REVUE DE PRESSE : 666≠88 Rassemblements Rac'NSbm clandestins. Figures NSBM völkisch. Stratégie métapolitique fasciste à posture apolitique de façade. Musée des horreurs White Power
L’Inner Circle, ou Inner Black Circle, est une organisation d’origine norvégienne, aujourd’hui disparue, et composée de membre provenant du milieu Black Metal.
Créé par Euronymous, guitariste fondateur du groupe Mayhem, en 1991, cette organisation a pour vocation de rassembler les personnes véritablement anti-chrétiennes, mauvaises, satanistes, en opposition aux “traîtres” qui jouent du Death Metal. Constitué à la base des membres de groupes comme Mayhem, Darkthrone, Thorns, Immortal ou Emperor, ce rassemblement sera connu sous le nom de “Inner (Black) Circle”, c’est-à-dire les représentants du “vrai” Black Metal. Leurs plus éminents représentants seront : Euronymous, Varg Vikernes, Faust, et Samoth.
Mais l’Inner Circle est suspecté d’avoir rassemblé beaucoup plus de personnes, les groupes cités ci-dessus ne formant que le “noyau dur”, la partie émergée de l’iceberg.
Fortement influencés par les groupes Venom et Bathory, et par la haine qui habitent les premiers albums de ceux-ci, le groupuscule franchit la limite qui se tient entre la musique, et la réalité. Comme l’a mentionné Faust d’Emperor dans le fanzine Darkness : “les vieux groupes le chantaient, ceux d’aujourd’hui le font”.
Le cercle se regroupait dans le sous-sol de la petite boutique d’Euronymous, “Helvete”, à Oslo, où étaient régulièrement hébergés certains membres, comme Samoth ou Faust.
Ils commencèrent à envisager des actions (menaces, intimidations, etc.) contre les groupes ne faisant pas partie de l’Inner Circle, et jugés “infidèles”. Glenn Benton, leader de Deicide, recevra ainsi des menaces de mort provenant d’un certain groupe nommé “Animal Militia“, émanation suédoise de l’Inner Circle. Le groupe Paradise Lost reçut également des menaces similaires le prévenant que s’il venait jouer enNorvège, ils seraient tués. Leur bus de tournée fut d’ailleurs victime d’une attaque en Suède, les membres ayant failli être blessés.
Puis, l’Inner Circle partit véritablement en guerre. Plusieurs églises (8 recensées) sont attaquées, mises à sac, brulées. Le 6 Juin 1992, à 6 heures du matin, quelques membres de l’Inner Circle, munis de barils d’essence et de briquets, enflamment l’église de Fantoft, près de Bergen, qui brûle des fondations jusqu’au clocher, les églises de Norvège étant pour la plupart en bois. Cette action “héroïque” se propage très rapidement dans le milieu Black Metal, et le 1er Août, c’est l’église de Revheim qui part en fumée, puis celle d’Holmenkollen deux semaines après, puis le 1er Septembre c’est au tour de celle d’Ormoya, et ainsi de suite durant des mois et des mois. Un pompier sera même tué en essayant de combattre les flammes qui détruisaient l’église de Sarpsborg.
Varg Vikernes, qui donne une interview à un journaliste du Bergens Tidende en janvier 1993, se vante de ces “exploits” et est vite appréhendé par les forces de police. Mais celles-ci le relâchent, faute de preuves. Il expliquera d’ailleurs sur son site burzum.org s’être vanté dans le but de faire de la pub à Helvete, un des rares distributeurs de ses albums à l’époque; il ajoutera également ne jamais avoir participé à ces actions. Lors du court passage en prison de Varg, Euronymous ferme Helvete pour quelques temps, ce qui aura pour conséquences de mettre Varg dans une rage noire, estimant qu’il aura été floué et que son passage en cellule n’aura servis à rien, pas même à aider Euronymous qui se trouvait dans une situation financière peu confortable du fait d’emprunts non remboursés. Varg expliquera lui-même plus tard que ce comportement qu’il jugea “couard” de la part d’un black metalleux sera une des raisons de sa prise de distance vis à vis d’Euronymous dans les temps qui suivirent.
Au mois de mars 1993, Varg Vikernes et Euronymous donnent ensemble une interview au magazine anglais Kerrang!, dans laquelle ils expliquent ouvertement les activités de l’Inner Circle, et se définissent même comme faisant partie d’une organisation nommée “Satanic Terrorists”. Évidemment, ils disent ne pas participer à toutes ces actions mais seulement en être tenus au courant. Les activités les moins reluisantes du Black Metal commencent alors à être connues de toute l’Europe, et Euronymous est obligé de fermer sa boutique d’Oslo.
