La Vague (Die Welle) – Film 2008

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Dans un lycée de l’Allemagne des années 2000, Rainer Wenger est un enseignant anarchiste proche de ses élèves. Lors d’une semaine de cours spéciaux et d’ateliers sur l’anarchie et l’autocratie, Wenger doit s’occuper, au départ à contre-cœur, de l’autocratie plutôt que de l’anarchie. Il décide alors, pour son cours, de mettre en place une expérience sur la dictature, face à l’incrédulité de ses élèves quant à la possibilité d’une renaissance d’un régime autoritaire.

Rainer Wenger choisit le nom de son mouvement avec ses élèves : « la Vague » ; et met petit à petit en place tous les éléments d’une dictature : un symbole (une vague), un salut (un mouvement de la main imitant celui d’une vague), un uniforme (une chemise blanche et un jean) et des règles strictes, comme appeler le professeur par son nom et non plus familièrement par son prénom. Il s’impose comme leader et dirige l’activité, certain des bienfaits que peut apporter l’expérience à ses élèves.

« La Vague » provoque sur les élèves des réactions diverses : une minorité, composée de deux jeunes filles, Mona et Karo, refuse l’expérience et s’oppose à « la Vague », alors que la plupart se laissent séduire et suivent l’idée, notamment Marco, le petit ami de Karo. Au fil des jours, une véritable idéologie se met en place, basée sur un mouvement identitaire des jeunes et sur un soutien mutuel des lycéens. Mais « la Vague » prend des proportions démesurées : les membres commencent à persécuter les non-membres, et les forcent à rejoindre le mouvement ; « la Vague » se dote également d’un site Internet aux images violentes, créé par Tim, un élève d’habitude réservé mais que « la Vague » a transformé en un garçon énergique et participatif. Un soir, un petit groupe de membres, mené par Tim, décide notamment de peindre le symbole de « la Vague » sur toute la ville. Le lendemain, Rainer, furieux de l’ampleur qu’a prise le mouvement, arrive brutalement en cours et cherche à raisonner ses élèves, mais c’est déjà trop tard.

Le quatrième jour, une grande soirée est organisée entre tous les membres de « la Vague » ; Karo refuse de s’y rendre, même quand Marco l’y invite. Le lendemain, lors d’un match de water-polo, des violences éclatent et le match tourne à l’affrontement entre les membres de l’équipe de « la Vague » et leurs adversaires ; Rainer, Coach de l’équipe de « la Vague », doit même plonger pour séparer deux garçons se battant violemment sous l’eau. Karo et Mona font alors irruption dans la salle et l’inondent de tracts anti-Vague, avant de fuir. Marco rejoint alors Karo pour la raisonner, mais la discussion s’envenime, l’un n’arrivant pas à convaincre l’autre, et Marco finit, sous le coup de l’énervement et à la suite d’une gifle de Karo, par frapper la jeune fille, avant de s’enfuir. Honteux et désemparé, Marco se rend chez Rainer, à qui il explique sa situation ; Rainer lui promet d’arrêter « la Vague », conscient de la tournure qu’elle a prise.

Le dernier jour, Rainer convoque tous les élèves membres de « la Vague » au lycée, et leur annonce qu’il a l’intention de poursuivre « la Vague », et même d’organiser une révolte contre le gouvernement. Il est acclamé par les élèves enthousiastes, mais Marco, stupéfait, se lève et interpelle Rainer, qui le fait taire et amener jusqu’à l’estrade, avant de suggérer de le torturer ou de l’exclure du mouvement. Voyant que certains élèves sont prêts à le faire, Rainer, horrifié, révèle qu’il simulait le dynamisme et l’emportement, pour que les élèves se rendent mieux compte de ce qu’ils auraient été capables de faire et finit par leur intimer l’ordre de rentrer chez eux. Mais c’est alors que Tim, fou de rage et de chagrin que « la Vague », qui lui a apporté tout ce qu’il n’avait pas (la sociabilisation, le pouvoir, des responsabilités…), s’arrête, sort un pistolet et bondit sur l’estrade, en obligeant tout le monde à rester. Il commence par tirer sur Bomber, un élève, avant de menacer Rainer, qui tente désespérément de raisonner Tim. Ce dernier, accablé par Rainer, qui lui dit de se reprendre, qu’il serait inutile de le tuer et que « la Vague » doit s’arrêter, se met à pleurer, avant de se suicider en se tirant une balle dans la bouche.

Bomber est emmené d’urgence à l’hôpital. Le cadavre de Tim est transporté dans un cercueil. Karo et Marco qui se réconcilient, et contemplent l’horreur de la conclusion de « la Vague ». Rainer Wenger est arrêté et emmené par la police, et s’effondre en réalisant les conséquences de l’expérience.

L’histoire qui se cache derrière ce film est ancienne et s’est vue reproduite et interprétée plus d’une fois, et ce, de deux façons différentes. Commençant en expérience réelle, elle a été adaptée en livre par Todd Strasser en 1981. Celui-ci déclare d’ailleurs en parlant de l’histoire : « Le plus important, c’est le message de cette histoire, qui doit servir à la fois de souvenir à propos de ce qui s’est passé et d’un avertissement à propos de ce qui peut se reproduire4. » C’est dans cette même optique qu’est réalisé le film La Vague. Simplement, une adaptation à l’écran permet de rejoindre un plus grand public en cette ère du médiatique. Le film aborde les sujets du fascisme5 et de l’autocratie dans le but de désigner le risque politique de l’autoritarisme : le film emprunte le canal d’une dystopie dans le seul but de mettre en avant le risque, réel selon le réalisateur, de la naissance d’un parti extrémiste.

Selon Marie-Hélène Masse6, la première base à la création d’un groupe ou mouvement est la présence d’un leader. Dans le cas du film, c’est le professeur Wenger qui sera un leader dit autocratique. Cela implique qu’il est le seul au pouvoir et que jamais lui-même ou ses décisions ne sont remises en question. Comme l’aborde Kae Reynolds7 dans son étude de cas, ce film « expose la tendance à sous-estimer le pouvoir des adeptes ». Toujours selon M.-H. Masse, en vue d’organiser un régime politique fasciste, il est nécessaire de savoir gérer ceux qui vont donner naissance au mouvement et faire vivre cette idéologie. Le pouvoir accordé à la communication, passant surtout par la propagande du dirigeant à son peuple est donc primordiale. Le film avait pour but de représenter une société miniature, les élèves représentant le peuple qui suit le leader, et qui à grande échelle engloberait la population d’un pays. Le lien entre la communication et le monde politique est aujourd’hui décrit en employant un concept précis : celui de communication politique. Il se résume au « processus par lequel le langage et les symboles, employés par les leaders, les médias ou les citoyens, exercent des effets prévus ou imprévus sur les connaissances, les attitudes ou les comportements politiques des individus ou sur les résultats qui portent sur les politiques publiques d’une nation, d’un État ou d’un groupe social »8[source insuffisante]. C’est pourquoi la communication politique s’applique à tout type de régime. De plus, ce n’est pas une mentalité d’individualité, mais toujours celle d’un groupe uni. C’est un autre aspect des régimes totalitaires que d’inclure tous les gens dans une même quête. Cela permet notamment de rejoindre les gens plus faibles qui auraient généralement été écartés, ou encore les intellectuels qui se sentent différents. Si l’un des membres n’est pas similaire, il devient dangereux pour le parti, et se voit donc enfermé dans le camp adverse. Cette union des membres au sein du parti se forge d’ailleurs avec l’usage d’un langage et de symboles précis comme on l’a vu dans la définition précédente. Dans le film, comme parfois au cours de l’Histoire, les exigences du mouvement sont graduelles. Il y a donc le salut par lequel les membres se reconnaissent entre eux, mais qui les distinguent de ceux qui ne font pas partie de leur mouvement. L’effet de groupe apporte une conscience de pouvoir, le fait de se croire plus fort donne aux partisans une mentalité de supériorité. Il y a une multitude de moyens de se distinguer, notamment le symbole suprême du régime, simple, mais facilement identifiable, le logo de vague. Sans oublier les noms attribués, les postes, l’uniforme et les nombreux slogans totalitaires. Survient enfin la dernière phase, celle que les spécialistes appellent le phénomène de l’obéissance extrême9. C’est alors aisément que le leader contrôlera et incitera ses membres, ceux-ci étant déjà prêts à tout pour leur parti.

