Charlemagne HammerSkins (CHS) 1993-1998

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Période 1993-1998
Nom Charlemagne Hammer Skins (CHS)
Positionnement Extrême droite
Idéologie Néo-nazisme
Coalition électorale
Affiliation internationale
Affiliation européenne
Parlement européen
Site Internet

Chronologie

 
Date Évènement
2004
16/02
Condamnations à de la prison ferme pour menaces de mort, dans la revue Wotan, à l’encontre notamment d’Anne Sinclair et de Patrick Gaubert:

  • Hervé Guttuso (en fuite)
  • Éric Monnier
  • Cyril Dieupart
  • Ronald Robin
  • Anthony Mignoni (dit “Xaphan”)[1][2]
  • Christophe Magnoni (dit “Black Christ”)[1][2]
  • David Magnoni (dit “Overlord Nasty Metatheos”)[1][2]
  • Laurent Franchet (dit “Hades”, “LF” ou “Lenrauth”)[1][2]
2001
06/04
Condamnation, par la cour d’assises de Colmar, à vingt ans de réclusion criminelle de David Oberdorf pour avoir assassiné de trente-trois coups de couteau un prêtre catholique, le 19 décembre 1996, à Kingersheim (Haut-Rhin). David Oberdorf voulait “s’élever au rang d’Anthony Mignoni”, qui l’avait initié au satanisme.
1998
11/02
Interpellation à Londres, par Scotland Yard, d’Hervé Guttuso.
1998
14/01
Interpellations à Rouen de Ronald Robin et Cyril Dieupart (dit “Malkira Eskhanth” ou “Mal’Eskhanth”)[3], fondateurs de la secte sataniste “Ad Majorem Satanae Gloriam”.
1997
18/12
Interpellation d’Éric Monnier (responsable en France depuis le départ d’Hervé Guttuso à Londres en 1995[4]).
1997
20/10
Condamnations à de la prison ferme pour des membres qui se sont livrés à une profanation sataniste, à Toulon, dans la nuit du 8 au 9 juin 1996: Anthony Mignoni[1], Christophe Magnoni[1], Émilie Dervillers et Laurence Scharples.
1993
00/06
Premier numéro de Terreur d’Élite[5], “voix indépendante et radicale des nationaux-socialistes francophones”. Création des Charlemagne Hammer Skins (CHS) par Hervé Guttuso (ex-PNFE), à son retour des États-Unis d’Amérique.
1988
??/??
Création à Dallas (États-Unis d’Amérique) des Hammerskins.
 
Tous droits réservés Laurent de Boissieu pour France-politique.fr
  1. Membres (composition variable) de groupes de black metal: “Blessed in Sin” (depuis 1993), “Finis Gloria Dei” (depuis 2003), “Seigneur Voland” (2000-2004), “Funeral” (1994-1996) puis “Kristallnacht” (1996-2002), “Bloody Ritual” (1991-1994: Christophe Magnoni et David Magnoni).
  2. Membres de la secte sataniste “Ordre sacré de l’émeraude”.
  3. Membres de groupes de black metal: “Osculum Infame” (depuis 1991) et “Chemin de Haine” (depuis 1994); également actif avec les Toulonnais au sein de “Desolation Triumphalis” (avec Laurent Franchet et “Epsilon Xul”) et “Kristallnacht”.
  4. Hervé Guttuso est hébergé à Londres par Charlie et Steve Sargent, de “Combat 18”.
  5. Terreur d’Élite deviendra en 1995 Wotan (Will of the Aryan Nation), publié depuis Londres.

« David voulait faire mieux que moi »

https://www.leparisien.fr/faits-divers/david-voulait-faire-mieux-que-moi-05-04-2001-2002079681.php

Présenté comme « maître en satanisme » depuis trois jours, Anthony Mignoni appelé à la barre des témoins de la cour d’assises du haut-Rhin à Colmar, a dû expliquer pendant près de deux heures qu’il n’était pas le gourou de David Oberdorf qui comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim. Le cheveu long, le visage émacié cerné par une fine moustache et un léger collier de barbe, Anthony s’est débarrassé de tous ses attributs sataniques. Il a laissé sa croix renversée et ses habits noirs au vestiaire. « Tout le monde peut avoir de la sympathie pour le Diable. Mais pour moi, le satanisme c’est une façade. A l’époque, la musique, les images, les cimetières, ces goûts morbides, n’étaient qu’un jeu puéril. Je pensais qu’on pouvait changer le monde. Entre nous il n’y avait qu’un esprit de surenchères lorsqu’on renversait des tombes. Il n’a jamais été question de tuer. »

« Je n’ai jamais initié quiconque »

Mignoni veut renvoyer tous ceux qui l’accusent de n’être qu’un manipulateur malin à leur place. « David voyait en moi une sorte de héros. Aujourd’hui pour se défendre, il vous dit que je suis son frère de sang. Il veut se servir de l’image négative que la justice a de moi parce que j’ai profané le cimetière de Toulon. » Mignoni répond coup pour coup. « David a fait ça parce qu’il a voulu faire mieux que moi dans l’horreur. C’est pour ça qu’il a signé son crime de 33 coups de couteau et d’une étoile gravée dans la main du curé. Il voulait que ça se sache. Et quand il nous en a parlé, en fait il s’en vantait. » A la présidente qui lui reproche sans ménagement de banaliser aujourd’hui son discours, Anthony assure : « Je n’ai jamais été son bras armé. Je n’ai jamais initié quiconque à quoi que ce soit. Je ne sais pas si j’ai eu de l’influence sur David, mais si j’avais connu son projet, j’aurais tout fait pour l’en dissuader. » Auparavant, Myriam Schacher, son ex-petite amie, mais aussi devenue amoureuse de David Oberdorf a accusé Mignoni : « Il a besoin de s’entourer de petits jeunes influençables. Il cherchait toujours quelqu’un pour faire les choses avec lui, comme aller dans les cimetières, il n’aurait pas eu le courage d’y aller seul. » En larmes elle s’adresse aux jurés : « David, lui, est sur ce banc, il va être jugé, alors que c’est l’autre qui l’a manipulé. »

Un témoin «pas très catholique». Un proche du meurtrier présumé du curé de Kingersheim a été entendu hier.

https://www.liberation.fr/societe/2001/04/05/un-temoin-pas-tres-catholique_360251/

Colmar envoyée spéciale

Dominique Brodard, la présidente des assises du Haut-Rhin, énumère les titres du CD de musique «black metal» que vient de lui remettre l’avocat de la défense, Georges Wetterer : Funerial Fog, Carnage, Danse macabre, Bienvenue en enfer… Hier, le tribunal a cherché à comprendre pourquoi et dans quel contexte, «satanique» ou pas, Jean Uhl, 68 ans, curé à Kingersheim, avait été tué en son presbytère par son assassin présumé, David Oberdorf, 18 ans et demi à l’époque.

L’intéressé est incapable de fournir le moindre mobile. Il dit avoir agi sous l’impulsion d’un «flash satanique» (Libération d’hier), sans être capable d’aligner plus de trois phrases sur la nature du «satanisme». Il connaît bien les succubes (démons femelles) et les incubes (démons mâles), et, un jour, son ami Anthony Mignoni lui a montré un «calendrier sataniste» : «Certains jours, il y avait des choses à faire comme des messes noires, des cultes, des sacrifices de femmes vierges», mais il paraît que rien n’indiquait qu’il faille, ce jour-là, assassiner de 33 coups de couteau le curé d’un village alsacien.

Hier, le juré a donc écouté celui qui est censé être l’inspirateur de l’accusé : Anthony Mignoni, condamné en 1997 à quatre ans de prison dont un avec sursis, pour «violation de sépulture», aujourd’hui mis en examen pour apologie de crime contre l’humanité ­ il est accusé de s’être procuré un magazine nazi. Mais le jeune homme, près de 25 ans aujourd’hui, longue chevelure et barbichette au menton, a tenu à minimiser son rôle de gourou qui jamais, dit-il, n’a fréquenté de «cercles satanistes» : «Nous étions du même milieu culturel, même avant de nous connaître. Le jour de notre rencontre, il m’a emmené dans sa chambre, il y avait au-dessus du lit une photo en couleurs d’Adolf Hitler, un livre sur la sorcellerie en Provence, des fascicules du FN, une cicatrice en forme de croix inversée sur le front…» Anthony Mignoni admet avoir fréquenté les cimetières avec David Oberdorf et quelques autres : «On a renversé des croix parce que ça nous amusait. On était bêtes et méchants [titre d’un hymne RAC de Evil Skins]. On était amis parce qu’on aimait fréquenter les cimetières. On était imprégnés de cette culture de haine.» Mais jure que, jamais, son antichristianisme ne l’a conduit à encourager la mort d’un homme.

Aujourd’hui, Anthony Mignoni se dit convaincu que David Oberdorf a tué l’abbé Uhl «pour faire pire» que lui «dans un processus d’émulation dans le délire». Mais pendant que le premier, devant la cour d’assises, étale ses lectures sur les cathares, les guerres de religion, les Templiers, la sorcellerie médiévale, le paganisme, les cultes de la fécondité : «proscrits par le judéo-christianisme», le second explique qu’il a, une fois, commandé un livre ­ Satanisme et magie ­ par correspondance à l’aide d’une pub trouvée dans un journal télé. Et qu’il ne l’a même jamais lu parce que, de toutes façons, il «n’aime pas trop lire».

La repentance du tueur satanique

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LE FACE-A-FACE entre Dieu et Satan a tourné court, hier, devant la cour d’assises du Haut-Rhin à Colmar où David Oberdorf, 23 ans, comparaît pour le meurtre du curé de Kingersheim, le 19 décembre 1996. Assassiné en pleine nuit dans son presbytère de 33 coups de couteau, l’abbé Jean Uhl, 68 ans, a eu le temps de dire « Merci Seigneur » avant de mourir. Cette première journée d’audience a été celle du « pardon ».

David Oberdorf a l’air ailleurs lorsque le procès s’ouvre. Loin de sa musique lancinante de dark metal, des rites sataniques, des messes noires, les seules qui le fascinaient. L’accusé, au physique d’ado, a le regard vague, comme perdu dans cette enceinte. Il a tout juste un pincement des lèvres lorsqu’il aperçoit ses parents. A la lecture du rappel des faits, il paraît soudain prendre conscience de la réalité de la situation. Oberdorf éprouve même le besoin d’essuyer ses yeux qui ont lâché des larmes. A la présidente qui l’a observé pendant plus d’une heure avant de lui rappeler qu’il encourt la perpétuité, Oberdorf répond : « Je veux demander pardon à la famille du père Uhl. » Avant d’entamer les débats, la cour a dû s’interroger sur la recevabilité de la constitution de partie civile par l’archevêque de Strasbourg. Entendu, M g r Doré a pu ainsi honorer la mémoire de l’abbé Uhl, « le curé des pauvres ». Il veut dire, à quelques jours de Pâques, que « l’abbé Uhl est passé en faisant le bien, et que lui aussi a été mis à mort ».

« Aujourd’hui, je suis la voie de Dieu »

Se tournant vers Oberdorf, il se dit persuadé que les hommes qui ont commis le pire sont susceptibles de faire du chemin. « Il n’est probablement plus tout à fait le même. David a déjà fait ce bout de chemin. Je ne suis pas venu pour accabler David, ni le juger, ni le condamner. Je demanderai une justice clémente. Lorsque Dieu pardonne, le péché n’existe plus. » L’avocat général Jean Lorentz renverra l’évêque à son Eglise : « Je vous envie, parce que vous, vous pouvez pardonner, mais devant la justice des hommes, mon rôle ne peut être le même, la société que je représente ne me le pardonnerait pas. » Bien que David Oberdorf ait soudain accepté que l’évêque soit présent sur les bancs de la partie civile, « parce qu’il a l’air sincère », la cour a décidé que M g r Doré ne serait plus entendu. Ce sont des amis, des paroissiens et des prêtres qui évoquent la mémoire du curé de Kingersheim. Il avait une devise : « Dans la souffrance, il y a trois moyens pour faire face : se taire, dire oui, et la troisième, dire merci Seigneur », ce qu’il a fait au moment de sa mort. Marie-Thérèse, une soeur du prêtre assassiné, a raconté comment après une courte sieste, se réveillant en sursaut, sortant d’un mauvais rêve, l’abbé Uhl a dit à mi-voix : « Un jour, on va me tuer. » Une troisième fois, Oberdorf se lève et veut « demander pardon… si elle l’accepte ». La présidente explique alors que « la cour d’assises n’a pas de pardon à accorder. Elle n’est pas là pour ça ». David Oberdorf, s’adressant aux jurés, tente alors de les convaincre de sa reconversion, grâce à l’aumônier de la prison : « Je me suis demandé comment un prêtre pouvait encore me parler. Je suis plutôt victime du satanisme que satanique. C’est un copain, Anthony Mignoni, qui m’a fait sombrer dans le mal. Aujourd’hui, je suis une autre voie, celle de Dieu. Je sais que c’est moi qui ai commis ce crime, mais je n’arrive pas encore à y croire. J’espère que ce procès m’aidera à m’en rendre compte pour me libérer quelque part. »

L’ombre de Satan plane sur le meurtre de l’abbé

https://www.leparisien.fr/faits-divers/l-ombre-de-satan-plane-sur-le-meurtre-de-l-abbe-02-04-2001-2002072669.php

Un procès d’un autre temps s’ouvre aujourd’hui à Colmar. L’ombre de Satan régnera dans le box des accusés de la cour d’assises du Haut-Rhin. Accusé du meurtre, le 19 décembre 1996, de l’abbé Jean Uhl, 68 ans, le curé de Kingersheim, David Oberdorf, 18 ans à l’époque, se dit habité par une force intérieure. « Je suis possédé par le démon, avait-il expliqué aux gendarmes pour justifier son crime, j’ai eu un flash satanique. »

A cinq jours de Noël, c’est la bonne du curé qui découvre le corps, gisant dans une mare de sang au rez-de-chaussée du presbytère. Il porte encore sa parka transpercée. L’abbé Uhl a été tué dans la nuit. La veille, il avait passé la soirée avec les enfants de la chorale qui répétaient la messe de minuit, avant de rentrer chez lui. Les gendarmes écartent très vite le crime d’un rôdeur. Rien n’a été fouillé. L’abbé est mort de multiples coups de couteau. Ces trente-trois coups portés, symbole de l’âge du Christ, et la trace d’un « V » renversé, gravé au poignard sur la main du curé, ont immédiatement orienté les enquêteurs sur la piste satanique.

Profanation d’un cimetière

Après avoir lancé en vain des appels à témoins, les gendarmes épluchent tous les dossiers classés Satan et s’intéressent particulièrement à une profanation de cimetière, six mois plus tôt à Toulon, au cours de laquelle quatre jeunes gens âgés de 17 à 20 ans avaient enfoncé dans un corps embaumé, à coups de marteau, un crucifix à l’envers. Parmi eux, un certain Anthony dont la grand mère vit à Wittenheim, près de Kingersheim. Il a un alibi, mais, pressé de questions, il raconte aux gendarmes qu’un de ses amis avec qui il a profané quelques cimetières de la région s’est vanté du crime, mais qu’il ne le croyait pas. Interpellé, David Oberdorf avoue tout de suite, raconte dans le détail avec une rare froideur et sans remords la nuit du crime. Oberdorf sonne à la porte du presbytère, dit à l’abbé Uhl qu’il n’aime pas les curés. Le prêtre lui dit de s’asseoir. « J’ai eu un flash… Je l’ai fait tomber. » Le curé perd ses lunettes, David Oberdorf lui fracasse le nez. L’abbé lui demande de prier avec lui. Il le fait coucher sur le dos, lui enfonce un bandana dans la bouche, enfile ses gants, se rend dans la cuisine, attrape une casserole et lui assène un coup sur la tête. Le curé lui dit : « Merci Seigneur. » « J’ai pensé qu’il priait encore. » David Oberdorf sort alors son couteau et frappe jusqu’à la mort, persuadé qu’il a accompli l’oeuvre de Satan. Avant de repartir à vélo, David Oberdorf « signera » son crime par une croix inachevée au creux de la main gauche du curé. Chez lui, les gendarmes ont retrouvé dans sa chambre noire de nombreux dessins, figurines, signes et statuettes à caractère démoniaque, comme Thor, le dieu viking du tonnerre et des éclairs. Un autel, avec en toile de fond un tissu noir sur lequel avait été dessinée une étoile à cinq branches dont la pointe était orientée vers le bas, avait été dressé sur une plaque de verre portant des signes d’un alphabet inconnu. Un squelette en plastique dont le crâne était planté d’épines métalliques était fixé au-dessus de la porte. Sur son bureau, les enquêteurs ont découvert pêle-mêle des revues, des tracts, des écrits, traitant de Satan et des cassettes de musique black metal, des disques de Dark Gothic, un groupe rock particulièrement prisé dans les milieux où se confondent souvent satanisme et extrême droite. Les experts psychiatres qui ont déclaré David Oberdorf pénalement responsable, parlant de « délire conscient », devront aussi expliquer aux jurés de Colmar s’il a ou non agi sous influence, et quelle signification il faut accorder à cette panoplie démoniaque.

Coup de filet dans le milieu néonazi grâce à l’Internet.

https://www.liberation.fr/societe/1998/02/18/coup-de-filet-dans-le-milieu-neonazi-grace-a-l-internet_227598/

Policiers français et britanniques démantèlent un groupe ultraviolent.

La brigade des recherches de la gendarmerie maritime de Toulon vient de taper sérieusement dans le réseau néonazi des Charlemagne Hammer Skinhead (CHS).
Grâce à la collaboration des polices britannique et française, grâce au réseau Internet, Hervé Guttuso, 25 ans, chef des CHS, groupe néonazi international d’une extrême violence, a été arrêté la semaine dernière dans sa planque de Londres, où il s’était réfugié depuis 1996 chez les frères Sargent.
L’un de ces derniers, Stephen, est passé devant la justice en janvier pour meurtre raciste.
Dans le même coup de filet, sont tombées en France treize autres personnes, dont neuf ont été écrouées et mises en examen par le juge d’instruction toulonnais Thierry Roland, pour «incitation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité, menaces de mort» à l’encontre de personnalités, dont Anne Sinclair, Jean-François Kahn (qui ne s’est pas porté partie civile), Simone Veil et l’ancien conseiller au ministère de l’Intérieur Patrick Gaubert.
A Lyon, c’est le patron du CHS en France, qui pourrait être le fils d’une personne haut placée.
A Rouen, ce sont deux garçons de l’AMSG (Ad majorem satane gloriam, comme son nom l’indique, d’inspiration satanique) qui ont été interpellés.
Ils publiaient la revue SD88, à connotation raciale, pourrait-on dire pudiquement, via des disquettes cryptées (procédé interdit en France) échangées entre l’Angleterre et la France.
D’autres interpellations ont également eu lieu à Marseille.

Inspiration satanique.
Ces arrestations dans le milieu néonazi ont été rendues possibles par le lien existant entre les adeptes des CHS et un groupe français d’inspiration satanique, l’Ordre sacré de l’émeraude, dont les membres ont été interpellés le 18 septembre 1997.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 1996, Antony Mignoni, Emilie Dervillers, Laurence Scharples et Christophe Magnoni exhument et mutilent un cadavre (torse perforé d’une croix renversée, yeux crevés) dans un cimetière toulonnais.
La police toulonnaise, chargée de l’affaire, la transmet après commission rogatoire à la gendarmerie maritime à la suite de la découverte de documents sur un terrain militaire appartenant à la marine.
Les documents néonazis, avec incitation à la haine raciale, menaces de mort, violations de sépultures, lisibles entre autres dans la revue Wotan, publication mensuelle du CHS, avaient été planqués sous des amas de roches dissimulés sous des broussailles par le frère de Christophe Magnoni, David.
La brigade maritime fait immédiatement le lien avec la violation des sépultures toulonnaises, à Six-Fours-les-Plages, non loin de Toulon, et d’autres près de Mulhouse.
Christophe Magnoni, qui semble être le chef de bande de l’Ordre sacré de l’émeraude, est parti violer des sépultures près de chez son copain David Oberdorff, en Alsace.
Celui-ci, pour lui montrer qu’il peut faire aussi bien, assassine le père Hull, un prêtre, de trente-trois coups de couteau le 19 décembre 1996.
L’essentiel des preuves accusant Magnoni et l’Ordre sacré de l’émeraude est, dès septembre 1996, grâce aux documents découverts, dans les mains de la brigade maritime. Qui préfère attendre et poursuit les filatures.
C’est en apprenant que deux jeunes de l’Ordre se sont donné pour mission de contaminer par hépatite virale un maximum de gens que la brigade intervient et procède à l’arrestation des quatre, le 18 septembre 1997.
Heureusement, leur sérologie se révèle négative, les quatre avouent la violation de sépulture de juin 1996 et la procédure suit son cours.

Site Internet.
Le lien avec les CHS avait été établi dès 1996 avec la découverte de documents sur le terrain maritime, mais sans certitude absolue.
En outre, les revues Wotan, bénéficiant de la prescription de trois mois des documents de presse, ne permettaient pas l’ouverture d’une information, l’enquête ayant duré de septembre 1996 à l’arrestation en septembre 1997.
Lors de la perquisition chez les membres de l’Ordre sacré de l’émeraude, des numéros de juillet-août 97 de Wotan ont été trouvés, ceux-là mêmes qui menaçaient de mort les personnalités susdites.
On y voit entre autres Simone Veil, un pistolet sur la tempe.
Une nouvelle information est ouverte, qui mène à l’interpellation des membres du réseau CHS, dont celle de Guttuso à Londres, menée en personne par le procureur Cortès et le juge Rolland.
Le site Internet du CHS, ElsaSS 88, hébergé en octobre 1997 et en France chez le fournisseur d’accès AOL, puis fermé, et rouvert en novembre au Canada, a permis la localisation et l’identification de 1500 personnes, en Grèce, au Canada, aux Etats-Unis, en Pologne.
Londres a demandé au Canada de le fermer, une grande première chez les Britanniques, qui n’ont guère l’habitude de sanctionner les néonazis sur le réseau.

Grâce aux dossiers de la brigade maritime, qui se félicite de cette collaboration, la Grande-Bretagne pourrait légiférer sur l’Internet et sanctionner des sites. Hervé Guttuso devrait être extradé prochainement.

Réseau néonazi Internet Hammerskins, profanation de Toulon, …etc.

18 février 1998 Le site Internet néonazi CHARLES(magne) HAMMER’S SKINS a été démantelé. C’est grâce à la collaboration franco-britannique que le réseau a été mis à jour. Les responsables de la profanation du cimetière juif de Toulon en juin 1996. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel

Zik & Zina. Quand la musique fait boum…

https://reflexes.samizdat.net/zik-zina-quand-la-musique-fait-boum/

Publié en décembre 1997

Carpentras, Toulon, rien de commun à priori si se n’est la profanation de tombes dans un cimetière. D’un côté une bande de skin de l’autre des garçons et des filles adeptes d’un culte à Satan. Et pourtant entre les deux affaires, il existe plus de points communs qu’on ne pourrait croire.

À la fin des années 1970 l’extrême droite a compris la nécessité d’investir le champ culturel et notamment le terrain musical. Celui-ci et notamment le Rock sont perçus comme un vecteur capable de porter plus facilement le message politique de ces groupes notamment en direction de la jeunesse.
Pendant longtemps une telle stratégie va rester cantonnée dans un ghetto, principalement celui de la scène skinhead. Mais depuis quelques années s’est amorcée une nouvelle évolution : outre les groupes issus de la scène skinhead, on trouve dorénavant des formations qui représentent des genres musicaux nouveaux : le Black Metal, la musique industrielle et le Hard Rock…
Il faut aussi ajouter que ce renouveau musical s’est accompagné de la création de véritables réseaux visant exclusivement à reprendre les idées nationalistes par l’organisation de concerts, la publication de bulletin d’infos mêlant rubriques musicales et politiques, la production de disques, la diffusion de tee-shirts, K7 vidéo…

De nouvelles alliances se forment en vue de diffuser plus largement leur programme. C’est ainsi qu’aujourd’hui se côtoient et collaborent ensemble des skinheads nationaux-socialistes, des adeptes du satanisme et des anciennes traditions païennes.

Tout d’abord un petit retour historique[1]

Le Rock et ses dérivés a toujours dégagé une odeur de souffre… Pour les plus vieux, citons pour mémoire «Sympathie for the Devil» des Rolling Stones ainsi que les rumeurs malveillantes sur Led Zeppelin et Deep Purple. Avec l’apparition de Black Sabbat commence à se développer un style aux références plus marquées. Mais c’est en 1979 que va apparaître le groupe qui va donner son nom à ce nouveau style de rock, il s’agit de Venom avec son deuxième album intitulé Black Metal. Celui-ci va influencer toute une nouvelle scène qui pointe dans le Nord de l’Europe et surtout en Scandinavie. Le style mêle à la fois maquillage provoquant, pseudonymes ronflants, références à Lovercraft, Aleister Crowley, pratiques satanistes… Le style va connaître son apogée en 1991 avec le suicide de la formation phare de l’époque : Mayhem. Ce suicide va faire basculer la scène Black Metal norvégienne dans le fait divers. C’est ainsi que va se développer une organisation pseudo-terroriste intitulée Black Metal Mafia, apparemment sous l’impulsion des membres du groupe norvégien Darkthrone, qui s’était fait remarquer par ses communiqués antisémites : «Toute personne se permettant de critiquer notre disque sera considéré comme ayant une attitude de Juif». Ce délire va culminer en 1992 et 1993 avec l’arrestation de la quasi intégralité des membres d’Emperor, un autre groupe norvégien, pour des incendies criminels d’églises, vol et meurtre, homicide volontaire sur un homosexuel.

Est aussi arrêté Christian «Vag» Vikernes, 20 ans, alias Count Grishmqckh, leader du groupe Burzum pour meurtre et incendie d’église. Condamné à 21 ans de prison, celui-ci est devenu une sorte de héros pour la scène Black Metal du monde entier. Ses déclarations sont souvent reproduites dans les fanzines des adeptes de ce genre musical. Elles dévoilent la vision politique du personnage et d’une certaine partie des musiciens et des fans de Black Métal : «Je suis nationaliste. Mon but est de glorifier le royaume de Norvège. Nous avons la peau blanche, les yeux bleus, les cheveux blonds, nous sommes des demi-dieux. Les autres n’ont pas de place ici». «Je soutiens toutes les dictatures : Staline, Hitler, Ceaucescu…». «Je hais la paix et j’aime “enculer” les gens stupides qui marchent autour et s’aiment entre eux. Nous faisons la guerre». «Il n’y a pas de meilleure chose dans l’esprit que la violence. Juste marcher dans la rue et frapper un garçon c’est stimulant».
En prison il s’est attaqué à la lecture de Mein Kampf et possède même un fan club en France.

En France

En effet la scène Black Metal s’est développée au début des années 1990 en France, avec l’éclosion de plusieurs groupes et de divers fanzines liés à ce mouvement. En mars 1995 paraît le premier numéro d’un nouveau zine intitulé Deo Occidi (Dieu est mort). Il est l’oeuvre d’un certain Rudy Potyralla. Pour celui-ci, Deo Occidi n’est pas un nouveau fanzine de Black Metal, comme il s’en créait chaque année. Il se veut avant tout anti-chrétien et veut surtout former politiquement le public du Black Metal. Dès le deuxième numéro, paru en juillet 1995, Potyralla précise un peu ses idées : «Jésus est en train de mourir, la guerre raciale est en train de commencer. Encourager le combat racial/nationaliste contre le Gouvernement d’Occupation Sioniste (ZOG), le communisme, les musulmans et les ordures de drogués et les homosexuels».

Le numéro 3 paru à l’automne 1995 annonce clairement la couleur : «Deo Occidi n°2 a eu un grand succès et vous a informé qu’il existait une nouvelle génération de nationaux socialistes dans toute l’Europe et en France. Aussi nous avons décidé de créer une organisation de groupes de Black Metal qui approuvent notre idéologie». Le zine mêle interviews de groupes français et étrangers et articles sur le satanisme, la torture, Lovecraft… Au fil des numéros vont apparaître des articles sur la Waffen SS, l’antisémitisme marquant notamment l’orientation de la revue. Une vision politique qui semble partagé par nombre de groupes français comme le prouvent ces extraits d’interviews.

Ainsi Osculum, un groupe de Montreuil, qui à la question «Êtes-vous intéressés par le nationalisme ?» répond : «Intéressés ? Nous sommes nationalistes français et fier de l’être. La guerre en France est proche.
– Que pensez-vous des Juifs, des musulmans ?
– Nous les aimons…quand ils sont morts. Nous avons un totale répugnance pour les musulmans, ce n’est pas une race c’est de la merde
».

Articulo Mortis de l’Isle sur Sorgues dans le Vaucluse :
«- Quel serait le monde parfois pour vous ?
– Le monde parfait serait, un monde sans chrétien et autres inférieurs comme les arabes et les nègres
– Êtes-vous intéressés par le nationalisme
– Nous sommes très nationalistes et racistes, nous aimons les arabes surtout quand ils ne savent pas nager
».

Dark Sanctuary de Paris :
«- Que pensez-vous des essais nucléaires sur Mururoa les approuvez-vous ?
– Je suis contre les essais nucléaires à Mururoa. C’est un endroit superbe et cela coûte beaucoup d’argent. Ne testons plus la bombe sur des poissons. testons là sur Alger ou sur Israël
».

Lord, un groupe du Nord de la France :
«- J’ai vu que certains groupes français de BM (Black Metal) sont racistes. Comment expliquez-vous cela et quel est votre point de vue ?
– Si certains groupes ne sont pas racistes, c’est qu’ils ne connaissent pas vraiment les arabes et les Nègres. Il est temps maintenant de détruire ces races. Gloire au pouvoir blanc. Guerre contre les musulmans
».

Prophecy de Blois :
«- Parlons un peu de la France : je pense que nous somme sur la bonne voie : 15% pour le FN aux présidentielles, un président de droite, les essais nucléaires, qu’en pensez-vous ?
– nous sommes sur la bonne voie avec le FN. Les gens ont finalement réagi face à la menace de l’immigration, le règne de l’insécurité; etc. imposé par ces primitifs qui souillent notre sol. Il est temps de se battre contre ça. Sur la mafia juive, ils contrôlent beaucoup de choses (média, économie, politique…), mais en ce moment en France personne ne bouge ou ne réagit contre cela, par peur d’être néo-nazis ! Battons-nous contre cette vermine, donnons leur un vrai holocauste cette fois… Nous devons sauver la race blanche contre les hordes de bâtards primitifs. Nous devons instituer la terreur nous devons instituer un ordre nouveau
».
Étienne Van Acker, l’un des membres du groupe, écrira une apologie des Waffen SS dans Deo Occidi n°3.

J’ai voté Front National

Cette scène semble surtout s’être développée dans le Sud de la France et plus particulièrement dans la région de Toulon. C’est ainsi que dans le n°2 de Deo Occidi on peut lire l’interview d’un groupe de Toulon, Blessed in Sin :
«- Actuellement votre ville est dirigée par le FN, que pensez-vous de cela ?
Pensez-vous que la vie dans votre ville est meilleure avec ces nouveaux dirigeants, êtes-vous intéressés par la politique.
– J’espère que la vie sera meilleure, c’est pourquoi j’ai voté FN. Ce sont des enculés de chrétiens mais ce sont les plus extrémistes en politique, ici, en France et j’espère qu’ils feront quelques choses contre l’immigration. Je hais les gens mais les pires ce sont les arabes et les négros qui sont beaucoup trop dans nos rues. Comme avec tous les chrétiens, les juifs et les musulmans, il faut brûler toute cette merde, tous les gazer, pas de pitié pour les inférieurs.
– Comment voyez-vous, le futur de la scène Black Metal en France ?
– Pour être un vrai groupe de BM, vous devez être contre les fausses religions et encourager notre guerre. Ceux qui n’aiment pas brûler les églises, profaner des cimetières n’ont rien à faire dans notre scène
».

Dans Deo Occidi n°3, c’est au tour d’un autre groupe de Toulon, Funeral, d’être interviewé :
«- Pensez-vous que les idées sont plus importantes que la musique pour un groupe de BM ?
– J’ai créé Funeral seulement pour exprimer mes idées qui sont basées sur le génocide de la race humaine, la destruction des religions juive, chrétienne, musulmane, la pureté et la suprématie de la vraie race aryenne. Nous sommes les successeurs des SS. Nous allons finir le travail qu’ils ont commencé pour protéger notre sang et votre honneur
».
L’interview est illustrée par la photo de deux adeptes de BM au pied d’une tombe, maquillés et porteurs d’un brassard à croix gammée. Des paroles, il semble que l’on soit très vite passé aux actes. Début juin, une tombe est profanée dans le cimetière de Toulon, un crucifix est planté à l’envers dans un cadre embaumé tiré de sa tombe. Très vite la police arrête les auteurs de la profanation : deux garçons et deux filles. Les deux garçons sont Antony Mignoni, membre du groupe Funeral, et Christophe Magnoni, membre du groupe Blessed in Sin.

L’orientation politique de Deo Occidi semble s’être accentuée, depuis que celle-ci a établi des liens étroits de collaboration avec une vielle connaissance, Hervé Guttuso, et les Charlemagne Hammer Skins. Celui-ci, suite à des problèmes avec la justice pour ses écrits dans sa revue Terreur d’Élite, a du arrêter la publication de celle-ci et arrêter sa boîte de distribution 88 Diffusion. Ayant quitté Marseille, il se réfugie un temps à Paris chez un militant du PNFE, Pascal Biaux, avant de partir en Angleterre chez ses copain de C18. Avec leur appui, il relance les CHS tout d’abord en diffusant deux nouvelles publications : 14 mots “Bulletin de liaison des authentiques Aryens Révolutionnaires” et Wotan bulletin d’infos des CHS.

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Ces deux revues avaient d’abord élu domicile aux États-Unis chez 14 words press, une boîte de diffusion tenue par Katya Lane, la femme de David Lane. Mais s’étant rendu compte du côté un peu délirant du personnage, ses amis américains ont demandé à Guttuso d’aller se faire voir ailleurs. Du coup les nouvelles publications des CHS sont domiciliées en Angleterre à la boite postale de C18. Les CHS ont aussi ouvert un site sur Internet qui change souvent d’emplacement. La presse des CHS présente les obsessions de Guttuso et de ses petits camarades : ZOG (le fameux gouvernement d’occupation sioniste), des conseils sur la fabrication d’armes, des textes de militants américains, des conseils juridiques mais aussi des règlements de compte avec certaines personnalité de la scène skin, en particulier avec le PNFE et son ancien camarade Greg Reemers, un skin du Havre responsable du zine Viking. En froid avec une bonne partie des skins français, les CHS cherchent de nouveaux liens avec la scène Black Metal. C’est ainsi qu’on peut lire un article de présentation des CHS dans Deo Occidi, qui renvoit l’ascenseur en le présentant dans 14 Mots. Dans celle-ci, la personne interrogée présente une organisation dont il est aussi membre, Black Order, qui est une organisation sataniste internationale dont le siège se trouve en Nouvelle Zélande, avec un relais en Angleterre pour l’Europe : «Black Order fait la promotion des racines occultes à travers ses religions (comme l’Odinisme) ou sa philosophie (Nietzsche en particulier) tout comme sa politique (nous sommes tous nazis), rétablit le côté sombre et naturel de l’homme et cherche à établir un culture politique qui sied à l’homme blanc».(…) «Notre but est aussi une société blanche dominant culturellement et scientifiquement le monde civilisé régnant sur les races inférieures. Nos moyens sont les mêmes que ceux des Juifs, le noyautage ! C’est-à-dire imposer une contre-culture. Nous gagnons beaucoup de supporters par notre action idéologique. Il faut ensuite les faire passer de l’état de combattants anti-chrétien à celui de combattant politique racial. À travers mon fanzine Deo Occidi je démonte le mensonge chrétien, la manipulation des esprits et la grande machination juive, il est logique que l’étape suivante soit le national socialisme… Pour le moment je juge plus utile de parfaire l’éducation des Blacks Metals fan, de les introduire dans les milieux NS afin qu’ils y apprennent le plus de choses possibles. Eux-mêmes logiquement s’engageront par la suite dans la lutte au niveau individuel. Notre association (action indépendante du Black Order) supervise regroupe les groupes satanistes NS, nous avons créés une charte que nous leurs imposons tel un code d’honneur, nous développons les liens entre gens sûrs…»
L’emblème du Black Order est un svastika à l’intérieur d’un cercle formé par un serpent qui se mord la queue. Il existe une section du Black Order en France, dirigée par Sacha Titeux de Reims. C’est un ancien skin qui au début des années 1990 diffusait un zine intitulé Sang et Honneur. Les rédacteurs de Deo Occidi ont créé une association basée à Rouen et intitulé AMSG (Ad Majorem Satanae Gloria). Celle-ci distribue et produit les disques et démos des groupes français de Black Metal national-socialiste. Une de leur première production est celle de Osculum et de Funeral. Une compilation d’autres groupes est en préparation. À la même adresse que AMSG on trouve une association intitulé SD 88 qui diffuse toute une série de zines skinheads comme ceux de Guttuso, Resistance, Gestapo, White Spirit fait par Philippe Bourdon de Béthune, Pittbul de Alex Billochon…