L’Inner Circle disparaît dans le même temps que son créateur, Euronymous, tué de plusieurs coups de couteaux par Varg Vikernes le 10 août 1993. La rumeur voudrait que Varg l’ait poignardé de 23 coups, ce que ce dernier dément sur son site. Il avoue effectivement l’avoir poignardé à l’épaule quelques fois premièrement; selon lui Euronymous aurait tenté de s’échapper et c’est en tombant dans sa cage d’escalier qu’il aurait arraché une lampe en verre sur laquelle il serait tombé, se tailladant sur tout le corps (sachant qu’au moment de sa mort, Euronymous était en caleçon). Varg expliquera d’ailleurs lui-même qu’il le tua en lui plantant son couteau dans le front. Vikernes est ainsi condamné à 21 ans de prison. C’est alors la débâcle dans le milieu du Black Metal, l’existence de l’Inner Circle est exposée au grand jour, Faust est retrouvé et est condamné à 14 ans de prison pour le meurtre d’un homosexuel, et Samoth sera également condamné à 2 ans de prison pour les incendies d’églises. L’organisation est ainsi dissoute.
Per Yngve Ohlin, plus connu sous le nom de scène de Dead et également surnommé Pelle, est un chanteur de black metal suédois, né le 16 janvier 1969 à Västerhaninge dans le comté de Stockholm en Suède et mort le 8 avril 1991 près d’Oslo, dans le village de Kråkstad en Norvège. Wikipédia.
Le 8 avril 1991, quelque temps avant l’enregistrement de De Mysteriis Dom Sathanas, le guitariste de Mayhem Øystein Aarseth retrouve Dead mort. Il s’est suicidé d’une balle de fusil dans la tête après s’être lacéré à plusieurs reprises les poignets et la gorge avec un couteau.
Euronymous décide alors d’acheter un appareil photo jetable et de prendre quelques clichés avant de prévenir la police. Les photos furent par la suite volées, et utilisées (soi-disant sans autorisation) pour la pochette de l’album bootleg Dawn Of The Black Hearts – Live in Sarpsborg. Euronymous aurait ensuite voulu récupérer une partie du corps du chanteur comme « souvenir » mais il se ravisa en pensant que cette absence se remarquerait.[réf. nécessaire] Il ramassa alors, parmi les débris de crâne, quelques morceaux pour faire des colliers pour lui-même et pour d’autres membres de la scène black metal norvégienne qu’il considère « dignes »4, et des bouts de cerveau qu’il fera cuire et qu’il mangera par la suite[réf. nécessaire]. Les autres membres de Mayhem confirmeront qu’Aarseth a bel et bien fait des colliers avec les morceaux du crâne de Dead4mais nieront le “repas macabre” d’Euronymous avec son cerveau.[réf. nécessaire]
Les raisons de son suicide restent encore aujourd’hui obscures, Per Yngve Ohlin était un être habité par la mort, très dépressif. Dans la courte lettre de suicide qui a été retrouvée, il écrit seulement « Excuse All The Blood » (« Désolé pour le sang »). Hellhammer déclara plus tard que cette lettre était légèrement plus détaillée et comprenait les excuses de Dead pour avoir utilisé le fusil de chasse dans la maison, mais que le couteau n’aurait pas suffi à finir le boulot. Avec ces mots, on a aussi retrouvé les paroles de la chanson Life Eternal, de l’album De Mysteriis Dom Sathanas.
Il est désormais enterré dans le cimetière boisé de Skogskyrkogården à Enskede en Suède.
Scène du suicide de Dead dans le teen movie biographique musical Lords of Chaos
intervention de Jean-Yve Camus à 23"57
1997 : Aveux des skinheads PNFE coupables à 26"47
L’affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras fait suite à la profanation de sépultures juives à Carpentras (Vaucluse) en 1990. L’affaire a été résolue six ans plus tard et elle a mené à la condamnation de quatre néonazis.
Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, à Carpentras, où vit une communauté juive qui date de l’époque des « juifs du Pape », 34 sépultures juives sont profanées : stèles renversées et brisées, sans inscriptions antisémites. Dans la journée du mercredi 9 mai, personne n’entre dans le cimetière, ce qui explique que la profanation ne soit découverte que le lendemain
Le 10 mai 1990, deux femmes venues entretenir une tombe découvrent le saccage de 34 sépultures et préviennent les autorités2. Le cercueil de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt, non recouvert de terre, est sorti de sa tombe. Le corps, extrait du cercueil, est posé nu face contre terre sur une tombe voisine. Un mat de parasol (accessoire qui sert à marquer les futures tombes) est retrouvé sous le corps, comme glissé entre ses jambes : on parle d’un « simulacre d’empalement », mais l’examen anal effectué par les deux médecins légistes révèle qu’il ne porte aucune trace du manche de parasol3.
