BLOOD & HONOUR C18 FRANCE : Les frères Bettoni persistent et signent

BLOOD & HONOUR C18 FRANCE : Les frères Bettoni persistent et signent.

nazis-tag

Suite à la découverte dans le Haut-Doubs et dans le Jura de deux fresques publicitaires du Blood & Honour C18 France (ici, ici et encore là), le citoyen lambda découvre qu’il existe près de chez lui, dans des coins tranquilles du massif jurassien des types aussi barrés que les groupes de terroristes étrangers qu’on lui montre dans les journaux télévisés.
Mais restons réalistes il n’y a pas de génération spontanée de nazis. Un groupuscule ne naît pas sur un coup de tête ou au détour d’une page facebook.

Soyons bref sur le Blood & Honour C18 (BH/C18):

Le BH/C18 est un organisation née d’une scission au sein du Blood & Honour originel (le nom est tiré de la devise des Jeunesses hitlériennes:  » Blut und Ehre »). A la mort du créateur charismatique de BH Ian Stuart, le BH/C18 la branche armée du BH s’engage sur une voie plus radicale. Le BH/C18 est très critique envers le BH, lui reprochant une approche trop commerciale de la lutte (organisation de concert …) et de ne pas recourir à des actions plus violentes afin de « terroriser » l’ennemi (étrangers, gauchistes…).

« C18 est une organisation sans chef qui doit être opéré de manière anonyme sans aucun compte à rendre à personne, mais dans un souci de cohérence la plus totale par un groupe de gens déterminé et en accord avec les idées national-socialiste et white power!

L’anonymat est le moyen le plus sûr pour faire peur à nos adversaires, et c’est la seule façon de gagner la guerre! »

Un anonymat ? Vraiment?

Qui se cache sous le BH/C18 France ?
Réponse : Les frêres Bettoni (vous n’avez pas lu le titre?)
Bon … les Bettoni et de C18, c’est un peu un secret de Polichinelle. Voyons comment nous sommes arrivés à cette conclusion (si on exclue les rumeurs et les « on-dit » qui trainent depuis quelques mois) .

  • En prenant appui sur les déclaration du BH/C18 France :

Si on reprend la présentation qu’eux même donne : « L’Idée de créer le BH/C18 France est née en prison suite à l’arrêt des activités de l’ancienne section East Side Crew. Pour le président le BH/C18 France doit être une section organisée, uni, fraternelle, prête à se battre pour ses idées et à défendre la race Blanche. Notre officialisation a été prononcée le 30 Avril 2013 par nos frères de la division BH/C18 Serbia. A partir de ce moment-là nous pouvions porter nos couleurs fièrement et ainsi nous mettre au travail.« 

Comme nous le disions : il n’y a pas de génération spontanée. Si l’East Side Crew est inconue au bataillon, il y a bien eu une tentative d’organisation regroupant des boneheads (skins nazis) dans l’est de la France, sous les noms de Bunkers Korps (Lyon) et Radikal Korps (Franche Comté).

radikalk

Pierre CHOPARD, non id. , Julien et Marc BETTONI, Fabrice ACKER, William ARBEZ, Sébastien FAVIER, membres du R.K. en route pour la manifestation fasciste du 9 mai 2010 à Paris derrière une banderole commune avec le Bunker Korp

Le Radikal Korps a été en fait un réseau de néonazis franc-comtois qui a eu pour but d’organiser des évènements et des actions tels que des manifestations, des actions coup de poing, des concerts en soutien aux prisonniers politiques (des nazis condamnés pour violences racistes), des opérations de communication par le biais de banderole,etc.

Initié par Marc BETTONI en 2009/2010, le R.K. regroupe une dizaine d’individus, tous boneheads et militants convaincus, dont plusieurs ont déjà eu des condamnations pour faits de violences.

Bettoni 1

Non-identifié, Sébastien FAVIER, Marc BETTONI (avec un T-shirt Combat 18), Fabrice ACKER

En août 2008 Marc Bettoni, alors qu’il avait déjà condamné pour violences est jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Besançon: lors du bal de la fête de la saucisse à Morteau, il a agressé un jeune black puis un jeune turc. Et même si la justice n’a pas retenu le comportement raciste de l’agression, Marc Bettoni a été condamné à un an de prison ferme et à l’interdiction de séjourner dans le Doubs durant 5 ans. (voir ici).

