Destruction de l’église en Bretagne et black metal. Les incendiaires criminels sont des amis du profanateur de Toulon et figure NSBM Anthony Mignoni

Ronan Cariou et Amandine Tatin sont, notamment, soupçonnés d'avoir provoqué, dans la nuit du 29 au 30 janvier, l'incendie criminel qui a entièrement détruit la chapelle de Saint-Guen, à Saint-Tugdual Ronan Cariou et Amandine Tatin sont, notamment, soupçonnés d’avoir provoqué, dans la nuit du 29 au 30 janvier, l’incendie criminel qui a entièrement détruit la chapelle de Saint-Guen, à Saint-Tugdual (56), après en avoir sorti des statues et les avoir déposées, la tête en bas, dans le cimetière attenant à l’édifice. (Photo archives François Destoc)

Que se cache-t-il derrière Ronan Cariou et Amandine Tatin, ce jeune couple soupçonné d’avoir profané et dégradé chapelles et cimetières, en janvier et février derniers, en Bretagne ? Les indices laissés par Amandine mènent à d’inquiétantes fréquentations, au carrefour du satanisme, de l’idéologie néonazie et de la musique black metal. D’un côté, l’image de ce jeune couple très amoureux qui se lance dans la vie active. De l’autre, le squelette d’une chapelle du XVI e siècle aux murs noircis se dressant au sommet d’une colline. Ou encore l’image de ce crâne, arraché à la dépouille d’un homme mort il y a plus de 50 ans, dans un caveau, près de Nantes. Saisissant contraste. Qu’est ce qui a poussé Amandine Tatin, 21 ans, et Ronan Cariou, 28 ans, sur la route des cimetières et églises de la région de Quimperlé et de Nantes ? Le couple a reconnu plus de six profanations. Toutes portent la marque du diable : les chiffres « 666 », des croix et pentagrammes inversés. Difficile de ne pas penser à un cycle initiatique. D’autant que, comme les rituels sataniques l’exigent, des actes sexuels ont bien eu lieu sur certains des sites profanés. Amandine et Ronan ont, en tout cas, filmé tous les « exploits » de leur triste périple. La vidéo, avec des livres, photos et des objets de culte dérobés sur les différents sites, est l’une des nombreuses pièces à conviction saisies par les enquêteurs.

Un étrange message

Troublantes, aussi, ces étranges inscriptions dans la chapelle de Guiscriff, dans le Morbihan. Des « runes » : des caractères aux vertus prétendument magiques, empruntés au plus ancien système d’écriture nordique. Un message qui, une fois décodé, évoque « le passage vers une autre dimension », « la lumière » et « le réveil après un long sommeil ». Encore plus déconcertant, les dates auxquelles les faits bretons ont été commis correspondent exactement à des dates clés du calendrier satanique : nuits précédant la nouvelle lune et fin d’un des quatre sabbats annuels; celui du « porteur de lumière », symbole du feu : Lucifer. Satanisme ? Amandine nie farouchement. Ces inscriptions ne seraient qu’un habillage folklorique, sans signification réelle. Pourquoi s’en prendre, alors, exclusivement à des symboles religieux ? Ces questions agacent Amandine. Son avocat les balaie d’une phrase : « S’ils avaient été dans le 93, ils auraient brûlé des voitures ». La jeune femme, qui craignait ces « mauvaises interprétations », a réponse à tout. Elle possède un drapeau nazi ? « Ce n’est pas cet emblème qu’il faut voir », répond-elle, renvoyant ces interlocuteurs vers les symboles de bon augure, d’équilibre ou solaire que désignait, « bien avant la croix gammée nazie », ce signe païen.

Coup de foudre à l’Afpa de Rennes

L’ethnologie passionne Amandine. Tout spécialement l’odinisme, cette « religion » dominante au nord de l’Europe avant la conversion des tribus au christianisme. La jeune femme a arrêté ses études en fin de classe de 3 e . C’est à cette même époque qu’elle a quitté le très chaotique foyer parental, à Toulon. Ensuite ? Foyers d’accueil, petits boulots, dont un passage dans une boutique de jeux de rôle. L’an dernier, selon son oncle, elle suit une formation en menuiserie dans le Var. Moins d’un an plus tard, elle arrive à Rennes pour suivre une nouvelle formation à l’Afpa. C’est là qu’elle rencontre Ronan. Le jeune homme, titulaire d’un BTS agricole, prépare sa reconversion à la plomberie. Avec succès. Quelques mois plus tard, il décroche un CDI dans une petite entreprise, à Concarneau. Le couple ne se quitte plus. Il emménage à 30 km de la « cité des thoniers » et ses loyers « trop chers ». A Saint-Thurien, bourg de 867 âmes perdu au-dessus de Quimperlé.

« J’ai pété les plombs »

Pour Amandine, c’est la clé de l’affaire. Loin de tout, en plein hiver, attendant chaque jour le retour de son compagnon, elle aurait « pété les plombs ». Et quand on lui fait comprendre que la réponse est un peu courte, la jeune femme s’énerve. D’ailleurs, elle ne comprend pas pourquoi l’instruction dure « si longtemps ». Les faits sont si simples… Son avocat, M e Daniel, les résume ainsi : « Ce ne sont pas des adorateurs de satan. Ce sont des gamins qui ont, enfin, pris conscience de la gravité de leurs bêtises. Aujourd’hui, ils en ont honte et ils regrettent ». Amandine se dit prête à payer la note : prison et indemnisation salée. « Que voulez-vous de plus ? », s’étonnait-elle encore récemment.