Plusieurs professeurs utilisent ce film comme exemple de la simplicité qu’a un régime autoritaire ou considéré comme fasciste à prendre le contrôle d’un peuple. Dans le milieu pédagogique, ce film devient donc un réel outil d’enseignement10 lorsque vient le temps de parler de propagande, de dictature ou encore de la place des contre-pouvoirs en démocratie.

Ce film peut être rapproché d’autres films qui questionnent la responsabilité des choix pédagogiques et les risques de la séduction en contexte éducatif, face à des adolescents. Marc Demeuse et Antoine Derobertmasure proposent une analyse de La Vague, en parallèle du Cercle des poètes disparus de Peter Weir et de quelques autres films11. Ils soulignent l’intérêt de ce type d’analyse lors de la formation d’enseignants.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vague_(film)

This is England – Film 2007

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This Is England est un film britannique écrit et réalisé par Shane Meadows, et sorti en 2006. L’histoire raconte l’évolution de jeunes skinheads en 1983 en Angleterre.

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Synopsis

L’histoire se déroule dans une ville côtière du Nord de l’Angleterre en juillet 1983. Shaun, un jeune Anglais de 12 ans dont le père soldat vient d’être tué lors de la guerre des Malouines, est le souffre-douleur de ses camarades de classe à cause de ses tenues vestimentaires. Les railleries se terminent par un pugilat ; Shaun et son adversaire se retrouvent dans le bureau du proviseur. Sur le chemin de retour il rencontre des skinheads avec lesquels il se lie d’amitié : ce sont Milky, Pukey, Kez, Gadget et Woody. Le fait de rejoindre la bande l’oblige à adopter son style identitaire : ce qui n’est pas sans poser de problèmes à sa mère, Cynthia. Il acquiert confiance en lui. Mais ce groupe va se diviser quand Combo, un de ses membres tout juste sorti de prison (où il a adhéré aux thèses du National Front) demande à ses amis d’entrer en guerre contre les immigrés qui selon lui envahissent le pays.

Analyse

Ce film, au-delà du récit d’apprentissage (éducation sentimentale, découverte des lois sociales, perte des illusions), analyse finement le besoin de paternité. De plus on retrouve une alternance systématique entre moments de tendresse et soubresauts de violence : ceux-ci prenant de plus en plus d’importance. « La violence sèche est rendue d’autant plus difficile à soutenir que rien ne semblait en annoncer la déflagration. Elle aboutit à l’inéluctable climax lorsque Combo s’acharne sur Milky, dont le seul tort fut d’avoir vécu une enfance heureuse auprès de parents attentionnés4 »

This is England est, de l’aveu de son réalisateur, un film largement autobiographique, Shane Meadows ayant appartenu à une bande de skinheads au début des années 1980. Le cinéaste anglais a expliqué qu’il avait voulu faire un film sur cette culture parce que les longs-métrages antérieurement réalisés sur le même sujet, Romper Stomper et American History X, n’en montraient que « l’aspect négatif », et omettaient « la vraie culture skinhead, qui est née de l’amour pour la musique reggae »5. Effectivement, le réalisateur retranscrit ici de manière très juste la division qui s’est effectuée au début des années 1980 : les jeunes skinheads du film semblent perdus entre les paroles fortes et pleines de violence de Combo et le message de respect que Woody tente d’introduire au sein du groupe. Le schisme entre les skinheads qui vouaient un amour profond pour la musique jamaïcaine et ceux qui, enrôlés par les partis politiques extrémistes, se sont tournés vers d’autres styles musicaux est parfaitement imagé par les doutes qui parcourent l’esprit de Shaun durant tout le film.

Les allusions fréquentes à la guerre des Malouines (dont des images diffusées à l’époque par la télévision anglaise se retrouvent au début et à la fin du film) entrent en résonance avec un autre conflit dans lequel les troupes britanniques sont engagées à l’époque du tournage de This is England : le conflit irakien. « Je savais que ces parallèles seraient établis, a expliqué Shane Meadows, et je suis content qu’ils le soient6. »

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Autour du film

  • This Is England est dédié à la mémoire de Sharon Turgoose, la mère de Thomas Turgoose, qui est décédée des suites d’un cancer le 29 décembre 2005, deux mois après la fin du tournage du film7.
  • This Is England ’86 est une mini-série de 4 épisodes qui raconte la suite du film, 3 ans après. Écrite par Shane Meadows, elle est diffusée sur Channel 4 en septembre 2010.
  • This Is England ’88, toujours écrite et réalisée par Shane Meadows, est une mini-série de 3 épisodes se situant 5 ans après les événements du film. Elle a été diffusé pour la première fois en décembre 2011.
  • This Is England ’90, mini-série de 4 épisodes, vient clôturer la saga. Diffusée entre septembre et octobre 2015, elle se concentre sur la naissance des rave party.
  • This Is England peut être perçu comme largement inspiré par Made In Britain de Alan Clarke. Néanmoins, Meadows réalisa son film dans un aspect plus moralisateur et enfantin (en montrant la stupidité du racisme à travers les yeux de Shaun) tandis que Clarke se contenta de montrer de manière froide et objective la descente aux enfers de Trevor provoquée par son racisme obstiné.

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Les néonazis de ‘Blood and Honour’ rassemblées à Aarschot

L’organisation néonazie “Blood and Honour” a tenu samedi après-midi un rassemblement à Wolfsdonk, un hameau situé sur le territoire d’Aarschot. Quelques centaines de sympathisants se sont retrouvés dans les locaux d’une équipe de football locale. Une surveillance policière a été mise en place mais on ne signale aucun incident.

Les sympathisants nazis rassemblés à Wolfsdonk proviennent de Belgique mais aussi des Pays-Bas et d’Allemagne. Les autorités communales ont indiqué qu’elles n’avaient pas été averties de la tenue de cette manifestation, la buvette du club de football ayant été louée pour l’organisation d’une “fête annuelle”.

https://www.rtl.be/art/info/belgique/societe/les-neonazis-de-blood-and-honour-rassemblees-a-aarschot-22356.aspx
– RANST, BELGIUM: Members of Blood & Honour gather at a soccer club in Wolfsdonk near Aarschot for the Jan Stuart Donaldson Memorial Festivall organised by Blood & Honour Vlaanderen, Saturday 27 October 2007. Jan Stuart Donaldson was a British singer, leader of Skrewdriver group and he created the nationalist and racist movement Blodd & Honour. DIRKxWAEM Y x7748668x Weniger anzeigen

Skinhead Attitude (film documentaire – 2003)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead_Attitude

Skinhead Attitude est un film documentaire suisse réalisé par Daniel Schweizer sorti en 2003.

Ce documentaire brosse un portrait général du mouvement skinhead, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

L’héroïne du documentaire, Karole, une skinhead girl française proche du SHARP, est suivie dans une tournée à la rencontre des skins.

