UG Hall de Hass Weg : Hatred and War, Sacrificia Mortuorum, Frangar, Horna, …

Le samedi 10 novembre 2018, des Tchèques, des Espagnols, des Anglais… sont venus pour la première édition de « Hatred and War » dans la commune de Porcieu Amblagnieu, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lyon. 
Selon la gendarmerie, une centaine de personnes ont assisté aux sets de groupes comme « Sacrifia Mortuorum » (où l’on retrouve toujours la croix celtique dans le logo du nom) ou « Frangar » (qui a également joué chez Serge Ayoub).

Une semaine avant ce concert, une autre soirée de NSBM était programmée. Mais la gendarmerie (qui avait trouvé le lieu quelques jours plus tôt) aidée de la mairie de Saint-Quentin-Fallavier, a fait annuler le concert. Il devait se tenir dans un entrepôt surnommé l’« UG Hall », utilisé par le patron de Hass Weg (« chemin de haine », en allemand), un label qui produit notamment du NSBM et dont le siège social se situe dans une commune voisine.

Derrière l’organisation de ces deux concerts, mais aussi du « Call of terror III », on trouve un certain Matthias Dorleans.

Avec Renaud Mannheim, ces deux habitants du Nord-Isère sont les deux piliers du réseau Blood and Honour dans la région de Lyon qui compterait une trentaine de personnes en Isère, selon la gendarmerie.
Renaud Mannheim est d’abord et toujours le chanteur du groupe de RAC lyonnais Match Retour qui a notamment pour emblème le « totenkopf » (tête de mort), une des divisions de la Wafen-SS.

Horna

Ville Pystynen alias « Shatraug », chef d’orchestre de Horna, est un « national-socialiste » déclaré et vend et produit des enregistrements néo-nazis avec son label « Grievantee Productions ». En outre, il existe de nombreuses productions de disques de « Horna » sur des labels concernés ou en collaboration avec des groupes de musique néo-nazis, par ex. B. avec « Legion of Doom » et « Sacrificia Mortuorum ». En 2006, par exemple, il a publié le groupe français NSBM (National Socialist Black Metal) Kristallnacht et ensuite d’autres groupes pertinents tels que « Aryan Blood », « Aryan Art », « Endsolution » et « Holocaustus ». Il convient également de souligner l’album « Shoax », un néologisme de « Shoa » et « Hoax », que « Shatraug » a sorti en 2008 pour le groupe finlandais NSBM « Hammer ».

En 2001, « Shatraug » reconnaissait ouvertement l’idéologie nazie : « Oui, je le soutiens [le national-socialisme, ndlr] et je peux dire la même chose du Maître de guerre [Nazgul]. À mon avis, le national-socialisme signifie être fier de son propre héritage et de son propre pays, croire en ses frères d’armes et croire en ces valeurs qui excluent toute influence ou religion étrangère.»

Dans une interview réalisée en 2006, il a démontré que « Shatraug » n’a toujours pas changé d’attitude malgré le fait que le groupe se distancie du contenu politique : « Avec le recul, je peux honnêtement dire que mes opinions n’ont pas beaucoup changé. Les « horna » ne sont en aucun cas apolitiques dans la mesure où l’un de leurs membres a fait des déclarations politiques claires.

https://scontent-cdg4-1.xx.fbcdn.net/v/t1.6435-9/45567699_1379755008823651_4745026860134432768_n.jpg?_nc_cat=108&ccb=1-7&_nc_sid=7f8c78&_nc_ohc=Mcc9-tlxE-kAX8GSeIG&_nc_ht=scontent-cdg4-1.xx&oh=00_AfAua6pDDLqhNotV-H_yr8_CzVs0WIZXLWZcnxoTOkm60Q&oe=65A67013Le chanteur Tuomas Rytkönen alias « Spellgoth » est également actif sur la scène d’extrême droite. Il est actuellement membre du groupe d’extrême droite Peste Noire, qui ne cache pas son idéologie raciste et antisémite.
Peste Noire soutient des groupes militants d’extrême droite en Ukraine en vendant des marchandises, notamment la Division Misanthropique, qui appartient au bataillon Azov en Ukraine. Pour information : https://de.wikipedia.org/wiki/Regiment_Azow,
extrait : « Le régiment Azov comprend un groupe d’extrême droite, la « Division Misanthropique », qui a également des succursales dans d’autres pays. Il est issu à l’origine de l’Assemblée sociale-nationale. Leur programme parle ouvertement des valeurs aryennes-ukrainiennes. L’association se voit engagée dans une guerre raciale pour préserver la race blanche. Les Juifs, l’Occident « judéifié », les Russes et les autres « races étrangères » sont considérés comme des ennemis.» Famine, chanteur de Peste Noire, tient plusieurs propos antisémites : « « Parce qu’évidemment la France est contrôlée par les Juifs, pays où ils sont les plus nombreux après Israël et les USA. »

https://scontent-cdg4-3.xx.fbcdn.net/v/t1.6435-9/45455256_1379754905490328_8115590977831305216_n.jpg?stp=dst-jpg_p417x417&_nc_cat=106&ccb=1-7&_nc_sid=7f8c78&_nc_ohc=D9rb8yuaG_gAX9iXgCc&_nc_ht=scontent-cdg4-3.xx&oh=00_AfBD79eeRCKisgdTeqv6sjaaku1-PcXSEZ-yd0kju9_UvQ&oe=65A66086

Spellgoth a un grand tatouage Peste Noire avec le logo du groupe, qui est une variante du logo White Aryan Resistance. Lorsque Peste Noire a été exclue d’un festival de métal en 2016 pour des raisons politiques, Horna a pris position et a annulé sa venue. Veuillez reconsidérer si vous souhaitez donner une tribune aux néo-nazis Dans le passé, certains concerts de « Horna » ont été annulés après que les organisateurs aient été informés de l’origine du groupe, par exemple en Allemagne, en Autriche et en Suisse.https://scontent-cdg4-1.xx.fbcdn.net/v/t1.6435-9/45457325_1379744035491415_4992809214272339968_n.jpg?_nc_cat=110&ccb=1-7&_nc_sid=7f8c78&_nc_ohc=LsI80jf018wAX-GA8Bn&_nc_ht=scontent-cdg4-1.xx&oh=00_AfC66sGPzWzb4GeChwGU7k_tRzHKZoTbFcO6fTZtUTfXQg&oe=65A65FE8


Les liens entre les militants du Gud – Bastion Social sont multiples et avérés. Derrière le vernis « social » des collectes de nourriture et les maraudes discriminatoires, se cachent de véritables néo-nazis. Penchons-nous tout d’abord sur le « Blood And Honour » qui était la devise des Jeunesses Hitlériennes mais qui est aussi actuellement un réseau de néo-nazis qui a été interdit dans de nombreux pays; En France, ce réseau organise divers concerts et tournoi de free fight.

