2001 – 2002 les premières propositions de Peste Noire

« Aryan Supremacy » est le titre de la première proposition de Peste-Noire » 

L’oeuvre proposée est immonde et Neige de Alcest y pulse effectivement ces hymnes NSBM intemporels.

La cassette-démo en référence au suprématisme aryen est  déclinée en plusieurs versions, et au moins deux différentes incarnations jumelles :nsbm-as-peste-noire-dor-daedeloth– La version élitiste de 14 copies, le chiffre 14 faisant référence aux « 14 words », les « 14 mots » slogan des suprématistes blancs et des ultranationalistes radicaux, avec un logo Peste Noire avec la lettre T stylisée en croix inversée satanique, et la lettre O telle une croix celtique identitaire.

– Ou la version NSbm ornée de symboles  white power & co, croix gammée / swastika / roue solaire / croix celtique, … mais sous l’étiquette de groupe occulte « Dor Daedeloth ». nsbm-dor-darleoth-logoLes titres proposés :
« Royaume d’Occident, Les camps de la mort, Gisant dans la putréfaction, Aryan Supremacy. »

Extrait des paroles traduites :
« Tuons-les tous / Défendons notre honneur / Ne laissons pas cette racaille corrompre notre nation / Non à l’égalité / Combat contre la judéo-chrétienté »
ou encore,
«  Les camps de la mort », volonté génocidaire ciblée sans détour :
« … Avant de quitter cette terre / Je veux leur mort / Un putain de pur génocide / Pour la vengeance ultime … »

sources :
 
http://www.metal-archives.com/albums/Peste_Noire/Aryan_Supremacy/399134
 https://www.discogs.com/Peste-Noire-Aryan-Supremacy/release/3118541
 http://www.metal-archives.com/bands/Dor_Daedeloth/3540353438

http://www.adl.org/combating-hate/hate-on-display/#.V_IIf_mHdTU

L’oeuvre proposée est immonde et Neige de Alcest y pulse effectivement ces hymnes NSBM intemporels qui sont ré-édités et toujours diffusés.

Peste Noire réédite ses titres tirés de “Aryan Supremacy” sur le disque 2002 intitulé “Mémoires Païenne” en collaboration avec le groupe NSBM français “Sombre Chemin”, membre du Pagan-Front également fanatique de l’idéologie-en-musique au point d’intégrer une croix celtique, dans son logo. nsbm-sombre-chemin-logo

sources : 
http://www.metal-archives.com/albums/Peste_Noire/M%C3%A9moire_pa%C3%AFenne/28699
http://www.metal-archives.com/bands/Sombre_Chemin/7672

La même année 2002, un déporté décharné prisonnier d’un camp d’extermination nazi illustre « Macabre Transcendance… »  produit et mis en marché par le label promoteur NSBM français Drakkar prods.

28698

source : 
http://www.metal-archives.com/albums/Peste_Noire/Macabre_transcendance.../28698

Salle Wagram, la « Maison de l’identité » refuge de l’extrême droite

https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/11/12/salle-wagram-la-maison-de-l-identite-refuge-de-l-extreme-droite_4251476_1819218.html
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https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/11/12/salle-wagram-la-maison-de-l-identite-refuge-de-l-extreme-droite_4251476_1819218.html

LES DÉÇUS du Front national et du Mouvement national républicain ont désormais un refuge : la Maison de l’identité, qui a réuni, samedi 9 novembre à la Salle Wagram, à Paris, plusieurs centaines de sympathisants autour du thème de « La survie de l’intégrité physique et culturelle des peuples européens ». Cette nouvelle structure ne souhaite pas se constituer en mouvement politique. « L’électoralisme nous a broyés, elle a usé nos militants », a déclaré Gilles Pennelle, conseiller régional (ex-MNR) de la Haute-Normandie et porte-parole de la Maison de l’identité.

