White Wolf Klan

Le White Wolf Klan était un groupuscule néo-nazi ayant opéré en Picardie, principalement autour de la ville de Ham, au début des années 2010. Son leader, Jérémy Mourain, bras droit de Serge Ayoub en Picardie, crée un groupe autonome, en juillet 2013 à la suite de la dissolution du groupe Troisième Voie, après la mort de Clément Méric. Le groupe multiplie les agressions racistes et les actes de délinquance avant d’être arrêté. Mourain sera condamné à 9 ans de prison en mars 2017.

Origine

Originaire de Ham, Jeremy Mourain, né en 1990, rencontre Serge Ayoub à la fin des années 2000.
Mourain monte les échelons et devient le bras droit d’Ayoub en Picardie.
Dès ses 18 ans et déjà le crâne rasé, il se distingue dans une « ratonnade » du côté de Crouy-en-Thelle (Oise) : il frappe au visage avec une batte de base-ball un automobiliste « trop bronzé », puis brise le pare-brise. Il est condamné à 8 mois de prison1.

En décembre 2012, Thomas et Clément G., qui ont milités avec les Nationalistes Autonomes (N.A) sont lynchés par Mourain et sa bande lors d’un guet-apens organisé dans un garage à Estrées-Mons, dans la Somme2. Serge Ayoub aurait commandité cette agression après que la bande rivale l’aurait qualifié dans une vidéo de « sale juif »3,4.

La bande de Mourain s’attaque peu après au Picard Crew, autre groupe nationaliste local concurrent.

Mourain soupçonne le leader du groupe Picard Crew , Werner Riegert, de l’avoir dénoncé à la police, et brûle le local de son groupe en guise de représailles. Cette attaque s’inscrit dans la tentative de Mourain de s’assurer la première place dans le mouvement identitaire de Picardie et du Nord, en pleine croissance5.

Dans la nuit du 1er au 2 janvier 2013, une douzaine de membres du groupe s’attaquent à coup de barres de fer au bar La Chicha, à Chauny1.

En mai 2013, le groupe passe à tabac un automobiliste en train de discuter avec des forains. Jérémie Crauser et Christopher Letrou, co-accusés lors du procès de mars 2017, déclareront : «On était venu pour chercher la merde, c’était de la violence bête et méchante», «Quand on s’emmerdait, ça finissait souvent comme ça.»6

Serge Ayoub attribue un parrain à Mourain : Yohan Mutte, skinhead connu dans la région lilloise pour avoir attaqué un bar gay le 17 avril 2013, le Vice et Versa, après la dispersion de la Manif pour tous2.

Actions du WWK

En juillet 2013, quelques jours après la dissolution de Troisième Voie, à la suite de la mort de Clément Méric le 5 juin 2013, Mourain crée le WWK et s’affranchit de la tutelle de Serge Ayoub. Sous couvert d’une association de motards inspirée de la série Sons of anarchy et du mouvement biker (bien qu’un seul des 19 membres du groupe ait un permis moto, et qu’aucun n’en possède une), le WWK est une organisation paramilitaire hiérarchisée et soumise au pouvoir de Mourain6.

Dès lors les « Loups blancs » multiplient les actions violentes et mêlent activisme raciste et délinquance de droit commun : agressions racistes dans un supermarché, expédition punitive à une fête foraine, jets de cocktails molotov dans un camp de roms. Le groupe s’attaque à un dealer qu’ils frappent et séquestrent à son domicile. Il n’hésite pas non plus à commettre des cambriolages pour remplir les caisses en s’attaquant à des membres du milieu nationaliste, et se lance dans le trafic de drogue. Pour financer son amour de la cocaïne et du speed, Mourain commandite des braquages de supérettes, de bars-tabac, de boucheries, tout comme des siphonnages de réservoirs d’essence3.

En novembre 2013, Mourain envoie des membres du WWK, cagoulés, passer à tabac à leur domicile d’anciens membres du clan, Laurent L. et Sarah M. pour régler une dette de stupéfiants6.

Le 3 janvier 2014, Mourain organise le lynchage d’un membre du WWK accusé d’être proche d’un ancien membre ayant déserté le groupe : coups de batte de baseball dans les testicules, coups de pied dans la tête, étranglement6.