En août 2010, il récidive. Il écope de trois ans fermes pour avoir tabassé avec cinq autres personnes un jeune d’origine turque, à la sortie d’une boite de nuit à Métabief. Il tentera même de rouler avec sa voiture sur sa victime.

Durant son séjour en tôle, il est considéré par la mouvance nazi européenne comme un prisonnier politique, et via les réseaux sociaux propres à la fachosphère internationale, il reçoit de nombreux soutiens.

Bettoni soutien

(Pour savoir qui est JM Moulin auteur du soutien à marc bettoni : voir ici)

Durant sa détention, c’est son frère julien qui prend le relai à la tête du R.K., il tentera d’organiser un concert de soutien aux prisonniers le 19 mars 2011 en « Framche-Comté » (comme écrit sur le flyer). Projet qui capotera grâce à la vigilance du CVAFC (voir le dossierRAC19mars) et a une mobilisation médiatique (voir ici et ici )

C’est donc en zonzon que l’idée du BH/C18 france murit dans le crane de Bettoni.

Et c’est à sa sortie de prison au printemps 2013, que le groupe BH/C18 France est créé.

  • Des cagoules mais pas de gants

Évidement avec des cagoules, on ne reconnaît personne.
Mais en zoomant sur les mains, on remarque des tatouages assez reconnaissables.BH tatouages

Les initiés auront reconnu la rune Wolfsangel (le crochet de loup), qui a été également l’insigne des divisions SS Werwolf.
D’autres, supporters du FC Sochaux-Montbéliard auront reconnu la main tatouée de Julien Bettoni.

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Le Radikal Korps au « Local » le bar associatif tenu par Serge Ayoub dit Batskin

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On remarque également les tatouages sur les mains de Marc Bettoni ce qui laisse à penser que la personne acroupi à coté de Julien Bettoni sur la photo de groupe du BH/C18 est son frère Marc.
On remarque également le tatouage Combat 18 dans le cou de Marc Bettoni, indiquant qu’il avait déjà fait siennes les théories du BH/C18.

Bettoni 2

D’autres photos de marc Bettoni, en compagnie de certains membres du Radikal Korps : Sébastien Favier ancien JNR de Serge Ayoub et Fabrice Acker au centre dit Moucky l’un des fameux nazi-skin de Bucey-les-Gy en Haute-Saone (voir ici et ici aussi).

On retrouve sur le T-Shirt la sentence « Combat 18 is watching you », que l’on retrouve sur la fresque peinte sur la grange près d’Epenoy:

epenoy1

 

  • Les connections avec le réseau Blood & Honour C18:

Le BH/C18 France a été parrainé par le BH/C18 Serbia, c’est donc tout naturellement que nous sommes allés sur le forum serbe de discution entre nazis : ns-forum.com
Dans la catégorie « internationale », nous trouvons des posts BH/C18 France signé d’un certains Marc.

NSforum 1

NSforum 2

Conclusion :

Cela fait beaucoup de coïncidences désignant les frères Bettoni.

De plus si on essaie de les localiser…et même s’ils n’ habitent plus Morteau (dont ils sont originaire) depuis plusieurs années (surtout Marc qui a logé un certains temps à la prison de Nancy), on retrouve Julien Bettoni dans le Haut-Doubs .

D’après mon annuaire papier de 2013 : Bettoni Julien habite au

20 grande-rue à FLANGEBOUCHE 25390
Cette adresse est actuellement selon les pages blanches internet celle de Laetitia Bettoni qui est (si nos renseignements sont bons) l’épouse de Marc Bettoni.

Et Flangebouche est un village à quelques kilomètre d’Epenoy là où l’une des fresques BH/C18 à été peinte (encore une drôle de coincidence!).

 

Quel type d’activisme ?

