L’extrême droite à Lyon : panorama d’une galaxie de groupuscules Depuis sa création, la rédaction de Rue89Lyon documente la présence et les agissements des mouvements d’extrême droite à Lyon. Historiquement, Lyon est un carrefour et une terre propice au développement des groupuscules qu’ils soient nationalistes, identitaires ou néonazis. Voici un panorama de l’extrême droite à Lyon à travers notre couverture du sujet.

https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2022/11/extreme_droite_lyon-panorama-952x673.jpgÀ Lyon, cohabitent différents groupuscules d’extrême droite, certains plus radicaux ou violents que d’autres. La ville constitue ou a constitué les sièges nationaux de différentes organisations comme le GUD devenu Bastion Social ou plus récemment Génération identitaire, deux mouvements aujourd’hui dissous.

Leur présence et leurs activités dans Lyon ou sa région ne sont pas passées inaperçues. Alors qu’une manifestation sauvage de l’extrême droite s’est déroulée en Presqu’île dans la soirée du vendredi 21 octobre, le congrès des Nationalistes d’Yvan Benedetti doit se dérouler à Lyon du 11 au 13 novembre. Nous avons regroupé sur cette page notre couverture du sujet. Elle ne vise pas l’exhaustivité ni un recul historique complet mais une documentation depuis 2011, année de la création de Rue89Lyon, d’un sujet qui fait souvent la (mauvaise) réputation de Lyon.

Actions violentes, présence dans le Vieux Lyon, dissolutions et reformations des groupuscules, liens avec le stade de foot et des groupes de supporters de l’Olympique lyonnais, ouvertures et fermetures de leurs locaux, liens avec le Front national… Voici donc un éclairage sur l’histoire récente de l’extrême droite à Lyon.

Lyon, terre d’accueil de différents groupuscules d’extrême droite

sommaireCes dernières années, Lyon a notamment été la plaque tournante nationale de trois organisations d’extrême droite : le Bastion Social et les Jeunesses nationalistes (tendance nationaliste), et Génération identitaire, d’obédience régionaliste et identitaire.

Le Bastion Social est l’émanation de la vieille organisation étudiante d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense). Le mouvement a été présent un temps à l’université Lyon 3. Il était notamment venu au soutien de Bruno Gollnisch, membre du Front National alors et professeur à l’université, à son retour en 2011 après une suspension de 5 ans. Il a possédé un local à Lyon sous le nom du Pavillon Noir. Un premier implanté à Saint-Just (Lyon 5e), rouvert plus tard sur les bords de Saône, quai Pierre Scize, jusqu’à sa dissolution en 2019.

Le mouvement Génération identitaire a lui aussi été présent pendant longtemps à Lyon. Plusieurs militants identitaires lyonnais ont fait partie des cadres de l’organisation, comme Damien Rieu. Le siège national de l’organisation Génération identitaire était basé à La Traboule, dans le Vieux Lyon. À l’adresse même du bar associatif et militant de l’organisation.

À côté de ces deux organisations aujourd’hui dissoutes, on trouve également dans la période récente d’autres groupuscules d’extrême droite. Comme les royalistes de l’Action Française, présents notamment lors de manifestation de La Manif pour tous ou anti-IVG.

Les Jeunesses nationalistes, fondées en 2011 ont été un temps actives au plan national mais principalement à Lyon. À leur tête se trouvait Alexandre Gabriac, ancien conseiller régional Front National (FN) de Rhône-Alpes, exclu du parti après la diffusion d’une photo le montrant effectuant un salut nazi. L’organisation, dissoute en 2013, était en quelque sorte la branche jeunesse d’une vieille organisation d’extrême droite, l’Oeuvre Française.

À partir de 2012, cette dernière a été dirigée par Yvan Benedetti, ancien conseiller municipal FN de Vénissieux. En 2011, il est exclu du parti après s’être déclaré « antisioniste et anti-juif ». En 2014, Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti mèneront une liste aux élections municipales de Vénissieux et seront élus. Des irrégularités dans la constitution de leur liste entraîneront l’annulation des élections. Par la suite, Yvan Benedetti fera vivre l’Oeuvre française en réveillant un autre vieux parti d’extrême droite, le Parti Nationaliste Français (PNF) devenu Les Nationalistes qui compte quelques membres à Lyon.

