Le GUD Lyon : Le rat des villes porteur de peste brune

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Le GUD Lyon créé durant l’été 2011, entendait reprendre le flambeau du syndicalisme étudiant, version nationaliste, dans les universités lyonnaises. Le créneau était laissé à l’abandon depuis la disparition en 2003 de l’UDEL[1], émanation locale du GUD à l’époque. Cette nouvelle version a la particularité d’avoir été fondée à l’origine non pas par un étudiant mais par un lycéen, Steven Bissuel, nouveau venu dans le milieu nationaliste lyonnais. Le « come-back » des rats noirs ne fut pas du goût de tout le monde et en premier lieu de l’Université Lyon III qui refusa de reconnaître l’organisation comme une association étudiante. La première année d’existence se fera sous l’influence d’Alexandre Gabriac, chefaillon des Jeunesses Nationalistes, lui-même parrainé par Yvan Benedetti nouveau gourou de la secte Œuvre Française depuis la retraite de son fondateur Pierre Sidos. Le GUD ressemble alors à une sous-division des Jeunesses Nationalistes et généralement là où l’on trouve les JN on trouve souvent le GUD.

Septembre 2011. Retour de Bruno Gollnisch à Lyon III : Alexandre Gabriac avec une minerve, Steven Bissuel avec un casque à la main et Yvan Benedetti à l'avant de profil

Septembre 2011. Retour de Bruno Gollnisch à Lyon III : Alexandre Gabriac avec une minerve, Steven Bissuel avec un casque à la main et Yvan Benedetti à l’avant de profil

Affirmant au départ s’impliquer dans les problématiques concernant les universités et laisser de côté l’agitation de rue, les petits rats ne se sont pas très longtemps tenus à leurs belles promesses électorales, passant plus de temps à foutre le bordel dans les rues lyonnaises qu’à arpenter les couloirs des facs. De par son action, le GUD est rapidement apparu comme un énième groupuscule nationaliste, leurs « campagnes » et actions versant dans la démagogie et le populisme larvé :

– Une « action » de nettoyage des marches de la Cathédrale Saint-Jean. Bon prétexte pour se prendre en photos en train d’effacer des tags antifascistes.
– Une campagne contre la hausse des contraventions de stationnement…. On a les combats qu’on mérite.
– Un peu de tapage autour de l’organisation d’une milice pour partir à la recherche du « violeur du 8ème » et se positionner en tant que protecteur de ces dames… Comble du comble quand on sait qu’un des leaders, « Malko » sur lequel on reviendra plus loin, fût poursuivi en justice, alors qu’il était mineur, pour agression sexuelle. Bref, l’occasion idéale pour se balader armé et agresser ceux dont la tête ne leur revient pas.

Un militantisme de bas étage qu’ils tentent de compenser par l’organisation de conférences. On retiendra celle du 9 février 2013 sur le thème « Offensive Mondialiste et Résistances identitaires »[2] avec des animateurs de Casapound et celle sur « les indo-européens » menée par le gréciste Jean Haudry dans les locaux de Terre & Peuple en octobre 2012.

Si l’on doit juger le GUD sur ce que ses têtes arrivent à produire, on ne peut faire l’impasse sur la sortie en février 2013 de leur « journal » mensuel nommé Le Rat Libéré. Un journal qui ressemble en partie plus à une suite de tracts d’auto-promotion qu’à des articles traitant de sujets de fond. Après un édito original les présentant comme les sauveurs de la France, voire de la civilisation européenne, s’enchaînent des « articles » présentant tour à tour le GUD, l’UDJ (vitrine légale du GUD à l’université) et l’ULN (section lycéenne). Viennent deux brèves sur la mobilisation contre le « mariage pour tous » et l’intervention militaire française au Mali, un article de conseils sur la garde à vue et une page promo des activités et du merchandising gudard. Le plus intéressant se trouve dans les sites internet dont ils conseillent la consultation, avec entre autre celui du MAS, de Terre & Peuple et du Blood & Honour Hexagone. Enfin, la Kulture est abordée par la présentation du vieux groupe de RAC lyonnais Frakass et une interview pas anodine de Renaud Mannheim[3] chanteur du groupe de RAC lyonnais Match Retour, fondateur de Lyon Dissident, de 3ème Voie Lyon et ancien du Blood & Honour Lugdunum. La feuille de chou se termine par une BD au dessin enfantin et à l’humour antisémite.
On tient alors entre ses mains un outil de propagande caricatural d’une frange nationaliste jouant la surenchère de la radicalité, sans réelle stratégie politique et ni assise idéologique. La finalité étant pour eux de s’affirmer comme les seuls vrais rebelles à la « matrice ».

