FTP à Lille

Un concert de rock identitaire annoncé à Lille : les questions qui se posent [MAJ : Annulé, FTP adopte posture identitaire=victimaire]

Le groupe de rock identitaire Francs-Tireurs Patriotes (FTP) va donner un concert le 9 juin à Lille dans un lieu tenu secret

Les bénéfices seront reversés à l’Association de soutien aux mouvements identitaires et patriotes (ASMIP), une structure domiciliée au 8 rue des Arts, soit l’adresse du bar identitaire lillois La Citadelle.

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Dans un article de juin 2022, La_Horde disséquait les connexions et l’idéologie de FTP. Le chanteur Tanguy Eude est un skinhead néonazi fan de rock anticommuniste et admirateur du SS belge Léon Degrelle.

https://lahorde.samizdat.net/Francs-Tireurs-Patriotes-FTP-le-retour-des-morts-vivants
Le groupe se trouve également dans le giron national-catholique, se produisant récemment à des événements des groupuscules Academia Christiana dans la Sarthe, Auctorum à Versailles ou à la Marche pour la vie du 22 janvier 2023 à Paris.

https://pbs.twimg.com/media/Fw4wRZeWcAM391H?format=jpg&name=360x360https://pbs.twimg.com/media/Fw4wbfGXgAAgM8F?format=png&name=360x360https://pbs.twimg.com/media/Fw4wbgHWIAEUhCL?format=jpg&name=360x360Outre ses activités musicales et militantes, Tanguy Eude est copropriétaire d’une enseigne de prêt-à-porter (Harold) et d’une discothèque (La Grande Époque) au Mans, détaillent ces deux articles de le maine libre

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Le même Tanguy Eude a été aperçu au concert néonazi organisé dans la salle municipale Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École, le 6 mai, posant ici devant la scène avec deux musiciens du groupe Fraction.

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Banniéres affichées, promoteurs RAC affichés. Le salut de Kühnen ou Kühnengruss en allemand, est une alternative au salut nazi souvent utilisé par les militants nationalistes ou néo-nazis afin de contourner les législations interdisant le salut nazi. Ce salut est illégal en Allemagne
https://www.mediapart.fr/journal/france/090523/le-defile-neonazi-de-paris-s-est-acheve-par-un-concert-de-rock-aryen-dans-une-salle-simone-veil
Les concerts clandestins de RIF et de RAC se multiplient en ce moment en France. Dans un mois, le groupe néonazi Match Retour se produira près de Lyon, à l’invitation du groupuscule Division Gallia, pour célébrer le solstice d’été, une fête païenne teintée d’ésotérisme nazi.
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Match Retour, qui affiche le Totenkopf emblème des SS sur son logo, n’est d’ailleurs pas à un paradoxe près puisque le même groupe célébrait la Saint-Patrick, une fête chrétienne, le 18 mars dernier, près de Lyon…
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Le groupe Francs-Tireurs Patriotes (FTP), membre de la mouvance identitaire et nationaliste, présent dans un rassemblement d’ultradroite à Paris début mai, annonce un concert le 9 juin à Lille dans un lieu tenu secret.
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https://www.lavoixdunord.fr/1331504/article/2023-05-24/un-concert-de-rock-identitaire-annonce-lille-les-questions-qui-se-posent

Interdiction

Par arrêté, Georges-François Leclerc, préfet de la région #HautsdeFrance, préfet du #Nord, interdit sur l’ensemble du département le concert du groupe de musique « Les Francs-Tireurs Patriotes » prévu vendredi 9/6/23.
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Annulation : FTP adopte posture identitaire = victimaire pour collecter des dons financiers !

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Rassemblement néonazi international autours de combattants sportifs : EFC en Hongrie

 

«European Fight Night» – Internationales Treffen kampfwilliger Neonazis

traduction auto :

Une verdure luxuriante et des champs de colza jaune vif bordent les interminables routes de campagne menant à la petite ville de Csókakö en Hongrie avec 1 000 âmes, à 80 km de Budapest. Vous pouvez voir les champs à des kilomètres à la ronde et le soleil détache les petites montagnes à l’horizon. Ici et là, vous croisez des chevaux, des moutons et parfois des gens. Face à la gare, au milieu d’une petite place, une croix blanche de deux mètres de haut domine. Les participants devraient se rassembler ici. Quelques minutes plus tôt, un vieux couple arrachait tranquillement les mauvaises herbes de la terre sèche entourant la croix. Il est 12 h 49 lorsque le train en provenance de Budapest arrive dans la gare presque déserte et que la première horde de néo-nazis prêts au combat brise l’image de l’idylle printanière. Seulement deux heures plus tard, un autre train arrive de la capitale, qui emmènera le groupe suivant jusqu’au point d’éclusage de Csókakö. Quelques voitures y arrivaient avec du retard et servaient de navettes pour emmener les arrivants vers un terrain de sport. Jusqu’à 400 néo-nazis venus de toute l’Europe se sont rassemblés le 6 mai 2023 dans la banlieue de Budapest pour la première « European Fight Night », ou EFN en abrégé.

Dès fin 2022, les premières annonces circulaient sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’EFN serait l’événement de la scène des arts martiaux d’extrême droite en 2023.

Le format allemand « Kampf der Nibelungen » (KdN) » , qui existe depuis 10 ans et est connu pour sa portée et son professionnalisme, a eu une influence particulière à cet égard. Depuis 2019, les autorités allemandes leur ont interdit d’organiser leurs propres événements sous ce label. Avec le label « Pride France », d’origine française, et l’organisation néonazie hongroise « Légió Hungária », l’EFN a réuni trois acteurs très connectés qui ont su, malgré toutes les adversités, organiser un événement déjà reconnu. Il se fait vu comme un succès complet dans le plateau. Dans la lutte pour la loi Une semaine avant l’événement, ce que l’équipe organisatrice et les invités allemands craignaient déjà s’est produit. Il est progressivement devenu connu que les autorités avaient imposé un certain nombre d’interdictions de sortie et d’obligations de se présenter à la police. Depuis 2022, les autorités allemandes recourent de plus en plus à cette mesure pour empêcher les groupes de rock allemands de droite de se produire à l’étranger. Les musiciens d’extrême droite nuiraient à la « réputation de la République fédérale d’Allemagne » à l’étranger, selon les documents officiels. Les interdictions de sortie contre les néo-nazis autour du KdN étaient également justifiées. Seules quelques plaintes ont été déposées contre ces mesures concernant des concerts à l’étranger. Les choses étaient différentes lors de la préparation de l’EFN. Des appels semblables à des moulins à prières ont été lancés sur les réseaux sociaux pour qu’ils intentent une action en justice contre les interdictions. En fin de compte, ce sont probablement plus de 20 personnes en Allemagne qui ont intenté une action contre les interdictions et ont obtenu justice dans le cadre d’une procédure d’urgence devant les tribunaux administratifs quelques jours avant l’événement. Selon un article du Tagesschau, 15 poursuites ont été déposées au seul tribunal administratif de Gelsenkirchen. Le tribunal était notamment responsable des néonazis de Dortmund autour d’Alexander Deptolla, qui, selon ses propres déclarations, a été informé une semaine avant l’EFN que son numéro de passeport était immédiatement bloqué pour tous les pays européens. Ce n’est pas surprenant, car Deptolla est répertorié comme « menace » par les autorités allemandes et fait l’objet d’une surveillance particulière. Les avocats néo-nazis Martin Kohlmann de Chemnitz et Björn Clemens de Düsseldorf étaient responsables du litige. Clemens a expliqué sur son blog que le succès était également dû au fait que le pays hôte, la Hongrie, n’avait aucune inquiétude concernant l’événement.

Plan B

Une partie de l’équipe organisatrice allemande, notamment la figure de proue du KdN, Alexander Deptolla, s’est rendue jeudi à Budapest. D’autres l’ont suivi lorsqu’il est devenu clair que les mesures des autorités de sécurité n’avaient aucun effet. Dans une vidéo tournée sur le Danube devant l’hôtel Marriot de Budapest, Deptolla a annoncé vendredi après-midi que certains voyageurs avaient encore des difficultés à traverser la frontière. Il affirme également avec assurance : « l’événement de demain aura lieu à 100 % ». Vendredi soir, les dernières personnes sont arrivées dans la métropole hongroise, notamment les combattants eux-mêmes.

Pour une première rencontre, combattants et équipes se sont entassés dans le petit club-house de la « Légió Hungária » à Budapest, où devait avoir lieu la pesée. À ce stade, le comité d’organisation de l’EFN savait déjà qu’il ne serait pas en mesure d’accueillir l’événement à Budapest comme prévu. En raison d’une menace soulevée par les autorités hongroises, l’exploitant du lieu proposé a résilié le contrat de location vendredi. Toutefois, cette information n’a été communiquée aux néo-nazis arrivés que samedi matin. Les heures se sont écoulées le jour de l’événement avant que le plan B ne soit annoncé. Au lieu de 13 heures, l’événement débutera à 16 heures. De plus, le lieu n’a pas été annoncé mais devait être atteint via des points d’éclusage. La destination du voyage était la gare de Csókakö (département de Fejér). Les néo-nazis avaient loué un terrain de football et un club-house à la périphérie de la communauté. L’EFN s’est spontanément transformée en un événement en plein air. En fin d’après-midi, des cris de joie et d’acclamations ont retenti dans tout le village, tandis que la police sécurisait les voies d’accès et procédait à des contrôles individuels des personnes.

Conditions hongroises

Après l’événement, le maire Fűrész György a décrit la situation de son point de vue dans une publication sur Facebook. Jusqu’à samedi matin, il n’avait pas conscience de l’ampleur de ce rassemblement néo-nazi. Une personne l’a approché vendredi pour réserver la place dans les plus brefs délais pour un événement d’arts martiaux. Le jour de l’événement, il était présent et a tenté d’influencer l’organisateur et de mettre un terme à ce qui se passait. Ni lui ni les policiers anti-émeutes présents avec certains véhicules n’ont pu détecter sur place des « activités politiques illégales ». «Je voudrais informer le public que ni moi ni le village que je représente n’avons consciemment accepté l’événement appelé European Fight Night, considéré comme néo-nazi. Ni moi ni notre communauté ne sympathisons avec les idées antisémites et néo-nazies », a expliqué György dans le message en question. Il a personnellement demandé aux néo-nazis de mettre fin à l’événement, mais ils ont expliqué qu’ils n’étaient pas des néo-nazis, mais une « organisation conservatrice et combative ».

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Cependant, une recherche rapide sur Internet suffit à réfuter clairement cette hypothèse. Depuis sa création en 2018, la « Légió Hungária » a attiré l’attention pour ses attaques contre le mouvement LGBTQI+ et la communauté juive de Budapest, est co-organisatrice de la « Day of Honour » annuelle glorifiant les nazis et a des chevauchements structurels et personnels avec la Les « Hammerskins hongrois » et la branche hongroise du groupe terroriste de droite « Combat 18 », ainsi que la scène hooligane d’extrême droite.

