September 2023 : Graveland and Seigneur Voland secret live in France (north)

GRAVELAND & SEIGNEUR VOLAND

EN CONCERT SECRET

EN FRANCE

20.09.2023 : La page Instagram de Graveland montre une photo vraiment pas terrible de Robert Fudali avec quatre autres types sur un parking de province, tous posent alignés debout jambes écartées et les bras croisés face à l’objectif avec des lunettes de soleil, cela ressemble à une étape pause-pipi ou arrêt sandwich de métalleux plus très jeunes sur la route vers un camping de festoch, intitulée “Graveland (Live in France, September 2023)”

(c)insta

La photo revendique donc à posteriori un concert en France, sans date ni localisation, ni visuel promotionnel, ni programmation, ni staff, ni promoteur.

Un concert black metal “normal” consiste en une proposition simple
avec une promotion d’affichages préalable des artistes programmés et produits
à la responsabilité d’un promoteur individuel ou collectif identifié au moins par un intitulé ou un sigle
précisant une date, des horaires et une localisation du projet de rassemblement en musique
sous la forme de supports promotionnels, flyers, affiches, events, agendas concerts, …
les spectateurs peuvent y prendre des photos et des vidéos en souvenirs à partager, …
et une fois l’événement terminé, il est parfois de coutume de remercier publiquement les orga, le staff, les autres groupes, la ville, … même dans le nord.

 

22.09.2023 : Release of the secret live recording. Digital.

L’enregistrement audio est rapidement diffusé sous la forme d’un album live à télécharger.

https://www.metal-archives.com/images/1/1/8/6/1186416.jpg?1548
(c)encyclométol

https://www.metal-archives.com/albums/Graveland/Live_in_France/1186416

29.09.2023 : La page instagram du guitariste de Seigneur Voland affiche une photo en noir et blanc granuleux
avec éclairage à la torche flambeaux sur un espace scénique assemblé d’échafaudages sous tonnelle.

31.10.2023 : à la date d’halloween nouvelle photo Insta. du guitariste de Seigneur Voland, en noir et blanc granuleux, sous éclairage de projecteurs de chantier, sous un abri

14.12.2023 : L’enregistrement Graveland – Live in France 2023 est diffusé sur Youtube

[Graveland c’est vraiment pas terrible musicalement depuis 30 ans, j’ai fait l’effort d’écouter cet enregistrement mis à disposition en ligne = ça donne pas envie de voir ça en live ni envie d’acheter les disques meme pas en mp3 gratos, j’aime pas les riffs ni le jeu de batterie, le chant est insupportable, comme les synthés-pipo en playbacks]

et NON! à la prédication völkisch

et NON! à la stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade qui entoure Graveland

 


lire la suite de l’article sur Mediapart

Au nom de Satan! Une tuerie à caractère satanique a secoué la France en 1996 : l’assassinat du père Jean Uhl, curé

https://soirmag.lesoir.be/442788/article/2022-05-18/au-nom-de-satan

Une tuerie à caractère satanique a secoué la France en 1996 : l’assassinat du père Jean Uhl, curé de la paroisse alsacienne de Saint-Adelphe de Kingersheim.

Tout commence le vendredi 20 décembre 1996, vers 9h15 : le corps du père Jean Uhl est découvert par sa gouvernante dans un couloir de son presbytère. Le curé gît, face contre terre, entre son bureau et le couloir d’entrée. Il porte une parka. Quelques objets se trouvent sur le sol, notamment un téléphone portable et un porte-documents. Une des chaises du bureau est renversée. Sur le tapis, une grande tache de sang. Le revêtement du sol porte de nombreuses empreintes de semelles de chaussures. Sur le plateau du bureau, un répertoire ouvert à la lettre « G », comme gendarmerie. Pas de trace de lutte. Le médecin du quartier, aussitôt appelé par la gouvernante, ne peut que constater le décès du prêtre. Il a reçu, l’autopsie le confirmera, 33 coups de couteau, dans le dos, à la tête et à la main gauche. Sur le dos de cette main, l’auteur du crime a gravé, avec sa lame, un pentagramme, une figure géométrique qui représente une étoile à 5 branches renversée, un symbole ésotérique qui évoque la magie noire et le satanisme !

Asgardsrei – Inside a Neo Nazi Music Festival | Decade of Hate – VICE Video

Des centaines d’extrémistes d’extrême droite convergeront vers la capitale ukrainienne ce week-end pour un festival de musique « militant black metal » qui, selon les experts, est devenu un centre de mise en réseau sur la scène néonazie internationale.

Asgardsrei, qui aura lieu samedi et dimanche au Bingo Club de Kiev, se présente en ligne comme un festival de black metal qui a « atteint le plus grand (et certainement le plus radical) » de la région.

« 2 jours, 14 orchestres, 1 500 places, 0 tolérance », peut-on lire sur son site web.

Les chercheurs affirment que le festival est une vitrine pour le genre musical explicitement néo-nazi connu sous le nom de « black metal socialiste national », ou NSBM. La formation comprend des paroles violentes antisémites, faisant référence à l’Holocauste et aux croix croix croix, et avec des insultes anti-juives. L’un des groupes, Stutthof, porte le nom d’un camp de concentration nazi, tandis qu’un autre, le groupe français seigneur Voland, a une chanson intitulée « Quand les Svastikas étoilait le Ciel ».

Un autre acte, le groupe grec Wodulf, a une chanson avec les paroles: « Les normes d’Aryyan pourraient se déployer en triomphe / Fidélité immortel à la croix gammée ». Des images du festival de l’année dernière montrent des membres du public qui donnent un grand salut nazi lors des représentations.

“Les organisateurs ont été très habiles en connectant presque la scène néonazie européenne complète.”

Les experts de l’extrême droite disent que le festival, qui en est maintenant à Kiev, est devenu un important centre de réseautage pour le mouvement transnational de suprématie blanche. Le festival a été organisé par des individus liés au puissant mouvement d’extrême droite Azov de l’Ukraine, le groupe ultranationaliste qui a joué un rôle majeur dans la révolution et la guerre contre les séparatistes soutenus par la Russie à l’est. Il comprend également une « nuit de combat / fight night » aux arts martiaux par un club de combat affilié à Azov le vendredi soir.

Le festival a précédemment attiré des extrémistes de groupes, y compris l’organisation néo-nazie Atomwaffen Division basée aux États-Unis, le parti allemand The Thirdth Path Party, et le néofasciste italien CasaPound.

« Il s’est imposé comme le grand festival de la scène socialiste du black metal », a déclaré Thorsten Hindrichs, un musicologue de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, qui se spécialise dans les sous-cultures de musique d’extrême-droite.

Il a déclaré à VICE News que le festival constituait un point de contact important pour des groupes d’extrême droite disparates dans leur projet « de construire une communauté paneuropéenne d’extrémistes de droite ».

« Les organisateurs ont été très intelligents en connectant presque la scène néonazie européenne complète », ont ajouté Hindrichs.

Mollie Saltskog, analyste du renseignement au sein de la société de conseil stratégique The Soufan Group, a déclaré que les organisateurs de festivals s’étaient vantés l’année dernière qu’ils avaient « près d’un millier d’étrangers » lors de l’événement. Parmi eux figuraient des membres de la division Atomwaffen, y compris le chef de la cellule d’État de Washington du groupe, Kaleb James Cole, qui a passé 18 jours en Ukraine dans le cadre d’un voyage de 25 jours en Europe.

« Il est probable que de nombreuses personnalités du mouvement transnational de suprématie blanche, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine, participeront au concert et aux activités qui l’ont entouré ce week-end à Kiev », a déclaré Saltskog à VICE News.

« Le moment est venu pour les membres du mouvement transnational de se rencontrer, de se mettre en réseau, de forger des connexions internationales et d’échanger des tactiques et des expériences pour ramener chez eux leur propre « combat ». Saltskog continua.

Avant le festival de l’année dernière, a-t-elle déclaré, Azov avait accueilli une conférence internationale d’idéologues d’extrême droite, où ils ont discuté de sujets tels que « le paganisme nordique en tant que métaphysique ».

Lire : Un hooligan de football néo-nazi tente de construire un empire MMA à travers l’Europe

Hindrichs a déclaré que Kiev était devenu un « espace sûr » où des événements comme Asgardsrei pouvaient se produire sans perturbation de la part des autorités ou des manifestants. Il a déclaré que l’importance croissante du festival sur la scène internationale d’extrême droite signifiait qu’il méritait une attention accrue de la part des services de sécurité occidentaux pour surveiller les contacts que leurs extrémistes faisaient potentiellement à Kiev.

« Il y a des choses horribles qui se passent là-bas », a-t-il déclaré. « Ce serait une bonne idée d’essayer d’empêcher les gens d’assister à la réunion.

Un pôle mondial

Selon Haaretz, Asgardsrei a été fondée par le néonazi russe Alexey Levkin, un dissident d’extrême droite qui est venu en Ukraine en 2014 pour soutenir Azov, qui a depuis activement noué des liens avec des groupes partageant les mêmes idées ailleurs.

Levkin se décrit lui-même comme un idéologue « qui donne des conférences sur la culture, l’histoire et la pensée politique contemporaine » à la milice nationale – l’aile de rue paramilitaire du mouvement tentaculaire d’Azov, qui a également un régiment incorporé dans l’armée nationale ukrainienne, ainsi que son propre parti politique, le Corps national.

En plus de faire face à son propre groupe, M8L8TH, qui se produira à Asgardsrei, Levkin est également un membre clé de Wotanjugend – un groupe néo-nazi basé en Ukraine qui a promu une traduction en russe du manifeste du tueurs raciste de masse de Christchurch. Saltskog a déclaré que Wotanjugend était « initialement établi en Russie, mais utilise l’Ukraine comme base pour faire fonctionner et propager son idéologie néonazie et son message de haine, sous ce qui semble être le patronage d’Azov ».

Levkin a déclaré à VICE News que « seuls deux ou trois groupes sur la formation pouvaient vraiment être considérés comme des actes de la NSBM », y compris son propre acte, M8L8TH.

Levkin a nié le festival être devenu un centre de mise en réseau pour l’extrême-droite et a expliqué qu’il s’agissait « avant tout de briser… tabous ».

« Nous respectons tous les artistes qui osent vraiment défier le récit dominant de la société occidentale contemporaine », a-t-il déclaré.

