Alerte antifa en Rhône-Alpes : concert identitaire ce week-end (dossier)

Le collectif antifasciste AFA74 a publié un dossier d’informations sur ce concert qui est organisé par Autour du Lac, et qui a lieu le même jour que la manifestation du GUD à Lyon. En voici de larges extraits, qui présentent les organisateurs et les groupes de musique programmés, et un lien pour télécharger le dossier intégral.

Les organisateurs

Autour Du Lac (ADL) est regroupement affinitaire de militants nationalistes basés en Haute-Savoie. Si leur ligne est souple et souhaite brasser l’ensemble des tendances d’extrême droite, le noyau dur qui anime le cercle est avant tout porté vers l’idéologie néonazie et nationaliste-révolutionnaire. L’antisémitisme et le racisme, y compris avec la revendication de supériorité blanche, y sont des positions assumées. Le cercle est en lien avec d’autres groupuscules de cette tendance, notamment avec le GUD Lyon, Génération Identitaire, Alexandre Gabriac (candidat Civitas aux législatives 2017 dans la deuxième circonscription de l’Isère), ainsi que leurs homologues savoyards Edelweiss Pays de Savoie. Sans surprise, le groupe se singularise par sa violence.

ADL organise des rencontres sportives (football et boxe) mais également des conférences politiques : en mars 2016 à Allonzier-la-Caille, avec des représentants du GUD, de la Casapound et de La Maison des Elfes (maison communautaire et identiaire en Bourgogne) ; en septembre 2016 autour du thème de la « réinformation » dans la salle Yvette Martinet à Annecy ; le 9 octobre 2016, avec la projection d’un documentaire sur la Légion des Volontaires Français (LVF) [1]… En mars 2017, ADL offre un interview au groupe de graffeurs nationalistes La Cagoule [2] qui réalise ainsi des “œuvres” glorifiant les pires organisations d’extrême droite.

Tomasz “Gamin” Szkatulski, reconnaissable à son tatouage “White Power” dans le cou, à gauche avec son ami Yoann Mutte, et à droite tenant la table de Pride France.

ADL tourne autour de personnes issues de la scène néonazie, des stades de football et des sports de combat. Tomasz “Gamin” Skatulski, organisateur du tournoi de MMA et du concert néonazi le 10 juin à Saint-Hélène-sur-Isère, propriétaire de la marque suprémaciste blanche Pride France est un des « membres » du cercle ADL. Ce personnage a déjà été incarcéré à de multiples reprises pour des faits d’armes peu glorieux : agression d’un SDF handicapé en 2008 ou exhibition d’insignes nazis en 2010… Nicolas Paz est un de ces autres proches du cercle ADL qui s’est fait connaître par l’incendie de deux mosquées à Annecy, le 5 mars 2004, avec Anthony Savino et Michel Guégan. Ils ont tous été à l’époque condamnés à cinq ans de prison, avec des années de sursis pour certains (un an pour Nicolas Paz par exemple). Paz revendique également dans un journal en 2014 que « le Front nous demande de temps en temps d’assurer le service d’ordre ».

Les groupes

In Memoriam est un groupe de rock identitaire historique dans la scène néonazie française et européenne. Pour l’histoire ancienne du groupe, on renverra le lecteur au site REFLEXes qui en a retracé le parcours. Le groupe s’est refondé en 2012 à la suite d’une invitation à jouer dans le festival fasciste italien Tana Della Tigri organisé par la Casapound, devant 1 600 personnes, dont 300 français. Ce mouvement italien qui se veut être « le fascisme du nouveau millénaire » est d’ailleurs une source d’inspiration et le catalyseur de la scène fasciste française.

En 2013 et 2014, le groupe se produit à Milan puis à Prague. Ce n’est qu’en juin 2014 que le groupe revient en France, au Back Up, à Paris, devant 1000 personnes. En juillet 2015, c’est à Fréjus qu’ In Memoriam est invité par le maire FN David Rachline dans un festival de musique punk, en présence du groupe La Sourie Déglinguée. Le 10 juin 2017, In Memoriam était invité pour un concert dans la région de Bordeaux par l’association d’extrême droite Le Menhir : face aux risques de « troubles à l’ordre public », le maire de Saint-Quentin-en-Baron avait décidé de faire interdire le concert.