Profanations à Toulon meurtre en Alsace

Dans sa cellule de la maison d’arrêt de Rennes, la jeune femme est tourmentée. Elle ne tient surtout pas à ce qu’on fouille dans sa vie. A Toulon notamment, d’où elle est originaire. Que pourrait-on y trouver ? Ses liens avec un dénommé Mignoni. Anthony Mignoni, aujourd’hui âgé de 31 ans, condamné à trois ans de prison ferme en 1996. Il avait participé à la profanation d’une tombe au cours de laquelle le cadavre d’une septuagénaire avait été exhumé et transpercé à l’aide d’un crucifix inversé. C’est le même Anthony Mignoni que l’on retrouve en Alsace, la même année, mêlé à l’assassinat d’un prêtre tué de 33 coups de couteau. Le meurtrier a tout juste 18 ans. Il s’appelle David Oberdorf. Au cours de son procès, en 2001, celui-ci déclare avoir voulu « s’élever au rang d’Anthony Mignoni », son maître. Celui qui l’a initié au satanisme. La mère de David Oberdorf témoigne aussi : « Anthony Mignoni était nocif. Il disait qu’il fallait tuer les juifs, les chrétiens. J’interceptais des cassettes et les lettres qu’il envoyait à David. Il voulait qu’il brûle une église ». Il lui avait également demandé de voler un crâne dans un cimetière… Blanchi par l’accusé, Anthony Mignoni sera juste entendu comme témoin. David Oberdorf, lui, sera condamné à 25 ans de réclusion criminelle.

La piste néonazie

Le Toulonnais fait encore parler de lui en 2004. Il est condamné à de la prison avec sursis pour « diffusion d’une revue exhortant à la haine raciale et l’antisémitisme, apologie de crimes contre l’humanité » et de nouvelles profanations de sépultures commises en 1997.

Autre contact : celui de Varg Vikernes, pionnier du courant musical black metal, unique membre du groupe Burzum. Ce Norvégien âgé de 33 ans purge actuellement une peine de 21 années de réclusion pour avoir poignardé de 23 coups de couteau, en août 1993, le leader d’un autre groupe de black metal (Mayhem). Les deux hommes appartenaient à « l’Inner Black Circle ». Une organisation sataniste terroriste à l’origine de l’incendie volontaire de huit églises en Norvège, et qui en aurait inspiré plusieurs dizaines d’autres, ainsi que des meurtres et des suicides, dans les pays voisins. Aujourd’hui, Varg Vikernes s’est tourné vers l’odinisme et l’idéologie néonazie. Confrontée à ces nouveaux éléments, Amandine aurait nié toute influence néonazie. Ses relations avec Mignoni et les autres ne seraient « qu’ exclusivement musicales » (*). Elle-même musicienne (guitare basse), elle aurait proposé ses services au groupe de black metal toulonnais, Blessed in Sin (Bénis dans le péché). Encore un hasard malheureux : deux de ses membres, les frères Magnoni, ont été condamnés pour les profanations de Toulon et diffusion de fanzines néonazis. Amandine aurait été ébranlée par ce tournant de l’instruction. La jeune femme, jugée très intelligente, « a perdu de sa superbe », selon une source proche de l’enquête. Elle ne s’exprime plus avec un fort accent allemand, comme lors de sa première audition. Son compagnon a également paru déstabilisé. Visiblement, il semblait découvrir ces liens. Peut-être sera-t-il amené à réfléchir aux circonstances de sa rencontre avec Amandine. Pourquoi est-elle venue en Bretagne ? Venait-elle en mission, pour implanter un réseau dans la région ? Des investigations sont en cours.

Procès en sorcellerie ?

L’avocat de la jeune femme conteste ce scénario. « Ce n’est pas parce qu’Amandine aime certains groupes de black metal qu’elle partage la philosophie de leurs membres. Tous ceux qui apprécient Baudelaire n’approuvent pas l’usage des drogues, raille M e Daniel. Que cherche-t-on ? Les procès en sorcellerie n’existent plus ! Et pénalement, cela n’apporte rien aux charges retenues contre elle. » Étrange Amandine. Quand il quitte précipitamment Saint-Thurien, début février, alors que la série de profanations fait la une des médias, le couple organise, malgré tout, son départ dans les règles. L’agence est prévenue, l’employeur de Ronan aussi. Officiellement, le couple rencontre de gros soucis financiers. Il rejoint le domicile des parents de Ronan, près de Nantes. En moins d’une semaine, Amandine s’inscrit en intérim. Elle trouve même un travail. Et quand elle est interpellée, son premier coup de fil est pour… son employeur. Pour le prévenir qu’elle ne pourra pas venir ! Troublant pour une jeune femme censée être manipulatrice et adepte du diable.

Macabre « lune de miel »

Pour l’heure, en prison, Amandine et Ronan s’écrivent tous les jours. Plusieurs fois par jour. Tous les deux portent le même pendentif : un marteau de Thor. Dans la mythologie nordique, c’est un symbole de protection. Un signe que l’on traçait au-dessus des couples qui venaient de s’unir par les liens du mariage. Pour Amandine, c’est aussi la marque de sa « haine des religions ». Subjugué par sa compagne, mal dans sa peau, Ronan n’aurait fait que la suivre. C’est du moins ce qu’estiment certains membres de la famille du jeune homme. Certains soirs, le couple parcourait jusqu’à 300 km pour repérer les cimetières et les chapelles où ils allaient ensuite frapper. « Ou je mettais fin à mes jours ou j’extériorisais cette violence que j’avais en moi », a expliqué Ronan aux enquêteurs. Pour lui, cette affaire est une histoire d’amour. Ce périple macabre dans les cimetières et les églises, c’était un peu leur « voyage de noces ». La « lune de miel » de deux paumés.