  • Fresque publicitaire, pour marquer leur territoire.
  • Distribution d’un fanzine nazi (téléchargeable ou à commander par courrier pour soutenir le BH/C18 France), dans lequel ils diffusent les théories racistes, antisémites, etc du nationale socialisme; font l’apologie d’Adolf Hitler; et font de la publicité pour des groupes de rock néo-nazi.
  • Organisation de concerts de rock néo-nazi afin de consolider les liens avec les autres groupes Bh/C18 en europe et de part ces événements recruter de nouveaux militants et diffuser les théories nazies. Les zones frontalières sont très prisées pour ce genre événements sulfureux, car elles facilitent la mise en place d’un plan B trans-frontalier si le concert est annulé d’un côté ou de l’autre de la frontière.

On peut prendre pour exemple récent le concert organisé par le BH Allemagne et le BH  Zurich à Oltingue, à 15 minutes en voiture de l’aéroport européen de Bal-Mulhouse  – voir ici .

  • Le terrorisme. Le BH/C18 se revendique avant tout comme une organisation terroriste. Le BH/C18 France se dit prêt à « mener des actions ciblées avec un message fort et couvrir le terrain dans la durée. Une action isolée n’a aucun impacte alors qu’une action répétée sur plusieurs mois instaure la peur. L’action peut se faire avec de simple affichage ou tag mais peut aller jusqu’à des actions beaucoup plus radicales. »

molotov

action tags + coktails molotov contre des antifascistes (action dont nous ignorons pour l’instant les « cibles »)

BHarmes

on notera la présence d’un ancien membre des JNR reconnaissable par la bande sur la manche droite du bombers noir.

Resumons

2 Frangins, 2 nazis convaincus, montent à la sortie de prison de l’ainé avec des potes aussi tarés qu’eux un groupe BH/C18 France, font de la peinture sur grange à côté de chez eux et posent avec des armes de guerre en se disant prêts pour terroriser une population ciblée, et pour la guerre raciale contre les « envahisseurs ».

La prison n’a servi a rien (cela fait longtemps qu’on vous le répète), il faudra essayer l’HP la prochaine fois.

(Post-scriptum : ceci est un premier article sur le Blood & Honour c18, depuis quelques jours nous recevons de nombreuses infos que nous traiterons prochainement après avoir fait un tri… à suivre)


21 mai 2014

Un groupuscule néonazi se faisant appelé “Blood & Honour C18”, comprenez “sang et honneur”, a été démantelé dans le Doub après l’arrestation de ses membres présumés à Morteau. Se revendiquant du groupe anglais du même nom – fondé par le rockeur et skinhead nationaliste Ian Stuart Donaldson, décédé en 1993 – ces derniers se définissent comme une “organisation terroriste” extrémiste. C’est à la suite de la publication sur internet d’une photographie, où l’on peut voir les intéressés armés et cagoulés, que la police a décidé d’intervenir.

Blood & Honour feiert in Frankreich Hitlers Geburtstag

Le samedi 19 avril 2014 de Pâques, un concert de collecte de fonds en soutien pour le « Mouvement national / Nationale Bewegung» organisé par les cercles Blood&Honour a eu lieu dans le village français d’Oltingue – à environ 15 minutes en voiture de l’Euroairport Bâle-Mulhouse.

Malgré la connaissance de l’événement et de groupes de rock de droite très connus et en vue, les autorités françaises ont réagi avec désintérêt et ignorance. Cela a permis à plusieurs centaines de néo-nazis de toute l’Europe de célébrer sans entrave le 125e anniversaire d’Adolf Hitler.

Naziflyer zum Blood&Honour-Konzert am 19.04.2014 in Oltingue, Frankreich

Depuis environ quatre mois, un tract annonçait un grand concert en Europe centrale circulait sur Internet. Contrairement aux réticences habituelles des milieux d’extrême droite, on s’est vite vanté que le concert n’aurait pas lieu en Allemagne, mais avec une certitude à 100 %. Le sud de l’Allemagne a été donné à titre indicatif, ce qui a rapidement suggéré la région frontalière du triangle frontalier. En raison de la programmation annoncée pour l’événement, il fallait s’attendre à l’un des plus grands concerts néo-nazis de mémoire récente : plusieurs centaines de néo-nazis de France, d’Allemagne, d’Italie, de Suisse et de République tchèque ont suivi l’appel.

Groupes de premier ordre du monde entier

La tête d’affiche de la soirée était le groupe américain « Blue Eyed Devils » (B.E.D.), même si seul leur chanteur Drew Logan était présent. Dans la scène, profitez de B.E.D. une réputation légendaire – entre autres parce qu’ils sont considérés comme les co-fondateurs du « white power hardcore », également connu sous le nom de « hatecore » (H8core).
En outre, les grands noms de la scène « Kraftschlag » (DE) et « Legion of Thor » (DE), le groupe finlandais Blood & Honor (groupe B&H) « Sniper », « Devils Project » de la région de Stuttgart (DE), « Tätervolk » (DE) et un groupe surprise annoncé. Des informations supplémentaires sur les groupes qui se sont produits peuvent être trouvées dans le dossier du groupe ci-joint.

Procédures pénales et autres problèmes

En tant qu’organisateur principal du concert, Stephan Hinrichs, membre du groupe « Heiliger Krieg », a été dénoncé très tôt par les milieux antifascistes. Le concert semblait menacé lorsque Stephan Hinrichs a été arrêté en mars 2014 dans le cadre de la procédure §129a contre les « Nationalistes autonomes de Göppingen ». Marcus Russwurm (ganz rechts)

Grâce au très bon réseau de la scène et aux contacts de Hinrich en Thuringe et en Suisse, des successeurs ont rapidement été trouvés pour organiser le concert : Marcus Russwurm de la région d’Hildesheim (DE) et de la section Zurich (CH) de B&H.

Pendant que Hinrich était en détention, des rumeurs circulaient dans la scène d’extrême droite sur son prétendu détournement de fonds de la scène et sa prétendue collaboration avec l’Office fédéral de la protection de la Constitution, ce qui a conduit à des appels au boycott du concert dans certaines scènes. forums.

Les nouveaux organisateurs ont donc essayé par tous les moyens de couper le souffle aux rumeurs et de donner à l’événement une image nette dans le milieu : il a été annoncé très tôt que les bénéfices seraient destinés à des « projets nationaux » – en premier lieu des cours « Nationalistes autonomes / Nationale Bewegung de Göppingen » pour les frais de justice attendus.

Le concert a également été soutenu par le célèbre extrémiste de droite « Ansgar Aryan Versand ». Marcus Russwurm, mentionné ci-dessus, servait de lien avec la célèbre compagnie maritime. Le tatoué de 29 ans pose comme modèle dans les catalogues de produits d’Ansgar Aryan. En mars de cette année, il a également participé au congrès européen du JN. L’organisation de l’événement a été facilitée par le fait que Russwurm vit et travaille actuellement dans la région de Zurich.

D’autres fonctions clés ont été assumées par divers membres de B&H de Zurich, qui avaient déjà travaillé avec succès avec Hinrichs sur le « Ian Stuart Donaldson Memorial » (ISD Memorial) en 2013 à Ebnat-Kappel (CH). C’est le groupe «Holy War» de Hinrich qui est apparu à l’époque comme groupe surprise en Suisse.

Ramon Mallens (links im Bild)

Pour le concert du 19 avril 2014, le lieu, la salle polyvalente locale située 25 rue de Fislis à Oltingue (FR), a été aménagé par Ramon Mallens, 24 ans. Mallens était membre du « Groupe d’action de Lörrach » et a récemment été jugé avec cinq autres néo-nazis allemands pour atteinte à l’ordre public et coups et blessures graves.