Et quand on lui a demandé s’il se considérait comme un national socialiste, il a répondu : « Oui, bien sûr. »

Les chercheurs ont déclaré que l’événement a mis en lumière la façon dont l’Ukraine, à travers l’influence d’Azov et des mouvements d’extrême droite affiliés, est apparue comme une plaque tournante mondiale pour les extrémistes de depuis le déclenchement de la guerre. Ces dernières années, des événements comme Asgardsrei ont attiré des radicaux étrangers en Ukraine pour travailler en réseau avec des extrémistes affiliés à Azov, où ils ont documenté leur présence lors d’événements sous-culturels d’extrême droite tels que des concerts et des tournois de MMA sur les médias sociaux.

LIRE : Les extrémistes d’extrême droite ont utilisé la guerre en Ukraine comme un terrain d’entraînement

Pendant ce temps, Azov a poursuivi un programme de sensibilisation pour cultiver les liens avec les groupes d’extrême droite à l’échelle internationale. Olena Semenyaka, secrétaire internationale du parti politique d’Azov, qui a des liens étroits avec Levkin, a voyagé pour rencontrer des contacts en Allemagne, en Suède, en Italie, en Croatie et au Portugal au cours de l’année écoulée.

La semaine dernière, un groupe ukrainien d’extrême droite s’est même rendu en première ligne des manifestations de Hong Kong, qui ont suscité des inquiétudes quant à la tentative de tirer des leçons des manifestations pro-démocratiques à utiliser dans les violentes manifestations de rue à la maison.

LIRE : Qu’est-ce que les fascistes ukrainiens font aux manifestations de Hong Kong ?

Image de couverture: Les combattants du bataillon de volontaires d’Azov allument des fusées éclairantes lors de la marche marquant le 72e anniversaire de l’armée ukrainienne d’insurrection à Kiev, en Ukraine, mardi oct. 14, 2014. (AP Photo/Sergei Chuzavkov)

 

Le curé kingersheimois Jean Uhl assassiné de 33 coups de couteau « pour satisfaire le diable »

https://www.lalsace.fr/faits-divers-justice/2021/07/31/le-cure-kingersheimois-jean-uhl-assassine-de-33-coups-de-couteau-pour-satisfaire-le-diable
les grands dossiers criminels d’Alsace. Cet été, il revient sur plusieurs affaires qui ont marqué l’agglomération de Mulhouse. Aujourd’hui, l’assassinat satanique du curé de Kingersheim Jean Uhl, en décembre 1996.
aujourd’hui on évoque l’assassinat du curé de Kingersheim Jean Uhl, avec cette fois un coupable. Tu te souviens de cette sordide affaire ?

 

Oui, ça débute par l’appel d’une paroissienne qui avait vu le curé Uhl, le soir, lors d’une répétition de la chorale de la paroisse. Elle s’inquiète, elle sonne au presbytère et comme il ne répond pas et qu’elle a les clefs, elle ouvre et le trouve mort, couché sur le ventre. L’autopsie montre qu’il a été tué de coups de couteau, la veille.

C’est un assassinat, un acharnement ?

Oui, c’est un acharnement. Il a été assommé avec une casserole puis assassiné de 33 coups de couteau. Le chiffre de 33, ce n’est pas forcément un hasard… (NDLR : il s’agit de l’âge de la mort du Christ).

J’imagine que ça a eu un écho…

NSBM outing ou comment j’ai arrêté d’être nazillon : Histoire d’une déconversion musicale et politique

Nazi-outing, ou comment j’ai arrêté d’être nazillon. Histoire d’une déconversion musicale et politique

En septembre dernier, sur Twitter, un type chevelu, tatoué, guitariste et m’écrit pour me dire qu’il compte reprendre des études en lien avec la pensée critique.

De fil en aiguille, on en vient à causer de NSBM, le National-Socialist Black Metal, musique metal nazi. Et Thomas – c’est son nom – me glisse : « j’ai encore des disques de NSBM, tirés de mon passé, je veux m’en débarrasser ». Moi, ni une ni deux, je lui réponds « envoie ! » Et me voici en train d’écrire ces lignes avec en fond musical les CD de Peste noire (sic), un autre de Baise ma hache (tout un programme), et puis ceux des polonais Mgła, des Norvégiens Taake, pour finir sur un concert du groupe belge Ancient Rites. Autant dire que c’est… saisissant. Même mes gencives ont saigné.
Alors je comprends que Thomas est revenu des limbes à coups de head-banging. Je lui ai demandé à Thomas s’il était prêt à raconter l’histoire de sa déconversion. Là où d’habitude les gens, en mûrissant, passent de gauche à droite, de progressiste à conservateur, du Solex® à la Rolex®, lui a fait le chemin inverse, comme Victor Hugo, d’ailleurs, comme Clément, du collectif L’extracteur, et dans une moindre mesure comme moi, qui suis né dans un milieu pour le moins gaulliste et militariste.

C’est cette histoire qui est narrée ci-dessous, par Thomas lui-même. Je suis très touché, en la lisant et la relisant.

NdRichard : metal, ça s’écrit sans accent, je viens de l’apprendre.
NB : en vert, des ajouts et modifications qui ont suivi l’abondant courrier reçu.

Contexte

Originaire d’un petit village dans l’Est de la France, j’ai vécu les treize premières années de ma vie dans un village engagé politiquement à droite et/ou extrême-droite.

Cependant, dans la sphère familiale dans laquelle j’étais, le discours de mes parents était plutôt de gauche. À la maison, on disait clairement que le racisme ce n’était pas bien. Pourtant, on rigolait de blagues racistes, homophobes, etc. Je ne sais pas si je peux dire que mes parents étaient plutôt des antiracistes « passifs ».

Affiche du film Lords Of Chaos de Jonas Akerlund, 2018. Adaptation du livre qui retrace l’émergence du Black Metal Norvégien.

À l’âge de 13 ans, j’ai déménagé chez mes grands-parents. Encore une fois dans un petit village de l’Est de la France mais avec une orientation politique plutôt à gauche (Une grand-mère engagée Lutte Ouvrière souvent en manif et un grand-père droitard passif, lui il voulait être tranquille devant les matchs de tennis).

Il me paraissait nécessaire de situer le contexte politique dans lequel j’ai grandi avant de retracer chronologiquement mon parcours.

Je vais essayer d’expliquer la façon dont je me suis laissé happer par des idéologies d’extrême-droite dès l’âge de dix ans sous les yeux de ma famille. Cette façon de penser, je l’ai construite en grande partie à cause de la musique que j’écoutais et que j’écoute toujours : le Black Metal, et plus particulièrement la branche National Socialist Black Metal (NSBM) et toutes les formes de sympathie à l’égard de toutes les formes d’extrême-droite [1].

Je conçois parfaitement que beaucoup de personnes attendent de la nuance pour classer certains groupes. J’ai toujours défini le NSBM de la façon suivante :

[Le National Socialist Black Metal (abrégé NS Black Metal ou NSBM) qui se traduit par « black metal national-socialiste » est une étiquette donnée à certains groupes de black metal faisant référence (explicitement ou non) au national-socialisme allemand, ou à des thèmes fortement liés comme le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, l’aryanisme, le suprémacisme blanc, le mysticisme nazi et plus largement le paganisme ou le nationalisme.]

Je tiens également à préciser que je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de nuancer par peur de rendre plus ou moins tolérables des comportements et propos nauséabonds.

Aujourd’hui, j’ai 27 ans et mes opinions ont radicalement changé. C’était loin d’être gagné…

Pour illustrer mes propos, j’utiliserai le terme « nous » pour désigner mon groupe d’ami·es de l’époque composé·e d’une petite dizaine de personnes.

Il est important de préciser que nous n’avions pas d’ami·e non-blanc·he et qu’au début, la question du racisme (et de l’antiracisme) ne se posait pas pour nous. Les parents de certain·es étaient plutôt décomplexés face au racisme (portrait de Jean-Marie Le Pen au mur de la chambre ou propos racistes en public sans réponse en face par exemple).

Dans le village où l’on habitait, un camp de Roms était installé et au moindre problème, ils étaient accusés sans preuve par la plupart des habitant·es…

L’arrivée du NSBM

Vers l’âge de dix ans, donc, on s’est mis à écouter de la musique avec intérêt et plus particulièrement du Metal. Ça allait des classiques de nos parents jusqu’aux disques de nos grands frères et grandes sœurs : de AC/DC à Rammstein en passant par Korn et Iron Maiden.

On est en 2003 et Internet arrive dans notre petit village.

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster

Photo du groupe finlandais Satanic Warmaster.On aura vu plus subtil, non ?

C’est le tout début ; modem 56k, plusieurs heures pour télécharger une musique… Aucun des parents n’était sensibilisé et n’avait mesuré la portée que pouvait avoir cet outil. En moins d’un ou deux ans, on s’est tou·tes plus ou moins radicalisé·es sans se poser de questions et sans que personne de notre entourage ne s’en rende compte.

C’est en quelque sorte pour nous émanciper de nos proches qu’on a voulu découvrir des groupes par nous-mêmes, avoir nos propres références. Grâce à Internet et à des magazines bien spécifiques comme Metallian et HardNHeavy on a pu découvrir du Metal plus extrême.

« Les gars, Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un neo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

« Varg Vikernes vient de sortir de tôle pour assassinat. Et c’est aussi un néo-nazi n’oublions pas ! On le met en couverture du prochain numéro ? »

Nos parents n’aimaient pas ce genre de musique et trouvaient ça « trop violent ». C’était un bon point pour nous. On apprenait à aimer un style de musique que nos parents ne comprenaient pas et n’aimaient pas. On avait notre truc à nous, avec nos codes.

Pochette de l'album Butchered At Birth du groupe Americain Cannibal Corpse

C’était « trop violent » ? Je ne vois pas ce que vous voulez dire ! Pochette de l’album Butchered At Birth du groupe de Death Metal Cannibal Corpse. 1991. Attention ! Cannibal corpse n’a rien de nazi, c’est juste pour illustrer ce que nous reprochait nos parents : de la musique violente à l’imagerie violente.

Certains ont découvert le Death Metal [2] avec Cannibal Corpse ou Morbid Angel, d’autres ont découvert la nouvelle vague américaine [3] avec Chimaira ou Devildriver.
Et moi je découvrais le Black Metal [4] avec Burzum et Absurd ( et si certain·es ont plus de sources, des envies d’enquêtes ou même de recherches universitaires pour approfondir encore plus ce sujet : le sexisme dans les artworks gores, faites-le nous savoir).

En y réfléchissant, il me semble évident que le NSBM n’est pas le seul facteur de cette adhésion, il est un des multiples éléments de ce sac de nœuds. Cependant, le NSBM m’a permis d’assimiler plus facilement les idées d’extrême-droite que prônaient mes idoles et de me sentir intégré à des communautés, notamment sur Internet.

