REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
SPQR ne joue pas de la musique “black metal” ni “trash* hardcore”,
SPQR n’est même pas référencé dans l’Encyclopaedia Metallum
Les disques SPQR sont vendus dans le circuit skinhead/RAC néonazi comme le label et distributeur Martel en Tête de Bourges. [* trash : “ordures” / et le THRASH est un style de music metal 80’s connu pour sa longue chevelure, son esprit crossover, ses tempos rapides soniques … etc.]
Les annonces de concerts que SPQR propose sur son Intagram sont toujours des rassemblements néonazis et/ou de la mouvance skinhead, notamment autours de CasaPound.
Lors de ces dates de concerts, SPQR ne s’affiche pas du tout avec des groupes black metal, mais fait bien-sur l’exception pour s’afficher sous l’intitulé Call of Terror, l’appel au rassemblement RAC et NSBM autours de Graveland et Kataxu, sous les apparences d’un “concert” “black metal” promu par la vitrine folklorique de l’interfaf “hooligan” Ouest Casual, turbonazi.
SPQR s’est déjà affiché au centre d’un rassemblement clandestin autours de la musique white-power en France le 19 novembre 2016 avec les groupes français DC (ex-Décadence culturelle) et Bordel Boys (groupe breton prétendument apolitique) et des italiens proposé par “HardCore Wave” promotion RAC n’ MMA autours de Tomasz “gamin” Pride France lors de son premier rassemblement autours du RAC qui s’est tenu en Haute-Savoie.
SPQR est une formation RAC italienne de Rome active depuis 2005 autours de figures skinhead RAC :
La maison de disque Rupe Tarpea Produzioni affiliée a Massimo Morsello qui produit Londinium SPQR appartient à l’empire financier de Roberto Fiore.
Fabrizio Croce est désigné comme Hammerskin par Searchlight en apparaissant dans les enquêtes sur le réseau fasciste italien Forza Nuova opérant à Londres autours de Roberto Fiore sous la couverture “Easy London”
Fabrizio Croce est désigné comme ancien candidat à la mairie de Grottaerrata de la liste Casapound
Fabrizio Croce candidat à la mairie de Grottaerrata sur la liste Casapound
Fabrizio Croce est promoteur et producteur du rassemblement “Eternal City Custom show” autours de la motocyclette.
Londinium SPQR est un cas à part dans la scène identitaire italienne. Il a été fondé par des militants fascistes italiens réfugiés à Londres dans les années 1980. Le nom du groupe est la combinaison du nom latin de Londres, avec les lettres SPQR, signifiant Senatus Populus Que Romanus.
Dans une interview donnée aux fanzine skin d’extrême-droite Skin Side n°6, Londinium SPQR ne cache pas son appartenance au néo-fascisme et au néo-nazisme. Mais à la différence des autres groupes politiques et musicaux nazis, les musiciens de Londinium SPQR préfèrent mettre en avant leur héritage romain à travers des symboles renvoyant à la Rome Antique plutôt que d’utiliser la croix celtique comme la plupart des groupes fafs.
RAC et fight club néo-fasciste
SPQR entretient de multiples liens avec la fachosphère italienne autours de Casapound qui investit le terrain métapolitique des arts martiaux avec la production du rassemblement “Taana delle Tigri” en musique autours de figures RAC italiennes ou “Rock identitaire” internationales (In memoriam – 2012) et de combats d’arts martiaux.
concerto SPQR @ Tana delle Tigri 3 – 2013
SPQR live = skinheads qui scandent sur du RAC dans un rassemblement néo-fasciste.
En 2013, White Rex a organisé un tournoi MMA à Rome; l’un de ses invités était Erich Priebke, un criminel de guerre condamné et ancien SS Hauptsturmfôhrer qui est décédé plus tard dans l’année.
L’un des tournois de MMA de White Rex s’intitule « The Birth of a Nation », une référence au titre de D.W. Le film raciste de Griffith (à l’origine appelé The Clansman) qui a été publié en 1915
Vincenzo Sortino : guitariste dans l’orchestre SPQR autours de Fabrizion Croce et graphiste pop de signature chromatique néon, avec une touche identitaire romaine visible sur les marchandises SPQR et leurs visuels promotionnels.
Vincenzo Sortino est tatoueur style völkisch,
et Vincenzo Sortino pratique les arts-matiaux.
Rome – Vincenzo Sortino de la salle de gym « Huung Mun » à Rome a remporté le concours international de combat en White Rex qui s’est déroulé dans la capitale à la zone 19 de la Via Monti della Farnesina à l’occasion de « Taana delle Tigri 6 ». C’est l’événement le plus important du circuit international MMA auquel ont participé des athlètes de haut niveau de toute l’Europe. […] L’événement romain a été suivi par de nombreux fans venant principalement de Cha, ainsi que de Cha d’Italie, de France, d’Allemagne, de Russie, de Hongrie, de République tchèque et d’Ukraine, se confirmant ainsi comme un événement technique et compétitif de premier plan dans le monde MMA.
White Rex : Marchandises faf-wear sur le marché des combattants sportifs identitaires
L’Asgardsrei de cette année [décembre 2019] a présenté une “soirée de combat” d’arts martiaux mixtes (MMA) qui a eu lieu avant le coup d’envoi du concert. L’événement MMA a eu lieu à Mala Opera, un lieu appartenant à l’administration de la ville de Kiev.
Les photos et la vidéo de l’événement MMA montrent le logo de White Rex , une marque de promotion et de vêtements MMA d’extrême droite dirigée par le néonazi russe basé à Kiev Denis Nikitin (également connu sous le nom de Kapustin), visible au milieu du ring.
DTB 590 : Hendrik möbus le meurtrier allemand pose sa marque Darker Than Black aux cotés de Rupe Tarpea Produzioni pour commercialiser la marchandise nsbm sous la forme d’un disque laser compilation d’enregistrements de la collaboration Frangar et SPQR, deux orchestres Rac’NSbm italiens.
