🎶 Antenne clermontoise de Canto l’app qui fait chanter les fachos 🎶

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https://lahorde.samizdat.net/Canto-l-app-qui-fait-chanter-les-fachos

🎶 2022 – Présenté comme un « carnet de chants voué à la préservation des cultures régionales », Canto est surtout composé de chants franchouillards, catholiques traditionalistes, militaristes et nationalistes. Normal : son fondateur, Charles Dor alias Lancelot Galey, est issu de la droite radicale, et ne renie rien de son passé.

[…] Né en janvier 1983, Lancelot Galey, qui n’est pas encore Charles Dor, affichait fièrement dans sa jeunesse son national-socialisme, ce qu’il ne semble pas vraiment renier aujourd’hui, quoique de façon plus discrète.

En 2015 (à gauche), Galey se revendiquait fièrement nazi (NS=national-socialiste). Aujourd’hui, en août 2022 (à droite), c’est plus cryptique, mais la référence à l’emblème de la 3e division SS (dite “Totenkopf”) sur son t-shirt ne laisse pas trop de place au doute.

Il partageait ainsi sur les réseaux sociaux des petites blagues d’un goût plus que douteux, comme le montrent ces copies d’écran de sa page Facebook de l’époque, capturées par nos camarades de REFLEXes.

  • Sur son CV, Galey indique qu’il avait, de 2008 à 2010, des « responsabilités dans un syndicat étudiant » sans préciser, comme s’il en avait honte, qu’il s’agissait du GUD, un mouvement étudiant ultranationaliste et violent.
  • Lancelot Galey en queue de cortège, dans les rangs du GUD le 9 mai 2010 à Paris.
  • À Boulevard Voltaire, Galey confie : « c’est surtout à l’âge de 20 ans que j’ai redécouvert le chant avec des copains. » Et quels copains ! Ici, on peut le voir faire la fête avec Edouard Klein, le dirigeant de GUD à l’époque, Tanguy Eude, chanteur du groupe de rock nationaliste FTP et Hadrien Pucheu, un militant d’extrême droite suisse.

Enfin, sa petite amie d’alors, Jeanne Pavard, était aussi une militante d’extrême droite, au syndicat Rassemblement étudiant de droite (RED), issu du GUD.
En 2013, on retrouve Lancelot Galey aux côtés d’Axel Loustau, lui aussi un ancien du GUD, lors d’événements violents pendant la Manif pour Tous.

  • Côté musique, Galey aime alors se trémousser sur les hymnes martiaux du groupe de rock identitaire In Memoriam : « Si tu aimes cette terre où tu as vu la vie, / Qui tout au long des siècles ne t’a jamais trahi, / Alors il est grand temps pour toi de te dresser, / De préserver à tout jamais ton identité. » (« Résiste »).
  • Galey à un concert d’In Memoriam en 2012, dans les locaux des néofascistes de la Casapound.

Erreur de jeunesse ? tu parles, Charles ! En 2020, sur le compte FB du projet Canto, Galey déclare : « transmettons ensemble notre multiple Héritage ». Quelques mois plus tard, il explique sur l’un de ses comptes publics ce qu’il entend par « transmettre un héritage », à travers une citation :

Or il s’agit de l’extrait d’un poème publié en 1937 par un médecin nazi membre de la SS, Lothar Stengel von Rutkowski [2] ! Précisons que la seule traduction en français que nous connaissions de ce poème se trouve dans un ouvrage à la gloire de la SS, écrit par Edwige Thibaut et préfacé par Léon Degrelle, et qui a été interdit par décret en 1992.

Le médecin SS Lothar Stengel von Rutkowski : une source d’inspiration pour Galey.
  • Puisqu’on parle lecture, quand Galey nous fait part de ses écrivains favoris, il cite Dominique Venner, Jean Mabire, Julius Evola… Tous des penseurs de la droite la plus extrême.
  • Enfin, quand il s’agit de célébrer les traditions, Galey choisit le solstice d’hiver et invite à lire le magazine Éléments, revue de la Nouvelle Droite, pour le célébrer :
  • Mais c’est aussi sur le plan professionnel que les amitiés de Charles Dor / Lancelot Galey au sein de la grande famille des anciens du GUD se révèlent.
  • CV de Charles Dor/Lancelot Galey : depuis dix ans, ses principaux employeurs sont des militants de l’extrême droite radicale.
  • Quand on retrace son parcours professionnel, on constate qu’il a travaillé de 2012 à 2013 comme chef de projet à Cigale Medias, une des boites de Frédéric Chatillon, leader du GUD dans les années 1990. De 2013 à 2015, c’est pour Images 7, la société de communication fondée par Anne Meaux, leader du GUD dans les années 1970 [3]. Ensuite, après un petit passage au sein du magazine L’Essor de la gendarmerie, il fonde sa propre société de conseil, dont il s’occupe entre 2016 et 2019.
  • À partir de février 2019, il rejoint deux sociétés de Tristan Mordrelle, Inpectore Fundraising et OmniRaise, spécialisées dans la levée de fonds.
  • Fils d’un agent des renseignements nazis, Tristan Mordrelle est né en 1958 en Argentine : de retour en France, il rejoint les rangs de la Nouvelle Droite, au GRECE [4] dont il finit par s’éloigner. Il participe dans les années 1990 aux activités pronazies de la Communauté d’entreprise Noroît Suroît, en particulier comme gérant de la librairie révisionniste Ogmios, au sein de laquelle il emploie Frédéric Chatillon.