 

Pochette de l'album Aske du groupe Norvegien Burzum

Pochette de l’album Aske du groupe norvégien Burzum, 1993 (réalisé juste avant l’incarcération du chanteur pour meurtre. Il est soupçonné de l’incendie de cette église pour prendre une photo et en faire la pochette du disque).

Pochette de l'album Factu Loquuntur du groupe Allemand Absurd

Album Facta Loquuntur du groupe allemand Absurd, 1996 (dont trois membres furent incarcérés pour meurtre et séquestration)

 

On allait sur des blogs bien spécifiques à ce qu’on cherchait. On rentrait dans des chats privés avec des personnes qui nous donnaient des sites à visiter, des conseils sur les groupes à écouter ou éviter, leur avis sur la politique du pays, etc. C’était un peu nos grands-frères du web sans jamais savoir qui étaient ces personnes…

Je me souviens très bien d’un site appelé nsbm.org. Ce site parlait

Capture d'écran d'une archive du site nsbm:org

Archive du site NSBM.org. Grosse ambiance sur le site !

de groupes que j’écoutais comme Burzum ou Graveland. Nsbm.org était un site à l’effigie du IIIème Reich avec des croix gammées qui faisait la promotion des groupes de NSBM, affichait des liens vers d’autres sites de néo-nazis, proposait une boutique pour acheter des livres, drapeaux, etc. J’étais jeune, je ne savais pas trop ce que ça impliquait mais je me doutais qu’il fallait que je planque ça à mes parents.

Je me souviens aussi d’un blog français qui référençait des groupes de Metal. Ce blog existe toujours (ici) et sous un article à propos de Burzum (et son leader et unique membre Varg Vikernes). On peut y lire encore des commentaires comme « Vive Varg et vive les nazis » ou « HAIL (sic) VARG VIKERNES ! ».

Radicalisation

À l’âge de 11–12 ans, j’étais inscrit sur des sites qui militaient pour exterminer les Africains afin d’avoir plus de place pour les Blancs, qui partageaient des musiques NSBM… J’étais également sur des sites pour s’armer afin de partir en croisade contre les Arabes.

En écrivant ces lignes, ces faits me paraissent tellement hallucinants et graves…

C’était un peu à celui qui serait le plus sulfureux de la bande. On était pris dans une escalade de haine entre nous. On n’avait pas peur d’affirmer en public la supériorité de la race blanche. On était presque infréquentables et ça nous plaisait. Par contre, on faisait tout ça en cachette de nos parents, on arrivait presque toujours à ne pas se faire attraper ou alors on arrivait à remettre la faute sur les Roms du village. Évidemment on avait toujours raison face à eux…

À cette même période, on découvrait le groupe Supreme M.R.A.P. : un groupe français aux paroles xénophobes, homophobes, sexistes, pro-nazis, etc… (NdRich : voici quelques titres de l’album paru en 2000 sous le titre « Négroloka

Image de la décoration de la chambre de Derek Vinyard, American History X

Piaule de Derek Vinyard, dans American History X, de Tony Kaye. On rêvait tous d’avoir la même chambre…

ust » : Il est né le divin Adolph, Maurice, Chasse aux pédés, Adam et Eve, Bombe atomique sur l’Afrique… Même Sardou est choqué). On n’a jamais su si c’était parodique, mais on prenait ça au premier degré, la question de la parodie ne se posait même pas pour nous (à noter que les rumeurs sur l’identité du chanteur le reliaient à la scène Black Metal française. Elles étaient fondées : sous le nom de Rose Hreidmarr, il est à présent dans le groupe de Haute-Savoie Baise ma hache, qu’il est pratiquement le seul à ne pas vouloir classer comme NSBM).

On peut noter que l’extrême-droite étasunienne aime se servir de l’humour ultra-violent comme arme d’adhésion : « the unindoctrinated should not to be able to tell if we are joking or not », comme on peut le lire dans l’article d’Ashley Feinberg,  « This Is The Daily Stormer’s Playbook », sur le site du Huffpost (2017).

On était clairement dans une période de contestation de toute autorité et on voyait que l’apologie du nazisme fonctionnait bien et cette image nous plaisait.

Notre citation préférée de l’époque c’était : « fous ta bouche sur le trottoir, maintenant dis bonsoir » – en référence à une scène du film American History X de Tony Kaye (1998).

Avec le recul, je me rends compte qu’on ne comprenait pas la morale de ce film, on s’identifiait juste aux Blancs du film sans aller plus loin.

Assaut du Capitole par Manuel Balce Ceneta:AP:SIPA

C’est drôle de pouvoir faire le rapprochement avec ce personnage (… en fait, non, pas du tout).

À l’âge de 13 ans je suis allez vivre chez mes grands-parents suite au décès de ma mère. Période complexe, de colère, de tristesse et de fragilité pour moi. J’ai donc changé de collège et me suis encore plus radicalisé car je ne me suis pas trop fait de potes et cette fois j’avais un ordinateur avec une connexion rapide dans ma chambre. Toujours sans aucun contrôle parental, je pouvais approfondir ma recherche de musique NSBM. Je découvrais les interviews de groupe, leurs opinions, leurs revendications. Cela m’a permis de m’identifier à eux et de les placer au rang d’idoles, d’exemples à suivre. On m’expliquait aussi le wotanisme (idéologie religieuse et identitaire germanique, raciste, antisémite et néonazie), le néo-paganisme, les liens avec les nazis, l’importance des symboles et toutes les autres « subtilités » qui finalement relèvent plus de la pseudo-histoire, de l’appropriation nationale et de la culture de l’élu·e.

À l’âge de 14 ans j’avais une photo de Hitler dans mon portefeuille, des symboles nazis cachés dans ma chambre. Je me suis mis en couple avec une personne blonde aux yeux bleus en lui expliquant clairement que son appartenance à la race aryenne me plaisait beaucoup. Aujourd’hui nous sommes toujours en couple, cela fera 13 ans en juin, et c’est en grande partie grâce à elle que je suis sorti de tout ça.

Je réfléchissais avec mes potes sur la manière de tuer des gens (devinez qui ?) et comment ne pas se faire prendre.

À ce moment-là, j’écoutais principalement des groupes comme Peste Noire, Nokturnal Mortum, Graveland ou Goatmoon, tous très engagés dans des idéologies nationalistes, traditionalistes, etc.

Mais il est peut-être intéressant de noter aussi, que dans le Black Metal (et même le Metal en général), les thèmes et l’imagerie sont parfois liés au satanisme, à l’occultisme ou différentes formes de mysticismes tous azimuts. C’est le genre d’imagerie très attirante pour un ado qui adore les films d’horreur, de guerre et les musiques extrêmes. C’était mon cas.

 

Vinyle d'une messe de l’Église de Satan

Vinyle d’une messe de l’Église de Satan

 

T-shirt du groupe finlandais Goatmoon

T‑shirt du groupe finlandais Goatmoon

 

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Drapeau de la Wehrmacht, en 1938

Blanc, rouge, noir et un logo dans un cercle. La charte graphique semble assez respectée dans le NSBM…

Je n’étais pas armé pour me plonger dans l’histoire de personnes comme l’occultiste Aleister Crowley ou Anton Szandor LaVey (fondateur de l’Église de Satan). Ils faisaient partie du paysage et leur véritable implication ne m’a jamais questionné jusque-là (Mr. Crowley d’Ozzy Osbourne, l’album Thelema 6 de Behemoth, Crown de Samael, The Destruction of reason by illumination de Blut Aus Nord, etc…).

Je n’ai également pas cherché à savoir s’il existait d’autres branches du satanismes, des philosophies propres à elles, des dérives sectaires, etc. (à part l’Église de Satan et le Temple de Set ayant une dimension assez violente). Aleister Crowley rend célèbre cette phrase « fais ce que tu voudras » dans son Livre de la loi paru en 1904. Crowley étant cité et célébré par de nombreux groupes de Metal influents, cette pseudo-philosophie m’a permis de justifier certaines pensées extrêmes (Alors même que je n’ai jamais lu ce livre, c’est dire ! Je ne savais pas que Rabelais avait écrit cette phrase presque quatre siècles plus tôt, sur le fronton de l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua). Attention Crowley et LaVey ne semblent donc pas liés directement avec le nazisme quand on creuse leurs histoires personnelles, mais des liens peuvent être tissés (très) facilement.

Prenons un exemple concret avec Emperor, groupe emblématique de la scène norvégienne. En 1993, un des membres est en prison pour l’assassinat d’une personne homosexuelle, un autre pour incendie criminel et un dernier sera mis à l’écart à cause d’une enquête policière à son encontre. Ihsahn (chanteur/guitariste), le dernier membre en liberté répondra ceci lors d’une interview en 1995 :

Crois-tu en la philosophie – « le fort au-dessus du faible » ou « la raison du plus fort » ? (Do you believe in the philosophy – Strong over the weak or Might is right ?)

Les deux. C’est la loi de la nature. Les forts survivent. C’est fondamentalement la mentalité derrière mon satanisme – l’individu. Fort, intelligent et puissant.

Que pensez-vous de l’Église de Satan d’Anton LaVey ?

Anton LaVey est un homme très intelligent. Avec son église, il est très bon pour amener les gens dans le concept anti-chrétien et satanique. Avoir ses idéologies bien écrites aux gens pour que même la femme au foyer la plus simple puisse être d’accord avec cela. Beaucoup de ses idées sont très bonnes, d’autres avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Mais un individu doit penser par lui-même. »

Intégralité de l’interview ici

 

The might is right est un livre de Ragnard Redbeard (Arthur Desmond de son vrai nom). Ce livre fait l’apologie du « darwinisme » social (qui n’a rien de darwinien) avec, notamment, des passages antichrétiens et antisémites. Ce livre sera, aux côtés de l’oeuvre de la libératrienne Ayn Rand ou de celle de l’anarchiste de droite H. L. Mencken une influence majeure pour Anton LaVey dans sa rédaction de la Bible satanique ou pour Katja Lane, éditrice et femme du suprémaciste blanc David Lane (membres de la structure Aryan Nations, du Ku Klux Klan ou encore de The Order, ils sont également les fondateurs du Temple of Wotan).

Emperor n’est pas un cas isolé. Burzum a composé un titre appelé Dominus Sathanas. Mayhem sort l’album De Mysteriis Dom Sathanas en 1994 (Hellhammer, batteur de Mayhem & Dimmu Borgir déclare « I’ll put it this way, we don’t like black people here. Black metal is for white people.… I’m pretty convinced that there are differences between races as well as everything else ». Il s’affiche aussi habillé en SS sur des photos promos). Goatmoon compose Quest for the goat en 2011. Peste Noire compose Le diable existe en 2015… Emperor, Mayhem, Dimmu Borgir, Ozzy Osbourne, Samael, Behemoth et Blut Aus Nord ne sont pas identifiés comme des artistes de NSBM ! Ils me servent d’exemples pour montrer la porosité entre les thèmes comme le satanisme, l’occultisme et l’extrême droite dans le Metal. Un peu comme avec le paganisme.