Autre groupe à l’affiche : les Romains de SPQR, qui se sont déjà produits à la fête annuelle du parti néofasciste italien CasaPound, en 2022, et viennent de sortir un clip en hommage à la brigade Azov. pic.twitter.com/XzFpB8dYc5
RAC turbonazi @ Simone Veil de St-Cyr l’Ecole Militaire de Versailles (78).
Le groupe de rock identitaire Fraction s’est produit samedi soir à Paris à l’issue de la manifestation du Comité du 9 mai. La formation niçoise, dont Philippe Vardon (Reconquête) a été le chanteur, est connue pour ses textes nationalistes, antisémites et islamophobes. pic.twitter.com/FXI5KQZFr8
Le défilé néonazi de Paris s’est achevé par un concert de « rock aryen » dans une salle municipale Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École (Yvelines). La mairie, bernée par les organisateurs, annonce à @Mediapart saisir la justice. https://t.co/5hXRCWlJp8
Cette autre photo montre Pascal de los Rios et Fabrice Robert, chanteur et bassiste du groupe Fraction, avec, au milieu, un membre du groupe de rock identitaire Francs-Tireurs Patriotes. Le premier effectue un salut de Kühnen à trois doigts, alternative au salut nazi. pic.twitter.com/0EBb48QGVa
Et soudain on découvre que l'innocent vendeur de sandwichs du "Grand débat" de @Valeurs est également porte-parole des néofascistes du Comité du 9 mai.
Avec Philippe Vardon, connu pour avoir longtemps fréquenté la mouvance skinhead antisémite et négationniste. On le voit sur des images diffusées en 1998 brailler une chanson néonazie au milieu d'une forêt de bras tendus. pic.twitter.com/0nKi6B7D2l
Alors que la préfecture de l’Isère avait annoncé qu’un concert “néonazi” s’était tenu samedi soir à Saint-Quentin-Fallavier malgré un arrêté d’interdiction, celle-ci est finalement revenue sur ses déclarations, évoquant finalement un “rassemblement”. Voici ce que l’on sait.
L’annonce de l’événement circulait dans un cercle très fermé. Le concert “Rock antiwokisme” devait réunir cinq groupes pour une soirée clandestine, samedi 18 novembre, dans un lieu tenu secret en région Rhône-Alpes. Un événement organisé par des militants affiliés à la mouvance néonazie, selon une enquête de Mediapart et Rue89 Lyon.
Deux arrêtés ont été pris par les préfets du Rhône et de l’Isère pour interdire la tenue de ce concert. Or, un rassemblement s’est bien déroulé dans un restaurant de Saint-Quentin-Fallavier, dans le Nord-Isère, organisé par les mêmes figures de l’extrême droite radicale.
Mais aucun concert n’a eu lieu à cette occasion, a-t-on appris de sources concordantes, contrairement à ce qu’indiquait dans un premier temps la préfecture de l’Isère avant de se rétracter au cours de la journée de lundi.
Quel était l’événement prévu à l’origine ?
Entre 100 et 200 participants étaient attendus à l’occasion de ce concert lors duquel cinq groupes devaient se produire, selon les deux médias d’investigation. L’affiche d’annonce diffusée dans un cercle très restreint “reprend explicitement des symboles belliqueux et ostensiblement provocateurs envers les différences”, justifiait la préfecture de l’Isère dans son arrêté d’interdiction.
On peut y voir un personnage vêtu de noir au visage masqué avec, à côté, le slogan antiraciste “Black lives matter” (“Les vies des noirs comptent”) rayé et remplacé par “White lives matter” (“Les vies des blancs comptent”), une formule reprise par les suprémacistes blancs.
La tête d’affiche, le groupe Bunker 84, est par ailleurs “connue pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich”, relève la préfecture. La formation qui appartient à la scène rock anti-communiste (RAC) française est à l’origine de titres tels que Mein Kampf – du nom du livre rédigé par Adolf Hitler, Victime des démocraties ou encore Nacht and Nebel, encensant les crimes nazis.
“Ils ne font plus jamais ces titres en live, se défend auprès de France 3 Alpes l’organisateur, Renaud M. Cela date des années 1990. Ce n’est plus d’actualité, ces titres dégueulasses.” “C’était une soirée entre nationalistes mais en rien nazie”, se justifie-t-il encore. “On est censurés, c’est frustrant. Je n’aime pas le modèle sociétal que voudrait nous faire subir le wokisme, c’est tout.”
Renaud M., qui se dit “pro-Zemmour” mais “peu intéressé par la politique”, affirme ne “pas (être) antisémite pour un sou”. “Je suis un skinhead, un patriote”, estime Renaud M. qui dit avoir rejoint cette mouvance pour “combattre la racaille”.
Il reconnaît toutefois être l’ancien chef de file de la branche lyonnaise du groupuscule Blood and Honour (Sang et honneur), un réseau de promotion de musique RAC et néonazie dont la section française a été dissoute par décret ministériel en juillet 2019.
Les organisateurs dans leur ensemble sont par ailleurs “clairement affiliés”, selon la préfecture, au mouvement nationaliste révolutionnaire Troisième Voie, lui aussi dissous par décret du Conseil des ministres en 2013 à la suite du décès du militant antifasciste Clément Méric dans une rixe avec des skinheads.
Pourquoi les organisateurs ont-ils annoncé annuler le concert ?
La préfecture de l’Isère, informée de la date et du lieu de l’événement, a pris un arrêté le samedi 18 novembre interdisant la tenue du concert, estimant qu’il constituait “par son objet même, un trouble majeur à l’ordre public”.
Elle juge, dans ce document, que l’événement “est susceptible de donner lieu à des propos incitant à la haine raciale et à la violence (…), en particulier (envers) les personnes de religion juive, ainsi qu’à l’apologie des crimes commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale”.
