Alerte antifasciste : Rassemblement NSBM le 29 octobre en Limousin. Le site d’information antifasciste du collectif La Horde publie un article sur l’idéologie-en-musique de Peste Noire.

Le site d’information du collectif antifasciste La Horde publie une alerte au sujet des rassemblements NSBM prévus les 29 octobre en Limousin, le 18 novembre au sud de l’Allemagne, le 28 janvier en Rhones Alpes, … autours de l’idéologie-en-musique de Peste Noire.

http://lahorde.samizdat.net/2016/10/22/epidemie-de-peste-noire-dans-la-scene-black-metal/

merci de diffuser.

la-horde-epidemie-de-peste-noire-dans-la-scene-black-metal

Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin.

En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.

vikernes-proces

Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé M agie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous.

moebus

L’Allemand Hendrik Möbus , initié aux États-Unis dans les réseaux suprématistes blancs, est le gérant du label NSBM Darker than Black, et le principal organisateur de rassemblements NSBM en Allemagne, en Europe de l’Est et en Italie. Möbus a fondé en 1992 le groupe NSBM Absurd, qui s’est fait connaitre en reprenant dans l’un de ses clips des images du film nazi Der Ewige Jude . Par ailleurs, en avril 1993, encore adolescent, Möbus a prémédité et organisé avec d’autres membres du groupe le meurtre de leur camarade Sandro Beyer, 15 ans, qu’ils ont étranglé avec un câble électrique. Il a été condamné en 1994 à huit ans de prison.

Le Polonais Robert Fudali, alias Rob Darken , est lui aussi actif depuis le début des années 1990 : homme-orchestre au sein de Graveland, fondé en 1992, il est également membre de l’organisation de musiciens « aryens » Temple of Fullmoon.

graveland
Robert Fudali et Graveland. C’est grave, en effet…

Sur le site officiel de Graveland, des dizaines de propos antisémites sont archivés dans les interviews publiées depuis plus de vingt ans. En 2016, Graveland a donné ses premiers concerts, au Hot Shower en Italie ainsi qu’au Ragnard Rockfest en France, dans l’Ain, en juillet : le préfet, alerté sur la présence de groupes néonazis, a malgré tout autorisé ce rassemblement NSBM qui se présentait sous la forme d’un festival viking, mais au cours duquel les hommages à Burzum et à Absurd ont été nombreux sur scène, et la propagande NSBM a été diffusée pendant quatre jours auprès de 12 000 spectateurs…

Au-delà de ces figures fondatrices, qui restent des références aujourd’hui, le développement récent de la scène NSBM se fait de façon plus occulte, en s’adaptant localement. Le succès relatif de certains groupes les pousse à plus de discrétion, en prenant leur distance avec une idéologie ouvertement néonazie afin de faire taire leurs détracteurs, et en adoptant une position qu’on pourrait qualifier, pour reprendre l’expression du chercheur Anton Shekhovtsov à propos des scènes néo-folk et industrielle des années 1990, d’ « apolitéïque ».

 


Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin.

En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.

Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé Magie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous.

 

Festival « viking » ou pro-nazi ?

http://prochoix.org/wordpress/?p=858

Du 21 au 24 juillet 2016, le petit village de Simandre sur Suran dans l’Ain accueille pour la 2ème année consécutive le « festival viking » Ragnard Fest.

Au-delà des animations folkloriques (combats, présentation d’armes ou de troupes slaves), la presse locale s’interroge timidement sur la présence du groupe ukrainien Nokturnal Mortum qui affichait il y a quelques années ses sympathies pour le IIIème Reich. Quels sont actuellement les liens entre musique viking, fascisme, et nazisme ?

Il y a une vingtaine d’années, Nokturnal Mortum assumait son appartenance à la scène NSBM (National Socialist Black Metal), et plus largement à l’idéologie « nazie » du Pagan Front tout en se distançant du “nazisme vaincu” d’Hitler.

Le groupe a bâti sa renommée à l’aide de croix gammées et de chansons ouvertement antisémites :

  • “Everything I Own Is Given To The damned jewish tribe
    My Blood Is Calling Me,
    And I Won’t Calm Down Until I Taste The Smell Of their blood
    The Moon Whispers About The Darkness The Stars Are Leading Me Through The Clouds
    Silver People With White Skin Are Gathering To Perform A Rite
    The Wisemen Are Cursing On The jewish scum
    And I See The WHITE MAN’S POWER!
    Spit In jewish faces, Cut them Into Pieces
    Let them Choke With their Lie
    Let The Woods Grow Up On their corpses
    ONLY WHITE MAN’S POWER!
    We Are The Only Ones To Have The Right For This Land!”« The Call of Aryan Spirit » de l’album NeChrist (Нехристь), 1999, disque réédité 14 fois depuis.