Je ne saurais pas dire si l’image que je me faisais de l’occultisme à l’époque a joué un rôle pour renforcer et consolider mes pensées d’extrême droite ou non. On trouvait un lien très fort entre le nazisme et l’occulstime avec d’autres éléments culturels comme les jeux-vidéos avec Wolfenstein ou des blockbusters hollywoodiens comme Hellboy de Guillermo Del Torro ou Captain America : First Avengers de Joe Johnston …

Je me rappelle aussi avoir salivé devant le catalogue de l’éditeur Camion noir. Je possédais déjà les 2 premiers ouvrages Black Metal Satanique : les seigneurs du chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind et La Bible Satanique d’Anton LaVey. Mais on y trouve des livres aux titres suivants :

  • La race à venir, celle qui nous exterminera de Edward Bulwer-Lytton
  • Soleil noir, cultes aryens, nazisme ésotérique et politique de l’identité de Nicholas Goodrick-Clarke
  • Hitler et la tradition cathare de Jean-Michel Angebert
  • Les nazis et l’occulte, les forces obscures libérées par le IIIe Reich de Paul Roland
  • Might is Right, la raison du plus fort de Ragnar Redbeard
  • Charles Manson, Gourou du rock de Noël et Christophe Lorentz

Je vous laisse admirer le catalogue ici. De quoi alimenter mon imaginaire mêlé de diables et de races supérieures…

Aujourd’hui, avec le recul je repense à ce que ma grand-mère me disait « Oh ta musique, c’est un truc de nazi sataniste » et elle n’avait pas si tort que ça, la mamie…

Le début de la fin

C’est à partir de l’âge de 15 ans que j’ai commencé à déconstruire petit à petit ces idéologies racistes, xénophobes… sans vraiment en avoir conscience.

Documentaire La Cravate, 2020

Documentaire La cravate, 2020.

Mes pensées fonctionnaient bien avec mon groupe de potes mais en étant seul dans ce délire, la planche sur laquelle j’étais s’est mise à pourrir. Mais aussi parce que ma copine m’a conduit à modifier mon comportement parce que ça ne lui plaisait pas (et qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ?!). Également parce qu’en grandissant notre groupe de potes a éclaté progressivement et que j’ai fréquenté de plus en plus de personnes loin de ces idées-là et de moins en moins de personnes aux idées d’extrême-droite.

En 2015, âgé de 22 ans, je me suis retrouvé dans une situation précaire et j’ai trouvé un travail dans un milieu plutôt solidaire. J’ai pris goût à la lecture, aux podcasts, aux vidéos sur la société et la politique, et merci l’autodéfense intellectuelle ! Plus je creusais (et creuse encore aujourd’hui), plus je me sentais convaincu par les principes de solidarité, d’égalité, de luttes antiracistes, etc…

Si ce changement de façon de penser s’est fait progressivement, mes références bibliographiques et cinématographiques ont également évolué au fur et à mesure que je déconstruisais mes idées bien ancrées. C’est pour cela que je ne peux pas citer un film ou livre en particulier qui serait à l’origine même de ce changement. Cependant, lorsque j’y réfléchis certaines œuvres m’ont marqué. Les voici.

Pour la dimension des luttes raciales

  • Le podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly sur Binge Audio.
  • Le film Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi (2020)
  • Le film Django Unchained, de Quentin Tarantino (2012)
  • Le film District 9, de Neill Blomkamp (2009)

Pour la dimension politique

  • La chaîne vidéo de Patchwork
  • La chaine vidéo Politikon
  • Le film La vague, de Dennis Gansel (2008) – même si Richard a beaucoup de doutes sur l’existence réelle de cette soi-disant expérience de Ron Jones à l’école Cubberlay, en 1967.

Pour la dimension Esprit Critique

Pour le rapport à « l’autre » (de manière générale)

  • Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel (2007, Stock)
  • Lectures de sciences sociales d’Usul et Modiiie

Pour les mouvements antiracistes

J’ai donc eu de la chance.

J’utilise le terme « chance » car, lorsque je vois Bastien, dans le film documentaire La cravate (de Mathias Théry et Étienne Chaillou, 2019), je ne peux pas m’empêcher de voir des similitudes de parcours et d’imaginer que j’aurais pu être à la même place que lui avec les mêmes convictions aujourd’hui. Je me dis que lui n’a juste pas eu la chance de croiser les « bonnes » personnes et d’arrêter de croiser les « mauvaises ».[6]

Aujourd’hui, même si certains groupes de NSBM sont interdits de diffusion ou de vente en France (et sûrement dans d’autres pays) pour non-respect des lois ou règlement d’utilisation des plateforme (impossible d’acheter du Goatmoon sur Discogs ou d’écouter Peste Noire sur Deezer), on en trouve encore officiellement sur des plateformes comme Deezer ou Spotify (l’intégralité de la discographie de Burzum, Graveland ou Temnozor reste disponible).

Il est important de noter que certains albums sont écoutables sur YouTube et nécessite un rapport en masse des utilisateurs/rices pour faire les faire disparaître. Ceci s’explique par la porosité des thèmes. Des groupes se servent de thèmes comme l’histoire, le paganisme ou le folklore national pour véhiculer leurs idéologies. En voici quelques exemples :

  • Burzum utilise l’odinisme pour affirmer la supériorité de la race aryenne (on lira par exemple cette entrevue).
  • Nokturnal Mortum se sert des traditions slaves pour défendre le nationalisme ukrainien.

D’autres groupes ne cachent aucune intention dans leurs textes :

  • Seigneur Voland chante « Ai-je rêvé où l’étoile jaune n’a pas assez brûlé » dans Dernier bastion blanc.
  • Peste Noire chante « J’aime ma race, j’aime ta race / Mais si tu veux diluer les deux, frère trace / Rentre chez toi, fais comme Kémi Séba » dans Turbofascisme.
 

Poster promotionnel de l'album Peste Noire Split Peste Noire de Peste Noire

Poster promotionnel de l’album Peste Noire – Split – Peste Noire, de Peste Noire

 

Poster du groupe Nokturnal Mortum

Poster du groupe ukrainien Nokturnal Mortum (avec des runes dans les angles)

  • Satanic Warmaster chante « Enthroned Aryan spirit the resurrection of our reich //
    Valour of pagan Europe » dans Strenght & Honour.

Il est donc très difficile de déceler les groupes qui usent de certains thèmes pour véhiculer leurs idées merdiques. Il semble parfois nécessaire de creuser dans les interviews, les photos de groupes ou voir les autres groupes et collaborations des musiciens.

Par exemple, même si le groupe polonais Mgła ne semble pas forcément lié à l’extrême-droite, l’un des musiciens arbore pourtant un patch à l’effigie du groupe Peste Noire sur scène, et le groupe sort ses albums via le label Northern Heritage, (label géré par Mikko Aspa, musicien reconnu dans le milieu NSBM et accessoirement fan de pédopornographie – regardez le projet Nicole 12, si vous en avez le coeur –, qui possède un catalogue bien fourni en groupes national-socialistes et sympathisants), sort un split avec Clandestine Blaze (groupe antisémite finlandais) et les membres de Mgła seront même embauchés pour jouer en live pour Clandestine Blaze. Si on ne peut pas affirmer que le groupe est ouvertement d’extrême-droite avec ces éléments, on peut reconnaître un certain copinage suspect (ici). De plus, l’existence du Temple Of Fullmoon (cercle NSBM polonais assez influent) me fait me méfier des groupes de Black Metal polonais aux attitudes ambiguës vis-à-vis de l’extrême-droite.Peut-être qu’un jour, je parlerai de « l’apolitisme » dans la musique. Ce sujet m’intéresse énormément. Il faut que je creuse.

Jusqu’en 2020, j’assumais publiquement les groupes que j’écoutais, je ne voyais aucun problème à ça. Je pouvais porter des habits à l’effigie de Peste Noire ou Baise Ma Hache par exemple en expliquant que j’adorais ces groupes et que l’idéologie véhiculée faisait partie de l’essence même du genre, que ça représentait leur sincérité, qu’il ne fallait pas s’arrêter à ça. Je ne comprenais pas qu’on me reproche de faire la promotion pour ces groupes…

À présent, je me sépare de tout ce que j’ai en lien avec cette scène. Elle ne représente plus rien de bon pour moi et même « écouter pour la musique » me renvoie à des choses plutôt négatives de ma vie. Je ne souhaite plus soutenir ni ces artistes, ni les labels qui en font la promotion et/ou la diffusion. J’accepte que mes amis proches puissent séparer l’œuvre de l’artiste, mais personnellement je ne veux plus le faire ni faire la promotion de ces groupes et je préfère soutenir d’autres projets beaucoup plus en adéquation avec le moi d’aujourd’hui.

antifascist black metal par Branca Studio

Image offerte gracieusement à tous les groupes de Black Metal voulant estampiller leurs albums de cette image. Par Branca Studio.

C’est à cause des groupes de NSBM (et des sympathisants d’extrême-droite) que j’ai embrassé l’extrême-droite. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus.

Désormais, j’essaie d’appliquer au mieux ce processus de déconstruction à tous les autres rapports de domination de nos sociétés (luttes LGBTQIA+, égalité femmes/hommes, luttes des classes, intersectionnalité…).

Je ne regrette pas de m’éloigner de cette idéologie.

Il est clair, que dans mon témoignage des faits et détails historiques sont erronés. La pseudo-histoire et l’imaginaire d’un ado pas assez curieux pour ouvrir un livre de plus de cinquante pages mêlés à un esprit critique non-aiguisé (voire inexistant) m’a fait tisser des liens qui n’ont peut-être pas lieu d’être dans le réel. Et pourtant…

Ne laissons pas l’esprit critique se dépolitiser et ne le laissons pas non plus basculer dans le conservatisme. Car là-bas, il fait froid, ça pue et ce sont des horizons trop étriqués.

Gloire au Black Metal !

Mort au NSBM !

Thomas

[1] As Wolves Among Sheep, La saga funeste du NSBM, de Davide Maspero et Max Ribaric, éditions Camion noir (2015)

[2] Choosing Death, L’histoire du death metal et du grindcore, d’Albert Mudrian, éditions Camion blanc (2004).

[3] New Wave of American Heavy Metal, de Garry Sharpe-Young, Zonda Books (2005).