Une vingtaine d’exposants proposaient des livres d’extrême droite. Dans la foule, on comptait des gens de tous âges. Près des buvettes s’étaient rassemblés des jeunes au crâne rasé portant des tee-shirts noirs avec l’inscription « Blood and Honour », un mouvement skinhead ultraviolent qui se réfère aux Waffen-SS. C’est sur son site Internet que Maxime Brunerie avait laissé un message avant de tirer, le 14 juillet, en direction de Jacques Chirac.

Parmi les intervenants, Pierre Vial, président de Terre et Peuple, une association militant pour une grande Europe, ethnique et païenne, qui a quitté le FN en 1999 pour le MNR avant de prendre ses distances avec le parti de Bruno Mégret. La foule l’a acclamé lorsqu’il a lancé : « Nous sommes en guerre. De quoi sommes-nous coupables ? De quoi êtes-vous coupables ? D’être blancs ! »

M. Pennelle a appelé les auditeurs à se porter « candidats à la mairie dans les petits villages » et « à rejoindre les associations locales de défense d’un monument ou d’un quartier » pour défendre « les idées identitaires ». Il a précisé que la première campagne de la Maison de l’identité visait à empêcher l’adhésion de « la Turquie musulmane » à l’Union européenne. « Si nous ne faisons rien, «ils» s’installeront dans nos cathédrales, «ils» coucheront avec vos filles », a-t-il clamé à plusieurs reprises. Un concert du groupe de rock identitaire français « In Memoriam » a conclu la journée. […]

14 Juillet 2002 : tentative manquée d’assassinat sur le président Chirac, lors du défilé militaire sur les Champs-Élysées. dissolution d’Unité Radicale

Maxime Brunerie, étudiant en BTS de comptabilité-gestion, était un militant d’extrême droite néonazi habitué de la tribune du Kop de Boulogne du PSG.
Il avait l’intention d’assassiner Jacques Chirac afin de s’attirer la célébrité (il avait laissé un message sur le forum de Combat 18 « Regardez la télévision dimanche, la star ce sera moi. Mort au ZOG ! 88! ») puis de se suicider. Ces deux tentatives ont échoué.
Maxime Brunerie était proche du groupuscule Unité radicale (dissous à la suite de l’assassinat raté) et était membre du Mouvement national républicain pour le compte duquel il s’était présenté comme candidat aux élections municipales de 2001 (18e arrondissement de Paris).
Maxime Brunerie a été condamné à dix ans de prison après un examen psychiatrique. Il semblerait après analyse qu’il n’ait pas voulu assassiner Jacques Chirac mais rêvait d’une mort glorieuse, en étant abattu par le GIGN. Lors de son procès, il déclara que Jean-Marie Le Pen aurait été une meilleure cible.
Il a été libéré le lundi 3 août 2009, du Centre de détention de Val-de-Reuil (Eure), à l’issue de sept ans de réclusion.
Il donne une interview à Europe 1 en septembre 2009, déclarant avoir « complètement pété les plombs » en 2002 et souhaiter maintenant aller de l’avant.
En 2011, il publie un récit autobiographique intitulé Une vie ordinaire : je voulais tuer Jacques Chirac, et se dit désormais éloigné de tout militantisme politique.

Après l’attentat raté de juillet 2002 contre le Président Jacques Chirac par Maxime Brunerie, membre du MNR et proche de la nouvelle équipe dirigeante d’Unité radicale constituée après le départ de Christian Bouchet, le mouvement fut dissous par décret pour cause d’idéologie raciste et discriminatoire, antisémitisme, encouragement de la discrimination, de la haine et de la violence.
Les cadres et militants d’Unité radicale se dispersèrent, rejoignant le Réseau radical comme Lionel Placet, Hervé Ryssen et Pierre-Marie Le Diberder, ou créant de nouvelles organisations comme le cercle organisé à Toulouse autour du bulletin Rébellion (fondé par Richard Bessière, Olivier Gnutti et Alexandre Faria), le Front des patriotes à Limoges et Bourges (créé par Sébastien Legentil) et le Bloc identitaire (créé par Fabrice Robert, Philippe Vardon, André-Yves Beck, Richard Roudier, José-Marie Santamaria et Guillaume Luyt).

On retrouvera donc une partie des militants d’Unité radicale au sein des listes de la ligue du sud et de la ligue du midi :
Après les européennes de 2009, le MPF rejoint le Comité de liaison de la majorité présidentielle et quelque temps plus tard, le 28 janvier 2010, Jacques Bompard décide de quitter le parti à cause de ce rapprochemement avec l’UMP. Il présente une liste aux élections régionales de 2010 qui s’appelle la « Ligue du Sud » en référence à la Ligue du Nord en Italie. Cette liste regroupe divers groupes nationalistes et d’extrême droite comme le Bloc identitaire, le Parti de la France, le Mouvement national républicain et d’anciens membres du Front national.

LES GANGS DE MOTARDS CRIMINALISES Mémoire de l’Institut de Criminologie de Paris

http://delage.63.free.fr/IMG/pdf/gangs_de_motards_criminalises.pdf

2001
Introduction
Première Partie : Le « motardisme », une véritable micro-culture

1. Les origines du « mouvement »
A. Le « mythe fondateur » d’Hollister
– La naissance du « un-pourcentisme »
– Une origine militaire
B. Des références communes
– le culte de la moto
– la fraternité
– le machisme
– la violence

2. Rites, langages et symboles
A. Signes et insignes
– les « couleurs »
– les autres insignes
B. FTW : Une volonté délibérée de choquer
– la référence au satanisme et au nazisme
– l’initiation des nouveaux membres

3. Une organisation rigide
A. Une hiérarchie militaire
– des rôles et des fonctions bien définis à l’intérieur des
bandes
– les différents statuts des groupes
B. Des lois internes à respecter
– le « règlement intérieur »
– la protection de la bande
– la « structure média »

Deuxième Partie : les gangs de motards, une organisation criminelle
internationale

1. Une présence internationale
A. Leur base principale : l’Amérique du Nord
– la Californie et le reste des U.S.A.
– les « Quatre Grandes »
– les ennemis publics numéro 1 au Canada
B. Une expansion internationale
– l’Europe en ligne de mire…
– la situation particulière de la Scandinavie
– les relations avec d’autres organisations criminelles

2. La situation en France
A. Hells Angels contre Bandidos / Outlaws
– implantation et activités
– l’importance des petites bandes
B. Une activité légale importante
– les nombreux « services annexes aux spectacles »
– l’organisation du « Free-Wheels »
Conclusion
– la mobilisation des services de répression

2001

Le meurtre satanique – la mort d’un étudiant

Der Satansmord – Tod eines Schülers est un documentaire de l’ARD dans la série télévisée The Great Criminal Cases de la réalisatrice Ulrike Baur d’une longueur de 45 minutes. Le documentaire, qui a été le 31. La première diffusion en mai 2001 concerne l’affaire du meurtre de Sondershausen, qui avait été commis par trois jeunes de Sandro Beyer, alors âgé de 15 ans. Les auteurs, Hendrik Möbus, Sebastian Schauseil et Andreas K. sont les fondateurs de la bande Absurd de la NSBM. En raison des intérêts des membres, la loi a été présentée dans les médias comme « sataniste » motivée, mais n’avait rien à voir avec le satanisme.

https://m.media-amazon.com/images/I/510jzX7ENJL._AC_UF894,1000_QL80_.jpg

Le film documente principalement le meurtre de Sandro Beyer de Sondershausen. Il montre la ligne de conduite exacte et les procès des trois auteurs. En outre, le film révèle ce que Hendrik Môbus a fait pendant son temps libre. Il a échangé des films d’horreur à revêtement noir, dont certains ont été indexés ou saisis dans tout le pays par le BPjS. Dans le film, les sentiments des autres sont également abordés sur le meurtre. Hendrik Munbus ne décrit pas le meurtre de Sandro Beyer comme un meurtre satanique, mais comme un sauvetage d’autres personnes de Sandro (dans une interview avec le néo-nazi américain William Luther Pierce, qui a fondé l’Alliance nationale et lancé la campagne Free Hendrik Möbus), [1]et a nié tout lien avec le satanisme[2]. Le juge responsable a également déclaré :