L’affaire s’enflamme, d’autant plus que le président de l’Assemblée nationale Laurent Fabius, au journal télévisé de 20 h sur TF1, la voix tremblante, raconte que le corps de Félix Germon a été sauvagement empalé « un manche de pelle enfoncé dans l’anus », suggérant ainsi un empalement réel3. Le 11 mai la profanation de Carpentras fait la une de tous les quotidiens. L’arrivée rapide sur les lieux du ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, qui stigmatise les « abominations racistes » est en effet vite relayée par les journaux télévisés et radiodiffusés qui reprennent ses propos, mais sans informations précises sur la réalité des faits4.
Une affaire politique et religieuse
Contexte
Michel Rocard est le Premier ministre de François Mitterrand. Pierre Joxe est son ministre de l’Intérieur, patron de la police et des renseignements généraux. Le Front national est alors en pleine ascension électorale. Le soir du 9 mai, Jean-Marie Le Pen est à la télévision dans l’émission L’Heure de vérité.
Conséquences politiques
Cette découverte provoque un vif émoi en France. Le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, se trouvant en visite officielle à Nîmes, se rend le jour même à Carpentras en hélicoptère, accompagné de journalistes5, et dénonce à la sortie de la synagogue « le racisme, l’antisémitisme et l’intolérance », tout en pointant du doigt Jean-Marie Le Pen qui, « comme tous ceux qui expriment leur antisémitisme de façon explicite depuis des dizaines d’années […], est un des responsables, non pas des actes de Carpentras, mais de tout ce qui a été inspiré par la haine raciste »6. De nombreuses personnalités politiques (entre autres Jack Lang, Jean-Claude Gaudin, Harlem Désir, Raymond Barre, Lionel Jospin, Pierre Mauroy et Georges Marchais) se rendent sur les lieux.
Des manifestations imposantes contre le racisme et l’antisémitisme sont organisées durant la semaine qui suit, souvent couvertes de banderoles et de slogans « Le Pen, les mots, Carpentras, les larmes »7. Le président François Mitterrand participe à l’une d’entre elles à Paris. C’est la première fois qu’un président de la République dans l’exercice de ses fonctions participe à une manifestation en France8.
Yves Bertrand, directeur des RG de 1992 à 2003 affirme dans son livre Je ne sais rien… mais je dirai (presque) tout, paru en octobre 2007, que la manifestation à Paris devait au départ se dérouler autour de la Grande synagogue de Paris. C’était selon lui le souhait des autorités religieuses juives de Paris qui ne voulaient pas que l’événement soit récupéré politiquement par l’extrême gauche9. François Mitterrand aurait alors « forcé la main » aux autorités juives pour que la manifestation ait lieu entre la place de la République et la place de la Bastille, lieux traditionnels de rassemblement de la gauche française10,11.
Alors que l’époque est marquée par de multiples saillies antisémites de Jean-Marie Le Pen, qui suggère encore le 9 mai 1990 dans l’émission L’Heure de vérité que les Juifs ont trop de pouvoir dans la presse, « comme les Bretons dans la Marine ou les Corses dans les douanes »12,13, le Front national et son président sont montrés du doigt. L’avocat Serge Klarsfeld déclare le 10 mai « Le Pen a dit hier soir qu’il y avait trop de Juifs dans la presse. Certains à sa droite ont traduit qu’il y a trop de Juifs dans les cimetières14 ». Le FN organise une conférence de presse en forme de contre-attaque le 11 mai13. Faisant le rapprochement entre son passage à L’Heure de vérité et la date des événements, il réplique que son parti est la cible d’un « complot qui vise à bâillonner le FN »6. Il invite à plutôt « chercher soit du côté des communistes qui semblent être les maîtres d’œuvre de toute cette opération. (…) Mais, ce pourrait être aussi des mouvements subversifs islamiques dont on sait qu’ils ne portent pas spécialement dans leur cœur les Juifs »13. Dans les jours qui suivent, National-Hebdo, le journal du FN, accuse le KGB puis une organisation terroriste palestinienne13. Jean-Marie Le Pen évoque quant à lui la possibilité d’une mise en scène du service d’action civique (SAC), pourtant dissous huit ans plus tôt, et celle d’une manipulation de Pierre Joxe qui se serait « arrangé pour que tous les indices qui existaient soient détruits le premier jour »13. Il organise des manifestations à Carpentras, le 11 novembre 199115 et le 11 novembre 19956, pour demander des « excuses d’État »16.