Dans les années 2000, Mordrelle, le plus souvent sous le pseudo transparent de Tristan Hemmes, va se spécialiser dans la levée de fonds, une expérience acquise aux États-Unis au sein d’un institut conservateur : en 2009, il crée OmniRaise avec Philippe Thomazo qui est un ancien responsable de l’UNI [5], membre des jeunes Républicains et chef d’une troupe de scouts d’Europe. Dernièrement, Tristan Mordrelle s’est chargé de la levée de fonds pour la campagne présidentielle d’Eric Zemmour.
Mordrelle, Thomazo et Galey sont proches au boulot comme dans la vie, comme le montre la photo ci-dessous.

De gauche à droite : Philippe Thomazo, Tristan Mordrelle et Lancelot Galey. [Source : Facebook de Charles Dor]
  • C’est fort de cette expérience que Lancelot Galey va professionnaliser le projet Canto, dont l’idée lui serait venue en 2018.
    En janvier 2022, les statuts de l’association stipulent que Lancelot Galey en est président à travers sa société CDOR Conseil, dont il est l’unique gérant et associé.Lire l’article entier

Rock identitaireFrancs-Tireurs Patriotes (FTP) : le retour des morts-vivants

Le groupe national-catholique Auctorum annonce un concert des Francs-Tireurs Patriotes demain samedi 18 juin à Versailles : ces ultimes rejetons du rock identitaire (qu’on espérait enterré) visiblement bougent encore…


Le groupe Francs-Tireurs Patriotes (FTP) apparaît en 2009, alors que les principaux groupes de rock identitaire (In Memoriam, qui s’est depuis reformé, Vae Victis ou Ile-de-France) mettaient fin à leurs carrières respectives (restées fort heureusement confidentielles), fermant ainsi la page de l’un des plus cinglants échecs culturels de l’extrême droite.

Le groupe en 2014 : FTP, un groupe de skins fafs assez conventionnelle dans le look.

Le nom du groupe peut surprendre, puisqu’il reprend (à un détail près quand même !) celui des Francs-tireurs partisans, résistants communistes, étrangers qui plus est, qui pratiquaient la lutte armée contre l’occupant nazi. Philippe, l’un des membres fondateurs du groupe, justifie ce travestissement comme « un doigt d’honneur fièrement brandi à destination des gauchistes. » De notre côté, on trouve que ça trahit surtout un manque cruel d’imagination !
Le principal animateur du groupe, qui écrit l’essentiel des paroles, est le chanteur Tanguy Eude, un skinhead néonazi plutôt porté sur la oi !

Tanguy en 2009 avec son t-shirt du groupe de RAC Lemovice aux couleurs de Blood & Honour. Les connaisseurs apprécieront la Totenkopf SS.

Il ne cache pas son admiration pour Léon Degrelle, fondateur du mouvement belge Rex, à l’origine proche des milieux catholiques qui devient pro-nazi durant la Seconde Guerre mondiale (Degrelle lui-même a rejoint les rangs de la SS) :

Mais pour monter un vrai groupe de rock (Tanguy se contente de chanter et Philippe joue de la guitare), ces deux Parisiens sont à la recherche d’un bassiste et d’un batteur. Pour tenir la basse, ils sont rejoint dans un premier temps rejoints par l’ancien leader d’Europa Nostra, un groupe créé en 2002 par des militants du FNJ tendance national-catholique sur Bourges, où il se font remarqué en se retrouvant impliqués dans une agression en mai 2003.

Et derrière la batterie vient prendre Colin, alias Fasc (une subtile abréviation de « fasciste », faut-il le préciser). Ce dernier avait débuté dans la musique d’extrême droite en faisant du rap (les FTP disent pourtant tout écouter sauf ce genre de musique) mais ouvertement néonazi : le titre de son album, « J’ai pas le Shoah », annonce déjà la couleur, tandis que les paroles de ses chansons sont sans ambiguïté : « Car ton honneur s’appelle fidélité / Bras tendu haut dans le ciel » (extrait de « Ton devoir c’est militer »), « Auschwitz serait-il devenu / Un véritable objet de culte / Exagéré pour qu’on accepte notre chute » (extrait de « Liberté d’expression »), etc.