Bastion social et néo-nazis

Bastion social et néo-nazis

Les liens entre les militants du Gud – Bastion Social sont multiples et avérés.

Derrière le vernis « social » des collectes de nourriture et les maraudes discriminatoires, se cachent de véritables néo-nazis.

Penchons-nous tout d’abord sur le « Blood And Honour » qui était la devise des Jeunesses Hitlériennes mais qui est aussi actuellement un réseau de néo-nazis qui a été interdit dans de nombreux pays; En France, ce réseau organise divers concerts et tournoi de free fight.

blood

Si on regarde de plus près sur les membres de réseau français, on trouve très facilement des liens avec le Gud – Bastion Social :

vbnbvnbvnb

ououifgsdfdsfsd

D’autres liens sont facilement trouvables avec l’ancien responsable du local néo-nazi de Gerland fermé grâce à la mobilisation populaire en 2011.

En effet, Renaud Mannheim, leader du groupe « musical » néo-nazi « Match Retour » semble très proche des responsables du Gud – Bastion Social. Et un retour de ce pseudo-groupe de musique ne semble pas anodin au moment où le mouvement tente de se structurer au niveau national.

site 2site 5site 3site 4

 

D’autres liens seront affichés et notamment les tournées de Steven Bissuel en Italie (CasaPound), en Grèce (Aube Dorée), au Canada…

Alerte antifa en Haute-Savoie : tournoi de MMA et concert néonazis le 10 juin

https://lahorde.samizdat.net/alerte-antifa-en-haute-savoie-tournoi-de-mma-et-concert-neonazis-le-10-juin

Pour la troisième fois, des néonazis vont organiser, en France le week-end prochain un tournoi clandestin de combat libre et un concert de Rock Against Communism (RAC), probablement en Haute-Savoie, en collaboration avec deux structures  russes d’extrême droite. Ce sont des dizaines de crânes rasés admirateurs d’Hitler qui vont ainsi se retrouver, ivres de sang et de violence, pour faire la fête dans un petit village qui n’aura rien demandé… 

PF2017

Si la pratique du Free fight (combat libre) ou du Mixed Martial Arts (MMA) est autorisé en France, les compétitions restent interdites en raison d’une législation qui proscrit les coups portés au sol dans les sports de combat. Tout tournoi de MMA organisé en France est donc par définition clandestin : cette interdiction permet aux néonazis, alors que la majorité des pratiquants et amateurs de MMA n’ont rien à voir avec l’extrême droite, d’utiliser leur savoir-faire en matière d’événements clandestins pour tenter de faire passer un rassemblement de combattants européens néonazis pour une compétition internationale de la discipline sur le territoire français…

On prend (presque) les mêmes et on recommence

C’est en réalité la troisième fois que risque de se produire ce type d’événement. Le 7 juin 2014, à Pollionnay, une petite ville à proximité de Lyon, comme nous l’avions raconté ici, Loïc Delboy, principal animateur du groupe néonazi Blood & Honour Hexagone (B&H), organise la première édition de cette compétition de MMA rassemblant environ 150 personnes. En juin 2015, sous le nom “Day of Glory”, il remet ça cette fois à Talencieux, près d’Annonay, dans le nord de l’Ardèche (alors que l’événement était annoncé publiquement à Lyon), en s’associant à Tomasz “Gamin” Szkatulski, un naziskin de la région lilloise qui s’occupe d’une marque de vêtement en ligne, Pride France, dont le slogan est ” fabriqués par et pour les Blancs “.

MMA BH
Les deux éditions des compétitions de MMA organisées par BH Hexagone. À droite, le groupe Légitime Violence, qui y a joué en juin 2015.

Il est lui-même combattant de MMA, et a participé à plusieurs compétitions à l’étranger organisées par différentes organisations d’extrême droite. C’est aussi un individu dangereux, impliqué dans différentes agressions racistes et homophobes, et proche de Yoann Mutte, impliqué dans l’affaire dite “des disparus de la Deûle“.

Tomasz Szkatulski
Tomasz “Gamin” Szkatulski, reconnaissable à son tatouage “White Power” dans le cou, à gauche avec son ami Yoann Mutte, et à droite tenant la table de Pride France.

En mars 2016, la police fait une descente chez les militants de B&H et tombe sur un véritable arsenal (des dizaines d’armes à feu et armes blanches) et des babioles nazies, et les mises en examen tombent pour « association de malfaiteurs, acquisition, détention et cession d’armes en bande organisée et participation à un groupe de combat ». Bien que, alors qu’on est en pleine état d’urgence, tous ressortent libres (sous contrôle judiciaire), le parquet jugeant qu’il n’y avait pas de risque de trouble à l’ordre public (!), il va de soi que l’organisation d’un événement aussi lourd à gérer qu’un tournoi sportif n’est pas à l’ordre du jour cette année-là.

BH Hexagone Gamin de Lilles Pride France
Tomasz “Gamin” en tant que combattant de MMA et avec l’équipe de B&H.

En revanche, tout va bien pour “Gamin”, qui a entre temps déménagé en Haute-Savoie, et qui reprend seul l’organisation du tournoi pour son édition 2017, qui est annoncé “dans la région de Genève”. Enfin, seul, pas tout à fait, puisque l’événement est co-organisé avec “HardCore Wave” qui diffuse sur internet de la musique et des t-shirts.

HCWave
Le 20 avril 2017, HardCore Wave poste un mystérieux « 128 » : or Adolf Hitler, né le 20 avril 1889, aurait eu 128 ans cette année. La main signifie sans doute « Sieg Heil »…

HardCore Wave a déjà organisé deux concerts en Rhône-Alpes : le premier le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et les italiens SPQR et Mai Morti, puis le second le 13 mai, vers Bourgoin-Jallieu, avec cette fois une affiche 100% italienne : Hate for Breakfast, Bayonet Assault mais surtout Bronson, groupe directement lié à Casapound. HardCore Wave a également soutenu le “Call of Terror”, un festival de National-Socialist Black Metal (NSBM) qui s’est tenu à Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie) le 28 janvier dernier, avec entre autres Peste Noire, dont nous avons déjà parlé ici.

