Les néonazis de ‘Blood and Honour’ rassemblées à Aarschot

L’organisation néonazie “Blood and Honour” a tenu samedi après-midi un rassemblement à Wolfsdonk, un hameau situé sur le territoire d’Aarschot. Quelques centaines de sympathisants se sont retrouvés dans les locaux d’une équipe de football locale. Une surveillance policière a été mise en place mais on ne signale aucun incident.

Les sympathisants nazis rassemblés à Wolfsdonk proviennent de Belgique mais aussi des Pays-Bas et d’Allemagne. Les autorités communales ont indiqué qu’elles n’avaient pas été averties de la tenue de cette manifestation, la buvette du club de football ayant été louée pour l’organisation d’une “fête annuelle”.

https://www.rtl.be/art/info/belgique/societe/les-neonazis-de-blood-and-honour-rassemblees-a-aarschot-22356.aspx
– RANST, BELGIUM: Members of Blood & Honour gather at a soccer club in Wolfsdonk near Aarschot for the Jan Stuart Donaldson Memorial Festivall organised by Blood & Honour Vlaanderen, Saturday 27 October 2007. Jan Stuart Donaldson was a British singer, leader of Skrewdriver group and he created the nationalist and racist movement Blodd & Honour. DIRKxWAEM Y x7748668x Weniger anzeigen

Skinhead Attitude (film documentaire – 2003)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead_Attitude

Skinhead Attitude est un film documentaire suisse réalisé par Daniel Schweizer sorti en 2003.

Ce documentaire brosse un portrait général du mouvement skinhead, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

L’héroïne du documentaire, Karole, une skinhead girl française proche du SHARP, est suivie dans une tournée à la rencontre des skins.

Le documentaire relate l’origine du mouvement dans les années 60, quand il apparaît en Angleterre avec l’arrivée du ska de Jamaïque. À cette époque les skins ne sont pas politisés et s’affirment juste comme rebelles et membres de la classe ouvrière. Bien que majoritairement blancs, les skinheads, comme l’ensemble de la population britannique comptent une importante minorité noire en leur sein . Puis le film montre la déviance de certains à la fin des années 70 avec la reformation du groupe Skrewdriver de Ian Stuart, faisant l’apologie du nationalisme puis du nazisme.

Le réalisateur part ensuite à la rencontre de skins, d’extrême-droite, d’extrême-gauche et apolitiques, dans une tournée en France, Suisse, Angleterre, Suède, Allemagne et Pologne.

Il s’attarde ensuite sur l’apparition des skins antifascistes, les SHARP puis les RASH. Il aborde ensuite la radicalisation des skins nazis, avec la formation de Blood and Honour et sa déviance terroriste avec Combat 18.

Il part ensuite à la rencontre de néonazis à Dallas. Les interviewés prônent ouvertement l’extermination des noirs, des musulmans et des juifs pour protéger la race blanche. Ceux-ci font étalage de leur arsenal d’armes.

Il part donc tourner son documentaire à Montréal, auprès de skins apolitiques qui souffrent de la “logique de guerre” dans laquelle sont entrés les skins antifascistes. Le documentaire devient alors à charge contre les antifas, accusés de détruire la culture skin traditionnelle. Les skins traditionnels rencontrés se disent accusés par les redskins de sympathiser parfois avec les « fafs » lors de concerts…

Le documentaire se termine à Las Vegas sur les traces de deux skins militants antiracistes, un noir et un blanc, Lin Newborn “Spit” et Dan Shersty, assassinés le 4 juillet 1998 dans un guet-apens tendus par des naziskins en plein désert. On apprend que les néo-nazis impliqués dans ce meurtre ont disparu de Las Vegas après cette affaire, mais y sont revenus par la suite. Le réalisateur finit son documentaire par une référence à la bible: « sacrifice symbolique, meurtres fratricides, je me rappelle la Bible et l’histoire d’Abel et Caïn, les deux frères et la haine qui pousse l’autre à l’effacer, […], comme dans la Bible, ici, les fils de Caïn sont de retour alors que les anti-racistes n’ont pas eu de descendance.»