Renaud M. reconnaît aujourd’hui qu’il avait prévu un plan B en réservant, plusieurs mois à l’avance, la salle d’un restaurant à Saint-Quentin-Fallavier. C’est dans ce cadre qu’environ “150 personnes”, selon l’organisateur, se sont réunies samedi soir.
Que s’est-il vraiment passé ?
Si la préfecture de l’Isère affirmait dans un premier temps qu’un concert s’y était tenu, elle est revenue sur ses déclarations, parlant finalement d’un “rassemblement”. “Ce dernier se tenant dans un lieu privé, aucun élément ne permet de confirmer qu’un concert se soit tenu”, fait savoir le préfet de l’Isère Louis Laugier dans un communiqué émis dans la soirée de ce lundi 20 novembre.
“Aucun élément ne permet de confirmer qu’un concert se soit tenu.” Louis Laugier, préfet de l’Isère
Une version confirmée par la procureure de la République de Vienne, Audrey Quey, qui n’a été saisie d’aucune enquête sur ces faits. “Il s’agissait d’un rassemblement dans un lieu privé et personne n’a porté à ma connaissance d’infraction telle qu’une provocation à la haine raciale”, nous indique-t-elle.
“Des informations qui me sont remontées, complète Mme Quey, je n’ai pas l’impression que ce qu’il s’est fait était un concert néonazi.” Un dispositif de surveillance a bien été mis en place par la gendarmerie le soir du rassemblement mais dans un cadre administratif et non sur instruction du parquet.
“On n’a pas du tout joué de musique”, soutient Renaud M. qui, ayant eu connaissance de l’arrêté préfectoral, avait pris conseil auprès de son avocat avant de maintenir ce rassemblement. “Pour être honnête, j’ai juste chanté une chanson sur le Beaujolais nouveau.” L’organisateur a été entendu par la gendarmerie dimanche, après le rassemblement, mais affirme qu’aucune charge n’est retenue à son encontre.
Le chanteur du groupe chambérien Boots and Creepers, Frankreich, nous indique que la formation savoyarde – qui devait initialement se produire lors du concert – a annulé son passage sur scène à la suite de l’arrêté d’interdiction. Il reconnaît malgré tout avoir participé au rassemblement qu’il qualifie de “soirée années 80” avec de la musique diffusée “via une playlist”. “Aucun concert n’a été constaté lors des passages fréquents de la gendarmerie”, précise-t-il par écrit.
Le gérant du restaurant loué pour le week-end, Arthur Munsch, affirme pour sa part n’avoir jamais été informé de la teneur de l’événement, se disant “choqué” et s’estimant “floué”. L’organisateur reconnaît ne pas l’en avoir avisé.
“Je n’ai absolument pas cautionné, ni participé, ni aidé à organiser cet événement. On m’a trompé dans le type de personnes qui seraient présentes, leur nombre, l’utilisation de mon bâtiment et le contexte global de la prestation”, assure-t-il, ajoutant qu’aucun collaborateur de son restaurant n’était présent ce soir-là.
Il dit avoir été alerté en pleine nuit par des appels provenant d’un “numéro masqué”, son interlocuteur évoquant la présence de “personnes dangereuses” au sein de l’établissement, sans donner davantage de précisions. “Dans une démarche d’enquête, je comprends qu’on ne prévienne pas le gérant d’un établissement. Mais j’aurais aimé organiser une réaction appropriée”, regrette-t-il.
Quelques heures avant l’événement, Arthur Munsch remarquait toutefois qu’une “petite scène improvisée (…) avec quelques instruments” avait été installée dans la salle de son restaurant. Interrogé, l’organisateur est resté évasif sur ce point. Lorsque le gérant est arrivé sur place, à 3h30 dans la nuit de samedi à dimanche, tous les participants avaient quitté les lieux.
Y aura-t-il une enquête judiciaire ?
Le parquet de Vienne n’ayant eu connaissance d’aucune infraction, il n’a pas ouvert d’enquête. La préfecture de l’Isère peut, en revanche, saisir la procureure de la République au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Le texte prévoit que toute autorité constituée qui “acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.”
“Aucune poursuite n’est envisagée eu égard au caractère privé du lieu et à l’absence d’infraction constatée”, conclut la préfecture dans son communiqué lundi soir. Car l’arrêté d’interdiction portait exclusivement sur un “concert” et non un rassemblement.
Pour le « solstice d’été », le retour d’un concert néonazi près de Lyon :
Deux groupes de rock néonazi donneront un concert près de Lyon, dans l’Ain, le samedi 24 juin. Cet évènement signe une résurgence de la scène RAC (Rock Against Communism) et NSBM (National Socialist Black Metal), particulièrement active autour de Lyon jusqu’en 2020 . . .
Football, tir à la corde, repas, concert de deux groupes de rock en vue à l’extrême droite, rituel païen autour d’un bûcher et camping à la belle étoile. Le milieu du rock néonazi a prévu de fêter à sa manière le solstice d’été près de Lyon. Organisé par le tout récent groupuscule Division Gallia, l’évènement doit avoir lieu samedi 24 juin au soir, dans l’Ain.
Parmi les deux groupes qui s’y produiront, on retrouve Match Retour, un groupe de Oi!/RAC (Rock against communism) néonazi lyonnais, mené par Renaud Mannheim, une figure de l’extrême droite radicale lyonnaise. Sur le logo du groupe, on retrouve la Totenkopf, une tête de mort utilisée comme insigne par des divisions SS ainsi que le slogan « Lion le Melhor », cri de ralliement de l’extrême droite radicale lyonnaise.