[4] Anthologie du Black Metal. Tome 1 & 2 d’Alexandre Guudrath, éditions Camion blanc (2012).

[5] Le satanisme, marchepied de l’extrême droite, Elsa Evrard, Libération 23 mars 2005.

[6] Je vais faire un parallèle avec Je ne MÉRITE PAS mon SUCCÈS, vidéo de Linguisticae.

 

« Le nuancier des groupes des groupes de Black Metal d’extrême droite »

Suite à un commentaire de Jean (et d’autres personnes sur d’autres réseaux), j’ai pu constater que le manque de nuance pour classer les groupes cités dans le NSBM ou non a pu déranger. Et même si je ne partage pas cette opinion je peux l’entendre et la considérer comme valable. J’ai expliqué au début de l’article ma difficulté morale à nuancer les comportements de certains groupes. Je précise que ma position ne change pas, si je change d’avis sur l’utilisation de la définition large de NSBM, je le ferai savoir. Je tiens aussi à souligner que cet article, qui est un témoignage, est teinté d’une certaine dose de militantisme. N’oublions pas que les idéologies politiques se transmettent aussi à travers l’art et la culture.

Nous pouvons discuter de la subjectivité sans problème, bien évidemment.

Cités dans l’ordre de l’article :

Peste Noire : anarchiste de droite, racialiste et identitaire

Baise Ma Hache : nationaliste et suprémaciste blanc

Mgla : sympathisant avec la sphère d’extrême-droite

Taake : idéologie d’extrême-droite marquée (islamophobie, nationalisme, rhétorique d’extrême-droite)

Ancient Rites : thèmes hautement nationalistes (ambigu), tendance néo-païen

Burzum : racialiste, aryaniste, raciste, antisémite et suprémaciste blanc

Absurd : nazi assumé

Graveland : nazi assumé

Nokturnal Mortum : antisémite et nationaliste

Goatmoon : nazi assumé

Temnozor : nationaliste assumé

Seigneur Voland : nazi assumé

Satanic Warmaster : nazi assumé

 

Pourquoi les groupes cités sont d’extrême-droite ?

  • Burzum (projet solitaire de Varg Vikernes, alias Louis Cachet, chantre de l’óðalisme, un néopaganisme teutonique antisémite survivaliste) : ici, ici et
  • Absurd : il suffit de traduire les paroles et regarder les visuels des productions du groupe, , ou
  • Graveland : , ici ou ici
  • Nokturnal Mortum : , , ici
  • Peste noire : , , ici, ici. Les paroles des musiques sont très explicites. La première démo s’intitule même Aryan Supremacy (suprématie aryenne).
  • Seigneur Voland : paroles explicites elles aussi.
  • Clandestine Blaze : , ici
  • Goatmoon : ici,
  • Baise Ma Hache : , ici. On remarque le blason de la division Charlemagne
  • Supreme Mrap : en tapant juste le nom du groupe dans un moteur de recherche ça devrait vous convaincre…

Pour aller plus loin

  • Bleu blanc Satan, documentaire sur une partie de la scène Black Metal française, de Franck Trébillac et Camille Dauteuille (2018)
  • Until The Light Takes Us, documentaire sur le black metal norvégien, par Aaron Aites et Audrey Ewell (2009)
  • Metal Crypt, le NSBM, vidéo de Maxwell, ex-2guys1Tv, sur le NSBM. La vidéo n’est plus hébergée sur sa chaîne, elle a été supprimée par YouTube. Maxwell n’a pas souhaité la ré-uploader car sa position vis-à-vis du NSBM a changé. Il ne souhaite plus donner de visibilité à certains groupes nommés dans la vidéo. Néanmoins Maxwell nous a donné son accord pour partager le lien de sa vidéo uploadée par un autre utilisateur. On le remercie.

Voici quelques articles que je juge importants dans les actions antifascistes dans le (Black) metal :

Petites refs de Richard

  • Sur le néo-paganisme, j’ai encadré le travail de master de Jérémy Fernandes-Mollien, Modalités et raisons d’entrée en religion dans les syncrétismes néopaïens français. Sciences Po Grenoble 2017 (ici). Il y a aussi quelques travaux introductifs sur la symbolique nazi, et l’instrumentation de l’archéologie, comme ce travail réalisé dans mon cours, ainsi que des travaux historiques plus poussés comme ceux de Jean-Paul Demoule (j’en ai causé en 2014).
  • Sur un autre parcours du même type, voir Clément alias Karp, du collectif L’Extracteur, et son outing soralien (à écouter ici sur le soundcloud de Conspiracy Watch, ou regarder ).
  • Il n’y a pas que du black metal nazillon. Il y a aussi du rap et des paroliers. Pour les plus téméraires, il y a Basic Celtos, Kro Blanc, Amalek, Mc Amor, Goldofaf, Fasc, et chez les paroliers à l’ancienne, Jean-Pax Méfret par exemple (dont l’écoute de plusieurs albums d’affilée m’a fait frôler l’AVC).
  • Sur l’infusion de la pensée d’extrême-droite, crue, dans certains milieux comme la police, le podcast Gardiens de la paix, d’Ilham Maad (Arte radio, 2020).
  • Sur la pensée d’Anders Breivik, écouter la série saisissante Utoya, 22 juillet : quelques minutes du procès, dans Les Pieds sur Terre, France Culture, juillet 2012.
  • Quelques films ou documentaires sur l’extrême droite :
    • This is England, de Shane Meadows (2006)
    • Danny Balint (The Believer), de Henry Bean (2001)
    • Antifa chasseurs de skins, de Marc-Aurèle Vecchione (2008).

Sün. Malsaint. Vouïvre. Vermine. FdF.

Sous le nom de Malsaint Sün enregistre des chansons NSBM pour ses disques et orne ses marchandises et produits dérivés de croix celtiques, depuis 2009.

Secondary, 2 of 4

En 2017 la collaboration de malsaint avec Der Stürmer est co-produite sous deux étiquettes de labels NSBM
– par Hendrik Möbus le meurtrier allemand et promoteur du label NSBM Darker than black implanté en Allemagne.
– et Honour and Hate, avec le logo Pagan Front

“Sün” est connu comme le compagnon de Famine de Peste Noire et de Ardraos figure Rac’NSbm de Lemovice et de Wolfsangel
Avec Sün Famine de Peste Noire et  Ardraos de Lemovice et de Wolfsangel il jouïent ensemble sous le nom de Vouïvre.

https://i.ebayimg.com/images/g/lB0AAOSwDIVk7P38/s-l1600.png

Les Vouïvres ont même enregistré des chansons et en proposent des pressages  sur disque produit par LMH de Famine.

https://i.ebayimg.com/images/g/DEIAAOSwB0lk7P74/s-l1600.png

L’acte Final du disque affiche même Xaphan !

XAPHAN : Anthony Mignoni, figure NSBM connue l'affaire médiatique "les satans de toulons" en 1996
- Funeral, réputé premier groupe NSBM français
- la profanation du cimetière de Toulon,
+ l'enquête policière qui s'en est suivie avec mise en lumière des fanzines white-power et d'un réseau Charlemagne Hammerskins.
+ ses liens avec les responsables des profanations d'églises en Bretagne 
+ et le meurtrier du père Uhl, curé assassiné de 33 coups de couteaux.
+ Seigneur Voland, conceptualisé en prison
+ Kristallnacht NSBM hitlérienne.
et chansonnette avec les gars de Vouïvre donc.

Sün s’est rendu en Ukraine avec KPN Peste Noire pour interpréter sa chanson sur scène en feat. avec Famine , Florian Denis de Lemovice et Wolfsangel, et les autres membres KPN Peste Noire à Asgardsrei le plus gros rassemblement NSBM, produit par Aleksey Levkin de M8l8th, “vétéran” AZOV.

Les marchandises-à-porter : Produits-dérivés Vouïvre et Vermine affichés dans la cave du bar metal aftersow

Sün est également membre de Vermine

https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2019/02/Concert-black-metal-neonazi-Lyon-NSBM-fev2019.jpg En 2019 Vermine et Sün font leur premier concert dans le rassemblement NSBM Call of Terror autours du meurtrier allemand Hendrik Möbus

https://i.discogs.com/bHXN5ntxgZ1_AILa4owJaMNW4kNxS9A8gRMZ68AiLPg/rs:fit/g:sm/q:90/h:562/w:600/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9SLTk3NTY0/ODQtMTQ4NTg3ODE1/Ny02MTYzLmpwZWc.jpeg

Hendrik Möbus produit aussi la marchandise de la marque de la bande Flammes De France sous son étiquette de maison-de-disques NSBM Darker Than Black implantée en Allemagne.


Vermine donne son second concert à Milan, dans le rassemblement NSBM co-produit par Hammerskins et Hendrik Möbus.


https://pbs.twimg.com/media/FprxO7xWAAM6ANc?format=jpg&name=medium
Ben Sün là, de Vouivre, il a fait des vacances en Italie la semaine dernière. Avec un ami à lui. Ils ont pris plein de photos. Mussolini, Hitler… ⬇️

Asgardsrei 2019

https://sun9-78.userapi.com/impg/Ao7XFAzR1o3tHF_PXYAgCyPtAf0bx-MFgc-h5w/cjuIwkM-QZ8.jpg?size=520x0&quality=95&sign=f9cd490d235da8c8323cc91d5ba88b9ahttps://heretic.camp/wp-content/uploads/2019/10/dlya-VK-1.jpg

Un festival de Black Metal en Ukraine ce week-end est l’événement de réseautage néo-nazi de l’année

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Des centaines d’extrémistes d’extrême droite convergeront vers la capitale ukrainienne ce week-end pour un festival de musique « militant black metal » qui, selon les experts, est devenu un centre de mise en réseau sur la scène néonazie internationale.

Asgardsrei, qui aura lieu samedi et dimanche au Bingo Club de Kiev, se présente en ligne comme un festival de black metal qui a « atteint le plus grand (et certainement le plus radical) » de la région.

« 2 jours, 14 groupes, 1 500 places, 0 tolérance »,
peut-on lire sur son site web.

Les chercheurs affirment que le festival est une vitrine pour le genre musical explicitement néo-nazi connu sous le nom de « black metal socialiste national », ou NSBM. La formation comprend des paroles violentes antisémites, faisant référence à l’Holocauste et aux croix croix croix, et avec des insultes anti-juives. L’un des groupes, Stutthof, porte le nom d’un camp de concentration nazi, tandis qu’un autre, le groupe français seigneur Voland, a une chanson intitulée « Quand les Svastikas étoilait le Ciel ».