Proches de différents groupuscules le GUD est par ailleurs en lien avec l’Artam-Brotherhood, groupuscule néo-nazi, que Fafwatch Rhône-Alpes présente ainsi :
Artam-Brotherhood est une jeune organisation néo-nazie implantée dans la Loire, la Franche-Compté, la Haute-Savoie et la Suisse-Romande. Elle est le fruit de relations entretenues depuis un certain nombre d’années entre l’UNIF acronyme d’Union Nationaliste et Identitaire Française, (groupuscule présent dans la Loire, le Var et la Haute-Savoie et dont l’activité principale est l’organisation de camps de cohésion et d’entraînement à caractère militaire) et de jeunes néo-nazis de Neuchatel, Genève et leurs environs.

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Faux syndicat étudiant, faux hooligans, mais vrais chiens fous

Certains quartiers de Lyon sont depuis le mois de décembre 2012 le théâtre d’agressions et de violences quasi hebdomadaires. Il est prématuré d’affirmer que toutes sont le fait des gudards mais la plupart semblent en porter la marque. La presse locale, elle, se focalise sur le milieu hooligan depuis plusieurs mois. Il est vrai que lors de certaines agressions leurs auteurs se sont revendiqués de ce milieu à grand renfort de slogan « Lyon ! Lyon ! Hooligan!! ». Pour autant le slogan ne fait pas le hooligan. Et si l’on regarde de plus près les modus operandi, on s’aperçoit très vite qu’on est bien loin d’un certain code d’honneur soi-disant existant dans le milieu hools. D’aucun irait tirer une fierté à agresser les clients d’un bar, à une heure tardive, au seul prétexte que celui-ci, ou sa clientèle, soit étiquetée de « gauche ». Il n’y a pas beaucoup d’honneur à s’en prendre à des lieux et des personnes à des heures où ces courageux petits guerriers ne risquent pas de tomber sur une grande opposition. Jusqu’à preuve du contraire, les hooligans favoriseraient les affrontements entre eux et dans l’idéal à l’abri des regards indiscrets. Il semble que certains apprentis fascistes et postulants hooligans aient décidé de prouver leur bravoure et leur valeur à moindre frais, pour eux.

Après les identitaires et les néo-nazis de Lyon Dissident-Bunker Korps Lyon, la tendance de ces derniers mois laisse entendre que ce soit au tour du GUD de fricoter avec le milieu indépendant de Gerland. Le 20 septembre 2012, le GUD fait parler de lui avec une session de collage d’autocollants dans le virage sud pendant le match d’Europa League contre le Sarta Prague. Peu au goût des leaders de Lyon 1950, le groupe d’ultras de la curva sud publie dans la foulée un communiqué pour le moins clair et explicite :

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En février dernier, lors des affrontements entre hools lyonnais et supporters des spurs, l’un des trois interpellés était membre du GUD Lyon[4] et de la Mezza Lyon, firm fasciste active depuis 5 ans environ[5] .

Bien loin du « gentleman fasciste » des débuts, l’image que veut se donner le GUD ne souffre plus de doutes. Ils se veulent gros bras et violents. Les tractages se font casques à la main et comme on a pu l’apprendre dans le cadre de l’Opération Lyon Propre ils aspirent clairement à insuffler un climat de peur contre tout ce qui peut être plus ou moins « de gauche » au sein de l’Université Lyon III, et dans la rue d’une manière générale. Une stratégie poussée à son paroxysme ces derniers mois.