Depuis quelques années, le groupe a supprimé ses références au nazisme, mais a conservé ses déguisements macabres et son public.

Ce n’est pas le seul groupe sulfureux. Le leader Rob Darken alias Robert Fudali alias Lord Wind du groupe polonais Graveland est connu pour ses déclarations en faveur de la suprématie de la « race aryenne », contre la « judéo-chrétienté », et pour de nombreux propos antisémites sur la prétendue existence d’un « complot juif ».

Cela n’empêche pas les organisateurs de faire figurer Graveland en tête d’affiche, aux cotés de Nokturnal Mortum, Kroda, ou de Naer Mataron. Ce dernier est connu en Grèce comme le groupe de métal du député Giorgos Germenis, à la fois bassiste du groupe, coupable d’agression à tendance raciste, et numéro trois… du Parti criminel et néonazi Aube Dorée.

Germenis n’hésite pas à poser en cartouchières, armé de couteaux, … Avec sa bande, Il a agressé des vendeurs a la sauvette en septembre 2012, puis attaqué le maire d’Athènes en mais 2013 . Le 28 septembre 2013, un militant d’Aube Dorée assassine Pavlos Fyssas, encerclé de 10 complices. 4000 armes ont été découvertes suite aux perquisitions.

Les liens entre certains groupes de métal présents et l’idéologie antisémite nazie sont multiples. Cependant, on aurait tord de considérer que ces musiciens sont de « simples admirateurs » d’Hitler. Ils s’inscrivent dans la mouvance « Folkish », et plus largement dans l’idéologie Odaliste.

« Folkish » est la contraction des termes « Folk » et « Volkish ». Cette mouvance entend mêler musique Folklorique pré-chretienne, Métal et mouvement Volkisch, courant intellectuel issu de l’Allemagne de la fin du XIXème siècle qui mêlait spiritualité païenne, mythologie germanique, anti-monothéisme et antisémitisme. Les courants néo-Volkisch se revendiquent de cet héritage, en affirmant une identité blanche, païenne et mystique en opposition thématiques contemporaines comme la modernité, le libéralisme ou encore l’immigration.

Les paroles ont souvent pour thèmes la nature, la guerre, le passé médiéval et mythologique, dans une rhétorique romantique. La radicalité n’est pas omniprésente, voir absente dans les paroles de certains groupes. Elles mettent toutefois toujours en valeur la Weltanschauung, qui désigne la conception du monde selon sa sensibilité, c’est-à-dire selon une grille de lecture identitaire et xénophobe. Les disques sont parfois présents au coté de grands groupes de métal, dans les grandes surfaces culturelles, les disquaires spécialisés, les disquaires VPC complaisants, depuis 20 ans, mais maintenant la musique Folkish est très majoritairement distribuée par le biais d’internet et les plateformes de téléchargement légal de musiques populaires actuelles : itunes, … tout cela jouant un rôle « validant ».

Les pères conceptuels de la musique Folkish sont les meurtiers Kristian Vikernes (également terroriste (destructions d’églises) et créateur de jeu de rôle odaliste) et Hendrik Möbus, dans les années 1990. Ils sont également considérés comme les pères du NSBM. Idéologues païens, identitaires, ultranationalistes « patriotes », « dissidents » « anti-système », ils ont développé leur influence même derrière les barreaux de leur prison en Norvège et en Allemagne.

La mouvance Folkish s’inscrit dans l’idéologie Odaliste, née dans les années 1990 également. Issue de la rune « othalan » de la mythologie germanique, elle signifie « propriété, domaine », et désigne l’idée que les traditions ancestrales d’une communauté sont supérieures aux cultures extérieures, en se basant sur les croyances de la mythologie germanique, et par extension, scandinave, grecque, slave ou romaine. L’Odalisme a pour objectif de faire renaître les cultures européennes polythéistes, qui seraient toutes issues d’une même religion datant de la Préhistoire, et qui aurait évolué avec les peuples (vikings, aryens slaves, ariens germaniques, aryens latins, celtes…) et les déplacements.

L’Odalisme s’inspire du nationalisme « Blut und Boden » (le sang et le sol) de la fin du XIXème siècle en Allemagne, qui considère l’ascendance (le sang) et la paysannerie (le sol) comme origine raciale essentielle du peuple. Le « Blut und Boden », tout comme l’idéologie Volkish, ont fortement imprégné l’idéologie nazie, en justifiant la « pureté de la race » allemande, la destruction d’autres peuples et l’appropriation d’autres territoires.