« Il s’agissait à certains égards d’un meurtre satanique en raison de ce contexte, mais l’exécution de l’acte n’avait pas le moins du monde à voir avec un rituel ou un acte satanique. Tout fond rituel manque, la préparation est manquante, il n’y a pas de gradation…».Juge J. Schuppner[3

L’amie de Hendrik Möbus a déclaré au meurtre de son ancienne amie qu’elle ne faisait pas confiance à M. Möbus et à son changement idéologique :

« Cela m’a déjà surpris personnellement. Bien que le nazisme et le satanisme ne soient peut-être pas si différents. Donc au moins dans mes yeux. Parce qu’ils sont à la fois très inhumains et ont une pensée très élitiste, et c’est aussi ce que Hendrik correspond. Il a toujours voulu être quelque chose de spécial, et il a également dit de lui-même qu’il avait des tendances élitistes, et ainsi j’explique sa tendance néonazi. “Christina, Hendrik Möbus’ alors petite amie[4

Secondary, 2 of 4

Alors que Möbus s’est enfui aux États-Unis après un nouvel acte d’accusation, Schauseil (aujourd’hui à Halgadom) et K. ont commencé une nouvelle vie dans une autre ville. Il est considéré comme le représentant le plus connu de la NSBM en Allemagne.

« David voulait faire mieux que moi »

https://www.leparisien.fr/faits-divers/david-voulait-faire-mieux-que-moi-05-04-2001-2002079681.php

Présenté comme « maître en satanisme » depuis trois jours, Anthony Mignoni appelé à la barre des témoins de la cour d’assises du haut-Rhin à Colmar, a dû expliquer pendant près de deux heures qu’il n’était pas le gourou de David Oberdorf qui comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim. Le cheveu long, le visage émacié cerné par une fine moustache et un léger collier de barbe, Anthony s’est débarrassé de tous ses attributs sataniques. Il a laissé sa croix renversée et ses habits noirs au vestiaire. « Tout le monde peut avoir de la sympathie pour le Diable. Mais pour moi, le satanisme c’est une façade. A l’époque, la musique, les images, les cimetières, ces goûts morbides, n’étaient qu’un jeu puéril. Je pensais qu’on pouvait changer le monde. Entre nous il n’y avait qu’un esprit de surenchères lorsqu’on renversait des tombes. Il n’a jamais été question de tuer. »

« Je n’ai jamais initié quiconque »

Mignoni veut renvoyer tous ceux qui l’accusent de n’être qu’un manipulateur malin à leur place. « David voyait en moi une sorte de héros. Aujourd’hui pour se défendre, il vous dit que je suis son frère de sang. Il veut se servir de l’image négative que la justice a de moi parce que j’ai profané le cimetière de Toulon. » Mignoni répond coup pour coup. « David a fait ça parce qu’il a voulu faire mieux que moi dans l’horreur. C’est pour ça qu’il a signé son crime de 33 coups de couteau et d’une étoile gravée dans la main du curé. Il voulait que ça se sache. Et quand il nous en a parlé, en fait il s’en vantait. » A la présidente qui lui reproche sans ménagement de banaliser aujourd’hui son discours, Anthony assure : « Je n’ai jamais été son bras armé. Je n’ai jamais initié quiconque à quoi que ce soit. Je ne sais pas si j’ai eu de l’influence sur David, mais si j’avais connu son projet, j’aurais tout fait pour l’en dissuader. » Auparavant, Myriam Schacher, son ex-petite amie, mais aussi devenue amoureuse de David Oberdorf a accusé Mignoni : « Il a besoin de s’entourer de petits jeunes influençables. Il cherchait toujours quelqu’un pour faire les choses avec lui, comme aller dans les cimetières, il n’aurait pas eu le courage d’y aller seul. » En larmes elle s’adresse aux jurés : « David, lui, est sur ce banc, il va être jugé, alors que c’est l’autre qui l’a manipulé. »