Le documentaire relate l’origine du mouvement dans les années 60, quand il apparaît en Angleterre avec l’arrivée du ska de Jamaïque. À cette époque les skins ne sont pas politisés et s’affirment juste comme rebelles et membres de la classe ouvrière. Bien que majoritairement blancs, les skinheads, comme l’ensemble de la population britannique comptent une importante minorité noire en leur sein . Puis le film montre la déviance de certains à la fin des années 70 avec la reformation du groupe Skrewdriver de Ian Stuart, faisant l’apologie du nationalisme puis du nazisme.

Le réalisateur part ensuite à la rencontre de skins, d’extrême-droite, d’extrême-gauche et apolitiques, dans une tournée en France, Suisse, Angleterre, Suède, Allemagne et Pologne.

Il s’attarde ensuite sur l’apparition des skins antifascistes, les SHARP puis les RASH. Il aborde ensuite la radicalisation des skins nazis, avec la formation de Blood and Honour et sa déviance terroriste avec Combat 18.

Il part ensuite à la rencontre de néonazis à Dallas. Les interviewés prônent ouvertement l’extermination des noirs, des musulmans et des juifs pour protéger la race blanche. Ceux-ci font étalage de leur arsenal d’armes.

Il part donc tourner son documentaire à Montréal, auprès de skins apolitiques qui souffrent de la “logique de guerre” dans laquelle sont entrés les skins antifascistes. Le documentaire devient alors à charge contre les antifas, accusés de détruire la culture skin traditionnelle. Les skins traditionnels rencontrés se disent accusés par les redskins de sympathiser parfois avec les « fafs » lors de concerts…

Le documentaire se termine à Las Vegas sur les traces de deux skins militants antiracistes, un noir et un blanc, Lin Newborn “Spit” et Dan Shersty, assassinés le 4 juillet 1998 dans un guet-apens tendus par des naziskins en plein désert. On apprend que les néo-nazis impliqués dans ce meurtre ont disparu de Las Vegas après cette affaire, mais y sont revenus par la suite. Le réalisateur finit son documentaire par une référence à la bible: « sacrifice symbolique, meurtres fratricides, je me rappelle la Bible et l’histoire d’Abel et Caïn, les deux frères et la haine qui pousse l’autre à l’effacer, […], comme dans la Bible, ici, les fils de Caïn sont de retour alors que les anti-racistes n’ont pas eu de descendance.»

Ce documentaire est le seul en français qui tente de retracer l’histoire du mouvement skinhead et toutes ses composantes.

L’idée de ce film est né de nombreuses protestations épistolaires de skinheads antiracistes Français et Allemands reçus par Daniel Schweitzer, lui reprochant son précédent reportage ” Skin or die” jugé incomplet car uniquement consacrés aux skinheads d’extrême droite.

Pour autant, malgré la volonté initiale de replacer l’histoire des Skinheads dans une perspective plus large, il a reçu de nombreuses critiques de nombreux skins antiracistes. Daniel Schweitzer a été accusé de mettre dos à dos antifascistes et néonazis comme deux facettes d’une même mouvance, en limitant sa vision à un affrontement idéologique, il lui a été de plus reproché de donner, une fois de plus, la parole aux groupes néonazis les plus virulents.

 

Interdiction du groupe d’extrême droite Unité Radicale

Reportage. Paris. Point sur l’interdiction du groupe d’extrême droite Unité radicale. Le ministre de l’Intérieur a lancé la procédure d’interdiction du groupe d’extrême droite Unité Radicale (UR), que fréquentait l’auteur de la tentative d’assassinat contre le président Jacques Chirac le 14 juillet 2002.

Commentaire sur images du site internet du parti, en alternance avec des images d’archives et les interviews de Patrick GAUTIER, président de la Ligue Internationale contre le racisme (LICRA), de Fabrice ROBERT, porte-parole d’Unité radicale et de Jean-Yves CAMUS, spécialiste de l’Extrême Droite.
[Source : documentation France 3]

Le ministre de l’Intérieur a lancé la procédure d’interdiction du groupe d’extrême droite Unité Radicale (UR), que fréquentait l’auteur du coup de feu contre le président Jacques Chirac le 14 juillet. Plusieurs associations sont satisfaites de cette décision.
Sur le site internet de ce groupe on peut lire “merci Maxime”. Depuis l’acte isolé de Maxine Brunerie, Unité Radicale profite de l’engouement médiatique pour exprimer ses idées extrémistes.
Pour le groupe, cette dissolution va les obliger à se constituer en mouvement légal.
Environ 1500 militants font parti de ce mouvement.
Les noms de ces groupes ont changé au cours des dissolutions mais l’activisme est resté le même.
PATRCIK GAUTIER “on a ouvert une porte et maintenant il ne faut plus laisser la porte ouverte. Il faut véritablement annihiler cette propagande qui est une honte pour la démocratie qui est la notre”.
FABRICE ROBERT : “nous allons créer une structure qui sera légale, déclarée…dans quelques semaines un nouveau mouvement va réapparaître”

Le meurtre satanique – la mort d’un étudiant

Der Satansmord – Tod eines Schülers est un documentaire de l’ARD dans la série télévisée The Great Criminal Cases de la réalisatrice Ulrike Baur d’une longueur de 45 minutes. Le documentaire, qui a été le 31. La première diffusion en mai 2001 concerne l’affaire du meurtre de Sondershausen, qui avait été commis par trois jeunes de Sandro Beyer, alors âgé de 15 ans. Les auteurs, Hendrik Möbus, Sebastian Schauseil et Andreas K. sont les fondateurs de la bande Absurd de la NSBM. En raison des intérêts des membres, la loi a été présentée dans les médias comme « sataniste » motivée, mais n’avait rien à voir avec le satanisme.

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Le film documente principalement le meurtre de Sandro Beyer de Sondershausen. Il montre la ligne de conduite exacte et les procès des trois auteurs. En outre, le film révèle ce que Hendrik Môbus a fait pendant son temps libre. Il a échangé des films d’horreur à revêtement noir, dont certains ont été indexés ou saisis dans tout le pays par le BPjS. Dans le film, les sentiments des autres sont également abordés sur le meurtre. Hendrik Munbus ne décrit pas le meurtre de Sandro Beyer comme un meurtre satanique, mais comme un sauvetage d’autres personnes de Sandro (dans une interview avec le néo-nazi américain William Luther Pierce, qui a fondé l’Alliance nationale et lancé la campagne Free Hendrik Möbus), [1]et a nié tout lien avec le satanisme[2]. Le juge responsable a également déclaré :

« Il s’agissait à certains égards d’un meurtre satanique en raison de ce contexte, mais l’exécution de l’acte n’avait pas le moins du monde à voir avec un rituel ou un acte satanique. Tout fond rituel manque, la préparation est manquante, il n’y a pas de gradation…».Juge J. Schuppner[3

L’amie de Hendrik Möbus a déclaré au meurtre de son ancienne amie qu’elle ne faisait pas confiance à M. Möbus et à son changement idéologique :

« Cela m’a déjà surpris personnellement. Bien que le nazisme et le satanisme ne soient peut-être pas si différents. Donc au moins dans mes yeux. Parce qu’ils sont à la fois très inhumains et ont une pensée très élitiste, et c’est aussi ce que Hendrik correspond. Il a toujours voulu être quelque chose de spécial, et il a également dit de lui-même qu’il avait des tendances élitistes, et ainsi j’explique sa tendance néonazi. “Christina, Hendrik Möbus’ alors petite amie[4

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Alors que Möbus s’est enfui aux États-Unis après un nouvel acte d’accusation, Schauseil (aujourd’hui à Halgadom) et K. ont commencé une nouvelle vie dans une autre ville. Il est considéré comme le représentant le plus connu de la NSBM en Allemagne.