Concerts

Les Russes à la rescousse

Surtout, il peut toujours compter sur son partenaire russe, White Rex, déjà impliqué dans l’édition 2015. Fondé le 14 août 2008, soit le 14.08.08 [1] par le russe Denis Nikitin, White Rex a organisé son premier tournoi de MMA professionnel à Moscou en 2013 sous le nom ” Birth of a Nation “, et vend en ligne des vêtements pour la pratique du free fight, mais aussi des t-shirts mettant en avant le folklore russe (guerriers slaves, ours), les “grands ancêtres” européens (Vikings, soldats romains, croisés…) et la virilité dans le sport.

White_Rex_logo
En haut à droite : le logo de White Rex, qui reprend le soleil noir cher aux SS (cf. château de Wewelsburg). Quelques exemples de t-shirts White Rex : “Angry europeans against Tolerance”, le “88” pour ’Hein Hitler”, le symbole de la Phalange espagnole… Que du lourd !

La marque s’est rapidement implanté en Europe de l’Est et en Italie, via les groupes de musique et les tournois de MMA organisés et sponsorisés par la marque, dont le logo représente un guerrier devant un soleil noir, un symbole païen qu’on retrouve surtout dans le mysticisme nazi (il orne ainsi le sol du château de Wewelsburg, le quartier général de la SS).

Un esprit malsain dans un corps sain ?

White Rex, afin de tordre le cou à l’image d’alcoolique qui colle aux Russes, refuse que ses événements soient sponsorisés par des marques d’alcool ou de tabac, et l’événement du 10 juin en France est lui-aussi annoncé sans drogue et sans alcool.

bas affiche

Pour convertir les crânes rasés (généralement plutôt amateurs de bières et de cocaïne) les bienfaits du mode de vie “Straight Edge (SxE)” [2], les organisateurs du tournoi ont invité pour une “conférence” la troupe russe “PPDM Straight Edge Father Frost More” qui utilise l’image SxE tout en faisant clairement référence à des mouvements minoritaires comme les Hardliners ou le Hate Edge, des dérives violentes et sectaires du mouvement SxE, où la violence est véhiculée comme une valeur positive pour imposer ses idées, généralement réactionnaires, par la force.

PPDM
La fine équipe des PPDM. En bas à gauche, avec leurs copains de Blood & Honour.

Les PPDM organisent régulièrement en Russie des exhibitions visant à la promotion du body-building et de l’haltérophilie (un sport assez populaire en Russie). Bon, à voir les monstres, on se doute qu’ils ne se nourrissent pas que de Chocapic, mais c’est l’intention qui compte… Quoiqu’il en soit, l’objectif est surtout de faire la promo de la violence physique et d’une virilité exacerbée, et la proximité des PPDM avec la scène néonazie n’est pas un mystère.

En avant la musique !

HardCore Wave a donc remplacé Blood & Honour pour la partie musicale de la journée, et c’est donc logiquement qu’on retrouve sur l’affiche (un peu bas de gamme quand même, relativement aux années précédentes et aux événement HCWE) deux groupes de RAC italiens : Green Arrows et une nouvelle formation composé d’anciens du groupe Ultima Frontiera (qui a arrêté en 2013). Le premier avait déjà joué à un concert organisé par Blood & Honour Hexagone, et quant au second, on ne peut pas encore en dire grand-chose, si ce n’est qu’Ultima Frontiera était ouvertement fasciste. Les Espagnols de Jolly Rogers viennent compléter l’affiche : là encore, aucun doute sur les convictions du groupe, qui a participé à la compilation “European Brotherhood”, ornée d’une belle croix celtique !

groupes_10-06-2017
De gauche à droite : le concert B&H avec Green Arrows ; l’affiche du dernier concert d’Ultima Frontiera et un des membres du groupe Jolly Rogers.

Une journée qui s’annonce bien chargée donc, et qui risque d’attirer, dans un des petits villages de Haute-Savoie, une faune venue non seulement de toute la France, mais également d’Allemagne, d’Italie, de Suisse ou d’Autriche… Si la municipalité concernée aura probablement été dupée comme les années passées, le mode opératoire de Pride France est désormais suffisamment bien connu (une réservation pour une “fête privée”, un mariage ou un anniversaire) pour qu’un minimum de méfiance s’impose de la part des autorités locales. Les antifascistes sont d’ors et déjà à pied d’œuvre pour mettre des bâtons dans les roues des organisateurs ; mais il est nécessaire qu’il y ait une prise de conscience plus large du danger que représente la tenue d’un tel événement, car les naziskins ont déjà prouvé, à Lille en 2011 et à Paris en 2013, qu’ils étaient capables du pire. Faudra-t-il un nouveau mort pour qu’enfin les parades néonazies, en Haute-Savoie ou ailleurs, ne soient plus tolérées ?
La Horde

Notes

[1Dans le langage codé des néonazis, les chiffres correspondent à des lettres : “88” = “HH” = “Heil Hitler” ; quant au “14” il fait référence aux 14 mots du suprémaciste blanc David Lane : ” We must secure the existence of our people and a future for white children » (« Nous devons préserver l’existence de notre peuple et l’avenir des enfants blancs »).

[2Contre-culture issue de la scène punk-hardcore américaine, à l’origine plutôt non violente, refusant l’usage des drogues, en réaction au nihilisme punk type “no future”. [les néofascistes sont HARDLINE, pas “straight edge”]


2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.

Extrême droite radicale : une implantation ratée à Sainte-Foy-lès-Lyon

Extrême droite radicale : une implantation ratée à Sainte-Foy-lès-Lyon

Ce samedi, un nouveau local de militants d’extrême droite radicale devait être inauguré avec concerts de groupes néonazis et flots de bière. Mais la mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon, avertie par la police, a pris deux arrêtés municipaux pour interdire l’accès au hangar loué par ces nationalistes. Une fois de plus, l’agglomération lyonnaise ne dément pas sa noire réputation de laboratoire de l’extrême droite radicale. Il y a une semaine, les jeunes identitaires tenaient en effet un meeting à Villeurbanne. En novembre dernier, les nationalistes de l’ex-Oeuvre Française menés par Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ouvraient quant à eux un local dans le Vieux Lyon. En ce début d’année 2015, ce sont des nationalistes d’une autre tendance qui ont tenté d’inaugurer leur local.

