Arrestation affaire Sonacotra

https://youtu.be/8e_Ku-wW5CU

29 septembre 1989

Progrès de l’enquête concernant les attentats racistes contre les foyers de la Sonacotra à Cannes et Cagnes sur Mer. Bateau appartenant à Michel GOUGE dans lequel les policiers de Cannes ont découvert un arsenal. Images d’archives : attentat du foyer Sonacotra de Cagnes sur Mer. Arrestation de Claude CORNILLEAU, président du Parti national Français et Européen (PNFE ). Images d’archive INA

Les attentats contre les foyers de la Sonacotra Le président du PNFE est inculpé d’association de malfaiteur

https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/09/19/les-attentats-contre-les-foyers-de-la-sonacotra-le-president-du-pnfe-est-inculpe-d-association-de-malfaiteurs_4131857_1819218.html

M. Claude Cornilleau, cinquante-trois ans, traducteur, président du Parti nationaliste français et européen (PNFE), qui avait été interpellé mercredi 13 septembre (le Monde du 15 septembre) à son domicile de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne), dans le cours de l’enquête sur les attentats commis en mai et décembre 1988 contre les foyers Sonacotra de Cannes et Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), a été transféré, dimanche 17 septembre, à Grasse, où M. Jean-Pierre Murciano, juge d’instruction, l’a inculpé d’association de malfaiteurs.

M. Cornilleau, qui a refusé de s’expliquer devant le magistrat instructeur hors de la présence de son avocat, a été incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse. Treize personnes ont déjà été inculpées, dans ce dossier, dont huit sont en détention à Nice et à Grasse.

L’arrestation de M. Cornilleau semble indiquer que le PNFE, en tant que tel et non plus seulement quelques-uns de ses adhérents locaux, pourrait avoir joué un rôle dans les attentats contre les foyers de la Sonacotra sur la Côte-d’Azur. Les enquêteurs du SRPJ de Nice auraient, en effet, établi que ce parti d’extrême droite, créé en 1985 par M. Cornilleau, ancien militant du Front national comme plusieurs de ses coinculpés, avait réuni juste avant, à Paris, un congès national au cours duquel des projets d’actions ” musclées ” contre les immigrés auraient été évoqués. Ce congrès avait été suivi d’autres réunions sur les mêmes thèmes.

Un examen plus approfondi des documents saisis au domicile et au bureau de M. Cornilleau permettra de mieux cerner l’éventuelle responsabilité de celui-ci et celle d’autres dirigeants du PNFE qui doivent être entendus. Le juge d’instruction ne disposait pas, à ce stade de l’enquête, des éléments suffisants pour conclure à une initiative parisienne concernant les attentats sur la Côte d’Azur. Les policiers niçois ont, en outre, fait une perquisition au siège de la Fédération professionnelle indépendante de la police à Paris qui n’a, semble-t-il, donné aucun résultat.

Deux personnes avaient été blessées dans l’attentat contre le foyer Sonacotra de Cannes, le 9 mai 1988, et à Cagnes-sur-Mer, le 19 décembre suivant, une personne avait été tuée et onze autres blessées, dont deux sérieusement atteintes.

Parti nationaliste français et européen

Le Parti nationaliste français et européen (PNFE) était un groupuscule d’extrême droite néonazi, raciste, antisémite et xénophobe, fondé en avril 19872,3 par Claude Cornilleau, ancien membre de l’OAS4. Il est inactif depuis 1999.

Historique

Adepte des thèses du racisme biologique, opposée à la démocratie et au « capitalisme cosmopolite », il dénonce le « lobby juif mondial »5. Il est issu d’une scission du Parti nationaliste français en 1985 et est inactif depuis 19996. Comme beaucoup d’autres groupes d’extrême droite français, le PNFE utilise la croix celtique comme emblème. Sa devise était « France d’abord ! Blanche toujours ! ». Parmi ses membres, figurent le négationniste Vincent Reynouard ou le militant Michel Faci. Erik Sausset, rédacteur de la revue Le Flambeau, en fut le président de 1996 à 1999.

En janvier 1994, les Faisceaux nationalistes européens (FNE) de Mark Fredriksen se rallient au PNFE.

Il fête l’anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler lors d’un banquet le 22 avril 1990 et s’est rendu en juin 1995 au congrès du parti allemand d’extrême droite NPD4.

Le PNFE rallia des policiers français issus de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP)5. Le président du PNFE était Claude Cornilleau. Militaire de carrière, il est condamné par contumace à vingt ans de prison pour sa participation au putsch d’avril 1961, mais bénéficie de l’amnistie de 1968. De 1979 à 1981, il est membre du FN7. Conseiller municipal RPR de Chelles (Seine-et-Marne) en 19832, il est contraint à la démission en 1987 en raison de propos très virulents et racistes8.

Le 1er mars 1990, le journaliste Hervé Gattegno révèle un document attestant qu’un secrétariat provisoire a été mis en place pour entamer la réorganisation du mouvement et appeler les militants à l’action9.

En mai-juin 1990, le secrétaire national, Francis Allouchéry, est exclu et est remplacé en 1991 par Michèle d’All’Ara.

Les membres du PNFE commettent des crimes et des délits sanctionnés par la justice, comme des profanations de sépultures, des agressions et des incendies contre des foyers d’immigrés et des locaux du PCF entre 1986 et 1989, dans le sud de la France. En décembre 1988, l’explosion d’une bombe artisanale dans un foyer Sonacotra à Cagnes-sur-Mer4 fait un mort et 12 blessés, mais l’enquête se termina par deux non-lieu. Le 24 avril 1997, le principal inculpé pour la profanation du cimetière juif de Carpentras dans la nuit du 8 au 9 mai 1990 était un ancien membre du PNFE6.

Le journal du parti, Tribune nationaliste, créé en octobre 1985, est interdit en décembre 1990.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_nationaliste_fran%C3%A7ais_et_europ%C3%A9en

L’extrême droite en France en 1983 – Archive INA

13 decembre 1983 Forte poussée de l’extrême droite à travers différents petits partis, mais aussi du Front National, Jean Louis LESCENE retrace leur itinéraire.Déclaration à la tribune de Philippe MALAUD, président du CNIP (Centre National Indépendants Paysans), interview de Alain ROBERT, du comité directeur du CNIP, se dit toujours homme de droite, interview de Yvan BLOT, secrétaire général du Club de l’horloge, à propos de “l’égalitarisme le contraire de l’égalité”

Défenestration raciste depuis un train par des jeunes recrues légionnaires

https://youtu.be/M1c7cokm8Ws

Assassinat d’un jeune algérien Habib GRIMZI dans le train Bordeaux-Vintimille dont les meurtriers ont été arrêtés :
arrivée des meurtriers au palais de justice de TOULOUSE ; l’un d’entre eux se lève, fait face à la caméra en signe de provocation.
Interview du procureur de la république de Montauban, Jean-Claude BRIGNOLLES : “j’ai honte… Ils n’ont pas reconnu ce crime comme raciste”;
déclaration Max GALLO après le conseil des ministres : “le gouvernement tient à marquer son indignation et à lutter contre toute forme de racisme, cancer qui ronge les fondements démocratiques de la société ; il est de la responsabilité de cette formation politique de favoriser la prise de conscience de tous ces dangers.

21 novembre 1983 Manifestation des Algériens à Bordeaux contre le racisme, suite au drame du train Bordeaux Vintimille, où un jeune Algérien a été défenestré par de futurs légionnaires

2 decembre 1983 Reconstitution du crime du Bordeaux Vintimille en présence des 3 jeunes légionnaires inculpés


21 janvier 1986 Interview Jean Louis PELLETIER avocat des trois accusés du meurtre de Habib Ghemzi, jeté par la portière du Bordeaux-Vintimille, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1983. – “Cette affaire est la manifestation d’une violence extrême, les relents de racisme ont fait sauter les freins… Je suis profondément de gauche, procès ou l’on va prendre conscience que des jeunes peuvent être intoxiqués par un discours raciste “.

22 janvier 1986 Ouverture à Montauban du procès des assassins d’Habib Ghemzi il y a 2 ans dans le train Bordeaux-Vintimille

22 janvier 1986 Ouverture du procès en assises à Montauban des 3 meurtriers présumés d’Habib Ghemzi roué de coups et défenestré dans le train Bordeaux Vintimille le 14 novembre 1983 :- protection policière à l’extérieur et à l’intérieur du palais de justice – arrivée des parents de la victime- Marc Béani menotté se cachant le visage, Anselmo Alvaro Vidal barbu et Xavier Blondel, le 2ème ayant reconnu sa culpabilité et réclamant la peine maximale, off c’est lui qui a jeté Ghemzi par la portière, il disait à l’époque j’aime pas les Arabes- illustration : intérieur train, couloir, fenêtres, rails défilant, train arrivant en gare, porte donnant sur voie

Assises de Montauban : procès des 3 jeunes recrues légionnaires qui ont tué un jeune algérien dans le train Bordeaux Vintimille. Arrivée des accusés Blondel, Beani, Alvaro Vidal dans la salle d’audience. Les parents de la victime au 1er rang. [Gros plan] des accusés. + Plateau Lefèvre.

23 janvier 1986 2ème journée du procès des assassins présumés d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux-Vintimille : éléments de réponse des experts psychiatres- Montauban, Dominique Deluze in – arrêt sur image Marc Béani, off il friserait la débilité mentale- arrêt sur image Alvaro Vidal, qui a demandé la peine maximum- arrêt sur image Blondel, qualifié de fragile- chroniqueur judiciaire faisant dessin d’audience- DP dessin d’audience- GP maître Catala, avocat d’Alvaro Vidal- les parents au premier rang- photo de presse d’Habib Ghemzi (illisible)- Alavaro Vidal dans box des accusés, parents au premier rang- train défilant- Béani et Vidal à fenêtre- PR Vincent Perez, contrôleur du train

23 janvier 1986 Assises de Montauban : procès des meurtriers, alors recrues légionnaires, d’un jeune algérien Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille. – Arrivée des parents de la victime très dignes au tribunal. [Gros plan] des inculpés (Marc Beani, Anselmo Alvaro Vidal , Xavier Blondel) au banc des accusés ; l’un d’eux se cache la tête dans les mains ; l’autre debout la tête droite. [Différents plans] jeune femme amie de grimzi quittant le tribunal après son témoignage.

23 janvier 1986 Aux Assises de Montauban, procès des 3 meurtriers d’un Algérien dans le Bordeaux-Vintimille. – [Différents plans] parents de la victime, [gros plan] mère de la victime. Accusé dans le box se cachant le visage. Anselmo Alvaro Vidal. [Différents plans] Cour, avocats discutant, assistance.

25 janvier 1986 Fin du procès des assassins présumés du train Bordeaux Vintimille qui avaient roué de coups puis jeté par dessus bord Habib Ghemzi : la réculsion à perpétuité a été requise pour les 3 co inculpés- assises de Montauban, ZAV avocat général Jean Louis Brignole- entrée de Béani menotté se cachant le visage, Vidal et Xavier Blondel- le président siègeant- Vidal de profil dans le box- avocats des parties civiles représentant les associations anti racistes-

 

26 janvier 1986 Verdict dans le procès des assassins présumés d’Habib Ghemzi dans le Bordeaux Vintimille en 1983 : sanction exemplaire pour un crime raciste, 2 condamnations à perpétuité et une autre à 14 ans d’emprisonnement :- Paul Lefèvre in à Montauban revient sur le verdict depuis une salle d’assises vide- Béani évacué manu militari, GP son avocat Jean Louis Pelletier son avocat – contre plongée sur salle d’assises; les accusés en plan large- GP Guy Debuisson, aovat de Xavier Blondel – GP visage de la mère d’Habib Ghemzi, elle et son mari de profil

https://youtu.be/6XHjHijJQxQ

Ouverture en cassation du procès d’un des 3 assassins d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille en 1983 et condamné à perpétuité en 186 par les assises de Montauban : celui de Marc BéaniHenri Weil, in depuis la cour de cassation de Toulouse