[FIGURE NSBM] Hendrick Möbus : L’ARRESTATION AUX USA D’UN NÉO-NAZI ALLEMAND RÉVÈLE L’INTERNATIONALISATION CROISSANTE DE LA SCÈNE MUSICALE “WHITE POWER”

6 décembre 2000
https://www.splcenter.org/fighting-hate/intelligence-report/2000/arrest-german-neo-nazi-reveals-growing-internationalization-white-power-music-scene

https://www.splcenter.org/sites/default/files/styles/splc_small_portrait_rectangle/public/d6_legacy_files/ir100_cover_0.jpg?itok=8MKsZcRfL’arrestation américaine d’Hendrik Möbus, un musicien néo-nazi allemand, révèle l’internationalisation croissante de la scène musicale du « pouvoir blanc » et l’expansion de l’empire de l’un de ses hôtes américains.

“Libérez Hendrik Möbus !” campagne “Free Hendrik !”

Ces trois mots sont apparus comme un titre de bannière en octobre dernier sur des sites Web d’extrême droite aux États-Unis et à l’étranger. Cliquez sur la bannière et vous en apprendrez un peu plus : “Hendrik Möbus du groupe de black metal Absurd est en prison sans aucun moyen de parler au monde extérieur. Il a purgé sa peine pour meurtre, mais maintenant son droit à la liberté d’expression fait lui un criminel international.”

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La bannière originale, accompagnée d’une invitation aux sympathisants à la reproduire sur leurs propres sites Web, apparaît sur la page d’accueil de Resistance Records , un label de musique white power contrôlé par William Pierce , le leader du premier groupe néo-nazi américain – le National Alliance .

La campagne de propagande de Pierce au nom de Möbus, 24 ans, ainsi que sa collecte de fonds pour payer la facture des frais juridiques de Möbus, est pratiquement sans précédent dans l’histoire de l’Alliance.

Bien que de nombreux membres et alliés de l’Alliance nationale aient eu de sérieux ennuis avec la justice, aucun d’entre eux n’a bénéficié de ce genre de traitement héroïque de la part de Pierce.

Alors, qui est Hendrik Möbus ? Et pourquoi Pierce est-il si intéressé ?

Hendrik Albert Viktor Möbus a été arrêté le 26 août dernier devant un restaurant à environ 20 miles de Hillsboro, W. Va., siège de l’Alliance, sur un mandat d’arrêt international émis en Allemagne. Möbus, un citoyen allemand, était recherché pour avoir violé les conditions de sa libération conditionnelle dans un meurtre de 1993 en se moquant publiquement et en humiliant sa victime et en faisant un salut “sieg heil”, deux actions illégales en vertu des lois allemandes strictes. Il est également accusé d’organiser des groupes radicaux.

Pierce a présenté son plaidoyer pour Möbus comme une défense de la liberté d’expression, soulignant que les commentaires offensants de Möbus auraient été parfaitement légaux en vertu des lois américaines.

Mais le véritable intérêt de Pierce pour Möbus – qui est resté l’invité de Pierce pendant 10 semaines jusqu’à son arrestation – semble être quelque chose de tout à fait différent.

  • Möbus, un acteur clé de la scène musicale « national socialiste black metal » (NSBM) en Europe, aidait Pierce à établir un empire mondial de la musique « hatecore » – un genre raciste qui génère des millions de dollars de bénéfices. Plus important encore, peut-être, la musique attire effectivement de nouvelles recrues dans le mouvement néonazi.

Musique, argent et Möbus
Que Pierce sache ou non qu’il hébergeait un fugitif international – et malgré ses démentis et ceux de son avocat, il semble clair que Pierce le savait – la saga médiatique d’Hendrik Möbus est célèbre.

Cela reflète la nature internationale de la scène musicale du white power, l’intérêt de l’Alliance nationale à devenir un leader mondial dans la vente de sa musique et – si l’on en croit les rapports d’un passage à tabac sauvage que Möbus aurait subi en Virginie – la violence de plus en plus et la nature criminelle de l’activité lucrative de la musique white power.

Déjà, dans plusieurs pays européens où cette musique est illégale, de graves violences ont été signalées en association avec le contrôle de ce commerce très lucratif. Une situation similaire peut maintenant se développer ici.

En Europe, Interpol a déclaré dans un rapport publié l’année dernière que la fabrication, la distribution et la vente de musique néonazie sont devenues une entreprise criminelle de 3,4 millions de dollars par an.

De plus en plus, les CD racistes sont piratés par des entrepreneurs criminels, ce qui signifie qu’aucune taxe, redevance de groupe ou majoration de maison de disques n’est jamais déduite – une situation qui a porté les marges bénéficiaires au plus haut des cieux. Les CD coûtant aux contrebandiers clandestins environ 2 dollars chacun à produire, Interpol a déclaré que les marges bénéficiaires étaient meilleures que pour la vente de haschich.

L’affaire Möbus met également en lumière le monde étrange où convergent le néo-nazisme, le néo-paganisme raciste et des courants de satanisme – un monde peuplé d’extrémistes européens et américains, dont beaucoup sont des musiciens. De diverses manières, ce brassage idéologique est la force motrice de la scène NSBM aujourd’hui.

“Les enfants de Satan”

Le soir du 29 avril 1993, Hendrik Möbus, 17 ans, et deux autres adolescents – tous membres du groupe de black metal Absurd – ont emmené un garçon de 14 ans avec qui ils s’étaient disputés plus tôt dans le forêt près de Sondershausen, dans l’ex-Allemagne de l’Est.

Auparavant, selon un livre de deux journalistes allemands, Satanskinder (« Les enfants de Satan »), Möbus avait envoyé un message, en partie dans un anglais guindé, à sa victime, Sandro Beyer : « Que l’enfer vienne chez toi. Tu vas mourir. Sathan [sic] attend ! Reste loin de nous, espèce de caprice [sic] et de poseur !”

Utilisant une amie commune comme appât, Möbus et les autres ont attiré Beyer dans une cabane appartenant au père de Möbus. Une fois à l’intérieur, l’un des confédérés de Möbus a utilisé un cordon électrique pour commencer à étrangler Beyer. Lorsque Beyer a essayé de crier à l’aide, Möbus a commencé à le poignarder, raconte Satansinder .

Ce n’est qu’à ce moment-là, dit le livre, que les assaillants ont décidé qu’ils ne pouvaient pas laisser partir Beyer, malgré ses supplications et ses promesses de ne le dire à personne – après tout, ont-ils raisonné, Beyer signalerait presque sûrement la blessure au couteau de Möbus à l’estomac.

Beyer était attaché à une chaise et Möbus aurait alors tenu ses jambes pendant que les deux autres adolescents finiraient d’étrangler le garçon.

L’affaire a provoqué un tollé dans la presse allemande, qui a publié des récits sinistres du meurtre et des autres exploits des membres d’Absurd, y compris prétendument des cérémonies sataniques de “baptême” dans une carrière abandonnée. Le black metal, une forme de « musique extrême » particulièrement violente et souvent fasciste, a été exploré en détail.

Les similitudes avec une affaire en Norvège, où la légende du black metal Varg Vikernes a également été emprisonnée pour meurtre et pour avoir aidé à déclencher une série d’incendies criminels anti-chrétiens qui ont brûlé une quarantaine d’églises dans les années 1990, ont été présentées au public.