(*) Le black metal a sa branche « politique » : le National socialist black metal. Un courant ultra-minoritaire qui, lui, n’hésite pas à passer à l’action. Comme Vikernes, Mignoni et consorts.

Profanations et incendie d’une chapelle en Bretagne

https://www.lexpress.fr/societe/au-nom-du-diable_482398.html

Janvier 2006. En l’espace de deux semaines, Amandine Tatin, 20 ans, et Ronan Cariou, 21 ans,
– profanent deux cimetières,
– incendient une chapelle,
– brisent un calvaire,
– taguent deux églises
– et finissent par exhumer un cadavre, dont ils arrachent le crâne.
Le tout dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, entre les départements du Morbihan et du Finistère.
Une équipée sauvage signée «Fuck your life for Satan» et «666», le signe de la Bête – le diable – dans le livre de l’Apocalypse. Amandine, sans emploi, vient de Toulon. Elle a lâché l’école après la classe de troisième. Son comparse est un plombier du cru. Ensemble, ils collectionnent les crânes. Aux gendarmes les deux jeunes gens déclarent avoir agi «par haine de toutes les religions». Leurs provocations macabres risquent de leur coûter dix ans de prison.

Amandine et Ronan appartiennent à cette mouvance de jeunes – et de moins jeunes – qui se disent adeptes du diable. Une mouvance en expansion, qui touche à la fois des ados en panne de rêve, des adultes assoiffés d’ésotérisme sulfureux, et des ultracontestataires qui ont besoin d’habiller de sacré leurs idéologies haineuses. Les plus fervents se nourrissent, entre autres précis, de la littérature occulte du baron Aleister Crowley, de La Bible satanique du mage américain Anton LaVey, fondateur de l’Eglise de Satan, et de manuels de sorcellerie piochés sur Internet. Férocement antichrétiens, ils se considèrent comme une élite et prétendent, par leurs rituels magiques, éradiquer les religions, saper les fondements moraux de la société afin d’instaurer un nouvel ordre dont ils seraient les maîtres. Au-delà de ces bandes aux dérives sectaires, de plus en plus de films, de livres, de groupes musicaux ou de BD jouent la corde démoniaque et touchent un public très large, amateur de folklore transgressif. Le nihilisme distillé par cette nouvelle mode est accusé par les experts d’alimenter la dépression adolescente.

Selon les Renseignements généraux (RG), 30 lieux de culte ont subi des profanations signées par des satanistes en 2005, pour 18 en 2004. Des chiffres qui restent en deçà de la réalité, car une partie des agissements de ces groupes occultes échappe aux enquêteurs. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de doter gendarmes et policiers d’un livret reprenant les principes de la doctrine sataniste. Elle va surtout nommer un expert ad hoc, l’historien des religions Jacky Cordonnier, qui sera chargé de suivre le dossier. Ce spécialiste des sectes, qui traque les manifestations sataniques dans l’Hexagone depuis une bonne douzaine d’années, l’assure: le culte de Satan «est en partie responsable d’un nombre croissant de suicides d’adolescents».

Nicolas Claux, un Parisien de 33 ans, s’est forgé une solide réputation en peignant des cadavres de femmes tripes à l’air et des portraits de tueurs en série. Condamné à douze ans de prison en 1996 pour meurtre et libéré en 2002, accusé de profanations de sépultures suivies de mutilations et d’actes de cannibalisme, ce «sataniste pratiquant», comme il se définit lui-même, se dépeint en «guerrier du chaos» adepte du vampirisme. Amateur de soirées fétichistes, il compte de fidèles admirateurs parmi les employés des morgues et des crématoriums.

https://www.babelio.com/auteur/Nicolas-Castelaux/197089
https://www.webzinelescribedurock.com/2021/04/nicolas-claux-interview-put-fun-in.html

Selon les RG, les vrais suppôts du démon comme Nicolas Claux officient dans «une vingtaine de bandes déstructurées, de trois ou quatre membres chacune». Dont l’Eglise de Satan, «institution» américaine qui a pignon sur rue aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne et qui compte une dizaine d’adeptes français. Dans les pays anglo-saxons, ainsi qu’en Russie, en Turquie ou en Italie, ces soldats de Lucifer font régulièrement parler d’eux à l’occasion de procès retentissants.

Emblème de la sorcellerie au Moyen Age, Satan devient, à partir du XVIIIe siècle, l’incarnation d’une conscience supérieure, libérée du joug de la morale et de la religion. Aujourd’hui, deux grandes tendances cohabitent: les lucifériens et les disciples d’Anton LaVey, le père du satanisme moderne. Les premiers, qui voient en Lucifer l’ange déchu de la Bible, prônent l’avilissement de l’espèce humaine, prélude au retour de l’Antéchrist. Pour les seconds, dont l’Eglise fut fondée le 30 avril 1966, jour anniversaire de la mort de Hitler, le Malin ne représente qu’une force de la nature reflétant les instincts naturels de l’homme auxquels chacun doit s’abandonner, s’il souhaite s’élever au-dessus du commun des mortels. «Seule la chair existe», clame Anton LaVey dans sa bible. Et il ajoute: «Rendez coup pour coup.» Une sorte de «ni Dieu ni maître» nietzschéen auquel le mage américain ajoute sa touche de cruauté en invitant ses lecteurs à lancer des malédictions susceptibles d’ «entraîner une destruction physique, mentale ou émotionnelle du sacrifié».