La distanciation du maire Fűrész György est peu crédible. Aussi parce que c’est lui qui a inauguré il y a plus de 10 ans un monument à Miklós Horthy à seulement 1,5 km du terrain de sport de Csókakö. Horthy, chef d’État de facto de longue date du Royaume de Hongrie, était co-responsable de la déportation d’environ 600 000 Juifs hongrois vers les camps d’extermination allemands. Il était un allié d’Adolf Hitler et un antisémite déclaré dès les années 1920. Ériger un monument à un collaborateur, avant même que Viktor Orbán ne qualifie Horthy d’« homme d’État exceptionnel » en 2017 et ne glorifie son implication dans l’Holocauste, est un positionnement sans équivoque. Par ailleurs, Fűrész György ne cache pas ses liens avec l’extrême droite hongroise. Chaque année, il assiste à un tournoi de football à Csókakö, également co-organisé par le groupe néo-nazi local « Vértesalja Gyermekei ». Les photos montrent leur équipe portant des maillots avec le symbole d’identification des fascistes hongrois (« Arrow Crossers ») et « 88 » sur la poitrine. C’est également « Vértesalja Gyermekei » qui a pris l’initiative du monument Horthy à Csókakö avec le groupe néo-fasciste « 64 Équipes ». Le fait que le maire Fűrész György assiste et promeuve encore régulièrement les concerts des célèbres groupes de rock hongrois de droite « Hungarica », « Romer » et « Kárpátia » rend absurde son éloignement actuel de l’EFN.

Tomasz Szkatulski, Incze Béla und Alexander Deptolla (v.l.n.r.) während der EFN

Le réseau éprouvé

Au sein de l’organisation, des processus éprouvés ont été utilisés pour la Journée de l’EFN.
La structure locale de la « Légió Hungária » s’est occupée de la mise en place et de la logistique,
tandis que le réseau KdN, en collaboration avec Tomasz Szkatulski, le responsable de « Pride France », a réalisé le contenu. Szkatulski, connu à plusieurs reprises pour ses attaques racistes et anti-queer en France, avait géré l’adresse e-mail via laquelle les ventes anticipées de billets étaient traitées des mois auparavant. Un billet coûtait 25 euros, et il y avait aussi une billetterie le jour de l’EFN. Cela a au moins été annoncé à l’avance par Deptolla afin de permettre une participation spontanée et à bas seuil.

Alexander Deptolla était le principal interlocuteur des combattants allemands sur place, tandis qu’Henrik Ostendorf de Brême assumait la modération de l’EFN. Deptolla, le leader allemand Hammerskin, Malte Redeker et Ostendorf font partie de l’organisation centrale du KdN depuis sa création en 2013.
Ostendorf – un hooligan néo-nazi, éditeur de littérature glorifiant le nazisme et directeur du journal d’extrême droite « Sport Frei-Versand » – était déjà familier avec cette tâche lors de précédents événements du KdN en Allemagne.
Gergely Csirke, chef des « Hammerskins hongrois » et membre de la direction de la « Légió Hungária », était responsable de la traduction dans la langue nationale. Ce n’est pas lui qui est apparu dans les nombreuses vidéos promotionnelles précédentes, mais Incze Béla, connu comme le porte-parole de la « Légió Hungária ».

Un autre éminent Hammerskin espagnol, Eduardo Chapela, a agi en tant qu’arbitre, comme il l’avait fait les années précédentes lors des événements KdN.
Wolfgang Benkesser était également présent dans la structure organisationnelle de l’EFN, portant un maillot de l’équipe KdN. Le néo-nazi, qui vit actuellement à Düsseldorf, est membre depuis le début des années 2000 des « Westwall Hammerskins » autour de Malte Redeker, basés dans le sud-ouest de l’Allemagne. Il pratique les arts martiaux depuis des décennies et fait partie de la scène hooligane d’extrême droite du SV Waldhof Mannheim. Il était chronométreur pour l’EFN en Hongrie

D’autres néo-nazis du cercle restreint de Deptolla ont été retrouvés dans le cercle restreint de l’organisation de l’événement. Steven Feldmann s’occupait du déroulement des combats et André Penczek s’occupait du stand de vente du KdN. Les néo-nazis Martinwegerich et Pascal Ostholte, profondément enracinés dans la scène de Dortmund, étaient également présents.

Le stand KdN occupait la majeure partie de la surface de vente en bordure du terrain de sport.
Il y avait également une exposition de produits de « Pride France » et du label hongrois « Homeland and Family », ainsi qu’un stand de la marque néo-nazie de Cottbus « Black Legion ». Ce dernier était pris en charge par une poignée de néo-nazis connus du Brandebourg, parmi lesquels Rocco Wieczorek et Daniel Grätz. Tous deux appartiennent à la scène hooliganique d’extrême droite du sud du Brandebourg, connue pour ses liens avec le crime organisé. Grätz est également l’exploitant du restaurant « Deutsches Haus » à Burg dans le Spreewald. La dernière réunion de la maison d’édition néofasciste « Jungeuropa » y a eu lieu en juillet 2022.

Jusqu’à dix néo-nazis étaient responsables de la documentation photographique et audiovisuelle de l’événement. Les représentants de la « Légió Hungária » ont filmé l’entrée des combattants et les combats sous tous les angles possibles. Était également présent Benjamin Moses du projet médiatique de droite « Balaclava Graphics » de Bautzen, qui a maintenant pris 6 000 photos pour le réseau allemand avait fait le tri, comme il l’a annoncé sur les réseaux sociaux. Il y a quelques semaines, il a accompagné Patrick Schröder de « FSN-TV » avec sa caméra à un entraînement d’arts martiaux avec Tomasz Szkatulski en Bulgarie.

Dans des images de drone divulguées, Schröder peut être vu en tant qu’invité à l’EFN à Budapest. Son intérêt pour les arts martiaux est encore tout frais et pourtant il occupe déjà une position notable. Lui et sa société « Nemesis Production GmbH » se trouvent actuellement dans la marque de la boutique en ligne de la marque néo-nazie russe « White Rex ». La marque a été pionnière sur la scène internationale des arts martiaux de droite et a été récemment dirigée par Hammerskins de Suisse. Cependant, la société « Fighttex AG » responsable de cette situation a annoncé sa liquidation en mars 2023.

L’Autrichien Günther Altmann était également présent en tant qu’invité. Il est un compagnon de longue date de Thorsten Heise, notamment chef de la « Arischen Bruderschaft / Fraternité aryenne » et réseauteur international. A l’EFN, Altmann s’est présenté avec la chemise de cette confrérie. Altmann a déjà été emprisonné à plusieurs reprises. Il a été condamné pour la dernière fois à deux ans et neuf mois de prison en Autriche en 2018. Il a été prouvé qu’il avait réactivé le nazisme parce que, entre autres choses, il avait fait le commerce de productions rock criminelles de droite et d’objets de dévotion nazis, et avait également montré en public ses tatouages ​​glorifiant les nazis. Des néo-nazis suédois, comme Jimmy Dahlqvist, se sont également retrouvés dans la zone du public.

La « communauté de combat »

Bien avant l’événement, on savait que le main event de l’EFN serait disputé par Tomasz Szkatulski.

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Le réseauteur, originaire de Pologne, a vécu longtemps en France et vit maintenant en Bulgarie, a acquis l’année dernière une renommée mondiale sur la scène des arts martiaux grâce à sa participation au format d’arts martiaux underground suédois «King Of The Streets».

Lors de l’événement ouvert de droite, personne n’est gêné par ses tatouages ​​néo-nazis, comme les nombreuses croix gammées sur son corps.


« Denislav A. », l’opposant de Szkatulski au sein de l’EFN, porte également des tatouages ​​pertinents, notamment la double sigrune, le symbole d’identification des SS, et leur devise « Mon honneur signifie loyauté ». Il s’est présenté au sein de l’EFN pour le groupe de hooligans néo-nazis bulgares « Parti privé – Levski Sofia ».

Du réseau néo-nazi allemand, Julian Menzel de la région de Bautzen en Saxe orientale a disputé un match de boxe. Il participe depuis des années à des événements d’arts martiaux dans la scène et est impliqué sur le plan organisationnel dans le groupe germano-autrichien « Wardon 21 ». Son compagnon à Budapest appartient également au groupe sportif néo-nazi, dont près d’une dizaine de membres sont les plus proches soutiens du KdN depuis 2017. Avec « Wardon 21 », Menzel a également organisé le 20 avril 2019 la « Führermarsch / Marche du Führer » dans les montagnes de grès de l’Elbe en Saxe. Une marche en l’honneur d’Adolf Hitler, qui aurait eu 130 ans ce jour-là.

Des représentants de l’équipe brandebourgeoise « Preußen Gloria » sont également montés sur le ring. Une association regroupant un certain nombre d’artistes martiaux, dont certains sont actifs depuis de nombreuses années, qui recrutent principalement dans le cercle de la confrérie néo-nazie « Northsidecrew » du sud du Brandebourg. Deux personnes ont concouru pour l’équipe de Hongrie, dont Martin Ruckert, soutenu dans le coin du ring par Lucien Schönbach. Ce n’était pas Ruckert, mais le combattant jusqu’alors inconnu de l’équipe de Brandebourg qui s’est battu contre un Finlandais. Il représentait le groupe néo-nazi « Veren Laki », qui existe depuis 2020 et qui est encore assez jeune en termes d’âge moyen et est étroitement lié aux « Hammerskins Finland » d’Helsinki.

Sören Radtke, originaire du Schleswig-Holstein, a voyagé sans équipe, mais a emmené avec lui sa compagne et ses deux jeunes enfants à Budapest. Avant et après son combat contre l’un des deux néo-nazis italiens venus, il s’occupait soit de divertir les enfants, soit d’entretenir ses amitiés et connaissances en marge de l’événement. Récemment, Radtke est apparu de plus en plus comme modèle pour la marque de sport néo-nazie « Resistend Sportswear ». À son domicile dans le quartier de Steinburg, il continue à être actif au sein du « Nordic Sports Club » malgré la pression du public. Radtke, qui a combattu lors d’un événement KdN à Ostritz en 2018, était responsable, entre autres, de la « formation à l’affirmation de soi » pour les enfants du club d’arts martiaux. Le club sportif a affirmé en 2018 qu’impliquer Radtke dans le sport pourrait entraîner une déradicalisation, conformément au travail de jeunesse accepté des années 1990 en Allemagne.

