REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
Plus de 300 néo-nazi.es ont participé à un tournoi de MMA organisé par le réseau néo-nazi Hammerskin, avec la franche participation de Blood & Honour, à Combres-sous-les-Côtes (Meuse, 55) ce samedi 15 juin 2024. Venu.es des quatre coins de l’Europe, les participant.es ont combattu des heures durant dans un hangar agricole appartenant à Jérémy Flament [2]. Cet établissement néo-nazi du réseau Hammerskin, baptisé « Taverne de Thor », a été délocalisé dans le nord de la Meuse depuis Toul (54) il y a une dizaine d’années, suite à des interventions de collectifs antifascistes. Malgré la présence d’individus bien connus des renseignements territoriaux et l’exhibition publique de symboles nazis illégaux, l’intervention de la gendarmerie locale en fin d’après-midi fut de courte durée : les agents des forces de l’ordre ont quitté le rassemblement fasciste « privé » après quelques échanges courtois avec les organisateurs.
Près de Verdun, des néonazis s’entraînent au combat au vu et au su des autorités
Un tournoi de MMA clandestin s’est déroulé samedi 15 juin dans la Meuse, rassemblant des centaines de militants d’extrême droite venus de plusieurs pays d’Europe. Dépêchés sur les lieux, les gendarmes n’ont pas empêché la tenue du rassemblement.
Ils venaient pour l’occasion de France, d’Allemagne, du Benelux, voire d’Espagne, de Hongrie ou de Bulgarie. Deux cent cinquante à trois cents néonazis ont participé samedi 15 juin au « Day of Glory » (« jour de gloire »), un tournoi d’arts martiaux mixtes (MMA) à Combres-sous-les-Côtes (Meuse). La manifestation clandestine, annoncée dès janvier sur les canaux Telegram du milieu, a eu lieu entre les murs de La Taverne de Thor.
Ce repaire lié au gang criminel des Hammerskins est établi depuis une dizaine d’années dans ce département de la région Grand Est, après avoir déménagé depuis la commune de Toul (Meurthe-et-Moselle), à 60 kilomètres de là, où il avait été visé en 2013 par une fermeture administrative.
D’après les éléments récoltés par les médias Manif’Est et Exif Recherche, photographies à l’appui, huit gendarmes locaux se sont rendus sur place au cours de l’après-midi, sans pour autant empêcher la tenue du rassemblement, qui se déroulait dans un hangar agricole privé.
Contactées par Mediapart, ni la préfecture de la Meuse, ni la maire (sans étiquette) du village de 118 habitant·es, ni la députée sortante de la circonscription, Florence Goulet (Rassemblement national), n’ont réagi.
« Les gendarmes sont passés vingt minutes, ont papoté avec les organisateurs et se sont barrés. On tolère un rassemblement de gens entraînés à la violence, qui vénèrent Adolf Hitler, exhibent des symboles illégaux dans l’espace public et passent leur week-end en Meuse. Cela questionne sur le “barrage à l’extrême droite” que prétend incarner le gouvernement »,témoigne un militant antifasciste du secteur. « Le simple fait que ça ait lieu dans un hangar agricole, qui n’est pas destiné à accueillir des événements de sports de combat, aurait d’ailleurs dû suffire pour qu’il n’y ait pas d’autorisation », estime-t-il.
Le hangar en question appartient à Jérémy Flament, adepte de MMA et par ailleurs propriétaire d’un salon de tatouage à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Sollicité par Mediapart, il a prétexté une « erreur de numéro » pour décliner notre demande d’entretien.
Lors de son inauguration en 2015, la bâtisse, acquise pour la somme de 25 000 euros selon le quotidien L’Est républicain, arborait le logo « LHS » (pour « Lorraine Hammerskins »), branche locale de ce groupuscule néonazi violent à la hiérarchie stricte, né aux États-Unis en 1988, où il est notamment lié à une tuerie raciste de masse, et implanté dans de nombreux pays européens. L’organisation est interdite depuis 2020 en Allemagne.