Un témoin «pas très catholique». Un proche du meurtrier présumé du curé de Kingersheim a été entendu hier.

https://www.liberation.fr/societe/2001/04/05/un-temoin-pas-tres-catholique_360251/

Colmar envoyée spéciale

Dominique Brodard, la présidente des assises du Haut-Rhin, énumère les titres du CD de musique «black metal» que vient de lui remettre l’avocat de la défense, Georges Wetterer : Funerial Fog, Carnage, Danse macabre, Bienvenue en enfer… Hier, le tribunal a cherché à comprendre pourquoi et dans quel contexte, «satanique» ou pas, Jean Uhl, 68 ans, curé à Kingersheim, avait été tué en son presbytère par son assassin présumé, David Oberdorf, 18 ans et demi à l’époque.

L’intéressé est incapable de fournir le moindre mobile. Il dit avoir agi sous l’impulsion d’un «flash satanique» (Libération d’hier), sans être capable d’aligner plus de trois phrases sur la nature du «satanisme». Il connaît bien les succubes (démons femelles) et les incubes (démons mâles), et, un jour, son ami Anthony Mignoni lui a montré un «calendrier sataniste» : «Certains jours, il y avait des choses à faire comme des messes noires, des cultes, des sacrifices de femmes vierges», mais il paraît que rien n’indiquait qu’il faille, ce jour-là, assassiner de 33 coups de couteau le curé d’un village alsacien.

Hier, le juré a donc écouté celui qui est censé être l’inspirateur de l’accusé : Anthony Mignoni, condamné en 1997 à quatre ans de prison dont un avec sursis, pour «violation de sépulture», aujourd’hui mis en examen pour apologie de crime contre l’humanité ­ il est accusé de s’être procuré un magazine nazi. Mais le jeune homme, près de 25 ans aujourd’hui, longue chevelure et barbichette au menton, a tenu à minimiser son rôle de gourou qui jamais, dit-il, n’a fréquenté de «cercles satanistes» : «Nous étions du même milieu culturel, même avant de nous connaître. Le jour de notre rencontre, il m’a emmené dans sa chambre, il y avait au-dessus du lit une photo en couleurs d’Adolf Hitler, un livre sur la sorcellerie en Provence, des fascicules du FN, une cicatrice en forme de croix inversée sur le front…» Anthony Mignoni admet avoir fréquenté les cimetières avec David Oberdorf et quelques autres : «On a renversé des croix parce que ça nous amusait. On était bêtes et méchants [titre d’un hymne RAC de Evil Skins]. On était amis parce qu’on aimait fréquenter les cimetières. On était imprégnés de cette culture de haine.» Mais jure que, jamais, son antichristianisme ne l’a conduit à encourager la mort d’un homme.

Aujourd’hui, Anthony Mignoni se dit convaincu que David Oberdorf a tué l’abbé Uhl «pour faire pire» que lui «dans un processus d’émulation dans le délire». Mais pendant que le premier, devant la cour d’assises, étale ses lectures sur les cathares, les guerres de religion, les Templiers, la sorcellerie médiévale, le paganisme, les cultes de la fécondité : «proscrits par le judéo-christianisme», le second explique qu’il a, une fois, commandé un livre ­ Satanisme et magie ­ par correspondance à l’aide d’une pub trouvée dans un journal télé. Et qu’il ne l’a même jamais lu parce que, de toutes façons, il «n’aime pas trop lire».