Publiée à la fin de janvier dans l’Hexagone, La Bible satanique s’est déjà écoulée à 2 000 exemplaires. A force d’évacuer la transcendance, de tout montrer et de prétendre tout expliquer, la société moderne a ravivé la soif de mystère et de ténèbres. Témoins les récents succès qui mettent Satan en vedette: L’Exorcisme d’Emily Rose ou Sheitan au cinéma; Buffy et les vampires à la télé; Les Chroniques de la Lune noire, de Froideval, Ledroit et Pontet (Dargaud), en BD; Le Cercle de sang, de Jérôme Delafosse (Robert Laffont), en littérature. «Il s’agit ici de donner figure à quelque chose qui manque, explique le sociologue Raymond Lemieux, professeur à l’université de Laval (Québec). Une figure qui aidera à combattre l’angoisse de l’existence.» Dans un sondage Ifop de 2003, 27% des Français affirmaient croire au diable.

Souvenez-vous: 1996, cimetière de Toulon. Un cadavre de femme exhumé, un crucifix inversé fiché dans sa chair embaumée. «C’est à partir de là que le “luciférisme” folklorique, avec des messes noires à 10 000 francs et des orgies sexuelles à 30 000, a basculé dans la violence», explique un enquêteur. Des couches de lauriers, des candélabres, du sang noirci: sur le sol de certaines cryptes et chapelles, les promeneurs trouvent parfois d’étranges reliques, témoins d’une messe noire célébrée dans les formes, avec jeux sexuels, automutilations et sacrifices d’animaux. Lors de leurs sabbats nocturnes, les adorateurs du Malin se retrouvent dans les bois, les carrières abandonnées, les catacombes, les hauts lieux de l’histoire de la sorcellerie, ou dans des sites qui furent jadis le théâtre d’événements sanglants. Près de Besançon, des satanistes avaient ainsi coutume de se rencontrer dans une clairière où un tueur en série s’était entraîné au tir. Selon le calendrier sorcier, ils se rassemblent à Halloween, ou lors des solstices et des équinoxes. Les rituels sexuels revêtent souvent une tendance sadomaso. Tel celui-ci, livré par un initié qu’un enquêteur est parvenu à piéger sur Internet: dans une fumée d’encens, une femme et un «prêtre» se placent à l’intérieur d’un cercle. La dame pratique une fellation à son partenaire puis, après quelques «extras» scatologiques, se fait sodomiser sous les yeux d’un troisième larron. Le couple achève ses libations en s’entaillant les veines et en buvant le sang écoulé.

De simples petits jeux entre amis? Pas toujours, comme a pu le constater, à ses dépens, Jacky Cordonnier. En juin 2005, l’historien monte dans sa voiture et s’aperçoit que ses plaquettes de freins ont été sectionnées. Ce que confirment les gendarmes. Un mois auparavant, le spécialiste avait été menacé de mort sur des forums Internet satanistes. Dans leur nihilisme dévastateur, les admirateurs du démon passent parfois à l’action, comme en 2004, lorsqu’un garçon a gravement blessé à coups de poignard un servant de messe en Bretagne. Les crimes demeurent, heureusement, très rares. Le dernier remonte à 1996. Victime d’un «flash sataniste», David Oberdorf, ouvrier chez Peugeot, larde de 33 coups de couteau un curé alsacien. Le jeune homme était tombé sous l’emprise d’Anthony Mignoni, l’un des auteurs de la virée barbare au cimetière de Toulon. Mignoni, condamné à quatre ans de prison en 1997 pour ses faits d’armes toulonnais, appartenait à un réseau néonazi de profanateurs de tombes qui s’adonnaient à des messes noires, avec Mein Kampf pour missel.

Outre leur élitisme affiché, le satanisme et le néonazisme ont un point commun: ils invoquent tous deux un ordre nouveau. Mais les nazillons se méfient de ces satanistes, pour lesquels Hitler n’est qu’une figure, parmi d’autres, du Mal absolu.

Anthony Mignoni a toutefois largement contribué à faire le lien en France entre ces deux courants.

Amandine Tatin, la jeune fille arrêtée en Bretagne en janvier dernier, qui le connaissait, pourrait avoir agi sous son influence.

«Il y a aujourd’hui, sur le marché de la souffrance adolescente, une frange d’individus qui veut propager une idéologie antisociale, assure Jacky Cordonnier. Ils pensent que, s’ils arrivent à faire déraper la jeunesse, ils remettront en question les fondements mêmes de la société.»

Virginie était une proie facile: mal dans sa peau, solitaire, elle n’ouvrait jamais les volets de sa chambre, s’éclairait avec des bougies et dévorait des livres de magie. Dans une librairie ésotérique, la collégienne marseillaise fait la connaissance de jeunes satanistes. Très vite, elle se retrouve dans des soirées. «Je m’ouvrais les bras avec un compas, je me gravais le 666, a-t-elle raconté dans une émission de Radio Notre-Dame. J’aimais me faire souffrir.» L’adolescente dissimule ses blessures sous de grands pulls sombres. Ses parents, souvent absents, ne s’aperçoivent de rien. Virginie est heureuse. Elle a enfin trouvé sa tribu. «Je menaçais les autres filles, on faisait très peur et on aimait ça.» Jacky Cordonnier, de passage dans son collège, la sort de son mauvais rêve en mettant en garde les élèves contre les dangers d’une fascination trop grande pour le diable : isolement, déconnexion du réel, suicide. C’est le déclic. Virginie avoue tout à ses parents. La jeune fille recevra longtemps des lettres de menaces: «Si tu ne reviens pas, Satan va venir te chercher.»