Pour Yves Bertrand, l’exploitation politique anti-FN de la profanation du cimetière de Carpentras fut orchestrée par François Mitterrand17 : celui-ci aurait alors voulu empêcher ainsi toute possibilité d’alliance entre la droite parlementaire et le Front national18.
Hubert Védrine, conseiller de François Mitterrand et porte-parole de la présidence de la République (1988-1991), a déclaré, sur France Culture le 9 janvier 2015, à propos de ces événements : « Carpentras, c’était une manipulation, largement »19,20.
L’enquête
Selon Yves Bertrand, François Mitterrand aurait demandé à la police de privilégier la recherche du coupable au sein du Front national18. Mais l’enquête piétine. La police suit dans un premier temps la piste des groupuscules d’extrême droite et néonazis. Dans les jours qui suivent la profanation, deux membres du Parti nationaliste français et européen sont arrêtés, mais rapidement relâchés en l’absence de preuve les incriminant.
Cela est rendu public plus tard, mais la profanation ne date pas du 10 mai comme annoncé initialement mais du 8 mai, soit la veille du passage de Jean-Marie Le Pen à la télévision11.
Des rumeurs locales évoquent des messes noires qui auraient dégénéré ou la délinquance morbide de la jeunesse dorée de Carpentras21. Une de ces rumeurs met notamment en cause des fils de notables locaux, dont Olivier Andrieu le fils de Jean-Claude Andrieu, maire UDF. En 1995, Jessie Foulon, une personne de Carpentras renforce cette rumeur en évoquant des orgies organisées dans le cimetière et que la profanation aurait eu lieu dans le cadre d’un jeu de rôles22. Leurs participants auraient selon elle commis la profanation, ainsi que le meurtre d’une autre jeune femme, Alexandra Berrus, retrouvée morte en 1992.
L’instruction établira plus tard que Foulon est une mythomane, mais ses propos alimentent alors la tension autour de l’affaire. Le procureur Jean-Michel Tissot autorise les animateurs d’une émission de TF1, Témoin n°1, à annoncer de prochaines mises en examen. Gilbert Collard, avocat de la famille de Félix Germon et de celle d’Alexandra Berrus, parle de « mensonge d’État », garantit qu’il s’agit strictement d’une affaire de droit commun. Dans une mise en scène douteuse23, Collard se fait remettre en public par le cousin Germon une enveloppe censée contenir les noms des six « profanateurs assassins ». Lors de cette conférence de presse, l’avocat déclare « J’ai bien l’intention de jouer le petit Zola de Carpentras »24. Soumise à une intense pression, la juge d’instruction Sylvie Mottes est dessaisie de l’affaire, qui est transférée au tribunal de Marseille8.
Le dénouement
Le 30 juillet 1996, un certain Yannick Garnier, 26 ans, se présente de lui-même au siège des Renseignements généraux d’Avignon25,26, et avoue être l’un des profanateurs, donnant des détails que seuls les enquêteurs connaissent. Cet agent de sécurité à Nîmes dit ressentir le besoin de se libérer de ce secret pour changer de vie alors qu’il est au bout du rouleau, au chômage et sur le point d’être expulsé, croyant sans doute avec ses aveux obtenir l’aide des RG, service disposant de précieuses relations, dans sa recherche d’emploi7. Ses aveux confirment qu’il s’agissait bien d’un acte antisémite scrupuleusement préparé par des néonazis. Il dénonce ses quatre complices et ceux-ci sont arrêtés aussitôt, sauf l’un d’entre eux, le meneur, Jean-Claude Gos — qui avait été interpellé dès le 11 mai 199027 et relâché après 24 heures —, skinhead originaire de Denain (1966-1993) et membre du PNFE.
Jean-Claude Gos a été tué le 23 décembre 1993 à moto sur une route de la grande banlieue d’Avignon, par une voiture dont le conducteur (Rachid Belkir, 36 ans) sera retrouvé mort en 1995, tué de deux balles dans le torse et plongé dans le Rhône (probablement victime d’un règlement de comptes, l’homme étant connu des services de police pour ses liens supposés avec des trafiquants de drogue)28, deux lourdes pierres attachées aux pieds29,30.