Pour leur part, les tueurs n’ont donné que peu d’explications sur le meurtre jusqu’à longtemps après le procès, au-delà des mots de l’un d’eux : « Il devait partir ».

Le meurtre en tant qu ‘«acte bénéfique»

Möbus a été condamné à huit ans dans un établissement pour mineurs, où il a réussi à produire une musique de plus en plus dure et politique, devenant une sorte d’icône sur les scènes néonazie et NSBM allemandes. Dans une interview de 1997 dans le livre Lords of Chaos: The Bloody Rise of the Satanic Metal Underground , Möbus a expliqué ce que les auteurs du livre ont décrit comme son «mysticisme racialiste ésotérique».

“Le national-socialisme est la synthèse la plus parfaite de la volonté de puissance luciférienne et des principes et du symbolisme néo-païens”, a déclaré Möbus à l’intervieweur de Lords of Chaos.

“Si ‘Aryen’ représente le noble, le pouvoir créateur illuminé du Blanc, alors ‘Juif’ signifie exactement le contraire.”

Et puis il a parlé de sa victime – “le f—– de gauche” Sandro Beyer.

“Le 29 avril 1993, nous avons voulu éclaircir le ‘problème Sandro’ – et nous l’avons fait, bien que de manière plutôt horrible. … Je peux dire que nous avons inconsciemment imité un rite sacrificiel archaïque : d’abord Sandro a été frappé avec un couteau, puis étranglé, et après cela enterré dans la terre.

Möbus avait-il des regrets ? “[E]très peu de temps après qu’un humain meurt, il n’est donc pas nécessaire de faire tout un plat de celui-ci.”

Möbus a fait des remarques similaires ailleurs. “Nous avons toujours eu l’idée de briser le ‘tabou’ de ‘Tu ne tueras pas'”, a-t-il déclaré au e-zine Mourning the Ancient. “Sandro B. était un mec complètement irritant qui est devenu chiant au bout d’un moment. Il a [sic] répandu des rumeurs et des conneries sur nous-mêmes, quelque chose que nous ne pouvions plus supporter. …

“Je dis que c’était simplement un acte bénéfique pour l’humanité.”

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En Norvège, un autre scandale
Un article explorant la scène internationale NSBM dans le numéro du printemps 2000 de Resistance, le magazine de musique white power publié par Pierce, décrit la politisation croissante de Möbus pendant son incarcération.

“En prison”, raconte Resistance avec une approbation évidente, “Hendrik a traité du paganisme germanique, des visions folkloriques du monde et du national-socialisme [NS]. Lentement mais sûrement, sa vision du monde a évolué vers une croyance nordique et une éthique germanique. Hendrik a promu ses croyances. à diverses occasions… et a été contacté [en prison] par de nombreux NS-Skinheads.”

Alors qu’il était encore en prison, Möbus a été largement comparé à Varg Vikernes, qui a été emprisonné en Norvège. Un mois avant le meurtre de Beyer, Vikernes (dont le prénom autoproclamé signifie “loup” en norvégien), avait participé à des incendies criminels contre des églises chrétiennes historiques et avait été condamné à trois mois de prison.

Peu de temps après sa sortie, Vikernes, qui se produit en tant que groupe de black metal Burzum, s’est disputé avec un certain Øystein Aarseth, qui était largement connu comme le parrain de la scène black metal en Norvège.

Bien qu’il ne soit pas clair ce qui a motivé l’agression – une bataille pour le pouvoir, une femme ou un contrat d’enregistrement – le résultat est bien connu.

Le 10 août 1993, Vikernes a assassiné son ancien mentor. Après l’arrestation de Vikernes, la police a trouvé un énorme arsenal d’explosifs dans sa maison – des explosifs que Vikernes dira plus tard qu’il avait prévu d’utiliser pour faire sauter Blitz House, un célèbre lieu de rassemblement pour les anarchistes et les gauchistes à Oslo.

“L’Europe est maudite par la culture juive capitaliste pourrie, arnaqueuse, une culture basée sur le $ (peste et tourments), le métissage et la suprématie mondiale juive”, a écrit Vikernes pour expliquer sa politique. « Brûler des églises est notre devoir.

The Killers Connect

  • Möbus et Vikernes partagent quelque chose de plus que leur haine des Juifs et du capitalisme – un dévouement au néo-paganisme (l’Odinisme, en particulier) sous une forme qui considère le christianisme comme une foi répugnante basée sur le judaïsme.

Pour Möbus, le christianisme est la « mort noire spirituelle », une religion qui « loue les faibles ». Sa réponse à ce fléau ? “Vous ne pouvez pas vous débarrasser d’un virus après qu’un certain nombre de personnes sont contaminées”, a déclaré Möbus, “[mais] vous pouvez vous débarrasser des personnes contaminées”.

  • Möbus et Vikernes ont pu jouer et enregistrer de la musique en prison. (Les règles carcérales sont généralement beaucoup plus libérales en Europe qu’aux États-Unis.)

Ceci, couplé à la notoriété acquise par leurs crimes et leurs déclarations néo-nazies, a fait de chacun d’eux des icônes sur la scène NSBM en Europe – même si, dans le cas de Vikernes, la liberté est encore loin. Finalement, alors qu’ils étaient encore en prison, les deux hommes en vinrent à communiquer entre eux.

Dans son interview de 1997 ou 1998 avec Mourning the Ancient, Möbus a déclaré qu’il était “en contact avec Varg depuis quelques années maintenant” après être entré en contact pour la première fois avec la musique de Burzum en 1991. “[I] t est incroyable de voir que nous partagent presque tous les mêmes idées et idéaux », s’est enthousiasmé Möbus à propos de Vikernes, qu’il a décrit comme un « homme supérieur » et une « personnalité suprême ».

“S’il existe un moyen de le faire sortir de prison, je n’hésiterais pas à participer à un tel projet”, a-t-il déclaré.

« LE FÜHRER DE HEIL NORDLAND, HEIL VARG VIKERNES !

“La vague à apparaître”

En prison, Vikernes a dirigé une maison de disques et est devenu le chef autoproclamé du Front païen norvégien et “d’une fraternité païenne internationale qu’il appelle Cymophane”, selon un nouveau livre, Encyclopedia of White Power : Un livre source sur la droite raciste radicale.

Dans une interview avec un e-zine il y a quelques années, Vikernes a expliqué que Cymophane – une anglicisation du grec pour “la vague qui apparaît” – est aussi le nom de son label.

Aujourd’hui, Cymophane est une entreprise qui vend la musique de Burzum de Vikernes – peut-être le groupe NSBM le plus populaire au monde – ainsi que les écrits de James Mason, un ancien membre du parti nazi américain qui adule le meurtrier condamné Charles Manson comme un une sorte de deuxième Hitler. (Jusqu’à récemment, Mason était également à la tête de la branche “Vinland”, ou US, du Heathen Front.)

Et c’est une entreprise qui s’est avérée être un élément clé du voyage de Möbus aux États-Unis.

Möbus a été libéré sur parole en août 1998, après avoir purgé cinq ans et quatre mois de sa peine, et est immédiatement entré en politique active d’extrême droite.

Il est devenu chef de la branche allemande du Front païen. Il a repris un label de black metal, Darker Than Black Records (DTB), et a contribué à une compilation d’une autre firme, HATE Records – un label qui appartient à la branche saxonne de Hammerskin Nation, un groupe skinhead international extrêmement violent.

Et, comme Vikernes, il a parlé de vouloir faire distribuer sa musique aux États-Unis.

Mais les ennuis se préparaient à l’horizon.