«Aucun jeune ne devient sataniste du jour au lendemain, précise le père Benoît Domergue [figure de l’extrême droite catholique intégriste], autre grand spécialiste du sujet en France. Il faut un conditionnement: les concerts assourdissants qui saturent les sens, l'ecstasy à 10 euros la pastille et la culture de mort dans laquelle baignent les jeunes.» Une culture de mort qui banalise l'horreur et le sadisme. Les ados eux-mêmes se disent partagés entre la répulsion et la fascination face à des jeux vidéo ultraviolents tels que Manhunt et Resident Evil ou des sites comme Rotten (pourri, en français), qui exhibent des cadavres et des corps mutilés et que les élèves connaissent dès la sixième.

Les trois quarts des futurs satanistes commencent par s'immerger dans le mouvement gothique, nullement démoniaque en soi, mais qui cultive l'esthétique diabolique. «Goth»: espèce juvénile au teint blafard et aux yeux fardés de noir qui effraie le quidam en exhibant ses piercings et ses airs sinistres, version Lautréamont, sur les trottoirs des grandes villes. Dans leurs boutiques, les capes de vampire à 250 euros pièce et les calices à 450 euros côtoient les bagues et les pendentifs maléfiques ou des affiches de groupes de black metal, dont le père Domergue est devenu, au fil des années, un spécialiste. Le 2 mars, au collège Sainte-Croix, à Orléans, dans l'ancienne salle du chapitre remplie de parents d'élèves, le curé bordelais diffuse un clip de Marilyn Manson, affublé d'une casquette nazie, en concert. Le prêtre veut montrer comment l'ex-révérend de l'Eglise de Satan, encensé par le public et les critiques, «met les jeunes en condition». Ce théologien, qui n'hésite pas à se glisser dans les raves, garde dans son PC une autre vidéo, celle de la chanson The Saint, où l'on voit Manson se scarifier en gros plan, enchaîner les lignes de coke, le nez en sang, et faire un cunnilingus à une fille nue attachée. Le clip s'achève sur l'image de deux colosses plantant une énorme aiguille dans l'avant-bras de Manson.

Les «purs» préfèrent toutefois le black metal. Témoin Ulrich Dagoth, le chanteur du groupe bordelais Otargos. Dans ses concerts, ce Frankenstein de foire hurle à la mort devant une grande toile noire figurant une carcasse de bouc, le logo de la bande. Un tatouage de Christ décapité sur le bras, il explique qu’il croit «au chaos et à l’effondrement unidimensionnel». Un conte pour enfants, comparé à certains groupes scandinaves, tel Burzum, qui incendiaient les églises et se trucidaient entre rivaux à la fin des années 1990* [dés 1992-1993].

«Que le massacre commence/ Décapitez les chrétiens/ Violez leurs femmes et leurs enfants/ Leurs tombes doivent être profanées», vociférait le groupe norvégien Dimmu Borgir (du nom d’une étendue de lave islandaise). Aujourd’hui, «la plupart se sont calmés dans les paroles, mais pas forcément dans l’esprit, observe Sven Letourneur, rédacteur en chef de la revue Hard Rock Magazine. Le metal satanique ramène encore beaucoup de monde». Cradle of Filth (Berceau de fange), dont les musiciens boivent du sang sur scène, fait ainsi salle comble à l’Elysée-Montmartre (1 500 places). Son dernier album s’est écoulé à 16 000 exemplaires. Sans compter la multitude de petits groupes qui ont surgi ces dernières années.

Assis au fond de la Locomotive, une discothèque de Pigalle, Léo, 16 ans, sirote une bière en attendant le concert de Dark Funeral. «L’homme a été créé pour rompre l’harmonie de la nature, affirme le gamin, en tripotant son blouson couvert de noms de groupes de metal. Il faut aboutir à l’extinction de la race humaine.» Un exemple? «Si je vois un clodo dans la rue, je ne lui donne pas un rond.» Le satanisme reste pour beaucoup une provocation adolescente. Mais certains vont plus loin, harponnés par les extrémistes sur Internet – où fourmillent les blogs et les forums consacrés au satanisme – dans les boutiques de tatouage et de piercing, ou à la fin des concerts de black metal.

Un soir d’été, Alexandre, jeune goth de 14 ans, a aperçu «par hasard», dit-il, une troupe de jeunes sur la plage. Les gamins s’affairaient autour d’un chat noir fraîchement occis, dont ils venaient de retirer le cœur et les viscères. «Ils ont dessiné un pentacle sur le sol avec les entrailles de la bête, puis disposé des bougies autour et récité des prières sataniques, avant de recoudre le chat en glissant des pierres à l’intérieur du cadavre», raconte le garçon. Les mêmes prolongent le jeu à la maison, en se bricolant des autels avec des crânes et des tibias récupérés dans les cimetières. Résultat: «Ces jeunes deviennent asociaux et incapables d’aimer, observe le père Domergue [figure de l’extrême droite catholique intégriste]. Ils ne parlent plus que de liens qui ligotent.»

En septembre 2005, Marion, 14 ans, se jetait du haut d’une tour d’Ivry-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, avec une amie. «Le satanisme avait envahi sa vie», confie une source judiciaire. Ses parents, de modestes immigrés chiliens, croyaient à une lubie passagère. Ses copains admiraient l’adolescente aux cheveux rouges pour ses talents de médium. Marion s’inventait des aventures libertines. Des shoots à la drogue dure. Elle était une fan du groupe de metal Anorexia nervosa, dont certaines paroles font l’apologie du suicide et de l’automutilation. «On peut penser que 5% des suicides recensés annuellement chez les jeunes de moins de 25 ans, soit une centaine, sont liés au satanisme», estime Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes. La police est moins alarmiste.