Ce documentaire est le seul en français qui tente de retracer l’histoire du mouvement skinhead et toutes ses composantes.

L’idée de ce film est né de nombreuses protestations épistolaires de skinheads antiracistes Français et Allemands reçus par Daniel Schweitzer, lui reprochant son précédent reportage ” Skin or die” jugé incomplet car uniquement consacrés aux skinheads d’extrême droite.

Pour autant, malgré la volonté initiale de replacer l’histoire des Skinheads dans une perspective plus large, il a reçu de nombreuses critiques de nombreux skins antiracistes. Daniel Schweitzer a été accusé de mettre dos à dos antifascistes et néonazis comme deux facettes d’une même mouvance, en limitant sa vision à un affrontement idéologique, il lui a été de plus reproché de donner, une fois de plus, la parole aux groupes néonazis les plus virulents.

 

Salle Wagram, la « Maison de l’identité » refuge de l’extrême droite

https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/11/12/salle-wagram-la-maison-de-l-identite-refuge-de-l-extreme-droite_4251476_1819218.html
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LES DÉÇUS du Front national et du Mouvement national républicain ont désormais un refuge : la Maison de l’identité, qui a réuni, samedi 9 novembre à la Salle Wagram, à Paris, plusieurs centaines de sympathisants autour du thème de « La survie de l’intégrité physique et culturelle des peuples européens ». Cette nouvelle structure ne souhaite pas se constituer en mouvement politique. « L’électoralisme nous a broyés, elle a usé nos militants », a déclaré Gilles Pennelle, conseiller régional (ex-MNR) de la Haute-Normandie et porte-parole de la Maison de l’identité.

Une vingtaine d’exposants proposaient des livres d’extrême droite. Dans la foule, on comptait des gens de tous âges. Près des buvettes s’étaient rassemblés des jeunes au crâne rasé portant des tee-shirts noirs avec l’inscription « Blood and Honour », un mouvement skinhead ultraviolent qui se réfère aux Waffen-SS. C’est sur son site Internet que Maxime Brunerie avait laissé un message avant de tirer, le 14 juillet, en direction de Jacques Chirac.

Parmi les intervenants, Pierre Vial, président de Terre et Peuple, une association militant pour une grande Europe, ethnique et païenne, qui a quitté le FN en 1999 pour le MNR avant de prendre ses distances avec le parti de Bruno Mégret. La foule l’a acclamé lorsqu’il a lancé : « Nous sommes en guerre. De quoi sommes-nous coupables ? De quoi êtes-vous coupables ? D’être blancs ! »

M. Pennelle a appelé les auditeurs à se porter « candidats à la mairie dans les petits villages » et « à rejoindre les associations locales de défense d’un monument ou d’un quartier » pour défendre « les idées identitaires ». Il a précisé que la première campagne de la Maison de l’identité visait à empêcher l’adhésion de « la Turquie musulmane » à l’Union européenne. « Si nous ne faisons rien, «ils» s’installeront dans nos cathédrales, «ils» coucheront avec vos filles », a-t-il clamé à plusieurs reprises. Un concert du groupe de rock identitaire français « In Memoriam » a conclu la journée. […]

Skins tueurs à la bière empoisonnée. Les meurtriers d’un Mauricien au Havre démasqués huit ans après.

par Patricia Tourancheau

publié le 9 novembre 1998 à 16h08

La mort de James Dindoyal, un soir de beuverie au Havre, est une «correction» infligée à un «boucaque», mélange de bougnoule et de macaque, qui n’avait pas à passer par là. La triste fin de ce Mauricien de 23 ans sur la plage «du bout du monde» a été élucidée huit années plus tard, après les révélations à la police de Michel H., un «jeunot» de la bande à l’époque.

Ce 18 juin 1990, des crânes rasés du Havre ­ la bande Blood and Honour ­ et des durs de Paris se retrouvent à trente devant l’église du quartier Sanvic, achètent des packs de bière et des bouteilles de rhum chez Champion, puis filent au bunker sur la falaise en face du fort de Sainte-Adresse. Circuit habituel. Le soir, les voilà «chauds», qui descendent sur la plage au bistrot la Bodega s’envoyer encore des «barons» de bière. Selon Michel, le chef Joël Giraud donne le signal du départ: «On bouge, pour aller casser du boucaque.» Il interdit aux deux mineurs, âgés de 15 ans, de sortir. Michel et «Cafard» restent. Les «autres, Kerhuel, Cédrose, Poisson, Mammouth et trois meufs suivent Giraud».