En juillet 1999, Möbus a été condamné à huit mois de prison pour avoir fait le salut nazi à bras raides. Peu de temps après, sa libération conditionnelle a été révoquée, bien qu’il n’ait pas été capturé. Trois mois plus tard, la police a fait une descente dans près de deux douzaines d’endroits en Allemagne, dont DTB, et a accusé un certain nombre de labels de musique de diffuser de la propagande nazie. DTB fermé après le raid.

Et peu de temps après, Möbus – qui était toujours en liberté – s’est vu infliger une autre peine de 18 mois pour les remarques qu’il avait faites en se moquant et en humiliant Beyer dans l’ interview de Lords of Chaos .

Venir en Amérique

Après le raid du DTB, Möbus “a fait des plans pour continuer ses opérations aux États-Unis”, selon le magazine antifasciste britannique Searchlight.

Alors qu’il était encore en Allemagne, rapporte le magazine, Möbus a conclu un accord pour distribuer les produits DTB via Bestial Offers, un distributeur au Texas. Et il aurait conclu un accord avec une autre société texane, Ancestral Research Records.

En décembre 1999, Möbus s’est envolé pour Seattle et est entré aux États-Unis. Il semble qu’il soit entré légalement, bien qu’il ait finalement dépassé la durée de son visa (en fait une dispense de visa de 90 jours qui lui a permis une entrée temporaire dans le pays).

Victor Gerhard, un avocat de l’Alliance nationale, a déclaré au Los Angeles Times que le billet d’avion de Möbus était payé par un suprémaciste blanc américain – vraisemblablement pas Pierce – qui “a recherché son expertise dans la conclusion de contrats de disques et l’a payé pour qu’il s’en remette”. .” Les deux hommes se sont disputés, a déclaré Gerhard, et Möbus s’est dirigé vers l’est, restant avec des dévots du pouvoir blanc sur son chemin.

L’homme qui a payé le billet d’avion de Möbus était apparemment Nathan Pett, un acteur clé du suprémaciste blanc White Order of Thule (WOT). WOT, avec des succursales à Elk, Washington, où vit Pett, et Richmond, Virginie, publie le journal Crossing the Abyss.

De son côté, Pett édite personnellement un autre journal, Fenris Wolf , « La voix révolutionnaire de la Ligue de libération païenne ». Selon Searchlight, Pett a affilié Fenris Wolf au Pagan Front, qui est une organisation internationale.

Après son arrivée à Seattle, Möbus est allé à Elk, Washington, pour vivre avec Pett, qui s’appelle également Nate Zorn. Mais les deux se sont apparemment disputés et Möbus s’est rendu à Richmond, en Virginie, où se trouve un autre chapitre de WOT.

Des marteaux et des menottes
À ce stade, l’histoire devient plus trouble.

Selon certaines publications dans des groupes de discussion sur Internet, Möbus a été attaqué à Richmond, dans la plupart des récits par Pett et un ami. Möbus aurait été menotté et méthodiquement battu avec un marteau sur tout le corps.

(L’ironie de cette attaque signalée est que la victime du meurtre de Möbus, Sandro Beyer, a également été attachée par ses bourreaux à une chaise avant d’être étranglée.)

Au moment où Möbus a finalement été libéré, il avait été très gravement blessé, selon ces récits.

Un message d’octobre sur un groupe de discussion “anarchiste national” posa publiquement plusieurs questions hostiles à Pett, dont celle-ci : “En juin 2000, vous êtes-vous rendu à Richmond VA et avec un complice, du ruban adhésif et un brassard H. Möbus et l’avez-vous battu à mort avec un marteau?”

La réponse de Pett était quelque peu ambiguë : “[M]ême si nous faisions une telle chose, si [sic] vous pensez que je vais discuter librement avec des gens qui ne sont absolument pas pertinents pour moi (de parfaits inconnus en fait) d’une telle activité illégale et incriminante, SUR INTERNET… Que [sic] vous êtes sérieusement trompé.”

Pett a également été attaqué sur d’autres sites Internet. Bien que les raisons sous-jacentes de ces attaques ne soient pas claires, il semble que Pett ait pu irriter d’autres suprémacistes blancs en s’emmêlant avec Möbus. Alex Curtis, le rédacteur suprémaciste blanc du magazine électronique largement lu The Nationalist Observer, a accusé Pett d’avoir aidé la police dans une affaire contre un autre militant raciste.

Dans une publication qui a suscité une réponse furieuse de Pett, Curtis a déclaré que Pett et son groupe “ne sont pas dignes de confiance et doivent être évités en tant que rats et préjudices à l’honneur aryen”. Une série d’autres suprémacistes blancs de premier plan ont mis Pett au pilori de la même manière.

Pett n’a pas pu être joint pour commenter.

Le fugitif arrive

Après sa visite malheureuse à Richmond, Möbus se rendit au siège de l’Alliance nationale de Pierce en Virginie-Occidentale, y arriva début juin et y resta près de trois mois. Plus tard, Pierce et son avocat, Victor Gerhard, insisteront sur le fait qu’ils n’avaient aucune idée que Möbus était un fugitif lorsqu’il se présenta à la porte de l’Alliance.

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“Tout ce que je savais, c’est qu’il ne voulait pas y retourner”, a déclaré Pierce au Los Angeles Times . Mais cela ne semble pas être la vérité.

Quatre mois avant que Möbus n’apparaisse en Virginie-Occidentale, le propre magazine de musique blanche de Pierce, Resistance , a décrit en détail le sort de Möbus aux lecteurs, expliquant que Möbus faisait face à “5 ans et plus” s’il était pris.

“Il est maintenant en fuite, recherché par les autorités allemandes avec un mandat d’arrêt international”, a déclaré Resistance dans son numéro du printemps 2000. L’en-tête répertorie Pierce comme éditeur.

Pierce a également accusé avec colère les maréchaux américains qui ont arrêté Möbus d’avoir cassé le bras du jeune homme lorsqu’ils l’ont accueilli. Mais il se pourrait bien que les blessures auxquelles Pierce se réfère remontent en fait à l’attaque rapportée de Richmond, qui aurait eu lieu peu de temps avant Möbus. arrivé en Virginie-Occidentale.

Quoi qu’il en soit, Pierce s’intéressa vivement à Möbus. Il est maintenant évident que cet intérêt découlait du rôle central de Möbus dans le monde de la haine – un monde dans lequel Pierce a fait de son mieux pour obtenir un morceau majeur au cours des deux dernières années.

Depuis l’année dernière, William Pierce contrôle le plus grand label de musique raciste américain, Resistance Records, ainsi que son magazine. (Dans une série de transactions complexes qui ont été détaillées dans le numéro d’automne 1999 du Intelligence Report, Pierce a payé environ 250 000 $ pour Resistance.)

Il a également acheté un grand label raciste suédois, Nordland. Dès l’automne dernier, Pierce a exprimé son intérêt à se développer dans NSBM, et l’article du printemps dernier dans Resistance – “Is Black Metal a White Noise?” – semblait réitérer ce désir.

De plus, Pierce a longtemps été un chef de file dans l’établissement de relations internationales entre néofascistes en Europe et aux États-Unis, voyageant fréquemment à travers l’océan.

Ainsi, bien que l’on ne sache toujours pas si Pierce et Möbus étaient en contact avant juin, il n’est pas surprenant que l’Américain vieillissant et le jeune Allemand aient trouvé beaucoup à discuter.

Et Cymophane fait trois

“Il y a trois mois, j’ai reçu la visite d’un jeune musicien allemand qui s’est fait un nom avec la musique de résistance en Europe”, a expliqué Pierce dans une émission de radio en septembre.