Un GUD Lyon à deux neurones

Jusqu’à l’autonome 2012, Steven Bissuel était le leader charismatique[6] du groupuscule nationaliste. Les choses semblent avoir changé et l’arrivée dans les troupes d’une vieille connaissance du milieu fasciste lyonnais n’est peut-être pas étrangère au regain d’actions violentes que connaît la capitale des Gaules. Depuis, le GUD Lyon compte parmi les siens « Malko« , de son vrai nom Jonathan Chatain, habitant actuellement Tarare (ouest lyonnais), 24 ans et dans tous les mauvais coups depuis ses 17 ans au moins. Un personnage au passé lourd, fait de plusieurs passages au tribunal, pour des faits de violences, dont certains liés à sa passion…. du hooliganisme.

La Young Army Lyon avant une rencontre forestière, Malko en second plan

La Young Army Lyon avant une rencontre forestière, Malko en second plan

Proche de la Mezza Lyon, membre de la Young Army Lyon, firm spécialisée dans les fights dans les bois, il a été un leader des jeunes hooligans nationalistes lyonnais pendant de nombreuses années. Il était également membre d’une bande nommée Section Saint-Jean (2008-2011 environ), prétendant déjà à l’époque faire régner leur loi dans le quartier du même nom. En 2010, il s’était lancé dans la production d’autocollants footballo-politiques pour le moins explicites comme on peut le voir dans cet article du collectif Article 31 sur Rebellyon. Son goût pour la propagande ne l’a pas quitté puisqu’il est le diffuseur de différents autocollants récemment apparus dans les rues :

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Porteur pendant 6 mois du bracelet électronique[7] , il fût en détention préventive pendant un an dans le cadre de l’instruction sur la violente agression de sympathisants libertaires le 15 janvier 2011 à la sortie d’un concert à Villeurbanne. Il fait partie des quatre accusés principaux de cette agression. Cette épée de Damoclès ne l’a pas empêché le 27 septembre 2012 de participer (mener ?) à une action d’intimidation au siège du Parti Communiste dans le 3ème arrondissement de Lyon lors de laquelle il fût interpellé. Une véritable tête brûlée, habitué du Bunker Korps Lyon et petit protégé de Renaud Mannheim qui lui promettait sur facebook quelques jours avant son incarcération en février 2011, de l’emmener en Allemagne dès sa sortie de prison pour assister à un concert du groupe RAC Katégorie C[8].

C9M 2010 à Paris. « Malko » tout a gauche avec casquette blanche en compagnie des néo-nazis du Bunker Korps (Lyon) et du Radikal Korps (Franche-Comté).

C9M 2010 à Paris. « Malko » tout a gauche avec casquette blanche en compagnie des néo-nazis du Bunker Korps (Lyon) et du Radikal Korps (Franche-Comté).

Auréolé d’un passé sulfureux et d’une solide réputation, « Malko » semble être devenu le leader, si ce n’est officiel, naturel du GUD Lyon. Ses contacts et liens avec le milieu hooligan, même si a priori il ne s’y implique plus, en font le relais idéal avec le GUD. On peut imaginer les yeux émerveillés de ses petits camarades lorsqu’il leur raconte ses frasques dans les bois et l’envie d’en être qu’il doit ainsi susciter chez eux. Il n’est pas étonnant que certains, parfois très jeunes, militants et sympathisants entendent donc faire partie du milieu hools et en revendiquent l’appartenance lors de leurs agressions.

Entre « Malko » et Bissuel on peut se demander qui mène vraiment la troupe, et les orientations très musclées du GUD ont déjà eu pour conséquence de créer une légère distance avec Alexandre Gabriac. L’action sans concession oui, mais le monsieur n’a certainement pas envie de passer pour plus bourrin encore qu’il ne peut l’être déjà en s’accoquinant avec une bande partie pour faire tout et n’importe quoi, et avec un leader dont le futur à de fortes chances de s’écrire derrière les barreaux d’une cellule. D’ailleurs pour eux qui aiment tant les héros et les martyrs, voilà un postulant de premier choix.