Aucun lien n’a été établi entre les coupables et le Front national. Les dirigeants locaux du FN, Guy Macary et Fernand Teboul, étaient eux-mêmes juifs28, ce qui ne pouvait que déplaire aux néonazis.
Le procès débute huit mois plus tard à Marseille, dure une semaine, et le verdict est rendu le 24 avril 1997.
Patrick Laonegro, le « cerveau » du commando de profanateurs,
et Olivier Fimbry, un ancien militaire,
sont condamnés à deux ans de prison ferme,
tandis que les deux autres profanateurs, qui ont « admis et intégré le caractère odieux de leurs actes », sont condamnés à vingt mois de prison ferme31.
Suites
La loi Gayssot du 13 juillet 1990 est élaborée dans le contexte politique marqué par cette profanation32.
Une des conséquences de cette affaire est la stigmatisation du jeu de rôle, durablement étiqueté comme rassemblement de profanateurs, de casseurs, de satanistes et autres profils à tendance morbide. Dans les mois suivant ces allégations (lancées par Mireille Dumas dans son émission Bas les masques sur France 2), nombre de clubs et de boutiques spécialisées ont été fermés ou mis sous surveillance par divers organismes (l’émission ne fait toutefois aucun lien direct avec l’affaire de Carpentras).
En 1998, le documentaire Jeux de rôle à Carpentras de Jean-Louis Comolli, diffusé sur Arte dans la série Les Mercredis de l’Histoire notamment le 2 mai 2001, rappelle — en se basant sur les documents publiés par Nicole Leibowitz dans L’Affaire Carpentras (Plon) — les fausses informations diffusées par les médias de l’époque, et confirme, soutenant la thèse de la journaliste, l’existence de manipulations délibérées de l’information autour de l’affaire, afin de faire inculper le fils innocent du maire de Carpentras qui se trouvait être un amateur de jeux de rôle (outre le titre du film, aucune référence directe n’est faite à la pratique du jeu de rôle dans le documentaire). Le documentaire produit notamment les comptes rendus dressés par les Renseignements généraux des conversations téléphoniques entre Jacques Pradel et le procureur de la République de l’époque, conversations au cours desquelles ils s’entendaient pour faire pression sur la juge d’instruction.
Chargé d’instruire le dossier des attentats racistes de la Côted’Azur, M. Jean-Pierre Murciano, juge d’instruction à Grasse (Alpes-Maritimes), a inculpé, lundi 9 octobre, d’association de malfaiteurs, dans le cadre des dispositions antiterroristes, Francis Allouchery, vingt-trois ans, secrétaire général du Parti nationaliste français et européen (PNFE), et Serge Lecanu, trente-six ans, secrétaire général de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP). Libération publie, mardi 10 octobre, des extraits d’un document saisi au domicile de l’inspecteur Lecanu et exposant les missions d’une ” section spéciale ” regroupant tous les policiers adhérents du PNFE, groupuscule néo-nazi.
Un mort et douze blessés. Tel fut le bilan du plus récent des attentats _ celui perpétré le 19 décembre 1988 contre un foyer Sonacotra de Cagnes-sur-Mer, sur lesquels enquête le juge Murciano. Depuis, trente-quatre personnes ont été interpellées, dix-neuf ont été inculpées et seize écrouées, dont les dernières sont Francis Allouchery et Serge Lecanu qui ont rejoint deux maisons d’arrêt distinctes. Toutes les investigations du juge remontent au PNFE dont des militants sont soupçonnés d’avoir organisé les attentats afin de créer une ” stratégie de la tension “, semblable à la démarche de l’extrême droite italienne dans les années 70.
Aujourd’hui, ce groupuscule néo-nazi, recrutant essentiellement parmi les bandes de skinheads (le Monde du 26 septembre) semble décapité : son président, Claude Cornilleau, lui aussi inculpé et écroué depuis le 17 septembre, est donc rejoint en détention par son adjoint, Allouchery, et par le responsable de la sécurité intérieure du parti, Lecanu. C’est sans doute à ce titre que ce dernier fut chargé de créer une section spéciale regroupant les adhérents policiers du PFNE afin d’utiliser ” toutes les compétences relatives à leur profession pour faire triompher nos idées “.
Quatre groupes
Libération publie, dans son édition du 10 octobre, l’intégralité des notes prises à cette occasion et saisies au domicile de Serge Lecanu. Les policiers présents se sont répartis le travail en quatre groupes.
Le ” groupe enquête, chef : Philippe Caplain ” a pour mission d'” infiltrer les milieux nationalistes ” afin de faire adhérer les ” éléments policiers les plus purs “.
