https://x.com/BAF_Nancy/status/1802393926177050825
https://manif-est.info/Grand-tournoi-de-MMA-organise-par-des-reseaux-neo-nazis-en-Meuse-2930.html
Plus de 300 néo-nazi.es ont participé à un tournoi de MMA organisé par le réseau néo-nazi Hammerskin, avec la franche participation de Blood & Honour, à Combres-sous-les-Côtes (Meuse, 55) ce samedi 15 juin 2024. Venu.es des quatre coins de l’Europe, les participant.es ont combattu des heures durant dans un hangar agricole appartenant à Jérémy Flament [2]. Cet établissement néo-nazi du réseau Hammerskin, baptisé « Taverne de Thor », a été délocalisé dans le nord de la Meuse depuis Toul (54) il y a une dizaine d’années, suite à des interventions de collectifs antifascistes. Malgré la présence d’individus bien connus des renseignements territoriaux et l’exhibition publique de symboles nazis illégaux, l’intervention de la gendarmerie locale en fin d’après-midi fut de courte durée : les agents des forces de l’ordre ont quitté le rassemblement fasciste « privé » après quelques échanges courtois avec les organisateurs.
Video : https://x.com/ExifRecherche/status/1804419025515987422
https://exif-recherche.org/?envira=15-06-2024-day-of-glory-iv-in-frankreich
ça fait le buzz :
Active Club Suède identifié :
AFA Research: Svenskar från Aktivklubb deltog i internationell kampsportsturnering i Frankrike
Près de Verdun, des néonazis s’entraînent au combat au vu et au su des autorités
Un tournoi de MMA clandestin s’est déroulé samedi 15 juin dans la Meuse, rassemblant des centaines de militants d’extrême droite venus de plusieurs pays d’Europe. Dépêchés sur les lieux, les gendarmes n’ont pas empêché la tenue du rassemblement.
Donatien Huet 18 juin 2024 à 14h07
Ils venaient pour l’occasion de France, d’Allemagne, du Benelux, voire d’Espagne, de Hongrie ou de Bulgarie. Deux cent cinquante à trois cents néonazis ont participé samedi 15 juin au « Day of Glory » (« jour de gloire »), un tournoi d’arts martiaux mixtes (MMA) à Combres-sous-les-Côtes (Meuse). La manifestation clandestine, annoncée dès janvier sur les canaux Telegram du milieu, a eu lieu entre les murs de La Taverne de Thor.
Ce repaire lié au gang criminel des Hammerskins est établi depuis une dizaine d’années dans ce département de la région Grand Est, après avoir déménagé depuis la commune de Toul (Meurthe-et-Moselle), à 60 kilomètres de là, où il avait été visé en 2013 par une fermeture administrative.
D’après les éléments récoltés par les médias Manif’Est et Exif Recherche, photographies à l’appui, huit gendarmes locaux se sont rendus sur place au cours de l’après-midi, sans pour autant empêcher la tenue du rassemblement, qui se déroulait dans un hangar agricole privé.
Contactées par Mediapart, ni la préfecture de la Meuse, ni la maire (sans étiquette) du village de 118 habitant·es, ni la députée sortante de la circonscription, Florence Goulet (Rassemblement national), n’ont réagi.
« Les gendarmes sont passés vingt minutes, ont papoté avec les organisateurs et se sont barrés. On tolère un rassemblement de gens entraînés à la violence, qui vénèrent Adolf Hitler, exhibent des symboles illégaux dans l’espace public et passent leur week-end en Meuse. Cela questionne sur le “barrage à l’extrême droite” que prétend incarner le gouvernement », témoigne un militant antifasciste du secteur. « Le simple fait que ça ait lieu dans un hangar agricole, qui n’est pas destiné à accueillir des événements de sports de combat, aurait d’ailleurs dû suffire pour qu’il n’y ait pas d’autorisation », estime-t-il.
Le hangar en question appartient à Jérémy Flament, adepte de MMA et par ailleurs propriétaire d’un salon de tatouage à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Sollicité par Mediapart, il a prétexté une « erreur de numéro » pour décliner notre demande d’entretien.
Lors de son inauguration en 2015, la bâtisse, acquise pour la somme de 25 000 euros selon le quotidien L’Est républicain, arborait le logo « LHS » (pour « Lorraine Hammerskins »), branche locale de ce groupuscule néonazi violent à la hiérarchie stricte, né aux États-Unis en 1988, où il est notamment lié à une tuerie raciste de masse, et implanté dans de nombreux pays européens. L’organisation est interdite depuis 2020 en Allemagne.