Un autre acte, le groupe grec Wodulf, a une chanson avec les paroles: « Les normes d’Aryyan pourraient se déployer en triomphe / Fidélité immortel à la croix gammée ». Des images du festival de l’année dernière montrent des membres du public qui donnent un grand salut nazi lors des représentations.

“Les organisateurs ont été très habiles en connectant presque la scène néonazie européenne complète.”

Les experts de l’extrême droite disent que le festival, qui en est maintenant à Kiev, est devenu un important centre de réseautage pour le mouvement transnational de suprématie blanche. Le festival a été organisé par des individus liés au puissant mouvement d’extrême droite Azov de l’Ukraine, le groupe ultranationaliste qui a joué un rôle majeur dans la révolution et la guerre contre les séparatistes soutenus par la Russie à l’est. Il comprend également une « nuit de combat » aux arts martiaux par un club de combat affilié à Azov le vendredi soir.

Le festival a précédemment attiré des extrémistes de groupes, y compris l’organisation néo-nazie Atomwaffen Division basée aux États-Unis, le parti allemand The Thirdth Path Party, et le néofasciste italien CasaPound.

« Il s’est imposé comme le grand festival de la scène socialiste du black metal », a déclaré Thorsten Hindrichs, un musicologue de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, qui se spécialise dans les sous-cultures de musique d’extrême-droite.

Il a déclaré à VICE News que le festival constituait un point de contact important pour des groupes d’extrême droite disparates dans leur projet « de construire une communauté paneuropéenne d’extrémistes de droite ».

« Les organisateurs ont été très intelligents en connectant presque la scène néonazie européenne complète », ont ajouté Hindrichs.

Mollie Saltskog, analyste du renseignement au sein de la société de conseil stratégique The Soufan Group, a déclaré que les organisateurs de festivals s’étaient vantés l’année dernière qu’ils avaient « près d’un millier d’étrangers » lors de l’événement. Parmi eux figuraient des membres de la division Atomwaffen, y compris le chef de la cellule d’État de Washington du groupe, Kaleb James Cole, qui a passé 18 jours en Ukraine dans le cadre d’un voyage de 25 jours en Europe.

« Il est probable que de nombreuses personnalités du mouvement transnational de suprématie blanche, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine, participeront au concert et aux activités qui l’ont entouré ce week-end à Kiev », a déclaré Saltskog à VICE News.

« Le moment est venu pour les membres du mouvement transnational de se rencontrer, de se mettre en réseau, de forger des connexions internationales et d’échanger des tactiques et des expériences pour ramener chez eux leur propre « combat ». Saltskog continua.

Avant le festival de l’année dernière, a-t-elle déclaré, Azov avait accueilli une conférence internationale d’idéologues d’extrême droite, où ils ont discuté de sujets tels que « le paganisme nordique en tant que métaphysique ».

Lire : Un hooligan de football néo-nazi tente de construire un empire MMA à travers l’Europe

Hindrichs a déclaré que Kiev était devenu un « espace sûr » où des événements comme Asgardsrei pouvaient se produire sans perturbation de la part des autorités ou des manifestants. Il a déclaré que l’importance croissante du festival sur la scène internationale d’extrême droite signifiait qu’il méritait une attention accrue de la part des services de sécurité occidentaux pour surveiller les contacts que leurs extrémistes faisaient potentiellement à Kiev.

« Il y a des choses horribles qui se passent là-bas », a-t-il déclaré. « Ce serait une bonne idée d’essayer d’empêcher les gens d’assister à la réunion.

Un pôle mondial

Selon Haaretz, Asgardsrei a été fondée par le néonazi russe Alexey Levkin, un dissident d’extrême droite qui est venu en Ukraine en 2014 pour soutenir Azov, qui a depuis activement noué des liens avec des groupes partageant les mêmes idées ailleurs.

Levkin se décrit lui-même comme un idéologue « qui donne des conférences sur la culture, l’histoire et la pensée politique contemporaine » à la milice nationale – l’aile de rue paramilitaire du mouvement tentaculaire d’Azov, qui a également un régiment incorporé dans l’armée nationale ukrainienne, ainsi que son propre parti politique, le Corps national.

En plus de faire face à son propre groupe, M8L8TH, qui se produira à Asgardsrei, Levkin est également un membre clé de Wotanjugend – un groupe néo-nazi basé en Ukraine qui a promu une traduction en russe du manifeste du tir de Christchurch. Saltskog a déclaré que Wotanjugend était « initialement établi en Russie, mais utilise l’Ukraine comme base pour faire fonctionner et propager son idéologie néonazie et son message de haine, sous ce qui semble être le patronage d’Azov ».

https://www.dailymetal.com.ua/wp-content/uploads/2019/12/77193854_2505752266326792_5426621819069136896_o.png

Levkin a déclaré à VICE News que « seuls deux ou trois groupes sur la formation pouvaient vraiment être considérés comme des actes de la NSBM », y compris son propre acte, M8L8TH.

Levkin a nié le festival être devenu un centre de mise en réseau pour l’extrême-droite et a expliqué qu’il s’agissait « avant tout de briser… tabous ».

« Nous respectons tous les artistes qui osent vraiment défier le récit dominant de la société occidentale contemporaine », a-t-il déclaré.

Et quand on lui a demandé s’il se considérait comme un national socialiste, il a répondu : « Oui, bien sûr. »

Les chercheurs ont déclaré que l’événement a mis en lumière la façon dont l’Ukraine, à travers l’influence d’Azov et des mouvements d’extrême droite affiliés, est apparue comme une plaque tournante mondiale pour les extrémistes de depuis le déclenchement de la guerre. Ces dernières années, des événements comme Asgardsrei ont attiré des radicaux étrangers en Ukraine pour travailler en réseau avec des extrémistes affiliés à Azov, où ils ont documenté leur présence lors d’événements sous-culturels d’extrême droite tels que des concerts et des tournois de MMA sur les médias sociaux.

LIRE : Les extrémistes d’extrême droite ont utilisé la guerre en Ukraine comme un terrain d’entraînement

Pendant ce temps, Azov a poursuivi un programme de sensibilisation pour cultiver les liens avec les groupes d’extrême droite à l’échelle internationale. Olena Semenyaka, secrétaire internationale du parti politique d’Azov, qui a des liens étroits avec Levkin, a voyagé pour rencontrer des contacts en Allemagne, en Suède, en Italie, en Croatie et au Portugal au cours de l’année écoulée.

La semaine dernière, un groupe ukrainien d’extrême droite s’est même rendu en première ligne des manifestations de Hong Kong, qui ont suscité des inquiétudes quant à la tentative de tirer des leçons des manifestations pro-démocratiques à utiliser dans les violentes manifestations de rue à la maison.

LIRE : Qu’est-ce que les fascistes ukrainiens font aux manifestations de Hong Kong ?

Image de couverture: Les combattants du bataillon de volontaires d’Azov allument des fusées éclairantes lors de la marche marquant le 72e anniversaire de l’armée ukrainienne d’insurrection à Kiev, en Ukraine, mardi oct. 14, 2014. (AP Photo/Sergei Chuzavkov)

[AZOV] Asgardsrei : le festival annuel de musique néonazie d’Ukraine

Lors d’un festival de métal néonazi à Milan, en Italie, en avril 2019, les téléphones portables et les appareils photo n’étaient pas autorisés à l’intérieur . Mais ce n’était pas le cas en décembre 2019 à Kiev, en Ukraine, lors de l’événement annuel Asgardsrei, qui est le festival de musique black metal néonazi qui a élu domicile dans la capitale ukrainienne depuis 2015.

https://www.instagram.com/p/B6G1f9LpCyd/?utm_source=ig_web_copy_link

Cela signifiait que les fans de groupes national socialist black metal  (NSBM) de toute l’Europe et d’ailleurs pouvaient obtenir des souvenirs photo et vidéo de leurs artistes préférés faisant l’éloge des nazis en action. Pourtant, en publiant et en faisant la promotion de ces souvenirs sur des profils de médias sociaux publics, en particulier Instagram, ils nous ont également donné une fenêtre sur la tradition de décembre de Kiev saluant Hitler, Sieg-Heil-age et promouvant les nazis qu’est le festival Asgardsrei.

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Asgardsrei et les médias sociaux

Asgardsrei , comme cet auteur l’a décrit dans un article pour Haaretz avant l’événement, est un festival de black metal national-socialiste (NSBM) qui a lieu chaque décembre à Kiev, en Ukraine. Lancé à l’origine à Moscou par l’extrémiste d’extrême droite russe Alexey Levkin, Asgardsrei a déménagé avec Levkin en Ukraine en 2014 lorsqu’il a quitté la Russie pour combattre avec le bataillon Azov (Levkin reste impliqué dans le mouvement Azov). Le festival de cette année a eu lieu du 13 (vendredi) au 15 (dimanche) décembre 2019.

https://www.instagram.com/p/B4xec65Jxvq/

Cinq ans plus tard, Asgardsrei de Levkin est un incontournable du calendrier musical d’extrême droite et une rencontre internationale non seulement pour les fans de NSBM, mais aussi un lieu où les extrémistes internationaux d’extrême droite peuvent se rassembler et réseauter dans un environnement beaucoup plus ouvert à leur présence. que dans de nombreux autres pays.

Découvrir ce que faisaient les participants d’Asgardsrei n’est pas une tâche difficile. Au fur et à mesure que l’événement se prolongeait, de nombreux utilisateurs disposant de comptes Instagram publics ont partagé des histoires – des vidéos temporaires ou des photos qui disparaissent après 24 heures – ainsi que des photos et des vidéos de leurs expériences à Asgardsrei. Au cours du week-end et dans les jours qui ont suivi le festival, Bellingcat a suivi et vérifié régulièrement les hashtags #asgardsrei et #asgardsrei2019, regardant parfois aussi les hashtags contenant les noms des groupes (par exemple, #goatmoon). Nous avons également fait la même chose pour le lieu du concert (Kyiv’s Bingo Club, site de nombreux concerts d’extrême droite).

Ce processus nous a permis de télécharger et de capturer presque toutes les publications Instagram publiques de l’événement, en utilisant des applications simples disponibles sur les téléphones mobiles pour télécharger de courtes video stories, des photos et des vidéos Instagram avant qu’elles ne puissent être supprimées ou effacées. De plus, pour essayer de capturer autant de publications que possible qui n’étaient pas hashtagées ou étiquetées avec le lieu du concert, nous avons manuellement vérifié et examiné les profils des utilisateurs qui ont posté à partir de l’événement ou qui ont été tagués dans des publications par d’autres utilisateurs. Autres publications que Bellingcat a trouvées sur les chaînes publiques de Telegram.