Les trois autres groupes de musiques invités, ZetaZeroAlpha, DDT (Dodicesima Disposizione Transitoria) et Drittarcore, sont tous d’origine italienne, évoluant dans le sillage de la mouvance néofasciste Casapound. Le chanteur de Zetazeroalpha, Gianlunca Iannone, n’est autre que le fondateur de la Casapound.

Casapound

La Casapound est un mouvement d’extrême droite italien fondé par Gianlunca Iannone en décembre 2003, lors de l’occupation d’un bâtiment en plein cœur de Rome. Cette occupation avait pour but de protester contre la crise du logement ; une vingtaine de familles y sont logées. Avec un soutien comme Gabriele Andinolfi, figure intellectuel du fascisme italien durant les « années de plomb », Casapound a d’importants relais idéologiques et politiques lui permettant même de présenter des candidats à certaines élections (mais obtenant de maigres résultats). Le mouvement compte plus de 4 000 membres, 40 sections et occupe 10 bâtiments dans le pays. A cela s’ajoute des initiatives diverses et variées comme des rassemblements, des manifestations, des concerts. La force du mouvement est justement d’être sur tous les fronts sociaux et culturels : aide aux étudiants, aide sociale pour les personnes sans emploi, divers clubs sportifs, radio…

Le régime fasciste de Benito Mussolini est clairement assumé puisque le nom du mouvement signifie littéralement « la Maison de Pound » en référence à l’intellectuel et artiste fasciste Ezra Pound. « Nous sommes fascistes et assumons tout l’héritage de la période fasciste, y compris les erreurs. (…) Contrairement au communisme, le fascisme n’a pas échoué, il a été vaincu sur le champ de bataille » déclare Adriano Scianca, l’un des idéologues du mouvement. Récemment, le 1er juillet 2017, 20 militants de Casapound ont violemment agressé une délégation de personnes participant à un rassemblement en faveur de l’accueil des refugiéEs et des migrantEs.

 AFA 74

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2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.

[Savoie] Edelweiss, ces néonazis qui font dans le “social”

https://www.lepoint.fr/societe/edelweiss-ces-neonazis-qui-font-dans-le-social-16-06-2017-2135864_23.php
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Une photo de militants d’Edelweiss, disponible sur la page Facebook d’un membre de l’organisation.

Edelweiss-Pays de Savoie, groupement identitaire basé à Chambéry, utilise la cause sociale pour recruter de nouveaux membres. Enquête.

Ce n’est un mystère pour personne. En France et en Europe, les groupuscules d’extrême droite prolifèrent. Si on connaît leur existence, on en sait peu sur leur mode de fonctionnement. Comment recrutent-ils leurs membres ? Quelles sont les actions menées ? Quel processus de filtrage à l’entrée ? Quels liens entre les différentes organisations ? Le Point.fr a enquêté sur un groupuscule identitaire local : Edelweiss-Pays de Savoie.

Le mouvement naît de l’interdiction du mouvement d’Alexandre Gabriac en 2013, après la mort de Clément Méric. Après un bref passage par le Front national en 2011, Gabriac avait fondé Les Jeunesses nationalistes, avec le soutien du mouvement radical l’Œuvre française, lui aussi dissous au même moment. Partout en France, des militants se mobilisent pour prendre le relais. En Savoie, une poignée de nostalgiques des Jeunesses nationalistes fonde une nouvelle organisation, Edelweiss-Pays de Savoie, suivie deux ans plus tard par la création d’une section en Alsace. Son slogan ? « Social, national, radical ».

Ses fondateurs l’appellent « association », mais, d’après la préfecture de Savoie, aucune association loi 1901 n’est enregistrée sous ce nom. Les statuts d’Edelweiss-Pays de Savoie ne sont pas déposés. Mais ses objectifs, eux, sont bien expliqués sur la page Facebook, seul moyen d’accès à Edelweiss. « Notre combat n’est pas religieux, mais racial », écrivent les fondateurs sur la page. Leur but : défendre leur « culture » et leurs « valeurs qui ont fait la grandeur » de leur « civilisation ». Comprendre que cette civilisation est menacée de « destruction » par « un ennemi » : « l’islamisation et le métissage ». Le groupuscule prône la suprématie de la race blanche européenne et fait l’apologie de l’idéologie néonazie.