Des rats dans les pas des grenouilles de bénitiers

Le GUD Lyon est le groupuscule qui a le vent en poupe depuis plusieurs mois, comptabilisant presque une cinquantaine de membres encartés. Ce qui n’est pas rien il faut le reconnaître et plutôt inquiétant au regard de l’âge de ses membres. La mobilisation contre le « mariage pour tous » a offert un tremplin médiatique que les gudards ont largement utilisé, comme d’autres mouvances nationalistes, mais avec plus de succès, leur nom étant régulièrement cité dans les médias. Une exposition liée aux violences auxquelles ils ont participé leur donnant l’espoir que quelque chose est en train se jouer. Un fantasme du 6 février 1934 partagé avec d’autres courants nationalistes, qui leur confère un sentiment d’impunité et les pousse à mener des actions quasi quotidiennes dans le sillage ou non des manifestations du label « manif pour tous ». Ils participent à la radicalisation du mouvement et en profitent pour attirer à eux les plus radicaux des militants nationalistes et notamment des plus jeunes en manque de reconnaissance et d’adrénaline.

Cette escalade dans la violence se finira mal et certains militants du GUD sont déjà dans le collimateur des autorités suite à certaines violentes agressions, notamment dans le quartier Saint-Jean, les semaines passées.

Chronologie non-exhaustive des actions plus ou moins violentes impliquant le GUD Lyon ces derniers mois :

– 26 Septembre 2012 : Intimidations au siège départemental du Parti Communiste par trois gudards.
-16 Février 2013 : En marge de la manifestation à l’initiative du Collectif de Vigilance 69 pour faire fermer le local identitaire «la Traboule», quatre apprentis fascistes viennent provoquer le cortège, suivant un appel lancé par le GUD dans les jours précédant l’événement au travers d’une affiche folklorique :

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– 20 Février 2013 : Affrontements avec des supporters de Tottenham, trois personnes arrêtées dont un militant du GUD et membre de la Mezza Lyon.
– 8 mars 2013 : Provocations de quelques jeunes fascistes en marge de la marche non-mixte au moment de son passage dans le quartier Saint-Jean.
– 15 mars 2013 : Agression dans le Vieux-Lyon à proximité de la place Saint-Jean, cinq personnes attaquées par une dizaine de fascistes dont au moins un membre du GUD Lyon.
– 24 mars 2013 : Manifestation des anti-mariage à Paris, affrontements avec les pandores, le GUD Lyon revendique d’y avoir activement participé.
– 25 Mars 2013 : Rassemblement de 200 militants contre l’égalité lors du passage de Christiane Taubira à Lyon, une trentaine de nationalistes présents, dont certains attaqueront un petit regroupement de contre-manifestants présents à quelques mètres, le GUD et les JN en tête.
– 28 mars 2013 : Manifestation d’ « anti-mariage pour tous » place Bellecour, GUD, JN et Rebeyne ! main dans la main.
– 30 mars 2013 : Agression dans le Vieux-Lyon, trois personnes blessées, quatre personnes arrêtées, trois poursuivies et actuellement en détention provisoire en attente de leur procès. Au moins un militant nationaliste sympathisant du GUD.
– 4 avril 2013 : Environ 500 anti-mariage manifestent aux côtés du GUD, des JN et des identitaires. Un gudard frappe une passante montrant son hostilité au rassemblement, pas d’arrestation. Le GUD revendiquera sur son facebook être parti en chasse « aux gauches » à la suite du rassemblement.
– 14 avril 2013 : Environ 5000 anti-mariage dans la rue, une centaine de militants et sympathisants nationalistes, menés par Alexandre Gabriac et le GUD, partent en manif sauvage prenant de surprise la marée-chaussée.
– 25 avril 2013 : Adoption de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. 200 opposants partent en manif sauvage, menés par les identitaires, les JN et le GUD. Un petit groupe d’entre eux agressent et frappent une photo-journaliste indépendante. Un membre de Rebeyne ! et un des Jeunesses Nationalistes sont arrêtés. Plus tôt dans la soirée vers 19h, quelques dizaines de natios tentaient le blocage de l’autoroute A7, une quinzaine d’interpellations eurent lieu.