“F*ck ces libéraux, vous avez mon feu vert”

L’Asgardsrei de cette année a présenté une “soirée de combat” d’arts martiaux mixtes (MMA) qui a eu lieu avant le coup d’envoi du concert. L’événement MMA a eu lieu à Mala Opera, un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev.

Les photos et la vidéo de l’événement MMA montrent le logo de White Rex , une marque de promotion et de vêtements MMA d’extrême droite dirigée par le néonazi russe basé à Kiev Denis Nikitin (également connu sous le nom de Kapustin), visible au milieu du ring.

 

 

Une capture d’écran d’une histoire Instagram lors de la «fightnight» d’Asgardsrei montrant le logo White Rex au milieu du ring et la marque de la promotion de paris Parimatch

Les photos et les vidéos montrent également la marque de Parimatch sur le ring. Parimatch est le “partenaire officiel des jeux de gains et de paris” de l’UFC (Ultimate Fighting Championship) à travers l’Europe continentale, le Moyen-Orient et l’Afrique.

 

 

Une capture d’écran d’une histoire Instagram lors de la “fight night” d’Asgardsrei montrant la marque de la promotion de paris Parimatch

Rien n’indique que Parimatch ait sponsorisé l’événement de quelque manière que ce soit ou approuvé l’utilisation de son logo dans ce contexte. Cependant, l’apparition de leur image de marque lors d’un événement organisé par un groupe d’extrême droite est préoccupante en termes d’aide à la diffusion d’un événement affilié à l’extrême droite.

Il n’y avait apparemment aucun problème non plus à ce que l’événement soit organisé dans un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev. Dans une publication Instagram qui a été rapidement supprimée, les organisateurs d’Asgardsrei ont affirmé qu ‘”un journaliste étranger essayait vraiment de faire pression sur le lieu” – vraisemblablement une référence à l’auteur de cet article qui a écrit dans Haaretz sur le fait que le lieu était appartenant à l’État – “mais quand le gars de l’administration a entendu son histoire, il s’est dit:” Fuck ces libéraux, vous avez mon feu vert. Il n’est pas clair si « l’administration » à laquelle il est fait référence est le lieu ou un individu de l’administration de la ville de Kiev elle-même.

 

 

Une publication Instagram désormais supprimée du 14 décembre des organisateurs d’Asgardsrei.

Il y avait, apparemment, censé être plus offert vendredi soir avant le concert. Selon une critique d’Asgardsrei 2019, publiée sur le site Internet du nationaliste blanc américain Greg Johnson , le néonazi allemand Hendrik Möbus était censé donner une conférence comme il l’avait fait auparavant lors d’une petite conférence avant Asgardsrei 2018. Möbus, un meurtrier condamné et fondateur du groupe néonazi allemand Absurd , aurait été arrêté en essayant de quitter l’Allemagne et n’a pas été autorisé à entrer en Ukraine.

De plus, une autre « revue » publiée le 30 décembre par le parti néonazi allemand Der Dritte Weg (« La troisième voie »), longtemps ami du mouvement Azov, affirmait que « quelques militants de notre parti et d’autres nationalistes qui voulaient voyage à Kiev ont été détenus à l’aéroport » en Allemagne, et a en outre affirmé que certains avaient reçu des interdictions de voyager de la part des autorités allemandes.

Symboles néo-nazis partout, “interdiction de la croix gammée” ou pas

Le concert lui-même a présenté des performances de plus d’une douzaine de groupes associés à la scène NSBM, de Goatmoon en Finlande et de Wodulf en Grèce à M8L8TH , un groupe d’origine russe basé à Kiev , dirigé par l’organisateur d’Asgardsrei, Alexey Levkin. Comme détaillé dans Haaretz , ces groupes présentent des paroles ouvertement pro-nazies et antisémites, de chansons comme “Way of the Holocaust Winds” de Goatmoon et “Sur les ruines et les cendres de Sion” de Seigneur Voland (“On the ruins and ashes of Zion ») à l’album « Aryan Voice of Hatred » de Selbstmord avec des paroles comme « La race sacrée – la guerre/En l’honneur de notre race blanche/La haine envers les ennemis, la fierté indigène/le sang aryen coule tout le temps ».

Le projet parallèle de Levkin “AKVLT” – ou, plus précisément, Adolfkvlt, a également joué. La bande démo du projet de 2013 présente une photo d’Hitler sur la couverture et était limitée à 88 exemplaires; 88 est le code néo-nazi pour “Heil Hitler”.

 

 

Les organisateurs d’Asgardsrei se référant à “Adolfkvlt” comme “A ******* T” sur un post Instagram faisant la promotion de leur performance

“AKVLT” s’est également produit à “Fuhrernacht” en mai 2019, une soirée privée de culte littéral d’Hitler.

 

 

L’autel avec une photo d’Adolf Hitler et un drapeau nazi lors de la “Fuhrernight” de Wotanjugend en mai 2019

Malgré les images utilisées par ces groupes et d’autres, les drapeaux à croix gammée sont interdits à Asgardsrei, a déclaré l’organisateur du concert Alexey Levkin à Haaretz . À cette fin, Bellingcat n’a vu aucun drapeau à croix gammée sur les photos disponibles d’Asgardsrei 2019. Si l’affirmation de Levkin est effectivement exacte, il s’agit clairement d’une nouvelle politique pour 2019, car en décembre 2018, cet auteur a trouvé et enregistré plusieurs photos Instagram désormais supprimées. montrant des drapeaux à croix gammée, dont un affiché par un membre senior du club de littérature d’Azov.

 

 

Une photo maintenant supprimée d’une histoire Instagram de décembre 2018 de Serhiy Zaikovsky, un haut responsable du club de littérature du mouvement Azov, Plomin. La photo provient d’Asgardsrei 2018. Le texte dit “Heil Hitler” en ukrainien délibérément mal orthographié (“Gitlar”)

 

 

Une publication Instagram maintenant supprimée de décembre 2018 montrant un drapeau à croix gammée à Asgardsrei 2018, avant qu’une apparente interdiction des drapeaux à croix gammée ne soit introduite pour Asgardsrei 2019

Malgré l’interdiction apparente, il y avait encore de nombreuses images néonazies et suprémacistes blanches exposées à Asgardsrei, des croix celtiques aux soleils noirs, et plus encore.

 

 

Drapeaux de croix celtique et un participant portant une chemise avec une croix celtique et le slogan “White Pride World Wide”

La croix celtique était même visible sur les badges de sécurité officiels portés par les personnes travaillant pour le festival.

 

 

“Ne plaisante pas” Un individu travaillant dans la sécurité à Asgardsrei avec un badge représentant une croix celtique, un symbole commun de la suprématie blanche

 

 

Un participant portant un t-shirt “Heil Hitler” avec la devise des SS au-dessus

Arseniy Bilodub de Sokyra Peruna, présenté dans notre enquête sur l’intégration de l’extrême droite ukrainienne, a fait une apparition à Asgardsrei, apparaissant sur scène pour contribuer au chant à un moment donné et faisant également la promotion d’un album live de son groupe à partir de sa performance lors d’un autre concert néonazi au même endroit en juin 2019 .

 

 

Arseniy Bilodub de Sokyra Peruna (à gauche), tête d’affiche du concert “Veterans Strong” présenté dans notre enquête sur les mouvements d’extrême droite et d’anciens combattants en Ukraine

De plus, alors que les drapeaux à croix gammée pourraient être interdits, les tatouages ​​​​à croix gammée ne le sont évidemment pas, comme le guitariste de Goatmoon l’a démontré pour la deuxième année consécutive.

 

 

Une photo de la performance de Goatmoon, montrant un guitariste (à l’extrême droite sur la photo) avec un tatouage à croix gammée

Les croix gammées sont aussi apparemment d’accord à « Militant Zone », la boutique et le label dirigé par Levkin et d’autres basés à la Cossack House du mouvement Azov. Un message sur la chaîne Telegram de Wotanjugend, un mouvement néonazi lâche de Levkin et d’autres en Ukraine, en août 2019 a révélé des pendentifs à croix gammée exposés à l’intérieur de ce qu’ils ont appelé «l’intérieur mis à jour» de leur boutique dans l’antre central d’Azov à Kiev. Le message a depuis été supprimé.

 

 

Une photo d’un message sur la chaîne Telegram de Wotanjugend faisant la promotion du “magasin militant” à l’intérieur de la maison cosaque d’Azov dans le centre de Kiev, où les pendentifs à croix gammée (dans le cercle blanc) sont clairement visibles

Cependant, il y a plus de symbolisme nazi dans cette boutique que de croix gammées. Dans un autre article de Telegram après Asgardsrei, Wotanjugend a publié plusieurs photos de certains articles post-Asgardsrei à vendre, principalement des marchandises faisant la promotion de groupes qui ont joué au festival. Cependant, sur les photos figurent également deux petits bustes de Rudolf Hess, adjoint du Führer d’Adolf Hitler jusqu’en 1941 et figure vénérée des néonazis.

 

 

Une photo publiée par Wotanjugend en décembre 2019 montrant des bustes de la figure nazie Rudolf Hess à l’intérieur de la boutique « Militant Zone » de la maison cosaque d’Azov

Un autre motif néo-nazi courant est le soleil noir, fréquemment utilisé non seulement par le mouvement Azov, mais aussi par le tireur de Christchurch, qui a présenté le symbole sur la couverture de son manifeste terroriste (celui qui a été traduit en ukrainien par, comme nous le verrons ci- dessous , par un participant d’Asgardsrei) C’est un symbole couramment utilisé par l’extrême droite et est adapté d’une mosaïque sur le sol de la salle des généraux SS. Ce n’était pas difficile à trouver à Asgardsrei.

 

 

Une capture d’écran d’une vidéo Instagram montrant des participants tenant un drapeau Wotanjugend avec un soleil noir pendant la performance de M8L8TH

 

 

Un drapeau solaire noir tenu par deux participants (l’un portant une chemise Wotanjugend et l’autre un sweat-shirt de la marque de mode d’extrême droite “Svastone” d’Arseniy Bilodub). Le texte publié en russe est une traduction de “Horst-Wessel-Lied”, l’hymne officiel du parti nazi qui contient des paroles telles que “des millions regardent la croix gammée pleine d’espoir”.

Saluts nazis, et puis plus de saluts nazis

Les participants au concert ont fait bien plus que simplement chanter sur leurs airs nazis préférés. Il existe de nombreuses photos et vidéos d’Asgardsrei de participants saluant les nazis pendant les représentations et en dehors du concert lui-même.

 

 

Hitler salue pendant la performance de Goatmoon, posté sur Instagram par l’utilisateur “unholy_witch”

Pendant la performance de Goatmoon, les participants ont scandé “Heil!” à la demande du chanteur.