Triangle de frontière du paradis des concerts

Le jeu des salles de concert proches de la frontière devient peu à peu une tradition parmi les néo-nazis et la France est souvent choisie comme lieu optimal.
Par exemple, le Hammerfest européen a eu lieu à Toul, en France, à l’automne 2012, après l’annulation de plusieurs autres lieux dans un bref délai. Le mélange de proximité de la frontière, de législation relativement clémente et de désintérêt actif de la part des autorités rend la partie française du triangle frontalier extrêmement attractive en tant que lieu de concert pour les néo-nazis. Il n’y a donc eu aucun problème cette fois-ci non plus pour les néo-nazis ; Malgré l’ampleur de l’événement et le fait que les organisateurs soient membres de l’un des réseaux néonazis internationaux les plus importants (et souvent violents), les autorités policières responsables n’ont pas jugé nécessaire d’agir.

Burzum au JT de 13H00 ! Kristian Vikernes reçoit BFM chez lui dans sa maison pour dire “je ne suis pas un néonazi”

https://lahorde.samizdat.net/local/cache-vignettes/L730xH300/vikernes-proaee8-26fa2.jpg?1697470728

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-rue89-culture/20131017.RUE9570/au-proces-du-neonazi-norvegien-varg-vikernes-ferme-ta-merde.html

https://youtu.be/yG5nqSXcSCc

Kevin Pioche le naziskin qui a tiré au fusil sur l’entrée d’un concert à Clermont-Ferrand en 2014

Le 17 janvier 2014 se déroulait un concert en soutien au retour de la famille Asatryan, organisé conjointement par le RUSF (Réseau Universités Sans Frontières), le RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) et l’Hôtel des Vil-e-s.

À 23h15, un individu accompagné en voiture, à tiré avec une arme à feu, dans la rue, devant l’Hôtel des Vil-e-s, au 55 avenue de l’Union Soviétique. Deux personnes ont été blessées et furent ensuite prises en charge par les pompiers. Par chance, leurs jours ne sont pas en danger. La Police est intervenue.

À la suite de cet événement, les organisateurs constatent que les actions armées d’extrême droite se développent à Clermont-Ferrand et alertent sur la gravité d’une banalisation de la violence xénophobe et de la haine en tant qu’idéologie politique.

Contacts :
razlepompom@gmail.com
rusf_63@yahoo.fr

Télécharger le communiqué au format PDF

https://lahorde.samizdat.net/clermont-ferrand-lextreme-droite-ouvre-le-feu-devant-un-concert-de-soutien-aux-etudiants-sans-papiers

20 janvier 2014

Le jeune skinhead avait blessé deux personnes vendredi soir lors d’un concert de soutien à des sans-papiers. Comparu lundi devant le tribunal de Clermont-Ferrand, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour violence volontaire avec arme.

Kevin Pioche dormira désormais en prison. Les faits qui lui sont reprochés se sont produits vendredi vers 23 heures, avenue de l’Union soviétique à Clermont-Ferrand. L’hôtel des Vils accueillait un concert de soutien pour réclamer le retour de deux étudiantes arméniennes expulsées mi-novembre. En tout huit coups de fusils de chasse à canon scié ont été tirés. Les plombs ont touché deux personnes dont une assez grièvement, aux mains et à la tête. Kevin Pioche, 21 ans, qui revendique son appartenance a la mouvance skinhead d’extrême droite, reconnaît les faits. Il affirme avoir voulu intimider les personnes rassemblées devant la salle de concert.

Vidéo France 3

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/2014/01/20/deux-ans-de-prison-pour-l-auteur-de-coups-de-feu-lors-d-un-concert-clermont-ferrand-399067.html

Un jeune homme de 20 ans, skinhead revendiqué, a été condamné lundi 20 janvier à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour avoir blessé deux personnes en tirant au fusil devant un concert de soutien à des sans-papiers.

Jugé en comparution immédiate, Kevin Krakow Pioche a raconté qu’il était “passé devant” le concert vendredi soir, avait eu une altercation dont il n’existe aucun témoin, puis était revenu avec son fusil, selon Me Jean-Louis Borie, avocat des parties civiles. Le prévenu, crâne rasé tatoué d’une toile d’araignée et anneau dans l’oreille, dont la page Facebook est essentiellement consacrée à la mouvance skinhead, avait ouvert le feu en direction d’un squat associatif, tirant “six à huit cartouches”, selon Me Borie.