L’Odalisme est ainsi violement antisémite et xénophobe. Les juifs sont perçus comme un peuple à part, comme un « autre Volk » libéral et insoluble dans les « peuples blancs européens », reprenant ainsi les théories Volkish du XIXème siècle. Pour préserver la pureté de la « race » et les traditions ancestrales propres, l’immigration et le métissage sont également rejetés.

Pendant la 2nde guerre mondiale, la rune Odal fut utilisée comme emblème de la 7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Euge, ou encore dans les images de propagandes des Jeunesses Hitlériennes. De 1952 jusqu’à leur interdiction en 1994, elle était l’emblème des Wiking Jugend, une organisation néo-nazie basée sur les Jeunesses Hitlériennes.  Odal était également le nom d’un magazine néo-nazi de l’idéologue Richard Walther Darré. Mais Vikernes se défend et assume la paternité de la définition actuelle de l’Odalisme : « il n’est pas un terme entaché par l’Histoire »…

Cette idéologie Odaliste est actuellement présente dans de nombreux pays européens, via le « Pagan Front », directement inspiré du « Heathen Front ». Le « Heathen Front » est resté en lien avec le « Pagan Front » via différents concerts conjoints et soutiens publics.

La branche norvégienne est la plus ancienne (Norvegian Heathen Front, ou NHF) : elle a été fondée en 1993, dans la proximité de Vikernes qui a gardé contact avec le NHF même durant son emprisonnement en lui transmettant plusieurs articles. C’est Mobus qui fonde la branche allemande, la plus active, en 1998 (Allgermanische Heidnische Front, ou AHF). Des sections en Suède, Danemark, Hollande, Canada, Russie et Etats-Unis apparaissent dans la fin des années 1990 et le début des années 2000.

Le « Pagan Front » fédère historiquement les groupes slaves tels que Graveland, Nokturnal Mortum ou Kroda, et la scène grecque radicale, via Der Sturmer, groupe de NSBM de Georgios Germinis. Son album culte, « The Blood Calls for W.A.R. » comporte l’acronyme assumé de « White Aryan Race ». Le « Pagan Front » permet de rassembler Volkish metal et NSBM, et d’en assurer la publicité et la diffusion.

Flyer du pagan front militant pour la libération de Hendrik Mobus :

  • « nous comprenons notre musique comme un moyen adapté de transmettre un message qui peut aller au-delà du simple plaisir esthétique. L’auditeur devrait être encouragé à penser. Nous voudrions qu’il se réfère au paganisme, entendu et compris comme nous l’entendons et le comprenons. Et c’est pour cela que nous cherchons à motiver nos compagnons et nos fans sur l’activisme politique »

(Pagan front, Ablaze n°4, mai/juin 2008) 

Le Pagan Front a publié une série d’anthologies-manifeste qui, avec ses trois volumes (1999, 2003, 2007) définit ouvertement les bases du mouvement :

  • Le premier de ces disques a en partie officialisé le terme de « National Socialist Black Metal »
  • Le deuxième a précisé les intentions et les origines à travers l’article reproduit à l’intérieur (intitulé : the Pagan Front – Return of the Iron Reich of Black Metal)
  • Le troisième est accompagné d’une liste de « commandements » : « Fiers Nationaux-Socialistes, Contre toute influence judéo-chrétienne, Tolérance zéro pour les ennemis de notre race, Unissons-nous sous le vaisseau du svastika, et ainsi de suite, pour poser les fondements idéologico-politiques qui sont à la base de l’organisation et que les groupes affiliés supportent ».

La stratégie du mouvement païen Odaliste via le Pagan Front pour s’élargir est métapolitique. Il s’agit d’investir les domaines idéologiques et culturels (notamment la musique), en partant du « peuple », avant de pouvoir à terme influencer naturellement les sphères du pouvoir à présenter une élite blanche ultra-nationaliste. L’objectif n’est pas à priori politique, mais cherche à influencer le peuple pour un retour des valeurs polythéistes pré-chrétiennes.

Dans cette perspective, où les idées influencent les valeurs sur lesquelles se réfèrent la société, la diffusion de musique Folkish par Internet, la diffusion de supports enregistrés vynils, cassettes, dvd, compact disc, la création de jeu de rôle (Vikernes), le blogging (Vikernes), tout comme la tenue d’un Festival dans l’Ain, peut être un moyen d’approche et de diffusion d’idéaux néo-nazis auxquels beaucoup de ces groupes se réfèrent directement. Ce festival Folkish, surnommé naïvement « Festival Viking », représente un danger pour un public qui n’est pas informé, participe à propager des idéaux néo-nazis au grand public, et se traduit comme une démonstration de force des idéologues Odalistes.