La fleur préférée d’Adolf Hitler

Mais Edelweiss préfère communiquer d’abord sur son aspect social. À la manière du Mouvement d’action sociale (MAS), dissous en juin 2016, les militants ont choisi de miser sur la détresse de certaines catégories de la population pour mieux diffuser leurs idées identitaires. Edelweiss propose son aide à des personnes en difficulté (d’origine française) pour réaliser à leur place différents travaux (isoler leurs maisons, rebâtir des charpentes, restaurer leurs logements). Des campagnes de tractage sont organisées sur Chambéry et ses alentours pour proposer une « entraide locale » : « En échange d’une adhésion symbolique à notre association, nous mettons à votre disposition une force de travail bénévole, sérieuse et engagée. » De l’aide, oui, mais, en échange, il faut adhérer et partager les idées de l’« association ». Une façade de Robin des bois des temps modernes, qui cache une réalité bien moins reluisante.

La première fois qu’Edelweiss a fait parler d’elle, c’était en septembre 2014. L’université de Chambéry a été prise pour cible, et ses murs ont été tagués de croix celtiques, de slogans « Social, national, radical », « Anti-antifa », « Chiens du système » et d’edelweiss. En effet, le symbole du groupe n’a pas été choisi par hasard. De nombreux écrits propagandistes datant de la Seconde Guerre mondiale soutiennent que l’edelweiss était la fleur préférée d’Adolf Hitler. En 1935, une unité de la Wehrmacht utilise d’ailleurs la fleur pour décorer ses uniformes…

Laurent Ripart, coordinateur du site de l’université à l’époque, se souvient. « C’est principalement les locaux de l’Unef qui avaient été visés, car il y avait déjà eu des incidents avec des groupes radicalisés par le passé. Je me rappelle que ces personnes étaient toutes très jeunes », nous raconte-t-il par téléphone. À Edelweiss, la plupart des membres ont entre 20 et 30 ans.

Qui sont les fondateurs d’Edelweiss ? De l’extérieur, il est difficile de savoir qui se cache derrière l’organisation. La page Facebook est très opaque, les membres communiquent avec des pseudos, les visages sont floutés. En fait, Edelweiss compte trois fondateurs. Parmi eux, Ladislas S. et Mathias J. Question propagande, les profils des membres les plus actifs du groupe, quant à eux, sont inquiétants. Négationnisme, hommage à Adolf Hitler et au IIIe Reich, plaisanteries racistes, xénophobes, islamophobes et antisémites…, on trouve de tout, mais surtout des personnes ultra-radicalisées. Quelques exemples :

 

Glorification du IIIe Reich par l'un des membres d'Edelweiss.
Glorification du IIIe Reich par l’un des membres d’Edelweiss.

 

 

Des plaisanteries racistes, antisémites et xénophobes  récurrentes sur les murs des membres d'Edelweiss.
Des plaisanteries racistes, antisémites et xénophobes  récurrentes sur les murs des membres d’Edelweiss.

 

 

D'autres plaisanteries négationnistes, chose courante pour les membres de l'organisation.
D’autres plaisanteries négationnistes, chose courante pour les membres de l’organisation.

 

 

Des plaisanteries racistes, antisémites et xénophobes  récurrentes sur les murs des membres d'Edelweiss.
Des plaisanteries racistes, antisémites et xénophobes  récurrentes sur les murs des membres d’Edelweiss.

 

 

Des commentaires antisémites, disséminés sur les profils Facebook des membres d'Edelweiss.
Des commentaires antisémites, disséminés sur les profils Facebook des membres d’Edelweiss.

 

 

De nombreuses références au IIIe Reich, présentes sur beaucoup de profils.
De nombreuses références au IIIe Reich, présentes sur beaucoup de profils.

 

Le groupuscule appartient à la nébuleuse identitaire et entretient des liens avec d’autres mouvements locaux et nationaux, le GUD, Autour du lac (encore un groupe d’ultras savoyards, basé à Annecy), Génération identitaire… Sur les réseaux sociaux, les militants se suivent et se « likent ». Ils participent surtout à des actions communes, comme des manifestations, réunions, événements sportifs. Récemment, c’est à Lyon que le groupe épaulé par le GUD a investi un immeuble propriété de la ville de Lyon. Rebaptisé « Bastion social », le lieu devait accueillir des sans-abri « français uniquement, ou des Européens de langue et de culture françaises », expliquait alors Steven Bissuel, responsable du GUD Lyon. L’immeuble a finalement été évacué par la police mardi 13 juin.

