September 2023 : Graveland and Seigneur Voland secret live in France (north)

GRAVELAND & SEIGNEUR VOLAND

EN CONCERT SECRET

EN FRANCE

20.09.2023 : La page Instagram de Graveland montre une photo vraiment pas terrible de Robert Fudali avec quatre autres types sur un parking de province, tous posent alignés debout jambes écartées et les bras croisés face à l’objectif avec des lunettes de soleil, cela ressemble à une étape pause-pipi ou arrêt sandwich de métalleux plus très jeunes sur la route vers un camping de festoch, intitulée “Graveland (Live in France, September 2023)”

(c)insta

La photo revendique donc à posteriori un concert en France, sans date ni localisation, ni visuel promotionnel, ni programmation, ni staff, ni promoteur.

Un concert black metal “normal” consiste en une proposition simple
avec une promotion d’affichages préalable des artistes programmés et produits
à la responsabilité d’un promoteur individuel ou collectif identifié au moins par un intitulé ou un sigle
précisant une date, des horaires et une localisation du projet de rassemblement en musique
sous la forme de supports promotionnels, flyers, affiches, events, agendas concerts, …
les spectateurs peuvent y prendre des photos et des vidéos en souvenirs à partager, …
et une fois l’événement terminé, il est parfois de coutume de remercier publiquement les orga, le staff, les autres groupes, la ville, … même dans le nord.

 

22.09.2023 : Release of the secret live recording. Digital.

L’enregistrement audio est rapidement diffusé sous la forme d’un album live à télécharger.

https://www.metal-archives.com/images/1/1/8/6/1186416.jpg?1548
(c)encyclométol

https://www.metal-archives.com/albums/Graveland/Live_in_France/1186416

29.09.2023 : La page instagram du guitariste de Seigneur Voland affiche une photo en noir et blanc granuleux
avec éclairage à la torche flambeaux sur un espace scénique assemblé d’échafaudages sous tonnelle.

31.10.2023 : à la date d’halloween nouvelle photo Insta. du guitariste de Seigneur Voland, en noir et blanc granuleux, sous éclairage de projecteurs de chantier, sous un abri

14.12.2023 : L’enregistrement Graveland – Live in France 2023 est diffusé sur Youtube

[Graveland c’est vraiment pas terrible musicalement depuis 30 ans, j’ai fait l’effort d’écouter cet enregistrement mis à disposition en ligne = ça donne pas envie de voir ça en live ni envie d’acheter les disques meme pas en mp3 gratos, j’aime pas les riffs ni le jeu de batterie, le chant est insupportable, comme les synthés-pipo en playbacks]

et NON! à la prédication völkisch

et NON! à la stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade qui entoure Graveland

 


lire la suite de l’article sur Mediapart

Police : les tatouages de la haine

On ne peut plus parler de “cas isolés” ou de policiers qui tachent l’uniforme de police. La symbolique fasciste, voire néonazie, est désormais un fait courant au sein des compagnies de police. Combien de cas faut-il pour que l’on puisse enfin démasquer une tendance qui se propage au sein des forces de police, sans que personne ne puisse l’arrêter ? Les derniers tatouages identifiés chez les policiers, aisément utilisés par des suprémacistes blancs, appuient cette tendance.

https://i0.wp.com/www.frustrationmagazine.fr/wp-content/uploads/2023/09/IMEA-jpg.webp?resize=1080%2C675&ssl=1

Graveland @ Eternal Hate fest 20e édition en République Tchèque – Juillet 2023

Le show commence par une démonstration rituelle du maniement de l’épée médiévale, avec une lame double tranchant d’environ un mètre,

Robert Fudali porte également une longues lame à la ceinture pour faire démonstration de coups de poignards à deux mains à la fin de la chanson.

 

Le modèle de casque d’armure porté par Robert Fudali est référencé ” grimfrost helmet ” – 150 euros – dans les catalogues d’échoppes de quincailleries viking.

Son ancien casque porté lors de ses shootings promotionnels a été vendu aux enchères il y a quelques années pour financer la construction d’un lieu de culte völkisch slave en Pologne.

Un photographe qui accède a la zone sécurisée est patché M8l8t.H et Goatmoon

Un autres photographe autorisé est patché BMH et KPN

Le guitariste est italien.