  1. Union de Défense des Étudiants Lyonnais dont le dernier tractage sur le campus de Bron en septembre 2002 s’était soldé par des affrontements avec des étudiants et avait provoqué la création du Collectif Anti Fasciste Anti Raciste (CAFAR).[]
  2. Une manière à peine voilée de marcher sur les plates-bandes de Rebeyne ! alors que le GUD ne cesse de se revendiquer nationaliste-révolutionnaire plus que de la mouvance dite « identitaire ». La proximité des gudards avec Terre & Peuple n’y est certainement pas étrangère.[]
  3. Après avoir été un des leaders néo-nazis sur Lyon notamment au travers du local Bunker Korps Lyon, le monsieur s’est fait beaucoup plus discret depuis plus d’un an. La section 3ème Voie Lyon dont il a été l’instigateur est une coquille vide, si elle n’est pas morte, qui n’exista réellement qu’au travers de quelques taguages et un ou deux tractages. Occupé par la naissance de sa fille durant l’hiver 2011, certainement un peu échaudé d’avoir mouillé son frère dans ses histoires, il se contente de quelques concerts RAC avec son groupe Match Retour comme le 27 avril 2013 par exemple. Son métier de convoyeur de fond, et son passage de Loomis (pour l’anecdote : où il a travaillé avec Toni Musulin) à Prosegur lui ont, on peut l’imaginer, conduit aussi à plus de discrétion.[]
  4. Le GUD étant suffisamment intelligent pour le revendiquer sur son facebook…. Mais comme on dit les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.[]
  5. Voir ici et  []
  6. blague ![]
  7. Suite à des condamnations pour des faits de violences liés au hooliganisme.[]
  8. Puisqu’il allait manquer le concert que Renaud organisait avec Lyon Dissident  []

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

Mercantilisme néonazi : Sédition Séquane, Sequania KG

Mercantilisme néonazi : Sédition Séquane, Sequania KG

On se souvient tous de ce concert néonazi annulé en mars 2011 :

Le titre de la soirée annonçait le but de l’organisation de ce concert : « soutien financier et moral aux néonazis incarcérés récemment pour faits de violences en Franche-Comté et à Lyon ».
Bien que non signée, l’affiche ne laissait aucun doute sur l’identité des organisateurs. Parmi l’extrême-droite alors présente en Franche-Comté, il existait une organisation qui réunissait les plus extrémistes des fascistes, militants de la cause nazie et de la suprématie blanche, connue sous le nom de Radikal Korps.

Le dossier monté par le CVA FC (Comité de Vigilance Antifasciste Franche-Comtois) démontrait que si le Radikal Korps était à l’origine de cette soirée ce fut le groupuscule Sédition Séquane qui en était le réel maître d’œuvre.

Le CVA FC avait réussit à faire le lien entre Radikal Korps et le Front Comtois. En effet, l’organisation du concert avait été reprise par Sédition Séquane dont le nom de domaine appartenait à Gaëtan PERRET, alors président du Front Comtois. Sur ce site on pouvait déjà commander tee-shirts, accessoires ou posters qui exhibent les symboles des mouvements nazis.

A l’annonce de ces découvertes (le lien entre Sédition Séquane et le Front Comtois, et le site de vente) le site de vente a été mis hors ligne par son administrateur.

Depuis le début de l’année 2012, il est à nouveau accessible et possède également une page Facebook dédiée.

 

LE RETOUR DE SÉDITION SEQUANE (S.S.)

Entre l’ancien et le nouveau site, il n’y a pas beaucoup de différence :

AVANT

 

MAINTENANT

 

On remarquera que la présentation de Sédition Séquane a été remanié mais que le S majuscule reste le même (calligraphie copiée de celle de Skrewdriver, groupe de rock nazi dont le chanteur fut le leader du groupuscule Combat 18 – 1 pour A, 8 pour H soit Adolf Hitler).