Edelweiss met aussi en avant la nécessité de pratiquer une activité physique régulière, d’entretenir son corps, dans un esprit de tradition et de camaraderies, rappelant la thématique du culte du corps présente dans l’idéologie nazie. Régulièrement, des activités sportives sont organisées : randonnées, entraînements de boxe, compétitions de MMA (illégales en France). Utile en cas de rencontre avec les « antifas », et indispensable pour « combattre et se défendre ». En effet, le combat idéologique d’Edelweiss a vocation à devenir un combat au sens propre.

Propagande et recrutement

Le mouvement insiste aussi sur la nécessité de « se cultiver ». Pour cette raison sont mis à disposition dans la bibliothèque de l’organisation et dans « toutes les bonnes librairies » (comprendre les librairies plébiscitées par l’extrême droite) des ouvrages d’auteurs controversés comme l’ancien journaliste Jean Mabire, qui a beaucoup écrit sur les SS, « ces hoplites du Führer » qui ont vécu « une prodigieuse épopée guerrière », ou encore Dominique Venner. Voici comment ce dernier apparaît sur le site Fdesouche :

 

 

Tout à leur effort d’éducation, les fondateurs encouragent leurs membres à ne s’informer que par des médias alternatifs (Méridien zéro, TV liberté) et à participer à l’effort militant en « investissant 100 euros par an pour (leurs) convictions ». Effort militant qui inclut aussi des actions de terrain, comme des manifestations anti-migrants, des campagnes de tractage et de collage pour recruter des adeptes. Des conférences sont régulièrement organisées, souvent en partenariat avec Autour du lac. Quelques exemples de thèmes ? « Réinformation contre les médias subventionnés : une bataille à gagner », ou « L’expérience communautaire ». Edelweiss-Alsace publie de la propagande nationaliste relayant de fausses informations, notamment concernant les migrants, ou des propos islamophobes.

 

Action anti-migrants organisée par Edelweiss - Pays de Savoie.
Action anti-migrants organisée par Edelweiss – Pays de Savoie.

 

 

Promotion de l'idéologie de "l'invasion" par Edelweiss Alsace.
Promotion de l’idéologie de “l’invasion” par Edelweiss Alsace.

 

Sur la page Facebook, des anonymes, mais pas que. Des clients fidèles de l’extrême droite apparaissent, comme Vincent Vauclin, créateur de la Dissidence française, un groupuscule fasciste, ou Alexandre Gabriac (qui suit le compte Twitter d’Edelweiss-Alsace). Mais aussi des personnalités politiques plus officielles, membres du Front national. Ainsi David Berton, originaire de la région, ancien adjoint à la direction nationale du FNJ. Il a dirigé la campagne de Sophie Robert (FN), battue lors des législatives dans la Loire, et est responsable communication de Marie Dauchy, candidate FN, elle aussi éliminée, en Savoie. Berton « like » la plupart des posts de la page identitaire. Julien Copineau, secrétaire adjoint à la 4e circonscription FN de l’Essonne, aime également la page. Autant de coups de canif au régime dédiabolisant que s’est prescrit le parti.

Lire aussi Législatives – Front national : des candidats pas si présentables…

 

Alexandre Gabriac suit la page Facebook d'Edelweiss Alsace.
Alexandre Gabriac suit la page Facebook d’Edelweiss Alsace.

 

 

David Berton, directeur de campagne de Sophie Robert (FN) et responsable communication de Marie Dauchy (FN), est un habitué de la page Facebook.
David Berton, directeur de campagne de Sophie Robert (FN) et responsable communication de Marie Dauchy (FN), est un habitué de la page Facebook. 

 

 

David Berton, directeur de campagne de Sophie Robert (FN) et responsable communication de Marie Dauchy (FN), est un habitué de la page Facebook.
David Berton, directeur de campagne de Sophie Robert (FN) et responsable communication de Marie Dauchy (FN), est un habitué de la page Facebook. 

 

 

Julien Copineau, membre du FN, aime la page Facebook identitaire Edelweiss.
Julien Copineau, membre du FN, aime la page Facebook identitaire Edelweiss. 