Carla Parisi

« Il y a un risque potentiel de dérive terroriste au sein de l’extrême droite »

Certains débordements de la Manif pour tous l’ont rappelé aux yeux de l’opinion publique, l’extrême droite radicale est loin d’avoir disparu. Dans un ouvrage très documenté, Jacques Leclercq (déjà auteur de plusieurs ouvrages sur l’extrême droite) réalise une radiographie de cette mouvance. Entretien.

Pourquoi vous semblait-il important de consacrer un ouvrage aux néo-nazis et à l’ultra droite française en 2015 ?

Jacques Leclercq – Cette sortie m’apparaissait justifiée pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu’il y a de nombreux meurtres et attentats imputables à cette mouvance, dans d’autres pays et sur d’autres continents, et il aurait été dommageable d’oublier que nous avions également « nos » néo-nazis, ou suprémacistes vantant le « White power ». De plus, nous sommes en pleine commémoration du 70e anniversaire de la Libération. Enfin, ceci m’apparaissait le moment opportun de faire des ajouts par rapport à mes trois dictionnaires précédents qui présentaient toutes les structures et bulletins ou revus des extrêmes-droites et de leurs passerelles. Cette fois, la présentation diffère largement, alliant certaines mises à jour, un texte avec plus de vertus pédagogiques comprenant notamment des définitions ainsi qu’une présentation plus ludique et lisible, avec quelque 80 pages d’illustrations. De surcroît, le champ de l’étude est considérablement restreint pour rester confiné à la droite du Front national (FN).

Quels sont les points communs à cette mouvance ultra-radicale ?

Ce qui réunit cette mouvance réside dans le rejet de l’immigration (sous notamment la forme de « l’ethno-différentialisme »), certains courants évoquant la remigration indispensable à leurs yeux pour faire face au « Grand remplacement », le tout sous la forme d’un racisme plus ou moins affiché et affirmé pour les plus radicaux, qui veulent que les blancs restent majoritaires en Europe, « maîtres chez nous ». L’antisionisme (comprendre en fait chez eux « l’antisémitisme », car ils sont prudents pour éviter la répression avec l’application de la loi honnie, dite Gayssot) est aussi un catalyseur. Beaucoup en veulent au « néo » FN, qui aurait été trahi à la fois par Jean-Marie Le Pen et ses purges et exclusions, et encore de façon pire avec sa fille et sa volonté de « dédiaboliser » le Front.

Le milieu skin continue t-il d’ en être le principal vivier ?

Le milieu nazi-skin ou bonehead, car il est bon de rappeler qu’y a des redskins de l’autre bord, est en déclin. Certes, ses adeptes continuent de fréquenter les concerts de RAC (Pour Rock against communism NDLR), côtoyant parfois des hooligans, mais ils ne sont guère structurés. Ils forment une force d’appoint en cas de besoin. Le leadership est plutôt désormais du côté des groupuscules et petites formations dotés d’une structure et d’un semblant de programme politique. Et il y a bien à l’intérieur des skins. Mais le look bonehead de certains de ses militants ne pouvaient faire qualifier concernant Troisième voie de Serge Ayoub (dissoute suite au meurtre de Clément Méric) de groupe skinhead.

Cette extrême droite radicale vous paraît-elle présenter un risque terroriste ?

Il y a bien un risque potentiel de dérive terroriste. Pas tant au niveau des groupes disposant d’une vie légale, et pouvant en conséquence être suivis par les services concernés, mais plutôt par des mini-groupuscules agissant semi-clandestinement ou dans la clandestinité tout court. Comme toute addiction, le fait de s’abreuver au quotidien de discours de plus en plus haineux, de s’adonner à la visite de sites où l’on ne parle que de violences, avec des illustrations très fortes, parfois allant jusqu’à représenter des hommes et femmes en armes, avec des (simulacres ?) d’exécutions, d’innombrables scènes de combats, il y aura bien des restes de cette banalisation. Et des « loups solitaires » sont toujours possibles… ou téléguidés par des groupes qui lâcheront leur ancien « camarade » quand il se fera arrêter. D’ailleurs, l’ex-Œuvre française ne s’y est pas trompée, mettant dans la balance avec leur dissolution le véritable risque qu’ils ne puissent suivre certains de leurs anciens membres éparpillés et ne pouvant ainsi respecter les consignes de leur direction, qui stipulera qu’ils dégagent depuis toute responsabilité en cas de dérapage. Certains esprits malins ne déclarent volontairement pas leur groupe, cela en faisant des « associations de fait » que l’on ne peut attaquer en justice, ni dissoudre.