L’organisateur connu pour son activisme et sa violence
Le promoteur du tournoi, Tomasz Szkatulski, a un long passé de violence dans la mouvance néonazie : ancien des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (le groupe de Serge Ayoub dissous en 2013 par le gouvernement après le meurtre de Clément Méric), de la Losc Army (des hooligans du club de football lillois), ce Français d’origine polonaise est désormais installé à Annecy, d’où il pilote la boutique en ligne de vente de matériel sportif et de vêtements néonazis Pride France. On peut notamment s’y procurer des tee-shirts « White Division » (« division blanche »), ornés du Totenkopf (insigne d’unités de la SS nazie), « Antifa, fils de pute » ou « Nationalsocialist Hardcore ». Le tout expédié depuis la Haute-Savoie.
À Mediapart, Tomasz Szkatulski affirme contre toute évidence que « cet événement était apolitique et tous les bords politiques ont pu participer et toutes les nationalités aussi (Afrique et Europe) » : « Pour toutes informations, faites comme d’habitude, demander [sic] à vos amis du gouvernement, service secret, justice, préfecture ou police. »
Couvert de tatouages à l’effigie du IIIe Reich, l’homme de 40 ans a été condamné à deux reprises pour des agressions commises sur des personnes sans domicile fixe, à Lille, en 2006 et 2008, et il est mêlé à des attaques de bars associatifs et LGBT dans la capitale des Flandres, en 2012 et 2013. Il est aussi proche de skinheads un temps mis en cause dans l’affaire dite des « noyés de la Deûle », une série de cinq meurtres irrésolus dans ce canal du Nord en 2010 et 2011.
Très connecté à l’international, Tomasz Szkatulski est lui-même combattant, affilié à King of the Streets, un fight club de hooligans particulièrement suivi sur les réseaux sociaux, et a organisé, en mai 2023, aux côtés d’organisations néonazies allemandes et hongroises, le tournoi de MMA continental « European Fight Night » (« nuit du combat européenne »), en banlieue de Budapest, comme l’a relevé le site d’investigation Bellingcat.
Selon les informations de Mediapart, Tomasz Szkatulski sera de retour à Budapest les 11 et 12 octobre 2024 pour orchestrer le festival de rock néonazi « Reconquering Europe » (« reconquérir l’Europe »). À l’affiche, notamment, deux groupes français : les Niçois de Fraction – formation dans laquelle chantait Philippe Vardon, candidat sur la liste de Reconquête et directeur de campagne de Marion Maréchal aux européennes – et Bunker 84, connu pour ses morceaux encensant les crimes de l’Allemagne nazie.
Les observateurs tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme sur l’utilisation par l’extrême droite des sports de combat pour s’entraîner à la confrontation physique et se préparer aux attaques contre leurs ennemis déclarés. Auteur du livre Ihr Kampf (« leur combat », non traduit), publié en 2020 et consacré à ce milieu des arts martiaux, le chercheur allemand Robert Claus explique à Mediapart que « les événements de sports de combat contribuent également à faciliter le réseautage, le recrutement de nouveaux militants et le financement de leurs activités, à travers la vente de tickets ou de produits dérivés ».
« On parle ici d’un réseau international, qui a beaucoup évolué au cours des dernières années, souligne Robert Claus. Avant, les néonazis allemands ou français, à la base nationalistes, méprisaient leurs homologues d’Europe de l’Est. Désormais, ils regardent avec envie ces pays, qu’ils perçoivent comme des sociétés moins libérales, plus blanches, avec moins d’immigration de confession musulmane. » D’après des images consultées par Mediapart, des hooligans du Levski Sofia, un club de football de la capitale bulgare, figuraient d’ailleurs parmi les participants au tournoi organisé dans la Meuse.