Le logo de Fasc est directement inspiré de celui du Rexisme, le mouvement de Léon Degrelle (en médaillon). Remercions quand même Colin de ne pas avoir trop persévéré dans le rap, c’était gênant.

Pour l’anecdote, on peut signaler au passage un feat d’un autre rappeur d’extrême droite, Yves Alphé alias Goldofaf, sur le titre de Fasc « Atlantide », consacré au prétendu foyer de la société originelle des Aryens. Rien d’étonnant en soi, puisque le frère de Goldofaf, Viannet Alphé, est lui-même un bon copain des FTP.

Yves Alphé, alias Goldofaf, en train de faire la promo de FTP : normal, il a posé sa voix sur un morceau de Fasc, et son frère un ami du groupe…

Le négationnisme de Fasc se retrouve d’ailleurs dans une chanson des FTP,« Leçon d’histoire », qui commence par ces mots sarcastiques : « Françoise votre maîtresse vous a inculqué tant d’erreurs, Qu’elle cède sa place à Cohen ! » et qui évoque l’affaire Dreyfus et la Shoah sur le même ton… Philippe s’en explique dans une interview faite pour Rivarol en juin 2013 : « Cette chanson, « Leçon d’histoire », est emblématique de notre disque. (…) il est clair que le sujet de l’éducation “nationale” est connexe à beaucoup d’autres qui ont tous pour clé de voûte la domination du lobby qui n’existe pas… »

Le 1er mai 2015, Marion Maréchal Le Pen fait la promo d’un album des FTP, à la pochette pourtant sans aucune ambiguïté.

Les FTP sont le dernier groupe a être produit par Patriote production avec deux albums, l’un en 2010, l’autre en 2013. Ce label fait aussi de la vente par correspondance qui diffuse pour l’essentiel des groupes de rock identitaire français, mais aussi du matériel de propagande : des t-shirts en soutien au mouvement grec Aube dorée ou reprenant le logo de la division SS Charlemagne, des autocollants islamophobes, l’insigne du Parti franciste, etc.

Certains membres du groupe joignent aussi les actes à la parole, puisque Tanguy et Philippe se revendiquent sympathisants du Renouveau français (RF).

Le tout premier concert de FTP lors de l’université d’été du Renouveau français en 2009.

LE RF était un groupuscule directement issu de la Garde Franque (GF), un sous-marin de l’Œuvre française au sein du Front National de la Jeunesse (FNJ), la structure jeune du parti de Jean-Marie Le Pen, rassemblant des militants sur une ligne nationale-catholique réactionnaire. La volonté de Marine Le Pen de mettre sous contrôle le mouvement de jeunesse du FN, ainsi que des faits divers sordides poussent la GF s’auto-dissoudre en novembre 2005 pour mieux réapparaître un mois plus tard sous le nom Renouveau Français. Le Renouveau français va utiliser comme structure légale l’Association St Michel Archange, basée à Paris, qui publie la revue L’Héritage, dont la couverture du premier numéro annonce la couleur : elle reprend une affiche de la Légion française des Combattants, créée en août 1940 par le régime de Vichy ! À notez que dans le numéro suivant, on trouve un entretien de Patriote production, le label des FTP.

La couverture du premier numéro reprend une affiche de la Légion française des Combattants, créée en août 1940 par le régime de Vichy, dont l’historien Jean-Marie Guillon précise que « ses militants ont été les artisans les plus convaincus de la Révolution nationale ».

Mais l’une des particularité du RF est de revendiquer son racialisme, comme il s’en explique dans l’une de ses plaquettes de présentation : à propos de la défense de l’identité nationale, le RF précise que cette dernière est aussi « physique », en regrettant que « ce dernier point est l’un des plus délicats à aborder du fait du terrorisme intellectuel né de la révolution de 1945 » et que ce « critère ethnique » permet pour cette raison de distinguer « les véritables nationalistes » (comme le RF) des « nationaux-républicains » (comme Marine Le Pen).

Le RF prétend offrir une préparation intellectuelle aux cadres pour le mouvement nationaliste de demain, en particulier avec la mise en place d’universités d’été, mais c’est surtout par son activisme et parfois sa violence qu’il va séduire les jeunes nationalistes en mal d’action. Ainsi, dès 2006, le RF participe aux attaques menées par l’extrême droite contre des étudiants grévistes en 2006 à la Sorbonne lors du mouvement anti-CPE [1].
C’est surtout quelques années plus tard, lors du mouvement homophobe contre le mariage pour tous, que le RF va se faire remarquer dans les cortèges, pile au moment où les FTP connaissent leur période “faste” si l’on peu dire.
En 2015, on retrouve Tanguy des FTP au congrès du GUD, qui avait invité les néonazis grecs d’Aube dorée et belges de Nation, et les néofascistes italiens de Casapound.