La petite zone commerciale, route de la Libération à Sainte-Foy-lès-Lyon où se situe ce nouveau local nationaliste. Capture d'écran Google Maps
La petite zone commerciale, route de la Libération à Sainte-Foy-lès-Lyon où se situe ce nouveau local nationaliste. Capture d’écran Google Maps

Ouverture du « bar » sur Facebook et Twitter

L’ouverture du hangar de la route de la Libération, dans une petite zone commerciale de la commune cossue de Sainte-Foy-lès-Lyon, devait se faire en toute discrétion. Sur Facebook, le nom du lieu « Lyon Non Conforme » n’est rattaché directement à aucun groupuscule. Il n’évoque le nationalisme qu’aux initiés des pratiques de l’extrême droite. On pense notamment à « Genève Non Conforme ». Avant la date du 28 février, la page Facebook ouverte mi-janvier annonçait seulement l’inauguration ce samedi à 18h, avec « concert et fête jusqu’au bout de la nuit ». L’activité renseignée sur la page est « bar » et le visuel, un lion borgne qui rugit au milieu de la barre d’un navire, n’évoque pas spécialement l’extrême droite. Ce sont d’autres comptes Twitter ou Facebook de la mouvance nationaliste qui en disent davantage sur l’activité de ce « bar ».

Flyer de l'inauguration du local Lyon Non Conforme.
Flyer de l’inauguration du local Lyon Non Conforme de Sainte-Foy-lès-Lyon.

« Le Cercle du coeur rebelle » annonce sur sa page créée début février qu’il tiendra sa première conférence dans le local de « Lyon Non Conforme », sur le thème de la « liberté d’expression » et avec pour invité Georges Feltin-Tracol, un écrivain d’extrême droite proche du GRECE. Quant au flyer de la soirée, il est notamment diffusé par le GUD Lyon. Sont annoncés les groupes Match Retour et Frakass. Ces deux groupes de « RAC » (Rock Against Communisme) tournent avec le réseau néonazi « Blood and Honour ».

Intervention concertée de la police et de la mairie

Informée de la nature du local par la police, la mairie (UMP) de Sainte-Foy-lès-Lyon a programmé la visite de la commission de sécurité le jour même du concert, juste avant l’ouverture des portes au public. Cette visite est obligatoire puisque le local, accueillant notamment des concerts, est considéré comme un établissement recevant du public (ERP). Vers 16h30, des représentants de mairie, des pompiers et des policiers se sont rendus sur les lieux et ont estimé que le local « n’était pas aux normes », selon la police. Dans la foulée, la mairie de Sainte-Foy a pris deux arrêtés municipaux : l’un interdisant l’accès au local et l’autre interdisant la tenue d’un rassemblement (sous toutes ses formes, concert compris). Les organisateurs ont alors envoyé des messages sur les réseaux sociaux pour annoncer « l’annulation par les autorités ». Une cinquantaine de personnes étaient déjà sur les lieux, sous la surveillance de CRS.

Dans un communiqué publié sur leur compte Facebook, les organisateurs de « Lyon Non Conforme » considèrent que la législation en vigueur a bien été respectée et « s’interroge sur cette action concertée des pouvoirs publics de longue date, étant donné que les camions de police étaient cachés dans le secteur dès la fin de matinée ». Ils annoncent également vouloir porter plainte par le biais d’un avocat.

Le GUD à la manœuvre, mais pas que

Touché au portefeuille, « Lyon Non Conforme » a très vite lancé un appel à souscription. Ouvrir un local n’est pas neutre financièrement et montre une volonté d’organisation. C’est pourquoi ce nouveau lieu de l’extrême droite lyonnaise a été soutenu par plusieurs groupuscules. En tête, on trouve le GUD Lyon. Mais dans l’agglomération, ce groupe est en difficulté. Plusieurs de ses militants ont été condamnés à de la prison ferme à la suite d’une ratonnade à la Guillotière et du lynchage d’un couple à Villeurbanne. L’un de ses responsables, Steven Bissuel, est poursuivi pour un tweet antisémite publié le jour des 70 ans de la commémoration de la libération d’Auschwitz. L’organisation recréée en 2011 à Lyon ne compterait aujourd’hui plus qu’une quinzaine de membres actifs, selon la police. Le GUD a dû faire appel aux copains :

Avec la présence du groupe de RAC lyonnais Match Retour, on note surtout une volonté de la part de la mouvance néonazie de recréer un local comme celui qui avait existé à Gerland (Lyon 7e). Le chanteur du groupe, Renaud Mannheim, était en effet l’un des responsables du « Bunker Korps Lyon ». Il a été membre du mouvement de Serge Ayoub Troisième Voie, dissous en juillet 2013 après la mort de Clément Méric. Jusqu’en en mai 2011, pendant près d’un an et demi, le « BKL » (pour les intimes) était le lieu de convergence de ces militants d’extrême droite adeptes de « bière, foot et baston ». Il avait été fermé sur décision administrative de la Ville de Lyon pour non respect des normes de sécurité.

Rassemblement néonazi autours de figures RAC

FAIT DIVERS – Il s’agissait, officiellement, d’une fête d’anniversaire. Mais samedi soir à Succieu, dans l’Isère, c’est un rassemblement néonazi qui a eu lieu.

Pas vraiment un cadeau. Samedi soir, à Succieu, commune d’à peine mille habitants située près de Bourgoin-Jallieu, dans le Nord-Isère, une drôle de fête d’anniversaire a eu lieu. Tout commence cet été, comme le rapporte Le Dauphiné libéré , quand un homme habitant le village voisin de Belmont se présente à mairie.

L’individu souhaite officiellement “fêter l’anniversaire de trois amis”, et demande donc à louer la salle communale. Mais, ce samedi après-midi, vers 15 h 30, le maire de Succieu, Didier Bouillot, est alerté du fait qu’un rassemblement néonazi se cache probablement derrière cette prétendue célébration d’anniversaire.

Venus de France et d’Europe

Entre 100 et 150 personnes sont déjà là, venant de toute la région, mais aussi d’Alsace et de Marseille, de Suisse et d’Allemagne. La police iséroise et lyonnaise arrive sur place, puis le maire décide d’aller rencontrer les “invités”.

“Je leur ai demandé de partir, explique Didier Bouillot. Ce qu’ils ont refusé. Ils m’ont dit : ‘Nous attendons 200 personnes, il ne tient qu’à vous que la soirée se déroule bien’. Je n’avais qu’une envie, les expulser.” Mais rien n’y aura fait. Finalement, les deux parties se sont mises d’accord sur une fin de soirée à minuit.

TF1

Surprise, samedi, pour le maire du petit village de Succieu en Nord-Isère. L’élu pensait avoir loué la des fêtes du village pour une banale soirée d’anniversaire. Mais lorsqu’il s’est rendu sur place pour remettre les clefs aux organisateurs, il s’est aperçu que la sauterie réunissait les membres d’un groupuscule néo-nazi. Il a tenté de faire annuler la fête, qui devait accueillir 200 personnes venues de tout l’est de la France. En vain.
C’est la troisième fois qu’un maire du Nord-Isère est confronté à une telle situation en quelques années.