Des membres du réseau Blood and Honour, tendance néonazie, sont également présents dans la région de Lyon. Officiellement dissous, il reste cependant actif en organisant des évènements. Certains de ses membres se mêlent parfois à des actions d’autres groupes d’extrême droite, notamment en marge de matchs de l’Olympique Lyonnais.

Lyon a également été considéré comme une section « modèle » pour le mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral.

La ville est également une place forte des catholiques traditionalistes, notamment proches de la Fraternité Saint Pie X.

Le GUD et le Bastion social, de l’université Lyon 3 à la dissolution

sommaireHistoriquement, le GUD (Groupe Union Défense) a été fondé à Paris et recrute dans les universités. À Lyon, il est officiellement présent depuis 2011. Il s’est présenté, sous un autre nom, aux élections étudiantes à l’université Lyon 3.

L’organisation est entrée en sommeil en 2017. C’est à partir de ce moment que plusieurs de ses branches locales sont apparues sous l’appellation Bastion Social. Le mouvement a été dirigé depuis Lyon par Steven Bissuel et Logan Djian anciens « gudards ».

Le Bastion Social, mouvement nationaliste, s’est inspiré notamment de l’organisation fasciste italienne Casapound. Comme cette dernière, il a ambitionné d’ouvrir en 2017 un squat pour loger des sans-abri qu’ils voulaient français et européens en contrepied d’un État français qui selon eux ne se préoccuperait que des « clandestins extra-européens ». Ils ont occupé brièvement un immeuble de la Ville de Lyon sur la presqu’île à proximité de la place des Jacobins.

L’organisation a entretenu des liens avec certains membres proches ou membres par ailleurs d’organisations néonazies. Certains d’entre eux ont participé à des actions violentes avec des supporters de l’Olympique lyonnais (voir par ailleurs).

Après sa dissolution en 2019, deux émanations du Bastion Social ont vu le jour à Lyon : Lyon Populaire et Audace Lyon. Lyon Populaire est notamment à l’origine d’une autre organisation, Terra Nostra, qui a furtivement occupé un local à Larajasse dans les Monts du Lyonnais. Un territoire qui fut par le passé une des bases arrières de l’extrême droite à Lyon. Avant de perdre du terrain progressivement.

Le développement des identitaires à Lyon

sommaireBranche jeunesse du Bloc identitaire, le mouvement s’est autonomisé à partir de 2012 à la suite de l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers. Une action préparée depuis Lyon par des militants identitaires issus du groupe lyonnais Rebeyne.

Au sein de l’organisation on reconnaît dès sa création la place influente des militants lyonnais. Une mainmise qui se poursuivra jusqu’à la dissolution du groupe en 2021. Le groupe, qui met davantage en avant une fibre régionaliste et anti-immigration, s’est fait une spécialité d’opérations médiatiques.

Suite à une « opération anti-migrants » au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes, l’organisation est dissoute en mars 2021. Après les dissolutions ou les mises en sommeil d’autres organisations d’extrême droite, Génération identitaire est devenu entre temps le centre de gravité de la « fachosphère » à Lyon.

Génération identitaire a toujours voulu montrer une image respectable. Plusieurs de ses membres ont pourtant été condamnés pour des agressions et actions violentes à Lyon et sa région. Les frontières n’étant pas imperméables, certains de ses membres naviguent d’ailleurs au sein d’autres organisations plus radicales et violentes.

Son siège social et bar associatif, La Traboule, a cristallisé depuis son ouverture en 2011 des tensions. Notamment dans le quartier du Vieux Lyon où il est implanté, montée du Change. Par la suite, en 2017, une salle de boxe, l’Agogé, a été ouverte dans un local adjacent. Depuis la dissolution de Génération identitaire en 2021, les lieux ne sont pas pour autant fermés, grâce à des associations satellites locataires des lieux. L’organisation les maintient ouverts mais sous un nouveau nom, « Les remparts de Lyon ». C’est à l’occasion des dix ans de la Traboule qu’une manifestation sauvage rassemblant une centaine de personnes s’est déroulée le 21 octobre 2022 dans les rues de la Presqu’île, à la suite de la mort de la jeune Lola.

