Rassemblement NSBM @ Salle Diamantelle de Vézeronce-Curtin en Isère

 

https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/la-chronique-de-constance-vilanova/un-festival-neonazi-s-est-tenu-en-france-malgre-les-interdictions-4092589

 


“On s’est fait rouler dans la farine.” La réaction ce dimanche 25 février, du maire de Vézeronce-Curtin (Isère), Maurice Belantan. La salle des fêtes de sa commune, située près de Morestel (Isère), a été louée il y a deux mois et demi pour un anniversaire. Il s’agissait en fait d’une couverture pour un festival de black metal, “Call of Terror”, qualifié comme “proche de l’idéologie néonazie” par la préfecture de l’Isère. Le maire de la commune a porté plainte samedi soir à la gendarmerie de Morestel pour “tromperie sur le type de qualificatif”, a-t-il expliqué.

Prévu en Auvergne-Rhône-Alpes, le lieu de l’événement a été révélé au dernier moment. Les organisateurs avaient notamment choisi la date d’anniversaire de la création du parti nazi par Adolf Hitler pour déterminer le jour. L’événement avait été interdit au préalable par les services de l’État. “Il s’agissait de prévenir toute atteinte à l’ordre public que peut générer un tel événement”, explique la préfecture de l’Isère dans un communiqué.

“On ne nous a pas laissés rentrer”

“J’ai été surpris quand la préfecture m’a appelé pour dire que le rassemblement interdit allait se tenir dans la salle de Vézeronce-Curtin, raconte le maire. On a souhaité rentrer dans la salle, mais on ne nous a pas laissés rentrer avec mon adjoint, la plupart portait un foulard.” 

Les gendarmes ont contrôlé le locataire de la salle, mais il n’a pas souhaité plier bagage.

Ce dimanche matin, les 150 participants qui ont assisté au concert, dans une salle pouvant en accueillir jusqu’à 1 000 debout d’après la préfecture, sont partis. L’événement a pris fin vers 1h30 dans la nuit de samedi à dimanche. “On avait une certaine crainte pour la nuit, ajoute le maire Maurice Belantan. Tout s’est finalement bien passé. Au niveau du voisinage, il n’y a pas eu de bruit.” L’état des lieux de la salle a été effectué dimanche après-midi. Aucun dégât n’a été constaté indique Maurice Belantan.

330 véhicules contrôlés par la gendarmerie

Les gendarmes ont contrôlé 330 véhicules. “Les identités des occupants ont systématiquement été relevées, indique la préfecture dans un communiqué en précisant que “plusieurs infractions ont été constatées sur le champ qui ont fait l’objet de verbalisation”. Samedi soir, cinq points de contrôles avaient été mis en place par la gendarmerie sur les principales routes permettant d’accéder à la commune.

Dans un communiqué samedi soir, le préfet rappelle que toute infraction sera constatée et réprimée, s’agissant des organisateurs, dans les conditions fixées par l’article 431-9 du code pénal, à savoir six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende et, s’agissant des participants, par l’article R. 644-4 du même code instituant une contravention de quatrième classe.

Le Crif Grenoble-Dauphiné appelle à des poursuites

Dans un communiqué, le Crif Grenoble-Dauphiné (Conseil représentatif des institutions juives en France) appelle à des poursuites contre les organisateurs et les participants, “non pas seulement sur les seules infractions de participation à un spectacle interdit mais avant tout pour incitation à la haine et apologie de crime contre l’humanité“. L’association annonce par ailleurs que si des poursuites venaient à être engagées, elle se constituerait partie civile.

 

France Bleue Isère

 

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Le festival “Call of Terror”, interdit dans la région Rhône-Alpes, a élu domicile à Vézeronce-Curtin, samedi 24 février. Photo Le DL/Pauline Seigneur