Le Dauphiné

Peste Noire est affiché par un combattant lors d’un rassemblement clandestin autours d’un combat de MMA et d’un concert RAC organisé secrètement par Blood and Honour Hexagone et Pride France

Here you can watch some video excerpts of a KPN supporter/friend who won his fight at the “MMA BH Hexagone/Pride France” boxing event in June 2014.
He entered the ring to the music of PESTE NOIRE’s « La Bêche Et L’épée Contre L’Usurier ».
Video of his fight later.
Thanks to you Brother.

https://luttennord.files.wordpress.com/2014/05/10014708_1465192557047115_4667587476074101885_n.jpg?w=252Peste Noire est affiché par un combattant tatoué KPN sur le ventre et soleil noir sur le torse, entre autres,  qui fait son entrée dans la surface de combat type ring de boxe avec un tapis couronne de laurier 2013 aménagé dans une salle municipale arborant un sweat siglé du logo totenkampf borgne de Peste Noire au son d’une chansonnette de Peste Noire lors d’un rassemblement clandestin autours d’un combat de MMA et d’un concert RAC organisé secrètement par Blood and Honour Hexagone et Pride France.

https://www.antifa.ch/wp-content/uploads/2020/11/Bjoern.PrideFrance2014.cleaned-1024x1016.png

  • La soirée de Pollionnay était bien un rassemblement de néonazis
Ouest lyonnais. C’est le groupe « Blood and Honour Hexagone », un nom tiré de la devise des Jeunesses Hitlériennes, qui a organisé le rassemblement de 150 personnes samedi soir.

https://www.leprogres.fr/rhone/2014/06/11/la-soiree-de-pollionnay-etait-bien-un-rassemblement-de-neonazis

https://cdn-s-www.leprogres.fr/images/D1D9F246-E137-433C-AE27-DADE9018DA40/NW_detail/sur-l-affiche-de-la-soiree-on-distingue-l-embleme-de-la-3-e-panzerdivision-ss-totenkopf-la-tete-de-mort-sur-les-tatouages-du-combattant-ainsi-que-la-croix-de-fer-allemande-capture-d-ecran-1507670389.jpg

Sur l’affiche de la soirée, on distingue l’emblème de la 3 e Panzerdivision SS Totenkopf, la tête de mort, sur les tatouages du combattant, ainsi que la croix de fer allemande.

  • concert : Kategorie C – RAC allemand

 

  • Crew Sécurité autours de Blood and Honour Hexagone

 

  • Infiltration caméra cachée reportage TV

 

  • mise-en-marché de la marchandise-à-porter Misanthropic Division

https://www.antifa.ch/wp-content/uploads/2020/11/v.r.-Bjoern-Anthony-di-Stefano.cleaned.png

 


https://luttennord.files.wordpress.com/2014/05/10155075_1465171163715921_3868134811530405322_n.jpgFaf market : marchandises-à porter, table-librairie, Pierrot BKL et Tomasz Losc Army autours de la bannière Pride France.


Tomasz est également membre de l’organisation clandestine néo-nazie Blood & Honour Hexagone. [l’hyperlien dirige vers l’article Blood and Honour Combat 18 de l’Est Republician, pas vers Blood and Honour Hexagone]

https://luttennord.files.wordpress.com/2014/05/gamin-blood.jpg?w=650

 


Le GUD Lyon : Le rat des villes porteur de peste brune

https://reflexes.samizdat.net/le-gud-lyon-le-rat-des-villes-porteur-de-peste-brune/

Le GUD Lyon créé durant l’été 2011, entendait reprendre le flambeau du syndicalisme étudiant, version nationaliste, dans les universités lyonnaises. Le créneau était laissé à l’abandon depuis la disparition en 2003 de l’UDEL[1], émanation locale du GUD à l’époque. Cette nouvelle version a la particularité d’avoir été fondée à l’origine non pas par un étudiant mais par un lycéen, Steven Bissuel, nouveau venu dans le milieu nationaliste lyonnais. Le « come-back » des rats noirs ne fut pas du goût de tout le monde et en premier lieu de l’Université Lyon III qui refusa de reconnaître l’organisation comme une association étudiante. La première année d’existence se fera sous l’influence d’Alexandre Gabriac, chefaillon des Jeunesses Nationalistes, lui-même parrainé par Yvan Benedetti nouveau gourou de la secte Œuvre Française depuis la retraite de son fondateur Pierre Sidos. Le GUD ressemble alors à une sous-division des Jeunesses Nationalistes et généralement là où l’on trouve les JN on trouve souvent le GUD.

Septembre 2011. Retour de Bruno Gollnisch à Lyon III : Alexandre Gabriac avec une minerve, Steven Bissuel avec un casque à la main et Yvan Benedetti à l'avant de profil

Septembre 2011. Retour de Bruno Gollnisch à Lyon III : Alexandre Gabriac avec une minerve, Steven Bissuel avec un casque à la main et Yvan Benedetti à l’avant de profil

Affirmant au départ s’impliquer dans les problématiques concernant les universités et laisser de côté l’agitation de rue, les petits rats ne se sont pas très longtemps tenus à leurs belles promesses électorales, passant plus de temps à foutre le bordel dans les rues lyonnaises qu’à arpenter les couloirs des facs. De par son action, le GUD est rapidement apparu comme un énième groupuscule nationaliste, leurs « campagnes » et actions versant dans la démagogie et le populisme larvé :

– Une « action » de nettoyage des marches de la Cathédrale Saint-Jean. Bon prétexte pour se prendre en photos en train d’effacer des tags antifascistes.
– Une campagne contre la hausse des contraventions de stationnement…. On a les combats qu’on mérite.
– Un peu de tapage autour de l’organisation d’une milice pour partir à la recherche du « violeur du 8ème » et se positionner en tant que protecteur de ces dames… Comble du comble quand on sait qu’un des leaders, « Malko » sur lequel on reviendra plus loin, fût poursuivi en justice, alors qu’il était mineur, pour agression sexuelle. Bref, l’occasion idéale pour se balader armé et agresser ceux dont la tête ne leur revient pas.

Un militantisme de bas étage qu’ils tentent de compenser par l’organisation de conférences. On retiendra celle du 9 février 2013 sur le thème « Offensive Mondialiste et Résistances identitaires »[2] avec des animateurs de Casapound et celle sur « les indo-européens » menée par le gréciste Jean Haudry dans les locaux de Terre & Peuple en octobre 2012.