Comme on l’aura compris d’après le nom du site, Séquane fait référence à la tribu gauloise qui peuplait la zone actuelle de la Franche-Comté ; d’où un lion comtois comme emblème.

Chose curieuse le lion comtois repose sur un fond gris représentant un soleil noir.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un soleil noir : il s’agit un symbole soit-disant ésotérique de tradition scandinave ou germanique mais dont on trouve un symbole de taille dessiné par la SS dans le château de Wewelsburg dans le sol en marbre de l’ancienne Obergruppenführersaal (littéralement : salle des Obergruppenführer – salle des généraux : salle d’état major de la SS).

L’ancien site n’avait comme logo qu’un demi volatile avec 3 fleurs de lys, emblème de l’ancienne division Charlemagne. Cette division de volontaires français  intégra le corps des SS afin d’aller se battre contre les bolcheviques et défendit durant la bataille de Berlin le Bunker où se trouvait Hitler.

On comprend bien que l’on reste dans la symbolique SS… Ce qui permet de mieux comprendre les articles que l’on peut trouver sur ce site.

 

LA MARCHANDISS

On y retrouve la plupart des logos et signes utilisés par l’extrême droite européenne et blanche sur divers support : des casquettes, des tee-shirts, des badges ou des boucles de ceinturons. Mais outre les croix celtiques on y trouve une quantité impressionnante d’articles en rapport avec le nazisme et surtout avec les tristement célèbres Waffen-SS.

Croix gammées ou celtiques, insigne SS, runes aryennes : toute la décoration du parfait néonazi est là

Entre autre, on peut y trouver des patchs (tissus imprimés pouvant être cousus sur des vêtements) ou épaulettes aux insignes des divisions SS suivantes :

  •     33ème division de grenadiers SS Charlemagne
  •     3ème Panzerdivision SS Totenkopf
  •     7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Eugene dit Ōthalan
  •     6ème division SS de montagne Nord dit Hagalaz
  •     5ème Panzerdivision SS Wiking (une svastika ronde)
  •     28ème division SS Wallonie
  •     32ème division SS de grenadiers volontaires
  •     1ere division SS Leibstandarte Adolf Hitler

Ou encore des drapeaux, assurément explicites :

Que Gaëtan PERRET (cet innocent personnage) semble apprécier..

Sur la page facebook de Sédition Séquane on retrouve les mêmes produits, plus quelques bonus, ainsi que des croix gammées qui n’apparaissaient pas sur le site.


Suite à l’article sur le blog de Toufik-de-Planoise « Enquête sur un réseau commercial de produits néo-nazis en Franche-Comté », la plupart des objets dont la connotation SS était un peu trop évidente a été retirée.

FRONT COMTOIS ET SÉDITION SEQUANE SONT SUR UN BATEAU…

Dans un premier temps, le Front Comtois a été très nettement aux commandes de Sédition Séquane : le président du Front Comtois et le gérant du site Sédition Séquane était la même personne, Gaëtan PERRET.

Entre temps, les décisions de justice (voir le procès d’un guignol) ont fait que Gaëtan Perret a (soit-disant) quitté le Front Comtois. Celui qui s’était transformé en un stupide et innocent agneau lors de son procès semble bienheureux d’annoncer le lancement du site de propagande néonazie :

Par la suite, les informations contenues dans le Whois (késako?) du site internet de Sédition Séquane ont été masquées, via une société mandataire d’enregistrement de nom de domaine.

Sédition Séquane : la boutique du Front Comtois

Le Front Comtois se présente comme une organisation militante. Il va de soit qu’une telle organisation possède du matériel militant. Qu’en est il ? Sur le site internet du Front Comtois, dans l’onglet « Militantisme » outre les autocollants et affiches qui sont toujours en vente (malgré la condamnation de leur président), on y trouve … rien d’autre.