 

 

19 fevrier 1987 Ouverture à Toulouse du procès en cassation de Marc Béani, assassin d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille et condamné à perpétuité par les assises de Montauban en 86 :
– Blondel,condamné à 15 ans
– Anselmo Vidal
et Marc Béani, condamnés à perpétuité
– train défilant en arrivant en gare, couloir-archives les 3 inculpés en 1983 dans couloir Béani menotté fixant la caméra en souriant
– 86 : les 3 hommes durant leur procès à Montauban, Vidal et Beani derrière fenêtre durant reconstitution- dessin d’audience de Béani
– couloir et porte de train, rails défilant, train en gare, détails intérieur des voitures et signal d’alarme
– Toulouse, Henri Weil

20 fevrier 1987 Verdict dans le procès en cassation de Marc Béani, un des 3 assassins de Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille en 1983 : il s’était pourvu en cassation après une condamnation à perpétuité par les assises de Montauban en 86- Henri Weil, in énonçant le verdict des jurés de Toulouse : 20 ans de réclusion

Ordre Nouveau – François Duprat (1971)

Ordre Nouveau est créé en novembre 1969 par une équipe d’anciens adhérents du mouvement Occident (dont William Abitbol, Marie-Françoise David, Gérard Écorcheville, Hugues Leclère, Jack Marchal, Alain Robert), épaulés par des étudiants du GUD et rejoints à partir de février 1970 par François Duprat. La première présidence fut confiée à l’avocat Jean-François Galvaire, qui démissionna de ce poste en mai 1970.

Le credo d’Ordre nouveau est « la renaissance du patriotisme, la promotion d’une hiérarchie des valeurs, ainsi que la restauration familiale et éducative ».

9 mars 1971 : meeting d’Ordre nouveau au Palais des sports, France-Soir titre sur une « Atmosphère néo-nazie »19 . Les militants de la LCR20 « attaquent le meeting avec des boulons » selon l’ORTF21 qui montre les « contre-manifestants gauchistes qui chargent » les CRS et causent par ailleurs la blessure de 80 personnes du service d’ordre, pourtant casqués et armés de longue lances « à la japonaise »21 . L’ORTF diffuse des images où le service d’ordre du meeting a amené aux CRS un de leurs opposants après l’avoir « sévèrement corrigé »21.

  • avril 1971 : le journal L’Élite européenne a désormais plus de trente groupes provinciaux22,11.
  • printemps 1971 : Ordre nouveau décide, selon les RG, de confier à François Duprat, Philippe Asselin et Christian de Bongain (dit Xavier Raufer) le lancement de son propre périodique11.
  • 3 mai 1971 : un grand défilé rassemblant tous les nostalgiques de l’Algérie française prévu par ON, qui demande à Georges Bidault de lancer l’appel, tandis qu’il prendrait en charge collages et service d’ordre. Cela permet l’accord de participation de nombreux groupements, mais le défilé est finalement interdit11.
  • 13 mai 1971 : les défilés anti-ON ne rassemblent que 400 personnes à Paris et 200 dans les cinq autres villes où ils ont lieu11.
  • 17 mai 1971: ON aligne 400 manifestants dans un défilé de soutien à Minute dont les locaux viennent d’être plastiqués11.
  • octobre 1971 : face à l’Union de la Gauche qui se dessine, François Duprat affirme que la prise du pouvoir par le Parti socialiste entraînerait un coup de force du PCF menant à l’instauration de la dictature11.

L’objectif proclamé est de constituer l’ossature d’un futur parti politique ayant vocation à rassembler l’opposition nationaliste de droite en jouant pleinement le jeu démocratique et en participant aux élections.

Au cours de son deuxième congrès, les 10 et 11 juin 1972, le mouvement Ordre Nouveau met en pratique cette stratégie en adoptant une résolution qui donna naissance au Front national dans la perspective des élections législatives de mars 1973.