Si l’on doit juger le GUD sur ce que ses têtes arrivent à produire, on ne peut faire l’impasse sur la sortie en février 2013 de leur « journal » mensuel nommé Le Rat Libéré. Un journal qui ressemble en partie plus à une suite de tracts d’auto-promotion qu’à des articles traitant de sujets de fond. Après un édito original les présentant comme les sauveurs de la France, voire de la civilisation européenne, s’enchaînent des « articles » présentant tour à tour le GUD, l’UDJ (vitrine légale du GUD à l’université) et l’ULN (section lycéenne). Viennent deux brèves sur la mobilisation contre le « mariage pour tous » et l’intervention militaire française au Mali, un article de conseils sur la garde à vue et une page promo des activités et du merchandising gudard. Le plus intéressant se trouve dans les sites internet dont ils conseillent la consultation, avec entre autre celui du MAS, de Terre & Peuple et du Blood & Honour Hexagone. Enfin, la Kulture est abordée par la présentation du vieux groupe de RAC lyonnais Frakass et une interview pas anodine de Renaud Mannheim[3] chanteur du groupe de RAC lyonnais Match Retour, fondateur de Lyon Dissident, de 3ème Voie Lyon et ancien du Blood & Honour Lugdunum. La feuille de chou se termine par une BD au dessin enfantin et à l’humour antisémite.
On tient alors entre ses mains un outil de propagande caricatural d’une frange nationaliste jouant la surenchère de la radicalité, sans réelle stratégie politique et ni assise idéologique. La finalité étant pour eux de s’affirmer comme les seuls vrais rebelles à la « matrice ».

Proches de différents groupuscules le GUD est par ailleurs en lien avec l’Artam-Brotherhood, groupuscule néo-nazi, que Fafwatch Rhône-Alpes présente ainsi :
Artam-Brotherhood est une jeune organisation néo-nazie implantée dans la Loire, la Franche-Compté, la Haute-Savoie et la Suisse-Romande. Elle est le fruit de relations entretenues depuis un certain nombre d’années entre l’UNIF acronyme d’Union Nationaliste et Identitaire Française, (groupuscule présent dans la Loire, le Var et la Haute-Savoie et dont l’activité principale est l’organisation de camps de cohésion et d’entraînement à caractère militaire) et de jeunes néo-nazis de Neuchatel, Genève et leurs environs.

visuel_2-2ee7d

Faux syndicat étudiant, faux hooligans, mais vrais chiens fous

Certains quartiers de Lyon sont depuis le mois de décembre 2012 le théâtre d’agressions et de violences quasi hebdomadaires. Il est prématuré d’affirmer que toutes sont le fait des gudards mais la plupart semblent en porter la marque. La presse locale, elle, se focalise sur le milieu hooligan depuis plusieurs mois. Il est vrai que lors de certaines agressions leurs auteurs se sont revendiqués de ce milieu à grand renfort de slogan « Lyon ! Lyon ! Hooligan!! ». Pour autant le slogan ne fait pas le hooligan. Et si l’on regarde de plus près les modus operandi, on s’aperçoit très vite qu’on est bien loin d’un certain code d’honneur soi-disant existant dans le milieu hools. D’aucun irait tirer une fierté à agresser les clients d’un bar, à une heure tardive, au seul prétexte que celui-ci, ou sa clientèle, soit étiquetée de « gauche ». Il n’y a pas beaucoup d’honneur à s’en prendre à des lieux et des personnes à des heures où ces courageux petits guerriers ne risquent pas de tomber sur une grande opposition. Jusqu’à preuve du contraire, les hooligans favoriseraient les affrontements entre eux et dans l’idéal à l’abri des regards indiscrets. Il semble que certains apprentis fascistes et postulants hooligans aient décidé de prouver leur bravoure et leur valeur à moindre frais, pour eux.

Après les identitaires et les néo-nazis de Lyon Dissident-Bunker Korps Lyon, la tendance de ces derniers mois laisse entendre que ce soit au tour du GUD de fricoter avec le milieu indépendant de Gerland. Le 20 septembre 2012, le GUD fait parler de lui avec une session de collage d’autocollants dans le virage sud pendant le match d’Europa League contre le Sarta Prague. Peu au goût des leaders de Lyon 1950, le groupe d’ultras de la curva sud publie dans la foulée un communiqué pour le moins clair et explicite :

visuel_3

En février dernier, lors des affrontements entre hools lyonnais et supporters des spurs, l’un des trois interpellés était membre du GUD Lyon[4] et de la Mezza Lyon, firm fasciste active depuis 5 ans environ[5] .

Bien loin du « gentleman fasciste » des débuts, l’image que veut se donner le GUD ne souffre plus de doutes. Ils se veulent gros bras et violents. Les tractages se font casques à la main et comme on a pu l’apprendre dans le cadre de l’Opération Lyon Propre ils aspirent clairement à insuffler un climat de peur contre tout ce qui peut être plus ou moins « de gauche » au sein de l’Université Lyon III, et dans la rue d’une manière générale. Une stratégie poussée à son paroxysme ces derniers mois.

Un GUD Lyon à deux neurones

Jusqu’à l’autonome 2012, Steven Bissuel était le leader charismatique[6] du groupuscule nationaliste. Les choses semblent avoir changé et l’arrivée dans les troupes d’une vieille connaissance du milieu fasciste lyonnais n’est peut-être pas étrangère au regain d’actions violentes que connaît la capitale des Gaules. Depuis, le GUD Lyon compte parmi les siens « Malko« , de son vrai nom Jonathan Chatain, habitant actuellement Tarare (ouest lyonnais), 24 ans et dans tous les mauvais coups depuis ses 17 ans au moins. Un personnage au passé lourd, fait de plusieurs passages au tribunal, pour des faits de violences, dont certains liés à sa passion…. du hooliganisme.

La Young Army Lyon avant une rencontre forestière, Malko en second plan

La Young Army Lyon avant une rencontre forestière, Malko en second plan

Proche de la Mezza Lyon, membre de la Young Army Lyon, firm spécialisée dans les fights dans les bois, il a été un leader des jeunes hooligans nationalistes lyonnais pendant de nombreuses années. Il était également membre d’une bande nommée Section Saint-Jean (2008-2011 environ), prétendant déjà à l’époque faire régner leur loi dans le quartier du même nom. En 2010, il s’était lancé dans la production d’autocollants footballo-politiques pour le moins explicites comme on peut le voir dans cet article du collectif Article 31 sur Rebellyon. Son goût pour la propagande ne l’a pas quitté puisqu’il est le diffuseur de différents autocollants récemment apparus dans les rues :

visuel_article

Porteur pendant 6 mois du bracelet électronique[7] , il fût en détention préventive pendant un an dans le cadre de l’instruction sur la violente agression de sympathisants libertaires le 15 janvier 2011 à la sortie d’un concert à Villeurbanne. Il fait partie des quatre accusés principaux de cette agression. Cette épée de Damoclès ne l’a pas empêché le 27 septembre 2012 de participer (mener ?) à une action d’intimidation au siège du Parti Communiste dans le 3ème arrondissement de Lyon lors de laquelle il fût interpellé. Une véritable tête brûlée, habitué du Bunker Korps Lyon et petit protégé de Renaud Mannheim qui lui promettait sur facebook quelques jours avant son incarcération en février 2011, de l’emmener en Allemagne dès sa sortie de prison pour assister à un concert du groupe RAC Katégorie C[8].