Formule :

  1. une intro en playback style  musique film medieval fantasy un peu comme la bande originale de Bram Stocker’s Dracula de Coppola.
  2. une chanson metal de quelques riffs pas vraiment mélodieux ni harmoniques, avec un “chant”  rauque et mollasson

Ambiance : le public reste étonnamment concentré montrant des bras levés, des poings levés, des cornes digitales levées, mais il n’y a pas de pogo, ni de stage diving, ni de headbanging généralisé …

5:03 – séquence fanfare joué en playback avec le public qui peine taper des mains quand Rob Darken range son couteau dans son étui.

ça dure une petite heure.

Graveland a déjà participé a eternal hate en 2017, avec d’autres membres d’orchestre autours de Robert Fudali.

Solstice d’été RAC

Pour le « solstice d’été », le retour d’un concert néonazi près de Lyon

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Pour le « solstice d’été », le retour d’un concert néonazi près de Lyon :
Deux groupes de rock néonazi donneront un concert près de Lyon, dans l’Ain, le samedi 24 juin. Cet évènement signe une résurgence de la scène RAC (Rock Against Communism) et NSBM (National Socialist Black Metal), particulièrement active autour de Lyon jusqu’en 2020 . . .
Football, tir à la corde, repas, concert de deux groupes de rock en vue à l’extrême droite, rituel païen autour d’un bûcher et camping à la belle étoile. Le milieu du rock néonazi a prévu de fêter à sa manière le solstice d’été près de Lyon. Organisé par le tout récent groupuscule Division Gallia, l’évènement doit avoir lieu samedi 24 juin au soir, dans l’Ain.
Parmi les deux groupes qui s’y produiront, on retrouve Match Retour, un groupe de Oi!/RAC (Rock against communism) néonazi lyonnais, mené par Renaud Mannheim, une figure de l’extrême droite radicale lyonnaise. Sur le logo du groupe, on retrouve la Totenkopf, une tête de mort utilisée comme insigne par des divisions SS ainsi que le slogan « Lion le Melhor », cri de ralliement de l’extrême droite radicale lyonnaise.
La deuxième tête d’affiche, Ewigersturm, est suisse et écume la scène RAC et néonazie européenne. Elle se présente comme une « chanteuse nationaliste ». Dans ses textes, elle fait de régulières références à l’Allemagne nazie et ses alliés. Ce solstice d’été ne sera pas leur première date ensemble. Les deux groupes s’étaient déjà retrouvés sur un concert commun le 18 mars à Lyon, à l’occasion de la Saint-Patrick. Les deux événements ont par ailleurs été annoncés sur des affiches au graphisme très proche.

Un concert qui signe le retour de la scène du rock néonazi près de Lyon

On n’avait plus vu de concerts clandestins néonazis près de Lyon depuis 2020. Quatre éditions d’un festival de NSBM (National Socialist Black Metal) appelé « Call of terror » s’étaient tenues entre 2017 et 2020 dans la région lyonnaise. Nous avions même recueilli le témoignage de l’un des participants en 2017. Mais les « Call of terror » étaient loin d’être les premiers événements du genre, récurrents depuis la fin des années 2000 près de Lyon. Le dernier en date s’est tenu le 8 février 2020, et avait aussi pris place dans l’Ain, à l’espace culturel de Châtillon-la-Palud.
Depuis, l’organisation de ce genre de concerts a été largement freinée par la pandémie de covid mais aussi par la dissolution du principal mouvement organisateur de ces évènements, Blood and Honour. Ce mouvement organisait principalement des concerts et des tournois de free-fight, et tirait sa devise « Blut und Ehre » des Jeunesses hitlériennes.
Leur dissolution a été prononcée le 24 juillet 2019, pour diffusion « d’une idéologie néo-nazie, raciste et antisémite, exaltant la « race blanche », appelant à la haine, à la discrimination et à la violence » et pour son organisation sous forme de « groupe de combat », d’après le décret. Depuis, ce réseau a dû se faire plus discret, même s’il n’a pas cessé d’exister. On en assiste aujourd’hui à la résurgence, un peu partout en France, comme à Strasbourg le 25 février 2023, et maintenant près de Lyon.
Selon des mails que Rue89Lyon s’est procuré, envoyés par le groupe organisateur, le concert du « Solstice d’été » devrait se tenir près de Meximieux, dans l’Ain. Le lieu exact est gardé secret jusqu’à 14h, une heure avant le début de l’évènement. Et tout est fait pour protéger les participants et les organisateurs. Sur place, les téléphones ne seront pas autorisés, et même mis sous scellés jusqu’à la fin de la soirée, afin d’éviter que des images ne filtrent de la soirée.
Un concert néonazi qui verse dans l’occultisme
Pour les derniers concerts de NSBM en date près de Lyon, le mode opératoire des organisateurs était simple : louer des salles des fêtes sous un faux prétexte, en dupant les mairies de petites communes. Ce concert du 24 juin ne devrait pas suivre le même fonctionnement. Car cette célébration du « solstice d’été » s’accompagne d’un bûcher, et nécessite donc un lieu en plein air, possiblement un terrain privé.
« Une fois la nuit tombée, nous nous rassemblerons autour du bûcher pour une cérémonie et mettre feu à ce dernier, en hommage au soleil invaincu », écrivent les organisateurs Division Gallia, sur leur boucle Telegram.
Plus qu’un traditionnel feu de la Saint-Jean, ce feu de joie s’inspire aussi de rituels païens. Cette proximité entre néonazisme et paganisme n’est pas nouvelle. Nombre de sigles de l’imagerie nazie puisent leurs racines dans l’occultisme, comme le soleil noir ou la rune d’Odal.
Quant aux organisateurs, la Division Gallia, nous n’avons que peu d’informations. Le groupuscule a été créé récemment, entre février et mars 2023, avec pour logo un casque gaulois sur une croix celtique. Le groupe était présent au Forum de l’implantation locale, organisé par le groupuscule d’extrême droite Lyon Populaire, le 11 mars 2023. Un grand raout qui réunissait tous les courants de l’extrême droite régionale.
Sur une photo postée sur son groupe Telegram, la Division Gallia affiche aussi sa présence le 6 mai à Paris. Ses membres assuraient le service d’ordre de la manifestation organisée chaque année par le Comité du 9 mai, en hommage à un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieux, décédé en 1994 après une course-poursuite avec la police. L’évènement avait réuni lors d’un week-end plusieurs groupes d’extrême droite radicale venus de toute la France.
Division Gallia promet d’organiser d’autres évènements à l’avenir, comme des randonnées ou des bivouacs, mais aussi des concerts. « Le milieu n’est pas mort, la scène non plus », assurent-ils, convoitant la place, laissée vacante, de Blood and Honour dans la région lyonnaise.

 


Ewiger Sturm porte le chandail capuchonné KPN

 

Ewiger Sturm affichée Day of Honour 2023

À Rouen (Seine-Maritime), cinq personnes soupçonnées d’appartenir à l’ultradroite ont été interpellées ce samedi. Trois d’entre elles sont suspectées d’agression sur deux personnes et d’avoir envoyé du gaz lacrymogène.

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/rouen-cinq-personnes-soupconnees-d-appartenir-a-l-ultradroite-placees-en-garde-a-vue-pour-violences-en-reunion_5896297.html#xtor=CS2-765-[share]-

Cinq personnes, soupçonnées d’appartenir à l’ultradroite, et dont l’un d’entre eux est connu pour son idéologie ultra-nationaliste, ont été placées en garde à vue à Rouen (Seine-Maritime) ce samedi, pour violences en réunion et port d’arme après avoir agressé deux personnes, a appris franceinfo de source proche de l’enquête.

Ces interpellations sont intervenues le soir de la grande fête maritime de l’Armada, à Rouen, lors de laquelle le rappeur Médine [La Quenelle] a donné un concert, de 18h50 à 20h00. Le rappeur est régulièrement critiqué par la droite et l’extrême droite, dont cette dernière avait demandé la déprogrammation du concert.

Les suspects ont pris la fuite avant d’être interpellés

Ce samedi soir, un groupe de cinq personnes soupçonnées d’appartenir à l’ultradroite, a été repéré dans le centre-ville vers 20h45. Trois d’entre eux sont soupçonnés d’avoir agressé deux personnes et d’avoir envoyé du gaz lacrymogène. Les trois suspects ont pris la fuite puis rejoint les deux autres. Ils ont été contrôlés et interpellés un peu plus tard par des effectifs de police, précise cette source à franceinfo.

Ils étaient tous en possession de vêtements pour se dissimuler (tour de cou, cagoule), de coques de protection pour l’un d’entre eux, ou/et d’armes et armes par destination (couteau, bombe lacrymogène).

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/18/cinq-membres-de-l-ultradroite-arretes-a-rouen-en-marge-de-l-armada_6178215_3224.html

https://www.lejdd.fr/societe/ultradroite-cinq-personnes-arretees-pour-des-violences-apres-un-concert-de-medine-larmada-de-rouen-136964

https://www.bfmtv.com/normandie/rouen-cinq-personnes-soupconnees-d-appartenir-a-l-ultradroite-arretees-en-marge-du-concert-de-medine-l-armada_AD-202306180413.html

https://www.20minutes.fr/faits_divers/4041875-20230619-rouen-arrestations-cinq-membres-ultradroite-marge-armada

https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/cinq-membres-de-l-ultradroite-interpelles-a-rouen-en-marge-de-l-armada-2260899.html

Le RN essaye de se dédiaboliser, néanmoins, il se fait toujours attraper par les éventements. Clément C., fils de Frédéric Cabrolier, député (RN), s’est fait interpeller lorsqu’il participait à une action aux côtés de Patria Albigès. Voici un🧶sur ce groupuscule néofasciste⏬

https://pbs.twimg.com/media/Fy5oJZoX0AAQUZX?format=jpg&name=small

Patria Albigès est un groupuscule d’extrême droite identitaire néofasciste, intégriste, raciste et islamophobe. Il était créé en septembre 2021 à #Albi. Comme d’autre groupes racistes de la région, il détourne également la Croix occitane à leur fins identitaires et racistes.

https://pbs.twimg.com/media/Fy5on2eWAAATozt?format=jpg&name=360x360

https://twitter.com/RicardParreir/status/1670387632587546624

En France, l’edelweiss est le logo de Terre et Peuple. À Chambery, Edelweiss-Pays de Savoie, groupuscule néo-nazie, créé en 2013, utilise aussi cette plante comme logo

https://twitter.com/RicardParreir/status/1669999386317791233

En France, l’edelweiss est le logo de Terre et Peuple. À Chambery, EdelweiSS-Pays de Savoie, groupuscule néo-nazie, créé en 2013, utilise aussi cette plante comme logo : indextreme.fr/autres/edelweiSS

Dans ce fil tweeter, au sujet des symboles affichés au HellFest, la fleur Edelweiss est rapprochée à juste titre de
– Terre est Peuple, connu pour le meurtre de Christophe L. lors de la cérémonie vôlkisch du solstice 2009.
– et des mouvements identitaires savoyards.

BMH 2018 @ Lupine Equinox Conclave OPWW (Operation Werewolf) rassemblement NSBM White Power völkisch américain autours de Paul Waggener (C) peter beste photography FACEBOOK (*Feel free to share and tag anyone I missed.)

https://i.discogs.com/mQCP5m8yeR9nZa1_fwLUw5O9cznrADgolv0W34AbpB0/rs:fit/g:sm/q:40/h:300/w:300/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9BLTM2NDIw/NzItMTUxMjkwNzc1/Ni00Njk1LmpwZWc.jpeg
Les symboles s’expliquent dans leur contexte, et dans le contexte de la culture autours de la musique metal dite “extrême” comme le hellfest,
le symbole edelweiss est sigle de la mouvance NSBM franco-suisse incarnée par les membres de 2 groupes nsbm spécialistes des concerts clandestins :
– logo BMH de Savoie intègre edelweiss
– logo Eidkameraden de Suisse

Eidkameraden est affiché sur le visuel promotionnel du rassemblement nsbm turbonazi clandestin à Remomeix de Sainte Marguerite des Vosges le 25 février 2023.

https://images.bfmtv.com/QsSJR1r6P4Ju8wrQAHjXRPC4DtI=/0x0:1280x720/images/Darmanin-demande-d-interdire-un-festival-de-metal-neonazi-dans-l-est-de-la-France-1583277.jpg

https://www.metal-archives.com/images/3/5/4/0/3540492635_logo.png?4151

https://shop.purity-through-fire.com/images/product_images/popup_images/Eidkameraden-Shirt-Final-klein.jpg

https://shop.purity-through-fire.com/images/product_images/original_images/Eidkameradem-Metal-Pin_0.jpg

Après Saint-Brevin, les groupuscules d’extrême droite intimident toujours les élus

https://www.sudouest.fr/france/apres-saint-brevin-les-groupuscules-d-extreme-droite-intimident-toujours-les-elus-15613836.php

Au-délà de Saint-Brevin, les campagne d’intimidation de l’extrême droite contre les élus sont de plus en plus fréquentes en France. Un projet de loi déposé au Sénat prévoit des peines renforcées

Partout en France, des groupuscules d’extrême droite n’hésitent pas à menacer les élus © Crédit photo : SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

Plus d’un mois après la démission du maire de Saint-Brevin, des groupuscules d’extrême droite continuent d’intimider les élus, dont celui d’Annecy après l’attaque au couteau perpétrée par un réfugié syrien, ou celui d’une autre localité qui a donné son feu vert à un centre d’accueil.

« On va se souvenir de toi »: François Astorg, le maire EELV d’Annecy, où quelques dizaines de militants d’ultradroite se sont rassemblés peu après l’attaque, a choisi de porter plainte. En cause : des messages odieux l’accusant d’avoir encouragé l’immigration et visant sa mère sénégalaise.

A l’autre bout du pays, à Bègles, dans la banlieue de Bordeaux, c’est la permanence du député insoumis Loïc Prud’homme qui est apparue taguée avec des croix celtiques : « Vos migrants, nos morts ! », était-il écrit.

Et la tension n’est pas retombée à Saint-Brevin, station balnéaire de 14.800 habitants où l’élection de la nouvelle maire a été marquée il y a une semaine par la présence de jeunes militants d’ultradroite, qui ne contestent le déplacement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Ces manifestants ont crié sous les vitres du conseil municipal « Hier Annecy, demain Saint-Brevin », avant d’être repoussés par les gendarmes.

La démission retentissante de Yannick Morez, le maire DVD de Saint-Brevin, n’a pas empêché les groupuscules d’ultradroite de poursuivre parfois au grand jour leurs campagnes intimidation.

Les intimidations continuent

Au contraire, l’emblématique photo de l’élu devant deux voitures calcinées s’est retrouvée sur les réseaux sociaux d’opposants à un autre CADA dans une petite localité, dont le maire souhaite garder l’anonymat.

Son sang n’a fait qu’un tour lorsqu’il a découvert le commentaire qui l’accompagnait : « il est PRIMORDIAL pour un maire d’ÉCOUTER l’avis de ses habitants », tout en précisant qu’ils « n’encourageaient absolument PAS ce type de dégradation et de vandalisme ».

Une « menace déguisée » pour cet élu d’une localité d’un millier d’habitants et dont le conseil municipal a approuvé en début d’année l’installation d’un CADA, entraînant depuis moult menaces anonymes.

Il vit aujourd’hui sous protection de la gendarmerie, est suivi médicalement après un récent malaise et il assure que son épouse « vit très mal » cette situation après qu’une manifestation s’est conclue devant leur domicile.

Au point qu’il avoue s’être rendu récemment avec son épouse l’estomac noué à un dîner de l’amicale des sapeurs-pompiers qui s’est finalement déroulé sans tension. Le maire, non encarté comme souvent dans les petites localités, reconnaît avoir songé à démissionner comme son collègue de Saint-Brevin.

« Mais je ne suis pas dans cette optique-là. Je ne vais quand même pas leur donner raison », s’indigne-t-il, tout en assurant qu’il se sent protégé par l’Etat, en particulier la préfecture, contrairement à Yannick Morez qui avait dénoncé le manque « flagrant » de soutien.

L’association des maires de France appelle à la “fermeté”

Face à ces intimidations qui s’ajoutent aux agressions déjà en hausse contre les élus, l’influente l’Association des maires de France (AMF) appelle le gouvernement à « plus de fermeté » et à des peines renforcées contre les auteurs d’agressions « qu’elles que soient les origines des violences ».

« Le gouvernement n’a pas pris la mesure de la situation », déplore son vice-président délégué PS André Laignel, qui regrette que « l’Etat ait toujours du mal à caractériser politiquement certaines manifestations, en particulier lorsqu’il s’agit de l’extrême droite ».

Des peines renforcées, c’est ce que propose un projet de loi déposé au Sénat, à majorité de droite, notamment par le président LR de la commission des Lois, François-Noël Buffet, qui a auditionné récemment le maire démissionnaire de Saint-Brevin.

« Le passage à l’acte est désormais possible avec le risque d’entraîner au minimum des blessures graves, voire la mort. C’est une évolution récente », déplore-t-il, appelant à y mettre fin.

Outre le renforcement des dispositions pénales par le Parlement, le sénateur attend du ministère de l’Intérieur « un gros travail » afin d’identifier les groupuscules d’extrême droite, mais aussi d’extrême gauche qu’il désigne également comme auteurs d’intimidations ou de violences sur les élus.

Affaire Clément Méric : quel rôle a pu avoir Serge Ayoub, figure de l’extrême-droite parisienne ? PODCAST – Le 5 juin 2013, Clément Méric, jeune étudiant antifasciste, est mortellement frappé au visage en plein Paris par un militant de Troisième Voie, un groupuscule néonazi avec Serge Ayoub à sa tête.

https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/affaire-clement-meric-quel-role-a-pu-avoir-serge-ayoub-figure-de-l-extreme-droite-parisienne-7900275387#20230617080500
https://images.rtl.fr/~c/770v513/rtl/www/1597575-les-jeunesses-nationalistes-revolutionnaires-jnr-dirigees-par-serge-ayoub-ont-ete-dissoutes-apres-la-mort-de-clement-meric.jpg
Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) dirigées par Serge Ayoub ont été dissoutes après la mort de Clément Méric. Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP

Juillet 2013. Un mois après la mort de Clément Méric, mortellement frappé au visage par le militant néonazi Esteban Morillo, le groupuscule Troisième Voie auquel ce dernier appartenait est dissout. “C’est une étape qui est nécessaire, mais c’est évident qu’elle n’est pas suffisante”, analyse aujourd’hui Claire, une amie de Clément Méric avec qui elle militait.

Et pour cause. À l’époque, le gouvernement est doublé par le leader de Troisième Voie lui-même : Serge Ayoub. “De façon un peu bravache peut-être, (il) avait lui même auto-dissout Troisième voie”, se rappelle-t-elle dans Les Voix du crime. “Et le problème de la dissolution, c’est qu’en fait elle n’empêche pas la reformation”.

Et ce, même sous d’autres formes : en 2018, après avoir été à la tête de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), Serge Ayoub arrive à la tête de la branche française d’un groupe de motards criminalisé.

C’est incompréhensible qu’il n’ait pas eu davantage de comptes à rendre

Claire, amie de Clément Méric

Serge Ayoub est une figure incontournable de l’extrême-droite parisienne. Dès lors, compte tenu de ses responsabilités au sein de Troisième Voie et des JNR, Claire estime difficile d’imaginer qu’il n’a pas été impliqué directement ou indirectement dans l’affaire Clément Méric.

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Je crois que Serge Ayoub appelle Esteban Morillo 36 fois. Et juste avant l’agression, il y a un appel qui dure environ une minute, insiste-t-elle. Pour moi, c’est incompréhensible qu’il n’ait pas eu davantage de comptes à rendre sur la teneur de cet appel, surtout quand on sait à quel point toute la culture de cette extrême-droite-là est organisée autour du culte du chef et c’est une culture extrêmement hiérarchique. C’est difficile d’imaginer que la teneur de cet appel n’engage pas très directement la responsabilité de Serge Ayoub dans la violence qui s’est déchaînée après et pendant la mort de Clément.”

Malgré tout, Serge Ayoub est laissé hors de portée de l’enquête. Seules trois personnes sont renvoyées devant la Cour d’assises : Esteban Morillo, Samuel Dufour et Alexandre Eyraud.

Il n’y a aucun être humain dans toute ma vie qui m’a fait la même impression que Serge Ayoub

Claire, amie de Clément

Au procès des agresseurs de Clément Méric, Serge Ayoub est appelé à témoigner à la barre. Claire en garde un souvenir “amer”. “Un moment qui à la fois fait la démonstration de qui est cette personne, qui est glaçant, parce que on a vraiment l’impression de se retrouver avec un mini-Führer sous les yeux. Et il n’y a aucun être humain dans toute ma vie qui m’a fait la même impression que Serge Ayoub.”

Alors ex-leader des JNR, il va faire “son show” décrit-elle. “Il va consacrer toute son intervention à une provocation de la cour et du public (…) et le fait qu’il soit laissé. hors d’atteinte de l’enquête à ce moment, je trouve ça particulièrement cruel.” Pour autant, elle est persuadée que personne dans la salle d’audience n’est dupe. “Parce que c’est vrai que la façon dont il s’exprime à ce moment-là laisse, je pense, à personne le moindre doute sur la nature de cet homme-là et de ses convictions politiques.”

Au procès, Esteban Morillo, accusé d’avoir porté le coup mortel, clame devant les parents de Clément Méric qu’il a changé et qu’il veut retourner vivre une vie paisible. Malgré tout, il sera, comme Samuel Dufour condamné à la prison ferme par deux fois. Alexandre Eyraud est lui acquitté.

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