Le satanisme peut pousser à l’autodestruction des jeunes qui souffrent d’une fêlure ancienne. «La désinhibition qu’il entraîne parfois peut faire perdre conscience au jeune de la portée de ses actes, analyse la pédopsychiatre Marie-Michèle Bourrat. Dans un premier temps, l’adolescent pense tout contrôler. Puis il se sent comme possédé. Il recherche à la fois la maîtrise et la perte de soi. Là est le risque.» Que faire? Cadenasser l’ordinateur? Parler, martèlent les psys. Donner son avis de parent. Et aller voir de près à quoi ressemble cet univers. Sans diaboliser.

Coup de filet dans le milieu néonazi grâce à l’Internet.

https://www.liberation.fr/societe/1998/02/18/coup-de-filet-dans-le-milieu-neonazi-grace-a-l-internet_227598/

Policiers français et britanniques démantèlent un groupe ultraviolent.

La brigade des recherches de la gendarmerie maritime de Toulon vient de taper sérieusement dans le réseau néonazi des Charlemagne Hammer Skinhead (CHS).
Grâce à la collaboration des polices britannique et française, grâce au réseau Internet, Hervé Guttuso, 25 ans, chef des CHS, groupe néonazi international d’une extrême violence, a été arrêté la semaine dernière dans sa planque de Londres, où il s’était réfugié depuis 1996 chez les frères Sargent.
L’un de ces derniers, Stephen, est passé devant la justice en janvier pour meurtre raciste.
Dans le même coup de filet, sont tombées en France treize autres personnes, dont neuf ont été écrouées et mises en examen par le juge d’instruction toulonnais Thierry Roland, pour «incitation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité, menaces de mort» à l’encontre de personnalités, dont Anne Sinclair, Jean-François Kahn (qui ne s’est pas porté partie civile), Simone Veil et l’ancien conseiller au ministère de l’Intérieur Patrick Gaubert.
A Lyon, c’est le patron du CHS en France, qui pourrait être le fils d’une personne haut placée.
A Rouen, ce sont deux garçons de l’AMSG (Ad majorem satane gloriam, comme son nom l’indique, d’inspiration satanique) qui ont été interpellés.
Ils publiaient la revue SD88, à connotation raciale, pourrait-on dire pudiquement, via des disquettes cryptées (procédé interdit en France) échangées entre l’Angleterre et la France.
D’autres interpellations ont également eu lieu à Marseille.

Inspiration satanique.
Ces arrestations dans le milieu néonazi ont été rendues possibles par le lien existant entre les adeptes des CHS et un groupe français d’inspiration satanique, l’Ordre sacré de l’émeraude, dont les membres ont été interpellés le 18 septembre 1997.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 1996, Antony Mignoni, Emilie Dervillers, Laurence Scharples et Christophe Magnoni exhument et mutilent un cadavre (torse perforé d’une croix renversée, yeux crevés) dans un cimetière toulonnais.
La police toulonnaise, chargée de l’affaire, la transmet après commission rogatoire à la gendarmerie maritime à la suite de la découverte de documents sur un terrain militaire appartenant à la marine.
Les documents néonazis, avec incitation à la haine raciale, menaces de mort, violations de sépultures, lisibles entre autres dans la revue Wotan, publication mensuelle du CHS, avaient été planqués sous des amas de roches dissimulés sous des broussailles par le frère de Christophe Magnoni, David.
La brigade maritime fait immédiatement le lien avec la violation des sépultures toulonnaises, à Six-Fours-les-Plages, non loin de Toulon, et d’autres près de Mulhouse.
Christophe Magnoni, qui semble être le chef de bande de l’Ordre sacré de l’émeraude, est parti violer des sépultures près de chez son copain David Oberdorff, en Alsace.
Celui-ci, pour lui montrer qu’il peut faire aussi bien, assassine le père Hull, un prêtre, de trente-trois coups de couteau le 19 décembre 1996.
L’essentiel des preuves accusant Magnoni et l’Ordre sacré de l’émeraude est, dès septembre 1996, grâce aux documents découverts, dans les mains de la brigade maritime. Qui préfère attendre et poursuit les filatures.
C’est en apprenant que deux jeunes de l’Ordre se sont donné pour mission de contaminer par hépatite virale un maximum de gens que la brigade intervient et procède à l’arrestation des quatre, le 18 septembre 1997.
Heureusement, leur sérologie se révèle négative, les quatre avouent la violation de sépulture de juin 1996 et la procédure suit son cours.

Site Internet.
Le lien avec les CHS avait été établi dès 1996 avec la découverte de documents sur le terrain maritime, mais sans certitude absolue.
En outre, les revues Wotan, bénéficiant de la prescription de trois mois des documents de presse, ne permettaient pas l’ouverture d’une information, l’enquête ayant duré de septembre 1996 à l’arrestation en septembre 1997.
Lors de la perquisition chez les membres de l’Ordre sacré de l’émeraude, des numéros de juillet-août 97 de Wotan ont été trouvés, ceux-là mêmes qui menaçaient de mort les personnalités susdites.
On y voit entre autres Simone Veil, un pistolet sur la tempe.
Une nouvelle information est ouverte, qui mène à l’interpellation des membres du réseau CHS, dont celle de Guttuso à Londres, menée en personne par le procureur Cortès et le juge Rolland.
Le site Internet du CHS, ElsaSS 88, hébergé en octobre 1997 et en France chez le fournisseur d’accès AOL, puis fermé, et rouvert en novembre au Canada, a permis la localisation et l’identification de 1500 personnes, en Grèce, au Canada, aux Etats-Unis, en Pologne.
Londres a demandé au Canada de le fermer, une grande première chez les Britanniques, qui n’ont guère l’habitude de sanctionner les néonazis sur le réseau.