En fait il faut mieux chercher, dans les articles de l’année passée : un tee-shirt « nationaliste franc-comtois », tee-shirt bleu et lion or :

C’est bizarrement le même qui est vendu sur le site de Sédition Séquane :

Les logos Front Comtois et de Sédition Séquane sont presques identiques : un lion sur deux bâtons qui se croisent (Croix de Bourgogne). Au passage, on notera qu’ils ne sont tous 2 pas très éloignés de celui des Werwolf Sequania :

Logo du Front Comtois

Logo de Sédition Séquane

Le logo tel qu’il apparaît sur les vêtements

Logo de Werwolf Sequania

Le Front Comtois ferait-il de la publicité pour Sédition Séquane ou vice-versa ? Est-ce que tous les acteurs concernés ne sont-ils pas qu’une seule et même grosse poignée d’illuminés de la race blanche ?

 

Plusieurs éléments mettent en évidence les liens directs entre ces 2 structures :

  • Sur cette photo porcine, extraite du site du Front Comtois, attestant de leur présence à la journée de Synthèse nationale de 2010, on constate que le Front Comtois n’a pas que des autocollants et affiches à proposer comme outils de propagande ; sur leur stand on retrouve des tee-shirts et des polos avec le logo de Sédition Séquane, des casquettes, et des badges présentés sur une petite tablette noire.

  • Les militants porcins du Front Comtois arborent eux-aussi des vêtements estampillés Sédition Séquane. Il n’y a pas de vêtements au logo du Front Comtois et la plupart du temps, on les voit vêtus aux couleurs de Sédition Séquane, comme ici lors d’un de leur repas « cochon à la broche » :

Un membre du Front Comtois, une fois encore avec un tee-shirt Sédition Séquane

  • Ou ici dans le cortège du Front Comtois au C9M (manifestation nationaliste radicale) à Paris :

2 boneheads à l’extrême-droite de la photo portent polo et sweat de Sédition Séquane

  • A chaque événement nationaliste ou néonazi, Sédition Séquane vient faire son « merchandising ».
  • Comme ici, lors de la conférence de Hervé Ryssen (fou-furieux raciste et négationniste notoire) organisé par le Front Comtois en mars 2012, Sédition Séquane en a profité pour exposer ses derniers tee-shirts…(ainsi que des drapeaux)

  • Les patchs sont aussi très prisés des militants et militantes :

Sédition Séquane est en quelque sorte l’habilleur des néonazis comtois et du Front Comtois : si tu es nazi, que tu habites en Franche-Comté et que tu cherches des habits « NS »explicites, c’est vers Sédition Séquane que tu te tourneras.

RATONNADES, RAC, PROMENADES EN FORÊT ET COQUETTERIES

Un mystérieux RAC en Franche-Comté

En se rendant sur la page facebook de Sédition Séquane on pouvez voir le flyer pour un concert qui a déjà eu lieu dans l’est de la france et organisé par une mystérieuse « werhwolf produktion » :

Pour nous, il s’agit d’un projet du groupuscule bisontin Werwolf Séquania qui multiplie les appellations et vitrines pour brouiller les pistes.

 

Pour ce concert, les groupes annoncés étaient déjà présents sur le flyer du concert annulé en mars 2011. Ce qui donne à ce concert un petit air de revanche évidente.

 

Le flyer est apparu une dizaine de jours avant la date, ce qui est court pour ameuter du monde. L’information a été publiée sur le site de Sédition Séquane ainsi que sur de nombreux sites néonazis nationaux et internationaux.
Mais apparemment certains étaient au courant bien avant, comme l’atteste le commentaire d’un des membres éminents du Front Comtois, prénommé Celte ou Celte90, Pascal BRACONNIER, sur leur site.


Tout ceci sous-entend que le Front Comtois était au courant bien à l’avance pour ce concert, et que ces membres en ont potentiellement été les organisateurs au côté de Sédition Séquane et de l’équipe Werwolf Séquania.
Même si Laura Jacquot prétend le contraire (sur France 3, sur cette vidéo), ces éléments démontrent une fois encore que le Front Comtois et Werwolf Sequania sont constitués de membres communs, animés par une fascination pour le nazisme.