La repentance du tueur satanique

https://www.leparisien.fr/faits-divers/la-repentance-du-tueur-satanique-03-04-2001-2002075504.php

LE FACE-A-FACE entre Dieu et Satan a tourné court, hier, devant la cour d’assises du Haut-Rhin à Colmar où David Oberdorf, 23 ans, comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim, le 19 décembre 1996. Assassiné en pleine nuit dans son presbytère de 33 coups de couteau, l’abbé Jean Uhl, 68 ans, a eu le temps de dire « Merci Seigneur » avant de mourir. Cette première journée d’audience a été celle du « pardon ».

David Oberdorf a l’air ailleurs lorsque le procès s’ouvre. Loin de sa musique lancinante de dark metal, des rites sataniques, des messes noires, les seules qui le fascinaient. L’accusé, au physique d’ado, a le regard vague, comme perdu dans cette enceinte. Il a tout juste un pincement des lèvres lorsqu’il aperçoit ses parents. A la lecture du rappel des faits, il paraît soudain prendre conscience de la réalité de la situation. Oberdorf éprouve même le besoin d’essuyer ses yeux qui ont lâché des larmes. A la présidente qui l’a observé pendant plus d’une heure avant de lui rappeler qu’il encourt la perpétuité, Oberdorf répond : « Je veux demander pardon à la famille du père Uhl. » Avant d’entamer les débats, la cour a dû s’interroger sur la recevabilité de la constitution de partie civile par l’archevêque de Strasbourg. Entendu, M g r Doré a pu ainsi honorer la mémoire de l’abbé Uhl, « le curé des pauvres ». Il veut dire, à quelques jours de Pâques, que « l’abbé Uhl est passé en faisant le bien, et que lui aussi a été mis à mort ».

« Aujourd’hui, je suis la voie de Dieu »

Se tournant vers Oberdorf, il se dit persuadé que les hommes qui ont commis le pire sont susceptibles de faire du chemin. « Il n’est probablement plus tout à fait le même. David a déjà fait ce bout de chemin. Je ne suis pas venu pour accabler David, ni le juger, ni le condamner. Je demanderai une justice clémente. Lorsque Dieu pardonne, le péché n’existe plus. » L’avocat général Jean Lorentz renverra l’évêque à son Eglise : « Je vous envie, parce que vous, vous pouvez pardonner, mais devant la justice des hommes, mon rôle ne peut être le même, la société que je représente ne me le pardonnerait pas. » Bien que David Oberdorf ait soudain accepté que l’évêque soit présent sur les bancs de la partie civile, « parce qu’il a l’air sincère », la cour a décidé que M g r Doré ne serait plus entendu. Ce sont des amis, des paroissiens et des prêtres qui évoquent la mémoire du curé de Kingersheim. Il avait une devise : « Dans la souffrance, il y a trois moyens pour faire face : se taire, dire oui, et la troisième, dire merci Seigneur », ce qu’il a fait au moment de sa mort. Marie-Thérèse, une soeur du prêtre assassiné, a raconté comment après une courte sieste, se réveillant en sursaut, sortant d’un mauvais rêve, l’abbé Uhl a dit à mi-voix : « Un jour, on va me tuer. » Une troisième fois, Oberdorf se lève et veut « demander pardon… si elle l’accepte ». La présidente explique alors que « la cour d’assises n’a pas de pardon à accorder. Elle n’est pas là pour ça ». David Oberdorf, s’adressant aux jurés, tente alors de les convaincre de sa reconversion, grâce à l’aumônier de la prison : « Je me suis demandé comment un prêtre pouvait encore me parler. Je suis plutôt victime du satanisme que satanique. C’est un copain, Anthony Mignoni, qui m’a fait sombrer dans le mal. Aujourd’hui, je suis une autre voie, celle de Dieu. Je sais que c’est moi qui ai commis ce crime, mais je n’arrive pas encore à y croire. J’espère que ce procès m’aidera à m’en rendre compte pour me libérer quelque part. »

L’ombre de Satan plane sur le meurtre de l’abbé

https://www.leparisien.fr/faits-divers/l-ombre-de-satan-plane-sur-le-meurtre-de-l-abbe-02-04-2001-2002072669.php