La deuxième tête d’affiche, Ewigersturm, est suisse et écume la scène RAC et néonazie européenne. Elle se présente comme une « chanteuse nationaliste ». Dans ses textes, elle fait de régulières références à l’Allemagne nazie et ses alliés. Ce solstice d’été ne sera pas leur première date ensemble. Les deux groupes s’étaient déjà retrouvés sur un concert commun le 18 mars à Lyon, à l’occasion de la Saint-Patrick. Les deux événements ont par ailleurs été annoncés sur des affiches au graphisme très proche.
Un concert qui signe le retour de la scène du rock néonazi près de Lyon
On n’avait plus vu de concerts clandestins néonazis près de Lyon depuis 2020. Quatre éditions d’un festival de NSBM (National Socialist Black Metal) appelé « Call of terror » s’étaient tenues entre 2017 et 2020 dans la région lyonnaise. Nous avions même recueilli le témoignage de l’un des participants en 2017. Mais les « Call of terror » étaient loin d’être les premiers événements du genre, récurrents depuis la fin des années 2000 près de Lyon. Le dernier en date s’est tenu le 8 février 2020, et avait aussi pris place dans l’Ain, à l’espace culturel de Châtillon-la-Palud.
Depuis, l’organisation de ce genre de concerts a été largement freinée par la pandémie de covid mais aussi par la dissolution du principal mouvement organisateur de ces évènements, Blood and Honour. Ce mouvement organisait principalement des concerts et des tournois de free-fight, et tirait sa devise « Blut und Ehre » des Jeunesses hitlériennes.
Leur dissolution a été prononcée le 24 juillet 2019, pour diffusion « d’une idéologie néo-nazie, raciste et antisémite, exaltant la « race blanche », appelant à la haine, à la discrimination et à la violence » et pour son organisation sous forme de « groupe de combat », d’après le décret. Depuis, ce réseau a dû se faire plus discret, même s’il n’a pas cessé d’exister. On en assiste aujourd’hui à la résurgence, un peu partout en France, comme à Strasbourg le 25 février 2023, et maintenant près de Lyon.
Selon des mails que Rue89Lyon s’est procuré, envoyés par le groupe organisateur, le concert du « Solstice d’été » devrait se tenir près de Meximieux, dans l’Ain. Le lieu exact est gardé secret jusqu’à 14h, une heure avant le début de l’évènement. Et tout est fait pour protéger les participants et les organisateurs. Sur place, les téléphones ne seront pas autorisés, et même mis sous scellés jusqu’à la fin de la soirée, afin d’éviter que des images ne filtrent de la soirée.
Un concert néonazi qui verse dans l’occultisme
Pour les derniers concerts de NSBM en date près de Lyon, le mode opératoire des organisateurs était simple : louer des salles des fêtes sous un faux prétexte, en dupant les mairies de petites communes. Ce concert du 24 juin ne devrait pas suivre le même fonctionnement. Car cette célébration du « solstice d’été » s’accompagne d’un bûcher, et nécessite donc un lieu en plein air, possiblement un terrain privé.
« Une fois la nuit tombée, nous nous rassemblerons autour du bûcher pour une cérémonie et mettre feu à ce dernier, en hommage au soleil invaincu », écrivent les organisateurs Division Gallia, sur leur boucle Telegram.
Plus qu’un traditionnel feu de la Saint-Jean, ce feu de joie s’inspire aussi de rituels païens. Cette proximité entre néonazisme et paganisme n’est pas nouvelle. Nombre de sigles de l’imagerie nazie puisent leurs racines dans l’occultisme, comme le soleil noir ou la rune d’Odal.
Quant aux organisateurs, la Division Gallia, nous n’avons que peu d’informations. Le groupuscule a été créé récemment, entre février et mars 2023, avec pour logo un casque gaulois sur une croix celtique. Le groupe était présent au Forum de l’implantation locale, organisé par le groupuscule d’extrême droite Lyon Populaire, le 11 mars 2023. Un grand raout qui réunissait tous les courants de l’extrême droite régionale.
Sur une photo postée sur son groupe Telegram, la Division Gallia affiche aussi sa présence le 6 mai à Paris. Ses membres assuraient le service d’ordre de la manifestation organisée chaque année par le Comité du 9 mai, en hommage à un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieux, décédé en 1994 après une course-poursuite avec la police. L’évènement avait réuni lors d’un week-end plusieurs groupes d’extrême droite radicale venus de toute la France.
Division Gallia promet d’organiser d’autres évènements à l’avenir, comme des randonnées ou des bivouacs, mais aussi des concerts. « Le milieu n’est pas mort, la scène non plus », assurent-ils, convoitant la place, laissée vacante, de Blood and Honour dans la région lyonnaise.
ALERTE. Un nouveau concert de rock néonazi est prévu le 24 juin dans la région Lyonnaises en présence du groupe Match retour, avec à sa tête Renaud Mannheim, un militant connu de l’extrême droite radicale lyonnaise proche du Bastion social ainsi que de Blood and Honour. pic.twitter.com/PXgSGROmVh
5/ Les néo-nazis du groupe « Division Galliana » sont des proches des ex du Blood & Hono[u]r et du groupe de musique (rock nazi) « Match Retour ». [RAC skinhead hooligan]
Ils revendiquent avoir assuré le « service d’ordre » du week-end.
Nous vous convions le samedi 24 juin à vous joindre à nous afin de célébrer le solstice d'été. Au programme: football, tir à la corde, repas, bûcher et concert acoustique. Nous vous attendons dès 15h afin de débuter les activités physiques, de façon à nous confronter amicalement, entre camarades, dans la joie et le respect. Le bar sera ouvert afin de rafraîchir les vaillants. Nous commenceront la soirée sur les rythmes de guitare et les chants de nos camarades de Match Retour et Ewigersturm.Nous faisons appel à un traiteur afin de pouvoir vous restaurer. C'est pour cette raison que nous vous demandons de bien préciser votre présence à l'adresse mail indiquée sur le flyer. Une fois la nuit tombée, nous nous ressemblerons autour du bûcher pour une cérémonie et mettre feu à ce dernier, en hommage au soleil invaincu. Pour les personnes désirant dormir sur place, il est possible de planter vos tentes. Nous vous conseillons de vous munir de répulsif à moustique.Nous comptons sur votre présence.Cet événement est le premier d'une longue liste à venir. Soutenez-nous et nous nous chargerons de vous préparer les meilleurs événements possible en hexagone. Le milieu n'est pas mort, la scène non plus. Nous vous rappelons également l'importance de nous suivre sur l'application telegram afin de ne manquer aucune information (lien en bio). Notre compte instagram a déjà subi la censure et nous nous attendons à le voir un jour disparaître. Nous vous remercions et comptons sur vous le 24 juin.