Alors que les groupes néo-nazis continuent de prospérer en Europe ou bien aux Etats-Unis, ils semblent quasiment inexistants en France depuis la disparition du PNFE en 1999 et l’inactivité du PNF. Comment l’expliquez-vous ?

Effectivement, nous sommes loin du temps de la FANE (Fédération d’action nationale et européenne) ou du PNFE (Parti nationaliste français et européen) des années 70 et 80, regroupant quelques centaines de militants néo-nazis avoués. Il faut rappeler que suite à certains attentats ou assassinats, ils tomberont face à la répression. De nos jours, les plus activistes sont hébergés au sein de groupes plus ou moins légaux, comme « l’Association des amis de Pierre Sidos » et sa grosse vingtaine de sites locaux comme Lorraine nationaliste. Il existe aussi une nébuleuse suprémaciste (ou racialiste) avec un réseau autour des Hammerskins ou du Blood&Honour. Après, beaucoup de ces militants agissent quotidiennement à travers des sites, le plus souvent hébergés à l’étranger. Avec peu d’activistes, ils parviennent à organiser clandestinement des conférences ou des concerts, en louant sous des prétextes quelconques des salles des fêtes dans des modestes communes où ils sont inconnus de l’édile.

Le Front national de Marine Le Pen entretient-il des liens directs ou indirects avec l’extrême droite radicale ?

Depuis sa reprise en main par Marine Le Pen et les exclusions multiples de radicaux, il y a de moins en moins de ramifications d’ultras au sein du Front, et moins de liens tout court. Il n’empêche que des militants et candidats aux dernières élections ont encore été évincés du Front, pour leurs prises de position non-conformes avec la nouvelle ligne du parti. Il joue aussi la carte de la prudence au parlement Européen, en veillant qu’au sein de son nouveau groupe ne figure ni le NDP allemand ou l’Aube dorée grecque, trop marqués par leur aspect néo-nazi. Après, il y a des hommes et des femmes, avec un passé commun, un aspect générationnel dans un climat de camaraderie où l’on retrouve en bonne position dans l’entourage de la présidente des anciens du GUD. Certains n’ont guère évolué du temps de Paris-Assas où Marine étudiait, donnant un coup de main aux petits jeunes qui ont refondé le GUD parisien.

Dans votre ouvrage, vous racontez l’échec de Carl Lang (ancien numéro 3 du FN) pour fédérer différents groupuscules à la droite du FN. Comment l’expliquez-vous ?

Carl Lang, ancien secrétaire général du Front, a été écarté comme d’autres pour avoir osé penser par lui-même au lieu de rester soumis. Il avait sans doute fixé des objectifs trop élevés, pensant que des pans entiers du FN allaient suivre son expérience autonome. Mais sans se rappeler qu’au sein de cette galaxie, à droite du FN ou tout au moins pour ceux et celles qui choisiront l’autonomie, il y a déjà et depuis toujours une « guerre des chefs », où chacun veut réaliser l’unité… au détriment des autres. Il devra se contenter de participer à un cartel avec le MNR de Mégret (Mouvement national-républicain ou ce qu’il en reste) et la NDP de Robert Spieler (Nouvelle droite populaire) qui réussirent parfois à présenter quelques candidats sous la bannière commune de L’Union de la droite nationale (UDN). Notons qu’en général, les divergences sont plus d’ordres tactiques qu’idéologiques. Pour autant, le PDF continue son chemin avec quelques petites centaines de sympathisants, dont un bon carré de cadres historiques du Front. Remarquons que Thomas Joly, son numéro 2, a beaucoup de proximité avec les gens du site de Jeune Nation, animé par Yvan Benedetti de l’ex-Œuvre française, et qu’ils se côtoient fort fréquemment. Le PDF affirme aujourd’hui être le premier parti de la Droite nationale.

Pensez-vous que le FN puisse être un jour débordé sur sa droite ?

Cette hypothèse est difficile à envisager, vu l’émiettement des droites radicalisées, n’offrant guère de lisibilité et de crédibilité, tenant des discours peu constructifs et ultra-propagandistes. D’autre part, les nombreuses scissions du Front n’ont guère eu d’avenir, y compris lors du départ de Bruno Mégret avec pourtant la majorité de ses cadres et environ 15 000 membres. Et la suite n’a pas été une réussite. En ce qui concerne demain, la présentation d’une hypothétique liste avec ou sans Jean-Marie Le Pen dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) aux régionales, contre celle de sa petite-fille Marion, ne devrait pas pour autant déboucher sur une nouvelle alternative sérieuse, car il y a bien trop de haine vis-à-vis du patriarche. En réalité, ce que veulent les initiateurs d’une telle liste est de gêner un maximum Marine Le Pen et de faire partir Florian Philippot, exécré par beaucoup du fait de ses racines politiques (chevènementiste) et en raison de son homosexualité.

