Géno, une dérive à la française

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/geno-une-derive-a-la-francaise-9280228

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L’histoire de Géno, adolescent vif, intelligent et drôle mais aussi un peu mal dans sa peau, en recherche de lui-même.

Dans l’imaginaire collectif, c’est l’image du voyou abreuvé de bière, bagarreur, raciste, néo-nazi, qui demeure. Et pourtant, à Londres comme à Paris, l’histoire des skinheads est plus complexe.

Les skinheads font leur apparition en Angleterre en 1966. En rupture avec le psychédélisme et le mouvement hippie émergeant chez les étudiants des classes moyennes supérieures, des jeunes des quartiers populaires se coupent les cheveux courts. Ils s’inspirent de la tenue vestimentaire des immigrés jamaïcains qu’ils admirent et adoptent leurs musique : le ska, le rocksteady, le reggae. Cette vague disparaît en 1971 et une seconde surgit en 1977 dans une Grande Bretagne en crise, dans le sillon du mouvement punk. Un renouveau ska à grand succès et une musique plus agressive, la Oi !, sorte de punk rock aux allures de chants de supporters de football, séduisent les skinheads. Les partis d’extrême-droite commencent à recruter dans leurs rangs et au début des années 80, une grande partie du mouvement bascule dans le néo-nazisme.

Les skinheads français suivent le même chemin, avant que le mouvement prenne des allures plus fréquentables.

2nd épisode : Géno, une dérive à la française

Géno est eurasien, de mère française et de père cambodgien. Adolescent vif, intelligent et drôle mais aussi un peu mal dans sa peau, il est en recherche de lui-même. En 1982, il s’identifie au mouvement skinhead et à la classe ouvrière et trouve au travers l’écriture des textes et le chant une manière de s’exprimer au sein d’un groupe. Peu à peu, une lente transformation s’opère : son attachement à la France se mue en un nationalisme plus exacerbé. Après la séparation du groupe en 1984, il change physiquement, se couvre de tatouages, se crée de nouvelles attaches et se proclame national-socialiste… nazi. Il écrit des textes d’une rare violence et participe à l’incendie d’un local du Parti communiste français. S’en suit, la prison, puis les premiers signes d’une prise de conscience.

Géno
Géno

– Archive privée Sylvain Rotillon “L’Infanterie Sauvage”

Avec Arno et Tâm