En octobre 2014, Mourain écope de 18 mois de prison pour avoir un mois plus tôt, avec deux membres du WWK, brisé à coups de batte de base-ball le genou d’un homme, coupable d’avoir bu une bière devant son immeuble en compagnie de deux autres hommes dont un ancien du clan1.

Chute, procès et condamnations

Ce sont les frères lynchés, qui décident de porter plainte au commissariat de Peronne, un peu après le guet-apens d’Estrées-Mons, le 8 janvier 2013. L’enquête d’une ampleur inédite durera 4 ans, une trentaine de perquisitions et des centaines d’heures d’auditions seront menées par les gendarmeries de Ham, Péronne et de la brigade de recherche d’Amiens. Le 9 mars 2015, 15 personnes sont arrêtées à leur domicile à Chauny, Compiègne et Ham7.

18 membres du WWK âgés de 22 à 53 ans ont répondu lors de leur procès du 27 au 30 mars 2017 de 35 infractions commises entre 2012 et 2014 : violences avec arme, séquestration, dégradation de biens par incendie, vol aggravé, participation à un groupe de combat, association de malfaiteurs et tentative de meurtre.

Le plus âgé, Serge Ayoub, comparaissait sous contrôle judiciaire, tandis que Jeremy Mourain était placé en détention provisoire depuis mars 2015 : il avait déjà écopé de 11 condamnations pour de multiples détentions ou port d’armes, actes de violence, recel.

Au cours de sa détention dans l’attente de son procès, Mourain confie à une connaissance par téléphone (placé sur écoute) « avoir tué un homme » et s’inquiète : « pourvu que le juge n’aille pas chercher trop loin dans ma période lilloise ». Les enquêteurs remontent alors aux affaires des « noyés de la Deûle » : Hervé Rybarczyk aurait été assassiné, 3 personnes sont mises en cause, dont Yohann Mutte, mais aucune preuve n’est apportée contre Mourain8,9.

Le 30 mars 2017, Jérémy Mourain est condamné à 9 ans de prison ferme pour violences aggravées, vol et organisation d’un groupe de combat. Jérôme B., 42 ans, chaudronnier intérimaire et ancien militaire, et considéré comme l’éminence grise du groupe est condamné à trois ans ferme. Les autres membres du clan écopent de peines de six mois à cinq ans de prison, toutes assorties de sursis et aménageables. La plupart ont reconnu les faits et exprimé leurs regrets durant les débats. Selon l’un des avocats de la défense, « C’est un jugement plutôt clément ». Serge Ayoub bénéficie d’une relaxe10,11.

Le procès a permis de mettre en lumière les ressorts psychologiques et sociétaux qui ont conduit les prévenus à rejoindre le WWK et à y rester : famille absente, addiction aux drogues, milieu social modeste, racisme ambiant, effet de groupe, logique grégaire, emprise d’un leader décrit comme « manipulateur », « narcissique », « ultraviolent », « sadique », « polytoxicomane »11.

« Pour moi, la prison, c’était le clan » déclare Christopher Letrou, l’un des plus jeunes prévenus. « La vraie prison, elle m’a libéré du groupe, en me remettant dans le droit chemin. Mais les faits que j’avais commis étaient là, ils sont graves, avec cette peine, ils sont reconnus, et moi je me sens définitivement libéré »11.

https://fr.wikipedia.org/wiki/White_Wolf_Klan

Serge Ayoub encore dans une histoire de bourrage de crâne de militants nationalistes en Picardie

En mars 2015, des nationalistes proches de 3ème Voie (organisation dissoute suite au meurtre de Clément) sont interpellés dans le centre de la Picardie. Ils faisaient tous partie d’une bande, les WWK – White Wolfs Klan, dont les membres vivaient de cambriolages, de braquages, et imposaient leur conception du nationalisme en réglant leurs comptes à ses concurrents d’extrême droite. Dans cette affaire, Serge Ayoub, ancien leader du groupuscule 3ème Voie, a été mis en examen et devra passer devant les tribunaux. En parallèle, il continue ses activités dans son club de bikers, toujours en Picardie.