On ne sait pas encore si Dennis Dollberg de Brême, qui s’est rendu à Budapest, est également monté sur le ring ou a été actif en tant qu’entraîneur. Il est considéré comme une figure clé de la scène hooligane néonazie de Brême et a été actif dans le groupe « Nordsturm Brema ». Avec deux autres personnes d’Allemagne, il s’est présenté dans la zone d’audience en Hongrie vêtu d’une chemise de l’« AG Body & Spirit » du parti « Der III. Loin”. Lors de l’événement KdN finalement interdit en octobre 2019, il était entraîneur de Christian Steiner de Brême, qui est désormais également actif dans « AG Body & Mind ». En juin de la même année, Dollberg entraîne André Bostelmann pour le tournoi d’extrême droite « Tiwaz » en Saxe. Dollberg faisait partie du « Nordic Fightclub » lors des deux événements. Juste à côté de Dollberg, Jan Lukas Grech, originaire du district de Westerwald en Rhénanie-Palatinat, faisait également partie du public. Il est également actif au sein de « AG Body & Mind » et était sur le ring lors du tournoi « Tiwaz » en 2019. La même année, il dut répondre devant le tribunal de coups et blessures graves de caractère commun.

On ne sait pas non plus si Martin Langner de Schmölln en Thuringe orientale, présent en Hongrie, s’est battu lui-même. Des images circulant sur les réseaux sociaux laissent penser qu’il était principalement impliqué dans la préparation du combat. Le fait qu’Alexander Deptolla n’ait pas participé comme prévu à la tournée des rallyes du « Heimat Dortmund » le 1er mai 2023, mais qu’il ait plutôt assisté à un événement organisé par « Der III. Weg» à Plauen, en Saxe. Langner est membre depuis plusieurs années du micro-parti néo-nazi « Der III ». Weg», est un client régulier du ring événementiel KdN et est directeur de la société d’extrême droite «Barbaria Sportgemeinschaft e.V.» où il réside. Après que l’emplacement d’origine de la salle de sport ait été victime d’un incendie au printemps 2021, Langner a acheté en mai 2022 un complexe industriel de plus de 7 500 m² à Schmölln. C’est là que s’y déroule désormais la formation pour « Der III ». façon »à la place. En décembre 2022, une tentative a également été faite pour y organiser un concert de rock de droite. Tout comme Langner, Marcel Zech semble également avoir participé à la préparation des combattants de l’EFN. Zech est une figure éminente de la confrérie néonazie « Amitié Barnimer », active depuis de nombreuses années dans le nord du Brandebourg. En collaboration avec la confrérie néonazie « Turonen », active dans le crime organisé, l’« Amitié de Barnimer » a participé à l’organisation du grand événement rock d’extrême droite « Rock contre les infiltrations étrangères II » à Themar en juillet 2017, ainsi qu’à dans « Rock contre les infiltrations étrangères III » à Apolda . Dans ce dernier cas, où de graves attaques de néo-nazis ont eu lieu à une heure tardive contre les forces de police, Zech était le principal interlocuteur des autorités aux côtés de Steffen Richter, aujourd’hui emprisonné.

En plus des huit délégués de la « Communauté de Combat » allemande, la carte de combat de l’EFN était principalement dominée par douze néo-nazis hongrois. Un certain nombre de personnes du cercle de la Légió Hungária ont fourni des combattants. Une photo de groupe avec trois à quatre combattants circule sur les réseaux sociaux. Les gens ont posé avec les symboles de la « Légió Hungária » et des groupes de hooligans « Militant Jugend » et « Kispest Troubemakers », ainsi que les banderoles correspondantes. « Militant Jugend » est le « groupe de jeunes » de hooligans du club de football Honvéd de Budapest-Kispest, qui existe depuis 2020. Le chef du groupe est Zoltan Suhajda, qui coordonnait les combattants de l’EFN. Il participe à diverses épreuves d’arts martiaux néo-nazis depuis le milieu des années 2010, de la France à l’Italie en passant par l’Allemagne et bien sûr en Hongrie même. La « Jeunesse Militante » a attiré l’attention dès l’année de sa création avec son orientation clairement néo-nazie. Lors d’un combat contre un autre groupe de hooligans, les membres autour de Zoltan Suhajda portaient uniformément des chemises rouges sur lesquelles était imprimée une croix gammée. Une telle chemise a également été présentée à l’EFN à Csókakö. On le voit sur la photo de groupe décrite d’un participant, même si on a évidemment tenté de la masquer pour la publier sur les réseaux sociaux.

Bild 1: Gruppenfoto während der EFN u.a. mit Zoltan Suhajda (1.v.r.) und einer Person links von Suhajda mit Hakenkreuz-Shirt der Militant Jugend Kispest; Bild 2: Die Militant Jugend um Zoltan Suhajda (1.v.l.) im Rahmen eines Hooligan-Kampfes 2020

Suhajda s’est présentée à l’événement d’arts martiaux d’extrême droite « Pro Patria-Fest » en avril 2019 à Athènes avec un T-shirt avec une croix gammée imprimée dessus. Là, il était entraîneur du Hongrois Jakab Adám. Adam était également présent à l’EFN à Csókakö, où il portait autour du cou une des cartes indiquant un rôle organisationnel dans ou en dehors du ring. Il est monté dans l’octogone lors d’un événement « White Rex » en Italie en 2015. En outre, le groupe hongrois d’extrême droite « Betyársereg » (« Armée des bandits ») a également fourni au moins un combattant. « Betyársereg » a fait la une des journaux en 2011 après que de nombreux membres du groupe ont joué un rôle clé dans de violentes attaques contre les Sinti*zze et les Roman*nja dans le village hongrois de Gyöngyöspata. Un combattant de la « Panzer Tattoo Team » était en compétition depuis la Slovaquie voisine. Il a été entraîné et accompagné par Michal Petris, qui, comme Tomasz Szkatulski, est déjà monté plusieurs fois dans la cage dans « King Of The Streets ». L’implication des néo-nazis grecs autour du « Pro Patria Fightclub » n’était pas non plus une surprise. Le groupe d’arts martiaux néo-nazi milite pour la défense de la scène depuis le début des années 2010 et organise depuis 2014 ses propres tournois, soutenus par le réseau international. Lors du dernier « Festival Pro Patria » à Athènes en avril 2019, un certain nombre de néo-nazis sont venus de toute l’Europe, dont un groupe de 20 personnes issues du cercle restreint du KdN. Les représentants du « Pro Patria Fightclub » participent depuis des années aux événements KdN en Allemagne.

Themis Kanaris, l’un des néo-nazis grecs les plus actifs dans le milieu des arts martiaux, a participé à l’EFN en tant que combattant aux côtés d’un autre néonazi de son pays d’origine. Son adversaire là-bas était Michaël Biolley. Il est devenu membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2012. En 2017, il s’installe en République tchèque, où il travaille dans le club de boxe « SK Boxing z. S. České Budějovice» a été formé. Il utilise les compétences qu’il y a acquises non seulement pour des tournois commerciaux de boxe amateur, mais surtout pour des « combats sur le terrain » qu’il organise avec d’autres hooligans du « Dynamo České Budějovice ». Il a également disputé un match de boxe lors du tournoi d’extrême droite « Virtus et Honor II » en mars 2023. On ne sait pas vraiment s’il appartient encore aujourd’hui à la confrérie néo-nazie « Hammerskin Nation ». En tout cas, il entretient toujours quelques amitiés avec des Hammerskins actifs.

Cela vaut également pour le hammer français Jérémy Flament, avec qui Biolley et Themis Kanaris ont passé beaucoup de temps un jour après l’EFN.

https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-briey/2016/03/15/rondement-mene

Flament a combattu en Allemagne en 2014, lorsque le KdN s’appelait encore « Ring der Nibelungen ».
C’est également lui qui a acquis en 2015 le club-house des « Lorraine Hammerskins », dans le nord-est de la France, où se déroulent également des entraînements d’arts martiaux.

https://lahorde.samizdat.net/lorraine-mobilisons-nous-contre-la-taverne-de-thor
https://lahorde.samizdat.net/lorraine-les-hammerskins-re-ouvrent-la-taverne-de-thor

Dans le cadre de la réunion tenue au lendemain des combats en Hongrie, une photo a été prise, montrant entre autres Biolley et son partenaire Flament et Kanaris en train de manger.

De nombreux indices laissent penser que le Suisse Simon Andenmatten a également participé à ce repas. La personne sur la photo présente une ressemblance frappante avec les nattes andines et a été décrite comme Suisse sur les réseaux sociaux.
À notre connaissance, exactement un néonazi suisse a combattu au sein de l’EFN. Andenmatten lui-même, comme Biolley, est originaire de Suisse romande et, selon Antifa Bern, a participé à des entraînements avec le groupe de hooligans de droite « Radikal Sion ». Un groupe qui comprend également Joël Moret, devenu à son tour membre à part entière des « Swiss Hammerskins » en 2015 et était alors l’un des cercles les plus proches de Biolley.
De plus, Andenmatten n’a combattu qu’en septembre 2022 au tournoi d’extrême droite « Les Fils de Clovis » à Paris. En 2021, on a appris qu’il appartenait à l’organisation de jeunesse de l’UDC du canton du Valais, les «Jeunes UDC Valais Romand». Il a également été co-fondateur de l’organisation néonazie « Militants Suisses ».

Marco Stöckli, de Suisse, était apparemment également présent à l’EFN en Hongrie. “Un événement vraiment de premier ordre”, a commenté le Suisse sur une photo de l’EFN sur les réseaux sociaux. Il est connu comme combattant K1 du « Fight-Basement Zurich », pour lequel il a participé à la « Journée des combats » à l’automne 2016. A cette époque, il était organisé par les membres et candidats de la section suisse « Blood & Honor/Combat 18 ». La devise de « Combat 18 » est inscrite sous forme de tatouage sur la poitrine de Stöckli : « Whatever It Takes ».
Une « communauté paneuropéenne des arts martiaux », comme la décrit le KdN dans son évaluation de l’événement.
Outre les personnes mentionnées venant de Hongrie, d’Italie, de République tchèque, de Bulgarie, de Suisse, d’Allemagne, de Grèce, de Finlande et de France, d’autres combattants des Pays-Bas, de Roumanie et de Slovaquie auraient concouru. Selon un rapport d’évaluation des organisateurs, il y aura au total 18 combats

Die Verkaufsstände der Kampfgemeinschaft auf der «European Fight Night»

La « European Fight Night » s’est heurtée à de nombreux obstacles, notamment de la part des autorités allemandes. Il peut être surprenant que les interdictions de sortie et les exigences de déclaration n’aient pas tenu devant les tribunaux. Le réseau d’arts martiaux d’extrême droite en Allemagne semble fournir de nombreux arguments :
défense de la scène,
réseautage international de groupes violents,
glorification des nazis à travers l’exposition publique de tatouages ​​et,
enfin et surtout, incitation aux combats de rue.
et la préparation du soi-disant « Jour X ».