À Lyon et dans sa région : des néonazis avec concerts de Black Metal et combats de free fight

sommaireLyon a aussi eu ses groupes d’extrême droite tendance néonazie. Ils convergeaient notamment au « Bunker Kops », leur local situé dans le quartier de Gerland (Lyon 7e). Fermé en 2011, sur décision administrative de la Ville de Lyon, il a été actif durant un an et demi environ.

Dans la région de Lyon, des évènements organisés ou liés à des mouvements néonazis n’ont pas cessé pour autant. Le territoire est un de ceux où le réseau Blood and Honour est le plus actif. Ce mouvement, dissous lui aussi en 2013, est à l’origine notamment de nombreux concerts ou tournois de free fight qui ont lieu notamment dans le Nord Isère ou dans l’Ain. Là aussi en trompant bien souvent les communes au moment de louer une salle pour leurs évènements.

En outre, ces mouvements néonazis entretiennent des liens parfois étroits avec des membres de la branche nationaliste. Certains membres du réseau Blood and Honour sont passés au Pavillon Noir, le local Bastion Social à Lyon. Des membres de ces mouvements se sont également retrouvés ensemble lors de manifestations.

Le Vieux Lyon, fief revendiqué d’organisations d’extrême droite ne veut pas devenir « facho land »

sommaireQuartier historique de Lyon, le Vieux Lyon représente pour certaines organisations d’extrême droite le symbole de l’histoire de la ville. Ils le revendiquent comme leur fief.

Plusieurs organisations ont ainsi eu des locaux dans le quartier. C’est le cas de Génération identitaire, avec le bar associatif La Traboule depuis 2011 et la salle de de boxe l’Agogé depuis 2017, toujours ouverts sous un autre nom à ce jour. Le Parti Nationaliste Français, mené par Yvan Benedetti, ancien du FN et de l’Oeuvre Française, a également possédé un local dans le Vieux Lyon.

Le GUD, devenu Bastion Social, a un temps occupé un local, le Pavillon Noir, dans le quartier de Saint-Just. Certains de ses membres, dont le leader du Bastion Social, Steven Bissuel, ont possédé des commerces dans le Vieux Lyon. L’organisation a par la suite occupé un nouveau Pavillon Noir, quai Pierre Scize sur les bords de Saône.

Certaines associations du quartier ont publiquement affiché leur opposition à leur présence. À l’image de la Maison des Passages ou encore de Philippe Carry, horloger à Saint-Paul. Elles ont ainsi connu des dégradations et attaques contre leurs locaux.

Les actions violentes de l’extrême droite dans les rues de Lyon

sommaireLa présence des groupuscules d’extrême droite à Lyon ne s’arrête pas à leurs différents locaux. Leurs militants mènent aussi des actions dans les rues de Lyon, parfois violentes.

Le Vieux Lyon en a été souvent le théâtre contre des associations du quartier ou des gens de passage. Lors d’affrontements contre des groupes de supporters anglais ou d’agressions « politiques » contre des personnes réputées d’extrême gauche. Ou bien encore lors d’agressions à caractère homophobe ou raciste. Des agressions qui peuvent se faire à coups de couteau comme en 2014. Ce genre d’attaques a pu se produire dans d’autres quartiers de Lyon, comme la Croix-Rousse, mais aussi à Villeurbanne.

Des locaux d’organisations politiques ont également connu des dégradations. C’est le cas notamment des locaux du Parti communiste, de la CGT ou de la Confédération Nationale du Travail (CNT).

Certains lieux réputés antifascistes ont aussi été la cible de militants d’extrême droite. Comme la librairie La Plume Noir située dans les pentes de la Croix-Rousse, plusieurs fois attaquée. Certains de ses membres ont également été agressés. Certains bars ou évènements, comme des concerts, ont également été la cible « d’expéditions punitives » de membres de l’extrême droite radicale à Lyon. Ou même Radio Canut.

Au printemps 2021, des membres de l’extrême droite ont attaqué la manifestation pour la fierté lesbienne à Lyon. En 2017, la préfecture du Rhône avait d’ailleurs interdit à la marche des fiertés de passer par le Vieux Lyon. Des membres de groupes d’extrême droite se sont montrés présents au sein de manifestations menées par la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel et à l’ouverture de la PMA et de la GPA. Ils se cachent aussi derrière des manifestations « contre l’insécurité ».

À l’été 2021, des cadres de Génération identitaires ont été identifiés à la manœuvre des affrontements autour de la rue Mercière à Lyon. Ils avaient eu lieu durant la soirée du match de football de l’Euro 2020, France-Suisse.

De nombreuses condamnations de membres de l’extrême droite lyonnaise

sommairePlusieurs membres de l’extrême droite lyonnaise ont été condamnés ces dernières années. Ces condamnations découlant de différents type d’actes :

  • agressions violentes,
  • injures raciales, propos ou actes incitant à la haine raciale,
  • reconstitution ou maintien d’organisations dissoutes.

C’est le cas notamment de Steven Bissuel, condamné pour l’agression de militants d’extrême gauche en 2011 et pour incitation à la haine raciale en 2018, suite à des propos tenus en 2015 à l’occasion des 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz.

Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont, eux, été condamnés pour maintien de ligue dissoute.

Par ailleurs, des membres du GUD et du Bastion Social ont été condamnés pour des agressions racistes ou contre un professeur à proximité de Lyon 3. Un autre a été condamné pour le tabassage d’un policier au Groupama Stadium lors d’un match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou.

Plusieurs cadres identitaires ont également été sanctionnés, notamment pour une agression au couteau en 2014. Damien Rieu et d’autres militants de Génération identitaire ont été condamnés puis relaxés, à la suite à l’opération « anti-migrants » au col de l’Échelle. En juin 2022, Adrien R., dit Adrien Lasalle, un actuel cadre identitaire lyonnais, a été condamné à 18 mois de prison pour avoir poignardé deux personnes.

Les liens entre Front national et l’extrême droite radicale à Lyon

sommaireOfficiellement, le parti de Marine Le Pen maintient une ligne jaune avec les franges plus radicales de l’extrême droite. Toutefois, dans les faits, les liens sont parfois étroits.

À Lyon, ils le sont notamment avec les identitaires. Alors patron du Front national (devenu Rassemblement national) dans le Rhône, l’ancien conseiller municipal de Lyon, Christophe Boudot, ne se cachait pas pour afficher sa proximité avec Génération identitaire. Ils manifestaient ensemble à la création de l’Institut français de civilisation musulmane en 2016 pour s’y opposer. En 2015, les identitaires avaient également occupé le toit d’un bâtiment destiné à accueillir un village d’insertion pour des Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Christophe Boudot s’était pressé sur les lieux, alors candidat du Front National aux élections régionales.

Le FN sous-traitait alors en quelque sorte la « gestion de la rue » aux identitaires. Notamment lors de manifestations ou rassemblements hostiles au parti frontiste ou à l’extrême droite en général. Même après le début de « dédiabolisation » du parti voulue par Marine Le Pen, certains de ses proches et cadres du parti étaient présents aux côtés des identitaires de Lyon, à La Traboule notamment.

Plus récemment encore, Marion Maréchal a fondé l’ISSEP, une école privée de « sciences politiques » à Lyon. Elle a pour but de former les cadres de l’extrême droite de demain notamment dans une logique de convergence des droites qu’elle appelle de ses vœux. La nièce de Marine Le Pen se rend par ailleurs régulièrement à des rencontres de cercles de réflexion proche des identitaires.

Lors de l’élection présidentielle de 2022, les anciens cadres RN proches de Marion Maréchal ont tous rejoint le camp d’Eric Zemmour. C’est également vrai pour les identitaires qui avaient cheminé avec le FN/RN.

L’extrême droite et le stade de l’Olympique lyonnais

sommaireCertaines travées du stade de football de l’Olympique lyonnais (OL) sont un lieu de rencontre ou de recrutement pour certains mouvements d’extrême droite. Des organisations comme la Mezza Lyon occupent notamment le virage sud, celui des groupes « indépendants ». La Mezza Lyon s’est notamment fait remarquer pour avoir brandi des banderoles hostiles aux immigrés. Sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual on peut notamment voir le drapeau de l’organisation déployé dans le mausolée où est enterré Benito Mussolini.

En 2018, de violents affrontements ont opposé des hooligans à la police en marge du match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou. Un policier a été violemment tabassé au sol notamment. Un des auteurs des faits, repéré par la suite dans les tribunes du stade, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Il était proche du Bastion Social et du réseau Blood and Honour.

D’autres affrontements ont eu lieu en marge ou lors de différents matchs de l’OL. Notamment lors de rencontres contre des clubs possédant des supporters ultras réputés antifascistes. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté dans les tribunes du Groupama Stadium lors du match contre le club du Besiktas Istanbul en 2017. Certains de ses supporters avaient spécialement visé le virage sud où se trouvent des groupes de supporters liés à l’extrême droite lyonnaise. On a relevé également des affrontements avec des supporters du club de l’AS Rome.

sommaireL’histoire récente des groupuscules d’extrême droite à Lyon est aussi celle de leur recompositions. Des évolutions et des changements de noms provoqués notamment par des mesures de dissolution. Ces recompositions entraînent parfois l’apparition de nouveaux groupuscules et/ou de nouveaux noms.

Suite à la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris en 2013, plusieurs organisations d’extrême droite ont été dissoutes. Parmi elles, l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti et les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac particulièrement actives à Lyon.

Les deux hommes ont par la suite réactivé une ancienne revue, Jeune Nation. Puis, Yvan Benedetti a repris un vieux parti, le Parti nationaliste français (PNF), pour poursuivre l’action de l’Oeuvre française. À leur procès pour maintien de ligue dissoute, ce dernier a avoué que « la dissolution les [avait] tués ».

Mais les dissolutions n’ont pas toujours le même effet. À défaut de mettre fin aux mouvements et à leurs activités, elles entraînent, un temps, une certaine désorganisation avant de nouvelles recompositions. Ce fut notamment le cas avec le Bastion Social dissous en 2019. Malgré la dissolution du mouvement et de ses associations satellites, le dernier local en date du mouvement a continué à être utilisé par des membres du groupuscule. Notamment pour préparer et mener des actions en marge des manifestations des Gilets jaunes.

Le cas du Bastion Social est toutefois révélateur d’une des techniques souvent utilisées par des mouvements d’extrême droite pour avancer masqués. Le local du mouvement à Lyon, comme ceux ouverts dans d’autres villes de la région comme Chambéry, a été loué via une association satellite. Ne faisant aucune référence au mouvement Bastion Social, elle prétendait dans ses statuts promouvoir et défendre les traditions lyonnaises. Mais en aucun cas être une organisation politique.

Dernier cas en date, celui de Génération identitaire. L’organisation a été dissoute en mars 2021. Or, elle aussi loue ses locaux via des associations satellites. Dans son cas, le décret de dissolution ne concerne pas ces deux associations, lui permettant de maintenir ses locaux ouverts. Y compris le bar La Traboule, siège social de feu Génération identitaire. En septembre 2021, l’organisation a repris ses activités sous l’appellation « Les remparts de Lyon », nom d’un de ses comptes Twitter notamment, créé quelques années auparavant et peu utilisé jusqu’ici.

La fermeture administrative des locaux, une arme juridique pour contrer l’extrême droite

sommaireCertaines associations, partis politiques, syndicats ou groupes antifascistes demandent constamment la fermeture des locaux de l’extrême droite.

Fermer ces locaux n’est pas toujours chose facile. En cas de troubles à l’ordre public générés par le local, le préfet peut décider d’une fermeture administrative. Il faut toutefois établir un lien entre le local et des troubles qui n’ont pas forcément lieu à proximité.

Pour ces locaux classés Établissements recevant du public (ERP), l’aval d’une commission de sécurité municipale préalable est obligatoire pour ouvrir. La municipalité s’assure notamment du respect des différentes normes de sécurité. Parfois, les organisations sont mises en défaut à ce moment-là. Offrant ainsi aux municipalités la possibilité de fermer, au moins temporairement, jusqu’à une potentielle mise en conformité. La complexité ou le coût des travaux à réaliser peuvent parfois entraîner la fermeture définitive des locaux.

Toutefois, en cas de mise en conformité, la municipalité n’a d’autre choix que de valider l’ouverture des locaux. Ce fut le cas de la Ville de Lyon en septembre 2020 qui a autorisé la réouverture de La Traboule et de l’Agogé, les locaux de Génération identitaire, après d’importants travaux.

Après le départ au ministère de l’Intérieur de Gérard Collomb, qui opposait souvent extrême droite et extrême gauche, ses successeurs se sont montrés davantage actifs sur le sujet. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a notamment appelé Emmanuel Macron et son gouvernement à fermer ces locaux. Une interpellation qui fait suite à la manifestation organisée le 21 octobre 2022 en réaction à la mort de la jeune Lola. Aussi date anniversaire de la fondation du bar La Traboule.

Néonazis emprisonnés pour violence : “Lyon Dissident” organise le soutien jusqu’en Franche-Comté

https://rebellyon.info/Neonazis-emprisonnes-pour-violence

Ou comment, alors que les néo-nazis du Bunker Korps lyon et leurs amis disaient à la presse n’avoir « rien à voir avec les agressions lyonnaises », ils organisent en réalité des concerts de soutien pour les agresseurs emprisonnés !
Ce samedi 19 mars 2011 un concert néo-nazi devrait se produire en Franche-Comté sous le titre « Soutien aux prisonniers », c’est-à-dire les néo-nazis ayant commis des violences à Lyon et en Franche-Comté.

Mises à jours :
- Vendredi 18/03 20 h : le concert est annulé par arrêté municipal.
- Vendredi 18/03 18 h : lieu confirmé et infos supplémentaires. Ce concert est revendiqué par les néo-nazis de blood&honour.
- Jeudi 17/03 à 18 h : Les nazis maintiennent leur concert dans un autre local, communiqué du comité de vigilance antifasciste
- Mercredi 16/03 à 18 h. Jean Bouveresse, le maire d’Epenoy où devait se dérouler le concert a fait annuler la location de la salle des fêtes, louée officiellement pour un anniversaire !

Sommaire :
Information sur la tenue d’un concert néo-nazi le 19 mars
MaJ du 17/03 : les nazis maintiennent leur concert dans un autre local
MaJ du 18/03 : lieu du concert est identifié, informations complémentaires

Infos relayé via 11sept2010.

Synthèse de la situation au vendredi 18/03 : les néo-nazis du Radical Korps (Franche-Comté), en association avec ceux de Lyon Dissident/Bunker Korps Lyon, organisent samedi 19/03 un concert de soutien pour les néo-nazis poursuivis pour agressions, dont une particulièrement grave à Lyon.
Mercredi, le maire de la commune où devait avoir lieu le concert a annulé la réservation de la salleréservation sous un prétexte falacieux -. L’organisation du concert est donc passée dans les main des identitaires du Front comtois et de Sédition Séquane (lié par le passé au Bloc identitaire, et donc à Rebeyne, le groupe identitaire lyonnais), démontrant ainsi la proximité entre les milieux identitaires et néo-nazis.
Le lieu du concert est connu depuis vendredi (commune de Valentigney dans le Doubs), et les démarches sont lancées du coté de la mairie pour empêcher ce concert. La préfecture reste pour l’instant silencieuse sur le sujet malgré de nombreuses exhortations.

Le concert a été interdit vendredi en fin d’après midi par un arrêté municipal de la commune de Valentigney. l’arrêté d’annulation précise que « le répertoire de ces groupes est susceptible de comporter des paroles ou des titres de chansons qui constituent des incitations à la haine raciale, à l’apologie de crimes de guerre ou de crime contre l’humanité ».

A Lyon les démarches continuent pour faire fermer le local nazi de Gerland. Après une première manifestation, d’autres rendez-vous de mobilisation seront proposés dans les semaines à venir.


Vendredi 18/03 18h :

Le concert est toujours annoncé, et le fait que le Bunker korps lyon/Lyon Dissident et le Radikal korps soient des paravents de Blood & Honour, l’organisation néo-nazi internationale, ne laisse dorénavant plus aucun doute puisque l’annonce du concert est en ligne sur le site de B&H.

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capture ecran site Blood & Honour (18/03)

Mise à jour vendredi 18/03 à 12h :
le lieu du concert est identifié, informations complémentaires.

Par ce présent communiqué nous affirmons notre communiqué d’hier quant au fait que l’organisation du concert nazi devient du ressort du groupuscule Sédition Séquane, et que par ce groupuscule est un trait d’union entre le Front Comtois et les nazis radicaux du Radikal Korps.

Le lieu du local de Sédition Séquane se situe à Valentigney, dans la ZI des Rives du Doubs. Il s’agit d’un local loué pour 3 mois.

Comme annoncé hier un certain Paul est le nouveau référent du concert.
Par ailleurs, Paul-Arnaud CROISSANT, responsable du Front Comtois pour le Territoire de Belfort, a publié le 15 Mars, la photo ci-dessous, étiqueté comme suit : « Serait-ce une scène … ? ».

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Les individus qui gravitent autour de Sédition Séquane, groupuscule dont le propriétaire du site internet est le président du Front Comtois et dont le responsable pour le territoire de Belfort semble bien proche, sont en train de construire la scène sur laquelle devrait se produire les groupes nazis prévus demain, Samedi 19 Mars.

Cela met en lumière la proximité idéologique et militante des fascistes du Front Comtois et des néonazis du Radikal Korps (donc du Blood&Honour).

La mairie de Valentigney a été contacté et fait son possible pour que cela n’ait pas lieu.
Elle attend de la part de la préfecture, comme de nombreux citoyens comtois, que celle-ci publie un arrêté préfectoral afin que ce concert soit une fois pour toute interdit.

Nous soutenons les habitants et la mairie de Valentigney dans leurs démarches pour que ce concert soit interdit ;
Nous remercions les nombreuses personnes qui soutiennent et appuient nos efforts pour que le concert néonazi n’est pas lieu ;
Nous appelons à poursuivre l’ensemble des démarches et actions afin que ce concert ne se déroule pas, ni ici ni ailleurs ;
Nous interpellons M Le Préfet ainsi que les services préfectoraux pour que soit pris des mesures administratives, comme un arrêté préfectoral, afin que notre région soit épargnée de ce concert néonazi.

Enfin, le MRAP vient de publier un communqiué national.

Comité de Vigilance Antifasciste Franc-Comtois (CVA FC)

Des informations supplémentaire sur le Front Comtois ont depuis été publié sur le site d’Offensive Libertaire Besançon.


Mise à jour jeudi 17/03 à 18 h :
Les nazis maintiennent leur concert dans un autre local,

communiqué du comité de vigilance antifasciste

Au vue des nouvelles informations dont nous disposons, nous affirmons que les nazis du Radikal Korps passent le relais concernant l’organisation du concert nazi du 19 Mars à l’équipe du local Sédition Séquane.

La structure Sédition Séquane n’est pas un fait nouveau dans la scène néonazie locale. Sédition Séquane était le réseau actif de la mouvance néonazie, proche d’Unité Radicale dans le début des années 2000 (un peu à l’image de ce qu’est maintenant le Radikal Korps). Du matériel de
propagande avait été produit au cours de ces années.

Nous découvrons que cette structure éteinte et en sommeil pendant plusieurs années se réactive, notamment à travers une boutique en ligne de matériel de propagande.

Nous affirmons que les nazis ont confirmé la tenue du concert au sein du local Sédition Séquane, avec une affiche réduite : Match Retour, Lemovice et Wolfangel, soit trois des six groupes annoncés sur l’affiche du précédent concert.

La personne qui sert de nouveau référent du concert est un dénommé Paul.
Après recherche, le nom de domaine de la boutique en ligne Sédition Séquane est déposé au nom de PERRET Gaëtan.

Gaëtan PERRET est le président de l’association Front Comtois, déposé en préfecture de Montbéliard. Cette information dresse le lien évident et non assumé entre le Front Comtois et la mouvance néonazie franc-comtoise.

Nous laissons le soin aux individus, membres, autorités et entités concernés et compétents de prendre les dispositions et mesures nécessaires afin que cette dynamique du mouvement néonazi cesse de nuire aux habitants de Franche-Comté ainsi qu’à leur histoire et leur culture.