Les activités du WWK

Ayoub dans la Somme en octobre 2011 aux cotés du secrétaire général du Parti de la France

Finalement vingt membres du WWK devraient être jugés en mars, dont Serge Ayoub, pour complicité de violences aggravées. Cette bande était organisée autour d’un président, Jérémy Mourain, qui aurait fréquenté régulièrement l’ancien Local d’Ayoub à Paris et aurait joué les gros bras pour son organisation. Pour se financer, les WWK n’hésitaient pas à commettre des cambriolages, des vols de véhicule, d’alcool ou de tabac. Ils ont aussi attaqué un bar à chicha de Ham, la ville de Mourain, en se déclarant « contents, car on avait attaqué les Arabes ».

Le Chef des WWK, Jérémy Mourain, s’était déjà distingué en 2008 , alors qu’il n’avait que 18 ans, en frappant avec une batte de base-ball sur le fourgon d’un conducteur qui était sur sa route, fier d’avoir « bien tapé dans le pare-brise d’un gris ». Il écope de 8 mois de prison ferme à cette occasion. Plus tard, en octobre 2014, il se retrouve encore devant les tribunaux pour avoir organisé une expédition punitive contre trois habitants de sa cité – dont un ancien de son clan, qui faisaient trop de bruit d’après lui. Il se présente alors comme le fondateur du WWK et ancien membre de Troisième Voie. Pour cette affaire il se retrouve avec 18 mois fermes.

Une autre personne habitant Compiègne s’était fait interpellée en mars 2015 et aurait été membre des WWK, il s’agirait d’un militant plus âgé : Jérôme Bailly, dit Jarod, 42 ans, vigile qui bossait pour Sphinx Security Privée, et aussi un ancien militant de 3ème Voie.

Le local du Picard Crew après le passage du WWK en Juin 2013

Dans le secteur de Ham – Chauny – Noyon, les groupes d’extrême droite étaient assez actifs au début des années 2010, avec le Picard Crew plutôt implanté dans la Somme, et quelques militants des Nationalistes Autonomes dans l’Aisne près de Laon. Mais cette concurrence n’aurait pas plu à tout le monde, et Ayoub aurait donc demandé au WWK de remettre un peu d’ordre. Tout d’abord, en décembre 2012 lors d’une soirée organisée par le WWK, des Nationalistes Autonomes se font nettoyer. Plus tard, en juin 2013, leurs concurrents directs du Picard Crew qui venaient d’ouvrir un local, le voient partir en fumée, les WWK se seraient amusés à l’incendier. Ces mêmes Picard Crew défilaient encore un mois plus tôt, en mai à Paris, aux côtés d’Ayoub et de 3ème Voie. Ajoutons qu’un des militants du WWK qui voulait quitter le groupe s’est fait remettre à sa place à coup de gourdins, et a fini à l’hôpital. Toutes ces dernières histoires ont conduit à des arrestations parmi les membres du WWK, car les victimes ont balancé les commanditaires.

Ayoub dans tout ça

Ayoub avec sa nouvelle tenue de Black 7 France

Ayoub comme toujours se désolidarise de ses camarades. Après le meurtre de Clément, il disait ne pas connaître Esteban Morillo. Dans l’affaire du WWK, il dit connaître Mourain, mais nie avoir commandité ou orienté leurs actions. Pourtant neuf membres de 3ème Voie l’auraient balancé en affirmant le contraire… La solidarité fonctionne bien dans ce milieu !

En 2012, Ayoub s’était aussi fâché avec les Nationalistes Autonomes, les traitant de punks à chien lors du C9M de 2012 ; ceux-ci avaient répliqué en le qualifiant de « sale juif », une insulte courante dans les milieux d’extrême droite. Ce qui n’a pas plu à Ayoub, qui aurait alors demandé au chef du WWK, Mourain, de « boucler ça ». C’est ce qu’ils feront lors d’une soirée à Estrée Mons, en décembre 2012, tout près de Péronne dans la Somme, où cinq membres des Nationalistes Autonomes ont été lynchés par les membres du WWK, l’un d’eux ayant reçu des coups de couteau.