Division Gallia est actuellement en train d'organiser le solstice d'été se tenant le samedi 24 Juin. Nous vous accueillerons dès 15h pour débuter les activités, discuter et boire un verre. Pour que cet événement se déroule au mieux et pour une organisation optimale, voici quelques consignes: 🔵 Réservation obligatoire (par mail et auprès des membres) si vous souhaitez manger sur place le soir. Nous faisons appel à un traiteur et nous devons savoir quelle quantité commander. Aucun plat ne sera servi aux personnes n'ayant pas réservé. Aucune avance financière n'est demandée, vous réglerez sur place à votre arrivée. Les réservations prendront fin le lundi 5 juin.Accès sans réservation possible pour les personnes ne désirant pas se restaurer le soir. 🔵 Une liste d'hôtel à proximité du lieu de l'événement a été élaborée. Contactez-nous par mail afin de l'obtenir. Il est également possible de dormir sur place si vous disposez d'une tente. 🔵 Merci de respecter les lieux. Des sacs poubelle et des cendriers seront mis à disposition. Aucun plastique, mégot ou autre détritus ne doit se retrouver dans la nature. 🔴 Les téléphones seront proscrits lors de l’évènement. Pour les personnes véhiculées, nous vous conseillons de les laisser dans vos voitures. Autrement, un dispositif sera mis en place à l'entrée de l’évènement. Les téléphones seront gardés sous scellé. Ils seront récupérés au départ des propriétaires. 🔴 Aucunes photos ne doit être prises lors de l’évènement.Aucun visage ne doit apparaître sur les réseaux sociaux et le lieu ne doit pas être découvert. Un photographe sera sur place, seule cette personne est autorisée à prendre des clichés de l’évènement.🔴 La consommation d'alcool ramenée de l'extérieur est interdite. Les drogues sont évidemment interdites. Nous vous demandons d'être réactif sur les réservations et respecter les règles établies afin que cette journée se déroule pour le meilleur, dans le respect et la camaraderie. Nous comptons sur votre présence. Division Gallia.
Les concerts clandestins de RIF et de RAC se multiplient en ce moment en France. Dans un mois, le groupe néonazi Match Retour se produira près de Lyon, à l’invitation du groupuscule Division Gallia, pour célébrer le solstice d’été, une fête païenne teintée d’ésotérisme nazi. pic.twitter.com/nz4Kiz4Ysi
Match Retour, qui affiche le Totenkopf emblème des SS sur son logo, n’est d’ailleurs pas à un paradoxe près puisque le même groupe célébrait la Saint-Patrick, une fête chrétienne, le 18 mars dernier, près de Lyon… pic.twitter.com/mnRgqz1ei7
À Lyon, cohabitent différents groupuscules d’extrême droite, certains plus radicaux ou violents que d’autres. La ville constitue ou a constitué les sièges nationaux de différentes organisations comme le GUD devenu Bastion Social ou plus récemment Génération identitaire, deux mouvements aujourd’hui dissous.
Leur présence et leurs activités dans Lyon ou sa région ne sont pas passées inaperçues. Alors qu’une manifestation sauvage de l’extrême droite s’est déroulée en Presqu’île dans la soirée du vendredi 21 octobre, le congrès des Nationalistes d’Yvan Benedetti doit se dérouler à Lyon du 11 au 13 novembre. Nous avons regroupé sur cette page notre couverture du sujet. Elle ne vise pas l’exhaustivité ni un recul historique complet mais une documentation depuis 2011, année de la création de Rue89Lyon, d’un sujet qui fait souvent la (mauvaise) réputation de Lyon.
Actions violentes, présence dans le Vieux Lyon, dissolutions et reformations des groupuscules, liens avec le stade de foot et des groupes de supporters de l’Olympique lyonnais, ouvertures et fermetures de leurs locaux, liens avec le Front national… Voici donc un éclairage sur l’histoire récente de l’extrême droite à Lyon.
Lyon, terre d’accueil de différents groupuscules d’extrême droite
sommaireCes dernières années, Lyon a notamment été la plaque tournante nationale de trois organisations d’extrême droite : le Bastion Social et les Jeunesses nationalistes (tendance nationaliste), et Génération identitaire, d’obédience régionaliste et identitaire.
Le Bastion Social est l’émanation de la vieille organisation étudiante d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense). Le mouvement a été présent un temps à l’université Lyon 3. Il était notamment venu au soutien de Bruno Gollnisch, membre du Front National alors et professeur à l’université, à son retour en 2011 après une suspension de 5 ans. Il a possédé un local à Lyon sous le nom du Pavillon Noir. Un premier implanté à Saint-Just (Lyon 5e), rouvert plus tard sur les bords de Saône, quai Pierre Scize, jusqu’à sa dissolution en 2019.
Le mouvement Génération identitaire a lui aussi été présent pendant longtemps à Lyon. Plusieurs militants identitaires lyonnais ont fait partie des cadres de l’organisation, comme Damien Rieu. Le siège national de l’organisation Génération identitaire était basé à La Traboule, dans le Vieux Lyon. À l’adresse même du bar associatif et militant de l’organisation.