 

N’est pas membre qui veut. Les fondateurs se montrent très méfiants sur le processus de recrutement. Mathias J. se charge de la communication et rencontre les personnes souhaitant adhérer à ce « club » très fermé. Pour adhérer à l’organisation ou participer à un de ses événements, il faut d’abord prendre contact sur la page Facebook. Ce que nous avons fait, « Une journée militante », sans plus de précision, étant justement prévue samedi 10 juin. Le lieu est tenu secret jusqu’au dernier moment, et l’entrée conditionnée par un entretien préalable avec les fondateurs d’Edelweiss. La prise de contact donne lieu à une discussion en privé, très cordiale. « Je préfère vous rencontrer avant, si cela ne vous ennuie pas, étant donné que vous viendrez par rapport à notre prise de contact », écrit Mathias J.. Une rencontre est ensuite arrangée. Sur Chambéry, Aix-les-Bains ou ses alentours, dans un endroit public. Un numéro de téléphone est demandé au postulant.

Des événements néonazis organisés impunément

 

 

Capture d'écran de la page Facebook de PPDM, où des hommes posent, une croix gammée tatouée dans le dos.
Capture d’écran de la page Facebook de PPDM, où des hommes posent, une croix gammée tatouée dans le dos. 

 

D’après les informations du Point.fr, l’événement, baptisé « Pride France » s’est bien tenu à Sainte-Hélène-sur-Isère (petite commune proche d’Albertville), organisé principalement par Pride France, une marque de vêtements « fabriqués par et pour les Blancs », créée par Tomasz Szkatulski, un identitaire originaire de Lille condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence. Au programme de cette « journée militante » : des combats de MMA (illégaux), une conférence portant sur « le nationalisme, le militantisme russe et sa répression » donnée par White Rex et PPDM. Encore deux bons clients de l’extrême droite radicale, russes tous les deux. White Rex est un groupe de MMA nationaliste, qui vend, lui aussi, des vêtements célébrant la violence et la virilité dans le sport. Et PPDM est une organisation qui promeut le bodybuilding et l’haltérophilie, et dont la proximité avec la scène néonazie est connue.

La journée de réjouissances s’est terminée par un concert de deux groupes espagnols et un groupe italien sur le thème « Rock against communism ».

« La salle polyvalente a été louée sous prétexte d’un anniversaire en famille, nous explique Daniel Tavel, maire de Saint-Hélène-sur-Isère. Tout s’est bien déroulé, il n’y a eu aucun problème administratif. » Ce n’est que le jour de l’événement, aux alentours de 13 heures, que le maire est alerté par la gendarmerie et le sous-préfet : l’événement serait en fait une réunion néonazie, impliquant des combats illégaux. Daniel Tavel se rend sur place, constate qu’un ring a été mis en place. « Les règles avaient été brisées, j’ai pris un arrêté d’expulsion immédiate, que j’ai remis à l’organisateur. Il s’est engagé à ce qu’il n’y ait aucun dégât et à ce que la salle soit rendue dans les temps. C’est ce qui s’est passé. Le lendemain matin, quand je suis passé à 7 heures, ils étaient partis et la salle était propre. »

Le mode opératoire est toujours le même. Une salle des fêtes est louée sous un quelconque prétexte par un membre d’un groupuscule et sert de lieu de réunion pour ces rassemblements néonazis. Le 28 janvier dernier, il s’est produit la même chose à Saint-Genix-sur-Guiers et, là encore, le maire est tombé des nues, expliquant s’être « fait piéger ». Ces rassemblements sont réguliers et peuvent, la plupart du temps, se dérouler en toute impunité.

 

Affiche de l'événement Pride France, organisé le samedi 10 juin dernier en Haute-Savoie.
Affiche de l’événement Pride France, organisé le samedi 10 juin dernier en Haute-Savoie.

 

 

Capture d'écran de la page Facebook de White Rex, qui fait la promotion d'un tee-shirt faisant référence au nazisme.
Capture d’écran de la page Facebook de White Rex, qui fait la promotion d’un tee-shirt faisant référence au nazisme.


2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extreme-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.

Mercantilisme néonazi : Sédition Séquane, Sequania KG

Mercantilisme néonazi : Sédition Séquane, Sequania KG

On se souvient tous de ce concert néonazi annulé en mars 2011 :

Le titre de la soirée annonçait le but de l’organisation de ce concert : « soutien financier et moral aux néonazis incarcérés récemment pour faits de violences en Franche-Comté et à Lyon ».
Bien que non signée, l’affiche ne laissait aucun doute sur l’identité des organisateurs. Parmi l’extrême-droite alors présente en Franche-Comté, il existait une organisation qui réunissait les plus extrémistes des fascistes, militants de la cause nazie et de la suprématie blanche, connue sous le nom de Radikal Korps.

Le dossier monté par le CVA FC (Comité de Vigilance Antifasciste Franche-Comtois) démontrait que si le Radikal Korps était à l’origine de cette soirée ce fut le groupuscule Sédition Séquane qui en était le réel maître d’œuvre.

Le CVA FC avait réussit à faire le lien entre Radikal Korps et le Front Comtois. En effet, l’organisation du concert avait été reprise par Sédition Séquane dont le nom de domaine appartenait à Gaëtan PERRET, alors président du Front Comtois. Sur ce site on pouvait déjà commander tee-shirts, accessoires ou posters qui exhibent les symboles des mouvements nazis.

A l’annonce de ces découvertes (le lien entre Sédition Séquane et le Front Comtois, et le site de vente) le site de vente a été mis hors ligne par son administrateur.

Depuis le début de l’année 2012, il est à nouveau accessible et possède également une page Facebook dédiée.

 

LE RETOUR DE SÉDITION SEQUANE (S.S.)

Entre l’ancien et le nouveau site, il n’y a pas beaucoup de différence :

AVANT

 

MAINTENANT

 

On remarquera que la présentation de Sédition Séquane a été remanié mais que le S majuscule reste le même (calligraphie copiée de celle de Skrewdriver, groupe de rock nazi dont le chanteur fut le leader du groupuscule Combat 18 – 1 pour A, 8 pour H soit Adolf Hitler).

Comme on l’aura compris d’après le nom du site, Séquane fait référence à la tribu gauloise qui peuplait la zone actuelle de la Franche-Comté ; d’où un lion comtois comme emblème.

Chose curieuse le lion comtois repose sur un fond gris représentant un soleil noir.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un soleil noir : il s’agit un symbole soit-disant ésotérique de tradition scandinave ou germanique mais dont on trouve un symbole de taille dessiné par la SS dans le château de Wewelsburg dans le sol en marbre de l’ancienne Obergruppenführersaal (littéralement : salle des Obergruppenführer – salle des généraux : salle d’état major de la SS).

L’ancien site n’avait comme logo qu’un demi volatile avec 3 fleurs de lys, emblème de l’ancienne division Charlemagne. Cette division de volontaires français  intégra le corps des SS afin d’aller se battre contre les bolcheviques et défendit durant la bataille de Berlin le Bunker où se trouvait Hitler.

On comprend bien que l’on reste dans la symbolique SS… Ce qui permet de mieux comprendre les articles que l’on peut trouver sur ce site.

 

LA MARCHANDISS

On y retrouve la plupart des logos et signes utilisés par l’extrême droite européenne et blanche sur divers support : des casquettes, des tee-shirts, des badges ou des boucles de ceinturons. Mais outre les croix celtiques on y trouve une quantité impressionnante d’articles en rapport avec le nazisme et surtout avec les tristement célèbres Waffen-SS.

Croix gammées ou celtiques, insigne SS, runes aryennes : toute la décoration du parfait néonazi est là

Entre autre, on peut y trouver des patchs (tissus imprimés pouvant être cousus sur des vêtements) ou épaulettes aux insignes des divisions SS suivantes :

  •     33ème division de grenadiers SS Charlemagne
  •     3ème Panzerdivision SS Totenkopf
  •     7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Eugene dit Ōthalan
  •     6ème division SS de montagne Nord dit Hagalaz
  •     5ème Panzerdivision SS Wiking (une svastika ronde)
  •     28ème division SS Wallonie
  •     32ème division SS de grenadiers volontaires
  •     1ere division SS Leibstandarte Adolf Hitler

Ou encore des drapeaux, assurément explicites :

Que Gaëtan PERRET (cet innocent personnage) semble apprécier..

Sur la page facebook de Sédition Séquane on retrouve les mêmes produits, plus quelques bonus, ainsi que des croix gammées qui n’apparaissaient pas sur le site.


Suite à l’article sur le blog de Toufik-de-Planoise « Enquête sur un réseau commercial de produits néo-nazis en Franche-Comté », la plupart des objets dont la connotation SS était un peu trop évidente a été retirée.

FRONT COMTOIS ET SÉDITION SEQUANE SONT SUR UN BATEAU…

Dans un premier temps, le Front Comtois a été très nettement aux commandes de Sédition Séquane : le président du Front Comtois et le gérant du site Sédition Séquane était la même personne, Gaëtan PERRET.