En juillet 2013, les médias ont beaucoup parlé des mouvements néo-païens après l’arrestation du Norvégien d’extrême-droite Varg Vikernes. En France, ils semblent avoir disparu du champ politique depuis la retraite politique de son chef de file, Pierre Vial, dans les années 2000. Quel est l’état de cette mouvance en France ?

Prenant peut-être du champ, Pierre Vial ne continue pas moins à parler au nom de Terre et Peuple, en qualité de président, comme en témoigne un article inséré sur le site Synthèse nationale, en juillet 2015 : « Epidémie ? Ce n’est qu’un début » où il affirmait que nous étions en guerre. Politiquement, Pierre Vial se situe dans le sillage de la Nouvelle Droite et du GRECE, le Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne. Ce groupe identitaire est structuré en bannières locales, un certain nombre disposant d’un site. Celle d’Alsace fête les solstices (comme d’ailleurs la plupart des groupes identitaires ou nationaux-socialistes), et organise régulièrement des randonnées. Aussi, à Nice, une conférence tenue en avril 2015 avait comme thème : « l’ethno-socialisme ». Par contre, leur réalité militante décroît, comme le prouve la fermeture de certains sites. Actuellement, de très nombreux sites s’affirment néo-païens, reprenant des illustrations, souvent bien présentées et de toutes couleurs, comme les runes utilisées souvent par des divisions de Waffen-SS, le soleil noir, la croix circulaire, le swastika « symbole de civilisation indo-européenne », la roue solaire, etc. Citons Les carnets païens ; « Europe-identité » ou bien encore « « L’ordre du soleil noir ».

Dans la conclusion de votre ouvrage, vous expliquez que l’ultra-radicalité est souvent un engagement de jeunesse éphémère. Est-ce que pour beaucoup de ses militants, cela représente une sorte de rite initiatique avant un passage à l’âge adulte ?

Oui, même si certains restent fidèles jusqu’au bout de leur vie à leurs idéaux, beaucoup désertent plus ou moins rapidement. Autant indiquer que l’espérance de vie y est courte, des jeunes gens venant s’y encanailler avant de passer aux « choses sérieuses », parce qu’un CV marqué par cette militance n’est pas très porteuse, que ce soit pour trouver un emploi ou se marier. D’autres se replient sur des formations moins sulfureuses, s’excusant au nom d’erreur de jeunesse et de manque de maturité. Et, pour les bonnes recrues, il existe toujours des « machines à laver »…

Écrits extrémistes : 6 mois de prison avec sursis pour le Norvégien Vikernes

https://www.leparisien.fr/resizer/pVM7beRbzbY0B6zEZeL930HsIa8=/932x582/arc-anglerfish-eu-central-1-prod-leparisien.s3.amazonaws.com/public/LTKQY6JGD32QCYBLIVZG3UCIUY.jpg

Le tribunal correctionnel de Paris vient de condamner le musicien norvégien Kristian Vikernes à 6 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amende pour des écrits virulents envers les juifs et les musulmans publiés sur son blog. D’abord suspecté de terrorisme, il avait finalement été poursuivi pour provocation à la haine et apologie de crime de guerre.

Ni Kristian Vikernes, ni son avocat n’étaient présents au délibéré.

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728
Les soutiens de Varg Vikernes étaient particulièrement mobilisés à l'occasion de la première audience en octobre 2023 : fans pour autographes et photos avec leur idole, le vocaliste de Anorexia Nervosa, un groupuscule avec une banderole déployée et siglée "Procès Vikernes mensonge d'état "Logan "Duce" Djian" gérant du bar d’extrême-droite le Crabe-Tambour, hooligan, issu des Jeunesses Nationaliste, pour devenir chef du GUD célèbre pour sa violence.
Varg Vikernes affiche la quenelle en soutien à Dieudonné q6ui comparaissait aussi au Palais de Justice de Paris le même jour.

Lors de son réquisitoire, le 3 juin dernier, la procureure Annabelle Philippe avait dénoncé des «clichés atroces», rejoignant  des «théories très proches» de celles du IIIe Reich et véhiculés dans des billets de blog écrits entre mars et juin 2013. Kristian Vikernes avait contesté être l’auteur de ces posts : «Je ne reconnais pas ce qui figure dans la convocation comme des choses que j’ai écrites». A la barre, il avait invoqué une mauvaise retranscription de ses propos à la police, car l’interprète était danois et non norvégien.

L’extrémiste avait été interpellé dans le cadre d’une enquête de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), le 16 juillet 2013 en compagnie de son épouse, dans sa maison de Salon-la-Tour, en Corrèze. Il avait finalement été libéré après 48 heures de garde à vue, faute de preuve.