Ceci est prouvé, entre autres, par des séquences vidéo secrètes d’un événement KdN à Ostritz en novembre 2018, où Malte Redeker explique sur scène :

« Je ne peux que recommander à tous ceux d’entre vous qui ne s’intéressent pas encore aux arts martiaux ou à l’autodéfense, trouvez un club de boxe local, retrouvez des amis, entraînez-vous au sous-sol. En été, vous pourrez vous entraîner sur la plage, au bord du lac de la carrière. C’est important pour la psychologie, pour la valeur ajoutée dans la rue, pour la confiance en soi, pour la condition physique et pour l’heure tant vantée, le jour X, il faut pouvoir se défendre. »(sic !)

L’EFN a clairement démontré que la « Bataille des Nibelungen » ne fonctionnerait pas sans le réseau allemand. 10 ans après la création du format, les organisateurs connaissent désormais les ficelles du métier et connaissent les aptitudes et compétences des participants. Il y a donc peu de mouvements au sein de la structure. Et le succès de tels événements nécessite des alliés fiables, comme la « Nation Hammerskin ». Cela était également visible en Hongrie, car c’était après tout une confrérie mondiale dont les membres occupaient des postes importants au sein de l’organisation de l’EFN. La participation d’organisations partenaires telles que « Pride France » et « Légió Hungária » était également absolument nécessaire au succès de la « European Fight Night ». C’était le seul moyen d’élaborer un plan B en si peu de temps, ce qui impliquait certainement des difficultés logistiques. Les néo-nazis autour du KdN notamment sont en contact étroit avec les Hongrois depuis plusieurs années. Des représentants de la « Légió Hungária » ont récemment participé à une marche de « La Droite » le 1er mai 2022 à Dortmund, tandis qu’Alexander Deptolla, entre autres, a visité le camp sportif de l’organisation hongroise à l’été 2022.

Même si l’EFN n’a pas été le plus grand événement de ce type, avec jusqu’à 400 personnes présentes, il n’a pas non plus été un échec. La référence ici ne peut pas être le simple nombre de participants. Malgré les obstacles et la pression du public pour rassembler autant de néo-nazis de toute l’Europe – dont beaucoup parlent déjà d’un événement réussi – les organisateurs n’ont pas tort de considérer cet événement comme un succès.
À cela s’ajoute le caractère général de l’événement : la dynamique d’un événement d’arts martiaux est fondamentalement différente de celle des concerts de rock de droite. Au lieu de consommer et de s’adonner à un culte autour de certains groupes, les tournois sont interactifs. Les arts martiaux vous encouragent à vous enthousiasmer et à vous identifier aux combattants. D’autant que l’intégrité physique est en jeu à tout moment, ce qui risque d’impressionner les spectateurs.

Une bonne moitié des néo-nazis présents en Hongrie étaient impliqués dans la préparation, la conduite ou la supervision des combats ; il n’y avait pratiquement aucune démarcation réelle avec le public. Cela soude la communauté militante combattante d’une manière particulière. De plus, les événements d’arts martiaux sont soumis à une certaine esthétique que l’on ne retrouve pas lors des concerts de rock de droite. Au lieu de têtes chauves ivres et braillantes, les participants de la « European Fight Night » ont passé leur après-midi dehors, au soleil, avec des personnes partageant les mêmes idées.
Les équipes médiatiques prépareront les images de manière attrayante afin d’attirer davantage de jeunes à leur combat via les réseaux sociaux. Le fait qu’à l’EFN en Hongrie il y ait beaucoup plus de néo-nazis de moins de 30 ans par rapport aux concerts de rock de droite constitue une autre différence sérieuse, tout comme la présence de nombreux (petits) enfants. Surmonter les représailles en Allemagne et en Hongrie renforce la communauté, l’esprit de corps et aiguise l’image de l’ennemi : « nous contre les autres ». Après l’interdiction d’héberger le KdN en Allemagne, la mise en œuvre réussie de l’EFN en Hongrie ouvre la voie aux structures allemandes. Après une longue impasse autour du format KdN, ils se sont aventurés sur de nouveaux territoires et ont mené une bataille contre l’État de droit dont ils pourraient dans un premier temps sortir plus forts. Le régime d’Orbán et les structures fascistes en Hongrie qui se sont répandues dans l’arrière-pays offrent aux néo-nazis de toute l’Europe un refuge sûr pour étendre et consolider davantage leur réseau militant.

VIDEO


2018 : Tomasz figure dans le jeu de carte des “sept familles de l’extrême-droite”

Le fils cadet : surnommé « Gamin », Szkatulski est un skin néonazi qui a fréquenté la LOSC Army (hools faf lillois) et édité des fanzines d’extrême droite. Après un passage en prison pour avoir agressé un SDF en 2008, il lance début 2010 la marque de vêtements Pride France et s’associe avec les  Russes de White Rex dans l’organisation de concerts RAC et de tournois de MMA clandestins.

Concert clandestin RAC turbonazi @ espace Simone Veil de St-Cyr l’Ecole Militaire de Versailles

RAC du C9M @ Simone Veil de Saint-Cyr l’École Militaire de Versailles

Donc, il y a bien eu lieu un concert néonazi suite à la manif le 6 mai “organisé” par le GUD, Ouest Casual, C9M, X(straightedge) et European Rebels.

Match Retour, qui affiche le Totenkopf emblème des SS sur son logo, n’est d’ailleurs pas à un paradoxe près puisque le même groupe célébrait la Saint-Patrick, une fête chrétienne, le 18 mars dernier, près de Lyon…

https://pbs.twimg.com/media/Fw4xteCXwAAnKXc?format=jpg&name=small

RAC à l’Abordage

En Savoie, un concert nazi organisé au nez et à la barbe des autorités

Un “concert” RAC secret a été proposé et produit  samedi 25 février dans la région de Chambéry.
Les crews territoriaux exhibitionnistes de bannières d’allégeance siglées et fétichistes des symboles métapolitiques se sont réunis au prétexte de la musique, psycho, folk et Oï!
Ils sont passés sous les radars tout en affichant leurs couleurs et les symboles de leurs idées.

C’est la bannière dixy flag du crew Boots and Creepers bien affichée qui porte l’événement “à l’abordage” référence à la piraterie ou aux forbans, tout un programme, allusion au caractère clandestin du rassemblement secret qui se veut tout de même furieux.
Le visuel “promotionnel” affiché par le promoteur non-identifié ne mentionne pas de contact, pas d’infoline, pas de tarif de réservation, pas de date, pas de localisation, pas d’adresse, pas d’horaires.
Cela parait illogique pour promouvoir un concert braillard mais cela permet d’éviter les opposants et les autorités, tout en s’affichant publiquement de revendications occultes codées mais évocatrices pour les connaisseurs.

L’image de fond montre un individu avec une casquette et des cheveux courts, avec des tatouages sur son bras tendu, pris en photo de dos sur un bateau voilier, le logo blason Riot Krew photoshopé et affiché sur le maillot. Ce choix d’affichage est étonnant.

“skin prost !” (trinque skinhead !) à comprendre comme ” skinheads bienvenus ”
ou ” la sobriété n’est pas une valeur skinhead ! ” en opposition aux RAC sXe hardline et aux stickers cagoulards ouest casual  “kill your local dealer” ciblant les “étrangers”.
Skinprost
est un groupe skinhead RAC français, l’illustration est tirée de la pochette de l’album live enregistré en 1992, ré-édité en 2017.

PrimaryEwiger Sturm – solo guitare et chansonnette folkish RAC unplugged en solo,  c’est pas de la politique politicienne de parti politique des élections, c’est métapolitique de Suisse, des chants militaires néonazis, des covers RAC et RIF, un répertoire choisi et singuliier.
Une des rares figures féminines du mouvement et un album daté de 2021.

Le T-shirt choisi pour la photo promotionnelle est sérigraphié d’une carte frontalière suisse siglée d’un fusil mitrailleur, sous le terme “defend” . Le sticker choisi pour décorer la guitare affiche une croix celtique non pattée formée des lettres EB EUROPEAN BROTHERHOOD.

Primary

L’European brotherhood (Fraternité européenne) est un site web fondé en 2014 par un groupe de nationalistes allemands. 

Les produits vestimentaires avec la marque et logo European Brotherhood sont utilisés par des fascistes et néonazis surtout en Allemagne, mais on peut en trouver en France. À noter que ce symbole est une variante du logo de la Société de Thule, qui rappelle aussi la croix celtique (voir croix celtique).

[ source  ↗] [ source  ↗]
European Brotherhood is a web clothing shop and independent music distribution founded by a group of European nationalists who care about the future of their land during 2013.
https://www.discogs.com/fr/label/915574-European-Brotherhood
Chandail capuchonné KPN Peste Noire

Boots & Creepers – “psych’Oï!” à comprendre comme RAC de skins lookés et coiffés néo-psychobilly rockab de Chambéry, c’est pas politisé selon eux … sur le visuel promotionnel, leur logo est siglé sur une croix de fer, insigne militaire allemand et nazi et sur scène c’est un groupe de rock bourrin qui a fait le choix de s’afficher ostensiblement sous la bannière du drapeau sudiste dixy flag, – symbole esclavagiste puis ségrégationniste puis white power – siglée du logo du groupe. L’orchestre est assez récent, mais s’affiche déjà comme crew territorial activiste de Chambéry et de Savoie, aux cotés du crew nsbm BMH siglée eldelweiss (symbole nazi) et qui s’affiche sous bannière nihilistic division depuis 2015.

Boots” fait référence aux bottines au look retro vintage et paramilitaire portées par les Rockers x bikers x skinheads, dans la sous culture rac/Oï! boots est un terme tres usité : Boot Boys est un groupe précurseur de Paris et un synonyme de “skin sapin de noel” Boots Party est le terme pour désigner une bastonnade a coups de pieds, …etc.

https://cdn.shopify.com/s/files/1/0619/3286/3714/files/pymca_00022831.jpg“creepers” est un modèle de chaussure mêlant une coupe de mocassin derby à semelle épaisse dites “crêpes” portées surtout par les rockers Psycho x alternatifs, souvent considéré comme un modèle féminin.

https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRGRXCpkutHXZmAnzgxEyp6m1qsAKawo20KVw&usqp=CAU

 

Riot Krew – skinhead Oï! APOLITIQUE dans le sens il ne chante pas au sujet du nazisme ni d’Hitler ni du IIIe Reich allemand, ni de sujet politique d’après eux, sinon le logo est siglé d’un drapeau d’armoiries territoriales et une femme tient le rôle de guitariste au sein du groupe. 4 disques depuis 2012, pulsés par le kick de grosse-caisse signature d’une figure skinhead RAC old school localisée sur Montbéliard, SDF = Skin de France actif de 1992 à 1996 : 4 titres enregistrés pour  7″ EP / 45T et pour la compilation France Explosion.


Mise-à-jour 13 novembre 2023 :

https://static.mediapart.fr/etmagine/article_thumbnail/files/2023/11/10/rock-anti-wokisme-bunker-84-fraction-match-retour-lyon-rhone-alpes-18-novembre-2023.jpg

Boots and Creepers, originaire de Chambéry (Savoie). Le chanteur de cette dernière formation, François Delagrande, alias « Frankreich », a plusieurs fois eu affaire à la justice. En 2017, l’ex-militant du groupuscule Edelweiss, émanation savoyarde du désormais dissous Bastion social, a écopé d’un rappel à loi pour sa participation à l’attaque d’un concert de la fédération anarchiste locale et, en 2020, il a été condamné à six mois de prison ferme après avoir roué de coups un jeune antifasciste.

Engagé au 13e bataillon de chasseurs alpins, il faisait partie des militaires de carrière épinglés dans l’enquête de Mediapart sur les néonazis dans l’armée française. Sollicité, le ministère des armées confirme aujourd’hui que « l’intéressé a été radié des cadres par mesure disciplinaire en 2020 ».
Le 28 octobre, François Delagrande a participé à un combat de boxe organisé par le club de motards Badass Motorcycle Club à La Bridoire (Savoie).
Son groupe Boots and Creepers se produit habituellement sur scène sous la bannière des États confédérés d’Amérique, symbole du suprémacisme blanc.

BONUS TRACK Oï!

FTP en concert pour la Marche pour la vie du 22 janvier 2023 à Paris.

https://pbs.twimg.com/media/Fw4wbgHWIAEUhCL?format=jpg&name=large

Dans un article de juin 2022, La_Horde disséquait les connexions et l’idéologie de FTP. Le chanteur Tanguy Eude est un skinhead néonazi fan de rock anticommuniste et admirateur du SS belge Léon Degrelle.

https://pbs.twimg.com/media/Fw4wEvLXgAMUH1z?format=jpg&name=large

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Le groupe se trouve également dans le giron national-catholique, se produisant récemment à des événements des groupuscules Academia Christiana dans la Sarthe, Auctorum à Versailles ou à la Marche pour la vie du 22 janvier 2023 à Paris.

https://pbs.twimg.com/media/Fw4wbfGXgAAgM8F?format=png&name=900x900

 

L’extrême droite à Lyon : panorama d’une galaxie de groupuscules Depuis sa création, la rédaction de Rue89Lyon documente la présence et les agissements des mouvements d’extrême droite à Lyon. Historiquement, Lyon est un carrefour et une terre propice au développement des groupuscules qu’ils soient nationalistes, identitaires ou néonazis. Voici un panorama de l’extrême droite à Lyon à travers notre couverture du sujet.

https://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2022/11/extreme_droite_lyon-panorama-952x673.jpgÀ Lyon, cohabitent différents groupuscules d’extrême droite, certains plus radicaux ou violents que d’autres. La ville constitue ou a constitué les sièges nationaux de différentes organisations comme le GUD devenu Bastion Social ou plus récemment Génération identitaire, deux mouvements aujourd’hui dissous.

Leur présence et leurs activités dans Lyon ou sa région ne sont pas passées inaperçues. Alors qu’une manifestation sauvage de l’extrême droite s’est déroulée en Presqu’île dans la soirée du vendredi 21 octobre, le congrès des Nationalistes d’Yvan Benedetti doit se dérouler à Lyon du 11 au 13 novembre. Nous avons regroupé sur cette page notre couverture du sujet. Elle ne vise pas l’exhaustivité ni un recul historique complet mais une documentation depuis 2011, année de la création de Rue89Lyon, d’un sujet qui fait souvent la (mauvaise) réputation de Lyon.

Actions violentes, présence dans le Vieux Lyon, dissolutions et reformations des groupuscules, liens avec le stade de foot et des groupes de supporters de l’Olympique lyonnais, ouvertures et fermetures de leurs locaux, liens avec le Front national… Voici donc un éclairage sur l’histoire récente de l’extrême droite à Lyon.

Lyon, terre d’accueil de différents groupuscules d’extrême droite

sommaireCes dernières années, Lyon a notamment été la plaque tournante nationale de trois organisations d’extrême droite : le Bastion Social et les Jeunesses nationalistes (tendance nationaliste), et Génération identitaire, d’obédience régionaliste et identitaire.

Le Bastion Social est l’émanation de la vieille organisation étudiante d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense). Le mouvement a été présent un temps à l’université Lyon 3. Il était notamment venu au soutien de Bruno Gollnisch, membre du Front National alors et professeur à l’université, à son retour en 2011 après une suspension de 5 ans. Il a possédé un local à Lyon sous le nom du Pavillon Noir. Un premier implanté à Saint-Just (Lyon 5e), rouvert plus tard sur les bords de Saône, quai Pierre Scize, jusqu’à sa dissolution en 2019.

Le mouvement Génération identitaire a lui aussi été présent pendant longtemps à Lyon. Plusieurs militants identitaires lyonnais ont fait partie des cadres de l’organisation, comme Damien Rieu. Le siège national de l’organisation Génération identitaire était basé à La Traboule, dans le Vieux Lyon. À l’adresse même du bar associatif et militant de l’organisation.

À côté de ces deux organisations aujourd’hui dissoutes, on trouve également dans la période récente d’autres groupuscules d’extrême droite. Comme les royalistes de l’Action Française, présents notamment lors de manifestation de La Manif pour tous ou anti-IVG.

Les Jeunesses nationalistes, fondées en 2011 ont été un temps actives au plan national mais principalement à Lyon. À leur tête se trouvait Alexandre Gabriac, ancien conseiller régional Front National (FN) de Rhône-Alpes, exclu du parti après la diffusion d’une photo le montrant effectuant un salut nazi. L’organisation, dissoute en 2013, était en quelque sorte la branche jeunesse d’une vieille organisation d’extrême droite, l’Oeuvre Française.

À partir de 2012, cette dernière a été dirigée par Yvan Benedetti, ancien conseiller municipal FN de Vénissieux. En 2011, il est exclu du parti après s’être déclaré « antisioniste et anti-juif ». En 2014, Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti mèneront une liste aux élections municipales de Vénissieux et seront élus. Des irrégularités dans la constitution de leur liste entraîneront l’annulation des élections. Par la suite, Yvan Benedetti fera vivre l’Oeuvre française en réveillant un autre vieux parti d’extrême droite, le Parti Nationaliste Français (PNF) devenu Les Nationalistes qui compte quelques membres à Lyon.

Des membres du réseau Blood and Honour, tendance néonazie, sont également présents dans la région de Lyon. Officiellement dissous, il reste cependant actif en organisant des évènements. Certains de ses membres se mêlent parfois à des actions d’autres groupes d’extrême droite, notamment en marge de matchs de l’Olympique Lyonnais.

Lyon a également été considéré comme une section « modèle » pour le mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral.

La ville est également une place forte des catholiques traditionalistes, notamment proches de la Fraternité Saint Pie X.

Le GUD et le Bastion social, de l’université Lyon 3 à la dissolution

sommaireHistoriquement, le GUD (Groupe Union Défense) a été fondé à Paris et recrute dans les universités. À Lyon, il est officiellement présent depuis 2011. Il s’est présenté, sous un autre nom, aux élections étudiantes à l’université Lyon 3.

L’organisation est entrée en sommeil en 2017. C’est à partir de ce moment que plusieurs de ses branches locales sont apparues sous l’appellation Bastion Social. Le mouvement a été dirigé depuis Lyon par Steven Bissuel et Logan Djian anciens « gudards ».

Le Bastion Social, mouvement nationaliste, s’est inspiré notamment de l’organisation fasciste italienne Casapound. Comme cette dernière, il a ambitionné d’ouvrir en 2017 un squat pour loger des sans-abri qu’ils voulaient français et européens en contrepied d’un État français qui selon eux ne se préoccuperait que des « clandestins extra-européens ». Ils ont occupé brièvement un immeuble de la Ville de Lyon sur la presqu’île à proximité de la place des Jacobins.

L’organisation a entretenu des liens avec certains membres proches ou membres par ailleurs d’organisations néonazies. Certains d’entre eux ont participé à des actions violentes avec des supporters de l’Olympique lyonnais (voir par ailleurs).

Après sa dissolution en 2019, deux émanations du Bastion Social ont vu le jour à Lyon : Lyon Populaire et Audace Lyon. Lyon Populaire est notamment à l’origine d’une autre organisation, Terra Nostra, qui a furtivement occupé un local à Larajasse dans les Monts du Lyonnais. Un territoire qui fut par le passé une des bases arrières de l’extrême droite à Lyon. Avant de perdre du terrain progressivement.

Le développement des identitaires à Lyon

sommaireBranche jeunesse du Bloc identitaire, le mouvement s’est autonomisé à partir de 2012 à la suite de l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers. Une action préparée depuis Lyon par des militants identitaires issus du groupe lyonnais Rebeyne.

Au sein de l’organisation on reconnaît dès sa création la place influente des militants lyonnais. Une mainmise qui se poursuivra jusqu’à la dissolution du groupe en 2021. Le groupe, qui met davantage en avant une fibre régionaliste et anti-immigration, s’est fait une spécialité d’opérations médiatiques.

Suite à une « opération anti-migrants » au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes, l’organisation est dissoute en mars 2021. Après les dissolutions ou les mises en sommeil d’autres organisations d’extrême droite, Génération identitaire est devenu entre temps le centre de gravité de la « fachosphère » à Lyon.

Génération identitaire a toujours voulu montrer une image respectable. Plusieurs de ses membres ont pourtant été condamnés pour des agressions et actions violentes à Lyon et sa région. Les frontières n’étant pas imperméables, certains de ses membres naviguent d’ailleurs au sein d’autres organisations plus radicales et violentes.

Son siège social et bar associatif, La Traboule, a cristallisé depuis son ouverture en 2011 des tensions. Notamment dans le quartier du Vieux Lyon où il est implanté, montée du Change. Par la suite, en 2017, une salle de boxe, l’Agogé, a été ouverte dans un local adjacent. Depuis la dissolution de Génération identitaire en 2021, les lieux ne sont pas pour autant fermés, grâce à des associations satellites locataires des lieux. L’organisation les maintient ouverts mais sous un nouveau nom, « Les remparts de Lyon ». C’est à l’occasion des dix ans de la Traboule qu’une manifestation sauvage rassemblant une centaine de personnes s’est déroulée le 21 octobre 2022 dans les rues de la Presqu’île, à la suite de la mort de la jeune Lola.

À Lyon et dans sa région : des néonazis avec concerts de Black Metal et combats de free fight

sommaireLyon a aussi eu ses groupes d’extrême droite tendance néonazie. Ils convergeaient notamment au « Bunker Kops », leur local situé dans le quartier de Gerland (Lyon 7e). Fermé en 2011, sur décision administrative de la Ville de Lyon, il a été actif durant un an et demi environ.

Dans la région de Lyon, des évènements organisés ou liés à des mouvements néonazis n’ont pas cessé pour autant. Le territoire est un de ceux où le réseau Blood and Honour est le plus actif. Ce mouvement, dissous lui aussi en 2013, est à l’origine notamment de nombreux concerts ou tournois de free fight qui ont lieu notamment dans le Nord Isère ou dans l’Ain. Là aussi en trompant bien souvent les communes au moment de louer une salle pour leurs évènements.

En outre, ces mouvements néonazis entretiennent des liens parfois étroits avec des membres de la branche nationaliste. Certains membres du réseau Blood and Honour sont passés au Pavillon Noir, le local Bastion Social à Lyon. Des membres de ces mouvements se sont également retrouvés ensemble lors de manifestations.

Le Vieux Lyon, fief revendiqué d’organisations d’extrême droite ne veut pas devenir « facho land »

sommaireQuartier historique de Lyon, le Vieux Lyon représente pour certaines organisations d’extrême droite le symbole de l’histoire de la ville. Ils le revendiquent comme leur fief.

Plusieurs organisations ont ainsi eu des locaux dans le quartier. C’est le cas de Génération identitaire, avec le bar associatif La Traboule depuis 2011 et la salle de de boxe l’Agogé depuis 2017, toujours ouverts sous un autre nom à ce jour. Le Parti Nationaliste Français, mené par Yvan Benedetti, ancien du FN et de l’Oeuvre Française, a également possédé un local dans le Vieux Lyon.

Le GUD, devenu Bastion Social, a un temps occupé un local, le Pavillon Noir, dans le quartier de Saint-Just. Certains de ses membres, dont le leader du Bastion Social, Steven Bissuel, ont possédé des commerces dans le Vieux Lyon. L’organisation a par la suite occupé un nouveau Pavillon Noir, quai Pierre Scize sur les bords de Saône.

Certaines associations du quartier ont publiquement affiché leur opposition à leur présence. À l’image de la Maison des Passages ou encore de Philippe Carry, horloger à Saint-Paul. Elles ont ainsi connu des dégradations et attaques contre leurs locaux.

Les actions violentes de l’extrême droite dans les rues de Lyon

sommaireLa présence des groupuscules d’extrême droite à Lyon ne s’arrête pas à leurs différents locaux. Leurs militants mènent aussi des actions dans les rues de Lyon, parfois violentes.

Le Vieux Lyon en a été souvent le théâtre contre des associations du quartier ou des gens de passage. Lors d’affrontements contre des groupes de supporters anglais ou d’agressions « politiques » contre des personnes réputées d’extrême gauche. Ou bien encore lors d’agressions à caractère homophobe ou raciste. Des agressions qui peuvent se faire à coups de couteau comme en 2014. Ce genre d’attaques a pu se produire dans d’autres quartiers de Lyon, comme la Croix-Rousse, mais aussi à Villeurbanne.

Des locaux d’organisations politiques ont également connu des dégradations. C’est le cas notamment des locaux du Parti communiste, de la CGT ou de la Confédération Nationale du Travail (CNT).

Certains lieux réputés antifascistes ont aussi été la cible de militants d’extrême droite. Comme la librairie La Plume Noir située dans les pentes de la Croix-Rousse, plusieurs fois attaquée. Certains de ses membres ont également été agressés. Certains bars ou évènements, comme des concerts, ont également été la cible « d’expéditions punitives » de membres de l’extrême droite radicale à Lyon. Ou même Radio Canut.

Au printemps 2021, des membres de l’extrême droite ont attaqué la manifestation pour la fierté lesbienne à Lyon. En 2017, la préfecture du Rhône avait d’ailleurs interdit à la marche des fiertés de passer par le Vieux Lyon. Des membres de groupes d’extrême droite se sont montrés présents au sein de manifestations menées par la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel et à l’ouverture de la PMA et de la GPA. Ils se cachent aussi derrière des manifestations « contre l’insécurité ».

À l’été 2021, des cadres de Génération identitaires ont été identifiés à la manœuvre des affrontements autour de la rue Mercière à Lyon. Ils avaient eu lieu durant la soirée du match de football de l’Euro 2020, France-Suisse.

De nombreuses condamnations de membres de l’extrême droite lyonnaise

sommairePlusieurs membres de l’extrême droite lyonnaise ont été condamnés ces dernières années. Ces condamnations découlant de différents type d’actes :

  • agressions violentes,
  • injures raciales, propos ou actes incitant à la haine raciale,
  • reconstitution ou maintien d’organisations dissoutes.

C’est le cas notamment de Steven Bissuel, condamné pour l’agression de militants d’extrême gauche en 2011 et pour incitation à la haine raciale en 2018, suite à des propos tenus en 2015 à l’occasion des 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz.

Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont, eux, été condamnés pour maintien de ligue dissoute.

Par ailleurs, des membres du GUD et du Bastion Social ont été condamnés pour des agressions racistes ou contre un professeur à proximité de Lyon 3. Un autre a été condamné pour le tabassage d’un policier au Groupama Stadium lors d’un match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou.

Plusieurs cadres identitaires ont également été sanctionnés, notamment pour une agression au couteau en 2014. Damien Rieu et d’autres militants de Génération identitaire ont été condamnés puis relaxés, à la suite à l’opération « anti-migrants » au col de l’Échelle. En juin 2022, Adrien R., dit Adrien Lasalle, un actuel cadre identitaire lyonnais, a été condamné à 18 mois de prison pour avoir poignardé deux personnes.

Les liens entre Front national et l’extrême droite radicale à Lyon

sommaireOfficiellement, le parti de Marine Le Pen maintient une ligne jaune avec les franges plus radicales de l’extrême droite. Toutefois, dans les faits, les liens sont parfois étroits.

À Lyon, ils le sont notamment avec les identitaires. Alors patron du Front national (devenu Rassemblement national) dans le Rhône, l’ancien conseiller municipal de Lyon, Christophe Boudot, ne se cachait pas pour afficher sa proximité avec Génération identitaire. Ils manifestaient ensemble à la création de l’Institut français de civilisation musulmane en 2016 pour s’y opposer. En 2015, les identitaires avaient également occupé le toit d’un bâtiment destiné à accueillir un village d’insertion pour des Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Christophe Boudot s’était pressé sur les lieux, alors candidat du Front National aux élections régionales.

Le FN sous-traitait alors en quelque sorte la « gestion de la rue » aux identitaires. Notamment lors de manifestations ou rassemblements hostiles au parti frontiste ou à l’extrême droite en général. Même après le début de « dédiabolisation » du parti voulue par Marine Le Pen, certains de ses proches et cadres du parti étaient présents aux côtés des identitaires de Lyon, à La Traboule notamment.

Plus récemment encore, Marion Maréchal a fondé l’ISSEP, une école privée de « sciences politiques » à Lyon. Elle a pour but de former les cadres de l’extrême droite de demain notamment dans une logique de convergence des droites qu’elle appelle de ses vœux. La nièce de Marine Le Pen se rend par ailleurs régulièrement à des rencontres de cercles de réflexion proche des identitaires.

Lors de l’élection présidentielle de 2022, les anciens cadres RN proches de Marion Maréchal ont tous rejoint le camp d’Eric Zemmour. C’est également vrai pour les identitaires qui avaient cheminé avec le FN/RN.

L’extrême droite et le stade de l’Olympique lyonnais

sommaireCertaines travées du stade de football de l’Olympique lyonnais (OL) sont un lieu de rencontre ou de recrutement pour certains mouvements d’extrême droite. Des organisations comme la Mezza Lyon occupent notamment le virage sud, celui des groupes « indépendants ». La Mezza Lyon s’est notamment fait remarquer pour avoir brandi des banderoles hostiles aux immigrés. Sur le canal Telegram d’extrême droite Ouest Casual on peut notamment voir le drapeau de l’organisation déployé dans le mausolée où est enterré Benito Mussolini.

En 2018, de violents affrontements ont opposé des hooligans à la police en marge du match de l’Olympique lyonnais contre le CSKA Moscou. Un policier a été violemment tabassé au sol notamment. Un des auteurs des faits, repéré par la suite dans les tribunes du stade, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Il était proche du Bastion Social et du réseau Blood and Honour.

D’autres affrontements ont eu lieu en marge ou lors de différents matchs de l’OL. Notamment lors de rencontres contre des clubs possédant des supporters ultras réputés antifascistes. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté dans les tribunes du Groupama Stadium lors du match contre le club du Besiktas Istanbul en 2017. Certains de ses supporters avaient spécialement visé le virage sud où se trouvent des groupes de supporters liés à l’extrême droite lyonnaise. On a relevé également des affrontements avec des supporters du club de l’AS Rome.

sommaireL’histoire récente des groupuscules d’extrême droite à Lyon est aussi celle de leur recompositions. Des évolutions et des changements de noms provoqués notamment par des mesures de dissolution. Ces recompositions entraînent parfois l’apparition de nouveaux groupuscules et/ou de nouveaux noms.

Suite à la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris en 2013, plusieurs organisations d’extrême droite ont été dissoutes. Parmi elles, l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti et les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac particulièrement actives à Lyon.

Les deux hommes ont par la suite réactivé une ancienne revue, Jeune Nation. Puis, Yvan Benedetti a repris un vieux parti, le Parti nationaliste français (PNF), pour poursuivre l’action de l’Oeuvre française. À leur procès pour maintien de ligue dissoute, ce dernier a avoué que « la dissolution les [avait] tués ».

Mais les dissolutions n’ont pas toujours le même effet. À défaut de mettre fin aux mouvements et à leurs activités, elles entraînent, un temps, une certaine désorganisation avant de nouvelles recompositions. Ce fut notamment le cas avec le Bastion Social dissous en 2019. Malgré la dissolution du mouvement et de ses associations satellites, le dernier local en date du mouvement a continué à être utilisé par des membres du groupuscule. Notamment pour préparer et mener des actions en marge des manifestations des Gilets jaunes.

Le cas du Bastion Social est toutefois révélateur d’une des techniques souvent utilisées par des mouvements d’extrême droite pour avancer masqués. Le local du mouvement à Lyon, comme ceux ouverts dans d’autres villes de la région comme Chambéry, a été loué via une association satellite. Ne faisant aucune référence au mouvement Bastion Social, elle prétendait dans ses statuts promouvoir et défendre les traditions lyonnaises. Mais en aucun cas être une organisation politique.

