenu de la bande était “inhumain, brutal, insultant et fasciste”. Cependant, cela ne suffit pas à lui seul pour un verdict de culpabilité, a jugé le tribunal de district de Betzdorf en janvier 2017. “Le fait que les chansons doivent être rendues publiques et accessibles à un large cercle, cette preuve n’a pas pu être apportée”, a annoncé le tribunal à le temps. Selon des témoins, lors de sa représentation à Milan le 13 avril, Timo P.
Kiev, centre des nazis du black metal
La douche chaude n’est pas le seul moyen pour les vacanciers allemands de “dissiper une grosse chaleur”, comme le disent les groupes de médias sociaux internes. Beaucoup de ceux présents à Milan se sont également rendus à Kiev avec des objectifs similaires. Asgardsrei a lieu chaque année dans la capitale ukrainienne, où l’extrême droite peut opérer en toute liberté. C’est le plus grand festival du monde du black metal nazi. En décembre 2018, jusqu’à 1 500 personnes se sont rassemblées dans la salle des événements du centre de Kiev. Les cris “Sieg Heil!” et les symboles néo-nazis faisaient également partie intégrante du programme ici, bien que ces derniers, comme les emblèmes du communisme, soient interdits depuis 2015.
Le chef et le porte-parole de la scène ukrainienne est le citoyen russe de 34 ans Alexey Levkin. Levkin est le chanteur du groupe de black metal M8l8th. La combinaison des nombres 88 dans le nom du groupe signifie “Heil Hitler”. Avec sa boutique au centre-ville de Kiev, un label incluant le commerce en ligne et les revenus de “Asgardsrei”, Levkin a un intérêt économique dans le réseau européen NSBM. En dehors de cela, il est impliqué dans les structures néonazies de l’unité militaire Azov et de son bras parlementaire, le Corps national. Celles-ci fixent également le cadre idéologique du festival, une conférence baptisée “Pacte d’Acier”. En plus d’Olena Semenyaka, porte-parole du Corps national d’Ukraine, Hendrik Möbus d’Allemagne a également prononcé un discours lors de la conférence axée sur le völkisch.
“Alors que le Hot Shower Festival se caractérise avant tout par son caractère événementiel, Asgardsrei à Kiev est précurseur
pour une réorientation au sein de la scène NSBM, une orientation plus politique”,
explique Moritz Eluek de l’Antifaschistische Infoblatt. Dans ce contexte également, Hendrik Möbus est « un réseauteur et un facilitateur ».
M. passe ses doigts dans ses longs cheveux bruns. Le grand homme vêtu d’une veste en cuir noire regarde profondément sa petite amie dans les yeux et l’embrasse. A côté d’eux, des dizaines d’hommes crient « Sieg Heil ! et tendent leur bras droit vers la scène. Cela ne semble pas déranger le couple en train de flirter – ils ne sont pas arrivés ici par hasard.
Comme la glorification du national-socialisme n’est pas poursuivie dans de nombreux pays européens (contrairement à l’Autriche), les extrémistes de droite nationaux aiment faire des pèlerinages dans les pays voisins. Le 13 avril 2019, des centaines de fans de metal d’extrême droite se sont à nouveau rassemblés à Milan pour rendre hommage au « Troisième Reich » et se moquer des meurtres de l’Holocauste. Il y avait aussi parmi eux quelques Autrichiens – un Viennois était même sur scène.
La Design Week façonne actuellement le paysage urbain de Milan. Meubles et intérieurs sont exposés dans toute la ville, et malgré le mauvais temps, les rues du centre-ville regorgent de touristes. Il est difficile d’imaginer ce qui se passe à quelques stations de métro du centre. Depuis des années, la scène extrémiste de droite organise ici des événements néo-nazis en toute tranquillité. Les nazis italiens restaient souvent seuls. Ce n’était pas le cas le week-end dernier : des fans de métal radical de droite de toute l’Europe se sont rendus en Italie pour vivre ce qu’ils n’étaient pas autorisés à faire chez eux : « passer un très bon moment ».