Le ” groupe documentation “, chef : Daniel Sirizzotti doit ” diriger un groupe d’archivistes “, s’intéressant à la presse aussi bien qu’à ” tous documents officiels “.
Le ” groupe sécurité-protection “, chef : Daniel Lenoir a pour tâche de veiller à la ” sécurité de nos réunions, meetings, manifestations “, en s’informant auprès d’un ” réseau de correspondants parmi les compagnies de maintien de l’ordre “.
Enfin le ” groupe sportif “, chef : Patrick Reynes s’efforce de former les militants aux arts martiaux et au tir, mais surtout, ” sous cette couverture, pourra réaliser des opérations ponctuelles à la demande du président “. Sur ce document, les initiales de section spéciale (SS) sont écrites selon la calligraphie en éclair des nazis.
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Progrès de l’enquête concernant les attentats racistes contre les foyers de la Sonacotra à Cannes et Cagnes sur Mer. Bateau appartenant à Michel GOUGE dans lequel les policiers de Cannes ont découvert un arsenal. Images d’archives : attentat du foyer Sonacotra de Cagnes sur Mer. Arrestation de Claude CORNILLEAU, président du Parti national Français et Européen (PNFE ). Images d’archive INA
M. Claude Cornilleau, cinquante-trois ans, traducteur, président du Parti nationaliste français et européen (PNFE), qui avait été interpellé mercredi 13 septembre (le Monde du 15 septembre) à son domicile de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne), dans le cours de l’enquête sur les attentats commis en mai et décembre 1988 contre les foyers Sonacotra de Cannes et Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), a été transféré, dimanche 17 septembre, à Grasse, où M. Jean-Pierre Murciano, juge d’instruction, l’a inculpé d’association de malfaiteurs.
M. Cornilleau, qui a refusé de s’expliquer devant le magistrat instructeur hors de la présence de son avocat, a été incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse. Treize personnes ont déjà été inculpées, dans ce dossier, dont huit sont en détention à Nice et à Grasse.
L’arrestation de M. Cornilleau semble indiquer que le PNFE, en tant que tel et non plus seulement quelques-uns de ses adhérents locaux, pourrait avoir joué un rôle dans les attentats contre les foyers de la Sonacotra sur la Côte-d’Azur. Les enquêteurs du SRPJ de Nice auraient, en effet, établi que ce parti d’extrême droite, créé en 1985 par M. Cornilleau, ancien militant du Front national comme plusieurs de ses coinculpés, avait réuni juste avant, à Paris, un congès national au cours duquel des projets d’actions ” musclées ” contre les immigrés auraient été évoqués. Ce congrès avait été suivi d’autres réunions sur les mêmes thèmes.
Un examen plus approfondi des documents saisis au domicile et au bureau de M. Cornilleau permettra de mieux cerner l’éventuelle responsabilité de celui-ci et celle d’autres dirigeants du PNFE qui doivent être entendus. Le juge d’instruction ne disposait pas, à ce stade de l’enquête, des éléments suffisants pour conclure à une initiative parisienne concernant les attentats sur la Côte d’Azur. Les policiers niçois ont, en outre, fait une perquisition au siège de la Fédération professionnelle indépendante de la police à Paris qui n’a, semble-t-il, donné aucun résultat.
Deux personnes avaient été blessées dans l’attentat contre le foyer Sonacotra de Cannes, le 9 mai 1988, et à Cagnes-sur-Mer, le 19 décembre suivant, une personne avait été tuée et onze autres blessées, dont deux sérieusement atteintes.
Le Parti nationaliste français et européen (PNFE) était un groupuscule d’extrême droite néonazi, raciste, antisémite et xénophobe, fondé en avril 19872,3 par Claude Cornilleau, ancien membre de l’OAS4. Il est inactif depuis 1999.
Historique
Adepte des thèses du racisme biologique, opposée à la démocratie et au « capitalisme cosmopolite », il dénonce le « lobby juif mondial »5. Il est issu d’une scission du Parti nationaliste français en 1985 et est inactif depuis 19996. Comme beaucoup d’autres groupes d’extrême droite français, le PNFE utilise la croix celtique comme emblème. Sa devise était « France d’abord ! Blanche toujours ! ». Parmi ses membres, figurent le négationnisteVincent Reynouard ou le militant Michel Faci. Erik Sausset, rédacteur de la revue Le Flambeau, en fut le président de 1996 à 1999.
Il fête l’anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler lors d’un banquet le 22 avril 1990 et s’est rendu en juin 1995 au congrès du parti allemand d’extrême droite NPD4.
Le PNFE rallia des policiers français issus de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP)5. Le président du PNFE était Claude Cornilleau. Militaire de carrière, il est condamné par contumace à vingt ans de prison pour sa participation au putsch d’avril 1961, mais bénéficie de l’amnistie de 1968. De 1979 à 1981, il est membre du FN7. Conseiller municipal RPR de Chelles (Seine-et-Marne) en 19832, il est contraint à la démission en 1987 en raison de propos très virulents et racistes8.
Le 1er mars 1990, le journaliste Hervé Gattegno révèle un document attestant qu’un secrétariat provisoire a été mis en place pour entamer la réorganisation du mouvement et appeler les militants à l’action9.
En mai-juin 1990, le secrétaire national, Francis Allouchéry, est exclu et est remplacé en 1991 par Michèle d’All’Ara.
Les membres du PNFE commettent des crimes et des délits sanctionnés par la justice, comme des profanations de sépultures, des agressions et des incendies contre des foyers d’immigrés et des locaux du PCF entre 1986 et 1989, dans le sud de la France. En décembre 1988, l’explosion d’une bombe artisanale dans un foyer Sonacotra à Cagnes-sur-Mer4 fait un mort et 12 blessés, mais l’enquête se termina par deux non-lieu. Le 24 avril 1997, le principal inculpé pour la profanation du cimetière juif de Carpentras dans la nuit du 8 au 9 mai 1990 était un ancien membre du PNFE6.
Le journal du parti, Tribune nationaliste, créé en octobre 1985, est interdit en décembre 1990.
13 decembre 1983 Forte poussée de l’extrême droite à travers différents petits partis, mais aussi du Front National, Jean Louis LESCENE retrace leur itinéraire.Déclaration à la tribune de Philippe MALAUD, président du CNIP (Centre National Indépendants Paysans), interview de Alain ROBERT, du comité directeur du CNIP, se dit toujours homme de droite, interview de Yvan BLOT, secrétaire général du Club de l’horloge, à propos de “l’égalitarisme le contraire de l’égalité”
Assassinat d’un jeune algérien Habib GRIMZI dans le train Bordeaux-Vintimille dont les meurtriers ont été arrêtés : arrivée des meurtriers au palais de justice de TOULOUSE ; l’un d’entre eux se lève, fait face à la caméra en signe de provocation. Interview du procureur de la république de Montauban, Jean-Claude BRIGNOLLES : “j’ai honte… Ils n’ont pas reconnu ce crime comme raciste”; déclaration Max GALLO après le conseil des ministres : “le gouvernement tient à marquer son indignation et à lutter contre toute forme de racisme, cancer qui ronge les fondements démocratiques de la société ; il est de la responsabilité de cette formation politique de favoriser la prise de conscience de tous ces dangers.
21 novembre 1983 Manifestation des Algériens à Bordeaux contre le racisme, suite au drame du train Bordeaux Vintimille, où un jeune Algérien a été défenestré par de futurs légionnaires
2 decembre 1983 Reconstitution du crime du Bordeaux Vintimille en présence des 3 jeunes légionnaires inculpés
21 janvier 1986 Interview Jean Louis PELLETIER avocat des trois accusés du meurtre de Habib Ghemzi, jeté par la portière du Bordeaux-Vintimille, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1983. – “Cette affaire est la manifestation d’une violence extrême, les relents de racisme ont fait sauter les freins… Je suis profondément de gauche, procès ou l’on va prendre conscience que des jeunes peuvent être intoxiqués par un discours raciste “.
22 janvier 1986 Ouverture à Montauban du procès des assassins d’Habib Ghemzi il y a 2 ans dans le train Bordeaux-Vintimille
22 janvier 1986 Ouverture du procès en assises à Montauban des 3 meurtriers présumés d’Habib Ghemzi roué de coups et défenestré dans le train Bordeaux Vintimille le 14 novembre 1983 :- protection policière à l’extérieur et à l’intérieur du palais de justice – arrivée des parents de la victime- Marc Béani menotté se cachant le visage, Anselmo Alvaro Vidal barbu et Xavier Blondel, le 2ème ayant reconnu sa culpabilité et réclamant la peine maximale, off c’est lui qui a jeté Ghemzi par la portière, il disait à l’époque j’aime pas les Arabes- illustration : intérieur train, couloir, fenêtres, rails défilant, train arrivant en gare, porte donnant sur voie
Assises de Montauban : procès des 3 jeunes recrues légionnaires qui ont tué un jeune algérien dans le train Bordeaux Vintimille. Arrivée des accusés Blondel, Beani, Alvaro Vidal dans la salle d’audience. Les parents de la victime au 1er rang. [Gros plan] des accusés. + Plateau Lefèvre.