Ayoub toujours actif en Picardie

Le 5 juin 2013, Clément Méric était assassiné par un militant de 3ème Voie, Esteban Morillo, originaire du village de Neuilly Saint Front, tout près du nouveau local de la bande d’Ayoub. Comme nous vous en avions informés dans différents articles, Serge Ayoub continue son petit business avec son club de bikers les Black 7 France, qui a remplacé les Praetorians, toujours avec la même équipe. Il a su influencer Morillo puis les WWK, et encore à présent on peut le voir tout près de Soissons dans l’Aisne. Ces bikers continuent leurs activités en louant leur salle de Berzy le Sec pour des animations nationalistes : en janvier ce sera le tour de Kroc Blanc, un groupe de rap d’extrême droite, de se produire au local des Black 7 France.

Les Black 7 France, les mêmes visages que les Praetorians

Les informations sur le WWK sont issues de la presse régionale ici,ici et .
La Horde

Picardie, réveil difficile pour des néonazis

https://lahorde.samizdat.net/picardie-reveil-difficile-pour-des-neonazis

Lundi 9 mars au petit matin, 16 personnes du milieu néonazi picard ont été interpellées, toutes feraient parti d’un groupe les White Wolves Klan ( Clan des loups blancs ), [1] et auraient été membres de 3ème Voie de Serge Ayoub. Depuis plusieurs mois et même plusieurs années, ces néonazis se sentaient pousser des ailes, entre règlements de compte et bastons après des beuveries. Ce clan aimait passer son temps à taper sur tout ce qui se trouvait sur son chemin.

C’est en plein cœur de la Picardie, dans le triangle Chauny, Noyon, Ham, à la limite des 3 départements de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme, que sévissaient ces jeunes défenseurs du nationalisme franchouillard. Sur Chauny déjà au début des années 2010, certains de ces zozos, font des actions coup de poing pour exprimer leurs idées et décorent les murs des environs avec leurs slogans bien à eux. Ils se retrouvent autour du style Gabberskin : voir l’interview de Stéphane François sur les Gabberskin de Chauny.

A Ham dans la Somme, le clan tournait surtout autour d’une personne, Jérémy Mourain, qui s’était déjà distingué en 2008 , alors qu’il n’avait que 18 ans, en frappant avec une batte de base-ball sur le fourgon d’un conducteur qui était sur sa route, fier d’avoir “bien tapé dans le pare-brise d’un gris”. Il écope de 8 mois de prison ferme à cette occasion. Plus récemment, en octobre 2014, il se retrouve encore devant les tribunaux pour avoir organisé une expédition punitive contre trois habitants de sa cité – dont un ancien de son clan, qui faisaient trop de bruit d’après lui. Pour cette affaire il se retrouve avec 18 mois fermes.

Quant à Compiègne où une autre interpellation a eu lieu ce lundi, il s’agirait d’un militant plus âgé : Jérôme Bailly, dit Jarod, 40 ans, vigile bossant pour Sphinx Security Privée, et aussi un ancien militant de 3ème Voie.

Dans la région Picardie, les jeunes nationalistes se portent bien quand même, c’est d’ailleurs dans le sud de l’Aisne qu’Esteban Morillo a grandi (l’assassin de Clément Méric).

Dans le secteur de Ham, et du centre de la Picardie, pendant quelques années les Picards Crew, également proches de 3ème Voie, avaient affirmé leur présence en organisant un solstice d’été dans la Somme en juin 2013, et en participant à un concert néonazi le 15 octobre 2011, qui avait réuni une centaine de militants à Franvilliers dans la Somme, près d’Amiens, autour de groupes de RAC (Rock Against Communism), les ’Lemovice’ par exemple, et d’orateurs comme Thomas Joly (du parti de la France) ou Serge Ayoub.

Parmi les personnes interpellées lundi, quelques unes ont pu assister à l’une de ces soirées, bien que la majorité soit des Gabberskins, plutôt techno que RAC. Les Picards Crew et les White Wolves Klan auraient très bien pu s’y retrouver, en fait ces deux groupes avaient la même activité sur le terrain, mis à part que les WWK n’auraient jamais pu organiser un concert à eux seuls.

Un concert est prévu samedi 14 mars, sans doute dans le nord de la Picardie, qui devrait réunir un beau panel de ces néonazis, organisé par les Hammerskins.
La Horde