“Je l’ai invité à rester en tant qu’invité et à m’aider à établir de nouveaux débouchés en Europe pour mes disques. Et c’est ce qu’il a fait pendant 10 semaines. Il est resté en tant qu’invité et nous avons parlé du rôle de la musique dans notre effort global.”

Pierce ne l’a pas dit, mais le couple a également conclu un accord.

Le 30 juin, quelques semaines après l’arrivée de Möbus, William Pierce a enregistré Cymophane, LLC, se présentant comme organisateur et directeur, auprès du secrétaire d’État de Virginie-Occidentale. L’adresse du bureau principal indiquée était la même que celle du siège de l’Alliance nationale de Pierce. Pendant ce temps, le domaine Internet de Cymophane.com est désormais enregistré auprès de DTB – le label de musique que Möbus contrôlait avant de venir aux États-Unis.

Le résultat est donc le suivant : Möbus semble clairement avoir remis à Pierce au moins une partie de Cymophane – ce qui signifie que, selon toute vraisemblance, Pierce contrôle désormais les droits américains sur la musique de Vikernes et de Möbus.

Au final, cette acquisition pourrait s’avérer très importante. Cela apporte apparemment à Pierce certains des groupes de white power les plus populaires au monde.

Cela pourrait augmenter les bénéfices de son opération musicale en plein essor – des bénéfices qui pourraient atteindre jusqu’à 1 million de dollars par an dans un avenir proche, un montant qui contribuerait à enrichir l’Alliance de 1 500 membres.

Et cela élargit considérablement l’influence de Pierce, alors que de plus en plus de jeunes se mettent à l’écoute des sons de la haine.

En tout état de cause, il semble peu probable que Möbus soit en mesure d’aider davantage Pierce. Bien que les autorités aient initialement prévu de l’extrader vers l’Allemagne pour faire face à des accusations criminelles pour violation de sa libération conditionnelle, elles ont décidé d’essayer d’expulser Möbus à la place après qu’il ait demandé l’asile politique.

En conséquence, les responsables s’attendent à ce que Möbus soit renvoyé en Allemagne assez rapidement – malgré le Pierce “Libérez Hendrik Möbus!” des bannières qui continuent de s’afficher dans le monde entier.

Quoi qu’il en soit, Pierce semble certainement avoir pris goût à son visiteur inhabituel. Il a promis de financer le combat de Möbus pour rester aux États-Unis et a demandé de l’argent aux membres de l’Alliance et à d’autres pour le soutenir – un appel qui a déjà rapporté plus de 9 000 dollars.

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Dénonçant les autorités pour avoir soi-disant brutalisé Möbus, Pierce a offert sa propre vision plutôt unique du meurtrier d’enfants allemand condamné: “un intellectuel calme, maigre et non violent”.


 

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La photo montre l’extrémiste de droite Hendrik Mubus lors d’un procès à Erfurt en 2003 Photo :Martin-Schutt/image-alliance / dpa/dpaweb

 


A look into the life of one Dr. William Pierce.
Dr. Pierce was an ex-physics professor and was also a writer. One of his books was entitled “The Turner Diaries” to which may of heard.William Pierce, who died on July 23, 2002, gained renown in far-right circles throughout the world as the author of The Turner Diaries. A fictionalized account of an apocalyptic Aryan revolution in the United States, the book was the inspiration behind one of the worst terrorist acts committed in the United States – the 1995 bombing of the federal building in Oklahoma City that killed 168 people. As founder of the National Alliance, the largest and most active neo-Nazi organization in the United States, Pierce used several media – weekly radio addresses, the Internet and most recently white power music ventures and racist video games – to promote his vision of a whites-only homeland and a government free of “non-Aryan influence.” Since Pierce’s death, his followers have vowed to carry on his work.

 


Les Carnets de Turner (The Turner Diaries) est un roman américain écrit par William Luther Pierce sous le pseudonyme d’« Andrew Macdonald » et publié en 1978. Marqué par le suprémacisme blanc, ouvertement raciste et antisémite, il justifie aussi les massacres d’innocents (comme moyen de contrôle de la population).

Ce roman d’anticipation décrit un coup d’État mené aux États-Unis par des suprémacistes blancs. Les protagonistes du livre, décrits sous un jour positif, s’en prennent au gouvernement des États-Unis, mais aussi aux Noirs et aux Juifs, ces derniers étant décrits comme contrôlant l’État américain.

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Les ventes du livre ont contribué à financer les activités de la National Alliance de William Pierce. L’ouvrage est considéré par l’écrivain Aidan Doyle1 comme ayant inspiré des attentats d’extrême droite comme celui d’Oklahoma City en 19952.

L’ouvrage est interdit en France3., en Allemagne et au Canada.


 

1996-1998 “Skin or Die” documentaire autours de Hammerskins en Suisse, Pologne, Finlande, … – vidéo 58 minutes

 

Philippe Vardon et Fraction Hexagone jouent sous bannière Hammerskins, saluts nazis sur scène, ambiance garantie. Hammerskins, une organisation internationale de skinheads néo-nazi.e.s, ont notamment fait parler d’eux.elles en 2008 lorsque leur branche de Chicago avait tenté à plusieurs reprises d’assassiner Barack Obama, craignant de le voir accéder à la maison blanche.

 


video reportage documentaire 2013

2013 – avant le meurtre de Clément Méric

  • NR Nationalistes Révolutionnaires
  • Skinheads
  • les Identitaires
  • Rencontre-discussion en face à face avec Philippe Vardon, qui démontre
    – la difficulté certaine du dialogue entre universalistes et identitaires,
    – et la problématique d’offrir des opportunités de tribunes aux idées identitaires=victimaireshttps://www.lexpress.fr/resizer/UZ2kB5lxBfXkNzHBYyP9BQ6TPG4=/970x548/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/LCMOCEWFHVB5RANGFKCEEIHDWA.jpg

2024 : vardon est passé à reconquete depuis la photo de vardon derriere bardela affichés sur écran géant tpmp hanouna à la tv.
https://pbs.twimg.com/media/GEOy071XcAIEoXQ?format=jpg&name=small

Skins tueurs à la bière empoisonnée. Les meurtriers d’un Mauricien au Havre démasqués huit ans après.

par Patricia Tourancheau

publié le 9 novembre 1998 à 16h08

La mort de James Dindoyal, un soir de beuverie au Havre, est une «correction» infligée à un «boucaque», mélange de bougnoule et de macaque, qui n’avait pas à passer par là. La triste fin de ce Mauricien de 23 ans sur la plage «du bout du monde» a été élucidée huit années plus tard, après les révélations à la police de Michel H., un «jeunot» de la bande à l’époque.

Ce 18 juin 1990, des crânes rasés du Havre ­ la bande Blood and Honour ­ et des durs de Paris se retrouvent à trente devant l’église du quartier Sanvic, achètent des packs de bière et des bouteilles de rhum chez Champion, puis filent au bunker sur la falaise en face du fort de Sainte-Adresse. Circuit habituel. Le soir, les voilà «chauds», qui descendent sur la plage au bistrot la Bodega s’envoyer encore des «barons» de bière. Selon Michel, le chef Joël Giraud donne le signal du départ: «On bouge, pour aller casser du boucaque.» Il interdit aux deux mineurs, âgés de 15 ans, de sortir. Michel et «Cafard» restent. Les «autres, Kerhuel, Cédrose, Poisson, Mammouth et trois meufs suivent Giraud».