Quiconque écoute du métal avec une conscience politique entendra régulièrement des arguments sur le côté droitier du genre, sur des groupes comme Böhse Onkelz ou Frei.Wild. Le groupe allemand Rammstein, qui aime provoquer avec des références nazies, a récemment fait beaucoup parler de lui avec une vidéo fantastique sur l’Holocauste. Dans le large spectre du metal, l’extrémisme de droite est peut-être un phénomène marginal, mais dans le black metal, l’antisémitisme et le racisme sont des problèmes qui peuvent difficilement être ignorés.
Le black metal est apparu en Scandinavie dans les années 1980, provoqué par le satanisme et le nihilisme, et la variante radicale de droite est apparue au début des années 1990. Les voix hurlantes, les tambours battants et le son de la guitare ne conviennent guère au grand public. La misanthropie et la glorification de la violence inhérentes au black metal constituent un terrain idéal pour les idées d’extrême droite. Selon Bernhard Weidinger des Archives documentaires de la Résistance autrichienne (DÖW), l’offre musicale de la droite s’est considérablement diversifiée au cours des dernières décennies. « Alors qu’autrefois il y avait surtout du rock classique de droite, les néo-nazis d’aujourd’hui trouvent des produits correspondants dans presque tous les genres musicaux. » Cela sert d’une part à recruter de jeunes talents et, d’autre part, à financer des structures néonazies.
Un événement où cela est régulièrement célébré est le « Hot Shower Festival » à Milan. Le titre évoque délibérément des associations avec les chambres à gaz nationales-socialistes. La publicité du festival regorge d’allusions sardoniques à l’ancienne terreur nazie, qu’il s’agisse d’un collage avec un athlète noir courant vers la « Douche chaude » en suivant un panneau, qu’il s’agisse de personnages de dessins animés levant la main droite pour le salut hitlérien ou de dessins de Ku Klux. Hommes du Klan en robes blanches.
Participer à ce festival n’est pas particulièrement difficile. L’événement sera officiellement annoncé via Facebook, mais le lieu précis reste pour le moment secret. L’adresse de l’événement ne sera annoncée via un chat crypté que quelques heures avant son début. Quelques jours auparavant, les organisateurs avaient publié sur leur chaîne des photos avec des croix gammées et des sujets antisémites. Surtout, le seuil relativement bas est la recette du succès des événements néo-nazis, comme le sait Moritz Eluek, observateur de la scène de droite. Comme le « Hot Shower Fest » est organisé de manière moins conspiratrice que des concerts de ce genre en Allemagne ou en Autriche, il a une sorte de caractère événementiel, explique le correspondant de la « Fiche d’information antifasciste ». Cela signifie que les non-initiés peuvent également accéder à la scène. A l’entrée de la Via Vincenzo Toffetti numéro 75, dans une zone industrielle du sud de Milan, vous devez montrer le contenu de votre sac et on vous demande un appareil photo, car ici il est strictement interdit de prendre des photos ou de filmer.
À l’intérieur de la salle des fêtes, il apparaît clairement pourquoi aucune image ne doit fuir à l’extérieur : des centaines d’extrémistes de droite célèbrent la réactivation du national-socialisme au son d’un black metal assourdissant. Il y a huit groupes importants au programme, ils portent des noms sans ambiguïté comme « Sturmführer », « Blutkult » et « Gestapo666 ». « Rostorchester », le projet musical du Viennois Vedran M., est également bien connu dans la scène. Les compétences de M à la guitare sont très appréciées, mais sa capacité à écrire des paroles est remise en question même par ses propres camarades du groupe. Il y a des années, M. a attiré l’attention avec son projet solo de black metal « Totale Vernichtung » – non pas à cause de la musique, mais uniquement à cause des paroles. Exemple : « Le temps viendra bientôt où votre respiration s’arrêtera à nouveau rapidement et vous soufflerez bientôt dans la cheminée. Le cyclone nettoyant sera suivi d’un vent carbonisé. » En 2015, Mme Tonträger s’est retrouvée sur l’index des musiques nuisibles à la jeunesse en Allemagne. Selon l’expert de la scène Eluek, la position de Mme Band est claire : « Tout le monde dans la scène sait qu’il y a des néo-nazis aux instruments. » En fait, Vedran M. se fait appeler « le tireur de barbelés ». Les sujets publicitaires de ses albums sont les casernes et les clôtures d’un camp de concentration.