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Chacun doit s’armer

La charte à laquelle les groupes de Black Metal qui veulent travailler avec AMSG doivent adhérer comprend 13 articles. Elle stipule :
«Article 1 : Tout terrorisme se pratique de manière individuelle sans impliquer la totalité du mouvement BM ou en revendiquant son affiliation à ce mouvement, à cause de l’infiltration probable qui s’en suivrait de la part des RG ou des groupes de défense juifs. Nous tous approuverons ces gestes sans être le commanditaire.
Article 2 : Chacun doit s’armer, de manière individuelle en vue de combattre tout opposant. Tout les moyens devront être utilisés pour se procurer un armement légal et illégal.
Article 3 : Chacun groupe et personne devra tisser des liens avec les milieux nationaux nationalistes classiques.
Article 8 : Nos vrais ennemis sont les chrétiens et leur morale, les Juifs dominent le monde en vue de la mort de la race aryenne, les musulmans sur notre territoire européen (mais dans la perspective d’un nouveau conflit israélo-arabe, il est profitable de soutenir l’islamisme au Moyen Orient) enfin la gauche en général (socialistes et communistes) est notre ennemie évident. Sans oublier les handicaps mentaux d’homosexuel à rejeter du sol européen.
Article 9 : Tout mélange racial est interdit. Seul l’eugénisme peut purifier notre race. Les non-blancs sont des parasites inférieurs

La coupure avec la scène skin française et l’alliance avec les adeptes de Black Metal est définitivement scellée dans Wotan avec un article intitulé « Notre musique n’est pas celle que l’on croit » où l’on peut lire : «La Oï en France n’est pas, n’a jamais été, et ne sera jamais une musique nationaliste. En revanche il y a d’autres formes d’expression musicale comme le heavy metal, le gothic, le death metal, ou le black metal, de talentueux musiciens partagent à 100% les convictions de la rédaction de Wotan… À ce titre on peut dire que le Black Metal est un courant musical NS, non lucratif (les groupes perdent de l’argent en tournée), et qui plus est composés d’Aryens de pure race
Mais il n’y a pas que les CHS à s’intéresser au death/black metal ou au rock sataniste. En effet, les flics ont découvert chez Antony Mignoni, l’un des profanateurs du cimetière de Toulon, un tract constitué d’un Avis de Recherche, sur lequel figure le visage du Christ et sur lequel on pouvait lire : «On recherche pour crimes contre l’humanité Jésus, il est accusé s’être l’initiateur de persécutions et de meurtres de millions de personnes. Il est le fondateur du christianisme, une religion de fanatiques qui promet la vie éternelle mais à comme finalité l’esclavage. Attention les partisans de Jésus (dit le Christ) ont pris le contrôle de dizaines de nations et de millions d’esprits. Ils sont armés et dangereux à la fois politiquement et idéologiquement».

Or ce tract est issu du n°4 d’une revue, Napalm Rock, qui se définit comme « Magazine Rock, NR, Païen et européen de contre culture ». Elle succède, en plus politique, à une autre revue créée en 1989 et intitulée Métal Assaut. A leur tête, Grégory Ombruck, un aixois d’un trentaine d’année, responsable de Nouvelle Résistance pour la région d’Aix Marseille. En fait Napalm Rock et Gregory Ombruck ont pris la succession de l’équipe de Forum Provence. En effet cette dernière s’est dissoute en janvier 1995 et a quitté Nouvelle Résistance : ses principaux animateurs Thierry Mudry et Christiane Pigace, choisissant de rejoindre la scission du GRECE, Synergies Européennes. Nouvelle Résistance qui avait essayé de noyauter cette structure a finalement été virée de celle-ci.

Concert à Orange

C’est au début de juin 1996 que Ombruck reforme un groupe de Nouvelle Résistance sur Aix-Marseille avant de créer une coordination avec le groupe de Toulon, dirigé par Gilles Pilard. En juillet de la même année, on retrouve Ombruck à l’université d’été du GRECE qui se déroule comme chaque année dans une propriété appartenant au groupe de recherche depuis 1972, la Domus Europa. Cette propriété se trouve non loin de Aix, dans un village du nom de Ventabren. Le mois suivant, Ombruck va participer au deuxième congrès de NR qui a lieu à Valenciennes. À la fin de celui-ci il fera partie d’une délégation qui se rendra au grand rassemblement nationaliste de Dixmude.
Outre son zine, Ombruck organise par l’intermédiaire de son association Metal Assaut des concerts, l’un d’entre eux l’a été en collaboration avec l’office municipal de la culture et de la ville d’Orange. Il est vrai que l’on trouve au service de communication de ville un militant NR, André-Yves Beck. Bizarrement, alors que le nom de la revue a été abondamment citée dans la presse et à la télévision, Ombruck et ses petit camarades n’ont pas été inquiétés par les services de police chargé de l’affaire.

Nouvelle Résistance ne s’intéresse pas uniquement au Rock païen ou satanique, il dispose même d’un groupe maison, Fraction Hexagone, basé à Nice. Celui-ci se revendique skin nationaliste révolutionnaire adepte du Rock against Capitalism, à la différence du Rock against Communism habituel dans la mouvance skin. Néanmoins les influences restent communes : «Légion 88, Bunker 84, Storkraft, Condemned 84, de plus nous écoutons beaucoup de trash, death metal hard core». La différence entre NR et NS ? «Elle est diffuse. Nous avons surtout voulu démontrer que nous avons le regard tourné vers l’avenir, et non vers des formes passées qui n’ont aucune chance de vaincre actuellement. Tout dépend de savoir si tu veux gagner ou seulement te faire plaisir. C’est ce qu’ont compris certains NS, qui militent dans différentes organisations NR. Cela ne sert à rien de se proclamer NS devant un public NS, ce qui me paraît important, c’est de diffuser l’idéal nationaliste chez des gens qui au départ, ne font pas partie de votre camp
En fait il s’agit juste d’un problème de forme, sur le fond Fraction Hexagone reste bien un groupe skin. C’est ainsi qu’il ont joué à Bordeaux pour l’association Un jour Viendra et qu’ils devaient jouer à Marseille pour Guttuso et ses petits copains. Mais, pas de chance, le concert a été annulé sous la pression de la police. Du coup, les skins ont du s’expatrier à 150 km de là dans les environs de Cannes. En octobre 1995, c’est en plein Printemps de Bourges que Fraction Hexagone a joué pour les skins du zine Sound of Hammer édité par Sébastien Legentil. Tout dernièrement, le 11 mai 1996 à Passy sur Eure, le groupe s’est produit lors d’un RAC. Mais là encore, cela s’est plutôt mal passé puisqu’ils n’ont joué qu’à 4 heures du mat devant une salle quasiment vide, avec un son pourri. Du coup au bout d’une demi-heure, ils ont remballé leur matos avec la haine. Le leader de Fraction Hexagone est un étudiant niçois, Fabrice Robert. En compagnie d’un autre militant de Nouvelle Résistance de Nice, ils avaient été arrêtés et condamnés en 1991 pour avoir diffusé devant certains lycées de Nice des tracts négationnistes. Il est aussi le responsable de la feuille d’info Jeune Résistance. Enfin Fraction Hexagone était un des groupes qui s’est produit au festival rock d’Orange, organisé par Ombruck, ils y ont même gagné un prix, étonnant non ?