Grâce aux dossiers de la brigade maritime, qui se félicite de cette collaboration, la Grande-Bretagne pourrait légiférer sur l’Internet et sanctionner des sites. Hervé Guttuso devrait être extradé prochainement.

Réseau néonazi Internet Hammerskins, profanation de Toulon, …etc.

18 février 1998 Le site Internet néonazi CHARLES(magne) HAMMER’S SKINS a été démantelé. C’est grâce à la collaboration franco-britannique que le réseau a été mis à jour. Les responsables de la profanation du cimetière juif de Toulon en juin 1996. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel

Les anti-Christ profanateurs de Toulon. Deux garçons et deux filles ont avoué avoir violé la tombe d’Yvonne Foin.

https://www.liberation.fr/france-archive/1996/06/12/les-anti-christ-profanateurs-de-toulon-deux-garcons-et-deux-filles-ont-avoue-avoir-viole-la-tombe-d-_174708/

Toulon, envoyée spéciale

Quatre jeunes, deux garçons et deux filles, dont une mineure, ont été présentés hier en fin d’après-midi au juge d’instruction du palais de justice de Toulon, Thierry Rolland.
Ils ont été identifiés et arrêtés lundi par la sûreté urbaine, trois jours après la profanation de la tombe d’une femme catholique, Yvonne Foin, décédée en juin 1976.
Sa sépulture avait été retrouvée fracassée au cimetière central de la ville, un crucifix fiché, à l’envers, à l’emplacement du coeur.
Une plaque dédiée à la Vierge avait aussi été placée sur le visage, tandis qu’un autre crucifix avait été abandonné tête en bas, à côté de la tombe profanée.

«Les quatre jeunes ont passé des aveux circonstanciés», a indiqué hier le procureur, André Viangalli.
Il a annoncé qu’il ouvrait une information judiciaire pour «atteinte au respect dû aux morts, profanation et violation de sépulture».
Le procureur retient en outre deux circonstances aggravantes: «atteinte à l’intégrité physique» et, à cause d’«indices nombreux et convergents», «la volonté délibérée de s’attaquer aux symboles de la religion catholique».

Le témoignage d’une fleuriste, à l’entrée du cimetière, a été déterminant pour l’enquête policière.
Samedi dernier, la commerçante avait remarqué les allées et venues de quatre jeunes, tout habillés de noir, dont certains avaient les cheveux teints en bleu.
Le chef de la police nationale, Jean-Pierre Guenassia, a mobilisé 50 fonctionnaires qui ont retrouvé les jeunes quarante-huit heures plus tard.
Ils habitent à Toulon chez leurs parents.

Selon le juge d’instruction, ce sont des «jeunes gens de bonne famille, dont les parents tombent des nues».
Le chef de la police les a décrits comme «des enfants sans problèmes, inconnus des services de police» et a ajouté qu’ils étaient animés par une «pensée anti-Christ».

Un tract a été retrouvé au domicile de l’un des jeunes:
«On recherche pour crime contre l’humanité Jésus dit le Christ», est-il rédigé au-dessus d’un dessin représentant le visage de Jésus-Christ, le nez percé d’un grand anneau.
«Il est accusé d’être l’initiateur de persécutions et de meurtres de milliers de personnes, poursuit le texte, il est le fondateur du christianisme, une religion de fanatiques qui promet la vie éternelle mais qui a comme finalité l’esclavage.»
La suite du tract incrimine les «partisans de Jésus», qui ont «pris le contrôle de dizaines de nations et de millions d’esprits», des individus «armés et dangereux».
Aux policiers , ils auraient affirmé qu’ils n’étaient pas de ce monde, qu’ils étaient des «succubes» et des «incubes» (1).
La plus jeune du groupe serait élève au lycée Bonaparte de Toulon, une autre serait étudiante à l’université de La Garde, un troisième au chômage, et tous se revendique-raient du mouvement «gothique», dont les membres sont inspirés par des rites païens et sataniques.
A Toulon, ce mouvement ne réunirait que ces quatre adeptes qui risquent aujourd’hui jusqu’à cinq ans de prison.

En fin de matinée au cimetière de la ville, le maire Front national de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, a déposé une gerbe en son nom sur la tombe d’Yvonne Foin.
La veille, il avait engagé les «élus, les corps constitués, les Toulonnais et les Toulonnaises» à se réunir au cimetière «pour prier».
Une petite centaine de personnes, dont tous les adjoints FN, et la famille d’Yvonne Foin, ont répondu à l’invitation.
L’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Madec, absent, a fait lire un message où il questionnait: «Dans quel monde vivons-nous?» Avant d’engager «les hommes et les femmes de bonne volonté à s’interroger sur la transmission des valeurs».

(1) Démons féminins et masculins de la religion chrétienne, qui s’unissent à des hommes ou à des femmes durant leur sommeil.

 


  • Profanateurs néonazis: nouvelles preuves Des documents, découverts par hasard près de Toulon, confirment les références idéologiques des jeunes «suppôts de Satan».
https://www.lexpress.fr/informations/profanateurs-neonazis-nouvelles-preuves_619210.html

C’est dans un trou recouvert de pierres que les débroussailleurs qui nettoient, le 17 septembre dernier, le terrain militaire situé sur la presqu’île de Saint-Mandrier (Var) trouvent un étrange sac. Ils en extirpent des photos de jeunes, l’air macabre et menaçant, vêtus de redingotes sombres et maquillés de gros traits noirs, des manuscrits d’une organisation mystérieuse, l’Ordre sacré de l’Emeraude, enfin des tracts et des bulletins néonazis. Le sac se révèle propriété de Christophe Magnoni, l’un des «petits Satan» de Toulon.