L’organisateur connu pour son activisme et sa violence
Le promoteur du tournoi, Tomasz Szkatulski, a un long passé de violence dans la mouvance néonazie : ancien des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (le groupe de Serge Ayoub dissous en 2013 par le gouvernement après le meurtre de Clément Méric), de la Losc Army (des hooligans du club de football lillois), ce Français d’origine polonaise est désormais installé à Annecy, d’où il pilote la boutique en ligne de vente de matériel sportif et de vêtements néonazis Pride France. On peut notamment s’y procurer des tee-shirts « White Division » (« division blanche »), ornés du Totenkopf (insigne d’unités de la SS nazie), « Antifa, fils de pute » ou « Nationalsocialist Hardcore ». Le tout expédié depuis la Haute-Savoie.
À Mediapart, Tomasz Szkatulski affirme contre toute évidence que « cet événement était apolitique et tous les bords politiques ont pu participer et toutes les nationalités aussi (Afrique et Europe) » : « Pour toutes informations, faites comme d’habitude, demander [sic] à vos amis du gouvernement, service secret, justice, préfecture ou police. »
Couvert de tatouages à l’effigie du IIIe Reich, l’homme de 40 ans a été condamné à deux reprises pour des agressions commises sur des personnes sans domicile fixe, à Lille, en 2006 et 2008, et il est mêlé à des attaques de bars associatifs et LGBT dans la capitale des Flandres, en 2012 et 2013. Il est aussi proche de skinheads un temps mis en cause dans l’affaire dite des « noyés de la Deûle », une série de cinq meurtres irrésolus dans ce canal du Nord en 2010 et 2011.
Très connecté à l’international, Tomasz Szkatulski est lui-même combattant, affilié à King of the Streets, un fight club de hooligans particulièrement suivi sur les réseaux sociaux, et a organisé, en mai 2023, aux côtés d’organisations néonazies allemandes et hongroises, le tournoi de MMA continental « European Fight Night » (« nuit du combat européenne »), en banlieue de Budapest, comme l’a relevé le site d’investigation Bellingcat.
Selon les informations de Mediapart, Tomasz Szkatulski sera de retour à Budapest les 11 et 12 octobre 2024 pour orchestrer le festival de rock néonazi « Reconquering Europe » (« reconquérir l’Europe »). À l’affiche, notamment, deux groupes français : les Niçois de Fraction – formation dans laquelle chantait Philippe Vardon, candidat sur la liste de Reconquête et directeur de campagne de Marion Maréchal aux européennes – et Bunker 84, connu pour ses morceaux encensant les crimes de l’Allemagne nazie.
Les observateurs tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme sur l’utilisation par l’extrême droite des sports de combat pour s’entraîner à la confrontation physique et se préparer aux attaques contre leurs ennemis déclarés. Auteur du livre Ihr Kampf (« leur combat », non traduit), publié en 2020 et consacré à ce milieu des arts martiaux, le chercheur allemand Robert Claus explique à Mediapart que « les événements de sports de combat contribuent également à faciliter le réseautage, le recrutement de nouveaux militants et le financement de leurs activités, à travers la vente de tickets ou de produits dérivés ».
« On parle ici d’un réseau international, qui a beaucoup évolué au cours des dernières années, souligne Robert Claus. Avant, les néonazis allemands ou français, à la base nationalistes, méprisaient leurs homologues d’Europe de l’Est. Désormais, ils regardent avec envie ces pays, qu’ils perçoivent comme des sociétés moins libérales, plus blanches, avec moins d’immigration de confession musulmane. » D’après des images consultées par Mediapart, des hooligans du Levski Sofia, un club de football de la capitale bulgare, figuraient d’ailleurs parmi les participants au tournoi organisé dans la Meuse.
À propos de ce « Day of Glory », Robert Claus note que des combattants allemands du groupe Kampf der Nibelungen (nommé ainsi en référence aux nains de la mythologie germanique) ont été empêchés par les policiers allemands de passer la frontière avec la France, vendredi 14 juin, écopant d’une interdiction de sortie du territoire, selon une vidéo postée sur le canal Telegram de l’organisation. Signe que les autorités étaient parfaitement au courant de l’existence de l’événement du lendemain.
2014 :
juin 2014 : [34:22] caméra cachée infiltrée dans le rassemblement RAC n’ MMA de Pride France et Blood and Honour Hexagone
2016 :