Il a diffusé entre 2019 et 2022 sur la plateforme Telegram des vidéos de rappeurs, des chansons à caractère raciste

À Nîmes, un Gardois a été condamné jeudi à deux ans de prison devant le tribunal correctionnel. Corinne Serfati-Chetrit, avocate de la partie civile (CRIF) parle de sanction exemplaire et de “tournant dans la jurisprudence en matière de condamnation pour des faits antisémites”.

Salle d'audience au tribunal correctionnel de Nîmes (Gard)
Salle d’audience au tribunal correctionnel de Nîmes (Gard) © Radio France – Sylvie Duchesne
Il écope de deux ans de prison pour avoir diffusé des vidéos racistes et antisémites. C’est la peine pour un Gardois de 27 ans, un habitant de Sommières, condamné jeudi soir devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour pour provocation à la haine et menaces de mort. Il a diffusé entre 2019 et 2022 sur la plateforme Telegram des vidéos de rappeurs, des chansons à caractère raciste. L’homme se faisait appeler “Nico SS” sur les réseaux sociaux.

Il a également menacé de mort et de viol collectif une femme habitant Paris, qui s’était émue du caractère violent de ses messages sur les réseaux sociaux. Elle avait alerté les autorités. L’homme l’a menacée de se rendre chez elle pour la violer, la tuer, avec des propos violents : “tu vas avoir de sacrés problèmes” ou encore “on va te torturer et te faire un bon viol collectif pour venger les rappeurs natio, mes camarades blancs que vous dénoncez au ministère de l’Intérieur”.

Corinne Serfati-Chetrit est l’avocate de la partie civile, elle représente en Occitanie le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme et le CRIF. Pour elle, il s’agit d’une “peine exemplaire”. Le procureur avait requis 18 mois dont la moitié avec sursis. La peine est donc encore plus lourde. “À mon avis, c’est un tournant dans la jurisprudence en matière de condamnation pour des faits antisémites”, estime l’avocate.