Cette découverte complète les révélations de L’Express (n° 2350) sur les influences politiques des profanateurs de la tombe d’Yvonne Foin, morte il y a vingt ans. Dans la nuit du 8 au 9 juin dernier, quatre adolescents exhument son cadavre et lui plantent une croix en plein cœur. Parmi eux, deux garçons, Antony Mignoni et Christophe Magnoni, 20 ans, adeptes du black metal, le plus dur de la musique hard rock. C’est sans doute David Magnoni, paniqué par l’arrestation de son frère Christophe et des autres profanateurs, qui a caché le sac. La plupart des documents sont des publications proches des Charlemagne Hammer Skinheads (CHS), branche française des Hammer skins américains, dont l’emblème est le marteau de Thor. Très hostile au Front national, cette mouvance est animée par Hervé Guttuso, jeune Marseillais formé aux Etats-Unis au contact des animateurs de la revue Resistance, du label Resistance records. Son originalité: légitimer la lutte armée contre le pouvoir en place. Dans les documents trouvés à Saint-Mandrier figure la publication Quatorze mots – ceux de la devise néonazie «Nous devons préserver l’existence de notre race et un futur pour les enfants blancs». A la rubrique «bricolage», on apprend à fabriquer bombes, cocktails Molotov, ampoules et balles de tennis explosives: «Viendra un temps où la propagande raciale devra laisser place à l’action pure et dure», est-il écrit noir sur blanc.

Parmi les autres trouvailles des débroussailleurs varois, on compte un exemplaire de Rune, bulletin interne de liaison des groupes aixois, marseillais et toulonnais de Nouvelle Résistance, groupuscule extrémiste dont l’un des fondateurs est aujourd’hui directeur de la communication du maire FN d’Orange. Et aussi un tract et un numéro de la revue Militant, du Parti nationaliste français (PNF), fondé en 1983 par d’anciens Waffen SS, dont Pierre Bousquet, premier trésorier du FN. L’un des anciens dirigeants du PNF, Pierre Pauty, avait claqué provisoirement la porte du FN en 1980, accusant Jean-Marie Le Pen d’être «devenu un jouet entre les mains des sionistes». En juin 1995, il a obtenu 26,2% des voix aux élections municipales à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Magnoni et sa bande sont-ils seulement des illuminés, ou bien la ramification provençale d’une organisation néonazie déjà structurée ?

>L’aencre s’installe à Toulon Le 13 septembre dernier, une nouvelle librairie a discrètement vu le jour à Toulon. Derrière le nom commercial Alaïs, au n° 6 de la rue Fernand-Pelloutier, se cache en fait une filiale de la librairie néonazie parisienne L’AEncre, où l’on peut se procurer, notamment, des reproductions d’aquarelles d’Adolf Hitler et des cassettes du groupe de black metal Funeral.

 


  • 18 février 1998

Le site Internet néonazi CHARLES(magne) HAMMER’S SKINS a été démantelé. C’est grâce à la collaboration franco-britannique que le réseau a été mis à jour. Les responsables de la profanation du cimetière juif de Toulon en juin 1996. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel

 


  • Le Toulonnais fait encore parler de lui en 2004. Il est condamné à de la prison avec sursis pour « diffusion d’une revue exhortant à la haine raciale et l’antisémitisme, apologie de crimes contre l’humanité » et de nouvelles profanations de sépultures commises en 1997.

Lors de son séjour prison de 3 ans Xaphan conceptualise Seigneur Voland, pendant que d’autres enquêtes sur des faits a dimension “satanique” ou anti-judéo-chrétienne révéleront ses liens avec les responsables des profanations d’églises en Bretagne et avec le meurtrier du père Uhl, curé assassiné de 33 coups de couteaux.

 


  • Biographie dans le livre NSBM as wolves among the sheeps (sans parole critique) 2014

https://antipestenoire.noblogs.org/files/1996/04/funeral-nsbm-1.jpg

 


Les Vouïvres ont enregistré des chansons et en proposent des pressages  sur disque produit par LMH de Famine.

https://i.ebayimg.com/images/g/DEIAAOSwB0lk7P74/s-l1600.png

  • “Famine” de Peste Noire
  • “Ardraos” de Peste Noire + Lemovice + Wolfsangel
  • Sün,
  • “HGH”
  • et l’Acte Final du disque affiche même Xaphan !

Anthony Xaphan Mignoni, Figure NSBM, Hammerskin et profanateur de tombes.

Anthony “Xaphan” Mignoni est un membre de Funeral, renommé “Kristallnacht” ensuite, des fils-de-Burzum, le premier orchestre NSBM français selon la légende, et de NSBM hitlérienne plus particulièrement, est devenu célèbre avec l’affaire médiatique de la profanation du cimetière de Toulon, dont l’enquête policière a révélé les fanzines white-power et le réseau Charlemagne Hammerskins.

 


20.09.2023 : La page Instagram de Graveland montre une photo vraiment pas terrible de Robert Fudali avec quatre autres types sur un parking de province, tous posent alignés debout jambes écartées et les bras croisés face à l’objectif avec des lunettes de soleil, intitulée “Graveland (Live in France, September 2023)”

https://www.metal-archives.com/albums/Graveland/Live_in_France/1186416

29.09.2023 : La page instagram du guitariste de Seigneur Voland affiche une photo en noir et blanc granuleux
avec éclairage à la torche flambeaux sur un espace scénique assemblé d’échafaudages sous tonnelle.

31.10.2023 : à la date d’halloween nouvelle photo Insta. du guitariste de Seigneur Voland, en noir et blanc granuleux, sous éclairage de projecteurs de chantier, sous un abri