NSBM outing ou comment j’ai arrêté d’être nazillon : Histoire d’une déconversion musicale et politique

Nazi-outing, ou comment j’ai arrêté d’être nazillon. Histoire d’une déconversion musicale et politique

En septembre dernier, sur Twitter, un type chevelu, tatoué, guitariste et m’écrit pour me dire qu’il compte reprendre des études en lien avec la pensée critique.

De fil en aiguille, on en vient à causer de NSBM, le National-Socialist Black Metal, musique metal nazi. Et Thomas – c’est son nom – me glisse : « j’ai encore des disques de NSBM, tirés de mon passé, je veux m’en débarrasser ». Moi, ni une ni deux, je lui réponds « envoie ! » Et me voici en train d’écrire ces lignes avec en fond musical les CD de Peste noire (sic), un autre de Baise ma hache (tout un programme), et puis ceux des polonais Mgła, des Norvégiens Taake, pour finir sur un concert du groupe belge Ancient Rites. Autant dire que c’est… saisissant. Même mes gencives ont saigné.
Alors je comprends que Thomas est revenu des limbes à coups de head-banging. Je lui ai demandé à Thomas s’il était prêt à raconter l’histoire de sa déconversion. Là où d’habitude les gens, en mûrissant, passent de gauche à droite, de progressiste à conservateur, du Solex® à la Rolex®, lui a fait le chemin inverse, comme Victor Hugo, d’ailleurs, comme Clément, du collectif L’extracteur, et dans une moindre mesure comme moi, qui suis né dans un milieu pour le moins gaulliste et militariste.

C’est cette histoire qui est narrée ci-dessous, par Thomas lui-même. Je suis très touché, en la lisant et la relisant.

NdRichard : metal, ça s’écrit sans accent, je viens de l’apprendre.
NB : en vert, des ajouts et modifications qui ont suivi l’abondant courrier reçu.

Contexte

Originaire d’un petit village dans l’Est de la France, j’ai vécu les treize premières années de ma vie dans un village engagé politiquement à droite et/ou extrême-droite.

Cependant, dans la sphère familiale dans laquelle j’étais, le discours de mes parents était plutôt de gauche. À la maison, on disait clairement que le racisme ce n’était pas bien. Pourtant, on rigolait de blagues racistes, homophobes, etc. Je ne sais pas si je peux dire que mes parents étaient plutôt des antiracistes « passifs ».

Affiche du film Lords Of Chaos de Jonas Akerlund, 2018. Adaptation du livre qui retrace l’émergence du Black Metal Norvégien.

À l’âge de 13 ans, j’ai déménagé chez mes grands-parents. Encore une fois dans un petit village de l’Est de la France mais avec une orientation politique plutôt à gauche (Une grand-mère engagée Lutte Ouvrière souvent en manif et un grand-père droitard passif, lui il voulait être tranquille devant les matchs de tennis).

Il me paraissait nécessaire de situer le contexte politique dans lequel j’ai grandi avant de retracer chronologiquement mon parcours.

Je vais essayer d’expliquer la façon dont je me suis laissé happer par des idéologies d’extrême-droite dès l’âge de dix ans sous les yeux de ma famille. Cette façon de penser, je l’ai construite en grande partie à cause de la musique que j’écoutais et que j’écoute toujours : le Black Metal, et plus particulièrement la branche National Socialist Black Metal (NSBM) et toutes les formes de sympathie à l’égard de toutes les formes d’extrême-droite [1].

Je conçois parfaitement que beaucoup de personnes attendent de la nuance pour classer certains groupes. J’ai toujours défini le NSBM de la façon suivante :

[Le National Socialist Black Metal (abrégé NS Black Metal ou NSBM) qui se traduit par « black metal national-socialiste » est une étiquette donnée à certains groupes de black metal faisant référence (explicitement ou non) au national-socialisme allemand, ou à des thèmes fortement liés comme le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, l’aryanisme, le suprémacisme blanc, le mysticisme nazi et plus largement le paganisme ou le nationalisme.]

Je tiens également à préciser que je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de nuancer par peur de rendre plus ou moins tolérables des comportements et propos nauséabonds.

Aujourd’hui, j’ai 27 ans et mes opinions ont radicalement changé. C’était loin d’être gagné…

Pour illustrer mes propos, j’utiliserai le terme « nous » pour désigner mon groupe d’ami·es de l’époque composé·e d’une petite dizaine de personnes.

Il est important de préciser que nous n’avions pas d’ami·e non-blanc·he et qu’au début, la question du racisme (et de l’antiracisme) ne se posait pas pour nous. Les parents de certain·es étaient plutôt décomplexés face au racisme (portrait de Jean-Marie Le Pen au mur de la chambre ou propos racistes en public sans réponse en face par exemple).

Dans le village où l’on habitait, un camp de Roms était installé et au moindre problème, ils étaient accusés sans preuve par la plupart des habitant·es…

L’arrivée du NSBM

Vers l’âge de dix ans, donc, on s’est mis à écouter de la musique avec intérêt et plus particulièrement du Metal. Ça allait des classiques de nos parents jusqu’aux disques de nos grands frères et grandes sœurs : de AC/DC à Rammstein en passant par Korn et Iron Maiden.

On est en 2003 et Internet arrive dans notre petit village.

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster.On aura vu plus subtil, non ?

C’est le tout début ; modem 56k, plusieurs heures pour télécharger une musique… Aucun des parents n’était sensibilisé et n’avait mesuré la portée que pouvait avoir cet outil. En moins d’un ou deux ans, on s’est tou·tes plus ou moins radicalisé·es sans se poser de questions et sans que personne de notre entourage ne s’en rende compte.

C’est en quelque sorte pour nous émanciper de nos proches qu’on a voulu découvrir des groupes par nous-mêmes, avoir nos propres références. Grâce à Internet et à des magazines bien spécifiques comme Metallian et HardNHeavy on a pu découvrir du Metal plus extrême.

« Les gars, Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un neo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

« Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un néo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

Nos parents n’aimaient pas ce genre de musique et trouvaient ça « trop violent ». C’était un bon point pour nous. On apprenait à aimer un style de musique que nos parents ne comprenaient pas et n’aimaient pas. On avait notre truc à nous, avec nos codes.

Pochette de l'album Butchered At Birth du groupe Americain Cannibal Corpse

C’était « trop violent » ? Je ne vois pas ce que vous voulez dire ! Pochette de l’album Butchered At Birth du groupe de Death Metal Cannibal Corpse. 1991. Attention ! Cannibal corpse n’a rien de nazi, c’est juste pour illustrer ce que nous reprochait nos parents : de la musique violente à l’imagerie violente.

Certains ont découvert le Death Metal [2] avec Cannibal Corpse ou Morbid Angel, d’autres ont découvert la nouvelle vague américaine [3] avec Chimaira ou Devildriver.
Et moi je découvrais le Black Metal [4] avec Burzum et Absurd ( et si certain·es ont plus de sources, des envies d’enquêtes ou même de recherches universitaires pour approfondir encore plus ce sujet : le sexisme dans les artworks gores, faites-le nous savoir).

En y réfléchissant, il me semble évident que le NSBM n’est pas le seul facteur de cette adhésion, il est un des multiples éléments de ce sac de nœuds. Cependant, le NSBM m’a permis d’assimiler plus facilement les idées d’extrême-droite que prônaient mes idoles et de me sentir intégré à des communautés, notamment sur Internet.

 

Pochette de l'album Aske du groupe Norvegien Burzum

Pochette de l’album Aske du groupe norvégien Burzum, 1993 (réalisé juste avant l’incarcération du chanteur pour meurtre. Il est soupçonné de l’incendie de cette église pour prendre une photo et en faire la pochette du disque).

Pochette de l'album Factu Loquuntur du groupe Allemand Absurd

Album Facta Loquuntur du groupe allemand Absurd, 1996 (dont trois membres furent incarcérés pour meurtre et séquestration)

 

On allait sur des blogs bien spécifiques à ce qu’on cherchait. On rentrait dans des chats privés avec des personnes qui nous donnaient des sites à visiter, des conseils sur les groupes à écouter ou éviter, leur avis sur la politique du pays, etc. C’était un peu nos grands-frères du web sans jamais savoir qui étaient ces personnes…

Je me souviens très bien d’un site appelé nsbm.org. Ce site parlait

Capture d'écran d'une archive du site nsbm:org

Archive du site NSBM.org. Grosse ambiance sur le site !

de groupes que j’écoutais comme Burzum ou Graveland. Nsbm.org était un site à l’effigie du IIIème Reich avec des croix gammées qui faisait la promotion des groupes de NSBM, affichait des liens vers d’autres sites de néo-nazis, proposait une boutique pour acheter des livres, drapeaux, etc. J’étais jeune, je ne savais pas trop ce que ça impliquait mais je me doutais qu’il fallait que je planque ça à mes parents.

Je me souviens aussi d’un blog français qui référençait des groupes de Metal. Ce blog existe toujours (ici) et sous un article à propos de Burzum (et son leader et unique membre Varg Vikernes). On peut y lire encore des commentaires comme « Vive Varg et vive les nazis » ou « HAIL (sic) VARG VIKERNES ! ».

Radicalisation

À l’âge de 11–12 ans, j’étais inscrit sur des sites qui militaient pour exterminer les Africains afin d’avoir plus de place pour les Blancs, qui partageaient des musiques NSBM… J’étais également sur des sites pour s’armer afin de partir en croisade contre les Arabes.

En écrivant ces lignes, ces faits me paraissent tellement hallucinants et graves…

C’était un peu à celui qui serait le plus sulfureux de la bande. On était pris dans une escalade de haine entre nous. On n’avait pas peur d’affirmer en public la supériorité de la race blanche. On était presque infréquentables et ça nous plaisait. Par contre, on faisait tout ça en cachette de nos parents, on arrivait presque toujours à ne pas se faire attraper ou alors on arrivait à remettre la faute sur les Roms du village. Évidemment on avait toujours raison face à eux…

À cette même période, on découvrait le groupe Supreme M.R.A.P. : un groupe français aux paroles xénophobes, homophobes, sexistes, pro-nazis, etc… (NdRich : voici quelques titres de l’album paru en 2000 sous le titre « Négroloka

Image de la décoration de la chambre de Derek Vinyard, American History X

Piaule de Derek Vinyard, dans American History X, de Tony Kaye. On rêvait tous d’avoir la même chambre…

ust » : Il est né le divin Adolph, Maurice, Chasse aux pédés, Adam et Eve, Bombe atomique sur l’Afrique… Même Sardou est choqué). On n’a jamais su si c’était parodique, mais on prenait ça au premier degré, la question de la parodie ne se posait même pas pour nous (à noter que les rumeurs sur l’identité du chanteur le reliaient à la scène Black Metal française. Elles étaient fondées : sous le nom de Rose Hreidmarr, il est à présent dans le groupe de Haute-Savoie Baise ma hache, qu’il est pratiquement le seul à ne pas vouloir classer comme NSBM).

On peut noter que l’extrême-droite étasunienne aime se servir de l’humour ultra-violent comme arme d’adhésion : « the unindoctrinated should not to be able to tell if we are joking or not », comme on peut le lire dans l’article d’Ashley Feinberg,  « This Is The Daily Stormer’s Playbook », sur le site du Huffpost (2017).

On était clairement dans une période de contestation de toute autorité et on voyait que l’apologie du nazisme fonctionnait bien et cette image nous plaisait.

Notre citation préférée de l’époque c’était : « fous ta bouche sur le trottoir, maintenant dis bonsoir » – en référence à une scène du film American History X de Tony Kaye (1998).

Avec le recul, je me rends compte qu’on ne comprenait pas la morale de ce film, on s’identifiait juste aux Blancs du film sans aller plus loin.

Assaut du Capitole par Manuel Balce Ceneta:AP:SIPA

C’est drôle de pouvoir faire le rapprochement avec ce personnage (… en fait, non, pas du tout).

À l’âge de 13 ans je suis allez vivre chez mes grands-parents suite au décès de ma mère. Période complexe, de colère, de tristesse et de fragilité pour moi. J’ai donc changé de collège et me suis encore plus radicalisé car je ne me suis pas trop fait de potes et cette fois j’avais un ordinateur avec une connexion rapide dans ma chambre. Toujours sans aucun contrôle parental, je pouvais approfondir ma recherche de musique NSBM. Je découvrais les interviews de groupe, leurs opinions, leurs revendications. Cela m’a permis de m’identifier à eux et de les placer au rang d’idoles, d’exemples à suivre. On m’expliquait aussi le wotanisme (idéologie religieuse et identitaire germanique, raciste, antisémite et néonazie), le néo-paganisme, les liens avec les nazis, l’importance des symboles et toutes les autres « subtilités » qui finalement relèvent plus de la pseudo-histoire, de l’appropriation nationale et de la culture de l’élu·e.

À l’âge de 14 ans j’avais une photo de Hitler dans mon portefeuille, des symboles nazis cachés dans ma chambre. Je me suis mis en couple avec une personne blonde aux yeux bleus en lui expliquant clairement que son appartenance à la race aryenne me plaisait beaucoup. Aujourd’hui nous sommes toujours en couple, cela fera 13 ans en juin, et c’est en grande partie grâce à elle que je suis sorti de tout ça.

Je réfléchissais avec mes potes sur la manière de tuer des gens (devinez qui ?) et comment ne pas se faire prendre.

À ce moment-là, j’écoutais principalement des groupes comme Peste Noire, Nokturnal Mortum, Graveland ou Goatmoon, tous très engagés dans des idéologies nationalistes, traditionalistes, etc.

Mais il est peut-être intéressant de noter aussi, que dans le Black Metal (et même le Metal en général), les thèmes et l’imagerie sont parfois liés au satanisme, à l’occultisme ou différentes formes de mysticismes tous azimuts. C’est le genre d’imagerie très attirante pour un ado qui adore les films d’horreur, de guerre et les musiques extrêmes. C’était mon cas.

 

Vinyle d'une messe de l’Église de Satan

Vinyle d’une messe de l’Église de Satan

 

T-shirt du groupe finlandais Goatmoon

T‑shirt du groupe finlandais Goatmoon

 

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Blanc, rouge, noir et un logo dans un cercle. La charte graphique semble assez respectée dans le NSBM…

Je n’étais pas armé pour me plonger dans l’histoire de personnes comme l’occultiste Aleister Crowley ou Anton Szandor LaVey (fondateur de l’Église de Satan). Ils faisaient partie du paysage et leur véritable implication ne m’a jamais questionné jusque-là (Mr. Crowley d’Ozzy Osbourne, l’album Thelema 6 de Behemoth, Crown de Samael, The Destruction of reason by illumination de Blut Aus Nord, etc…).

Je n’ai également pas cherché à savoir s’il existait d’autres branches du satanismes, des philosophies propres à elles, des dérives sectaires, etc. (à part l’Église de Satan et le Temple de Set ayant une dimension assez violente). Aleister Crowley rend célèbre cette phrase « fais ce que tu voudras » dans son Livre de la loi paru en 1904. Crowley étant cité et célébré par de nombreux groupes de Metal influents, cette pseudo-philosophie m’a permis de justifier certaines pensées extrêmes (Alors même que je n’ai jamais lu ce livre, c’est dire ! Je ne savais pas que Rabelais avait écrit cette phrase presque quatre siècles plus tôt, sur le fronton de l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua). Attention Crowley et LaVey ne semblent donc pas liés directement avec le nazisme quand on creuse leurs histoires personnelles, mais des liens peuvent être tissés (très) facilement.

Prenons un exemple concret avec Emperor, groupe emblématique de la scène norvégienne. En 1993, un des membres est en prison pour l’assassinat d’une personne homosexuelle, un autre pour incendie criminel et un dernier sera mis à l’écart à cause d’une enquête policière à son encontre. Ihsahn (chanteur/guitariste), le dernier membre en liberté répondra ceci lors d’une interview en 1995 :

Crois-tu en la philosophie – « le fort au-dessus du faible » ou « la raison du plus fort » ? (Do you believe in the philosophy – Strong over the weak or Might is right ?)

Les deux. C’est la loi de la nature. Les forts survivent. C’est fondamentalement la mentalité derrière mon satanisme – l’individu. Fort, intelligent et puissant.

Que pensez-vous de l’Église de Satan d’Anton LaVey ?

Anton LaVey est un homme très intelligent. Avec son église, il est très bon pour amener les gens dans le concept anti-chrétien et satanique. Avoir ses idéologies bien écrites aux gens pour que même la femme au foyer la plus simple puisse être d’accord avec cela. Beaucoup de ses idées sont très bonnes, d’autres avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Mais un individu doit penser par lui-même. »

Intégralité de l’interview ici

 

The might is right est un livre de Ragnard Redbeard (Arthur Desmond de son vrai nom). Ce livre fait l’apologie du « darwinisme » social (qui n’a rien de darwinien) avec, notamment, des passages antichrétiens et antisémites. Ce livre sera, aux côtés de l’oeuvre de la libératrienne Ayn Rand ou de celle de l’anarchiste de droite H. L. Mencken une influence majeure pour Anton LaVey dans sa rédaction de la Bible satanique ou pour Katja Lane, éditrice et femme du suprémaciste blanc David Lane (membres de la structure Aryan Nations, du Ku Klux Klan ou encore de The Order, ils sont également les fondateurs du Temple of Wotan).

Emperor n’est pas un cas isolé. Burzum a composé un titre appelé Dominus Sathanas. Mayhem sort l’album De Mysteriis Dom Sathanas en 1994 (Hellhammer, batteur de Mayhem & Dimmu Borgir déclare « I’ll put it this way, we don’t like black people here. Black metal is for white people.… I’m pretty convinced that there are differences between races as well as everything else ». Il s’affiche aussi habillé en SS sur des photos promos). Goatmoon compose Quest for the goat en 2011. Peste Noire compose Le diable existe en 2015… Emperor, Mayhem, Dimmu Borgir, Ozzy Osbourne, Samael, Behemoth et Blut Aus Nord ne sont pas identifiés comme des artistes de NSBM ! Ils me servent d’exemples pour montrer la porosité entre les thèmes comme le satanisme, l’occultisme et l’extrême droite dans le Metal. Un peu comme avec le paganisme.

Je ne saurais pas dire si l’image que je me faisais de l’occultisme à l’époque a joué un rôle pour renforcer et consolider mes pensées d’extrême droite ou non. On trouvait un lien très fort entre le nazisme et l’occulstime avec d’autres éléments culturels comme les jeux-vidéos avec Wolfenstein ou des blockbusters hollywoodiens comme Hellboy de Guillermo Del Torro ou Captain America : First Avengers de Joe Johnston …

Je me rappelle aussi avoir salivé devant le catalogue de l’éditeur Camion noir. Je possédais déjà les 2 premiers ouvrages Black Metal Satanique : les seigneurs du chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind et La Bible Satanique d’Anton LaVey. Mais on y trouve des livres aux titres suivants :

  • La race à venir, celle qui nous exterminera de Edward Bulwer-Lytton
  • Soleil noir, cultes aryens, nazisme ésotérique et politique de l’identité de Nicholas Goodrick-Clarke
  • Hitler et la tradition cathare de Jean-Michel Angebert
  • Les nazis et l’occulte, les forces obscures libérées par le IIIe Reich de Paul Roland
  • Might is Right, la raison du plus fort de Ragnar Redbeard
  • Charles Manson, Gourou du rock de Noël et Christophe Lorentz

Je vous laisse admirer le catalogue ici. De quoi alimenter mon imaginaire mêlé de diables et de races supérieures…

Aujourd’hui, avec le recul je repense à ce que ma grand-mère me disait « Oh ta musique, c’est un truc de nazi sataniste » et elle n’avait pas si tort que ça, la mamie…

Le début de la fin

C’est à partir de l’âge de 15 ans que j’ai commencé à déconstruire petit à petit ces idéologies racistes, xénophobes… sans vraiment en avoir conscience.

Documentaire La Cravate, 2020

Documentaire La cravate, 2020.

Mes pensées fonctionnaient bien avec mon groupe de potes mais en étant seul dans ce délire, la planche sur laquelle j’étais s’est mise à pourrir. Mais aussi parce que ma copine m’a conduit à modifier mon comportement parce que ça ne lui plaisait pas (et qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ?!). Également parce qu’en grandissant notre groupe de potes a éclaté progressivement et que j’ai fréquenté de plus en plus de personnes loin de ces idées-là et de moins en moins de personnes aux idées d’extrême-droite.

En 2015, âgé de 22 ans, je me suis retrouvé dans une situation précaire et j’ai trouvé un travail dans un milieu plutôt solidaire. J’ai pris goût à la lecture, aux podcasts, aux vidéos sur la société et la politique, et merci l’autodéfense intellectuelle ! Plus je creusais (et creuse encore aujourd’hui), plus je me sentais convaincu par les principes de solidarité, d’égalité, de luttes antiracistes, etc…

Si ce changement de façon de penser s’est fait progressivement, mes références bibliographiques et cinématographiques ont également évolué au fur et à mesure que je déconstruisais mes idées bien ancrées. C’est pour cela que je ne peux pas citer un film ou livre en particulier qui serait à l’origine même de ce changement. Cependant, lorsque j’y réfléchis certaines œuvres m’ont marqué. Les voici.

Pour la dimension des luttes raciales

  • Le podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly sur Binge Audio.
  • Le film Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi (2020)
  • Le film Django Unchained, de Quentin Tarantino (2012)
  • Le film District 9, de Neill Blomkamp (2009)

Pour la dimension politique

  • La chaîne vidéo de Patchwork
  • La chaine vidéo Politikon
  • Le film La vague, de Dennis Gansel (2008) – même si Richard a beaucoup de doutes sur l’existence réelle de cette soi-disant expérience de Ron Jones à l’école Cubberlay, en 1967.

Pour la dimension Esprit Critique

Pour le rapport à « l’autre » (de manière générale)

  • Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel (2007, Stock)
  • Lectures de sciences sociales d’Usul et Modiiie

Pour les mouvements antiracistes

J’ai donc eu de la chance.

J’utilise le terme « chance » car, lorsque je vois Bastien, dans le film documentaire La cravate (de Mathias Théry et Étienne Chaillou, 2019), je ne peux pas m’empêcher de voir des similitudes de parcours et d’imaginer que j’aurais pu être à la même place que lui avec les mêmes convictions aujourd’hui. Je me dis que lui n’a juste pas eu la chance de croiser les « bonnes » personnes et d’arrêter de croiser les « mauvaises ».[6]

Aujourd’hui, même si certains groupes de NSBM sont interdits de diffusion ou de vente en France (et sûrement dans d’autres pays) pour non-respect des lois ou règlement d’utilisation des plateforme (impossible d’acheter du Goatmoon sur Discogs ou d’écouter Peste Noire sur Deezer), on en trouve encore officiellement sur des plateformes comme Deezer ou Spotify (l’intégralité de la discographie de Burzum, Graveland ou Temnozor reste disponible).

Il est important de noter que certains albums sont écoutables sur YouTube et nécessite un rapport en masse des utilisateurs/rices pour faire les faire disparaître. Ceci s’explique par la porosité des thèmes. Des groupes se servent de thèmes comme l’histoire, le paganisme ou le folklore national pour véhiculer leurs idéologies. En voici quelques exemples :

  • Burzum utilise l’odinisme pour affirmer la supériorité de la race aryenne (on lira par exemple cette entrevue).
  • Nokturnal Mortum se sert des traditions slaves pour défendre le nationalisme ukrainien.

D’autres groupes ne cachent aucune intention dans leurs textes :

  • Seigneur Voland chante « Ai-je rêvé où l’étoile jaune n’a pas assez brûlé » dans Dernier bastion blanc.
  • Peste Noire chante « J’aime ma race, j’aime ta race / Mais si tu veux diluer les deux, frère trace / Rentre chez toi, fais comme Kémi Séba » dans Turbofascisme.
 

Poster promotionnel de l'album Peste Noire Split Peste Noire de Peste Noire

Poster promotionnel de l’album Peste Noire – Split – Peste Noire, de Peste Noire

 

Poster du groupe Nokturnal Mortum

Poster du groupe ukrainien Nokturnal Mortum (avec des runes dans les angles)

  • Satanic Warmaster chante « Enthroned Aryan spirit the resurrection of our reich //
    Valour of pagan Europe » dans Strenght & Honour.

Il est donc très difficile de déceler les groupes qui usent de certains thèmes pour véhiculer leurs idées merdiques. Il semble parfois nécessaire de creuser dans les interviews, les photos de groupes ou voir les autres groupes et collaborations des musiciens.

Par exemple, même si le groupe polonais Mgła ne semble pas forcément lié à l’extrême-droite, l’un des musiciens arbore pourtant un patch à l’effigie du groupe Peste Noire sur scène, et le groupe sort ses albums via le label Northern Heritage, (label géré par Mikko Aspa, musicien reconnu dans le milieu NSBM et accessoirement fan de pédopornographie – regardez le projet Nicole 12, si vous en avez le coeur –, qui possède un catalogue bien fourni en groupes national-socialistes et sympathisants), sort un split avec Clandestine Blaze (groupe antisémite finlandais) et les membres de Mgła seront même embauchés pour jouer en live pour Clandestine Blaze. Si on ne peut pas affirmer que le groupe est ouvertement d’extrême-droite avec ces éléments, on peut reconnaître un certain copinage suspect (ici). De plus, l’existence du Temple Of Fullmoon (cercle NSBM polonais assez influent) me fait me méfier des groupes de Black Metal polonais aux attitudes ambiguës vis-à-vis de l’extrême-droite.Peut-être qu’un jour, je parlerai de « l’apolitisme » dans la musique. Ce sujet m’intéresse énormément. Il faut que je creuse.

Jusqu’en 2020, j’assumais publiquement les groupes que j’écoutais, je ne voyais aucun problème à ça. Je pouvais porter des habits à l’effigie de Peste Noire ou Baise Ma Hache par exemple en expliquant que j’adorais ces groupes et que l’idéologie véhiculée faisait partie de l’essence même du genre, que ça représentait leur sincérité, qu’il ne fallait pas s’arrêter à ça. Je ne comprenais pas qu’on me reproche de faire la promotion pour ces groupes…

À présent, je me sépare de tout ce que j’ai en lien avec cette scène. Elle ne représente plus rien de bon pour moi et même « écouter pour la musique » me renvoie à des choses plutôt négatives de ma vie. Je ne souhaite plus soutenir ni ces artistes, ni les labels qui en font la promotion et/ou la diffusion. J’accepte que mes amis proches puissent séparer l’œuvre de l’artiste, mais personnellement je ne veux plus le faire ni faire la promotion de ces groupes et je préfère soutenir d’autres projets beaucoup plus en adéquation avec le moi d’aujourd’hui.

antifascist black metal par Branca Studio

Image offerte gracieusement à tous les groupes de Black Metal voulant estampiller leurs albums de cette image. Par Branca Studio.

C’est à cause des groupes de NSBM (et des sympathisants d’extrême-droite) que j’ai embrassé l’extrême-droite. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus.

Désormais, j’essaie d’appliquer au mieux ce processus de déconstruction à tous les autres rapports de domination de nos sociétés (luttes LGBTQIA+, égalité femmes/hommes, luttes des classes, intersectionnalité…).

Je ne regrette pas de m’éloigner de cette idéologie.

Il est clair, que dans mon témoignage des faits et détails historiques sont erronés. La pseudo-histoire et l’imaginaire d’un ado pas assez curieux pour ouvrir un livre de plus de cinquante pages mêlés à un esprit critique non-aiguisé (voire inexistant) m’a fait tisser des liens qui n’ont peut-être pas lieu d’être dans le réel. Et pourtant…

Ne laissons pas l’esprit critique se dépolitiser et ne le laissons pas non plus basculer dans le conservatisme. Car là-bas, il fait froid, ça pue et ce sont des horizons trop étriqués.

Gloire au Black Metal !

Mort au NSBM !

Thomas

[1] As Wolves Among Sheep, La saga funeste du NSBM, de Davide Maspero et Max Ribaric, éditions Camion noir (2015)

[2] Choosing Death, L’histoire du death metal et du grindcore, d’Albert Mudrian, éditions Camion blanc (2004).

[3] New Wave of American Heavy Metal, de Garry Sharpe-Young, Zonda Books (2005).

[4] Anthologie du Black Metal. Tome 1 & 2 d’Alexandre Guudrath, éditions Camion blanc (2012).

[5] Le satanisme, marchepied de l’extrême droite, Elsa Evrard, Libération 23 mars 2005.

[6] Je vais faire un parallèle avec Je ne MÉRITE PAS mon SUCCÈS, vidéo de Linguisticae.

 

« Le nuancier des groupes des groupes de Black Metal d’extrême droite »

Suite à un commentaire de Jean (et d’autres personnes sur d’autres réseaux), j’ai pu constater que le manque de nuance pour classer les groupes cités dans le NSBM ou non a pu déranger. Et même si je ne partage pas cette opinion je peux l’entendre et la considérer comme valable. J’ai expliqué au début de l’article ma difficulté morale à nuancer les comportements de certains groupes. Je précise que ma position ne change pas, si je change d’avis sur l’utilisation de la définition large de NSBM, je le ferai savoir. Je tiens aussi à souligner que cet article, qui est un témoignage, est teinté d’une certaine dose de militantisme. N’oublions pas que les idéologies politiques se transmettent aussi à travers l’art et la culture.

Nous pouvons discuter de la subjectivité sans problème, bien évidemment.

Cités dans l’ordre de l’article :

Peste Noire : anarchiste de droite, racialiste et identitaire

Baise Ma Hache : nationaliste et suprémaciste blanc

Mgla : sympathisant avec la sphère d’extrême-droite

Taake : idéologie d’extrême-droite marquée (islamophobie, nationalisme, rhétorique d’extrême-droite)

Ancient Rites : thèmes hautement nationalistes (ambigu), tendance néo-païen

Burzum : racialiste, aryaniste, raciste, antisémite et suprémaciste blanc

Absurd : nazi assumé

Graveland : nazi assumé

Nokturnal Mortum : antisémite et nationaliste

Goatmoon : nazi assumé

Temnozor : nationaliste assumé

Seigneur Voland : nazi assumé

Satanic Warmaster : nazi assumé

 

Pourquoi les groupes cités sont d’extrême-droite ?

  • Burzum (projet solitaire de Varg Vikernes, alias Louis Cachet, chantre de l’óðalisme, un néopaganisme teutonique antisémite survivaliste) : ici, ici et
  • Absurd : il suffit de traduire les paroles et regarder les visuels des productions du groupe, , ou
  • Graveland : , ici ou ici
  • Nokturnal Mortum : , , ici
  • Peste noire : , , ici, ici. Les paroles des musiques sont très explicites. La première démo s’intitule même Aryan Supremacy (suprématie aryenne).
  • Seigneur Voland : paroles explicites elles aussi.
  • Clandestine Blaze : , ici
  • Goatmoon : ici,
  • Baise Ma Hache : , ici. On remarque le blason de la division Charlemagne
  • Supreme Mrap : en tapant juste le nom du groupe dans un moteur de recherche ça devrait vous convaincre…

Pour aller plus loin

  • Bleu blanc Satan, documentaire sur une partie de la scène Black Metal française, de Franck Trébillac et Camille Dauteuille (2018)
  • Until The Light Takes Us, documentaire sur le black metal norvégien, par Aaron Aites et Audrey Ewell (2009)
  • Metal Crypt, le NSBM, vidéo de Maxwell, ex-2guys1Tv, sur le NSBM. La vidéo n’est plus hébergée sur sa chaîne, elle a été supprimée par YouTube. Maxwell n’a pas souhaité la ré-uploader car sa position vis-à-vis du NSBM a changé. Il ne souhaite plus donner de visibilité à certains groupes nommés dans la vidéo. Néanmoins Maxwell nous a donné son accord pour partager le lien de sa vidéo uploadée par un autre utilisateur. On le remercie.

Voici quelques articles que je juge importants dans les actions antifascistes dans le (Black) metal :

Petites refs de Richard

  • Sur le néo-paganisme, j’ai encadré le travail de master de Jérémy Fernandes-Mollien, Modalités et raisons d’entrée en religion dans les syncrétismes néopaïens français. Sciences Po Grenoble 2017 (ici). Il y a aussi quelques travaux introductifs sur la symbolique nazi, et l’instrumentation de l’archéologie, comme ce travail réalisé dans mon cours, ainsi que des travaux historiques plus poussés comme ceux de Jean-Paul Demoule (j’en ai causé en 2014).
  • Sur un autre parcours du même type, voir Clément alias Karp, du collectif L’Extracteur, et son outing soralien (à écouter ici sur le soundcloud de Conspiracy Watch, ou regarder ).
  • Il n’y a pas que du black metal nazillon. Il y a aussi du rap et des paroliers. Pour les plus téméraires, il y a Basic Celtos, Kro Blanc, Amalek, Mc Amor, Goldofaf, Fasc, et chez les paroliers à l’ancienne, Jean-Pax Méfret par exemple (dont l’écoute de plusieurs albums d’affilée m’a fait frôler l’AVC).
  • Sur l’infusion de la pensée d’extrême-droite, crue, dans certains milieux comme la police, le podcast Gardiens de la paix, d’Ilham Maad (Arte radio, 2020).
  • Sur la pensée d’Anders Breivik, écouter la série saisissante Utoya, 22 juillet : quelques minutes du procès, dans Les Pieds sur Terre, France Culture, juillet 2012.
  • Quelques films ou documentaires sur l’extrême droite :
    • This is England, de Shane Meadows (2006)
    • Danny Balint (The Believer), de Henry Bean (2001)
    • Antifa chasseurs de skins, de Marc-Aurèle Vecchione (2008).

Aller et retour en Ukraine

https://renverse.co/analyses/article/aller-et-retour-en-ukraine-2805

Des personnes issues de la Suisse et de France qui sont de retour de la guerre civile en Ukraine participent en Suisse à des combats de hooligans. Des compagnons de lutte et des structures informelles dans le sillage de « Autour du lac » et les Hammerskins de Romandie forment le groupe hooligan « Swastiklan » (Svastika = croix gammée).

Dès 2014, des néonazis ont quitté la Suisse pour le front ukrainien afin de défendre « l’Europe blanche ». Ils sont intervenus de manière active dans la guerre de Sécession qui depuis 2014 oppose des milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Des unités et des milices pro-russes et russes ont déclaré l’indépendance des provinces orientales Donnezk et Luhansk au printemps 2014 et ont occupé la Crimée. Ce fut une réaction aux manifestations d’Euromaidan dans la ville ukrainienne de Kiev. L’heure de vérité politique de l’Ukraine s’est traduite en une guerre qui dure jusqu’à aujourd’hui entre les milices pro-russes et pro-ukrainiennes. Au milieu de ce conflit armé se trouvent des néonazis suisses et européen. e. s. Ces légionnaires et mercenaires défendent leur vision d’une « Europe blanche » l’arme à la main.

Azov — le bataillon nazi

Le bataillon Azov fut créé le 5 mai 2014 durant la crise ukrainienne en tant que milice volontaire. En juin 2014, elle a mené ses premiers combats lors de la reconquête de la ville de Mariupol des mains des séparatistes pro-russes [1]. Le bataillon se composait dès le début de forces nationalistes qui suscitaient une grande attraction auprès des néonazis d’Ukraine et de toute l’Europe. D’à peine 850 combattants, Azov est devenu une force armée de plus de 2500 personnes — dont une bonne partie des soldats sont de l’étranger [2]. Azov se caractérise par des références claires au national-socialisme. Un wolfsangel (crochet de loup) figure dans le logo d’Azov et idéologiquement le bataillon forme l’avant-garde du mouvement paneuropéen [3].

Björn en haut à droite avec le salut d’Hitler avec d’autres combattants de l’ASOV

Le développement d’Azov est un produit des bouleversements sociaux en Ukraine. L’idéologie ultra nationaliste est fortement ancrée dans la société ukrainienne et sert d’outil de mobilisation pour la guerre. Ce nationalisme est le vivier d’Azov et d’autres groupes nationalistes, qui, grâce à leurs victoires, gagnent en reconnaissance sociale. Pour cette raison, l’Ukraine est devenue un lieu symbolique pour les néonazis de toute l’Europe. Le mouvement ukrainien se sent investi dans une mission qui est basée sur un projet paneuropéen qui lui est proche idéologiquement [4].

Soutien depuis la Suisse

Les mouvements militants de la droite ukrainienne exploitent dès le début du conflit leurs contacts internationaux, afin d’y trouver du soutien pour leur cause. C’est dans ce but qu’ils ont fondé des organisations de soutien, qui contribuent à leur combat avec des ressources financières, politiques et militaires. Une des organisations les plus importantes, la « Misanthropic division » a des sections dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest ainsi qu’en Amérique du Nord. Elle joue en rôle majeur dans le recrutement de combattants à l’étranger [5].

Bras dessus-dessous, Björn à droite avec 3 autres individus affichant le port de maillots aux "couleurs" "Misanthropic division", autour du "blason Azov"
Une bannière "Pride France" se distingue affichée sur le mur (en haut à droite), signature de Gamin, combattant MMA & Thomaz KOTS, hooligan Losc Army de Lille, tatoué skinhead néonazi, entrepreneur "sportswear", collaborateur de Blood and Honour Hexagone co-production de combats clandestins avec des concerts RAC.

 

En Suisse romande, une section locale de « Micanthropic Division » (MDS) [6] a déjà été créée au printemps 2014. « Björn Sigvald » est le dirigeant présumé de ce groupement, un néonazi fan de sport de combat depuis sa jeunesse, qui est connu à ce jour seulement sous ce pseudonyme. Björn Vita sert d’exemple du développement des membres de « Misanthropic Division ». À partir de son obsession pour les combats et ses contacts informels en Ukraine, se sont développés des réseaux personnels qui ont finalement débouché sur une participation active sur place.

Björn, le networker

« Björn Sigvald » est actif dans les mouvements d’extrême droite depuis environ dix ans et entretient de nombreux contacts internationaux à différents niveaux de la scène. Il a noué les premiers contacts importants par le biais des Hammerskins suisses. En 2011 il a été admis dans le « Hang-Around-Status » des Hammerskins Romandie [7]. À cette époque et les années qui suivent, il a assisté avec Joël « Pouppi » Moret et d’autres Hammerskins à des concerts et des manifestations de ce mouvement aux frontières de la Suisse et a fait de nouvelles connaissances [8]. Il a notamment rencontré Tomasz Skatulsky, organisateur de combats du milieu d’extrême droite et propriétaire de la marque Pride France [9].

Pouppi (g), Björn (2dg) et autres à Milan

Björn 2014 combattant à la Pride France

En octobre 2014, « Misathropic Division Suisse » a envoyé 800 francs  (suisses) à Azov, comme l’ont rapporté plusieurs médias [10]. Les contacts avec l’Ukraine se sont intensifiés. Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent que « Björn » a entrepris des voyages en Ukraine depuis le printemps 2015, voire avant. À cette époque, il a aussi organisé une conférence sur la situation en Ukraine dans la région de Lausanne [11].

Björn et Skatulsky en randonnée

Après les premiers voyages, il a évoqué dans des chats l’idée d’acheter une maison dans les Carpates (Ouest de l’Ukraine). Il pourrait avoir vécu temporairement en Ukraine. Olena Semenyaka, ambassadrice d’Azov en Europe de l’Ouest, en parle dans les médias sociaux [12].
Selon des recherches du Blick, il a participé à des combats avec Azov. Parallèlement il a intensifié son activisme politique en Ukraine [13]. « Björn » a ainsi participé à une conférence paneuropéenne en 2017 et entretient différents contacts avec des défenseurs de l’idée paneuropéenne, en particulier avec Olena Semenyaka [14].

Björn prend Semenyaka – en robe noire “wednesday addams” et cheveux attachés, – en accolade sous la bannière croix celtique paneuropa bleu et jaune.

https://64.media.tumblr.com/230f6ddbacbb9728fffb64f83361702e/tumblr_inline_pqlgui8Qu81u9i3tx_1280.jpg
Le point de départ affiché officiellement de l’expansion informationnelle du mouvement Azov dans le domaine de l’Europe occidentale doit être considéré comme la conférence Paneuropa, qui a eu lieu le 28 avril 2017 à Kiev sous les auspices du mouvement paneuropéen Reconquista fondé en 2015 sur le dos de volontaires étrangers de masse. soutien à la guerre de libération nationale dans l’est de l’Ukraine. Cette conférence, consacrée à l’idée de l’alternative à l’intégration européenne et à la coopération géopolitique, a réuni des représentants des forces politiques allégeantes françaises, italiennes, allemandes, suédoises, croates, polonaises, lituaniennes, lettones et russes soutenant un cap persistant vers la création d’un État souverain.

https://www.foiaresearch.net/sites/default/files/styles/body_large/public/2019-01/Alexei%20Levkin.jpg?itok=p9DQzPdX

Azov has long been trying to make connections with the French far-right. Steven Bissuel, leader of the GUD in the French city of Lyon, and far-right intellectual figure Pascal Lasalle, were invited to the 1st Paneuropa Conference in Kyiv alongside other European far-right figures in April 2017. The event aimed at promoting and building pan-European coordination in between national far-right movements like CasaPound (Italy), the GUD (France), Nordisk Ungdom (Sweden) and, of course, Ukraine’s National Corps.Steven Bissuel alongside National Corps’ international secretary Olena Semenyaka, hairstyle, in "wedeneday addams dress"  at the 1st “Paneuropa” Conference in Kyiv, April 2017Only a few weeks after that event, however, the GUD announced its dissolution. Its members, led by Bissuel, occupied an abandoned building in Lyon, creating Bastion Social. Inspired by the Italian movement “CasaPound”, the new organization quickly gained momentum and was operating six “far-right social centres” throughout France by July 2018.
Marc “Hassin” at a demonstration organized by Bastion Social in Aix-en-Provence, France

Marc “Hassin” at the inauguration of Bastion Social in Clermont-Ferrand, France, 14 juillet 2018


https://image.over-blog.com/ZaRwM1mv2tRcGM2m-VPPGae1NyQ=/filters:no_upscale()/image%2F0935939%2F20211211%2Fob_62c531_olena-semenyaka-002-marc-de-cacqueray.jpegAvec Marc (Mes Os Reims, Zouaves Paris, GUDS Paris, Ouest Casual, ...etc.) La coiffure cheveux lâchés, raie au milieu change mais la robe "wedenesday addams" que porte Olena en décembre 2019 semble identique à la robe déjà portée sous la bannière paneuropa a croix celtique en avril 2017

 

« Björn » soutient et s’entraîne aussi avec la milice ukrainienne C14 Sich Karpatska, qui est dirigée par Taras Dejak selon le modèle de Casa Pound [15]. Entre autres, C14 est crainte à cause des attaques contre les Sinti et les Roms [16]. Avec Dejak et une délégation de C14, Björn a visité en février 2019 le mémorial aux héros « Jour de gloire » à Budapest [17].

« Björn » a développé un large réseau de contacts en Ukraine. Il représente la Suisse dans le mouvement paneuropéen et recrute pour Azov en Suisse romande [18].

Le réseau

Les contacts intensifs entre la scène en Suisse romande, les régions frontalières françaises et l’Ukraine se sont probablement réalisés par le biais de deux domaines d’intérêts — la musique et les sports de combat.

2.d.g. Levkin, Ludovic Faure, Björn en Kiew

Au niveau musical, les groupes français « National Socialist Black Metal » (NSBM), « Kommando Pest Noire » (K.P.N.) et « Baise ma Hache » (BmH) jouent un rôle central. Ces groupes sont étroitement affiliés avec le groupe ukrainien NSBN « M8L8TH ». Le chanteur du groupe, Alexei Levkin, est une personnalité dirigeante d’Azov qui se déclare ouvertement membre de la jeunesse néonazie « Wotan Jugend » [19]. K.P.N a joué plusieurs fois aux festivals Asgardsrei coorganisés par Levkin à Kiev, où le groupe compte un grand nombre d’adeptes [20]. Le chanteur de K.P.N., Ludovic Faure, est aussi un ami de « Björn ». Ce dernier a joué en 2016 et 2017 en tant que guitariste lors du spectacle live et s’est fait tatouer le nom du groupe sur son ventre. Il apparaît aussi dans la vidéo du groupe « le dernier Putsch » enregistrée à Kiev et pose avec Levkin et Faure « Militant Zone-Store » [21], un magasin NSBM et de vêtements au centre de Kiev.

Björn, Levkin et Faure

Affiche festival Asgardsrei 2016

Le sport de combat est, avec la musique, un point de référence central du réseau. Tomasz Skatulsky et Joël « Pouppi » Moret, tous deux de vieux compagnons de « Björn », ont combattu plusieurs fois au « Reconquista club » en Ukraine [22]. « Björn » lui-même a participé aux « Days of Glory » organisées par Skatulsky en 2014 à Lyon. Les sports de combat en général sont très appréciés dans l’entourage d’Azov et servent de préparation pour la guerre. Azov entretient une sous-culture autour des sports de combat avec le soutien de Denis « Niktin », Kapustin et « White Rex » [23].

Avec l’adrénaline du terrain au front

Le combattant Azov « Björn » a été aperçu plusieurs fois dans sa région d’origine, ce qui indique qu’il se trouve de nouveau en Suisse. Avec Joël Moret et d’autres néonazis, il donne des cours de Mixed Martial Arts (MMA). Mais il ne se contente pas de donner des cours. Avec ses comparses de l’entourage d’« Autour du Lac », ils ont formé le groupe de hooligans « Swastiklan Valais » et organisent des « matchs de terrain », par exemple le 5 septembre contre le groupe de houligan bernois « Frontline » [24].

La composition de « Swastiklan » est un reflet du réseau transfrontalier de l’extrême droite. Ainsi deux néonazis ont soutenu le groupe : le légionnaire maxime Pomerat, qui fut présent en 2017 à Annecy aux « Force & Honneur » [25] et Marc de Cacqueray de Valménier, hooligan du groupe « mesOs » de Reims [26].

Maxime Pomerat à l’avant

Ce dernier a combattu dans les rangs de « Swastiklan ». Il dirige le groupe d’extrême droite « Zouaves Paris » et est considéré comme un poids lourd de la scène militante néonazie en France. On présume que ce dernier a aussi combattu en Ukraine [27]. Marc de Cacqeuray participe actuellement aux opérations militaires au Haut-Karabakh du côté arménien et, selon ses propres déclarations, il souhaite y installer un bataillon de volontaires [28]. Avec Joël Moret, les Suisses suivants font partie de la scène néonazie :

debout d.g.a.d : Gael Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Maxime Pomerat, Marc de Cacqueray, Kilian Juillard, Lionel Stritt. agenouillé d.g.a.d : Jean-Marie Eggel, Noah Stucky, Joël Moret

Gaël Gonthier, Alexandre Golay, Yanek Vincent Czura, Kilian Juillard, Lionel Stritt, Jean-Marie Eggel et Noah Stucky. À souligner que Noah Stucky, issu des houligans du FC Sion de la « Street Society Oberwallis », s’est notamment rendu en mai 2019 à Thüringen au « Eichsfledtag » avec Nordulf Heise qui se cache en Suisse [29].

Noah Stucky em milieu – source : Pixelarchiv

Les néonazis expérimentés se montrent ambitieux. Ainsi, Skatulsky et Yanek Czura se sont battus samedi dernier, 31.10.2020, à Göteborg en Suède dans le « Kings of the Street (KOTS) Underground Fightclub » contre d’autres hooligans européens [30]. Yanek était accompagné de Gaëtan le Bris et de Joël Moret qui les ont amenés en Suède en voiture.

Annonce de Kings of the Streets

Source :
1 https://en.wikipedia.org/wiki/Azov_Battalion
2 https://www.spiegel.de/panorama/justiz/ukraine-deutsche-soeldner-heuern-bei-rechtsextremem-freiwilligenbataillon-an-a-1177400.html
3 https://www.opendemocracy.net/en/odr/look-far-right-and-look-right-again-avaz-batalion-neo-pagan-neo-nazi/
4 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
5 https://www.foiaresearch.net/organization/misanthropic-division
6 https://headtopics.com/ch/diese-schweizer-zogen-in-den-ukraine-krieg-blick-15157498
7 https://www.foiaresearch.net/person/bjorn-sigvald
8 photo Björn & Pouppi in Mailand
9 https://www.antifa.ch/kampfsportevent-aus-der-szene-fuer-die-szene-ein-braunes-remmidemmi/
10 https://www.bazonline.ch/ausland/europa/schweizer-neonazis-liefern-geld-in-die-ostukraine/story/13160853
11 https://renverse.co/infos-locales/article/bjorn-sigvald-le-neo-nazi-genevois-parti-combattre-en-ukraine-2739#nb10
12 https://www.blick.ch/news/schweiz/wie-gefaehrlich-ist-b-s-dieser-schweizer-neonazi-kaempfte-im-ukraine-krieg-id16056007.html
13 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
14 https://www.foiaresearch.net/person/olena-semenyaka
15 https://www.blick.ch/news/schweiz/wie-gefaehrlich-ist-b-s-dieser-schweizer-neonazi-kaempfte-im-ukraine-krieg-id16056007.html
16 https://www.bellingcat.com/news/uk-and-europe/2019/08/09/yes-its-still-ok-to-call-ukraines-c14-neo-nazi/
17 https://i2.wp.com/presse-service.at/wp-content/uploads/2019/02/budapest-tag-der-ehre-provokationen-bei-antifaschistischer-gegenkundgebung-2019-02-09-25-1024×683.jpg?ssl=1
18 https://www.foiaresearch.net/event/paneuropa-conference
19 https://www.foiaresearch.net/person/alexei-levkin
20 voir affiche Asgardsrei Festival 2016
21 https://en.wikipedia.org/wiki/Peste_Noire#Members
22 voir photo avec Björn, Levkin et Faure
23 https://radicalarchives.org/2020/05/09/nazi-ram-in-europe/
24 https://medium.com/@zaborona.media/fight-for-the-white-race-56b4fa64bef0
25 voir post Instagram Gruppa Of
26 voir photo Besucher „Force & Honneur“
27 https://www.bellingcat.com/news/2020/05/01/at-ukraines-asgardsrei-a-french-connection
28 Eluek, Moritz. Kampfsport in der extremen Rechten in Griechenland und Frankreich. In : Claus, Robert. Ihr Kampf. Wie Europas extreme Rechte für den Umsturz trainiert, ORT 2020 S. 172. voir aussi https://www.streetpress.com/sujet/1578306554-hooligans-neonazis-squattent-tribunes-stades-foot-extreme-droite-antisemites
29 https://twitter.com/RobertClaus13/status/1322126143806492672
30 https://twitter.com/HubertLeonore/status/1130413947276988416/photo/1 https://pixelarchiv.org/event/2019.05.18.leinefelde/1/085.jpg
31 https://kotsfights.com/

[FIGURE NSBM] 2020 – Hendrik Möbus entre sens des affaires et discrétion

https://www.antifainfoblatt.de/artikel/hendrik-m%C3%B6bus-zwischen-gesch%C3%A4ftssinn-und-diskrepanz

Il ne se passe pas un événement de la scène “National Socialist Black Metal” (NSBM) sans que le nom d’Hendrik Möbus ne soit mentionné. Controversé en tant que musicien, incontournable en tant que producteur. Et alors qu’il doit à nouveau répondre devant le tribunal, le paysage du concert en Allemagne semble pouvoir se passer de lui.

Persona grata de la scène NSBM ?

« Là où ça dit absurde, ça ne contient pas toujours de l’absurde . » C’était le début d’un appel généralisé sur les réseaux sociaux pour déconseiller d’assister au « Festival Asgardsrei » en décembre 2017 à Kiev. Pour la première fois en une pause de plusieurs années, une performance de ce qui est probablement le groupe le plus connu du genre NSBM a été annoncée pour le concert en Ukraine : “Absurd”.

Les dernières performances connues du groupe, qui ont eu lieu en dehors de l’Allemagne vers 2012, mettaient en vedette Ronald “Wolf” Möbus au chant et Sven “Unhold” Zimper à la guitare. Pour le festival néo-nazi en Ukraine, l’un des organisateurs, Alexey Levkin, écrit à Ronald Möbus pour lui demander une réunion du groupe. Levkin avait entendu dire que son frère Hendrik Möbus voulait faire revivre “Absurd” et voulait juste qu’il l’assure qu’il avait le droit de le faire. Ronald Möbus lui-même a refusé à Levkin une réunion d ‘”Absurde” car il ne trouverait pas de musiciens capables dans les environs immédiats, mais a souhaité à l’organisateur plein succès.

So stand also Hendrik Möbus am 16. Dezember 2017 vor mehreren hundert Neonazis aus ganz Europa auf der Bühne. Live-Musiker fand er u.a. bei Sebastian Rast von der Band „Noxia“, sowie bei Thomas Kosmas von der griechischen NSBM-­Band „Der Stürmer“ und bei Musikern der Erfurter Band „Barad Dûr“. 2018, als „Absurd“ abermals auf dem „Asgardsrei Festival“ spielten, waren Rast und Kosmas bereits nicht mehr Teil der Band. Was blieb war die Enttäuschung im Publikum, da Möbus auch ein Jahr nach der Reunion nicht als Frontmann überzeugen konnte. Er habe weder die nötige Ausstrahlung, noch könne er singen, so die KritikerInnen.

Contrairement à son frère, qui a lancé le projet NSBM « La mort et les Landsknechts » [Der Tod und die Landsknechte] en 2019. Avec Paul Morgenstern, qui a non seulement joué dans divers groupes de rock de droite, mais aussi récemment joué de la batterie avec le vétéran du métal saxon “Andras”, “Der Tod und die Landsknechte” a terminé sa première le 8 novembre 2019 à Torgau-Staupitz dans l’apparence de la Saxe du Nord. Le groupe a également repris des chansons de “Absurd” et a subtilement alimenté la critique de “Absurd” d’Hendrik Möbus. Pour ainsi dire, “The True Absurd” contre l’imitation du groupe par Hendrik Möbus – un conflit pas rare au sein de l’industrie musicale.

La tentative de faire revivre le groupe culte “Absurd” a laissé des égratignures sur l’image publique d’Hendrik Möbus. Outre quelques autres, il est le multi-fonctionnaire incontesté de la scène black metal de droite. Depuis les années 1990, son label “Darker Than Black Records” abrite les groupes les plus importants du genre, ce qui fait également de lui une interface sur la scène internationale des concerts. Avec “Totentanz Konzerte”, il a été considéré comme un acteur important jusqu’en 2017 et est également impliqué dans l’organisation de la série de concerts italiens NSBM “Hot Shower Fest”. Selon ses propres déclarations, il a également un aperçu des coulisses du “Festival Asgardsrei” en Ukraine. Après tout, l’orientation vers l’Europe de l’Est est un fil conducteur dans le travail de Möbus depuis des années. Que ce soit en termes de production de groupes polonais,

Concerts dans le Neuschwabenland

Depuis l’automne 2016, le paysage allemand des concerts de Black Metal explicitement néo-nazis a été principalement façonné par « Neuschwabenland Konzerte » (NSL) autour des musiciens du NSBM Dennis Schoner et Björn Eichhorn. Le concert de “Death and the Landsknechts” du 8 novembre 2019 a également été dirigé par ce groupe de concert. Les organisateurs ont la possibilité d’utiliser les halls et les pavillons des clubs de motards de droite des Monts Métallifères, ainsi qu’une propriété à la périphérie de Ronneburg en Thuringe. Ce dernier était également supposé être le lieu du concert NSL en novembre 2019.

la pression des autorités

Le fait que les locaux de Ronneburg n’aient pas été utilisés en novembre peut également être dû aux dernières mesures officielles prises contre le propriétaire, Josef Höschler. Il voulait également organiser un concert de Black Metal de droite en Thuringe en novembre et a annoncé le tout publiquement. Au final, il a dû annuler le concert car il n’a pas trouvé de salle en Thuringe, mais il a trouvé un dispositif de repérage sur sa voiture, comme il le dit sur les réseaux sociaux. Cependant, les ambitions de Höschler en tant qu’organisateur de ses propres concerts ne devraient pas être la seule raison de l’intérêt officiel, car sa propriété à Ronneburg est désormais également demandée en dehors de la scène NSBM. Le 26 octobre 2019, par exemple, le groupe hardcore NS “Burning Hate” s’y est produit.

Hendrik Möbus peut également faire face à des conséquences pénales. Début mai 2019, il était jugé à Berlin pour incitation à la haine et usage de signes d’organisations anticonstitutionnelles en raison des produits de sa vente par correspondance (MOD) “Merchant Of Death”. Selon l’acte d’accusation, entre octobre 2014 et novembre 2015, lui et son complice Christian Schöndorfer auraient offert des T-shirts avec, entre autres, le symbole de la division SS “Totenkopf” ainsi que des CD montrant des croix gammées et autres. . Il y a aussi un CD du groupe français NSBM “Kristallnacht”, dans les chansons duquel, entre autres, les Waffen-SS sont glorifiés et détestés contre les Juifs. D’un autre côté, un split CD du groupe NSBM “Ewigreich” de Brandebourg avec “Warägar” d’Autriche semble passer inaperçu.Alors rassemblez les faibles, cette bête inutile, sans pitié avec cette couvée, tuez-les ! “. Dans la chanson “Kristallnacht” de “Ewigreich”, qui est également incluse sur le CD, on imagine que le ” chêne allemand ” est en train d’être libéré de la ” croissance fongique juive ” et menace que les ” synagogues brûlent”.

Le procès actuel de Möbus et Schöndorfer a été suspendu indéfiniment après le premier jour du procès. L’avocat de Möbus, âgé de 43 ans, était d’avis que le tribunal de district de Berlin n’était pas du tout responsable, car la majorité des crimes ne s’étaient pas produits à Berlin. Fin 2014, Möbus a quitté Berlin pour s’installer dans la commune de Drei Gleichen près de Gotha et a ainsi radié son entreprise berlinoise. En effet, depuis janvier 2015, MOD opère en Thuringe sous le nom de “fascination media UG”. Semblable à la gestion de l’expédition de ses produits à Berlin, il utilise également une station d’emballage en Thuringe, située à Erfurt.

Jusqu’à son départ, Möbus gérait la vente par correspondance depuis son appartement de Berlin-Plänterwald. (Voir AIB n° 105). Schöndorfer, âgé de 42 ans, l’a soutenu et était (en partie) responsable de la production des T-shirts. Selon l’acte d’accusation , il entreposait « du matériel professionnel dont une imprimante adaptée » dans son appartement à cet effet. Parfois, ils ont également maintenu des chambres sur la Saalestraße à Berlin-Neukölln.

https://www.antifainfoblatt.de/sites/default/files/public/styles/front_full/public/sch%C3%83%C2%B6ndorfer_darker%20than%20black_mod%20stand.jpg?itok=u20ErcKU
Christian Schöndorfer (à droite), partenaire commercial de Hendrik Möbus, au stand de vente “Merchant of Death/Darker Than Black” il y a quelques années. En arrière-plan un T-shirt avec le symbole de la division SS “Totenkopf”. (Photo : capture d’écran de Facebook)

Comme Möbus, Schöndorfer a également quitté Berlin et s’est installé à Frauenfeld en Suisse. Le contexte du déménagement des deux peut avoir été la pression croissante du côté antifasciste pendant cette période. Des interventions que les initiatives berlinoises devraient reprendre actuellement. Après tout, le néonazi et ancien musicien de “Absurd”, Sven Zimper de Tangerhütte, gère depuis l’été 2019 un entrepôt de 250 mètres carrés à Berlin-Lichtenrade, non loin de la station de S-Bahn Schichauweg. Des étagères jusqu’à trois mètres de haut contiennent la gamme de produits de son label “World Terror Committee Productions”, y compris des articles du groupe américain NSBM “Grand Belial’s Key” avec des messages clairs et antisémites : T-shirts imprimés avec une figure stylisée de Jésus debout dans le réticule, en dessous le lettrage “Judeobeast Assassin”.

 

Procès contre Neonazi Hendrik M’bus Chansons terminées par “Sieg Heil”

En tant que « satansmurderer von Sondershausen », Hendrik Màbus est tombé dans l’histoire du crime. À Berlin, les néonazis, qui entretiennent des relations avec l’environnement de la NSU, doivent maintenant répondre de la sédition, entre autres choses.
Das Foto zeigt den Rechtsextremisten Hendrik Möbus bei einem Prozess in Erfurt im Jahr 2003

La photo montre l’extrémiste de droite Hendrik Mubus lors d’un procès à Erfurt en 2003

Photo :

Martin-Schutt/image-alliance / dpa/dpaweb

Une “riche” doit être créée, “non démocratique, arde et magnifique”, dit les paroles que le procureur présente dans ses accusations devant le tribunal de district de Berlin-Tiergarten ce matin. Elle cite également : “La taille n’accepte pas la dégénérée.” Et : “La vie sans sennouille” devrait “remercier si l’occasion justifiait cela”. Les paroles d’une autre chanson se terminent par “Sieg Heil”.

Le titulaire de la sédition et de la répartition des caractéristiques des organisations inconstitutionnelles, Hendrik Mubus, doit répondre à la question de la sédition et de la répartition des caractéristiques des organisations anticonstitutionnelles. Il a l’air calme. Il n’est pas sur le banc des accusés pour la première fois. Il est considéré comme bien connecté dans la scène néonazie internationale. Il a une grande expérience de la justice. En tant que “tueur satanique von Sondershausen”, M’bus est entré dans l’histoire du crime à l’âge de 17 ans.

Selon les frais actuels, il aurait distribué un CD d’un groupe français à partir de la mi-juillet 2015 via un site web, dont les chansons comprendraient des textes pleins de haine et d’agitation antisémite. Le procureur donne lecture de trois paroles au tribunal dans l’original, puis les traduit en allemand. “Les Juifs sont accusés par les paroles d’escroquer et de manipuler leurs semblables”, déclare le procureur. “En outre, les membres de la foi juive sont appelés vies inférieures, faibles et insensées.”

Huit ans de peine de meurtre pour meurtre

D’octobre 2014 à novembre 2015, il est prévu de distribuer des T-shirts, des patchs, des CD et des LP avec des symboles nazis interdits à Berlin, puis en Thuringe via un magasin de vente par correspondance. Sur certains T-shirts SS-dead, sur d’autres croix celtiques auraient été montrées sous forme stylisée. Ces croix celtiques sont extrêmement populaires auprès des adeptes de la nsbm.

Le co-défendeur Christian Sch., âgé de 43 ans, aurait imprimé les T-shirts dans son appartement à l’époque à Berlin et l’avoir envoyé à des clients. En outre, il y aurait des patchs, des CD et des enregistrements sur lesquels des croix gammées et des runes SS ont été montrés.

En 1993, depuis qu’il a été assassiné à Sondershausen, en Thuringe, avec deux amis, Sandro Beyer, âgé de 15 ans. Il a été condamné à huit ans de peine pour mineurs, a été libéré plus tôt en probation et a commis les crimes suivants. Le jeune sataniste est devenu un néo-nazi qui a insulté la victime du meurtre dans une interview sous le titre “People’s Pest” et a montré l’accueil de l’Hitler lors d’un concert.

Il a échappé aux forces de l’ordre allemandes en 1999 en s’enfuyant aux États-Unis, où il était par l’extrémiste de droite William L. Pierce, fondateur de la « National Alliance », une organisation américaine d’extrême droite, et auteur des « agendas racistes » racistes ont été créés.

Le roman, interdit en Allemagne, promeut la terreur juste. Le livre est diffusé parmi les néonazis allemands, il a également été trouvé sur un support de données des terroristes de la NSU.

Munbus ne veut pas parler des charges retenues contre

Au cours de l’été 2000, M. ‘M’bus a finalement traqué les enquêteurs du Bureau de police criminelle de l’État de Thuringe aux États-Unis. La demande d’asile présentée par Munbus aux États-Unis a échoué. Tino Brandt, proche confident des membres de l’USN Beate Sch’pe, Uwe Mundlos et Uwe Bohnhardt et en même temps V-man de longue date de la loi de la Constitution thuringienne, avait précédemment tenté en vain de plaider M’bus aux États-Unis, comme le montre une lettre de la Protection constitutionnelle de Thuringe dans les dossiers de la NSU. Il est de nouveau envoyé en prison en Allemagne.

Depuis ce lundi, il a maintenant assumé sa propre responsabilité devant le tribunal de district de Berlin-Tiergarten. Le tribunal est composé d’un juge professionnel, d’un juge professionnel, d’un arbitre et d’un juge non professionnel.

Ce jour-là, Màbus laisse les discours à 135 le plus possible à son défenseur. Il ne dit que “l’exécutif” à la question du président du tribunal, M. Kleing.nther, selon sa profession. Christian Sch., qui est né à Iéna, a vécu à Berlin entre et aujourd’hui en Suisse, dit qu’il est jardinier après la même question.

Ensuite, le procureur lit les accusations. Munbus et le coaccusé Sch. ne veulent pas s’exprimer sur ces accusations. Au lieu de cela, le défenseur de Môbus, Arndt Hohnstôdter, présente un blâme.

Le tribunal de district de Berlin-Tiergarten n’est pas du tout responsable, dit l’avocat de Leipzig, du moins pas pour tous les points de l’accusation. Son client ne vit pas à Berlin depuis décembre 2014, mais en Thuringe, c’est pourquoi la place de la juridiction dans la plupart des cas, l’accusation n’est pas Berlin, mais la Thuringe. Hohnstadter demande la séparation de la procédure. Seuls les deux points de l’acte d’accusation concernant des allégations antérieures à décembre 2014 devraient être tenus à Berlin selon lesquelles les autres devaient être jugés en Thuringe.

Le juge Kleing’nther termine le jour du procès. Le conseil a été examiné par la plainte. Le 23 En mars, ça continue. Le président du tribunal indique de manière insistance aux deux accusés qu’ils doivent retourner à Berlin. Ne les obligent pas, elles ne seraient pas obligées d’autoriser le tribunal dans le besoin.

Asgardsrei 2019

https://twitter.com/seb_bourdon/status/1206530361578143750

Un festival de Black Metal en Ukraine ce week-end est l’événement de réseautage néo-nazi de l’année

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Des centaines d’extrémistes d’extrême droite convergeront vers la capitale ukrainienne ce week-end pour un festival de musique « militant black metal » qui, selon les experts, est devenu un centre de mise en réseau sur la scène néonazie internationale.

Asgardsrei, qui aura lieu samedi et dimanche au Bingo Club de Kiev, se présente en ligne comme un festival de black metal qui a « atteint le plus grand (et certainement le plus radical) » de la région.

« 2 jours, 14 groupes, 1 500 places, 0 tolérance »,
peut-on lire sur son site web.

Les chercheurs affirment que le festival est une vitrine pour le genre musical explicitement néo-nazi connu sous le nom de « black metal socialiste national », ou NSBM. La formation comprend des paroles violentes antisémites, faisant référence à l’Holocauste et aux croix croix croix, et avec des insultes anti-juives. L’un des groupes, Stutthof, porte le nom d’un camp de concentration nazi, tandis qu’un autre, le groupe français seigneur Voland, a une chanson intitulée « Quand les Svastikas étoilait le Ciel ».

Un autre acte, le groupe grec Wodulf, a une chanson avec les paroles: « Les normes d’Aryyan pourraient se déployer en triomphe / Fidélité immortel à la croix gammée ». Des images du festival de l’année dernière montrent des membres du public qui donnent un grand salut nazi lors des représentations.

“Les organisateurs ont été très habiles en connectant presque la scène néonazie européenne complète.”

Les experts de l’extrême droite disent que le festival, qui en est maintenant à Kiev, est devenu un important centre de réseautage pour le mouvement transnational de suprématie blanche. Le festival a été organisé par des individus liés au puissant mouvement d’extrême droite Azov de l’Ukraine, le groupe ultranationaliste qui a joué un rôle majeur dans la révolution et la guerre contre les séparatistes soutenus par la Russie à l’est. Il comprend également une « nuit de combat » aux arts martiaux par un club de combat affilié à Azov le vendredi soir.

Le festival a précédemment attiré des extrémistes de groupes, y compris l’organisation néo-nazie Atomwaffen Division basée aux États-Unis, le parti allemand The Thirdth Path Party, et le néofasciste italien CasaPound.

« Il s’est imposé comme le grand festival de la scène socialiste du black metal », a déclaré Thorsten Hindrichs, un musicologue de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, qui se spécialise dans les sous-cultures de musique d’extrême-droite.

Il a déclaré à VICE News que le festival constituait un point de contact important pour des groupes d’extrême droite disparates dans leur projet « de construire une communauté paneuropéenne d’extrémistes de droite ».

« Les organisateurs ont été très intelligents en connectant presque la scène néonazie européenne complète », ont ajouté Hindrichs.

Mollie Saltskog, analyste du renseignement au sein de la société de conseil stratégique The Soufan Group, a déclaré que les organisateurs de festivals s’étaient vantés l’année dernière qu’ils avaient « près d’un millier d’étrangers » lors de l’événement. Parmi eux figuraient des membres de la division Atomwaffen, y compris le chef de la cellule d’État de Washington du groupe, Kaleb James Cole, qui a passé 18 jours en Ukraine dans le cadre d’un voyage de 25 jours en Europe.

« Il est probable que de nombreuses personnalités du mouvement transnational de suprématie blanche, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine, participeront au concert et aux activités qui l’ont entouré ce week-end à Kiev », a déclaré Saltskog à VICE News.

« Le moment est venu pour les membres du mouvement transnational de se rencontrer, de se mettre en réseau, de forger des connexions internationales et d’échanger des tactiques et des expériences pour ramener chez eux leur propre « combat ». Saltskog continua.

Avant le festival de l’année dernière, a-t-elle déclaré, Azov avait accueilli une conférence internationale d’idéologues d’extrême droite, où ils ont discuté de sujets tels que « le paganisme nordique en tant que métaphysique ».

Lire : Un hooligan de football néo-nazi tente de construire un empire MMA à travers l’Europe

Hindrichs a déclaré que Kiev était devenu un « espace sûr » où des événements comme Asgardsrei pouvaient se produire sans perturbation de la part des autorités ou des manifestants. Il a déclaré que l’importance croissante du festival sur la scène internationale d’extrême droite signifiait qu’il méritait une attention accrue de la part des services de sécurité occidentaux pour surveiller les contacts que leurs extrémistes faisaient potentiellement à Kiev.

« Il y a des choses horribles qui se passent là-bas », a-t-il déclaré. « Ce serait une bonne idée d’essayer d’empêcher les gens d’assister à la réunion.

Un pôle mondial

Selon Haaretz, Asgardsrei a été fondée par le néonazi russe Alexey Levkin, un dissident d’extrême droite qui est venu en Ukraine en 2014 pour soutenir Azov, qui a depuis activement noué des liens avec des groupes partageant les mêmes idées ailleurs.

Levkin se décrit lui-même comme un idéologue « qui donne des conférences sur la culture, l’histoire et la pensée politique contemporaine » à la milice nationale – l’aile de rue paramilitaire du mouvement tentaculaire d’Azov, qui a également un régiment incorporé dans l’armée nationale ukrainienne, ainsi que son propre parti politique, le Corps national.

En plus de faire face à son propre groupe, M8L8TH, qui se produira à Asgardsrei, Levkin est également un membre clé de Wotanjugend – un groupe néo-nazi basé en Ukraine qui a promu une traduction en russe du manifeste du tir de Christchurch. Saltskog a déclaré que Wotanjugend était « initialement établi en Russie, mais utilise l’Ukraine comme base pour faire fonctionner et propager son idéologie néonazie et son message de haine, sous ce qui semble être le patronage d’Azov ».

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Levkin a déclaré à VICE News que « seuls deux ou trois groupes sur la formation pouvaient vraiment être considérés comme des actes de la NSBM », y compris son propre acte, M8L8TH.

Levkin a nié le festival être devenu un centre de mise en réseau pour l’extrême-droite et a expliqué qu’il s’agissait « avant tout de briser… tabous ».

« Nous respectons tous les artistes qui osent vraiment défier le récit dominant de la société occidentale contemporaine », a-t-il déclaré.

Et quand on lui a demandé s’il se considérait comme un national socialiste, il a répondu : « Oui, bien sûr. »

Les chercheurs ont déclaré que l’événement a mis en lumière la façon dont l’Ukraine, à travers l’influence d’Azov et des mouvements d’extrême droite affiliés, est apparue comme une plaque tournante mondiale pour les extrémistes de depuis le déclenchement de la guerre. Ces dernières années, des événements comme Asgardsrei ont attiré des radicaux étrangers en Ukraine pour travailler en réseau avec des extrémistes affiliés à Azov, où ils ont documenté leur présence lors d’événements sous-culturels d’extrême droite tels que des concerts et des tournois de MMA sur les médias sociaux.

LIRE : Les extrémistes d’extrême droite ont utilisé la guerre en Ukraine comme un terrain d’entraînement

Pendant ce temps, Azov a poursuivi un programme de sensibilisation pour cultiver les liens avec les groupes d’extrême droite à l’échelle internationale. Olena Semenyaka, secrétaire internationale du parti politique d’Azov, qui a des liens étroits avec Levkin, a voyagé pour rencontrer des contacts en Allemagne, en Suède, en Italie, en Croatie et au Portugal au cours de l’année écoulée.

La semaine dernière, un groupe ukrainien d’extrême droite s’est même rendu en première ligne des manifestations de Hong Kong, qui ont suscité des inquiétudes quant à la tentative de tirer des leçons des manifestations pro-démocratiques à utiliser dans les violentes manifestations de rue à la maison.

LIRE : Qu’est-ce que les fascistes ukrainiens font aux manifestations de Hong Kong ?

Image de couverture: Les combattants du bataillon de volontaires d’Azov allument des fusées éclairantes lors de la marche marquant le 72e anniversaire de l’armée ukrainienne d’insurrection à Kiev, en Ukraine, mardi oct. 14, 2014. (AP Photo/Sergei Chuzavkov)

[AZOV] Asgardsrei : le festival annuel de musique néonazie d’Ukraine

Lors d’un festival de métal néonazi à Milan, en Italie, en avril 2019, les téléphones portables et les appareils photo n’étaient pas autorisés à l’intérieur . Mais ce n’était pas le cas en décembre 2019 à Kiev, en Ukraine, lors de l’événement annuel Asgardsrei, qui est le festival de musique black metal néonazi qui a élu domicile dans la capitale ukrainienne depuis 2015.

https://www.instagram.com/p/B6G1f9LpCyd/?utm_source=ig_web_copy_link

Cela signifiait que les fans de groupes national socialist black metal  (NSBM) de toute l’Europe et d’ailleurs pouvaient obtenir des souvenirs photo et vidéo de leurs artistes préférés faisant l’éloge des nazis en action. Pourtant, en publiant et en faisant la promotion de ces souvenirs sur des profils de médias sociaux publics, en particulier Instagram, ils nous ont également donné une fenêtre sur la tradition de décembre de Kiev saluant Hitler, Sieg-Heil-age et promouvant les nazis qu’est le festival Asgardsrei.

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Asgardsrei et les médias sociaux

Asgardsrei , comme cet auteur l’a décrit dans un article pour Haaretz avant l’événement, est un festival de black metal national-socialiste (NSBM) qui a lieu chaque décembre à Kiev, en Ukraine. Lancé à l’origine à Moscou par l’extrémiste d’extrême droite russe Alexey Levkin, Asgardsrei a déménagé avec Levkin en Ukraine en 2014 lorsqu’il a quitté la Russie pour combattre avec le bataillon Azov (Levkin reste impliqué dans le mouvement Azov). Le festival de cette année a eu lieu du 13 (vendredi) au 15 (dimanche) décembre 2019.

https://www.instagram.com/p/B4xec65Jxvq/

Cinq ans plus tard, Asgardsrei de Levkin est un incontournable du calendrier musical d’extrême droite et une rencontre internationale non seulement pour les fans de NSBM, mais aussi un lieu où les extrémistes internationaux d’extrême droite peuvent se rassembler et réseauter dans un environnement beaucoup plus ouvert à leur présence. que dans de nombreux autres pays.

Découvrir ce que faisaient les participants d’Asgardsrei n’est pas une tâche difficile. Au fur et à mesure que l’événement se prolongeait, de nombreux utilisateurs disposant de comptes Instagram publics ont partagé des histoires – des vidéos temporaires ou des photos qui disparaissent après 24 heures – ainsi que des photos et des vidéos de leurs expériences à Asgardsrei. Au cours du week-end et dans les jours qui ont suivi le festival, Bellingcat a suivi et vérifié régulièrement les hashtags #asgardsrei et #asgardsrei2019, regardant parfois aussi les hashtags contenant les noms des groupes (par exemple, #goatmoon). Nous avons également fait la même chose pour le lieu du concert (Kyiv’s Bingo Club, site de nombreux concerts d’extrême droite).

Ce processus nous a permis de télécharger et de capturer presque toutes les publications Instagram publiques de l’événement, en utilisant des applications simples disponibles sur les téléphones mobiles pour télécharger de courtes video stories, des photos et des vidéos Instagram avant qu’elles ne puissent être supprimées ou effacées. De plus, pour essayer de capturer autant de publications que possible qui n’étaient pas hashtagées ou étiquetées avec le lieu du concert, nous avons manuellement vérifié et examiné les profils des utilisateurs qui ont posté à partir de l’événement ou qui ont été tagués dans des publications par d’autres utilisateurs. Autres publications que Bellingcat a trouvées sur les chaînes publiques de Telegram.

“F*ck ces libéraux, vous avez mon feu vert”

L’Asgardsrei de cette année a présenté une “soirée de combat” d’arts martiaux mixtes (MMA) qui a eu lieu avant le coup d’envoi du concert. L’événement MMA a eu lieu à Mala Opera, un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev.

Les photos et la vidéo de l’événement MMA montrent le logo de White Rex , une marque de promotion et de vêtements MMA d’extrême droite dirigée par le néonazi russe basé à Kiev Denis Nikitin (également connu sous le nom de Kapustin), visible au milieu du ring.

 

 

Une capture d’écran d’une histoire Instagram lors de la «fightnight» d’Asgardsrei montrant le logo White Rex au milieu du ring et la marque de la promotion de paris Parimatch

Les photos et les vidéos montrent également la marque de Parimatch sur le ring. Parimatch est le “partenaire officiel des jeux de gains et de paris” de l’UFC (Ultimate Fighting Championship) à travers l’Europe continentale, le Moyen-Orient et l’Afrique.

 

 

Une capture d’écran d’une histoire Instagram lors de la “fight night” d’Asgardsrei montrant la marque de la promotion de paris Parimatch

Rien n’indique que Parimatch ait sponsorisé l’événement de quelque manière que ce soit ou approuvé l’utilisation de son logo dans ce contexte. Cependant, l’apparition de leur image de marque lors d’un événement organisé par un groupe d’extrême droite est préoccupante en termes d’aide à la diffusion d’un événement affilié à l’extrême droite.

Il n’y avait apparemment aucun problème non plus à ce que l’événement soit organisé dans un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev. Dans une publication Instagram qui a été rapidement supprimée, les organisateurs d’Asgardsrei ont affirmé qu ‘”un journaliste étranger essayait vraiment de faire pression sur le lieu” – vraisemblablement une référence à l’auteur de cet article qui a écrit dans Haaretz sur le fait que le lieu était appartenant à l’État – “mais quand le gars de l’administration a entendu son histoire, il s’est dit:” Fuck ces libéraux, vous avez mon feu vert. Il n’est pas clair si « l’administration » à laquelle il est fait référence est le lieu ou un individu de l’administration de la ville de Kiev elle-même.

 

 

Une publication Instagram désormais supprimée du 14 décembre des organisateurs d’Asgardsrei.

Il y avait, apparemment, censé être plus offert vendredi soir avant le concert. Selon une critique d’Asgardsrei 2019, publiée sur le site Internet du nationaliste blanc américain Greg Johnson , le néonazi allemand Hendrik Möbus était censé donner une conférence comme il l’avait fait auparavant lors d’une petite conférence avant Asgardsrei 2018. Möbus, un meurtrier condamné et fondateur du groupe néonazi allemand Absurd , aurait été arrêté en essayant de quitter l’Allemagne et n’a pas été autorisé à entrer en Ukraine.

De plus, une autre « revue » publiée le 30 décembre par le parti néonazi allemand Der Dritte Weg (« La troisième voie »), longtemps ami du mouvement Azov, affirmait que « quelques militants de notre parti et d’autres nationalistes qui voulaient voyage à Kiev ont été détenus à l’aéroport » en Allemagne, et a en outre affirmé que certains avaient reçu des interdictions de voyager de la part des autorités allemandes.

Symboles néo-nazis partout, “interdiction de la croix gammée” ou pas

Le concert lui-même a présenté des performances de plus d’une douzaine de groupes associés à la scène NSBM, de Goatmoon en Finlande et de Wodulf en Grèce à M8L8TH , un groupe d’origine russe basé à Kiev , dirigé par l’organisateur d’Asgardsrei, Alexey Levkin. Comme détaillé dans Haaretz , ces groupes présentent des paroles ouvertement pro-nazies et antisémites, de chansons comme “Way of the Holocaust Winds” de Goatmoon et “Sur les ruines et les cendres de Sion” de Seigneur Voland (“On the ruins and ashes of Zion ») à l’album « Aryan Voice of Hatred » de Selbstmord avec des paroles comme « La race sacrée – la guerre/En l’honneur de notre race blanche/La haine envers les ennemis, la fierté indigène/le sang aryen coule tout le temps ».

Le projet parallèle de Levkin “AKVLT” – ou, plus précisément, Adolfkvlt, a également joué. La bande démo du projet de 2013 présente une photo d’Hitler sur la couverture et était limitée à 88 exemplaires; 88 est le code néo-nazi pour “Heil Hitler”.

 

 

Les organisateurs d’Asgardsrei se référant à “Adolfkvlt” comme “A ******* T” sur un post Instagram faisant la promotion de leur performance

“AKVLT” s’est également produit à “Fuhrernacht” en mai 2019, une soirée privée de culte littéral d’Hitler.

 

 

L’autel avec une photo d’Adolf Hitler et un drapeau nazi lors de la “Fuhrernight” de Wotanjugend en mai 2019

Malgré les images utilisées par ces groupes et d’autres, les drapeaux à croix gammée sont interdits à Asgardsrei, a déclaré l’organisateur du concert Alexey Levkin à Haaretz . À cette fin, Bellingcat n’a vu aucun drapeau à croix gammée sur les photos disponibles d’Asgardsrei 2019. Si l’affirmation de Levkin est effectivement exacte, il s’agit clairement d’une nouvelle politique pour 2019, car en décembre 2018, cet auteur a trouvé et enregistré plusieurs photos Instagram désormais supprimées. montrant des drapeaux à croix gammée, dont un affiché par un membre senior du club de littérature d’Azov.

 

 

Une photo maintenant supprimée d’une histoire Instagram de décembre 2018 de Serhiy Zaikovsky, un haut responsable du club de littérature du mouvement Azov, Plomin. La photo provient d’Asgardsrei 2018. Le texte dit “Heil Hitler” en ukrainien délibérément mal orthographié (“Gitlar”)

 

 

Une publication Instagram maintenant supprimée de décembre 2018 montrant un drapeau à croix gammée à Asgardsrei 2018, avant qu’une apparente interdiction des drapeaux à croix gammée ne soit introduite pour Asgardsrei 2019

Malgré l’interdiction apparente, il y avait encore de nombreuses images néonazies et suprémacistes blanches exposées à Asgardsrei, des croix celtiques aux soleils noirs, et plus encore.

 

 

Drapeaux de croix celtique et un participant portant une chemise avec une croix celtique et le slogan “White Pride World Wide”

La croix celtique était même visible sur les badges de sécurité officiels portés par les personnes travaillant pour le festival.

 

 

“Ne plaisante pas” Un individu travaillant dans la sécurité à Asgardsrei avec un badge représentant une croix celtique, un symbole commun de la suprématie blanche

 

 

Un participant portant un t-shirt “Heil Hitler” avec la devise des SS au-dessus

Arseniy Bilodub de Sokyra Peruna, présenté dans notre enquête sur l’intégration de l’extrême droite ukrainienne, a fait une apparition à Asgardsrei, apparaissant sur scène pour contribuer au chant à un moment donné et faisant également la promotion d’un album live de son groupe à partir de sa performance lors d’un autre concert néonazi au même endroit en juin 2019 .

 

 

Arseniy Bilodub de Sokyra Peruna (à gauche), tête d’affiche du concert “Veterans Strong” présenté dans notre enquête sur les mouvements d’extrême droite et d’anciens combattants en Ukraine

De plus, alors que les drapeaux à croix gammée pourraient être interdits, les tatouages ​​​​à croix gammée ne le sont évidemment pas, comme le guitariste de Goatmoon l’a démontré pour la deuxième année consécutive.

 

 

Une photo de la performance de Goatmoon, montrant un guitariste (à l’extrême droite sur la photo) avec un tatouage à croix gammée

Les croix gammées sont aussi apparemment d’accord à « Militant Zone », la boutique et le label dirigé par Levkin et d’autres basés à la Cossack House du mouvement Azov. Un message sur la chaîne Telegram de Wotanjugend, un mouvement néonazi lâche de Levkin et d’autres en Ukraine, en août 2019 a révélé des pendentifs à croix gammée exposés à l’intérieur de ce qu’ils ont appelé «l’intérieur mis à jour» de leur boutique dans l’antre central d’Azov à Kiev. Le message a depuis été supprimé.

 

 

Une photo d’un message sur la chaîne Telegram de Wotanjugend faisant la promotion du “magasin militant” à l’intérieur de la maison cosaque d’Azov dans le centre de Kiev, où les pendentifs à croix gammée (dans le cercle blanc) sont clairement visibles

Cependant, il y a plus de symbolisme nazi dans cette boutique que de croix gammées. Dans un autre article de Telegram après Asgardsrei, Wotanjugend a publié plusieurs photos de certains articles post-Asgardsrei à vendre, principalement des marchandises faisant la promotion de groupes qui ont joué au festival. Cependant, sur les photos figurent également deux petits bustes de Rudolf Hess, adjoint du Führer d’Adolf Hitler jusqu’en 1941 et figure vénérée des néonazis.

 

 

Une photo publiée par Wotanjugend en décembre 2019 montrant des bustes de la figure nazie Rudolf Hess à l’intérieur de la boutique « Militant Zone » de la maison cosaque d’Azov

Un autre motif néo-nazi courant est le soleil noir, fréquemment utilisé non seulement par le mouvement Azov, mais aussi par le tireur de Christchurch, qui a présenté le symbole sur la couverture de son manifeste terroriste (celui qui a été traduit en ukrainien par, comme nous le verrons ci- dessous , par un participant d’Asgardsrei) C’est un symbole couramment utilisé par l’extrême droite et est adapté d’une mosaïque sur le sol de la salle des généraux SS. Ce n’était pas difficile à trouver à Asgardsrei.

 

 

Une capture d’écran d’une vidéo Instagram montrant des participants tenant un drapeau Wotanjugend avec un soleil noir pendant la performance de M8L8TH

 

 

Un drapeau solaire noir tenu par deux participants (l’un portant une chemise Wotanjugend et l’autre un sweat-shirt de la marque de mode d’extrême droite “Svastone” d’Arseniy Bilodub). Le texte publié en russe est une traduction de “Horst-Wessel-Lied”, l’hymne officiel du parti nazi qui contient des paroles telles que “des millions regardent la croix gammée pleine d’espoir”.

Saluts nazis, et puis plus de saluts nazis

Les participants au concert ont fait bien plus que simplement chanter sur leurs airs nazis préférés. Il existe de nombreuses photos et vidéos d’Asgardsrei de participants saluant les nazis pendant les représentations et en dehors du concert lui-même.

 

 

Hitler salue pendant la performance de Goatmoon, posté sur Instagram par l’utilisateur “unholy_witch”

Pendant la performance de Goatmoon, les participants ont scandé “Heil!” à la demande du chanteur.

Dans une vidéo publiée après la fin du premier jour d’Asgardsrei, un certain nombre de participants rient et saluent les nazis à quelqu’un qui les filme, tout en scandant “Sieg Heil”.

Les utilisateurs ont également publié des articles sur leurs voyages à Kiev pendant Asgardsrei. Bellingcat a trouvé plusieurs fans qui ont posté des photos de l’intérieur de la Cossack House du mouvement Azov, un « centre social » à plusieurs étages juste à côté de Maidan Nezalezhnosti (Place de l’Indépendance), au centre de Kiev.

 

 

Les participants d’Asgardsrei postent depuis l’intérieur de la maison cosaque d’Azov, dans le hall du bâtiment. Parmi les autres personnes qui ont posté des photos d’eux-mêmes devant ce même logo illuminé, citons Mark Jones de National Action, le groupe néonazi britannique interdit en tant qu’organisation terroriste au Royaume-Uni depuis 2016.

Un autre participant reconnaissant d’Asgardsrei était quelqu’un qui a publié plusieurs menaces de mort dirigées contre le personnel de Bellingcat (nous ne nommerons pas sa chaîne Telegram). Une enquête précédente de Bellingcat a montré comment l’administrateur de la chaîne avait traduit et vendu des traductions reliées en ukrainien du manifeste du tireur de Christchurch. Malgré la colère du Premier ministre néo-zélandais Jacinda Ardern et les promesses des autorités ukrainiennes de poursuivre quiconque vendrait le manifeste, l’administrateur de la chaîne a depuis apparemment vendu des traductions ukrainiennes et a continué à vendre des traductions en russe du manifeste.

En novembre 2019, l’administrateur de la chaîne a publié des photos de leurs billets pour Asgardsrei et a exhorté les abonnés de la chaîne à y assister. Ils ont ajouté qu’ils allaient “Sieg Heil” sur leur chanson préférée M8L8TH, le groupe dirigé par l’organisateur d’Asgardsrei Alexey Levkin. Cette chanson, “Tears of Autumn”, fait l’éloge du lieutenant-général SS et organisateur du système des camps de concentration Theodor Eicke, décédé en Ukraine en 1943, et contient des paroles comme “Vous êtes dans nos cœurs, Führer et son Volk”. Selon la critique d’Asgardsrei 2019 publiée sur le nationaliste blanc américain et ami d’Azov Greg Johnson’s Counter-Currents, M8L8TH a en effet joué cette chanson pendant leur set.

Après Asgardsrei, l’administrateur de la chaîne a posté l’événement en ukrainien et en anglais. “Merci à tous ceux qui ont visité Asgardsrei 2019”, ont-ils écrit le lundi matin après Asgardsrei. “Des frères blancs de toute l’Europe (sic) ont passé un moment formidable, se sont fait de nouveaux amis et ont rencontré d’anciens, pour la première fois depuis de nombreuses années.”

« Sieg Heil ! » le message se termine, accompagné d’un merci au néo-nazi Wotanjugend pour l’organisation de l’événement.

Le spectacle continue

Le prochain événement du calendrier international de la musique d’extrême droite n’est pas en Ukraine ; il y aura des concerts en France (février 2020) et en Italie (avril 2020) avant le prochain grand spectacle à Kiev. En mai 2020, Bilodub de Sokyra Peruna s’associera à Levkin et à la «Militant Zone» de la société pour accueillir le festival «Fortress Europe» de deux jours.

 

 

Une publicité pour “Fortress Europe” à Kiev en mai 2020, mettant en vedette un certain nombre de groupes néonazis

Bien que la programmation soit encore incomplète, les groupes déjà prévus pour se produire à Kiev incluent le groupe italien Bronson , affilié au mouvement néo-fasciste CasaPound, le groupe allemand “national-socialiste hardcore” (ou hatecore ) Path of Resistance et le groupe slovaque antisémite Krátky Proces , dont l’ancien chanteur s’est présenté pour le parti d’extrême droite Marian Kotleba lors des élections de 2016 en Slovaquie. Bien sûr, les groupes de Bilodub et de Levkin, Sokyra Peruna et M8L8TH, joueront également, et certains des mêmes fans qui ont posté des photos d’Asgardsrei le feront probablement depuis Fortress Europe.

Levkin et d’autres ont déjà commencé à planifier l’Asgardsrei de l’année prochaine. Sur leur compte Facebook , ils ont demandé aux fans d’aider à sélectionner le meilleur week-end pour le prochain Asgardsrei en décembre 2020, et affirmant qu’une “tête d’affiche stellaire” pour Asgardsrei 2020 sera annoncée en janvier.

Atomwaffen Division : Terrorisme NSBM

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Atomwaffen Division affiché devant M8l8th à Asgardsrei en Ukraine

La Division Atomwaffen (« Division armes nucléaires », en allemand) est un réseau terroriste néonazi américain fondé en 2013, dans le sud des États-Unis. Il est également actif au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne et dans les pays baltes, et dans d’autres pays européens.
https://en.wikipedia.org/wiki/Atomwaffen_Division

https://youtu.be/7UsgqcBmOX0?si=ivPDz0fWddM3EMqz&t=2550

James Mason denies he’s a “member” of the violent group Atomwaffen, but Washington state members follow his guidance.

NBC News’ Anna Schecter and NBC affiliate KUSA follow the rise of a neo-Nazi in Colorado who has been linked to multiple cases of white supremacist violence by foreign intelligence officials.

Traduction : En Ukraine, les néo-fascistes recrutent de nouveaux combattants avec la musique

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En Ukraine, les néo-fascistes recrutent de nouveaux combattants avec la musique. Mais la mise en réseau avec d’autres fascistes organisés en Europe par le biais rassemblements NSBM joue également un rôle important.
Les néo-fascistes en Ukraine recrutent des combattants dans le Black Metal pour leur “Reconquista”
Depuis le coup d’État nationaliste de Maidan en 2014, l’Ukraine est devenue un lieu de pèlerinage pour les radicaux d’extrême droite militants de Russie et d’Europe. Les fascistes de l’Est et de l’Ouest affluent vers le pays en guerre civile, beaucoup pour échapper simplement aux enquêtes de la police dans leur pays. Mais certains voient également en Ukraine un espace ouvert où ils peuvent concrétiser leurs projets néonazis sans être dérangés. Parmi eux : des musiciens de groupes de métal qui livrent la bande originale de la guerre – et prennent même les armes eux-mêmes. Par exemple, Aleksei Lyowkin, leader du groupe russe M8L8TH, qui s’est enfui à Kiev pour se battre pour le fameux régiment fasciste Asov intégré à la Garde nationale: “La base de la reconquête est créée en Ukraine”, a déclaré Lyowkin. “C’est le seul endroit où les groupes de droite peuvent s’organiser.”

La Black Metal national socialiste (NSBM) est devenu un outil de propagande important dans la guerre civile ukrainienne. Le style de musique est très populaire parmi les adolescents ukrainiens nationalistes et constitue un point de départ idéologique pour les nazis d’autres pays.

https://www.melodieundrhythmus.com/mr-1-2019/die-wilde-jagd/

Fotos: Reuters / Vincent West

Photos : Reuters / Vincent West

Les néo-ofashistes en Ukraine recrutent avec des combattants Black Metal pour leur »Reconquista

Dmitry Kovalevich

Depuis le déni du coup d’État nationaliste de Maidan en 2014, l’Ukraine est devenue un lieu de pèlerinage pour les extrémistes militants de droite de Russie et d’Europe. Les fascistes de l’Est et de l’Ouest se déversent dans le pays de la guerre civile, beaucoup seulement pour échapper aux enquêtes de police dans leur patrie. Mais certains considèrent aussi l’Ukraine comme une liberté, où ils peuvent transformer leurs projets néonazis en réalité sans être perturbés. Parmi eux, des musiciens de Metalbands qui fournissent la bande-son à la guerre – et même la main pour l’arme elles-mêmes. Par exemple, Aleksei Lyivkin, chanteur de la bande russe M8L8TH, qui s’est enfui à Kiev pour se battre pour le célèbre régiment fasciste d’Azov, qui est intégré dans la Garde nationale : « La base de la reconquête a été créée en Ukraine », déclare Lyovkin. “C’est le seul endroit où des groupes de droite peuvent être organisés.”

Le métal noir national-socialiste (NSBM) est devenu un outil de propagande important dans la guerre civile ukrainienne. Le style musical est très populaire auprès des adolescents ukrainiens nationalistes et est un point de connexion idéologique pour les nazis d’autres pays. C’est pourquoi les bataillons de volontaires de droite utilisent les concerts de la NSBM pour recruter des fans de musique comme combattants pour leur cause. Par exemple, le régiment AZOV : Il propage ouvertement le néopaganisme de droite et organise des apparitions de bandes ukrainiennes et internationales de la NSBM, y compris des formations allemandes. Azov peut se permettre le parrainage de ces événements – il est subordonné au ministère ukrainien de l’Intérieur, de sorte qu’il est financé par des recettes fiscales.

Andri Bilezki, cofondateur de l’unité de combat et anciennement son commandant, a été élu au parlement ukrainien en tant que président du Parti du Corps national, qui a émergé du bras politique de l’Azov, au parlement ukrainien – et continue de revendiquer sa revendication en tant que chef du « Mouvement Azow ». Dès 2014, au cours du Maidan, les déclarations de Bilezki ont émergé dans la presse internationale, dans laquelle il a défini son objectif comme suit:

« La mission historique de notre nation en ce moment critique est de mener les races blanches du monde dans la dernière croisade à survivre ».

La construction d’une branche ukrainienne du front tout-européen débute des années avant le coup d’État de Maidan, qui a été fondé par Hendrik Môbus, l’un des plus célèbres néonazis d’Allemagne et un membre fondateur de la bande de nazis Absurd, à la fin des années 1990. En 1993, il avait assassiné un camarade de classe à Sondershausen avec des coéquipiers et a par la suite justifié le crime en disant que la victime était un « parasite du peuple ». Entre-temps, le front ukrainien est devenu le réseau néo-nazi Wotanjugend, qui est un élément essentiel de l’Assemblée nationale sociale ukrainienne (SCN) – une organisation de base d’Azov, y compris le SECTEUR DROIT , qui avait dirigé militairement la révolte de Maidan. Depuis 2014, Azov a régulièrement financé et organisé les festivals de musique néo-pagan The Black Sun et Asgardsrei, et invite également les groupes NS et Aryan Black Metal allemands, tels que Stahlfront et Nordglanz. À Kiev, ils partagent la scène avec des bandes locales de la NSBM telles que Volia, Lyut, Prosynets, Svarga et Nokturnal Mortum. Au Rechtsrock Festival de Themar en Thuringe, Azov a distribué des prospectus germanophones en 2017 pour recruter des supporters pour leur projet.

Le Festival d’Asgardsrei porte le nom de la version scandinave du mythe de la « chasse sauvage », un dicton folklorique sur les chasseurs fantômes qui passent par le ciel en tant que ancêtres de la mort et de la catastrophe.

Selon Olena Semenjaka, co-organsatrice et l’une des figures de proue du parti du Corps national, l’événement poursuit l’objectif de “créer un programme métapolitique”.

Cet agenda tourne autour de trois concepts centraux : les nationalistes cherchent une “troisième voie” comme alternative au capitalisme et au communisme. Pour faire respecter cela, la “Reconquista” est nécessaire: la reconquête de l’Europe, une référence historique à l’expulsion des musulmans de la péninsule ibérique au Moyen-âge. L'”Intermarium” (le terme vient de J-1-4zef Pi-1-2sudski, seul souverain polonais de 1926 à 1935, qui l’a développé en un concept stratégique anti-russe, qui est maintenant représenté par le politologue allemand Andreas Umland en faveur du gouvernement putsch de Kiev, de l’OTAN et de l’UE) est la zone d’où doit émaner la “Reconquista”. Pour l’Europe occidentale, selon cette idéologie fasciste, est contaminée par d’autres races”, la politique libérale de ses gouvernements est responsable de la politique libérale de ses gouvernements, qui permet à des masses de migrants de permettre l’afflux, et la Russie “semi-asiatique”. Ainsi, seule l’Europe orientale reste “entre les mers”, les États baltes de la mer Baltique et la mer Noire, comme lieu de relance de la “race blanche” et de l’origine d’un futur salut de l’Europe occidentale. C’était aussi le concept d’une conférence de droite appelée PanEurope, qui était le régiment d’Asow le 15. Octobre 2018 avec la participation de la partie radicale allemande de droite The Third Way organisée.

Un invité régulier aux festivals d’Azov est le groupe Absurd mentionné ci-dessus de Hendrik Mubius. En hiver, le trio participera au prochain grand événement: »Décembre 2018: La chasse sauvage appelle, et nous suivrons avec une autre performance en direct au Festival Asgardsrei de Kiev, en Ukraine,” lire le site web du groupe.

Un résultat politique de la coopération entre les Allemands, les Ukrainiens et d’autres néo-nazis lors des concerts et festivals de la NSBM a été une conférence intitulée “Pacte d’acier”, qui s’est tenue en décembre 2016 dans le cadre du festival Asgardsrei. Le nom commémore le pacte qu’Hitler et Mussolini avaient signé en 1939. La conférence a été organisée par Azov au Centre russe de Kiev (fondée par des fascistes russes et des nationalistes d’opposition qui y avaient des réfugiés), de nombreux radicaux européens de droite étaient invités, y compris Hendrik Môbus. Les participants à la conférence ont souligné le « grand potentiel que Black Metal fournit pour relever les défis culturels modernes ».

Cette déclaration a également été faite sur le blog de l’organisateur: »Le symbole du pacte pour l’acier sous les auspices de la Reconquista – cette fois entre l’Occident européen et l’Est – prend de plus en plus d’importance. L’Europe du 20 À la recherche d’une taille et d’une souveraineté antérieures, autrefois divisées en régimes luttant pour la domination du monde, ont enfin la possibilité de réunification contre de nouvelles menaces à la civilisation ».

Afin de gagner Intermarium dans la lutte pour un futur Reich, les néonazis et les nationalistes de l’Est et de l’Ouest s’entraînent dans la guerre civile, qui se poursuit dans le Donbas aujourd’hui – en tant que volontaires internationaux du régiment Azov et d’autres unités et paramilitaires ukrainiens. La scène NSBM aide à se mobiliser avec son esthétique de la violence. Les paroles glorifient les hommes qui sont prêts à mourir pour leur « race ». Et les organisateurs de concerts ont un message clair à leur public : « Peut-être ne deviendrez-vous pas seulement un fan ou un auditeur, dans votre pays, vous pouvez prouver que vous êtes un vrai guerrier.

L’article apparaît dans la mélodie et le rythme 1/2019, disponible à partir du 14e. Décembre 2018 au kiosque, dans le livret de la gare ou dans l’abonnement. Vous pouvez également commander la production dans l’atelier de recherche et de développement.

 


Rassemblements 🎶 RAC : QUI ? Mais QUI derrière ? – Reportage TV allemande 2018

🎶 Le reportage documentaire sur la nébuleuse des rassemblements néonazis C18, Blood and Honour, Kampf des Niebelung, Arische Bruderschaft, Schild & Schwert (SS) & Co. – , … diffusé en 2018 par la télévision allemande propose évidement un chapitre sur le réseautage inter-nazi-onal de la NSBM 🎶 du promoteur et meurtrier néonazi Hendrik Möbus.

 

10:38 Tomasz Szkatulski Pride France @ RAC de Ostritz, en Allemagne à la frontière polonaise.

22:15 Hendrik Möbus, meurtre, cavale aux USA, …
@ RAC 🎶 de Ostritz, en Allemagne à la frontière Polonaise

ticket d’acces à Hot shower 2016 rassemblement nsbm annuel de Milan coproduit par DTB et Hammerskin qui affichait en 2016 le 1er concert de Graveland en 23 ans de carrière, Sacrificia Mortuorum amputé de sa croix celtique et un visuel turbonazi

@ Hot Shower 🎶, en co-production avec Hammerskins à Milan dans le Nord de l’Italie à proximité de la France et La suisse : Graveland🎶, Sacrificia Mortuorum🎶 amputé de sa croix celtique, … une accumulation turbonazi affichée.

 

Aleksey Levkin accepte la demande Hendrik Möbus.
Möbus est reconnu coupable de meurtre, Levkin a été diagnostiqué “irresponsable” du meurtre raciste pour lequel il été détenu en psychiatrie.

24:35
Asgardsrei🎶 de AZOV à Kiev en Ukraine, le plu gros rassemblement NSBM🎶
nommé d’un tire de Absurd🎶 l’orchestre nsbm autours de Hendrik Möbus.
Olena Semenyaka et Aleksey Levkin de M8l8t.H🎶, Wotanjugend et Militant Zone🎶.

25:41
Olena Semenyaka et Hendrik Möbus🎶 en Allemagne @ DerIIIweg

 


https://www.vice.com/de/article/vbkpvm/ard-dokumentation-rechtsrockland-neonazis-konzerte-rechtsextrem-metal-liedermacher-kampfsport

Traduction d’article VICE :

Le documentaire ARD “Rechtsrockland” montre à quel point les concerts🎶 sont importants pour la scène néonazie

Tenues à la mode, auteur-compositeur-interprète, black metal et arts martiaux : les extrémistes de droite réussissent comme il n’y en a pas depuis les années 90.

Ostritz, une petite ville frontalière à l’est de la Saxe. C’est le 20 Avril 2018, les prairies brillent fortement le vert, les oiseaux qui chantent, le soleil brille, c’est l’idylle terrestre parfaite. Mais les petites huiles mâles font déjà écho à travers le paysage : « Antifa, fils de putes. »

Le nouveau documentaire ARD sur le völkisch rac de droite ne prend pas le temps d’indiquer clairement que la scène néonazie occupe maintenant régulièrement des endroits apparemment pacifiques comme Ostritz. Cette année, environ 1 000 visiteurs ont célébré l’anniversaire d’Adolf Hitler lors de la fête du “bouclier et de l’épée”. Le RAC de droite, les auteurs-compositeurs-interprètes, les arts martiaux – sous les yeux de la police et de la presse indulgentes, des extrémistes de droite ont frappé à l’épaule et mis en réseau.

Bien qu’il y ait eu des protestations contre le festival, selon le documentaire, la police ne les perçoit pas comme un facteur perturbateur. La devise est donc : si le droit va seul, alors il n’y a pas de stress.

De même, l’année dernière à Themar, en Thuringe, où le “Rock contre l’Étranger” a participé au concert dûment enregistré en tant qu'” assemblée politique “. Les images de visiteurs qui sont à nouveau montrés dans le documentaire, qui ont applaudi le groupe avec des salutations Hitler et des gestuelles « Heil », sont devenues le symbole médiatique de ce « rassemblement ».

Le Rac n’ Völk right wing se concentre autours des organisateurs de concerts tels que Thorsten Heise (Ostritz) ou Tommy Frenck (themar) et montre leurs connexions avec le réseau international néonazi, le très important réseau néonazi.

  • Du service de sécurité rocker de la Turonen,
  • à la scène black metal de la NS autour de Hendrik Môbus,
  • aux événements d’arts martiaux “Battle of the Nibelungs”, les rassemblements de la droite sont éclairées, de sorte que vous avez une idée approximative de la façon dont tout se passe précisément.

En conclusion oppressive après 45 minutes, la scène néonazie n’est plus florissante depuis le début des années 90 et la génération de ce temps a longtemps transmis leurs connaissances à leurs voisins. Les concerts sont des sources lucratives de revenus et la possibilité de se rencontrer et de continuer à se mettre en réseau. Dans tout cela, les autorités continuent de regarder beaucoup. Sortie ouverte.