C9M 2010 à Paris. « Malko » tout a gauche avec casquette blanche en compagnie des néo-nazis du Bunker Korps (Lyon) et du Radikal Korps (Franche-Comté).

C9M 2010 à Paris. « Malko » tout a gauche avec casquette blanche en compagnie des néo-nazis du Bunker Korps (Lyon) et du Radikal Korps (Franche-Comté).

Auréolé d’un passé sulfureux et d’une solide réputation, « Malko » semble être devenu le leader, si ce n’est officiel, naturel du GUD Lyon. Ses contacts et liens avec le milieu hooligan, même si a priori il ne s’y implique plus, en font le relais idéal avec le GUD. On peut imaginer les yeux émerveillés de ses petits camarades lorsqu’il leur raconte ses frasques dans les bois et l’envie d’en être qu’il doit ainsi susciter chez eux. Il n’est pas étonnant que certains, parfois très jeunes, militants et sympathisants entendent donc faire partie du milieu hools et en revendiquent l’appartenance lors de leurs agressions.

Entre « Malko » et Bissuel on peut se demander qui mène vraiment la troupe, et les orientations très musclées du GUD ont déjà eu pour conséquence de créer une légère distance avec Alexandre Gabriac. L’action sans concession oui, mais le monsieur n’a certainement pas envie de passer pour plus bourrin encore qu’il ne peut l’être déjà en s’accoquinant avec une bande partie pour faire tout et n’importe quoi, et avec un leader dont le futur à de fortes chances de s’écrire derrière les barreaux d’une cellule. D’ailleurs pour eux qui aiment tant les héros et les martyrs, voilà un postulant de premier choix.

Des rats dans les pas des grenouilles de bénitiers

Le GUD Lyon est le groupuscule qui a le vent en poupe depuis plusieurs mois, comptabilisant presque une cinquantaine de membres encartés. Ce qui n’est pas rien il faut le reconnaître et plutôt inquiétant au regard de l’âge de ses membres. La mobilisation contre le « mariage pour tous » a offert un tremplin médiatique que les gudards ont largement utilisé, comme d’autres mouvances nationalistes, mais avec plus de succès, leur nom étant régulièrement cité dans les médias. Une exposition liée aux violences auxquelles ils ont participé leur donnant l’espoir que quelque chose est en train se jouer. Un fantasme du 6 février 1934 partagé avec d’autres courants nationalistes, qui leur confère un sentiment d’impunité et les pousse à mener des actions quasi quotidiennes dans le sillage ou non des manifestations du label « manif pour tous ». Ils participent à la radicalisation du mouvement et en profitent pour attirer à eux les plus radicaux des militants nationalistes et notamment des plus jeunes en manque de reconnaissance et d’adrénaline.

Cette escalade dans la violence se finira mal et certains militants du GUD sont déjà dans le collimateur des autorités suite à certaines violentes agressions, notamment dans le quartier Saint-Jean, les semaines passées.

Chronologie non-exhaustive des actions plus ou moins violentes impliquant le GUD Lyon ces derniers mois :

– 26 Septembre 2012 : Intimidations au siège départemental du Parti Communiste par trois gudards.
-16 Février 2013 : En marge de la manifestation à l’initiative du Collectif de Vigilance 69 pour faire fermer le local identitaire «la Traboule», quatre apprentis fascistes viennent provoquer le cortège, suivant un appel lancé par le GUD dans les jours précédant l’événement au travers d’une affiche folklorique :

visuel_8

– 20 Février 2013 : Affrontements avec des supporters de Tottenham, trois personnes arrêtées dont un militant du GUD et membre de la Mezza Lyon.
– 8 mars 2013 : Provocations de quelques jeunes fascistes en marge de la marche non-mixte au moment de son passage dans le quartier Saint-Jean.
– 15 mars 2013 : Agression dans le Vieux-Lyon à proximité de la place Saint-Jean, cinq personnes attaquées par une dizaine de fascistes dont au moins un membre du GUD Lyon.
– 24 mars 2013 : Manifestation des anti-mariage à Paris, affrontements avec les pandores, le GUD Lyon revendique d’y avoir activement participé.
– 25 Mars 2013 : Rassemblement de 200 militants contre l’égalité lors du passage de Christiane Taubira à Lyon, une trentaine de nationalistes présents, dont certains attaqueront un petit regroupement de contre-manifestants présents à quelques mètres, le GUD et les JN en tête.
– 28 mars 2013 : Manifestation d’ « anti-mariage pour tous » place Bellecour, GUD, JN et Rebeyne ! main dans la main.
– 30 mars 2013 : Agression dans le Vieux-Lyon, trois personnes blessées, quatre personnes arrêtées, trois poursuivies et actuellement en détention provisoire en attente de leur procès. Au moins un militant nationaliste sympathisant du GUD.
– 4 avril 2013 : Environ 500 anti-mariage manifestent aux côtés du GUD, des JN et des identitaires. Un gudard frappe une passante montrant son hostilité au rassemblement, pas d’arrestation. Le GUD revendiquera sur son facebook être parti en chasse « aux gauches » à la suite du rassemblement.
– 14 avril 2013 : Environ 5000 anti-mariage dans la rue, une centaine de militants et sympathisants nationalistes, menés par Alexandre Gabriac et le GUD, partent en manif sauvage prenant de surprise la marée-chaussée.
– 25 avril 2013 : Adoption de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. 200 opposants partent en manif sauvage, menés par les identitaires, les JN et le GUD. Un petit groupe d’entre eux agressent et frappent une photo-journaliste indépendante. Un membre de Rebeyne ! et un des Jeunesses Nationalistes sont arrêtés. Plus tôt dans la soirée vers 19h, quelques dizaines de natios tentaient le blocage de l’autoroute A7, une quinzaine d’interpellations eurent lieu.