«Trempette». Du bar, Michel observe le manège des dix qui se dirigent vers la digue. «Trois garçons reviennent sur le parking pour prendre un sac dans le coffre de la voiture de Giraud», puis rejoignent le groupe. Au bout d’une demi-heure, tout le monde réintègre la Bodega, hilare. Giraud lance: «On s’est bien marrés, il a bien picolé, celui-là, avant de faire trempette.» Le «jeunot» du groupe a gardé ses doutes jusqu’au 10 avril 1997. Ce jour-là, Michel, qui a témoigné dans une autre affaire de crime raciste (1), dépose plainte au commissariat pour «menaces de mort» à cause de coups de fil. En gage de sa bonne foi, le «repenti» branche les policiers sur «l’histoire du Pakistanais». Dans les archives, les enquêteurs trouvent trace de la mort classée sans suite d’un étranger, James Dindoyal, né le 11 juillet 1966 à l’île Maurice, décédé le 3 juillet 1990 au Havre, de façon atroce. Un médecin de Sainte-Adresse avait trouvé devant sa porte un jeune homme qui «se tordait de douleur, de la bave sanguinolente aux lèvres». A l’hôpital Monod, James Dindoyal avait parlé d’une agression violente, d’une boisson bizarre avalée de force. Avant de plonger dans le coma. Et de succomber, seize jours plus tard, de ses brûlures à l’estomac. Selon l’autopsie, la mort a été causée par «l’ingestion d’un produit caustique» indéterminé.

Le film "Un Français" s'inspire de ces faits pour une de ses scènes

Aiguillés par Michel sur la piste des boules à zéro, souvent désignés par des noms de guerre et éparpillés aux quatre coins de France ­ Paris, Bordeaux, Perpignan, Le Havre ­, les policiers ont mis une année à démasquer les skinheads meurtriers. Le 12 juin 1998, six suspects ont été mis en examen par le juge Christian Balayn, du Havre, pour l’homicide de James Dindoyal.

Empoisonnement. Régis Kerhuel, 33 ans, maître-chien, et Joël Giraud, 30 ans, qui crient à la «dénonciation calomnieuse», sont accusés d’«empoisonnement». Pascal Liberge, dit «Poisson», 31 ans, qui se prétend «absent ce soir-là», Cédric Haudebout, «Cédrose», 29 ans, Carmen Vicente, 31 ans, qui «n’a rien à voir avec ça», et Elodie Lagarde, 24 ans, sont soupçonnés de «complicité». Les quatre garçons ont été écroués, les deux filles placées sous contrôle judiciaire. Me Dominique Tricaud s’est constitué partie civile pour la famille de James Dindoyal, ainsi que SOS-Racisme.

Régis Kerhuel et Joël Giraud sont des lieutenants de Serge Ayoub (2), un inconditionnel de la batte de base-ball surnommé «Batskin», qui a monté les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) à Paris en 1987 et a soutenu en hooligan le club de foot du Paris-Saint-Germain. «Carmen de Normandie» fabrique alors un fanzine, Bird’s Band, avec Elodie et Greg, le chanteur du groupe Viking. Son compagnon Giraud et Kerhuel, «partisans du White Power», traversent Le Havre «déguisés en grands chefs du Ku Klux Klan», tiennent des «réunions secrètes» pour monter un groupe KKK, «organisent les trajets sur Paris pour aller aux manifs du Front national, à la fête des Bleu-Blanc-Rouge ou au défilé à Jeanne d’Arc», et participent à des services d’ordre du FN au Havre et à Paris, «contre rémunération».