Yves Alphé et les FTP, dits “les inséparables” au congrès du GUD en 2015.

Deux ans plus tard, il rencontre d’ailleurs Steven Bissuel, le patron du GUD de l’époque : les FTP annonce qu’une partie des recettes de leur concert du 23 septembre 2016 sera redistribué au [Bastion social que Bissuel vient de lancer.

Tanguy et Bissuel se tripotent les avant-bras en 2017.

Six mois plus tard, le groupe semble confirmer son engagement du côté nationalistes-révolutionnaire en étant à l’affiche d’un concert qui s’est déroulé le 7 octobre 2017 avec In Memoriam et ZetaZeroAlfa, dont nous vous avions parlé ici.

En 2018, rappelons-nous que les FTP affichent publiquement leur soutien aux responsables de la mort de notre camarade Clément Méric, les néonazis Esteban Morillo et Samuel Dufour, qui passent alors en procès.

Mais les FTP reviennent vite dans le giron national-catholique. La même année, pour la sortie de son troisième album, le groupe est invité par Thierry Bouzard, le référent anti-IVG de Civitas, dans son émission musicale sur TV LIbertés.

Thierry Bouzard fait la promo des FTP.

Deux ans plus tard, c’est justement à la “Marche pour la Vie” à Paris le 20 janvier 2019, une manif contre le droit des femmes à disposer de leur corps organisée chaque année à cette période, que les Francs-Tireurs Patriotes sont invités sur l’estrade installé au Trocadéro le temps de quelques chansons.

Malgré ce dernier mini-concert improvisé, le groupe semble à bout de souffle. Deux ans plus tard, en 2019, dans une interview pour le quotidien national-catholique Présent, le groupe annonce la sortie d’un nouvel album qui ne verra jamais le jour. Le groupe fait ensuite un concert lors de l’université d’été d’Academia Christiana, mais depuis deux ans, à notre connaissance, plus rien (en même temps le Covid est passé par là).
Ainsi, avec cette invitation d’Auctorum, le groupe fait son come-back : espérons que ce soit le dernier… Au moins pour nos oreilles !

La Horde

Blood and Honour Nusantara : Analyse relationnelle d’une scène musicale extrême, le Darah & Maruah movement (Malaisie, Singapour)

https://shs.hal.science/halshs-02360137/

2019 : Cette communication s’intéresse à la scène musicale malaisienne Darah & Maruah [blood and honour], scène néo-nazie de RAC et de black metal apparue dans les années 2000. La formalisation des liens entre musiciens et groupes sous forme de graphes bipartis permet de mettre en évidence les acteurs les plus centraux, acteurs généralement investis de manière multiple dans cette scène. La question de la personne dans le black metal constitue un obstacle à l’objectivation scientifique et à l’analyse fine des trajectoires individuelles

extraits :

Les scènes RAC existent toujours aujourd’hui, elles sont cependant vieillissantes et n’ont guère su se renouveler musicalement – ce constat est également valable pour les scènes punks d’extrême-gauche. Dans les pays européens, une poignée de concerts clandestins sont organisés chaque année par les réseaux BH et Hammerskins mais l’audience ne dépasse qu’exceptionnellement la centaine de personnes. Les seules exceptions concernent des groupes ayant su fidéliser leur public au fil des décennies (Lemovice ou In Memoriam en France) et la scène italienne où le réseau des Casapound (centres sociaux d’extrême-droite) permet l’existence d’une scène musicale fasciste active. L’apparition d’un genre musical plus agressif, le black metal, a sans doute contribué à marginaliser le RAC.

La « deuxième vague » (là encore, il s’agit d’une construction a posteriori) apparaît en Norvège au début des années 1990 et attire rapidement l’attention médiatique en raison des violences qui l’accompagnent (meurtres, incendies d’églises – voir Moynihan et Soderlind, 1998). Elle provoque aussi un renouveau de l’esthétique metal, le black metal étant depuis l’un des genres les plus actifs
de la scène metal (Beauguitte et Pécout, 2019a). L’un des artistes les plus influents de cette deuxième vague, Varg Vikernes, seul membre du groupe Burzum, se met à écrire en prison des textes politiques mêlant paganisme, racisme et antisémitisme, ce qui va favoriser le développement du NSBMBurzum n’étant cependant pas un groupe NSBM. [Burzum = Varg Vikernes en est précisément la figure définitive]