Dernier cas en date, celui de Génération identitaire. L’organisation a été dissoute en mars 2021. Or, elle aussi loue ses locaux via des associations satellites. Dans son cas, le décret de dissolution ne concerne pas ces deux associations, lui permettant de maintenir ses locaux ouverts. Y compris le bar La Traboule, siège social de feu Génération identitaire. En septembre 2021, l’organisation a repris ses activités sous l’appellation « Les remparts de Lyon », nom d’un de ses comptes Twitter notamment, créé quelques années auparavant et peu utilisé jusqu’ici.

La fermeture administrative des locaux, une arme juridique pour contrer l’extrême droite

sommaireCertaines associations, partis politiques, syndicats ou groupes antifascistes demandent constamment la fermeture des locaux de l’extrême droite.

Fermer ces locaux n’est pas toujours chose facile. En cas de troubles à l’ordre public générés par le local, le préfet peut décider d’une fermeture administrative. Il faut toutefois établir un lien entre le local et des troubles qui n’ont pas forcément lieu à proximité.

Pour ces locaux classés Établissements recevant du public (ERP), l’aval d’une commission de sécurité municipale préalable est obligatoire pour ouvrir. La municipalité s’assure notamment du respect des différentes normes de sécurité. Parfois, les organisations sont mises en défaut à ce moment-là. Offrant ainsi aux municipalités la possibilité de fermer, au moins temporairement, jusqu’à une potentielle mise en conformité. La complexité ou le coût des travaux à réaliser peuvent parfois entraîner la fermeture définitive des locaux.

Toutefois, en cas de mise en conformité, la municipalité n’a d’autre choix que de valider l’ouverture des locaux. Ce fut le cas de la Ville de Lyon en septembre 2020 qui a autorisé la réouverture de La Traboule et de l’Agogé, les locaux de Génération identitaire, après d’importants travaux.

Après le départ au ministère de l’Intérieur de Gérard Collomb, qui opposait souvent extrême droite et extrême gauche, ses successeurs se sont montrés davantage actifs sur le sujet. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a notamment appelé Emmanuel Macron et son gouvernement à fermer ces locaux. Une interpellation qui fait suite à la manifestation organisée le 21 octobre 2022 en réaction à la mort de la jeune Lola. Aussi date anniversaire de la fondation du bar La Traboule.

Mirko Hesse, originaire de la Suisse saxonne, était l’un des grands promoteurs RAC des années 1990. Il a fondé le “Hammerskins Sachsen” en 1993 et ​​le label néo-nazi “Hate Records” en 1997. Il a été co-organisateur d’importants rassemblements RAC et a été fortement impliqué dans la production de CD RAC et NSBM

traduction automatique de l'allemand 
https://www.antifainfoblatt.de/artikel/vs-spitzel-neonazi-mirko-hesse-business-usual
Mirko Hesse, informateur du VS et néo-nazi : Business comme d’hab.

Les tractations d’un ancien “Hammerskins” et espion du VS avec l'(extrême) droite et des partenaires locaux.

Recherche Exif

Mirko Hesse, originaire de la Suisse saxonne, était l’un des grands acteurs de la scène néonazie des années 1990. Il a fondé le “Hammerskins Sachsen” en 1993 et ​​le label néo-nazi “Hate Records” en 1997. Il a été co-organisateur d’importants concerts de rock de droite et a été fortement impliqué dans la production de CD criminellement pertinents par des groupes tels que “Landser”. Après avoir été arrêté en 2001 pour, entre autres, productions de CD glorifiant NS et incitant à la haine, ainsi que possession d’armes, il est également apparu qu’il avait travaillé comme espion pour les services secrets pendant plusieurs années. Mais ni son travail d’espion ni les allégations de fraude sur les lieux n’ont apparemment causé de dommages durables à son statut au sein de l’extrême droite. Au contraire, après son emprisonnement, il a trouvé de nouvelles relations et a non seulement soutenu des sociétés de vente par correspondance néonazies influentes avec ses imprimés, mais aussi la boutique en ligne de la droite « One Percent eV ». La plateforme de recherche “EXIF Research & Analysis” contient des documents qui donnent un aperçu du monde des affaires de Mirko Hesse ces dernières années.

Depuis 2006, Hesse travaille entre autres dans l’impression textile et la conception publicitaire, principalement sous le nom de “Druckwerk 247”. En outre, il maintient ou a maintenu d’autres sous-sociétés sous les noms “Hesse Textiles”, “Roughtex”, “Tatex”, “Druckbude” et “Rise & Fall”. “Druckwerk 247” apparaît également sous le nom de “FrindPrint” sur les réseaux sociaux. Il traite les commandes de matériel et gère ses finances par l’intermédiaire de ces sociétés – probablement pas toujours dans l’esprit du droit fiscal. Selon les documents, un virement de 3 050 euros est passé du compte privé de Hesse à “Advanzia Bank SA” à Luxembourg sans commentaire. Le désir d’une transaction par carte de crédit via une banque directe en ligne étrangère, difficile à comprendre en Allemagne, pourrait éventuellement être un scénario réaliste ici.

Cependant, ce n’est pas le modèle commercial en partie douteux qui vous fait dresser l’oreille, mais plutôt la clientèle de Hesse, qui ressort desdits documents commerciaux. Après tout, son principal client n’était autre que Malte Redeker de Schifferstadt (Rhénanie-Palatinat), qui est considéré dans les cercles de la scène comme le «secrétaire européen» de la «Hammerskin Nation» (HSN)1

In einem Zeitraum von fast drei Jahren überwies dieser auf Hesses Geschäftskonto insgesamt 37.465,16 Euro - womit er 33 Prozent der ersichtlichen Gesamteinnahmen Hesses in dieser Zeit generierte. Zu den weiteren Kunden Hesses aus dem "Hammerskin"-Milieu zählen Hendrik Stiewe (Chapter „Westfalen“) und Robert Kiefer (Chapter „Sarregau“). Andere Überweisungen stammen u.a. von der „Muldentaler Textil UG“ und von Nils Budig, der insgesamt 3.000,- Euro auf Hesses Geschäftskonto einzahlte.

Alors que Kiefer est responsable du label “H8Bar Productions”, Stiewe a longtemps été l’opérateur de “Wewelsburg Records”. Redeker, quant à lui, a donné vie au label « Gjallarhorn Klangschmiede/Frontmusik ». Le “Muldentaler Textil UG” est à son tour le successeur du “Falkenhainer Textil UG”, qui était responsable de “Front Records” jusqu’en 2017 environ. Malte Redeker y a été employé vers 2015 sur une base de 460 euros et, selon sa propre déclaration, y a même parfois assumé des activités de direction. Il dirigeait également une petite imprimerie textile. Nils Budig – membre du groupe de soutien HSN “Crew 38” – est désormais officiellement responsable de “Wewelsburg Records” et “Gjallarhorn Klangschmiede/Frontmusik” avec sa société “Küsten Textil UG” et a également repris “Front Records” en 2020. L’essentiel est,

Hesse avait déjà des relations commerciales avec Redeker en 2014 2 . Hesse n’est pas seulement censé imprimer des T-shirts “HoGeSa” (“Hooligans contre les salafistes“) et divers vêtements pour le “Gjallarhorn Klangschmiede/Frontmusik” de Redeker, mais aussi produire la première marchandise pour le format d’arts martiaux de droite ” Kampf der Nibelungen” (KdN). A cette époque, Hesse a également proposé de faire connaître la coopération avec Redeker sous le nom de “FrontDruck”.

Thomas Rackow de Pirna a également été l’un des principaux clients de Hesse ces dernières années. Rackow – ancien chef des “Skinheads Sächsische Schweiz” (SSS) interdits – est aujourd’hui l’un des visages du lieu de rencontre de droite “Haus Montag” à Pirna. Les affaires de “Kryptonit Versand” et de la boutique en ligne “Sachsen Shirts” sont également traitées via l’adresse de la propriété. Jusqu’à récemment, Thomas Rackow lui-même se trouvait dans l’empreinte des deux magasins.

Il est fort probable que Hesse soit (était) responsable de l’impression des articles des deux envois. Il y a des années, Hesse imprimait divers vêtements pour le groupe néonazi «Peckerwood Brotherhood», qui se réunissait également à la «Haus Montag». “Peckerwood” est un terme américain approprié par les “détenus de sexe masculin blancs” au sein de l’environnement des gangs carcéraux. Le gang carcéral raciste “Aryan Brotherhood” (AB), fondé en 1967, se décrit également comme “Peckerwood”. Des références à l’AB – l’année et son logo, une feuille de trèfle – se retrouvent sur les T-shirts de la “Peckerwood Brotherhood” de Pirna.

Thomas Rackow n’a officiellement plus rien à voir avec les deux boutiques en ligne mentionnées. Au lieu de cela, le néo-nazi Dennis Schiller a été inscrit dans l’empreinte des magasins, vraisemblablement comme une sorte d’homme de paille. Schiller est l’un des clients réguliers de “Haus Montag” et a récemment participé à un rassemblement NPD en juin 2020 à Dresde. Il n’est pas possible de déterminer définitivement si Schiller a également travaillé pour le “Druckwerk 247” de Hesse. Ce qui est certain, cependant, c’est qu’un “Dennis” a vendu de grandes quantités de gobelets – 200 pièces d’une valeur totale de près de 1 200,00 euros – en mars 2018 pour le compte de l’entreprise. Selon des documents commerciaux, des motifs ont été imprimés sur les tasses qui tournent autour de la “défense de l’Europe” ou qui montrent une sorte d’horaire quotidien qui comprend l’item “Sauver l’Allemagne”.
Au moins des motifs des deux dernières tasses ont ensuite également été proposés dans le “One Percent – ​​Mail Order” du “One Percent eV” (extrêmement) de droite de Dresde.

Hesse et « le plus grand réseau patriotique d’Allemagne »

Ce n’est pas seulement en comparant les motifs sur les tasses imprimées qu’il devient clair que Hesse fait (ou a fait) aussi occasionnellement affaire avec la « Nouvelle Droite ». Le “Un pour cent eV” – le soi-disant ” plus grand réseau patriotique d’Allemagne« – selon les documents, était le deuxième client externe de Hesse en près de trois ans. L’association, fondée en 2015 par Götz Kubitschek, Philip Stein et Jürgen Elsässer, a réalisé un chiffre d’affaires de 10 204,25 euros chez “Druckwerk 247”. Même si le “One Percent eV” semble politiquement plus modéré, il n’est idéologiquement pas trop éloigné des autres clients de Hesse. Philip Stein, qui est non seulement une personne de contact pour l’association mais aussi le propriétaire de la maison d’édition “Jungeuropa”, a finalement invité Olena Semenyaka à une conférence à Dresde en août 2018. Semenyaka – représentant international du “Corps national” (Національний корпус), la branche civile du régiment néo-fasciste Azov (Полк «Азов») en Ukraine – a effectué une tournée en Europe entre 2018 et 2019, pour “expansion informationnelle du mouvement Asov ». Elle a non seulement rencontré Philip Stein à Dresde, mais aussi Thomas Rackow dans la “Haus Montag” à Pirna, à proximité. Rackow lui-même est l’un des initiateurs du projet “Kraftquell”. Vraisemblablement basé sur l’organisation national-socialiste “Kraft durch Freude” (KdF), “Kraftquell” veut permettre aux anciens combattants ukrainiens [AZOV] et à leurs familles de passer des vacances en Allemagne et en Norvège.