«Trempette». Du bar, Michel observe le manège des dix qui se dirigent vers la digue. «Trois garçons reviennent sur le parking pour prendre un sac dans le coffre de la voiture de Giraud», puis rejoignent le groupe. Au bout d’une demi-heure, tout le monde réintègre la Bodega, hilare. Giraud lance: «On s’est bien marrés, il a bien picolé, celui-là, avant de faire trempette.» Le «jeunot» du groupe a gardé ses doutes jusqu’au 10 avril 1997. Ce jour-là, Michel, qui a témoigné dans une autre affaire de crime raciste (1), dépose plainte au commissariat pour «menaces de mort» à cause de coups de fil. En gage de sa bonne foi, le «repenti» branche les policiers sur «l’histoire du Pakistanais». Dans les archives, les enquêteurs trouvent trace de la mort classée sans suite d’un étranger, James Dindoyal, né le 11 juillet 1966 à l’île Maurice, décédé le 3 juillet 1990 au Havre, de façon atroce. Un médecin de Sainte-Adresse avait trouvé devant sa porte un jeune homme qui «se tordait de douleur, de la bave sanguinolente aux lèvres». A l’hôpital Monod, James Dindoyal avait parlé d’une agression violente, d’une boisson bizarre avalée de force. Avant de plonger dans le coma. Et de succomber, seize jours plus tard, de ses brûlures à l’estomac. Selon l’autopsie, la mort a été causée par «l’ingestion d’un produit caustique» indéterminé.

Le film "Un Français" s'inspire de ces faits pour une de ses scènes

Aiguillés par Michel sur la piste des boules à zéro, souvent désignés par des noms de guerre et éparpillés aux quatre coins de France ­ Paris, Bordeaux, Perpignan, Le Havre ­, les policiers ont mis une année à démasquer les skinheads meurtriers. Le 12 juin 1998, six suspects ont été mis en examen par le juge Christian Balayn, du Havre, pour l’homicide de James Dindoyal.

Empoisonnement. Régis Kerhuel, 33 ans, maître-chien, et Joël Giraud, 30 ans, qui crient à la «dénonciation calomnieuse», sont accusés d’«empoisonnement». Pascal Liberge, dit «Poisson», 31 ans, qui se prétend «absent ce soir-là», Cédric Haudebout, «Cédrose», 29 ans, Carmen Vicente, 31 ans, qui «n’a rien à voir avec ça», et Elodie Lagarde, 24 ans, sont soupçonnés de «complicité». Les quatre garçons ont été écroués, les deux filles placées sous contrôle judiciaire. Me Dominique Tricaud s’est constitué partie civile pour la famille de James Dindoyal, ainsi que SOS-Racisme.

Régis Kerhuel et Joël Giraud sont des lieutenants de Serge Ayoub (2), un inconditionnel de la batte de base-ball surnommé «Batskin», qui a monté les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) à Paris en 1987 et a soutenu en hooligan le club de foot du Paris-Saint-Germain. «Carmen de Normandie» fabrique alors un fanzine, Bird’s Band, avec Elodie et Greg, le chanteur du groupe Viking. Son compagnon Giraud et Kerhuel, «partisans du White Power», traversent Le Havre «déguisés en grands chefs du Ku Klux Klan», tiennent des «réunions secrètes» pour monter un groupe KKK, «organisent les trajets sur Paris pour aller aux manifs du Front national, à la fête des Bleu-Blanc-Rouge ou au défilé à Jeanne d’Arc», et participent à des services d’ordre du FN au Havre et à Paris, «contre rémunération».

«Drôle de goût». Embrigadé par Kerhuel dans Blood and Honour, Cédrose a rapporté aux enquêteurs la scène du crime. «Assis sur la digue, on a vu passer un bien bronzé qui se promenait vers la mer, pas noir ni maghrébin, mais comme un Pakistanais. On l’a insulté, traité de sale boucaque: “Retourne dans ton pays. Il n’a rien dit. On lui a barré la route, on l’a entouré et bousculé. On le provoquait pour obtenir une réaction de sa part. Il voulait partir mais ne se défendait pas. On attendait qu’il se rebiffe pour le frapper. Les chefs ont décidé qu’on allait le forcer à boire. Il a vidé une bière sans rien dire. C’est la première fois qu’on faisait ça. On n’avait pas pour habitude d’user de la bière pour un boucaque. Comme il avait accepté une bière normale, Giraud et Kerhuel ont eu l’idée de lui en préparer une autre, ils se sont absentés quelques instants. Mort de trouille, le gars avait du mal à boire la deuxième bière, il faisait la grimace, il se plaignait qu’elle avait “un drôle de goût. Giraud et Kerhuel répondaient: “Mais non, c’est rien, elle doit être éventée. Soit tu la bois, soit on te tabasse. Finis ta bière, et on te laissera partir. Le mec l’a toute bue et a cherché à s’en aller. Le ton est monté, et on l’a balancé à l’eau par-dessus la rambarde. Il est remonté sur ses jambes vers la plage, trempé.» Aujourd’hui, Cédrose refuse de confirmer au juge ce long récit qu’il aurait livré «sous la pression de la police». Elodie Lagarde, elle, maintient ses aveux. Cheveux rasés sur le côté, petite queue-de-cheval, tatouée, elle est restée en retrait avec Cédrose et Carmen: «Notre rôle à tous les trois a été de servir en deuxième rideau à empêcher le gars de se barrer.» Pascal Liberge, alias Poisson, fut «l’un des gros bras qui maintenaient le gars», et Joël Giraud, «l’un des instigateurs de la correction» avec Régis Kerhuel, qui «a tendu la nouvelle canette de bière décapsulée au Black»: «Ils n’admettaient pas de personnes étrangères au groupe sur leur territoire, même simplement de passage. L’intrus était prié de s’en aller. Si, en plus, il était bronzé, il avait droit à une correction.» Sa copine Carmen Vicente prétend qu’elle est hors du coup. Mais, ex-femme de Joël Giraud, chef de la bande du Havre avec Régis Kerhuel, elle a raconté toutes leurs sales histoires.

Chat égorgé. Kerhuel et Giraud raffolent d’un «petit cocktail à base d’eau chaude, d’absinthe et d’alcool à 90°». Carmen, buveuse de whisky, a goûté à leur mixture et a souffert de brûlures d’estomac. Elle dépeint ses amis en tortionnaires. Giraud l’a souvent frappée les soirs de soûlerie, «cocards, bleus et autres», et lui a «cassé la jambe, d’un coup de pied au tibia». Kerhuel, lui, «aimait faire souffrir les animaux». Un jour, il a mis «son rat blanc dans une bouteille d’eau-de-vie pour le tuer». Un autre, il a «égorgé un chat en forêt de Montgeon pour manger son coeur, une sorte de messe noire». James Dindoyal, le pauvre «boucaque» échoué sur la plage «du bout du monde», a avalé leur breuvage mortel, un mélange de bière et de soude, ou d’acide, ou peut-être d’eau de Javel.

(1) Le meurtre d’Imad Bouhoud, noyé dans le port du Havre le 18 avril 1995 par David Beaune et Michaël Goncalves, deux skinheads du Havre.

(2) Serge Ayoub, Régis Kerhuel et Joël Giraud ont été condamnés ensemble pour l’agression de Karim Diallo à Paris en 1990 sous l’oeil des caméras de la 5.

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Réseau néonazi Internet Hammerskins, profanation de Toulon, …etc.

18 février 1998 Le site Internet néonazi CHARLES(magne) HAMMER’S SKINS a été démantelé. C’est grâce à la collaboration franco-britannique que le réseau a été mis à jour. Les responsables de la profanation du cimetière juif de Toulon en juin 1996. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel