Varg Vikernes, “génie et part d’ombre du black metal” selon slate

Nettoyage de l'article et précisions :
l'article est intéressant, semble écrit par un fan de burzum, mais j'y apporte mes commentaires et j'ai rayé des passages, plutôt que de couper les passages problématiques.

l'erreur la plus important consiste à dire que burzum n'est pas affilié à la "politique"
- c'est confondre "politique" et "métapolitique"
- dés les années 1990 la gestion des droits de burzum sont jumelés à la promotion volkisch de vikernes, ainsi qu'à hendrik mobus, élargie a w. pierce en amérique du nord pour le compte du réseau de distribution resistance records, la branche musicale métapolitique white power.
La terminologie utilisée par l'auteur ne convient pas du tout : 

- "Génie" : il est plutôt question d'un type connu comme gourou terroriste et promoteur völkisch occulte et producteur a succès depuis 1992.

- "disques essentiels" : pas du tout ! disques de merde, et néfastes, musicalement et historiquement.

- "son message politique ne transparaît pas", il est question de stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade, la weltanschauung proposée par vikernes est l'essence de sa musique apolitéïque

- "poétique et contemplatif" casserolade viking faf bourgeoise de taulard chéperr et nazi A LA MODE depuis 30 ans, et chouchou des bobos hipsters geeks depuis internet.

- "Et sans réel message politique, sinon de l'antichristianisme et des textes païens ou abstraits " : c'est un disque enregistré en prison ! par un meurtrier néonazi d'une figure essentielle du black metal, vikernes finance la promotion völkisch et les droits de burzum à l'échelle de sa diffusion mondiale et la fnac ... depuis 30 ans, cymophane est dans le giron resistance records depuis l'été 1999 pour l'amérique du nord
quel message politique occulte et invisible !
...etc.
 
- sont supprimés de l'article : des photos promotionnelles de vikernes, des audio officiels de burzum, ainsi que les liens vers tout les contenus vikernes, cymophane, thulean perspective, ... et autres ainsi que les liens morts bannis depuis 2013

Arrêté en Corrèze mercredi et soupçonné de préparer une action terroriste à la Breivik après avoir déjà passé seize ans en prison pour meurtre, le leader du groupe Burzum est aussi l’auteur de plusieurs disques essentiels où son message politique ne transparaît pas.

Mini-Breivik», «néonazi»... Les qualificatifs ont fusé pour décrire Varg Vikernes lors de son arrestation avec son épouse française, mardi 16 juillet, en Corrèze. L’image du criminel suspecté de «préparer un acte terroriste de grande envergure», selon le ministère de l’Intérieur, a pris le pas sur celle du musicien de génie derrière le groupe Burzum.

Peut-on en vouloir aux médias ? Pas vraiment, tant l’histoire du black metal s’est aussi écrite dans la violence. Néanmoins, Varg Vikernes a toujours tracé une frontière claire entre l’artiste et l’homme dans l’ensemble de son œuvre. Petite séance de rattrapage…

L’histoire du petit Kristian Vikernes débute en Norvège dans les années 70. Comme pas mal de gamins de Bergen, Varg s’ennuie comme un rat mort dans cette ville aux allures de Disneyland scandinave. Pour tromper l’ennui, il joue aux jeux de rôles et développe une fascination pour la mythologie nordique et les écrits de Tolkien.

Du pain bénit pour les journalistes qui écriront plus tard à son sujet. Seulement voilà, Kristian a une grille de lecture plutôt originale de la géopolitique de la Terre du Milieu. Pour lui, hobbits, elfes et nains incarnent le rouleau compresseur de la chrétienté à l’origine de la destruction des pratiques ancestrales païennes, alors que les armées de Sauron sont en fait les good guys, de valeureux Vikings qui ne cherchent qu’à défendre et étendre leur territoire.

En toute logique, Kristian renomme son premier groupe, Kalashnikov, en Uruk-Hai (une race d’orcs guerriers dans le Seigneur des Anneaux), avec des paroles aussi inteligentes que «Uruk-Hai / You will die!». Rebaptisé Varg («loup» en norvégien) pour l’occasion, il rejoint Old Funeral, formé par les futurs membre de Immortal.

Mais voilà, le death metal bas du front et plein de clichés, Varg Vikernes, 18 ans à peine, l’exècre. Les clubs technos de Bergen l’intéressent bien plus que les vestes à patchs. Sobre, il se met à rôder silencieusement dans ces lieux pour s’imprégner des vibrations et de la puissance froide et répétitive de la musique électronique.

Il quitte Old Funeral, vire les membres d’Uruk-Hai et fonde en 1991 Burzum, signifiant «Ténèbres» dans la langue du Mordor. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il s’agira d’un one-man band, façon Hasil Adkins à clous.

Du métal faisons table rase

À quelques kilomètres de là, Øystein «Euronymous» Aarseth se met en tête de faire la musique la plus offensive du monde, avec pour influences principales Venom et Bathory. Il fonde Mayhem et écrit les riffs qui deviendront la syntaxe originelle du black metal.

Aarseth et Vikernes n’ont a priori pas grand chose en commun et des idéologies diamétralement opposées : Euronymous est communiste* [communiste ! vraiment ? cette affirmation pose question] alors que Varg Vikernes semble déjà impliqué dans des groupuscules d’extrême-droite — dans son Encyclopedia of White Power, le chercheur Jeffrey Kaplan le décrit à l’époque comme impliqué dans un mouvement «skinhead national-socialiste».

Mais la volonté de faire table rase d’un metal vérolé par les clichés et les excès des années 80, le tout saupoudré d’une haine féroce de la religion, va sceller leur courte mais intense union pour les années à venir. Leurs approches diffèrent: là où Deathcrush de Mayhem imagine un black metal ultraviolent et frontal, les premiers enregistrements de Varg Vikernes développent un son atmosphérique basé sur des progressions beaucoup plus lentes. Une approche radicale, novatrice et sensible dans un milieu gonflé à la testostérone.

Les deux groupes s’inspirent et se nourrissent mutuellement, Euronymous sortira le premier album de Burzum et un EP, Aske, sur son label Deathlike Silence Productions, et Vikernes assurera la basse sur le premier LP de Mayhem, De Mysteriis Dom Sathanas (1993).

Joyeux drilles excités du briquet

Dans les caves d’Helvete (la boutique de disques d’Øystein Aarseth, qui servait aussi de repaire aux membres de la scène black norvégienne), ils fondent, un peu comme une blague, le Black Metal Inner Circle, une bande de joyeux drilles excités du briquet. Varg Vikernes se met à incendier des églises centenaires en bois debout avec ses complices (la Stavkirke de Fantoft, pour ne citer qu’elle), acte qu’il considère comme une juste rétribution pour les exactions de la chrétienté à l’encontre de la culture païenne nordique.

Plusieurs membres du cercle sont suspectés, mais seul Vikernes endossera la responsabilité de ces incendies criminels dans une interview supposée rester anonyme. Le 20 janvier 1993, la Norvège découvre l’existence de la scène black metal sous les traits d’un Vikernes belliqueux dans les colonnes du quotidien Bergens Tidende.

L’affaire des églises brûlées attire l’attention sur la scène et le black metal devient un genre populaire comme un autre en Norvège. On soupe des vestes à clous et du corpse paint à tous les rateliers, tout le monde se réclame sataniste pour grappiller péniblement un peu de street cred’. Les tensions commencent à se faire sentir entre les deux pères fondateurs et la méfiance s’installe.

Le 10 août 1993, Vikernes se rend chez Euronymous, sous le prétexte d’un différend commercial à régler, armé d’une dizaine d’armes blanches. Il poignarde le guitariste de Mayhem à plusieurs reprises, et —en toute intelligence— aurait, selon la légende, laissé des contrats discographiques maculés de ses empreintes ensanglantées sur la scène de crime. Plus intelligent encore, il parade le lendemain dans les locaux de sa maison de disque, costume de guerrier et gourdin à la main, pour une session photo qui restera dans les annales du metal.

Disques poétiques et contemplatifs

Retour à la case prison, où il a déjà fait un court séjour dans l’affaire des églises: cette fois, c’est pour 21 ans ferme, un verdict accueilli avec le plus beau des sourire. La légende prend le pas sur la musique, laissant en rade les poseurs. Le black metal n’est pas que de l’apparat pour effrayer les grand-mères, c’est un mode de vie pour les «vrais» —les «Trve». La Norvège vient de l’apprendre à la dure.

Hvis Lyset Tar Oss (1994) puis Filosofem (1996) sortent au début de son incarcération. Alors que le black metal commence à s’engluer dans le symphonique et la grandiloquence, Varg Vikernes prend le genre à revers avec des morceaux comme Dunkelheit, lents, poisseux et mal produits (la légende veut que la voix fut enregistrée avec un micro d’ordinateur et la guitare branchée sur un mini-amp à piles).

Poétique et contemplatif, mû par une recherche constante de radicalité, ce dernier disque reste encore aujourd’hui l’un des mètres-étalons du genre. Et sans réel message politique, sinon de l’antichristianisme et des textes païens ou abstraits:

«When night falls
She cloaks the world
In impenetrable darkness
A chill rises
From the soil
And contaminates the air
Suddenly… Life has new meaning»

Mais Vikernes est déjà loin. Son pote Fenriz du groupe Darkthrone continue à lui envoyer de la musique en prison, mais il n’y a que la politique qui semble l’intéresser. Durant ce qu’il considère comme une «retraite», il alimente un site néonazi de ses théories racialistes et pose tranquille en chemise brune dans sa cellule, un bras tendu vers l’avenir et la coupe bien dégagée autour des oreilles.

Varg Vikernes en prison en 1995

En parallèle, les groupes de NSBM (pour national socialist black metal) commencent à fleurir un peu partout en Europe, mais Vikernes garde ses distances avec cette communauté qui l’aurait probablement porté en leader. Ces mêmes nazillons qui auraient aimé trouver un message «éclairé» dans la musique de Burzum se retrouvent sur le carreau: les deux albums suivants, Dauði Baldrs et Hliðskjálf, enregistrés en prison, sont entièrement instrumentaux.

pendant que Vikernes est incarcéré les droits de Burzum sont gérés par Hendrik Möbus, libéré en 1996-97 qui les négocie à l'été 2000 avec W. Pierce pour Resistance Records.

Juste des longues plages d’ambient enregistrées au synthéthiseur (les autres instruments lui étant interdits), inspirés de légendes nordiques. Ou quand Charles Manson rencontre Brian Eno quelque part au Moyen-Âge, sans aucune branche de svastika à laquelle se raccrocher pour les fachos.

il est plutot question de nsbm volkisch dés les années 90 qui trouve parfaitement son essors commercial mondial, plutot que de nsdap metal, de naziskin RAC, ou de nazi hitlérien du 3e reich il ya 100 ans ...

Vikernes déclare d’ailleurs vouloir mettre fin à Burzum, déçu par un public qui ne le comprend pas. Toujours plus loin dans le thug parfum white power, il tente en 2003 de s’évader de la prison haute-sécurité de Tønsberg, dernier coup d’éclat avant de disparaître des radars, comme une bonne partie du True Norwegian Black Metal, d’ailleurs.

Quand le black metal devient branché

Il faudra attendre un an après sa libération anticipée, en 2009, pour entendre un nouvel album de Burzum, Belus. Mais les choses ont bien changé depuis 1993: le black metal est sorti de sa grotte, on voit des kids branchés arborer des hoodies de Mayhem et Burzum de la même façon qu’ils portent un tee-shirt Supreme. «Parce que c’est cool, tu vois.»

Pire encore —infâme sacrilège—, les chroniques du genre bourgeonnent sur Pitchfork, Stereogum et consorts. Finis les fanzines photocopiés, le BM est devenu en surface «fréquentable». L’outsider fait maintenant partie intégrante du paysage indie-plouc.

Varg Vikernes en restera pourtant le vilain petit canard. À la sortie de Belus, beaucoup de chroniques posent la sempiternelle question du «Peut-on dissocier l’artiste de la personne?» La même rengaine dont on usa jadis avec Céline, Dostoïevski, voire Aragon et Sartre.

Parce que, voilà, chroniquer un musicien ouvertement facho dans un paysage black metal poli et pacifié, ça demande un peu de pincettes et que personne ne veut trop se mouiller. Quand l’ambiance générale tend à l’apaisement des climats, à la dédiabolisation du metal et au rachat de façade (comme on a pu voir avec les polémiques autour des déprogrammations du Hellfest), il est plutôt embarrassant d’avoir un vrai méchant comme porte-étendard.

Mais si Varg Vikernes se répand grassement en discours nauséabonds et théories révisionnistes sur le web, sa musique reste encore purgée de toute politique. Du black metal à de bonne facture, irréprochable (les critiques s’accordent là-dessus), puisant une fois de plus son inspiration dans les légendes scandinaves. Pas si simple donc, de tracer une ligne claire et nette dans la fange.

Rêves de grandeur passée

Ces dernières années, la musique de Burzum pouvait finir par se confondre, aux yeux de ses fans, avec la vision très amère que Vikernes a de l’Europe actuelle: une entité moribonde rêvant à sa grandeur passée. La politique a fini par ressurgir, mais pas de la manière attendue.

Varg Vikernes lors de la promo de l’album Umskiptar en 2012 (M.C.)

Fallen (2011) se calque sur son prédécesseur en pilotage automatique et Umskiptar (2012) donne l’impression que Vikernes a complètement déserté l’appareil, à quelques saillies près.

Retranché en France, il enchaîne les provocations et s’amuse à réécrire l’histoire de l’Humanité avec sa femme dans une ambiance «Les Vikings aux grottes de Lascaux». Dans un ultime geste de provocation, il fera ses adieux aux guitares pour tenter de remettre au goût du jour le bontempi sur Sôl Austan, Mâni Vestan (2013), qui marque la fin d’un Burzum avant-gardiste, sinon un pénible retour en arrière.

Et puis, l’arrestation de mardi a remis le Vikernes des faits divers sur le devant de la scène, aux dépens du musicien. En même temps, peut-on décemment attendre de quelqu’un qui a un jour décidé de redéfinir la musique en un crachat à la face du monde qu’il soit un enfant de chœur? Comme le soulignait avec humour sur Facebook Adrien Havet, co-fondateur de Førtifem et spécialiste du genre:

«Alors que de partout explosent d’inquiétude les metalleux, soucieux de voir ternie l’image du metal. Soyez cohérents un peu, merde. Quitte à avoir l’air de gros cons, autant que les gens nous perçoivent comme les pires.»

L‘ADN du black metal réside aussi dans la mythologie extrême qui entoure ses acteurs principaux et cette volonté de rester en marge de la société. Une part d’ombre qui est aussi à assumer.

François Vesin

https://www.slate.fr/story/75476/burzum-varg-vikernes

Quelque semaines plus tard burzum propose un nouveau disque avec un très grand nombre de swastikas affichées en couverture sur la pochette de l’album, battant le record des pochettes RAC aussi.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/aa/Burzum_-_The_Ways_of_Yore.jpg

mais les chroniques des spécialistes n’y voient uniquement “La couverture de l’album est tirée de Merlin et Viviane, une gravure du célèbre artiste français Gustave Doré, réalisée pour le poème de Alfred Tennyson Les Idylles du roi.”

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Ways_of_Yore

Un néo-nazi norvégien arrêté en France

 

Kristian Vikernes, dit "Varg", était venu s'installer en France après avoir purgé une peine de 21 ans de prison en Norvège.

Kristian Vikernes, dit “Varg”,
le réfugié a trouvé asile à Salon-la-Tour en Corrèze en France
après avoir purgé une peine de 21 ans de prison en Norvège.
© Capture Facebook de Kristian Vikernes

 

Sympathisant de Breivik, il était soupçonné de préparer un “acte terroriste d’envergure”.

Un néo-nazi norvégien et figure du black metal, sympathisant de l’auteur de la tuerie d’Utoya en juillet 2011 Anders Breivik, et son épouse française ont été arrêtés mardi à l’aube en Corrèze. Kristian Vikernes, dit “Varg”, 40 ans, et Marie Cachet, 25 ans, ont été interpellés par les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à leur domicile à Salon-La-Tour, où ils vivaient avec leurs trois enfants, a indiqué cette source, confirmant une information de RTL. Ce néo-nazi était susceptible de préparer un “acte terroriste d’envergure”, a fait savoir  mardi midi le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, tout en reconnaissant qu’il n’y a pour le moment “ni cible, ni projet identifié”.

Adepte des tenues militaires, Kristian Vikernes avait camouflé ses trois voitures :

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© Europe1/Benjamin Peter

Quatre fusils achetés par sa femme. Kristian Vikernes, dit Varg, était venu s’installer en France en 2010 après avoir purgé une peine de 21 ans de prison en Norvège, la peine la plus lourde dans ce pays, finalement ramenée à 16 ans. Sa femme, une Française inscrite dans un club de tir, venait d’acheter quatre fusils en toute légalité. Si le Norvégien était depuis plusieurs années l’objet d’une surveillance c’est au début du mois que l’affaire a été judiciarisée, avec l’ouverture d’une enquête préliminaire par la section antiterroriste du parquet de Paris. Une décision consécutive à cet achat d’armement. En perquisition, les policiers ont notamment saisi mardi matin cinq armes longues, dont quatre carabines 22 long rifle.

Raciste et néo-nazi notoire. Raciste et néo-nazi notoire, Kristian Vikernes est par ailleurs un des 500 destinataires du manifeste écrit par Anders Behring Breivik, l’auteur de la tuerie d’Utoya qui a fait 77 morts en juillet 2011. Ce dernier a été jugé pénalement responsable d'”actes terroristes” et condamné à 21 ans de prison en août 2012  [Kristian Vikernes est condamné le 16 mai 1994] par la justice norvégienne. En avril 2011, Kristian Vikernes avait signé une tribune en français sur son site internet personnel. Intitulé “Chère France”, ce texte appelait les Français à voter pour le Front National.

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© Capture -site Burzum.org

L’homme  était  considéré par les enquêteurs comme “susceptible de préparer des actions violentes” et à ce titre “jugé dangereux”, a indiqué une source policière. Une source judiciaire a de son côté évoqué une “dangerosité potentielle”. Les enquêteurs s’inquiétaient notamment de messages ouvertement antisémites et xénophobes du Norvégien sur internet à quelques jours de la date du 22 juillet, le triste anniversaire de la tuerie d’Utoya.

Une figure du black métal déjà condamnée. “Varg”, qui signifie le loup, est une figure de la musique black metal, connue au-delà des frontières norvégiennes jusqu’en France. Sa condamnation dans les années 90 avait été prononcée pour plusieurs incendies d’églises et pour l’assassinat de plus de 20 coups de couteau de son ami Oyestein Aarseth, alias Euronymous, ancien leader du groupe Mayhem, groupe culte de ce genre musical.

Varg venait de sortir un disque, le 28 juin dernier, avec son groupe actuel, “Burzum”, ce qui signifie “ténèbres” en langue de Tolkien.

https://www.europe1.fr/international/Un-neo-nazi-norvegien-arrete-en-France-550324

“Vikernes défend une Europe blanche débarrassée de tous les peuples métissés et des juifs”

https://www.lemonde.fr/politique/article/2013/07/16/vikernes-defend-une-europe-blanche-debarrassee-de-tous-les-peuples-metisses-et-des-juifs_5992839_823448.html

Stéphane François est historien des idées et spécialiste des sous-cultures d’extrême droite. Il revient sur Varg Vikernes, néonazi norvégien interpellé mardi matin en Corrèze et sur les relations entre la scène Black metal et l’extrême droite.

Qui est Varg Vikernes ?

C’est un musicien norvégien de la scène Black Metal, une figure importante, même mondiale de ce courant musical. Varg Vikernes, Kristian de son prénom, est surtout connu pour avoir défrayé la chronique dans les années 1990 pour des propos racistes, satanistes et des incendies d’églises plus que millénaires en Norvège.

https://youtu.be/CYJ6H2kKbFE

Il est aussi connu pour avoir tué un membre de son groupe, Øystein Aarseth, alias Euronymous. Il fera de la prison pour cela, 21 ans, la peine la plus lourde en Norvège.

Il a aussi fait quelque chose qui a beaucoup choqué en Norvège, il a pris comme second prénom, Quisling, du nom chef de gouvernement pronazi norvégien pendant la seconde guerre mondiale.

Vikernes fut aussi un ancien skinhead dans sa jeunesse. Il est à la fois un musicien et quelqu’un qui s’est radicalisé avant d’aller en prison mais est devenu « officiellement » néonazi en prison. Varg Vikernes a aussi soutenu un groupuscule néonazi, le « Einsatzgruppe », qui prévoyait de faire des attentats en Norvège. Cette frange radicale n’hésite pas à avoir de propos racistes dans leurs entretiens.

Appartient-il à des groupes politiques ?

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

Oui, il appartient à plusieurs structures néo-païennes völkisch, des groupuscules, comme le Front païen norvégien et le Front païen germanique. Il se réclame du paganisme nordique. Il est aussi un des membres fondateurs du mouvement extrémiste norvégien Résistance Aryenne.

 Quel est son courant musical ? 

Au départ, c’est le Black metal. Avec son premier groupe, Mayhem, c’est une des figures phares du Black metal. Une fois qu’il a fondé Burzum, son nouveau groupe, il est devenu une figure de proue dans le monde du National socialist black metal (NSBM). D’ailleurs, Burzum, c’est une grande référence, quelque chose d’important, on peut trouver leur disque à la Fnac ou chez Gibert ! Ce n’est pas cantonné au « petit milieu ». Les CD peuvent tirer à 20 000 ou 30 000 exemplaires.

Le Black metal est apparu au milieu des années 1980. C’est une évolution musicalement, esthétiquement et textuellement violente du Metal. C’est une sorte de vision lourde musicalement, pessimiste du hard-rock, qui prise les sons gutturaux et les atmosphères oppressantes. Sa genèse musicale renvoie à plusieurs groupes et registres : Black Sabbath, pour les textes désespérés, Kiss et Alice Cooper, pour les maquillages et Led Zeppelin pour les textes occultistes. Parmi les codes du Black metal, il y a la misanthropie, la haine du monde mais surtout un discours élitiste.

Une partie des références est ouvertement païenne, l’autre étant un satanisme bricolé à partir des représentations romantiques du satanisme médiéval. Ces groupes font référence à un monde mythique d’avant l’histoire où de super guerriers harnachés de cuir et de métal combattent les dragons, les entités maléfiques, les dieux…

Au niveau (pseudo) religieux, cette scène a fait un syncrétisme entre le paganisme nordique, celte parfois, et le satanisme, à un tel point que parfois nous pouvons même parler de « pagano-satanisme ». Ce syncrétisme se renforce chez les plus radicaux d’un racisme biologique.

Ces « pagano-satanistes » professent un antichristianisme primaire mâtiné de darwinisme social. « Le christianisme est pratiqué par des gens trop faibles pour contrôler leur propre vie. La religion représente la morale de pitié illogique qui va à l’encontre des lois de la nature », explique par exemple l’une des figures du milieu. Ces groupes insistent ouvertement sur la bestialité, la brutalité et la force, les faibles subissant la violence des forts, c’est-à-dire des Vikings. Ce darwinisme primaire est revendiqué et assumé par la frange la plus radicale de cette scène.

Certains des groupes radicaux influencés par les délires racialistes païens de Varg Vikernes accompagnent leurs disques de représentation de la Totenkopf (la tête de mort des divisions SS gardiennes des camps de concentration) et de runes. Il a même existé même un groupe appelé Zyklon B, du nom du gaz utilisé dans les camps d’extermination.

Cette mouvance est implantée partout ?

On en a principalement du NSBM en Europe et aux Etats-Unis mais aussi en Australie ou en Nouvelle-Zélande. En France, leur heure de gloire a eu lieu lors de la décennie 1990-2000. Il y a encore pas mal de fanzines et de labels qui en font la promotion, comme* Deo Occidi, fondé par Rudy Potyralla, lié aux Charlemagne Hammerskins. [* à la fin des années 90]

Il y a eu une tentative de récupération politique de la scène Black metal  par l’extrême droite radicale  ?

Le genre de propos et de provocations du milieu Black metal radicalisé ont incité une partie de l’extrême droite païenne à tenter de récupérer ces groupes. Nouvelle résistance  [formation nationaliste-révolutionnaire créée en 1990 et disparue aujourd’hui] l’a tenté par exemple.  Ils  avaient  essayé   de mettre en place un label pour sortir des disques de musique industrielle et de Black metal. Le fanzine Napalm Rock était  d’ailleurs lié à ce groupuscule animé par Christian Bouchet [ancien dirigeant nationaliste révolutionnaire, il est aujourd’hui tête de liste FN aux élections municipales à Nantes].  Le but affiché de Napalm Rock  était de « montrer que la culture musicale nationaliste/païenne est aussi liée au Black metal, au Death metal, à la musique industrielle et au hardcore ».

Cette politique est aussi celle   aujourd’hui  de  la revue  Réfléchir & Agir qui chronique dans ses pages des productions musicales Black metal. Actuellement encore, les forums de certains sites Internet consacrés au Black metal voient des tentatives d’entrisme de la part de militants d’extrême droite, notamment néo-nazis et nationalistes-révolutionnaires, quand ils ne sont pas complètement noyautés par ceux-ci. Cet entrisme est facilité par la naïveté et l’apolitisme revendiqué des animateurs de ces sites. Il se peut aussi que des sites soient créés par des militants d’extrême droite, adaptant au Web la politique de la décennie précédente vis-à-vis des fanzines.

Autre exemple, les profanateurs de Carpentras, des skinheads, venaient de la scène Black metal. La tendance NSBM est une des composantes de la mouvance néonazie actuelle.

Ne soyons pas trop dur avec les imprécisions journalistiques :
L'auteur confond 2 affaires de profanations de cimetières :

- Carpentras 1990 : skinhead PNFE crane rasé ne provenant pas de la scène black metal
la profanation d’un cadavre dans le cimetière juif de Carpentras (Vaucluse), en mars 1990. Imputé à l’influence culturelle du FN, cet acte, qui devint un événement de mobilisation fondamental dans la stratégie de mobilisation politique et associative contre le Front national, fut élucidé seulement en 1996, alors que l’un des auteurs, Jean-Claude Gos, skinhead de Denain (Nord) et membre du PNFE, était déjà décédé. 

- Toulon 1996 : les profanateurs membres du groupe Funeral sont chevelus et pas skinheads mais ont opérés la convergence NS+BM

Quels rapports Varg Vikernes entretient-il avec Andreas Breivik ? Il était récipiendaire du Manifeste de Breivik mais au lendemain de la tuerie d’Utoya, il avait estimé que ce dernier « faisait le jeu des juifs »…

Pour Varg Vikernes, Breivik est un petit joueur. Vikernes est beaucoup plus radical et extrême.. Breivik défend l’Occident chrétien, pour Vikernes il est hors de question de défendre l’Occident chrétien, ni l’Occident tout court, qu’il considère comme dégénéré.

Vikernes reprend les thèmes nazis sur la décadence de la civilisation américaine. D’ailleurs les personnes avec qui il est en contact aux États-Unis comme Michael Moynihan,  vivent au fin fond des Etats-Unis, sans aucun contact avec le monde extérieur, en autarcie, ils ont leur communauté païenne germanique et surtout aucun mélange ni aucun contact avec les populations métissées.

Un exemple pour illustrer tout ça : Vikernes a laissé tomber le heavy métal car pour lui le rock, qui vient du blues, est une « musique de nègres ». Il a abandonné l’aspect rock pour se tourner vers le folk, musique « blanche » dépourvu de toutes influences, et musique électronique de type industriel, entièrement « blanche » aussi.

Pour résumer sa pensée, Vikernes défend une Europe blanche débarrassée de tous les peuples métissés et des juifs. C’est le nouvel ordre européen des nazis avec une Europe forcément païenne.

Propos recueillis par Abel Mestre et Caroline Monnot

Vox Populi Turone, Loups Turons, concerts néonazis en Touraine et agressions physiques : quand la réalité rattrape un groupuscule en quête de respectabilité

http://demainlegrandsoir.org/IMG/pdf/Vox_populi_et_Loups_Turons.pdf

Il y a un an et demi sortait le premier dossier sur Vox populi
« Vox Populi Turone : l’envers du décor du nouveau fascisme tourangeau».
Ce dossier visait à mettre au jour l’idéologie sous-tendue par ce groupuscule et ses liens avec d’autres groupes [le terme “groupe” est imprécis, il est question ici d’une bande, d’un crew, qui participe a des RAC, mais pas d’un “groupe” de musique] d’extrême-droite locaux. A quelques jours de la Gay pride 2013 et du contre-rassemblement organisé par « Le printemps français », faux-nez du groupuscule, ce dossier vise à mettre au jour les liens qu’entretient Vox Populi,
derrière son tournant respectabiliste, avec des éléments violents et néonazis locaux ainsi qu’à alerter les pouvoirs publics et le monde politique local sur la violence dont sont porteurs le groupuscule et la mouvance qu’il traîne derrière lui. Ce dossier fait donc suite à un premier, diffusé en octobre 2011, il y sera souvent fait référence. Par soucis de lisibilité, nous ne répéterons pas ce qui est écrit dans ce 1er dossier.

Le 1er dossier est consultable ici : 
http://demainlegrandsoir.org/IMG/pdf_Dossier_Vox_Populix.pdf

Ce dossier fait également office de réponse au récent reportage de France 3 Centre réalisé par Marine Rondonnier, diffusé le 22 mars sur FR3 Centre, intitulé «Vox Populi, les identitaires à visage découvert» et qui s’avère être un véritable film de propagande involontaire pour Vox populi. Nous montrerons ici que la façade affichée par VP dans ce reportage est un leurre.

Contrairement au 1er dossier, celui-ci ne comporte quasiment pas de noms de famille, seuls quelques noms apparaîtront, la plupart des individus cités ne seront nommés que par leur initiale et/ou leur pseudonyme Facebook (les noms commençant par # indiquent un pseudo). Les individus cités ici possèdent pour
certains des enfants, d’autres sont mineurs. Il ne sert à rien de livrer à la vindicte populaire des enfants non-responsables de la bêtise de leurs néonazis de parents ou des jeunes encore susceptibles de changer.
Nous signalons également que nous possédons une partie des archives de l’ancien blog de Vox populi turone ainsi que les vidéos des Loups Turons qui risquent de disparaître d’internet à la publication de ce dossier. Nous tenons ces documents à disposition, notamment des journalistes souhaitant avoir des
données de première main sur l’extrême-droite locale.
Bonne lecture,
Des antifascistes tourangeaux

http://demainlegrandsoir.org/IMG/pdf/Vox_populi_et_Loups_Turons.pdf

Les extrémistes picards fêtent le solstice

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https://www.courrier-picard.fr/art/region/les-extremistes-picards-fetent-le-solstice-ia0b0n116822
Picard Crew, groupe extrémiste très à droite du Front national, a fêté le solstice d’été samedi soir à Picquigny. Une réunion sous haute surveillance.

Samedi soir, de 60 à 80 membres de l’ultra-droite se sont rassemblés à Picquigny, non loin d’Amiens, sur un terrain situé à côté des marais aménagés de la commune. Ce terrain est occupé, depuis un an, par les membres du mouvement « Picard Crew », cette organisation qui se situe très à droite du Front national. Il s’agissait selon Werner Riegert, responsable du mouvement, de célébrer le solstice d’été. « Il s’agit d’une fête païenne pour célébrer le jour le plus long de l’année et nous y avons invité nos amis », précise M. Riegert.
Cette réunion s’est déroulée sous haute surveillance. Un dispositif de gendarmerie avait été déployé sur le chemin qui conduit au terrain de « Picard crew ». L’identité de tous les invités a été contrôlée et les coffres des automobiles, qui venaient de la Somme mais également des départements voisins, ont été ouverts.

« Identité picarde »

Derrière les militaires de la gendarmerie, des membres du service d’ordre de « Picard Crew » biceps saillants et crânes rasés, assuraient un second contrôle. Thomas Joly, ex-élu du Front national et secrétaire général du Parti de la France, était au nombre des invités. Werner Riegert, qui fut membre du Front national, l’a quitté à la suite de la prise de la présidence par Marine Le Pen. Il indique vouloir fédérer des jeunes gens dans un mouvement très clairement à droite du FN. Ses ennemis ? « Les communistes et le gouvernement actuel » qui, selon lui, sont responsables de la situation du pays.
Parmi les actions qu’il souhaite mettre en place : «  Nous voulons convaincre ceux qui nous rejoignent de faire vivre les petits commerçants plutôt que les grandes surfaces. Les pousser à consommer des produits picards, mettre en avant ce qui se fait de vraiment picard dans la région. » Bref, il ne s’agirait que de défendre l’identité picarde. Mais Werner Riegert reconnaît, sans difficulté, avoir participé, en compagnie de ses amis, aux manifestations contre le mariage pour tous, au côté de l’association catholique d’extrême droite « Civitas », comme en témoignent d’ailleurs des images filmées par France 2.
Entre les dieux païens et les intégristes de « Civitas », « Picard Crew » affirme encore plus son but, fédérer celles et ceux qui pensent que le FN est trop mou.
GEORGES CHARRIÈRES

Des néo-nazis chez les utopistes

https://www.vosgesmatin.fr/actualite/2013/06/18/des-neo-nazis-chez-les-utopistes
 

Petite séance de saluts nazis saisie devant la librairie libertaire de Besançon. (Photo DR)

BESANÇON

Récemment encore, seuls les cris des anarchistes résonnaient à Besançon, ville des « Lip » où sont nés Victor Hugo, Proudhon, Fourier. Est-ce cette prédominance des utopistes qui fait que, depuis quelques années, s’est développé un extrémisme beaucoup moins raisonnable, voire franchement antipathique au cœur de la capitale comtoise ?

Il y a d’abord eu le Front comtois, groupe identitaire aux prétentions électorales qui soutient aujourd’hui Esteban, auteur présumé des coups mortels contre Clément Méric. Depuis la condamnation en 2011 de son leader pour incitation à la haine raciale, d’autres mouvances ont jeté l’ancre dans le secteur : les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub, les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac ou, plus localement, Werwolf sequania, groupuscule sans attache dont les auteurs ont posté sur YouTube une vidéo dans laquelle ils agressent un militant « anti-fa » un soir d’avril 2012 au centre-ville de Besançon.

Le collectif antifasciste de la ville suit avec attention les évolutions de cette mouvance néonazie. Et ne cesse d’en dénoncer la montée en puissance sur ses divers sites internet parmi lesquels un « fafwatch » qui fait beaucoup parler.

On peut également citer les enquêtes fouillées, réalisées par un jeune blogueur indépendant, « Toufik » de Planoise. En particulier l’étude du site franc-comtois de vente en ligne Sédition Séquane sur lequel on peut toujours se procurer, malgré un prudent coup de balai depuis, l’insigne de la division SS Charlemagne ou un Tottenkopf, emblème de la panzer division SS éponyme qui s’est rendue coupable de nombreux crimes de guerre.

Sur la ville, six agressions sont attribuées à des groupuscules néonazis depuis le début de l’année. Attribuées seulement car, la plupart du temps, leurs auteurs n’ont pu être poursuivis, faute de témoignages précis.

Les jeunes anarchistes visés répugnent en effet à s’adresser à la police par idéologie bien qu’ils désignent inutilement en privé leurs agresseurs et leurs amis. Dont certains paradent en ville venant impunément faire des saluts nazis devant la librairie libertaire sous les yeux ébahis des badauds.

Meurtre de Clément Méric : témoignage d’un ancien skinhead sur l’ultraviolence

https://observers.france24.com/fr/20130606-meurtre-clement-meric-temoignage-ultraviolence-ancien-skinhead

Extrait d’une vidéo des Jeunesses révolutionnaires nationalistes, dont des membres sont soupçonnés d’être les auteurs de l’agression de Clément Méric.

Clément Méric, un militant français engagé dans la mouvance antifasciste, a trouvé la mort après avoir été violemment agressé, en compagnie d’autres militants d’extrême gauche, mercredi après-midi à Paris, par un groupe de skinheads affiliés à l’extrême droite. Un incident tragique qui met en lumière l’extrême violence des militants des groupuscules d’extrême droite.

Le drame s’est produit en marge d’une vente privée d’une marque de vêtements organisée rue Caumartin dans le 9e arrondissement de Paris. Voyant le look très explicite des skinheads, qui arboraient tatouages de croix gammées et sweat-shirt “Blood and Honour” (un groupe [une nébuleuse néo-nazi internationale qui propose une vitrine RAC folklorique skinhead d’origine] britannique), les militants de gauche se moquent d’eux. Les deux groupes se retrouvent dans la rue, les skinheads acculent les militants de gauche contre le mur. La confrontation tourne court : Clément Méric reçoit un coup de poing qui le déséquilibre et sa tête tape un poteau.

Dans le coma, il sera admis en état de mort cérébrale à l’hôpital avant de décéder jeudi après-midi. Ses agresseurs ont pris la fuite, mais jeudi, quatre suspects ont été arrêtés, “dont l’auteur probable” du coup mortel selon le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.

Les quatre skinheads incriminés pourraient appartenir aux Jeunesses révolutionnaires nationalistes, un groupuscule ouvertement raciste et néonazi fondé par Serge Ayoub en 1987, réactivé en 2010 après la création du mouvement Troisème Voie. Sur leur chaîne YouTube, ses membres n’hésitent pas à poster les vidéos de leurs processions et manifestations, clairement inspirées des mouvements fascistes des années 1930.

Vidéo de procession des Jeunesses Révolutionnaires Nationaliste. Crédit : Troisième Voie 

Le leader, surnommé dans les années 1980  “Batskin” en raison de son usage de la batte de baseball dans les rixes, a démenti toute implication de son groupe, assurant par ailleurs que les skinheads avaient été “pris à parti par cinq militants d’extrême gauche qui leur ont promis de les massacrer à la sortie”.

Droite et gauche française ont unanimement condamné l’agression, et plusieurs responsables politiques, dont le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ont évoqué la dissolution des groupuscules d’extrême droite. Le parti nationaliste français, le Front national, a assuré, par la voix de sa présidente Marine Le Pen, n’avoir “aucun rapport’ avec les agresseurs.

Des commémorations étaient prévues dans de nombreuses villes françaises jeudi soir, en mémoire de Clément Méric, notamment place Saint-Michel à Paris.

“Tabasser quelqu’un jusqu’à qu’il soit à terre et ne respire plus, c’était une vraie jouissance”

William Deligny a été skinhead dans les années 1980, avant de faire “une overdose de violence” et de changer de vie pour devenir moine hindou au sein de la Congrégation Gaudiya Vaisnava à Saint-Étienne du Rouvray.

Cette agression est terrible, mais quelque part, elle ne me surprend pas, car la violence c’est la façon de vivre des skinheads. Elle est la base de leur engagement, elle est inscrite dans leur look, dans ce qu’ils véhiculent.

L’agression dont a été victime Clément Méric est assez typique du comportement des skinheads : quand ils se battent, ils le font toujours en veillant à être en situation de supériorité : dans ce cas, ils étaient aussi nombreux, mais savaient très bien qu’ils étaient mieux préparés à combattre que les militants d’extrême gauche. Les skinheads ont une règle claire, ils estiment qu’ils n’ont pas le droit de perdre. Donc de toute façon, ils feront toujours une escalade de la violence : si quelqu’un résiste, ils sortiront une arme, appelleront des renforts, etc. L’issue de l’agression est classique : une fois la victime battue, on se disperse et on prend la fuite pour se retrouver plus tard et ailleurs.

“Le gauchiste est le concurrent de base”

Taper à plusieurs fait partie de l’esprit de bande inhérent aux skinheads. Les personnes qui rejoignent ce type de mouvement sont très souvent en détresse, des marginaux qui ont rejeté leur famille, à la recherche de repères. Ce sont des gens qui imputent leurs problèmes aux autres. On se crée des ennemis pour expliquer sa propre détresse, ce qui engendre la violence. Les leaders du mouvement ne tolèrent pas ceux qui ne savent pas se battre, et la violence devient votre vie. Quand j’étais skinhead, tabasser quelqu’un jusqu’à qu’il soit à terre et ne respire plus, c’était pour moi une vraie jouissance.

Cette chute dans la violence est influencée par l’ignorance. 90% des skinheads ne savent pas pourquoi ils détestent l’autre, mais ils le détestent. Cette haine est particulièrement forte à l’égard des militants d’extrême gauche : ce sont eux aussi des extrémistes, ils veulent également un monde où tout le monde pense pareil. Le gauchiste est le concurrent de base.

C’est d’autant plus le cas depuis une vingtaine d’années. À la base, les skinheads n’étaient pas forcément politisés, ils étaient surtout une contre-culture. Mis à mal par les “chasseurs de skins” à la fin des années 1980, le mouvement s’est structuré idéologiquement, et une partie s’est tournée vers les idées d’extrême droite, sous l’impulsion notamment de Serge Ayoub.

Autours du Meurtre de Clément Méric

Extrait de l’émission de Spécial Investigation intitulée “Violences d’extrême droite : le retour” diffusée sur Canal+ en novembre 2014, sur l’implication du néo-nazi Serge Ayoub dans la meurtre de Clément Méric, militant antifasciste et syndicaliste, le 5 juin 2013.

Affaire Clément Méric, tué par des skinheads

Que s’est-il passé mercredi en début de soirée dans le quartier de Saint-Lazare à Paris? Rencontre fortuite ou guet-apens? Selon nos informations, les deux groupes avaient décidé de faire du shopping au même endroit. Et la victime aurait été la première à interpeller ses agresseurs…

A la une de la presse française, l’onde de choc après la mort d’un jeune militant antifasciste lors d’une bagarre avec des skinheads, à la sortie d’une vente privée Fred Perry. Par Pierrick LEURENT Ce matin, tous les journaux consacrent de nombreuses pages à la mort de Clément Méric, cet étudiant de Sciences Po décédé hier après une bagarre avec des skinheads. Il y a d’abord les journaux qui font un lien direct avec le climat politique de ces dernières semaines. “Un climat nauséeux”, pour l’Humanité. Le journal Libération fait même un lien direct avec les manifestations contre le mariage gay. Mais toute la presse n’est pas de cet avis. Certains journaux, comme La Croix, appellent à éviter les amalgames. Clément Méric faisait donc partie d’un mouvement antifasciste. Libération explique les origines de ce mouvement. Et à l’extrême droite également, Slate.fr tente un état des lieux de ces groupuscules radicaux. Et puis ce qui a enfin retenu l’attention des médias, c’est que la bagarre de mercredi s’est déclenchée à la sortie d’une vente privée. Une vente de vêtements d’une marque en particulier dont l’image est clairement connotée : Fred Perry. C’est ce que rapporte le Huffington Post.

Il n’y aucun lien entre les militants d’extreme droite impliqués dans la rixes et les jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). C’est en tout cas ce qu’assure son fondateur Serge Ayoub, rencontré par BFMTV le 6 juin 2013 au lendemain de l’agression qui a coûté la vie à Clément Méric.

6 juin 2013 :Le doute reste entier concernant les circonstances de l’altercation qui a couté la vie au jeune militant d’extreme gauche, Clement Meric, à Paris. Alors que des témoins evoquent un coup de poing porté par un membre des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR), le fondateur de ce groupuscule d’extrême droite, Serge Ayoub, revient sur les circonstances de l’agression. Selon lui, ce sont les jeunes militants antifascistes qui se seraient “jetés les premiers” sur les jeunes sous prétexte “qu’ils avaient le crane rasé”. Les deux groupes semblaient sortir de la vente privée d’une marque très prisée par les antifascistes ainsi que par les militants d’extrême droite. Pour Serge Ayoub, “en France, on a le droit de vous attaquer si on a des idées qui deplaisent”. Sept personnes, dont l’auteur présumé du coup porté, ont été interpellées.

AFP – Caserne porte Pouchet 75017 : Le leader du groupuscule d’extrême droite JNR, Serge Ayoub, a été entendu vendredi 7 juin par les policiers enquêtant sur la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric.

 

Esteban Morillo, 20 ans, serait le principal suspect dans la mort du militant antifasciste Clément Méric ce jeudi après une bagarre passage Caumartin à Paris mercredi. L’agresseur serait proche des jeunesses nationaliste révolutionnaires, mouvement réputé pour sa violence. Les six autres personnes interpellées ont entre vingt et trente ans dont deux femmes.

Marine Le Pen, présidente du Front National était ce dimanche l’invitée de BFM Politique. Elle a répondu aux questions de Jean-François Achilli et a expliqué ses relations avec leader du groupuscule d’extrême droite des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), Serge Ayoub.

Un militant d’extrême gauche, Clément Méric, est mort suite à une agression brutale perpétrée par des skins, ce mercredi 5 juin, à Paris. Selon des sources policières, les agresseurs graviteraient autour du « noyau dur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires » un groupuscule d’extrême droite radicale. Pour comprendre ce qui s’est passé, nous sommes allés à la rencontre de Serge Ayoub, fondateur des JNR dans son bar, dans le XVeme arrondissement de Paris. Face caméra, l’ancien leader des skins parisiens s’emporte et accuse Les Inrockuptibles de pratiquer un « odieux amalgame ». Pourtant après quelques minutes de discussions à bâtons rompus, Serge Ayoub reconnaît connaître l’identité des agresseurs…

8 juin 2013 : euronews : France will ban two right-wing extremist groups, the ‘JNR’ and ‘Third Way’ following the death of Clément Méric.

8 juin 2013 AFP : Le leader des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) Serge Ayoub condamne la décision de Jean-Marc Ayrault d’engager une procédure de dissolution de ce groupuscule d’extrême droite affirmant qu’il “n’a pas d’existence légale” et qu’il “n’est pas impliqué” dans la mort de Clément Méric.

 

10 juin 2013 : Qui sont Esteban et Katia? L’auteur présumé du coup fatal porté à Clément Meric et sa compagne, également impliquée dans les faits, vivaient ensemble à Saint-Ouen. Un “couple normal” d’après leurs voisins, qui n’avaient pas remarqué que les deux jeunes gens fréquentaient des groupuscules d’extrême droite.

 

Jean-Marc Ayrault a lancé samedi une procédure de dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, un groupuscule d’extrême droite qui ne semble pas directement lié à la mort de Clément Méric mais que le gouvernement soupçonne d’être en passe de constituer “un groupe de combat”. Les experts dont Jean-Yves Camus, sont réservés quant à l’utilité de cette mesure.

 

26 juin 2013 : Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, qui avaient confirmé mardi avoir reçu la notification de dissolution par le ministère de l’Intérieur, ont annoncé qu’elles se sont auto-dissoutes. Commentaire de Nicolas Lebourg sur le cycle de dissolution et renaissance des groupuscules.

 

Les groupuscules d’extrême droite Troisième voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires ont annoncé ce mardi leur auto-dissolution par la voix de Serge Ayoub. A cette occasion, Serge Ayoub a donné son point de vue sur le traitement du gouvernement de la mort de Clément Méric. “Monsieur Valls s’est permis de dire dès le début: avant le jugement, l’instruction et l’enquête que c’était un assassinat. (…) Le ministre d’Etat se doit de laisser sa place et son rôle à la justice, ce qu’il a oublié. Et pire, il s’est permis de donner des conseils à ses fonctionnaires”.

Extrait de l’émission de Spécial Investigation intitulée “Violences d’extrême droite : le retour” diffusée sur Canal+ en novembre 2014,
sur l’implication du néo-nazi Serge Ayoub dans la meurtre de Clément Méric, militant antifasciste et syndicaliste, le 5 juin 2013.

26 mai 2015 : Deux ans après, les protagonistes de la rixe entre skinheads et antifascistes qui avait causé la mort du jeune militant Clément Méric se sont retrouvés mardi dès l’aube le temps d’une reconstitution dans le centre de Paris, sur les lieux du drame. Les juges d’instruction ont ordonné cette reconstitution, en présence d’enquêteurs de la Brigade criminelle, pour mieux cerner le déroulement de cette bagarre mortelle, décrite comme violente et très brève.

 Clément Méric : première journée de procès (4 septembre 2018, Paris)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Cl%C3%A9ment_M%C3%A9ric