«Drôle de goût». Embrigadé par Kerhuel dans Blood and Honour, Cédrose a rapporté aux enquêteurs la scène du crime. «Assis sur la digue, on a vu passer un bien bronzé qui se promenait vers la mer, pas noir ni maghrébin, mais comme un Pakistanais. On l’a insulté, traité de sale boucaque: “Retourne dans ton pays. Il n’a rien dit. On lui a barré la route, on l’a entouré et bousculé. On le provoquait pour obtenir une réaction de sa part. Il voulait partir mais ne se défendait pas. On attendait qu’il se rebiffe pour le frapper. Les chefs ont décidé qu’on allait le forcer à boire. Il a vidé une bière sans rien dire. C’est la première fois qu’on faisait ça. On n’avait pas pour habitude d’user de la bière pour un boucaque. Comme il avait accepté une bière normale, Giraud et Kerhuel ont eu l’idée de lui en préparer une autre, ils se sont absentés quelques instants. Mort de trouille, le gars avait du mal à boire la deuxième bière, il faisait la grimace, il se plaignait qu’elle avait “un drôle de goût. Giraud et Kerhuel répondaient: “Mais non, c’est rien, elle doit être éventée. Soit tu la bois, soit on te tabasse. Finis ta bière, et on te laissera partir. Le mec l’a toute bue et a cherché à s’en aller. Le ton est monté, et on l’a balancé à l’eau par-dessus la rambarde. Il est remonté sur ses jambes vers la plage, trempé.» Aujourd’hui, Cédrose refuse de confirmer au juge ce long récit qu’il aurait livré «sous la pression de la police». Elodie Lagarde, elle, maintient ses aveux. Cheveux rasés sur le côté, petite queue-de-cheval, tatouée, elle est restée en retrait avec Cédrose et Carmen: «Notre rôle à tous les trois a été de servir en deuxième rideau à empêcher le gars de se barrer.» Pascal Liberge, alias Poisson, fut «l’un des gros bras qui maintenaient le gars», et Joël Giraud, «l’un des instigateurs de la correction» avec Régis Kerhuel, qui «a tendu la nouvelle canette de bière décapsulée au Black»: «Ils n’admettaient pas de personnes étrangères au groupe sur leur territoire, même simplement de passage. L’intrus était prié de s’en aller. Si, en plus, il était bronzé, il avait droit à une correction.» Sa copine Carmen Vicente prétend qu’elle est hors du coup. Mais, ex-femme de Joël Giraud, chef de la bande du Havre avec Régis Kerhuel, elle a raconté toutes leurs sales histoires.

Chat égorgé. Kerhuel et Giraud raffolent d’un «petit cocktail à base d’eau chaude, d’absinthe et d’alcool à 90°». Carmen, buveuse de whisky, a goûté à leur mixture et a souffert de brûlures d’estomac. Elle dépeint ses amis en tortionnaires. Giraud l’a souvent frappée les soirs de soûlerie, «cocards, bleus et autres», et lui a «cassé la jambe, d’un coup de pied au tibia». Kerhuel, lui, «aimait faire souffrir les animaux». Un jour, il a mis «son rat blanc dans une bouteille d’eau-de-vie pour le tuer». Un autre, il a «égorgé un chat en forêt de Montgeon pour manger son coeur, une sorte de messe noire». James Dindoyal, le pauvre «boucaque» échoué sur la plage «du bout du monde», a avalé leur breuvage mortel, un mélange de bière et de soude, ou d’acide, ou peut-être d’eau de Javel.

(1) Le meurtre d’Imad Bouhoud, noyé dans le port du Havre le 18 avril 1995 par David Beaune et Michaël Goncalves, deux skinheads du Havre.

(2) Serge Ayoub, Régis Kerhuel et Joël Giraud ont été condamnés ensemble pour l’agression de Karim Diallo à Paris en 1990 sous l’oeil des caméras de la 5.

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Les skinheads du Havre (1995) – Reportage Envoyé Spécial

Un reportage, tourné au havre, sur un groupe de jeunes skinhead que nous avons suivi pendant plusieurs semaines, pour mettre a jour leur univers, leurs motivations, leur quotidien.

Reportage “Envoyé Spécial” diffusé sur France 2 le 25 janvier 1996.

Commentaire: Marie Noëlle Himbert Images: Patrick Descheemaekere Son: Pascal Querou Montage: Martine Alison