  1. Union de Défense des Étudiants Lyonnais dont le dernier tractage sur le campus de Bron en septembre 2002 s’était soldé par des affrontements avec des étudiants et avait provoqué la création du Collectif Anti Fasciste Anti Raciste (CAFAR).[]
  2. Une manière à peine voilée de marcher sur les plates-bandes de Rebeyne ! alors que le GUD ne cesse de se revendiquer nationaliste-révolutionnaire plus que de la mouvance dite « identitaire ». La proximité des gudards avec Terre & Peuple n’y est certainement pas étrangère.[]
  3. Après avoir été un des leaders néo-nazis sur Lyon notamment au travers du local Bunker Korps Lyon, le monsieur s’est fait beaucoup plus discret depuis plus d’un an. La section 3ème Voie Lyon dont il a été l’instigateur est une coquille vide, si elle n’est pas morte, qui n’exista réellement qu’au travers de quelques taguages et un ou deux tractages. Occupé par la naissance de sa fille durant l’hiver 2011, certainement un peu échaudé d’avoir mouillé son frère dans ses histoires, il se contente de quelques concerts RAC avec son groupe Match Retour comme le 27 avril 2013 par exemple. Son métier de convoyeur de fond, et son passage de Loomis (pour l’anecdote : où il a travaillé avec Toni Musulin) à Prosegur lui ont, on peut l’imaginer, conduit aussi à plus de discrétion.[]
  4. Le GUD étant suffisamment intelligent pour le revendiquer sur son facebook…. Mais comme on dit les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.[]
  5. Voir ici et  []
  6. blague ![]
  7. Suite à des condamnations pour des faits de violences liés au hooliganisme.[]
  8. Puisqu’il allait manquer le concert que Renaud organisait avec Lyon Dissident  []

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

Extrême droite. Claude Mannheim : « Tout commerçant a besoin de gagner de l’argent et je ne regarde pas d’où il vient »

Extrême droite. Claude Mannheim : « Tout commerçant a besoin de gagner de l’argent et je ne regarde pas d’où il vient »

Les chefs de section du groupuscule néonazi Troisième Voie se réunissaient ce samedi à l’Escale Gourmande, un restaurant de Crémieu. Son propriétaire, Claude Mannheim, frère jumeau du leader local du mouvement Renaud Mannheim, assure qu’il fait simplement son travail.

« Tout commerçant a besoin de gagner de l’argent et je ne regarde pas d’où il vient. C’est simple et vénal, mais c’est comme ça.
Ca fait six mois que j’ai créé mon entreprise, six mois que je ne touche pas de salaire, et parce qu’ils sont nationalistes, je devrais refuser le chèque de 1000 euros qu’ils m’ont laissé en partant ?
Mon frère jumeau m’a demandé s’ils pouvaient venir manger chez moi et j’ai accepté.
Ce sont des clients, ils viennent manger et ils s’en vont.
La seule chose qui m’importe, c’est qu’ils respectent le lieu où ils sont.
Je ne suis pas là pour écouter ce qu’ils vont dire : je fais simplement mon travail. Qui ils sont, leur parti, je n’en ai rien à faire.
J’ouvre la porte à tout le monde :
riches pauvres, noirs, jaunes, blancs.
Si demain, vingt-cinq noirs viennent manger, ils seront les bienvenus.
Chez McDo, vous y allez comme vous êtes, et bien chez moi aussi.
Un jour, j’ai servi Dassault, qui fabrique des armes. On ne m’a jamais demandé pourquoi il venait.
Aujourd’hui, c’est l’extrême-droite, et alors ?
Ils ne sont pas plus dangereux que ceux qui sont en train de m’insulter depuis quelques jours. J’ai reçu des lettres de menaces, ma femme n’ose même plus sortir, alors qu’on essaye juste de gagner notre vie.
Aujourd’hui, on m’associe à un groupe néonazi, alors que je ne suis qu’un restaurateur. »

Source : Rebellyon.info – http://rebellyon.info/Samedi-la-creme-des-neo-nazis-c.html

Henri Le Roux

Samedi la crème des néo-nazis, c’est aussi à Crémieu

https://rebellyon.info/Samedi-la-creme-des-neo-nazis-c-est-aussi-10207

Samedi 14 janvier est vraiment le jour des fascistes dans la région lyonnaise. Alors que Gabriac et sa clique manifesteront dans les rues de Lyon, on apprend aujourd’hui en lisant le blog Fafwatch, qu’un restaurant de Crémieu, à 30 km de Lyon, accueillera samedi toute la journée l’ensemble des « chefs de section » au niveau national du groupuscule de Serge Ayoub, Troisième Voie, qu’ont rejoint les anciens leaders de Lyon Dissident.

Pas bien futés dans leur utilisation d’internet, l’information n’était censée circuler qu’auprès de la hiérarchie de Troisième Voie. Mais voilà, apparemment, malgré des conférences sur la sécurité sur Internet et « les erreurs à ne pas commettre », les facheux ont un peu de mal. Et Fafwatch balance ainsi l’ensemble des infos concernant un repas samedi midi réservé aux cadres de Troisième Voie, le dîner du soir, et des possibilités d’hébergement sur place, après la manifestation de l’après-midi sur Lyon.

Le repas du soir précédera le concert organisé par le groupe RAC Match Retour de Renaud Mannheim, fondateur du Blood & Honour Lugdunum, puis de Lyon Dissident et du Bunker Korps (nom de leur ancien local dans le quartier de Jean Macé), et sa clique. Il servira à récolter des fonds afin de financer le futur album du groupe, auquel Alexandre Gabriac, chefaillon des Jeunesses Nationalistes, a participé en prêtant sa voix pour les choeurs sur certains morceaux (et on imagine que chanter avec une minerve, c’est pas une mince affaire !). A cette occasion leurs amis du Radikal Korps / Front Comtois feront le déplacement en nombre, comme tout ce que la région compte de militants et sympathisants néo-nazis.

On ne sait pas encore si le concert aura lieu dans cette salle ou une autre, une chose est sûre, il est annoncé « à proximité ».

Par ailleurs, on cherche toujours le lieu du congrès national de l’Œuvre Française, qui aura lieu début février « dans la région lyonnaise »…

Si vous souhaitez avertir la Mairie de Crémieu, probablement pas au courant, voilà ses coordonnées :
Tél : 04 74 90 70 92 – Fax : 04 74 90 88 86
E-mail : contact@ville-cremieu.fr
A moins que son député-maire, Alain Moyne-Bressand, membre de la (très à) Droite Populaire, ne se félicite d’accueillir dans sa ville de telles activités « culturelles ». La question mérite d’être posée, vu qu’il s’est signalé ces derniers temps par son alignement sur les thèses des extrêmistes catholiques de Civitas, en signant notamment un texte « contre la christianophobie » avec une cinquantaine de parlementaires.