Vikernes s’était fait connaître dans son pays comme musicien de black metal, mais aussi pour ses opinions d’extrême droite et pour le meurtre d’un rival artistique [ * et incendies d’églises, au moins quatre église détruites ]. Il avait alors été condamné à 21 ans de prison, soit la peine maximale en Norvège. Libéré au bout de 16 ans de détention, il s’était installé en France depuis 2010. Il avait fait l’objet d’une surveillance pendant plusieurs années. La section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête à la suite de l’acquisition d’armes, légale, par sa femme.


Burzum, fondé en 1991, est un one-man-band du Norvégien Kristian Vikernes , surnommé « Varg » (du nom des loups de Sauron dans Bilbo le Hobbit de Tolkien), condamné en 1994 à une peine de 21 ans de prison pour des destructions d’église par incendie et pour l’assassinat d’Oysten Aarseth alias « Euronymous », membre du célèbre groupe de black metal Mayhem (dont Vikernes a fait brièvement partie). Vikernes a poursuivi sa carrière en produisant les disques de Burzum depuis sa cellule, en écrivant des livres sur le paganisme et en créant le mouvement odaliste, tout en adoptant un look naziskin.

En 2010, après avoir purgé sa peine, Vikernes s’installe en France, en Corrèze, et se reconvertit dans le survivalisme : en 2013, il est arrêté par la police, soupçonné de vouloir commettre un attentat à l’instar d’Anders Breivik [1], et une perquisition à son domicile a découvert qu’il était en possession d’une demi-douzaine d’armes à feu. Mais c’est finalement pour des propos antisémites et racistes publiés sur son blog qu’il se retrouve la même année devant un tribunal.

Le jour de son procès, en plus des fans de Burzum venus demander un autographe et faire des selfies avec lui, une petite douzaine de militants d’extrême droite (dont Logan Djian, dont nous avons récemment parlé ici) l’accompagnaient. Il faut dire que le même jour, au même endroit, Dieudonné passait en procès pour sa chanson antisémite « Shoahnanas » : Vikernes postera le soir même une vidéo de soutien, quenelle à l’appui. Autre lien avec le milieu d’extrême droite français, Vikernes va sortir un livre intitulé M agie et Religion en Scandinavie antique aux éditions du Rubicon, une maison d’édition proche de l’émission de radio Méridien Zéro, elle-même liée au Mouvement d’Action Sociale (MAS), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire qui s’est récemment autodissous

La Horde


 

Sursis requis contre le Norvégien Varg Vikernes

https://www.leparisien.fr/faits-divers/sursis-requis-contre-le-norvegien-varg-vikernes-04-06-2014-3895757.php

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

https://arc-anglerfish-eu-central-1-prod-leparisien.s3.amazonaws.com/public/LTKQY6JGD32QCYBLIVZG3UCIUY.jpg

https://cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/LSMJSKNPJFEVTHWXUCTWISGRT4.jpg

https://i.guim.co.uk/img/static/sys-images/Guardian/Pix/pictures/2014/7/9/1404898244985/ab7a64a2-d6dc-4946-9faa-d66795f11624-2060x1236.jpeg?width=465&quality=85&dpr=1&s=none

Le Norvégien Varg Vikernes, musicien de black metal, était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour «provocation à la haine» et «apologie de crimes de guerre». Quatre à six mois de prison avec sursis ont été requis contre lui. Il se défend en affirmant ne pas être l’auteur des propos incriminés, diffusés sur un blog. Le 16 juillet dernier, Varg Vikernes avait été arrêté, avec son épouse française, sur des soupçons terroristes, des charges aujourd’hui abandonnées. Les avocats et son comité de soutien répondent au parisien.fr.

 

Burzum au JT de 13H00 ! Kristian Vikernes reçoit BFM chez lui dans sa maison pour dire “je ne suis pas un néonazi”

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-rue89-culture/20131017.RUE9570/au-proces-du-neonazi-norvegien-varg-vikernes-ferme-ta-merde.html

https://youtu.be/yG5nqSXcSCc

Au procès du néonazi norvégien Varg Vikernes : « Ferme ta merde ! »

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-rue89-culture/20131017.RUE9570/au-proces-du-neonazi-norvegien-varg-vikernes-ferme-ta-merde.html

Ce jeudi devait se tenir le procès du Norvégien Kristian dit « Varg » Vikernes, musicien de black metal norvégien à l’origine du projet solo Burzum, créé en 1991. En juillet, il avait été interpellé à Salon-la-Tour, en Corrèze…

Par Lucile Sourdès

Ce jeudi devait se tenir le procès du Norvégien Kristian dit « Varg » Vikernes, musicien de black metal norvégien à l’origine du projet solo Burzum, créé en 1991. En juillet, il avait été interpellé à Salon-la-Tour, en Corrèze (où il vit avec sa femme française et ses enfants) en raison de textes publiés sur son blog. Selon le ministère de l’Intérieur, Vikernes «  était susceptible de préparer un acte terroriste d’envergure  ».