À côté de ces deux organisations aujourd’hui dissoutes, on trouve également dans la période récente d’autres groupuscules d’extrême droite. Comme les royalistes de l’Action Française, présents notamment lors de manifestation de La Manif pour tous ou anti-IVG.
Les Jeunesses nationalistes, fondées en 2011 ont été un temps actives au plan national mais principalement à Lyon. À leur tête se trouvait Alexandre Gabriac, ancien conseiller régional Front National (FN) de Rhône-Alpes, exclu du parti après la diffusion d’une photo le montrant effectuant un salut nazi. L’organisation, dissoute en 2013, était en quelque sorte la branche jeunesse d’une vieille organisation d’extrême droite, l’Oeuvre Française.
À partir de 2012, cette dernière a été dirigée par Yvan Benedetti, ancien conseiller municipal FN de Vénissieux. En 2011, il est exclu du parti après s’être déclaré « antisioniste et anti-juif ». En 2014, Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti mèneront une liste aux élections municipales de Vénissieux et seront élus. Des irrégularités dans la constitution de leur liste entraîneront l’annulation des élections. Par la suite, Yvan Benedetti fera vivre l’Oeuvre française en réveillant un autre vieux parti d’extrême droite, le Parti Nationaliste Français (PNF) devenu Les Nationalistes qui compte quelques membres à Lyon.
Des membres du réseau Blood and Honour, tendance néonazie, sont également présents dans la région de Lyon. Officiellement dissous, il reste cependant actif en organisant des évènements. Certains de ses membres se mêlent parfois à des actions d’autres groupes d’extrême droite, notamment en marge de matchs de l’Olympique Lyonnais.
Lyon a également été considéré comme une section « modèle » pour le mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral.
La ville est également une place forte des catholiques traditionalistes, notamment proches de la Fraternité Saint Pie X.
Le GUD et le Bastion social, de l’université Lyon 3 à la dissolution
sommaireHistoriquement, le GUD (Groupe Union Défense) a été fondé à Paris et recrute dans les universités. À Lyon, il est officiellement présent depuis 2011. Il s’est présenté, sous un autre nom, aux élections étudiantes à l’université Lyon 3.
L’organisation est entrée en sommeil en 2017. C’est à partir de ce moment que plusieurs de ses branches locales sont apparues sous l’appellation Bastion Social. Le mouvement a été dirigé depuis Lyon par Steven Bissuel et Logan Djian anciens « gudards ».
Le Bastion Social, mouvement nationaliste, s’est inspiré notamment de l’organisation fasciste italienne Casapound. Comme cette dernière, il a ambitionné d’ouvrir en 2017 un squat pour loger des sans-abri qu’ils voulaient français et européens en contrepied d’un État français qui selon eux ne se préoccuperait que des « clandestins extra-européens ». Ils ont occupé brièvement un immeuble de la Ville de Lyon sur la presqu’île à proximité de la place des Jacobins.
L’organisation a entretenu des liens avec certains membres proches ou membres par ailleurs d’organisations néonazies. Certains d’entre eux ont participé à des actions violentes avec des supporters de l’Olympique lyonnais (voir par ailleurs).
sommaireBranche jeunesse du Bloc identitaire, le mouvement s’est autonomisé à partir de 2012 à la suite de l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers. Une action préparée depuis Lyon par des militants identitaires issus du groupe lyonnais Rebeyne.
Au sein de l’organisation on reconnaît dès sa création la place influente des militants lyonnais. Une mainmise qui se poursuivra jusqu’à la dissolution du groupe en 2021. Le groupe, qui met davantage en avant une fibre régionaliste et anti-immigration, s’est fait une spécialité d’opérations médiatiques.
Suite à une « opération anti-migrants » au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes, l’organisation est dissoute en mars 2021. Après les dissolutions ou les mises en sommeil d’autres organisations d’extrême droite, Génération identitaire est devenu entre temps le centre de gravité de la « fachosphère » à Lyon.
Génération identitaire a toujours voulu montrer une image respectable. Plusieurs de ses membres ont pourtant été condamnés pour des agressions et actions violentes à Lyon et sa région. Les frontières n’étant pas imperméables, certains de ses membres naviguent d’ailleurs au sein d’autres organisations plus radicales et violentes.
Son siège social et bar associatif, La Traboule, a cristallisé depuis son ouverture en 2011 des tensions. Notamment dans le quartier du Vieux Lyon où il est implanté, montée du Change. Par la suite, en 2017, une salle de boxe, l’Agogé, a été ouverte dans un local adjacent. Depuis la dissolution de Génération identitaire en 2021, les lieux ne sont pas pour autant fermés, grâce à des associations satellites locataires des lieux. L’organisation les maintient ouverts mais sous un nouveau nom, « Les remparts de Lyon ». C’est à l’occasion des dix ans de la Traboule qu’une manifestation sauvage rassemblant une centaine de personnes s’est déroulée le 21 octobre 2022 dans les rues de la Presqu’île, à la suite de la mort de la jeune Lola.
À Lyon et dans sa région : des néonazis avec concerts de Black Metal et combats de free fight
sommaireLyon a aussi eu ses groupes d’extrême droite tendance néonazie. Ils convergeaient notamment au « Bunker Kops », leur local situé dans le quartier de Gerland (Lyon 7e). Fermé en 2011, sur décision administrative de la Ville de Lyon, il a été actif durant un an et demi environ.
Dans la région de Lyon, des évènements organisés ou liés à des mouvements néonazis n’ont pas cessé pour autant. Le territoire est un de ceux où le réseau Blood and Honour est le plus actif. Ce mouvement, dissous lui aussi en 2013, est à l’origine notamment de nombreux concerts ou tournois de free fight qui ont lieu notamment dans le Nord Isère ou dans l’Ain. Là aussi en trompant bien souvent les communes au moment de louer une salle pour leurs évènements.