À propos de ce « Day of Glory », Robert Claus note que des combattants allemands du groupe Kampf der Nibelungen (nommé ainsi en référence aux nains de la mythologie germanique) ont été empêchés par les policiers allemands de passer la frontière avec la France, vendredi 14 juin, écopant d’une interdiction de sortie du territoire, selon une vidéo postée sur le canal Telegram de l’organisation. Signe que les autorités étaient parfaitement au courant de l’existence de l’événement du lendemain.
Des crews Ouest Casual de AZOV se sont affichés à Besançon autours de l’exhibition de la bannière territoriale du SOLEIL NOIR.
Cette réunion de figures activistes se traduit par une ratonnade ciblant le concert rock métal programmé au PDZ de Besançon.
[5/10] Selon plusieurs témoins directs, l’auteur principal de ces actes se nomme Nicolas Bidoli. Passé par le « Front Comtois » et les JNR de Serge Ayoub, cet adepte prolifique de la scène NSBM s’était déjà illustré pour son amour des ratonnades et des soleils noirs. pic.twitter.com/HejGV94K6W
— Toufik-de-Planoise (@Toufik2Planoise) May 20, 2023
TURBONAZI
La région est connue pour sa bande d’activistes TURBONAZI
violente, organisée, qui se distingue par :
+ ses liens avec les gangs skinheads RAC ET les figures NSBM ET les crews cagoulards vus autours du C9M, en même temps
+ son affichage de bannières territoriales siglées de symboles de haine identitaire de la mouvance Ouest Casual de AZOV.
depuis 2001 :
– promotions NSBM : Sacrificia Mortuorum, Autarcie, La Horde Séquane
– concerts RAC x NSBM clandestins,
– multiples agressions, Werwolf Sequania, BSK VDL, …
– rituel völkisch du cercle de torches autours d’un grand feu,
– boys clubs exhibitionnistes de bannières territoriales siglées de symboles de haine identitaire affiliés Ouest Casual de AZOV …
NE PAS CONFONDRE LES FRÈRES BIDOLI
Nicolas Bidoli
aka Dagon Sequania,
un militant néo-nazi de la région Franche Comté
bien connu de toutes et tous pour de multiples agressions,
actes de vandalismes,
etc…
On le voit depuis plus d’une dizaine d’année
dans divers crews ouvertement néo-nazis.
Un coup aux JNR (un groupe de skinhead néonazi monté par Serge Ayoub),
un coup chez les Werwolf Sequania
pour finir par prendre la pause au pied de la fontaine place Jean Cornet à Besançon pour les VDL BSK (Vandals Besak) dans la nuit du 27 au 28 Aout 2022.[HS_26]
DAGON SEQUANIA (Nicolas BIDOLI)https://www.metal-archives.com/artists/Dagon/145184
Hassbender
https://www.metal-archives.com/bands/Hasserben/79076
Caterva Runa
https://www.metal-archives.com/bands/Caterva_Runa/3540400565#band_tab_members
Abel
Nom d'artiste : Skogsvandrer
https://www.metal-archives.com/artists/Skogsvandrer/141770
Batteur en duo avec Nicolas Bidoli sous le nom de groupe Hasserben depuis 2004
https://www.discogs.com/fr/artist/3970688-Hasserben
puis sous le nom de groupe Caterva Runa depuis 2014, et le disque labellisé Darker Than Black au profit de Hendrick Moebus depuis 2015.
https://www.discogs.com/fr/artist/4582643-Caterva-Runa
Batteur de Sacrificia Mortuorum depuis 2016,
https://www.discogs.com/fr/artist/4047198-Skogsvandrer
puis de Autarcie (LMH) depuis 2017.
https://www.discogs.com/fr/artist/2293898-Autarci
2001
Sacrificia Mortuorum :
Promotion NSBM
fétichiste de la croix celtique affichée depuis 2001 sur
une douzaine de disques,
albums
et collaborations avec d'autres figures nsbm,
en autoprod
puis coproduction avec labels promoteurs nsbm,
puis au profit de Hendrick Moebus sous l'étiquette Darker Than Black
https://www.discogs.com/fr/artist/265489-Sacrificia-Mortuorum
2008
Alain Thiévent,
président de l’association La Horde Sequane = LHS
créée en 2008
2011
Le promoteur NSBM Ludovic Faure produit sa seconde référence de son label de promotion NSBM en collaborant avec le groupe AUTARCIE de Franche Comté.