Il comparaissait ce jeudi pour « provocation publique à la haine raciale » et « apologie de crime de guerre ». Sa femme, Marie Cachet, avait posté une vidéo sur YouTube pour appeler à un rassemblement devant le palais de justice de Paris.

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

A 13 heures, une quarantaine de personnes étaient au rendez-vous, bottes en cuir et tenues noires. Certaines venaient de Belgique et de Slovaquie. Une grande bannière indiquait : « Procès Vikernes : mensonge d’Etat. »

Serrages de mains, accolades : les fans qui ont réussi à rentrer dans la 17e chambre correctionnelle se sont succédés pour lui montrer leur soutien.

« You’re fantastic, I’m with you »
(« Tu es fantastique, je suis avec toi. »)

Sa sortie d’audience a été accompagnée d’applaudissements des personnes venues le soutenir, et derrière le palais de justice, il a joué le jeu des photos et des autographes avec ses fans metalleux avant de sauter dans un taxi.

N’ayant reçu les 912 pièces du dossier de son client que ce lundi, son avocat, maître Julien Freyssinet, a demandé et obtenu le renvoi du procès au 3 juin 2014.

Pour rappel, en 1993, Varg Vikernes a été condamné à 21 ans de prison pour le meurtre de son ami Øystein Aarseth, surnommé Euronymous, leader du groupe de black metal Mayhem, et l’incendie volontaire de trois églises. Il a été libéré en 2009, après avoir purgé seize ans de sa peine.


Mis à jour le 18/10/2013. Ce jeudi, Dieudonné comparaissait également en appel pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson (« Shoah ananas ») dans deux vidéos postées sur Internet.

Le soir même, une vidéo était mise en ligne montrant Vikernes faisant la « quenelle » – geste consistant à placer sa main ouverte sur son bras opposé, référence au salut hitlérien – popularisée par Dieudonné. Dans la vidéo, le Norvégien dit :

« Je fais la quenelle de Dieudonné pour la liberté d’expression. »
Varg Vikernes fait la « quenelle »

 

Lucile Sourdès

A lire aussi : Le néonazi norvégien arrêté en Corrèze, une légende du black metal

 

Le nouveau bar d’extrême droite qui inquiète Anne Hidalgo

L’extrême droite radicale parisienne tente de renaître  de ses cendres. Avec les dissolutions de l’été, et la mise sur la touche de l’œuvre française et de Troisième voie,  le petit milieu parisien est orphelin d’organisation et de lieux. Ses militants essayent donc de se recomposer. En rouvrant un bar associatif dans le 15e arrondissement. D’ailleurs, Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris et élue du 15e, s’en est déjà inquiétée auprès de ses proches.

La dissolution de Troisième voie, notamment, a privé la mouvance d’un point d’ancrage. Le mouvement de Serge Ayoub possédait en effet, Le Local, bar associatif dans le 15e qui était un point de rencontre très couru par les militants de tout le spectre.

C’est un ancien hooligan, Logan Djian qui a décidé de reprendre tout ça en main et d’ouvrir un nouveau bar associatif, “Le Crabe-Tambour”, rue Chabrières. Ancien militant de l’Oeuvre française et des Jeunesses nationalistes, il se plaît à utiliser le doux pseudonyme de “Logan Duce”. Logan D présente encore la particularité s’être fait tatouer une  jeune femme pendue sous laquelle  est écrit “J’ai trahi ma race”..

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

En tout cas, en cette rentrée 2013, il s’agite dans tous les sens. Jeudi 17 octobre, il était présent au palais de justice de Paris pour soutenir le norvégien Varg Vikernes, figure de la scène black-métal, interpellé mi-juillet par la DCRI, et qui comparaissait, au final,  pour “apologie de crimes de guerre” et “incitation à la haine raciale”(l’audience a été reportée).  Logan D vient aussi de refonder le GUD et, donc,  d’ouvrir son bar.

Problème: ce rendez-vous, qui connaît déjà un certain succès, est situé à deux pas du lycée autogéré de Paris, place forte de l’extrême gauche, et du centre Vaugirard, qui réunit une partie des étudiants de l’université d’Assas. Un lieu à hauts risques, donc.

Abel Mestre et Caroline Monnot

Le Monde