Peu avant 20 heures, l’heure est venue : M. entre en scène avec ses bottes lacées. Ses cheveux couvrent la majeure partie de son visage et il joue de la guitare avec concentration. A ses côtés se trouve son coéquipier Sven B., chanteur de « Rostorchester » et néo-nazi bien connu de Suisse. L’homme, nettement plus petit et plus âgé, a baissé sa capuche sur son visage. La musique est forte, le son est mauvais. Avec leurs camarades du groupe, M. et B. réchauffent le public, qui récompense son enthousiasme moins par des applaudissements que par des cris retentissants de « Sieg Heil ! Il n’y a pratiquement pas d’applaudissements. Vedran M. ne sourcille pas. Le musicien devait déjà savoir à quoi s’attendre ici : en 2016, il était lui-même visiteur du « Hot Shower Festival ». Vous pouviez ensuite suivre ce qui s’y passait sur YouTube – jusqu’à ce que les vidéos soient supprimées, probablement à cause de la réactivation des nazis. Récemment, lors de la première apparition de M en Suisse, il y aurait eu une « célébration » dans un style similaire, comme le rapportent des initiés. À gauche et à droite de la scène, des titres appelés « Hammerskins » assurent la loi et l’ordre – ou ce qu’ils considèrent comme la loi. Les « Hammerskins Italia » sont reconnaissables à leurs écussons uniformes sur les épaules : deux marteaux croisés devant un engrenage aux couleurs noir, blanc et rouge – le drapeau du « Reich allemand ». Les « Hammerskins » sont une organisation clandestine néonazie mondiale, strictement organisée hiérarchiquement, et dédiée à la « pureté de la race blanche ». Bernhard Weidinger du DÖW qualifie les « Hammerskins » d’association avec « un niveau de violence extrêmement élevé et un large éventail d’activités criminelles ».
L’interdiction de photographier et de filmer est appliquée sans relâche par les personnes présentes.Selon Moritz Eluek, les organisateurs de concerts néo-nazis en Italie ne peuvent ignorer les « Hammerskins ». « C’est comme un racket de protection : si vous ne donnez rien du gâteau, vous serez harcelé et attaqué. » Cela signifie que les organisateurs du « Hot Shower Festival » ne rempliraient pas seulement leurs propres poches, mais aussi celles d’une organisation militante néonazie.
Des stands de marchandises se trouvent à quelques mètres de la scène. En plus des enregistrements et des vêtements imprimés, vous pouvez également trouver des patchs et des bijoux. Ce qui est frappant, c’est que presque chaque table possède ses propres objets avec des croix gammées. Un T-shirt est imprimé avec le slogan « Réfugiés bienvenus » à côté de la vue de l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Ici, vous pouvez acheter des photos d’Adolf Hitler et d’autres grands nazis, ainsi que des magazines néo-fascistes, des drapeaux et des CD avec des titres comme « Rassenhass » ou « Antisemitex ». Un drapeau est hissé dans le public après la prestation du groupe de Vedran M. C’est le drapeau rouge avec la croix gammée. Les participants au concert portent le drapeau à travers le public pendant 15 bonnes minutes et incitent la foule désormais ivre à se joindre aux slogans « Sieg Heil ». Les « Hammerskins » regardent.