Entre temps, les décisions de justice (voir le procès d’un guignol) ont fait que Gaëtan Perret a (soit-disant) quitté le Front Comtois. Celui qui s’était transformé en un stupide et innocent agneau lors de son procès semble bienheureux d’annoncer le lancement du site de propagande néonazie :

Par la suite, les informations contenues dans le Whois (késako?) du site internet de Sédition Séquane ont été masquées, via une société mandataire d’enregistrement de nom de domaine.

Sédition Séquane : la boutique du Front Comtois

Le Front Comtois se présente comme une organisation militante. Il va de soit qu’une telle organisation possède du matériel militant. Qu’en est il ? Sur le site internet du Front Comtois, dans l’onglet « Militantisme » outre les autocollants et affiches qui sont toujours en vente (malgré la condamnation de leur président), on y trouve … rien d’autre.

En fait il faut mieux chercher, dans les articles de l’année passée : un tee-shirt « nationaliste franc-comtois », tee-shirt bleu et lion or :

C’est bizarrement le même qui est vendu sur le site de Sédition Séquane :

Les logos Front Comtois et de Sédition Séquane sont presques identiques : un lion sur deux bâtons qui se croisent (Croix de Bourgogne). Au passage, on notera qu’ils ne sont tous 2 pas très éloignés de celui des Werwolf Sequania :

Logo du Front Comtois

Logo de Sédition Séquane

Le logo tel qu’il apparaît sur les vêtements

Logo de Werwolf Sequania

Le Front Comtois ferait-il de la publicité pour Sédition Séquane ou vice-versa ? Est-ce que tous les acteurs concernés ne sont-ils pas qu’une seule et même grosse poignée d’illuminés de la race blanche ?

 

Plusieurs éléments mettent en évidence les liens directs entre ces 2 structures :

  • Sur cette photo porcine, extraite du site du Front Comtois, attestant de leur présence à la journée de Synthèse nationale de 2010, on constate que le Front Comtois n’a pas que des autocollants et affiches à proposer comme outils de propagande ; sur leur stand on retrouve des tee-shirts et des polos avec le logo de Sédition Séquane, des casquettes, et des badges présentés sur une petite tablette noire.

  • Les militants porcins du Front Comtois arborent eux-aussi des vêtements estampillés Sédition Séquane. Il n’y a pas de vêtements au logo du Front Comtois et la plupart du temps, on les voit vêtus aux couleurs de Sédition Séquane, comme ici lors d’un de leur repas « cochon à la broche » :

Un membre du Front Comtois, une fois encore avec un tee-shirt Sédition Séquane

  • Ou ici dans le cortège du Front Comtois au C9M (manifestation nationaliste radicale) à Paris :

2 boneheads à l’extrême-droite de la photo portent polo et sweat de Sédition Séquane

  • A chaque événement nationaliste ou néonazi, Sédition Séquane vient faire son « merchandising ».
  • Comme ici, lors de la conférence de Hervé Ryssen (fou-furieux raciste et négationniste notoire) organisé par le Front Comtois en mars 2012, Sédition Séquane en a profité pour exposer ses derniers tee-shirts…(ainsi que des drapeaux)

  • Les patchs sont aussi très prisés des militants et militantes :

Sédition Séquane est en quelque sorte l’habilleur des néonazis comtois et du Front Comtois : si tu es nazi, que tu habites en Franche-Comté et que tu cherches des habits « NS »explicites, c’est vers Sédition Séquane que tu te tourneras.

RATONNADES, RAC, PROMENADES EN FORÊT ET COQUETTERIES

Un mystérieux RAC en Franche-Comté

En se rendant sur la page facebook de Sédition Séquane on pouvez voir le flyer pour un concert qui a déjà eu lieu dans l’est de la france et organisé par une mystérieuse « werhwolf produktion » :

Pour nous, il s’agit d’un projet du groupuscule bisontin Werwolf Séquania qui multiplie les appellations et vitrines pour brouiller les pistes.

 

Pour ce concert, les groupes annoncés étaient déjà présents sur le flyer du concert annulé en mars 2011. Ce qui donne à ce concert un petit air de revanche évidente.

 

Le flyer est apparu une dizaine de jours avant la date, ce qui est court pour ameuter du monde. L’information a été publiée sur le site de Sédition Séquane ainsi que sur de nombreux sites néonazis nationaux et internationaux.
Mais apparemment certains étaient au courant bien avant, comme l’atteste le commentaire d’un des membres éminents du Front Comtois, prénommé Celte ou Celte90, Pascal BRACONNIER, sur leur site.