23 janvier 1986 2ème journée du procès des assassins présumés d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux-Vintimille : éléments de réponse des experts psychiatres- Montauban, Dominique Deluze in – arrêt sur image Marc Béani, off il friserait la débilité mentale- arrêt sur image Alvaro Vidal, qui a demandé la peine maximum- arrêt sur image Blondel, qualifié de fragile- chroniqueur judiciaire faisant dessin d’audience- DP dessin d’audience- GP maître Catala, avocat d’Alvaro Vidal- les parents au premier rang- photo de presse d’Habib Ghemzi (illisible)- Alavaro Vidal dans box des accusés, parents au premier rang- train défilant- Béani et Vidal à fenêtre- PR Vincent Perez, contrôleur du train
23 janvier 1986 Assises de Montauban : procès des meurtriers, alors recrues légionnaires, d’un jeune algérien Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille. – Arrivée des parents de la victime très dignes au tribunal. [Gros plan] des inculpés (Marc Beani, Anselmo Alvaro Vidal , Xavier Blondel) au banc des accusés ; l’un d’eux se cache la tête dans les mains ; l’autre debout la tête droite. [Différents plans] jeune femme amie de grimzi quittant le tribunal après son témoignage.
23 janvier 1986 Aux Assises de Montauban, procès des 3 meurtriers d’un Algérien dans le Bordeaux-Vintimille. – [Différents plans] parents de la victime, [gros plan] mère de la victime. Accusé dans le box se cachant le visage. Anselmo Alvaro Vidal. [Différents plans] Cour, avocats discutant, assistance.
25 janvier 1986 Fin du procès des assassins présumés du train Bordeaux Vintimille qui avaient roué de coups puis jeté par dessus bord Habib Ghemzi : la réculsion à perpétuité a été requise pour les 3 co inculpés- assises de Montauban, ZAV avocat général Jean Louis Brignole- entrée de Béani menotté se cachant le visage, Vidal et Xavier Blondel- le président siègeant- Vidal de profil dans le box- avocats des parties civiles représentant les associations anti racistes-
26 janvier 1986 Verdict dans le procès des assassins présumés d’Habib Ghemzi dans le Bordeaux Vintimille en 1983 : sanction exemplaire pour un crime raciste, 2 condamnations à perpétuité et une autre à 14 ans d’emprisonnement :- Paul Lefèvre in à Montauban revient sur le verdict depuis une salle d’assises vide- Béani évacué manu militari, GP son avocat Jean Louis Pelletier son avocat – contre plongée sur salle d’assises; les accusés en plan large- GP Guy Debuisson, aovat de Xavier Blondel – GP visage de la mère d’Habib Ghemzi, elle et son mari de profil
https://youtu.be/6XHjHijJQxQ
Ouverture en cassation du procès d’un des 3 assassins d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille en 1983 et condamné à perpétuité en 186 par les assises de Montauban : celui de Marc BéaniHenri Weil, in depuis la cour de cassation de Toulouse
19 fevrier 1987 Ouverture à Toulouse du procès en cassation de Marc Béani, assassin d’Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille et condamné à perpétuité par les assises de Montauban en 86 :
– Blondel,condamné à 15 ans
– Anselmo Vidal
et Marc Béani, condamnés à perpétuité
– train défilant en arrivant en gare, couloir-archives les 3 inculpés en 1983 dans couloir Béani menotté fixant la caméra en souriant
– 86 : les 3 hommes durant leur procès à Montauban, Vidal et Beani derrière fenêtre durant reconstitution- dessin d’audience de Béani
– couloir et porte de train, rails défilant, train en gare, détails intérieur des voitures et signal d’alarme
– Toulouse, Henri Weil
20 fevrier 1987 Verdict dans le procès en cassation de Marc Béani, un des 3 assassins de Habib Ghemzi dans le train Bordeaux Vintimille en 1983 : il s’était pourvu en cassation après une condamnation à perpétuité par les assises de Montauban en 86- Henri Weil, in énonçant le verdict des jurés de Toulouse : 20 ans de réclusion
Trevor, un jeune skinhead de 16 ans empli de haine, est condamné à un placement de 6 semaines dans un centre social pour vol, violence raciale et dégradations d'habitations. Il est alors suivi par Harry Parker, qui va tout faire pour le faire changer de voie. Mais Trevor tient à sa liberté...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Made_in_Britain