Un procès d’un autre temps s’ouvre aujourd’hui à Colmar. L’ombre de Satan régnera dans le box des accusés de la cour d’assises du Haut-Rhin. Accusé du meurtre, le 19 décembre 1996, de l’abbé Jean Uhl, 68 ans, le curé de Kingersheim, David Oberdorf, 18 ans à l’époque, se dit habité par une force intérieure. « Je suis possédé par le démon, avait-il expliqué aux gendarmes pour justifier son crime, j’ai eu un flash satanique. »

A cinq jours de Noël, c’est la bonne du curé qui découvre le corps, gisant dans une mare de sang au rez-de-chaussée du presbytère. Il porte encore sa parka transpercée. L’abbé Uhl a été tué dans la nuit. La veille, il avait passé la soirée avec les enfants de la chorale qui répétaient la messe de minuit, avant de rentrer chez lui. Les gendarmes écartent très vite le crime d’un rôdeur. Rien n’a été fouillé. L’abbé est mort de multiples coups de couteau. Ces trente-trois coups portés, symbole de l’âge du Christ, et la trace d’un « V » renversé, gravé au poignard sur la main du curé, ont immédiatement orienté les enquêteurs sur la piste satanique.

Profanation d’un cimetière

Après avoir lancé en vain des appels à témoins, les gendarmes épluchent tous les dossiers classés Satan et s’intéressent particulièrement à une profanation de cimetière, six mois plus tôt à Toulon, au cours de laquelle quatre jeunes gens âgés de 17 à 20 ans avaient enfoncé dans un corps embaumé, à coups de marteau, un crucifix à l’envers. Parmi eux, un certain Anthony dont la grand mère vit à Wittenheim, près de Kingersheim. Il a un alibi, mais, pressé de questions, il raconte aux gendarmes qu’un de ses amis avec qui il a profané quelques cimetières de la région s’est vanté du crime, mais qu’il ne le croyait pas. Interpellé, David Oberdorf avoue tout de suite, raconte dans le détail avec une rare froideur et sans remords la nuit du crime. Oberdorf sonne à la porte du presbytère, dit à l’abbé Uhl qu’il n’aime pas les curés. Le prêtre lui dit de s’asseoir. « J’ai eu un flash… Je l’ai fait tomber. » Le curé perd ses lunettes, David Oberdorf lui fracasse le nez. L’abbé lui demande de prier avec lui. Il le fait coucher sur le dos, lui enfonce un bandana dans la bouche, enfile ses gants, se rend dans la cuisine, attrape une casserole et lui assène un coup sur la tête. Le curé lui dit : « Merci Seigneur. » « J’ai pensé qu’il priait encore. » David Oberdorf sort alors son couteau et frappe jusqu’à la mort, persuadé qu’il a accompli l’oeuvre de Satan. Avant de repartir à vélo, David Oberdorf « signera » son crime par une croix inachevée au creux de la main gauche du curé. Chez lui, les gendarmes ont retrouvé dans sa chambre noire de nombreux dessins, figurines, signes et statuettes à caractère démoniaque, comme Thor, le dieu viking du tonnerre et des éclairs. Un autel, avec en toile de fond un tissu noir sur lequel avait été dessinée une étoile à cinq branches dont la pointe était orientée vers le bas, avait été dressé sur une plaque de verre portant des signes d’un alphabet inconnu. Un squelette en plastique dont le crâne était planté d’épines métalliques était fixé au-dessus de la porte. Sur son bureau, les enquêteurs ont découvert pêle-mêle des revues, des tracts, des écrits, traitant de Satan et des cassettes de musique black metal, des disques de Dark Gothic, un groupe rock particulièrement prisé dans les milieux où se confondent souvent satanisme et extrême droite. Les experts psychiatres qui ont déclaré David Oberdorf pénalement responsable, parlant de « délire conscient », devront aussi expliquer aux jurés de Colmar s’il a ou non agi sous influence, et quelle signification il faut accorder à cette panoplie démoniaque.