Comité de Vigilance Antifasciste Franc-Comtois (CVA FC)

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communiqué et informations complémentaires

Julien Betoni, premier organisateur du concert, dont les antécédents sont décrits dans le dernier article de l’Est Républicain, s’est senti obligé de préciser à la presse que le concert, ouvertement néo-nazi, est maintenu.


 

Information sur la tenue d’un concert néo-nazi le 19 mars

Voici le mail diffusé le 14 mars par Le Comité de Vigilance Antifasciste de Franche-Comté :

Bonjour,

Vous trouverez ci-joint le dossier réalisé par nos soins à propos de l’organisation d’un concert nazi le 19 mars 2011 en Franche-Comté.

Merci de faire suivre aux individus, membres, autorités et entités concernés et compétents.

[—]

Merci de prendre les mesures nécessaires.

Cordialement,

Le Comité de Vigilance Antifasciste
de Franche-Comté (CVA FC), 14 mars 2011.

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Dossier concert neo-nazi 19 mars 2011

Le dossier accompagnant le mail, outre qu’il détaille les associations multiples entre les organisateurs du concert et de nombreuses structures et groupes néo-nazis, pointe les liens important entre le Radikal korps (franche-comté) et le Bunker korps (Lyon gerland, géré par Lyon dissident). Pièces à charge supplémentaire contre le local de Gerland mais aussi analyse permettant de mieux comprendre les redéfinitions d’une extrême-droite radicale, violente et xénophobe malheureusement bien présente.

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L’un des groupes présent au concert, Match Retour, est celui du président du Bunker Korps lyonnais, celui-là même que l’on voit sur cette fameuse vidéo inciter la foule au salut nazi.

Mi-janvier, un guet-apens avait eu lieu à Villeurbanne faisant deux blessés graves et 4 des agresseurs nazis sont depuis emprisonnés en préventive dans l’attente de leur procès. Depuis un an, d’autres agressions ont eu lieu, date qui correspond à l’ouverture d’un local de concert d’extrême-droite à Gerland où se déroulent régulièrement des concerts néo-nazis.
Une première mobilisation s’est déroulée début février lors de la découverte de ce local, dont les responsables niaient alors devant la presse tout lien avec la vague d’agression lyonnaise.

Pour rappel, le dossier de presse sur lyon-dissient est disponible sur le blog de la CNT 69

On ne résiste pas à vous remettre l’interview réalisée dans ce contexte par le journaliste encarté UMP Geoffrey Mercier « dans les locaux de Lyon Dissident » dont l’article sur le rassemblement avait été critiqué sur Rebellyon :

« Nous n’apprécions pas leur méthode, ils ne prennent pas le temps de nous connaître ». Alex, veste de treillis et casquette sur la tête, est le porte-parole de Lyon Dissident. Pendant le rassemblement, juste à quelques centaines de mètres, ils sont près de 80 à s’être réunis dans le « fameux » local. « Ils utilisent le mot nazi à toutes les sauces, nous n’avons pas de liens avec ces gens-là », assène-t-il, «  oui, c’est vrai, nous sommes nationalistes et patriotes, et nous l’assumons ! Et alors ? Nous sommes dans un climat d’apaisement », assure-t-il avant d’indiquer : « Il n’y a jamais eu de débordements, on n’a pas de problèmes avec les riverains. Alors… ».

Le local de Lyon Dissident a, depuis le rassemblement devant la mairie du 7e, refait l’actualité par le biais du rapport de la Licra sur le racisme dans le football :

La LICRA a observé ces 12 derniers mois un déplacement mécanique des violences racistes liées au football en périphérie des stades ou à l’occasion de matchs de championnats de division inférieure auquel il est nécessaire pour la sécurité publique de prêter la plus grande attention.

Malgré les mesures mises en place, la LICRA s’inquiète également de la persistance d’un activisme de groupuscules politiques dans le football comme l’illustrent les agissements de l’association Lyon Dissident près du stade de Gerland à Lyon. La LICRA a demandé au Ministère de l’Intérieur d’agir fermement face à cette association de propagande nazie.

Pour conclure, alors que les néo-nazis franc-comtois reprennent dans leur propagande le drapeau de Franche-Comté, on leur rappelle une vieille devise de là-bas, bien éloignée de leurs délires racistes :

” Là où flotte le drapeau comtois, qui que
tu sois, tu es chez toi !”