 

Sequania KG, sponsor vestimentaire des abrutis de Werwolf Sequania
Werwolf Sequania, ce « groupe » violent qui commet des agressions en toute impunité au centre ville de Besançon, possède une ligne de vêtements :

Sequania Kampfgruppen, marque dont le slogan est le suivant : « extreme wears for extreme people » (vêtements extrêmes pour personnes extrêmes).
En version raccourcie on dit Sequania KG.

Sequania Kampfgruppen signifie groupe de combat de séquanie ; kampfgruppen faisant référence encore une fois à des termes usités dans l’armée allemande durant le second conflit mondial.
Ce site de vente de tee-shirts nazis existe toujours mais plus aucun article n’y est vendu (suite à la publication de l’article sur le site Toufik-de-planoise). Il nous reste quelques captures d’écran…

Mais la ligne de vêtements est réapparue sur le site de Sédition Séquane.

En terme de production et de visuels, les tee-shirts Sequania KG sont à l’effigie de Léon Degrelle, de Peiper, du « club de chasse anticommuniste », portent les insignes SS, les runes aryennes, etc..

Mis sous le feu (brûlant) des projecteurs dans notre permier article, Kévin SPANO a été l’un des créateurs de cette marque de vêtements et du site internet qui permet leur diffusion dans le petit milieu néonazi.

Ce jeune homme fait partie de Werwolf Sequania et a participé a de nombreuses actions du Front Comtois (20 Novembre 2010 à Besançon, C9M à Paris, etc…). C’est avec ses compères de Werwolf Sequania qu’ils ont lancé cette marque de vêtements.

Clémentine DAMAIS, compagne de Nicolas BIDOLI, a contribué à produire les visuels et l’agencement des tee-shirts.

L’Artam Brotherhood, bien évidemment à la croisée des genres

Ces photos ont été prises au cours d’une promenade en forêt du Chapitre 12 de l’Artam Brotherhood.

Chapitre 12 = section séquane = branche franc-comtoise du jeune et nouveau mouvement néonazi Artam Brotherhood qui regroupe des membres des organisations suivantes : UNIF (Union Nationaliste Identitaire Française, énième groupuscule néonazi) Loire, Haute-Loire, Savoie, Var, Front Comtois, Werwolf Sequania, néonazis alsaciens, néonazis lyonnais, Blood&Honour Hexagone, salon de tatouage nazi à Annecy, Genève Non Conforme, Jeunesses Nationalistes, OeuvreFrançaise, Gud,etc…

Impliquée dans une agression au couteau, l’Artam Brotherhood se fait une spécialité de former les jeunes et moins jeunes nazis à la violence : entraînement au tir, sports de combat, survivalisme,…

Nous ne nous étalerons pas ici sur la présentation de ce réseau néonazi, cela mériterait un article à part entière.

On notera toutefois que là aussi les participants à cette action sont vêtus avec les torchons Sequania KG.

CONCLUSION

Front comtois, Artam Brotherhood, Sédition Séquane et Werwolf Séquania, même combat en tendant le bras !

Ces nostalgiques du Reich, adeptes de la violence, ont un but précis en développant ces activités commerciales : collecter suffisamment de fonds pour ouvrir un local néonazi en Franche-Comté.

Tous les membres et les animateurs de ces structures et initiatives se connaissent, se rencontrent et vont dans le même sens, il n’y a pas de frontières nettes entre ces différents groupuscules, il s’agit d’une mouvance où chacun a sa spécialité, et où tous sont complémentaires :

Certains ratonnent dans la rue, d’autres produisent des tee-shirts et vendent des badges. Certains invitent les écrivains négationnistes, d’autres essaient de faire de la politique en collant des affiches xénophobes, pendant qu’un poignée de « guerriers aryens » s’entraînent dans les bois, se roulent dans la boue et prennent leur pied à simuler des attaques et agressions contre « les rouges, les racailles et les antifas »…