Hesse lui-même devrait certainement aimer le parcours du “Un pour cent eV”. Parce que lui et l’association se sont sentis appelés à se mobiliser contre les réfugiés à partir de 2015 : “Un pour cent eV” entre autres dans les cercles de PEGIDA et de Hesse, le plus récemment en février 2017 lors de marches à Neustadt en Saxe orientale.

Soutenez votre… néo-nazi local

Non seulement les néonazis influents au niveau national et les réseauteurs de la “nouvelle droite” ont fait des affaires avec Hesse pendant la période en question. Des entreprises et associations de la Suisse saxonne l’ont également mandaté à de nombreuses reprises, notamment les pompiers volontaires, une société de sécurité, un club de jeunes, divers restaurants tels que “Zum Schmuggler” à Sebnitz et la “Société de tourisme et de services Sebnitz mbH”. En outre, il y avait le bon studio de tatouage “Blackskull Art” à Heidenau, ainsi que des néonazis bien connus qui se sont installés dans la région en tant que décorateurs d’intérieur ou, comme Lars U., dans le secteur du “démontage et commerce des métaux“. U. faisait déjà partie du complexe d’enquête contre les “Hammerskins Sachsen” en 2002 et dirigerait désormais un lieu de rencontre de la scène de droite à Pfaffendorf (Königstein).

Madeleine K. et son mari, l’ancien “Hammerskin” Marcel K., ont également fait l’objet d’une enquête en 2002, soupçonnés de former une organisation criminelle. Elle a quitté les lieux, a-t-elle déclaré lors d’un interrogatoire à l’époque. Mais en 2018, elle faisait toujours partie de la clientèle de Hesse et avait un total de 80 vêtements finis par “Druckwerk 247”.

La question se pose de savoir ce qui est en réalité le plus discutable : des voisins « bourgeois » qui soutiennent un néonazi notoire ou des acteurs nationaux de l'(extrême) droite qui font affaire avec un ancien informateur des services secrets. “Bigot” (Eng. “hypocrite”), Hesse l’a même fait tatouer sur son cou – comme c’est approprié.

Hesse lui-même est susceptible d’être en proie à des questions complètement différentes. Parce qu’en 2020, son ex-compagne a déménagé aux États-Unis et a emmené ses deux fils avec elle. Depuis lors, il “se bat” pour ses droits en tant que tuteur légal et collecte des fonds pour les frais juridiques. En retour, il a même récemment vendu d’anciens enregistrements, comme une cassette du groupe de black metal “Moonblood” du musicien néo-nazi Tino Mothes des monts Métallifères. Même s’il aime se présenter comme un père aimant et plein d’abnégation, il reste un acteur pertinent de la scène de droite en Saxe orientale. Ce n’est qu’en février 2022 qu’il publie une photo qui le montre en 1991 sur le Winterstein dans les montagnes de grès de l’Elbe : il est en chemise camouflage, avec le drapeau de l’Empire allemand en arrière-plan. ” Joli charme des années 90…‘ a-t-il commenté la photo de sa prime jeunesse. À l’époque où, selon sa propre déclaration, il était ” un membre très actif” du “Wiking Jugend ” – qui a été interdit en 1994 et était considéré comme la plus grande organisation d’enfants et de jeunes néo-national-socialiste au moment de l’interdiction.

Pas d’exclusion, pas d’ostracisme

Mirko Hesse, qui a presque cinquante ans aujourd’hui, jouissait d’un grand prestige et d’un grand respect en tant que multiplicateur de la scène. Les salutations à Hesse se trouvent souvent dans les livrets de divers CD de la fin des années 1990, parfois même des images sur lesquelles on peut le voir. Par exemple sur le CD “Day Of Reckoning” de “Dying Breed” (aujourd’hui “H8Machine”) des USA, où Hesse est affiché en tenue “Hammerskin” et avec un pistolet. Avec “Hate Records”, il avait principalement importé des groupes américains “Hammerskin” en Europe et, selon les enquêtes policières, aurait produit environ 21 000 CD au total. Avec cela, il a non seulement financé lui-même et le HSN, mais a également pu diffuser les idées de la fraternité organisée dans le monde entier.

Son « standing » vient aussi du fait qu’il soutient ses « camarades » en dehors des affaires, comme dans le cas du musicien et assassin néo-nazi Hendrik Möbus de Thuringe. C’est donc Hesse qui s’est rendu aux États-Unis en 2001 pour le soutenir dans sa demande d’asile 3 . Le réseau de Hesse lui a également permis de participer à une production du groupe de rock underground berlinois “Landser”. Enfin, le CD « Couru à l’ennemi » a été soutenu financièrement par les « frères » de Hesse, les « Hammerskins Berlin ». Le fait que le CD devait être dédié au “Hammerskin” Erich Schmidt du Minnesota (USA), décédé en septembre 1998, témoigne de l’influence de la “Hammerskin Nation” (HSN) sur la production “Landser”.

Lorsque les enquêteurs ont eu vent de la distribution du CD, ils ont également perquisitionné les résidences et domiciles de Hesse à l’été 2001 et l’ont placé en garde à vue. Parce qu’en plus des productions de CD criminellement pertinentes, ils ont également trouvé un pistolet semi-automatique et des munitions sur lui. Dans la foulée, les “Hammerskins Sachsen” ont fait l’objet d’une enquête sur des soupçons de formation d’une organisation criminelle. En 2002, d’autres raids contre la Hesse, les membres du chapitre “Saxe” et leur réseau de soutien le plus proche ont suivi. Hesse a de nouveau été accusé d’avoir produit des CD incitant à la haine du peuple et, en novembre 2002, il a été condamné, entre autres, pour cela. Au cours de l’enquête, il est également apparu qu’il avait fait réimprimer environ 2 000 CD “Landser” sans l’autorisation du groupe. La scène soupçonnait maintenant qu’il abusait et détournait des fonds.

Lorsqu’on a appris à l’été 2002 que Hesse était un informateur des services secrets nationaux depuis au moins 1998 jusqu’à sa “fermeture” en décembre 2001, la “Hammerskin Nation” a grondé. Des gens comme Malte Redeker lui sont restés fidèles jusqu’à la fin, mais ont dû admettre que Hesse avait travaillé pour l’État sous le pseudonyme de “Strontium”. Maintenant, la scène semblait pouvoir expliquer comment Hesse pouvait se rendre plusieurs fois par an chez ses «frères» aux États-Unis et pouvait se permettre une vie de grandeur.

Lorsque Hesse a été libéré de prison en mars 2004, il semblait avoir disparu de la scène. Rétrospectivement, cependant, rien n’indique que Hesse ait été exclu de la Fraternité dans la “Bad Standing”. Au contraire : il porte toujours les marteaux croisés – le logo du HSN – en tatouage au poignet, bien qu’il ne soit plus membre ou ait attiré l’attention lors d’événements des “Hammerskins”.

Le reste de la scène ne semblait pas non plus vouloir l’ostraciser. Après son incarcération, il a participé à une marche en République tchèque en 2009. Là, non loin de son lieu de résidence, il a pris contact avec des personnes autour du groupe NSBM “Sekhmet”, ainsi qu’avec le cercle d’amis autour du groupe tchèque bien connu “Ortel”. Des années plus tard, en avril 2017, Hesse a participé à un concert de “Ortel” à Nový Bor.

A partir de 2008 au plus tard, il a également tenté de créer une entreprise de “streetwear” à Sebnitz en Saxe orientale, le “Crash & Burn Store”. La marque “Hatecrime” y était également vendue, qui, selon les initiés de la scène, était principalement un produit de Hesse. En fait, le plus proche compagnon d’armes de Hesse, l’ancien Hammerskin Stefan M., a tenté d’obtenir un brevet pour la marque en 2002. La marque était déjà dans la gamme de “Hatesounds Versand” de Brandebourg l’année dernière, et de petites éditions de “Hatecrime” ont été vendues à Sebnitz jusqu’en 2010 au moins, y compris des logos siglés tels que “Aryan Psycho“. Cependant, l’entreprise ne semblait pas vraiment fructueuse et Hesse s’est donc développé en imprimant des articles vestimentaires d’autres sociétés, dont “Imperator Wear“. La marque prétend avoir été fondée à Hambourg,

Il est frappant de constater que la marque s’adresse à un groupe cible similaire à celui du label Yakuza, fondé en 2004. Les deux marques utilisent l’image “Mafia & Crime” et en fait il existe un lien non négligeable entre Hesse et le co-fondateur de “Yakuza” Markus “Mick Mark” Eisold. Tous deux se connaissent de la scène de droite en Saxe orientale, Eisold s’est même rendu en Hesse en 2002 à la prison de Dresde. Un tatouage “Hammerskin” pour Hesse est également venu de l’aiguille d’Eisold. Lorsque cela a été rendu public en 2015 par l’Antifaschistische Infoblatt (AIB) 4 , Eisold a minimisé ce contact et a fait savoir qu’il avait rompu le contact avec Hesse après 2002.

En fait, les deux sont encore plus tard connectés via les médias sociaux. Ce n’est qu’en janvier 2021 qu’Eisold a commenté une photo publiée par Hesse. Il montre Hesse masqué à Dresde, accompagné du commentaire ” Quand le masquage devient plus ou moins obligatoire …”, une allusion à l’exigence du masque qui prévaut. ” Qui aurait pensé qu’il y a des années de rire ” (sic) Eisold répond à la photo dans la colonne des commentaires. Il a reçu un smiley clignotant de Hesse en guise de réponse. “Yakuza” et “Imperator Wear” jouissent d’une certaine popularité sur la scène de droite. Thomas Gerlach – un membre actif de longue date des «Hammerskins Sachsen» – a même appelé «Imperator Wear» sa «marque de vêtements préférée» en 2014.

Il semble que Hesse ait été clair avec ses anciens “frères” et leur ait expliqué ses activités d’espionnage de manière compréhensible. Que ce soit dans la foulée ou même pendant la période d’activité elle-même : tant que la scène est certaine que seules les informations non pertinentes – souvent même en consultation – vont aux services secrets, les espions n’ont rien à craindre. En plus de cela, il y a aussi de l’argent pour les informations, non imposables bien sûr, qui affluent vers le mouvement. Il est également peu probable que les informations de Hesse aux autorités aient été de quelque substance que ce soit. Il n’y a pas d’autre moyen d’expliquer qu’il est toujours connecté au noyau dur de la scène néo-nazie aujourd’hui.