Ce disque est interdit à la vente sur Discogs
https://www.discogs.com/fr/master/1813106-Autarcie-Horizons-Funestes
C'est le seul groupe de l'écurie LMH toujours affiché en vitrine dans la boutique ligne LMH en 2023.
2012
Une agression a été filmée en Avril 2012 Pont Denfert-Rochereau, centre ville de Besançon, par une bande de néo-nazis évoluant dans et autour d’un groupe fasciste, le Front-Comtois.
A la tête de cette bande d’adeptes de musique NSBM (pour national socialist black metal) on trouve Nicolas Bidoli et sa compagne, Clémentine Damais. Ce charmand couple habite Thise, au 35B route de Besançon.
Nicolas Bidoli
Dagon sequania
sur facebook
Nicolas bidoli affiche maillot Pagan Front
Nicolas Bidoli affiche ses couleurs et l'uniforme JNR
Les 2 chevelus au milieu du groupe de JNR : BIDOLI Nicolas et Brice SCHTAUFFEN
Nicolas Bidoli dans le cortège JNR lors de la manifestation parisienne du 13 mai 2012 (C9M NR + défilé "nationaliste" pour Jeanne d'Arc - ne pas confondre avec le 1er maidu FN) accompagné de son mentor Sébastien FAVIER ainsi que de son ami Brice SCHTAUFFEN, dans le cortege Batskin / JNR.
20 FEVRIER 2016 « NIGHT OF HONOUR 1 » RASSEMBLEMENT NSBM CHEZ BATSKIN BAISE MA HACHE + BLESSED IN SIN + STAHLFRONT + NORDGLANZ
Le « jeu de piste » NSBM « Night of Honour 1 » le 20 février 2016 conduit chez Batskin en Picardie, pourtant le tract indiquait « Paris area » Blessed in Sin, BMH, Stahlfront et Nordglanz.
[avril 2016] Des amateurs de Black-Métal, fatigués de voir leur scène gangrenée par l’émergence NSBM alertent au sujet du festival de black métal “Forest Fest.”
Sont invités, entre autres, les groupes tchèques SEKHMET& INFERNO NSBM de Karviná, qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre en europe de l’est. (1)(2)
Prévu en Suisse, les vendredi 8 et samedi 9 Juillet 2016
organisé par des français “la Horde Séquane” “Organisation de concerts Black Metal en Franche Comté.”
Le festival a lieu à la cabane forestière de Chevenez (Suisse, à 10 minutes de la frontière Française)
Night of Honour 3e édition chez Batskin, le visuel promotionnel est affiché par Dagon sequania bien impliqué dans la promotion et bien concerné par l'affluence en commentaire
Construction du bûcher, on y voit Olivier Letondal manier la tronçonneuse, est également présente une personne portant un sweat à capuche avec le logo du groupuscule néo-nazi Werwolf Sequania.
Besançon : comment l’ultra-droite nationaliste réinvestit la capitale comtoise et le fait savoir
Depuis plusieurs semaines, des inscriptions sont visibles régulièrement, sous forme de tags ou affichage papier, sur les murs ou panneaux de signalisation de la boucle. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, plusieurs ont été constatées, notamment dans le quartier Rivotte. On peut y lire l’acronyme “GUD”, en référence au syndicat d’extrême droite “Groupe Union Défense”. De plus, de nombreux stickers attribués à l’ultra-droite fleurissent ici et là.(…)
(…) Les inscriptions du GUD ne sont pas les seuls éléments à attester de la présence de plus en plus visible de l’ultra-droite à Besançon. En effet, des affiches de “La Cocarde étudiante” sont apparues en ville à plusieurs endroits début septembre, et notamment sur les panneaux d’affichage de la salle de musique actuelle La Rodia.
(…) ce sont eux qui taguent régulièrement du sigle “GUD” les rues bisontines mais ils se font désormais appeler “Les Vandal Besak”.
Sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur le groupe Facebook “Ouest Casual XIII”, on découvre des photos du groupuscule “Vandal Besak” posant derrière leur bannière avec en légende : “Antifascists run away” ou en français “les antifascistes s’enfuient”. Les photos ont été prises le 17 juillet et le 14 août, jours de manifestations bisontines.
2022
Célébration de la figure du collabo SS français avec :
– Le rituel völkisch du cercle de torches autours d’un grand feu, avec passages de flambeaux et de bannières territoriales siglées de symboles de haine identitaire, (rituel commun au gang Hammerskins du village “nazi” de Jamel en Allemagne, au gang motard criminalisé 1% Gremium MC, … etc.)
– suivie d’un concert RAC clandestin sous bannières Match Retour
et banniere territoriale “Lothringen Division”, siglée d’un demi soleil noir + demi croix celtique.
31 octobre 2022 :
Sacrificia Mortuorum fait la promotion de son disque "En Offrande "
mis-en-marché sous étiquette Darker Than Black
au profit de Hendrick Moebus.
https://www.discogs.com/fr/release/25175542-Sacrificia-Mortuorum-En-OffrandeL'influence du procès en cours (depuis 2014) de Hendrick Moebus au sujet de la diffusion de disques interdits par la législation allemande est visible :
La croix celtique du logo Sacrificia Mortuorum typique NSBM est occultée et l'habillage du disque ne montre aucune croix celtique ; alors que sacrificia mortuorum a toujours fait un usage très intensif de la croix celtique sur chaque page de ses livrets et pochette de disques depuis 2001.
2023
SEQUANE FEST / HORDE SEQUANE promotion NSBM à Montbéliard et en Suisse depuis 2010
https://fafwatch2.noblogs.org/post/2023/02/10/franche-comte-le-sequane-fest/
La bande NSBM Werwolf Sequania de Nicolas Bidoli assure la "sécurité" du festival NBSM "Forest Fest" produit en plein-air chaque été en Suisse par LHS.
Hasserben est affiché dés 2010 par LHS.
Le « Night for the Blood », fest de black metal national socialiste (NSBM), devrait se tenir samedi 25 février dans les environs de Saint-Dié-des-Vosges. À l’affiche, quatre groupes nazis : Stahlfront (Allemagne), Eidkameraden (Suisse), Leibstandarte et Todesschwadron (France). pic.twitter.com/bML3PFbQRX
Entre jeudi 18 et samedi 20 mai 2023, un groupe d’une vingtaine de jeunes hommes, prêts à en découdre, a déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon provoquant la peur et l’inquiétude chez des riverains. Explications.
La peur. C’est l’émotion qui a dominé chez nombre de noctambules jeudi 18 mai, mais aussi samedi 20 mai dans les rues du centre-ville de Besançon. La raison ? Une vingtaine de jeunes hommes à l’idéologie mortifère ont déambulé le soir avec l’envie bien visible d’intimider le maximum de personnes. Des néonazis locaux, rejoints par des Dijonnais, des Rennais ou encore des Parisiens, organisaient une “Journée de cohésion” en Franche-Comté, comme l’atteste une photo partagée sur un groupe numérique Telegram rassemblant la propagande de collectifs d’extrême droite à travers toute l’Europe.
Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir plusieurs drapeaux dont celui des “VDL BSK”, groupuscule nationaliste local. Certains hommes font le signe à trois doigts ou “salut de Kühnen” en allemand. Il est une alternative au salut nazi, souvent utilisé par les militants nationalistes ou néo-nazis afin de contourner les législations interdisant le salut nazi. “Ce salut est illégal en Allemagne”, comme le précisent nos confrères de Libération.
“Ils dégageaient quelque chose de violent. On avait l’impression qu’ils voulaient en découdre. Ils occupaient l’espace”, nous confirme un habitant de Besançon, qui se baladait avec son épouse du côté du quartier Battant, vers 23h.
Un peu plus tard, le cortège se dirige vers l’un des bars historiques de la ville, Les Passagers du Zinc. “On m’a prévenue vers 23h20 que 20 néonazis se baladaient en ville et se dirigeaient vers Battant. Ils sont arrivés rue de Vignier même pas 15 minutes après”, nous rapporte la gérante du PDZ, qui a tout de suite contacté la police.
Ils paradaient pour nous provoquer et finalement l’un d’eux s’est approché d’une personne qui filmait. Il a explosé son téléphone et l’a un peu bousculée.
Gérante du bar le PDZ à Besançon
“Il y avait au départ une petite dizaine de jeunes Bisontins. Suivis d’une dizaine de mecs issus de divers collectifs dont le GUD”, détaille-t-elle. Elle décrit les individus comme “hyper baraques, clairement entraînés”. “C’est la première fois qu’une descente de ce genre se passe devant mon bar, réagit la responsable des PDZ. On a tous eu peur en fait”.
Le GUD, pour “Groupe union défense”, est un groupuscule d’extrême droite particulièrement violent et actif en France depuis 1968. Le 6 mai à Paris, environ 500 militants cagoulés avaient défilé en mémoire de l’un des leurs. En sommeil depuis 2017, ses membres ont annoncé reprendre du service en 2022. Selon SOS Racisme cité par le JDD, le mouvement est une reconstitution des “Zouaves Paris”, un groupe ultraviolent dissous en janvier 2022 par les autorités.
Jointe par nos soins, la police de Besançon confirme que des contrôles ont été effectués. “Il y a bien eu des jeunes contrôlés ce week-end et une sécurisation a été effectuée au centre-ville comme nous le faisons régulièrement“, nous a-t-elle expliqué.
Samedi 20 mai, un événement organisé par une association LGBTQI+ avait lieu à la salle de musiques actuelles La Rodia, à Besançon. Aux alentours de 22h30, le message est passé aux participantes et participants d’être prudents en quittant les lieux. “Ne rentrez pas seuls, faites attention”, préviennent alors les organisateurs, informant de la présence dans le quartier d’un groupe de néonazis.
Des groupuscules de plus en plus visibles
Alors que les démonstrations de force de jeunes nationalistes se multiplient ces dernières années à Besançon, l’inquiétude grandit notamment du côté des associations organisatrices d’événements à visée solidaire et sociale. Ce samedi 27 mai, une grande marche contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie est organisée dans la capitale comtoise. L’an passé, des intimidations de la part de jeunes d’extrême droite avaient eu lieu aux abords de ce défilé.
Sur le groupe Telegram dont nous vous parlions plus haut, on peut également y voir une photo de drapeaux arc-en-ciel brûlés par d’autres nationalistes, en date du 18 mai 2023. Ce cliché, pris en marge de la Gay Pride de Fribourg en Allemagne, témoigne de l’homophobie assumée de ces groupuscules d’extrême droite. “Concernant la marche prévue ce samedi, nous serons présents afin d’encadrer le cortège, nous précise la police nationale. Des équipages BAC ont été fléchés tout le week-end sur le secteur du centre-ville ainsi que sur les quartiers Battant et Marulaz, à titre de vigilance”.
Pour rappel, en août 2022, un cortège de jeunes néonazis avait déambulé dans les rues du centre-ville, entonnant des chants nazis et faisant des saluts hitlériens en pleine rue. La maire de la Ville, Anne Vignot avait réagi au micro de France 3 Franche-Comté (relire notre article).
“On n’est jamais protégés de cette calamité”
Joint par nos soins, la maire de la commune a une nouvelle fois confié son inquiétude face à la présence remarquée d’individus à l’idéologie raciste et nazie.“Cela fait un bout de temps que je prends la mesure de cette montée de l’idéologie nazie. Quand on appelle à ne penser qu’à travers le prisme de la race blanche, vous imaginez si on acceptait ce genre d’idéologie politique ?, interroge-t-elle. Nous luttons tous les jours, depuis des mois, des années. Ici, une croix gammée, ailleurs une action militante nazie dans la rue… Il ne faut rien lâcher. C’est incroyable qu’ils se sentent libres de pouvoir défiler de la sorte”.
L’édile rappelle que le Musée de la Résistance et de la Déportation va rouvrir ses portes le 8 septembre à Besançon. “On ouvre bientôt un musée qui va rappeler que quand une société n’est pas suffisamment vigilante face aux mouvements nazis et racistes, cela nous amène au pire. On n’est jamais protégés de cette calamité”.
La France Insoumise Besançon a réagi à la “descente de néonazies” dans un communiqué diffusé à la presse, mardi 23 mai. “Particulièrement depuis plus d’un an et demi, Besançon subit les agressions, le racisme et la haine de l’extrême droite. Ces divers évènements marquent des franchissements de seuils qui doivent tous et toutes nous alerter”. La France Insoumise de Besançon dit se tenir aux côtés des personnes qui subissent ces agressions. Et de conclure : “Nous appelons toutes les forces humanistes, syndicales, associatives et politiques, toutes les citoyennes à se rassembler pour dénoncer et exiger une réponse des autorités à la hauteur du péril fasciste qui gangrène nos villes”.
Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 août, une vingtaine de militants d’extrême-droite a déambulé dans les rues du centre-ville de Besançon. À peine sorti d’un bar « le Shake Pint »’ vers 02h15 où il arrosait un anniversaire, le groupe a troqué le festif contre le politique. Avec, au menu de ce cortège sauvage, musiques militaires allemandes, slogans nationaux-socialistes, saluts hitlériens, entre autres banderoles, fumigènes et autocollants. Le tout sans jamais susciter la moindre réaction des pouvoirs publics, à qui nous avons visiblement appris l’existence de cet événement..
« Une véritable traversée brune. »
Mylène (nom d’emprunt) a été réveillée à son domicile de la rue des Granges, autour de 02h15. « Je dormais tranquillement avec mon compagnon, quand j’ai entendu une musique forte venant de la rue. Je me suis levée, assistant sidérée à une véritable traversée brune. Un groupe diffusait des chants militaires allemands et hooligans, ça braillait des slogans genre “Besançon est nationale-socialiste.” Certains ont apposé des autocollants sur leur chemin, je suis allé les arracher au matin… il s’agissait de visuels “VDL BSK” (pour “Vandal Besak”), “Action Française“, ou de productions incluant le symbole “SS“. »
Alors qu’il fumait une cigarette à la fenêtre de son appartement de la rue d’Alsace, Simon (nom d’emprunt) voit lui aussi débouler le groupe dans la foisonnante rue Bersot. « Ils étaient une petite vingtaine bien alcoolisés, certains tendaient le bras en criant “Sieg Heil“. Il y’avait encore du personnel présent à cette heure là, les brasseries finalisant leur fermeture… des insultes et menaces ont fusé, ils étaient prêts à en découdre avec n’importe qui. » Une version confirmée par deux salariés, visiblement encore émus de cette rencontre. Le retraité a en partie filmé la scène, que nous avons pu authentifier.
À la sortie du bar, la fiesta dégénère.
Afin d’immortaliser ce moment et tenter de lui donner un retentissement, les protagonistes vont se livrer à une séance photo. sur la fontaine de l’État-Major… place Jean-Cornet, du nom de ce résistant FFI mort pour la France à la Libération. Une mise en scène minutieusement orchestrée, puis publiquement diffusée sur une page « Telegram » partisane. En n’oubliant pas de revendiquer leur blase, ainsi qu’une volonté pugnace de se confronter aux « antifas. » Entre les effets pyrotechniques et une bannière aux couleurs des « VDL BSK », on compte au total quelques dix-huit figurants dont certains cagoulés. La suite est à lire sur kawa-tv-info…