Produisant des albums sombres, violents, aux textes généralement non compréhensibles à l’écoute, le NSBM séduit musicalement bien au-delà des seuls militants d’extrême-droite – ce qui n’était guère le cas du RAC. Le black metal en général revendiquant un côté misanthrope, nihiliste et choquant, il n’était pas surprenant de voir apparaître des svastikas sur les pochettes de disques ou des textes à la gloire d’Hitler. Comme l’écrit Olson à propos de la scène du milieu des années 1990, « swastikas and racism were largely provocations; one example of misanthropy among many. » (Olson, 2012). Taylor à propos de la scène norvégienne écrit quant à elle « Black metal’s appropriations of Nazism, along with satanism and Norse paganism, are also related to the scene’s propensity for misanthropy – its celebrations of violence and war, and discourses about survival of the fittest or purging the weak. » (2010). Si des groupes de NSBM existent un peu partout dans le monde, il s’agit d’un phénomène très marginal et peu de groupes se revendiquent ouvertement NS (Maspero et Ribaric, 2014).

En ce qui concerne les caractéristiques de ce sous-genre très marginal, on peut noter :

  • le nombre élevé de one-man-band,
  • le caractère très confidentiel des productions discographiques (les tirages à 14 ou 88 copies3 sont fréquents),
  • le très faible nombre de groupes donnant des concerts et la rareté de ces concerts (une poignée par an dans les pays européens).

Qu’il s’agisse du RAC ou du NSBM, il est souvent délicat de parler de scène
musicale au sens strict. En effet, le caractère confidentiel et clandestin des productions empêche le plus souvent que ces artistes puissent rencontrer leur public en dehors des forums en ligne. Il existe pourtant quelques exceptions en Europe (Italie, Ukraine) et, plus surprenant a priori, en Asie du Sud-Est, les scènes RAC et NSBM en Malaisie et à Singapour étant regroupées dans le Darah & Maruah Movement et formant, comme nous allons le voir par la suite, une scène musicale active et plurielle.

Le mouvement Darah & Maruah vise explicitement à unir groupes RAC et groupes metal de ce qu’ils considèrent comme l’aire culturelle malaise (Nusantara),soit la Malaisie, Brunei, Singapour et l’Indonésie.

Sur l’ensemble de la période, 47 groupes et 136 musiciens (le masculin s’impose, 135 sont des hommes) composent le corpus étudié.

31 de ces groupes sont membres du D&M, 24 étant en Malaisie et 7 à Singapour.

Le statut de ces 47 groupes est le suivant :
19 sont actifs aujourd’hui, 7 ont changé de nom, 2 sont en pause, 8 se sont séparés et l’information est inconnue pour 11 d’entre eux. Les dates de début des groupes sont manquantes pour 15, les dates de fin pour 7. En ce qui concerne l’appartenance des musiciens aux groupes, la date d’entrée dans le groupe manque dans 30% des cas (66 sur 230), la date de fin dans 20 % des cas (48).

En ce qui concerne les groupes membres du D&M, si 75 musiciens jouent dans un groupe et un seul, ils sont 16 à jouer dans au moins deux groupes et le plus prolifique, Andika, a été/est membre de 13 groupes différents – il anime également le micro-label Heritage Nusantara.

En ce qui concerne la composition des groupes, elle varie de 1 (2 one-man bands de metal et 3 groupes pour lesquels la composition est partiellement connue) à 15, l’instabilité des groupes comme de leur composition étant fréquente.

Ce type de catnet, impliquant une poignée de musiciens multipliant les projets avec ou sans message politique, supposant des compétences multiples (organisation de concert, animation de label, graphisme), est similaire à toutes les scènes musicales underground, quelle que soit la coloration politique (ou son absence) et le style (cf Gosling, 2004, sur les scènes anarcho-punk nord-américaine et anglaise).

Par rapport à d’autres cercles de black metal néo-nazi (le Sourthern Elite Club argentin ou le BlazeBirth Hall russe, voir Beauguitte et Pecout, 2019b), le D&M se distingue par sa grande diversité musicale, son nombre plus élevé d’acteurs et sa capacité à organiser des concerts, lesquels sont parfois annulés en raison de la pression conjuguée des autorités et des militants antifascistes locaux (Ferrarese, 2019).
Une originalité supplémentaire repose dans l’intégration réelle de la plupart de ces activistes dans la scène metal du pays. Jouant dans des groupes ouvertement néo-nazis et dans des groupes sans message politique, ils apparaissent tantôt dans des festivals généralistes, tantôt dans des festivals semi-clandestins et ultra-nationalistes.

Multiplier les projets, les pseudonymes, est aussi une stratégie permettant à la scène de se maintenir dans un contexte souvent hostile. Le fait que la Malaisie soit une dictature dirigée par un parti unique de droite nationaliste n’est pas nécessairement un atout, le metal ayant été régulièrement réprimé voire interdit dans le pays.