Même si un tel comportement entraînerait de lourdes sanctions en Autriche, il n’y a aucune représailles de la part des autorités en Italie. Selon le DÖW, les actes pertinents commis par des citoyens autrichiens à l’étranger devraient également faire l’objet de poursuites par les autorités autrichiennes s’ils en avaient connaissance. Vedran M. ne doit cependant pas s’attendre à des conséquences juridiques. Contacté par profil, il n’a lui-même pas souhaité commenter ses activités néonazies.
Notre auteur est impliqué dans les formes extrêmes du métal depuis sa jeunesse. Il s’est rendu à Milan en connaissant seulement la date. Le lieu exact a été communiqué très rapidement aux personnes inscrites en ligne, également afin d’éloigner les manifestants.
Informations complémentaires :
Persuasif
Le réseau de groupes de black metal néo-nazis est actif dans toute l’Europe. Les meurtriers condamnés y jouent un rôle central.
Il existe désormais des groupes de black metal dans toute l’Europe qui peuvent être attribués à l’extrémisme de droite ou à un environnement néo-nazi. La scène est plus active en Grèce, en France et en Ukraine, en Allemagne, en Finlande et en Italie.
Le fondateur du NSBM (« National Socialist Black Metal ») est Kristian Vikernes, 46 ans, il est le cerveau du groupe « Burzum ». Après de nombreux incendies criminels et un meurtre commis contre un collègue musicien en 1993, Vikernes a été emprisonné en Norvège jusqu’en 2009. Là, il s’est radicalisé politiquement, ce qui a encore renforcé son statut de culte dans la scène. Cependant, au centre de la scène actuelle d’extrême droite du black metal européen se trouve un Allemand, Hendrik Möbus, 43 ans. Il a également commis un meurtre dans sa jeunesse en Thuringe, en Allemagne, connu sous le nom de « Meurtre de Sondershausen par Satan ». . Möbus entretient des contacts dans le monde entier grâce à son travail de directeur d’un label et de chanteur du groupe « Absurd ». Par exemple, la vente des billets pour le « Hot Shower Festival » était assurée par le label de Möbus. Ce n’est pas un hasard si de nombreux groupes signés chez Möbus sont invités à la « Hot Shower » – c’est donc non seulement un homme de conviction, mais aussi un homme d’affaires. En outre, il entretient des contacts politiques depuis le NPD ultranationaliste jusqu’au régiment paramilitaire néo-nazi « Azov » en Ukraine.
C’est là que se trouve le deuxième centre du réseau NSBM : sous la protection du « Bataillon Azov », qui dépend du ministre ukrainien de l’Intérieur, « Åsgårdsrei », le plus grand festival de black metal néo-fasciste d’Europe, a lieu chaque année au coeur de Kiev. Le chef et porte-parole de la scène ukrainienne est le citoyen russe Alexeï Levkine, 34 ans, qui était également déjà en détention pour suspicion de double meurtre. Levkin est le chanteur du groupe de black metal « M8l8th ». La combinaison de chiffres « 88 » dans le nom du groupe signifie « Heil Hitler ». Avec son magasin au centre-ville de Kiev, un label incluant le commerce en ligne et les revenus de « Åsgårdsrei », Levkin a également un intérêt économique dans le réseau européen de la scène metal nazie.
Vidéo d'histoire politique qui résume l'épopée de Jeune Nation, de la Fédération des Étudiants Nationalistes, et surtout du mouvement d'Occident en France des années 50 aux années 70. Vidéo qui reprend les thématiques et les propos abordés dans l'ouvrage "Génération Occident" de Frédéric Charpier. Le Cercle Occident n'est en aucun cas affilié de près ou de loin au mouvement Occident et ne partage pas ni ne reprend les opinions politiques, l'idéologie ou la violence de ce mouvement. Il s'agit d'une vidéo qui a un but purement éducatif.
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