En outre, ces mouvements néonazis entretiennent des liens parfois étroits avec des membres de la branche nationaliste. Certains membres du réseau Blood and Honour sont passés au Pavillon Noir, le local Bastion Social à Lyon. Des membres de ces mouvements se sont également retrouvés ensemble lors de manifestations.
Le Vieux Lyon, fief revendiqué d’organisations d’extrême droite ne veut pas devenir « facho land »
Plusieurs organisations ont ainsi eu des locaux dans le quartier. C’est le cas de Génération identitaire, avec le bar associatif La Traboule depuis 2011 et la salle de de boxe l’Agogé depuis 2017, toujours ouverts sous un autre nom à ce jour. Le Parti Nationaliste Français, mené par Yvan Benedetti, ancien du FN et de l’Oeuvre Française, a également possédé un local dans le Vieux Lyon.
Le GUD, devenu Bastion Social, a un temps occupé un local, le Pavillon Noir, dans le quartier de Saint-Just. Certains de ses membres, dont le leader du Bastion Social, Steven Bissuel, ont possédé des commerces dans le Vieux Lyon. L’organisation a par la suite occupé un nouveau Pavillon Noir, quai Pierre Scize sur les bords de Saône.
Certaines associations du quartier ont publiquement affiché leur opposition à leur présence. À l’image de la Maison des Passages ou encore de Philippe Carry, horloger à Saint-Paul. Elles ont ainsi connu des dégradations et attaques contre leurs locaux.
Les actions violentes de l’extrême droite dans les rues de Lyon
sommaireLa présence des groupuscules d’extrême droite à Lyon ne s’arrête pas à leurs différents locaux. Leurs militants mènent aussi des actions dans les rues de Lyon, parfois violentes.
Le Vieux Lyon en a été souvent le théâtre contre des associations du quartier ou des gens de passage. Lors d’affrontements contre des groupes de supporters anglais ou d’agressions « politiques » contre des personnes réputées d’extrême gauche. Ou bien encore lors d’agressions à caractère homophobe ou raciste. Des agressions qui peuvent se faire à coups de couteau comme en 2014. Ce genre d’attaques a pu se produire dans d’autres quartiers de Lyon, comme la Croix-Rousse, mais aussi à Villeurbanne.
Des locaux d’organisations politiques ont également connu des dégradations. C’est le cas notamment des locaux du Parti communiste, de la CGT ou de la Confédération Nationale du Travail (CNT).
Certains lieux réputés antifascistes ont aussi été la cible de militants d’extrême droite. Comme la librairie La Plume Noir située dans les pentes de la Croix-Rousse, plusieurs fois attaquée. Certains de ses membres ont également été agressés. Certains bars ou évènements, comme des concerts, ont également été la cible « d’expéditions punitives » de membres de l’extrême droite radicale à Lyon. Ou même Radio Canut.
Au printemps 2021, des membres de l’extrême droite ont attaqué la manifestation pour la fierté lesbienne à Lyon. En 2017, la préfecture du Rhône avait d’ailleurs interdit à la marche des fiertés de passer par le Vieux Lyon. Des membres de groupes d’extrême droite se sont montrés présents au sein de manifestations menées par la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel et à l’ouverture de la PMA et de la GPA. Ils se cachent aussi derrière des manifestations « contre l’insécurité ».
À l’été 2021, des cadres de Génération identitaires ont été identifiés à la manœuvre des affrontements autour de la rue Mercière à Lyon. Ils avaient eu lieu durant la soirée du match de football de l’Euro 2020, France-Suisse.
De nombreuses condamnations de membres de l’extrême droite lyonnaise
sommairePlusieurs membres de l’extrême droite lyonnaise ont été condamnés ces dernières années. Ces condamnations découlant de différents type d’actes :
agressions violentes,
injures raciales, propos ou actes incitant à la haine raciale,
reconstitution ou maintien d’organisations dissoutes.
C’est le cas notamment de Steven Bissuel, condamné pour l’agression de militants d’extrême gauche en 2011 et pour incitation à la haine raciale en 2018, suite à des propos tenus en 2015 à l’occasion des 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz.
Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont, eux, été condamnés pour maintien de ligue dissoute.
Par ailleurs, des membres du GUD et du Bastion Social ont été condamnés pour des agressions racistes ou contre un professeur à proximité de Lyon 3. Un autre a été condamné pour le tabassage d’un policier au Groupama Stadium lors d’un match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou.
Plusieurs cadres identitaires ont également été sanctionnés, notamment pour une agression au couteau en 2014. Damien Rieu et d’autres militants de Génération identitaire ont été condamnés puis relaxés, à la suite à l’opération « anti-migrants » au col de l’Échelle. En juin 2022, Adrien R., dit Adrien Lasalle, un actuel cadre identitaire lyonnais, a été condamné à 18 mois de prison pour avoir poignardé deux personnes.
Les liens entre Front national et l’extrême droite radicale à Lyon
sommaireOfficiellement, le parti de Marine Le Pen maintient une ligne jaune avec les franges plus radicales de l’extrême droite. Toutefois, dans les faits, les liens sont parfois étroits.
À Lyon, ils le sont notamment avec les identitaires. Alors patron du Front national (devenu Rassemblement national) dans le Rhône, l’ancien conseiller municipal de Lyon, Christophe Boudot, ne se cachait pas pour afficher sa proximité avec Génération identitaire. Ils manifestaient ensemble à la création de l’Institut français de civilisation musulmane en 2016 pour s’y opposer. En 2015, les identitaires avaient également occupé le toit d’un bâtiment destiné à accueillir un village d’insertion pour des Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Christophe Boudot s’était pressé sur les lieux, alors candidat du Front National aux élections régionales.
Le FN sous-traitait alors en quelque sorte la « gestion de la rue » aux identitaires. Notamment lors de manifestations ou rassemblements hostiles au parti frontiste ou à l’extrême droite en général. Même après le début de « dédiabolisation » du parti voulue par Marine Le Pen, certains de ses proches et cadres du parti étaient présents aux côtés des identitaires de Lyon, à La Traboule notamment.
Plus récemment encore, Marion Maréchal a fondé l’ISSEP, une école privée de « sciences politiques » à Lyon. Elle a pour but de former les cadres de l’extrême droite de demain notamment dans une logique de convergence des droites qu’elle appelle de ses vœux. La nièce de Marine Le Pen se rend par ailleurs régulièrement à des rencontres de cercles de réflexion proche des identitaires.
L’extrême droite et le stade de l’Olympique lyonnais
sommaireCertaines travées du stade de football de l’Olympique lyonnais (OL) sont un lieu de rencontre ou de recrutement pour certains mouvements d’extrême droite. Des organisations comme la Mezza Lyon occupent notamment le virage sud, celui des groupes « indépendants ». La Mezza Lyon s’est notamment fait remarquer pour avoir brandi des banderoles hostiles aux immigrés. Sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual on peut notamment voir le drapeau de l’organisation déployé dans le mausolée où est enterré Benito Mussolini.
En 2018, de violents affrontements ont opposé des hooligans à la police en marge du match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou. Un policier a été violemment tabassé au sol notamment. Un des auteurs des faits, repéré par la suite dans les tribunes du stade, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Il était proche du Bastion Social et du réseau Blood and Honour.
D’autres affrontements ont eu lieu en marge ou lors de différents matchs de l’OL. Notamment lors de rencontres contre des clubs possédant des supporters ultras réputés antifascistes. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté dans les tribunes du Groupama Stadium lors du match contre le club du Besiktas Istanbul en 2017. Certains de ses supporters avaient spécialement visé le virage sud où se trouvent des groupes de supporters liés à l’extrême droite lyonnaise. On a relevé également des affrontements avec des supporters du club de l’AS Rome.
sommaireL’histoire récente des groupuscules d’extrême droite à Lyon est aussi celle de leur recompositions. Des évolutions et des changements de noms provoqués notamment par des mesures de dissolution. Ces recompositions entraînent parfois l’apparition de nouveaux groupuscules et/ou de nouveaux noms.
Suite à la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris en 2013, plusieurs organisations d’extrême droite ont été dissoutes. Parmi elles, l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti et les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac particulièrement actives à Lyon.
Les deux hommes ont par la suite réactivé une ancienne revue, Jeune Nation. Puis, Yvan Benedetti a repris un vieux parti, le Parti nationaliste français (PNF), pour poursuivre l’action de l’Oeuvre française. À leur procès pour maintien de ligue dissoute, ce dernier a avoué que « la dissolution les [avait] tués ».
Mais les dissolutions n’ont pas toujours le même effet. À défaut de mettre fin aux mouvements et à leurs activités, elles entraînent, un temps, une certaine désorganisation avant de nouvelles recompositions. Ce fut notamment le cas avec le Bastion Social dissous en 2019. Malgré la dissolution du mouvement et de ses associations satellites, le dernier local en date du mouvement a continué à être utilisé par des membres du groupuscule. Notamment pour préparer et mener des actions en marge des manifestations des Gilets jaunes.
Le cas du Bastion Social est toutefois révélateur d’une des techniques souvent utilisées par des mouvements d’extrême droite pour avancer masqués. Le local du mouvement à Lyon, comme ceux ouverts dans d’autres villes de la région comme Chambéry, a été loué via une association satellite. Ne faisant aucune référence au mouvement Bastion Social, elle prétendait dans ses statuts promouvoir et défendre les traditions lyonnaises. Mais en aucun cas être une organisation politique.
Dernier cas en date, celui de Génération identitaire. L’organisation a été dissoute en mars 2021. Or, elle aussi loue ses locaux via des associations satellites. Dans son cas, le décret de dissolution ne concerne pas ces deux associations, lui permettant de maintenir ses locaux ouverts. Y compris le bar La Traboule, siège social de feu Génération identitaire. En septembre 2021, l’organisation a repris ses activités sous l’appellation « Les remparts de Lyon », nom d’un de ses comptes Twitter notamment, créé quelques années auparavant et peu utilisé jusqu’ici.
La fermeture administrative des locaux, une arme juridique pour contrer l’extrême droite
sommaireCertaines associations, partis politiques, syndicats ou groupes antifascistes demandent constamment la fermeture des locaux de l’extrême droite.
Fermer ces locaux n’est pas toujours chose facile. En cas de troubles à l’ordre public générés par le local, le préfet peut décider d’une fermeture administrative. Il faut toutefois établir un lien entre le local et des troubles qui n’ont pas forcément lieu à proximité.
Pour ces locaux classés Établissements recevant du public (ERP), l’aval d’une commission de sécurité municipale préalable est obligatoire pour ouvrir. La municipalité s’assure notamment du respect des différentes normes de sécurité. Parfois, les organisations sont mises en défaut à ce moment-là. Offrant ainsi aux municipalités la possibilité de fermer, au moins temporairement, jusqu’à une potentielle mise en conformité. La complexité ou le coût des travaux à réaliser peuvent parfois entraîner la fermeture définitive des locaux.
Toutefois, en cas de mise en conformité, la municipalité n’a d’autre choix que de valider l’ouverture des locaux. Ce fut le cas de la Ville de Lyon en septembre 2020 qui a autorisé la réouverture de La Traboule et de l’Agogé, les locaux de Génération identitaire, après d’importants travaux.
Après le départ au ministère de l’Intérieur de Gérard Collomb, qui opposait souvent extrême droite et extrême gauche, ses successeurs se sont montrés davantage actifs sur le sujet. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a notamment appelé Emmanuel Macron et son gouvernement à fermer ces locaux. Une interpellation qui fait suite à la manifestation organisée le 21 octobre 2022 en réaction à la mort de la jeune Lola. Aussi date anniversaire de la fondation du bar La Traboule.