Choisir un nom de scène, et ce qu’elle que soit la pratique artistique, est banal.
Multiplier les pseudonymes est rare dans certaines pratiques (cf le cas Romain Gary – Émile Ajard) mais très fréquent dans d’autres, notamment dans les cultures underground ; Joe d’Amato (cinéma bis) signait ses films de façon multiple (David Hills, Dirk Frey, Peter Newton, etc.). Si le cas du black metal est un peu spécifique (cf infra), considérer que la personne civile et l’artiste ne forment qu’un seul et même individu ne semble guère poser de problème (la mort de Jean-Philippe Smet n’a pas provoqué un délire journaliste et
politique national en France, celle de Johnny Halliday si).

Selon le théoricien Philip Auslander, dans la musique populaire, on peut distinguer trois couches (« layers »):

  • « the real person (the performer as human being),
  • the performance persona (the performer’s self-presentation),
  • and the character (a figure portrayed in the song text) » (cité dans Waksman, 2009, p. 73).

Certains artistes du D&M poussent la logique plus loin et Andika prend un nom différent pour (presque) chaque projet dans lequel il s’investit (cf encadré). Ce cas limite se vérifie pour d’autres artistes de cette scène : le guitariste Black (pseudonyme pour les groupes Exothermix, Hikayat, Muntah et Slaydeath) utilise également Daeng Hitam (Jugra) et Black Kecik (Firasah) ; le batteur Apit
a utilisé les peudonymes Hafiz (Steel Crescent, Hikayat), Panglima Demang Bersiong (Singhasari) ou Blackgoats (Santau) – liste non exhaustive – et l’on pourrait multiplier les exemples. Cela renvoie parfois à un choix du groupe : les musiciens de Wraith portent tous des numéros ; dans Vetis, le pseudonyme doit commencer par SS. Tous ces pseudonymes ont été conservés mais ils ont été agrégés pour les représentations et les mesures ; un musicien peut avoir 5 ou 10 pseudonymes mais comprendre son rôle dans une scène musicale nécessite de pouvoir l’identifier comme un musicien et un seul.

Encadré 1: Neuf pseudonymes par personne ? L’exemple d’Andika
Andika est l’un des leaders du Darah & Maruah movement, propriétaire du label Heritage Nusantara, et impliqué dans de nombreux projets. Sa page metal-archives (consultée le 17 janvier 2019) recense 9 groupes actifs et 9 groupes passés. S’il utilise le plus souvent comme nom de membre Andika, il utilise également les pseudonymes suivants (nom de groupe entre parenthèses) : Daemonia Darkbearer (Banshee, Dexekrators, ce deuxième groupe étant issu de la séparation du premier), Daging Virus A (Meatcleaver), Asri (Raptor), N°5 (Wraith), Udin (Firasah), Daemonia Darkbearer of Bestial Warkommand and Blasphemik Howl of Pontianak (Hellscream), Daeng Andika (Jugra) et SS Warkommand (Vetis).

Si un musicien peut choisir des noms de scène différents, a priori la situation est différente pour un groupe, ensemble supposé à peu près stable de musiciens, identifiable par son nom voire son logo. Or, et cela était parfois explicite et parfois implicite dans les résultats relatifs au D&M, ce caractère clairement défini de l’objet est trompeur.
Si l’on prend l’exemple du groupe Momokz créé en 2009, devenu Momok en 2010 et Antaboga en 2011, est-il pertinent de considérer que les deux premiers ne font qu’un alors que le troisième serait fondamentalement différent ? Examiner la composition des trois groupes permet de justifier ce choix : 3 musiciens créent le groupe originel en 2009, 2 restent jusque 2011, date à laquelle la composition et le nom du groupe changent complètement. Avoir une attitude nominaliste en ce qui concerne les groupes n’est pas absurde : le nom d’un groupe est ce qui lui donne son identité, que ce soit sur scène ou sur disque. Malgré l’instabilité parfois très forte des formations, le fait de garder le nom originel a un sens pour le public du groupe.

Enfin, deux cas particuliers doivent être mentionnés : Wraith et As Sahar qui font
tous deux partie du D&M lors de la première partie de leur carrière. En 2014, la
composition du groupe Wraith change complètement, ses nouveaux membres choisissent de continuer sous le même nom mais en effaçant toute référence au nazisme. As Sahar choisit lui aussi d’effacer toute référence au D&M suite au départ de deux musiciens autour de 2012 ; l’un de musiciens les plus actifs du D&M, le batteur Apit, joue depuis 2017 dans ce groupe, ce qui explique la présence dans les données d’un As Sahar 1 et As Sahar 2.

Dès les origines du black metal, l’usage du pseudonyme plus ou moins évocateur s’impose. Comme l’écrit Patterson, en choisissant des noms de scène, le groupe anglais Venom

« inadvertently kick-started a tradition that would become almost mandatory within black metal »,

le leader Cronos expliquant dans une interview au magazine américain Sounds

« There are more than stage names. They are states of mind. It’s sort of a possession » (Patterson, 2013, p. 9).