Outre le death metal et la Oï anticapitaliste, Nouvelle Résistance s’intéresse aussi de très près à la musique industrielle dont elle rend compte régulièrement dans une chronique intitulée «Bruits européens» qui recense les dernières productions de ce courant musical. Notamment ceux des groupes politiquement proches, comme celle de Jean-Marc Vivenza, qui préside aux destinés de l’Œuvre bruitiste et qui fut un cadre du Mouvement Nationaliste Révolutionnaire, de Troisième Voie et de Nouvelle Résistance et qui est aujourd’hui proche de Synergies Européennes. Dans les publications de NR, on informe sur des groupes comme Laibach dont le fan club en France s’intitule Nouvel Art Slovène, ou encore Sol Invictus, Non, Current 93 et surtout les préférés de NR qui sont Death in June dont le nom fait référence à la nuit où les SA furent liquidés par les SS d’Himmler et Blood Axis dont le leader Michaël Mognihan se revendique lui-même comme fasciste.

En revanche aucune publicité pour le disque de Valérie Lemercier « Mange des frites » dont le producteur et le compositeur est pourtant Bertrand Burgalat. Cet ancien du Groupe Union Défense, du MNR puis de Troisième Voie s’est d’abord reconverti dans un premier temps dans le rock en produisant Jad Whio, avant de poursuivre avec Valérie Lemercier.

L’extrême droite a évolué, abandonnant le terrain trop marqué de la scène skin, au profit d’autres types de musiques comme le black métal, la musique industrielle voire la techno. C’est ainsi qu’on assiste à des recyclages étonnants comme celui de l’ancien chanteur de Légion 88 Alain Perez devenu celui du groupe de hard core Tribal Zone. Les cheveux ont repoussés pour certains mais le message reste le même : haine des Juifs, des noirs, des homos et apologie du fascisme et du nazisme !

  1. Tiré de Rage n°9.[]

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

Profanateurs néonazis: nouvelles preuves Des documents, découverts par hasard près de Toulon, confirment les références idéologiques des jeunes «suppôts de Satan».

https://www.lexpress.fr/informations/profanateurs-neonazis-nouvelles-preuves_619210.html

C’est dans un trou recouvert de pierres que les débroussailleurs qui nettoient, le 17 septembre dernier, le terrain militaire situé sur la presqu’île de Saint-Mandrier (Var) trouvent un étrange sac. Ils en extirpent des photos de jeunes, l’air macabre et menaçant, vêtus de redingotes sombres et maquillés de gros traits noirs, des manuscrits d’une organisation mystérieuse, l’Ordre sacré de l’Emeraude, enfin des tracts et des bulletins néonazis. Le sac se révèle propriété de Christophe Magnoni, l’un des «petits Satan» de Toulon.

Cette découverte complète les révélations de L’Express (n° 2350) sur les influences politiques des profanateurs de la tombe d’Yvonne Foin, morte il y a vingt ans. Dans la nuit du 8 au 9 juin dernier, quatre adolescents exhument son cadavre et lui plantent une croix en plein cœur. Parmi eux, deux garçons, Antony Mignoni et Christophe Magnoni, 20 ans, adeptes du black metal, le plus dur de la musique hard rock. C’est sans doute David Magnoni, paniqué par l’arrestation de son frère Christophe et des autres profanateurs, qui a caché le sac. La plupart des documents sont des publications proches des Charlemagne Hammer Skinheads (CHS), branche française des Hammer skins américains, dont l’emblème est le marteau de Thor. Très hostile au Front national, cette mouvance est animée par Hervé Guttuso, jeune Marseillais formé aux Etats-Unis au contact des animateurs de la revue Resistance, du label Resistance records. Son originalité: légitimer la lutte armée contre le pouvoir en place. Dans les documents trouvés à Saint-Mandrier figure la publication Quatorze mots – ceux de la devise néonazie «Nous devons préserver l’existence de notre race et un futur pour les enfants blancs». A la rubrique «bricolage», on apprend à fabriquer bombes, cocktails Molotov, ampoules et balles de tennis explosives: «Viendra un temps où la propagande raciale devra laisser place à l’action pure et dure», est-il écrit noir sur blanc.

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Parmi les autres trouvailles des débroussailleurs varois, on compte un exemplaire de Rune, bulletin interne de liaison des groupes aixois, marseillais et toulonnais de Nouvelle Résistance, groupuscule extrémiste dont l’un des fondateurs est aujourd’hui directeur de la communication du maire FN d’Orange. Et aussi un tract et un numéro de la revue Militant, du Parti nationaliste français (PNF), fondé en 1983 par d’anciens Waffen SS, dont Pierre Bousquet, premier trésorier du FN. L’un des anciens dirigeants du PNF, Pierre Pauty, avait claqué provisoirement la porte du FN en 1980, accusant Jean-Marie Le Pen d’être «devenu un jouet entre les mains des sionistes». En juin 1995, il a obtenu 26,2% des voix aux élections municipales à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Magnoni et sa bande sont-ils seulement des illuminés, ou bien la ramification provençale d’une organisation néonazie déjà structurée ?

>L’aencre s’installe à Toulon Le 13 septembre dernier, une nouvelle librairie a discrètement vu le jour à Toulon. Derrière le nom commercial Alaïs, au n° 6 de la rue Fernand-Pelloutier, se cache en fait une filiale de la librairie néonazie parisienne L’AEncre, où l’on peut se procurer, notamment, des reproductions d’aquarelles d’Adolf Hitler et des cassettes du groupe de black metal Funeral.