Tout ceci sous-entend que le Front Comtois était au courant bien à l’avance pour ce concert, et que ces membres en ont potentiellement été les organisateurs au côté de Sédition Séquane et de l’équipe Werwolf Séquania.
Même si Laura Jacquot prétend le contraire (sur France 3, sur cette vidéo), ces éléments démontrent une fois encore que le Front Comtois et Werwolf Sequania sont constitués de membres communs, animés par une fascination pour le nazisme.

 

Sequania KG, sponsor vestimentaire des abrutis de Werwolf Sequania
Werwolf Sequania, ce « groupe » violent qui commet des agressions en toute impunité au centre ville de Besançon, possède une ligne de vêtements :

Sequania Kampfgruppen, marque dont le slogan est le suivant : « extreme wears for extreme people » (vêtements extrêmes pour personnes extrêmes).
En version raccourcie on dit Sequania KG.

Sequania Kampfgruppen signifie groupe de combat de séquanie ; kampfgruppen faisant référence encore une fois à des termes usités dans l’armée allemande durant le second conflit mondial.
Ce site de vente de tee-shirts nazis existe toujours mais plus aucun article n’y est vendu (suite à la publication de l’article sur le site Toufik-de-planoise). Il nous reste quelques captures d’écran…

Mais la ligne de vêtements est réapparue sur le site de Sédition Séquane.

En terme de production et de visuels, les tee-shirts Sequania KG sont à l’effigie de Léon Degrelle, de Peiper, du « club de chasse anticommuniste », portent les insignes SS, les runes aryennes, etc..

Mis sous le feu (brûlant) des projecteurs dans notre permier article, Kévin SPANO a été l’un des créateurs de cette marque de vêtements et du site internet qui permet leur diffusion dans le petit milieu néonazi.

Ce jeune homme fait partie de Werwolf Sequania et a participé a de nombreuses actions du Front Comtois (20 Novembre 2010 à Besançon, C9M à Paris, etc…). C’est avec ses compères de Werwolf Sequania qu’ils ont lancé cette marque de vêtements.

Clémentine DAMAIS, compagne de Nicolas BIDOLI, a contribué à produire les visuels et l’agencement des tee-shirts.

L’Artam Brotherhood, bien évidemment à la croisée des genres

Ces photos ont été prises au cours d’une promenade en forêt du Chapitre 12 de l’Artam Brotherhood.

Chapitre 12 = section séquane = branche franc-comtoise du jeune et nouveau mouvement néonazi Artam Brotherhood qui regroupe des membres des organisations suivantes : UNIF (Union Nationaliste Identitaire Française, énième groupuscule néonazi) Loire, Haute-Loire, Savoie, Var, Front Comtois, Werwolf Sequania, néonazis alsaciens, néonazis lyonnais, Blood&Honour Hexagone, salon de tatouage nazi à Annecy, Genève Non Conforme, Jeunesses Nationalistes, OeuvreFrançaise, Gud,etc…

Impliquée dans une agression au couteau, l’Artam Brotherhood se fait une spécialité de former les jeunes et moins jeunes nazis à la violence : entraînement au tir, sports de combat, survivalisme,…

Nous ne nous étalerons pas ici sur la présentation de ce réseau néonazi, cela mériterait un article à part entière.

On notera toutefois que là aussi les participants à cette action sont vêtus avec les torchons Sequania KG.

CONCLUSION

Front comtois, Artam Brotherhood, Sédition Séquane et Werwolf Séquania, même combat en tendant le bras !

Ces nostalgiques du Reich, adeptes de la violence, ont un but précis en développant ces activités commerciales : collecter suffisamment de fonds pour ouvrir un local néonazi en Franche-Comté.

Tous les membres et les animateurs de ces structures et initiatives se connaissent, se rencontrent et vont dans le même sens, il n’y a pas de frontières nettes entre ces différents groupuscules, il s’agit d’une mouvance où chacun a sa spécialité, et où tous sont complémentaires :

Certains ratonnent dans la rue, d’autres produisent des tee-shirts et vendent des badges. Certains invitent les écrivains négationnistes, d’autres essaient de faire de la politique en collant des affiches xénophobes, pendant qu’un poignée de « guerriers aryens » s’entraînent dans les bois, se roulent dans la boue et prennent leur pied à simuler des attaques et agressions contre « les rouges, les racailles et les antifas »…