Le groupe Bathory innove de son côté en refusant toute photographie promotionnelle, masquer voire effacer l’identité sociale des musiciens est une volonté explicite (id, p. 28).

La deuxième vague de black metal issue de Norvège ajoute un élément qui s’impose rapidement, le maquillage en noir et blanc nommé corpse paint. Si l’influence du groupe Kiss est affirmée par la plupart des acteurs de la « deuxième vague du black metal », l’ambition est différente, il s’agit tout à la fois d’effacer son identité sociale et de créer un univers inquiétant et malsain. Comme l’affirme alors Faust du groupe Emperor, « When we, under a gig or during a photo session, are using corpsepaint [sic], we are usually in a
state of mind that makes us feel like we are getting nearer darkness (and maybe even one with darkness)… At such events, I look at myself as one of the creatures of the night…child of darkness » (Plillipov, 2011).


2016 : Un groupe de Malaisie s’affiche “NS D-beat”

NS D-Beat 🤔 c’est du RAC de faf, pas besoin d’écouter. La D-beat est une scène antiraciste internationale depuis 45 ans.

https://cdn-asia.uniteasia.org/uploads/2016/06/barthata.jpgLe visuel promotionnel de mauvais goût avec mise en scène victimaire=identitaire de la censure.

translated as the following:

“World’s First National Socialist D-Beat

D-Beat is known as an exclusive music for the left-wingers, however, things have changed with the new release by BARTHAFAH. This is the first D-Beat band with national socialist ideals containing 8 songs that discuss Nationalism, Patriotism and NS. The record will be released by Heritage Nusantara Produktion, limited to 30 copies.”

Here’s the uncensored version of the band’s album cover with the swastika clearly visible:

barthafah

According to this link: http://www.metal-archives.com/bands/Barthafah/3540351297 Bartafah are said to be part of a right wing movement called Darah & Maruah PST TM.

 


Voir le film :https://laspirale.org/public/est-tenebres04.jpgA l’Est de l’Enfer – 2014

Alerte antifa en Rhône-Alpes : concert identitaire ce week-end (dossier)

Le collectif antifasciste AFA74 a publié un dossier d’informations sur ce concert qui est organisé par Autour du Lac, et qui a lieu le même jour que la manifestation du GUD à Lyon. En voici de larges extraits, qui présentent les organisateurs et les groupes de musique programmés, et un lien pour télécharger le dossier intégral.

Les organisateurs

Autour Du Lac (ADL) est regroupement affinitaire de militants nationalistes basés en Haute-Savoie. Si leur ligne est souple et souhaite brasser l’ensemble des tendances d’extrême droite, le noyau dur qui anime le cercle est avant tout porté vers l’idéologie néonazie et nationaliste-révolutionnaire. L’antisémitisme et le racisme, y compris avec la revendication de supériorité blanche, y sont des positions assumées. Le cercle est en lien avec d’autres groupuscules de cette tendance, notamment avec le GUD Lyon, Génération Identitaire, Alexandre Gabriac (candidat Civitas aux législatives 2017 dans la deuxième circonscription de l’Isère), ainsi que leurs homologues savoyards Edelweiss Pays de Savoie. Sans surprise, le groupe se singularise par sa violence.

ADL organise des rencontres sportives (football et boxe) mais également des conférences politiques : en mars 2016 à Allonzier-la-Caille, avec des représentants du GUD, de la Casapound et de La Maison des Elfes (maison communautaire et identiaire en Bourgogne) ; en septembre 2016 autour du thème de la « réinformation » dans la salle Yvette Martinet à Annecy ; le 9 octobre 2016, avec la projection d’un documentaire sur la Légion des Volontaires Français (LVF) [1]… En mars 2017, ADL offre un interview au groupe de graffeurs nationalistes La Cagoule [2] qui réalise ainsi des “œuvres” glorifiant les pires organisations d’extrême droite.

Tomasz “Gamin” Szkatulski, reconnaissable à son tatouage “White Power” dans le cou, à gauche avec son ami Yoann Mutte, et à droite tenant la table de Pride France.

ADL tourne autour de personnes issues de la scène néonazie, des stades de football et des sports de combat. Tomasz “Gamin” Skatulski, organisateur du tournoi de MMA et du concert néonazi le 10 juin à Saint-Hélène-sur-Isère, propriétaire de la marque suprémaciste blanche Pride France est un des « membres » du cercle ADL. Ce personnage a déjà été incarcéré à de multiples reprises pour des faits d’armes peu glorieux : agression d’un SDF handicapé en 2008 ou exhibition d’insignes nazis en 2010… Nicolas Paz est un de ces autres proches du cercle ADL qui s’est fait connaître par l’incendie de deux mosquées à Annecy, le 5 mars 2004, avec Anthony Savino et Michel Guégan. Ils ont tous été à l’époque condamnés à cinq ans de prison, avec des années de sursis pour certains (un an pour Nicolas Paz par exemple). Paz revendique également dans un journal en 2014 que « le Front nous demande de temps en temps d’assurer le service d’ordre ».