Dans une vidéo publiée après la fin du premier jour d’Asgardsrei, un certain nombre de participants rient et saluent les nazis à quelqu’un qui les filme, tout en scandant “Sieg Heil”.

Les utilisateurs ont également publié des articles sur leurs voyages à Kiev pendant Asgardsrei. Bellingcat a trouvé plusieurs fans qui ont posté des photos de l’intérieur de la Cossack House du mouvement Azov, un « centre social » à plusieurs étages juste à côté de Maidan Nezalezhnosti (Place de l’Indépendance), au centre de Kiev.

 

 

Les participants d’Asgardsrei postent depuis l’intérieur de la maison cosaque d’Azov, dans le hall du bâtiment. Parmi les autres personnes qui ont posté des photos d’eux-mêmes devant ce même logo illuminé, citons Mark Jones de National Action, le groupe néonazi britannique interdit en tant qu’organisation terroriste au Royaume-Uni depuis 2016.

Un autre participant reconnaissant d’Asgardsrei était quelqu’un qui a publié plusieurs menaces de mort dirigées contre le personnel de Bellingcat (nous ne nommerons pas sa chaîne Telegram). Une enquête précédente de Bellingcat a montré comment l’administrateur de la chaîne avait traduit et vendu des traductions reliées en ukrainien du manifeste du tireur de Christchurch. Malgré la colère du Premier ministre néo-zélandais Jacinda Ardern et les promesses des autorités ukrainiennes de poursuivre quiconque vendrait le manifeste, l’administrateur de la chaîne a depuis apparemment vendu des traductions ukrainiennes et a continué à vendre des traductions en russe du manifeste.

En novembre 2019, l’administrateur de la chaîne a publié des photos de leurs billets pour Asgardsrei et a exhorté les abonnés de la chaîne à y assister. Ils ont ajouté qu’ils allaient “Sieg Heil” sur leur chanson préférée M8L8TH, le groupe dirigé par l’organisateur d’Asgardsrei Alexey Levkin. Cette chanson, “Tears of Autumn”, fait l’éloge du lieutenant-général SS et organisateur du système des camps de concentration Theodor Eicke, décédé en Ukraine en 1943, et contient des paroles comme “Vous êtes dans nos cœurs, Führer et son Volk”. Selon la critique d’Asgardsrei 2019 publiée sur le nationaliste blanc américain et ami d’Azov Greg Johnson’s Counter-Currents, M8L8TH a en effet joué cette chanson pendant leur set.

Après Asgardsrei, l’administrateur de la chaîne a posté l’événement en ukrainien et en anglais. “Merci à tous ceux qui ont visité Asgardsrei 2019”, ont-ils écrit le lundi matin après Asgardsrei. “Des frères blancs de toute l’Europe (sic) ont passé un moment formidable, se sont fait de nouveaux amis et ont rencontré d’anciens, pour la première fois depuis de nombreuses années.”

« Sieg Heil ! » le message se termine, accompagné d’un merci au néo-nazi Wotanjugend pour l’organisation de l’événement.

Le spectacle continue

Le prochain événement du calendrier international de la musique d’extrême droite n’est pas en Ukraine ; il y aura des concerts en France (février 2020) et en Italie (avril 2020) avant le prochain grand spectacle à Kiev. En mai 2020, Bilodub de Sokyra Peruna s’associera à Levkin et à la «Militant Zone» de la société pour accueillir le festival «Fortress Europe» de deux jours.

 

 

Une publicité pour “Fortress Europe” à Kiev en mai 2020, mettant en vedette un certain nombre de groupes néonazis

Bien que la programmation soit encore incomplète, les groupes déjà prévus pour se produire à Kiev incluent le groupe italien Bronson , affilié au mouvement néo-fasciste CasaPound, le groupe allemand “national-socialiste hardcore” (ou hatecore ) Path of Resistance et le groupe slovaque antisémite Krátky Proces , dont l’ancien chanteur s’est présenté pour le parti d’extrême droite Marian Kotleba lors des élections de 2016 en Slovaquie. Bien sûr, les groupes de Bilodub et de Levkin, Sokyra Peruna et M8L8TH, joueront également, et certains des mêmes fans qui ont posté des photos d’Asgardsrei le feront probablement depuis Fortress Europe.

Levkin et d’autres ont déjà commencé à planifier l’Asgardsrei de l’année prochaine. Sur leur compte Facebook , ils ont demandé aux fans d’aider à sélectionner le meilleur week-end pour le prochain Asgardsrei en décembre 2020, et affirmant qu’une “tête d’affiche stellaire” pour Asgardsrei 2020 sera annoncée en janvier.

Concert de musique métal à Chamelet : l’ombre de la mouvance néo-nazi

https://www.leprogres.fr/rhone-69-edition-villefranche-et-beaujolais/2019/05/10/concert-de-musique-metal-a-chamelet-l-ombre-de-la-mouvance-neo-nazi

Si les enquêtes sur les groupes de musique n’ont rien révélé d’inquiétant, la Préfecture met en garde : “Au moindre propos ou fait contraire aux valeurs de la République ou à la loi, le Procureur de la République sera saisi”

Ce samedi 11 mai, est organisé à Chamelet un Dark Médiéval Fest! Au programme de cet évènement original : des animations médiévales et de la musique métal! Sauf qu’à l’énoncé des groupes à l’affiche, certains grincent des dents. Ainsi, sur Internet, Rebellyon, se présentant comme un “site collaboratif d’infos alternatives”, n’hésite pas à dénoncer “encore un concert néo-nazi dans la région lyonnaise”.
“Bien caché derrière une image médiévale faussement bon enfant, avec son petit marché sur le même thème, concours de jonglerie, feu, combats, c’est en réalité un concert NSBM (National Socialist Black Metal) que nous trouvons, en analysant d’un peu plus près la programmation de ce festival”, assure le site.

Et de détailler : “Prenons tout d’abord le cas de Dux. Sous ce nom, se cachent, entre autre, les membres de Orthanc, groupe interdit de concert à de multiples reprises. Mais Dux, ce sont aussi les membres de Blessed in sin, connu comme la bande des profanateurs de tombe de Toulon, actifs depuis 1996, sous les noms de Funeral, Kristallnacht (nuit de cristal nazie), Seigneur Voland (ouvertement antisémite et hitlérien)”

Et de dénoncer aussi la présence d’un stand “Asgard Hass” de Suisse, qui serait promoteur NSBM et notamment diffuseur d’un disque exposant une croix gammée stylisée.

Sous la force de ces arguments, les internautes sont même invités par Rebellyon à téléphoner à la mairie de Chamelet. La première magistrate de la commune, qui ne nous avait ce vendredi soir pas rappelé, aurait ainsi, selon nos informations, saisi les autorités, hésitant à annuler.

“On ne peut pas interdire “a priori” un évènement, sauf s’il y a une menace de trouble à l’ordre public, ce qui, d’après nos éléments, ne semble pas le cas”, opposait ce vendredi soir le cabinet de la Préfecture du Rhône.

Ce qui n’a pas empêché qu’une enquête soit menée concernant les personnes mises en cause. Alors oui, des musiciens seraient passés d’un groupe à un autre. Mais ces personnes n’auraient jamais fait l’objet de signalements pour des participations à des rassemblements néo-nazi. Rien n’aurait été relevé à leur encontre permettant de justifier ce “raccourci”. Aucune information tangible inquiétante ne remonterait à leur sujet.

Il n’empêche qu’un dispositif particulier de gendarmerie a été prévu pour éviter tout débordement ce samedi, si des opposants à ce concert venaient à chercher l’affrontement et aussi pour assurer “une surveillance fine” de l’évènement, indique encore le cabinet de la Préfecture, qui affirme : “Au moindre propos ou fait contraire aux valeurs de la République ou à la loi, le Procureur de la République sera saisi”.

Droit de réponse

Eclaircissons« l'ombre de la mouvance néo nazi» du concert métal à Chamelet (dixit Sophie Raguin article du progrès vendredi 10 mai).
Alertés par des accusations portant sur certains groupes devant se produire lors du Festival, nous avons immédiatement saisi les autorités compétentes, la Préfecture et la gendarmerie, afin de déterminer, sur la base de faits concrets si des groupes étaient clairement identifiés comme porteur de l'idéologie néo nazi. Une enquête a été ouverte et les conclusions ont  démontrés qu'aucun groupe n'avait fait l'objet de signalements ou de plaintes pour participation à des rassemblements néo nazis ou apologie du nazisme. La liberté d'expression étant très protégée en France, aucun élément tangible ne justifiait donc l'annulation du concert .
L'autre motif d'annulation aurait été la menace du« trouble à l'ordre public» qui d' après la préfecture ne semblait pas une réelle menace.
J'ai donc fait le choix, en toute connaissance de cause, en concertations avec mes adjoints et au regard des éléments de l'enquête, de ne pas annuler le concert. Les organisateurs ont signé une convention les engageant à relever tout signe faisant apologie du nazisme, d'incitation à la haine raciale et si tel était le cas d'en référer aux autorités compétentes.
De son côté la Mairie a annoncée qu'elle n'hésitera pas à saisir le procureur de la république en cas de faits ou propos contraires aux valeurs de la République.
Grâce à une collaboration étroite avec la brigade de gendarmerie du Val d'Oingt, qui nous a épaulés durant cette affaire, un dispositif important de surveillance a été mis en place tout au long de la manifestation
Je suis moi-même allé sur place avec un adjoint afin de constater de visu la teneur de ce concert.
Aucun élément n'a été relevé permettant de confirmer les accusations portées, aucun incident à déplorer.
Je m'adresse donc à vous, syndicalistes, chasseur de scoop, ainsi qu'à toutes les personnes qui, bien souvent sous couvert de l'anonymat se sont répandus en insultes et propos orduriers essayant ainsi de faire pression sur moi dans le but d'une annulation de ce concert au motif d'une supposée présence de groupes néo nazi. Un site collaboratif d'infos alternatives, Rebellyon, a même incité la population à téléphoner en mairie en diffusant largement  le numéro  de téléphone de la mairie. Mesdames et messieurs les détracteurs si vous aviez un doute sur ces groupes il fallait en apporter la preuve afin que l'annulation du concert soit fondée. Et de grâce, soyez courageux, ne vous cachez pas derrière l'anonymat pour vous exprimer, prenez vos responsabilités et défendez les valeurs de la république avec dignité, respect et intelligence .
Et pour terminer sur une note positive, notre restaurant marocain « La Vallée de I' Atlas » a fait lui aussi salle comble samedi soir et dimanche midi, accueillant musiciens et spectateurs .....
Ariane Aubonnet
Maire de la commune de Chamelet