Les groupes

In Memoriam est un groupe de rock identitaire historique dans la scène néonazie française et européenne. Pour l’histoire ancienne du groupe, on renverra le lecteur au site REFLEXes qui en a retracé le parcours. Le groupe s’est refondé en 2012 à la suite d’une invitation à jouer dans le festival fasciste italien Tana Della Tigri organisé par la Casapound, devant 1 600 personnes, dont 300 français. Ce mouvement italien qui se veut être « le fascisme du nouveau millénaire » est d’ailleurs une source d’inspiration et le catalyseur de la scène fasciste française.

En 2013 et 2014, le groupe se produit à Milan puis à Prague. Ce n’est qu’en juin 2014 que le groupe revient en France, au Back Up, à Paris, devant 1000 personnes. En juillet 2015, c’est à Fréjus qu’ In Memoriam est invité par le maire FN David Rachline dans un festival de musique punk, en présence du groupe La Sourie Déglinguée. Le 10 juin 2017, In Memoriam était invité pour un concert dans la région de Bordeaux par l’association d’extrême droite Le Menhir : face aux risques de « troubles à l’ordre public », le maire de Saint-Quentin-en-Baron avait décidé de faire interdire le concert.

Les trois autres groupes de musiques invités, ZetaZeroAlpha, DDT (Dodicesima Disposizione Transitoria) et Drittarcore, sont tous d’origine italienne, évoluant dans le sillage de la mouvance néofasciste Casapound. Le chanteur de Zetazeroalpha, Gianlunca Iannone, n’est autre que le fondateur de la Casapound.

Casapound

La Casapound est un mouvement d’extrême droite italien fondé par Gianlunca Iannone en décembre 2003, lors de l’occupation d’un bâtiment en plein cœur de Rome. Cette occupation avait pour but de protester contre la crise du logement ; une vingtaine de familles y sont logées. Avec un soutien comme Gabriele Andinolfi, figure intellectuel du fascisme italien durant les « années de plomb », Casapound a d’importants relais idéologiques et politiques lui permettant même de présenter des candidats à certaines élections (mais obtenant de maigres résultats). Le mouvement compte plus de 4 000 membres, 40 sections et occupe 10 bâtiments dans le pays. A cela s’ajoute des initiatives diverses et variées comme des rassemblements, des manifestations, des concerts. La force du mouvement est justement d’être sur tous les fronts sociaux et culturels : aide aux étudiants, aide sociale pour les personnes sans emploi, divers clubs sportifs, radio…

Le régime fasciste de Benito Mussolini est clairement assumé puisque le nom du mouvement signifie littéralement « la Maison de Pound » en référence à l’intellectuel et artiste fasciste Ezra Pound. « Nous sommes fascistes et assumons tout l’héritage de la période fasciste, y compris les erreurs. (…) Contrairement au communisme, le fascisme n’a pas échoué, il a été vaincu sur le champ de bataille » déclare Adriano Scianca, l’un des idéologues du mouvement. Récemment, le 1er juillet 2017, 20 militants de Casapound ont violemment agressé une délégation de personnes participant à un rassemblement en faveur de l’accueil des refugiéEs et des migrantEs.

 AFA 74

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2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.

In Memoriam, rac identitaire français programmé à Bordeaux

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[…] Janvier 2017 : Pour clôturer la marche de l’association Paris-Fierté, In Memo joue à guichet fermé sur une péniche à Paris, sous le Pont des Arts6.

Juin 2017 : In Memoriam joue en centre ville de Bordeaux au Havana Café7
En 2017, un serveur est licencié pour avoir fait venir le groupe dans l’établissement où il travaillait12.

Octobre 2017 : L’association Autour du Lac organise un événement exceptionnel en bordure de Lyon : un concert regroupant des groupes français et italiens. In Memoriam clôturera la soirée après FTP, Drittarcore, DDT et Zetazeroalfa.

Janvier 2018 : In Memoriam est invité à jouer la veille de la cérémonie d’Acca Larenzia aux côtés des groupes Hate For Breakfast, Fantasmi Del Passato, Bronson et Zetazeroalfa8.

La venue du groupe [de musiciens, orchestre] est parfois contestée par des groupes [collectifs] antifascistes et des élus locaux11.

https://fr.wikipedia.org/wiki/In_memoriam_(groupe)