Un homme et une femme blessés

Il a blessé deux personnes, un homme touché aux cuisses, aux phalanges des mains et sur l’arrière du crâne (21 jours d’interruption temporaire de travail) et une jeune femme atteinte au cuir chevelu (1 jour d’ITT). Le jeune homme, ancien tatoueur aujourd’hui SDF et sans activité, s’était enfui avant de se rendre de lui-même au commissariat, en fin de soirée. Le tribunal correctionnel, qui a assorti sa peine d’un maintien en détention, n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait quatre ans d’emprisonnement.

Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples a évoqué plusieurs agressions préalables autour de Clermont-Ferrand à l’encontre “de personnes de diverses origines, de femmes voilées, de couples homosexuels, de syndicalistes“. “Après le meurtre de Clément Méric, cette agression montre une fois de plus qu’il y a urgence à se mobiliser contre la politique du bouc émissaire et la montée du fascisme en France“, a ajouté le MRAP.

https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/deux-ans-ferme-pour-un-skinhead-qui-avait-tire-sur-deux-passants-7768998907

23 janvier 2014

Un article de Regard.fr qui revient sur la personnalité de Kevin Pioche, le skinhead d’extrême droite qui a ouvert le feu sur le public qui venait assister à un concert de soutien aux étudiants sans-papiers.

Kevin Krakow Pioche Clermont ferrand au centre

Kevin Pioche et ses amis

Fusillade : Clermont-Ferrand passe tout près d’une affaire Méric

Un marginal proche de groupes néonazis locaux fait feu en pleine rue sur des militants de la cause des sans-papiers : cela s’est passé vendredi à Clermont. L’enquête a été expédiée et l’affaire jugée hier… pour l’enterrer plus vite, à quelques semaines des municipales ?

« J’étais en train de boire une bière dehors, quand un type est arrivé en hurlant. » Quelques secondes plus tard, Marion reçoit des plombs dans le cuir chevelu alors qu’elle tente, avec une vingtaine de personnes, de se replier dans le squat associatif l’Hôtel des vils, à Clermont-Ferrand. L’assaillant tire à huit reprises.

Ce vendredi 18 janvier 2014, RUSF organise une soirée pour deux étudiantes arméniennes expulsées. Il est 23 heures quand Kevin Pioche, un jeune skinhead, tire avec un fusil à canon scié sur un groupe de personnes situé sur l’avenue de l’Union soviétique devant le lieu du concert. Outre Marion, Boris qui vit dans le lieu, reçoit huit impacts de plombs. Il sera opéré de la main le lendemain. Cassandre, étudiante, était présente dans ce groupe : « Il tirait en avançant. Tout le monde s’est barricadé dans le squat. » Les intentions étaient meurtrières. « Je l’ai vu, j’ai tilté et j’ai dit “on rentre”. Et là, j’ai entendu des coups de feu » , continue Marion. Les voisins alertent la BAC et les pompiers. L’assaillant fuit, récupéré par une voiture postée plus loin.

Attirail crypto-nazi

Le lendemain, le tireur se rend au commissariat. Il est jugé lundi 21 et condamné à deux ans de prison ferme. Pour l’avocat des victimes, Me Borie, « C’est le procès de la misère des désinsérés » . Kevin Pioche, ancien tatoueur, est en effet SDF depuis deux ans, et il a eu une vie difficile. C’est ce qu’il a expliqué à la barre. Son quotidien : chasser les antifas, monter sur les toits de la ville – on le voit en photo au dessus de la place de Jaude.

Sa page Facebook – disparue depuis hier – affiche un attirail crypto-nazi hétéroclite. Des photos le montrent entouré de jeunes rasés à croix celtique et blouson noir. Se surnommant “Krakow”, qui signifie Cracovie (près d’Auschwitz), ou “El muerte”, il arbore un drapeau fleur de lys et, clairement, ses convictions “anti-antifas”. Le 11 janvier, il modifie sa page en affichant l’image d’un cagoulé. « Wir sind die skins » , peut-on lire en allemand ( « Nous sommes les skins » ). Elle mentionne ailleurs “Exécuteur à Waffen SS volontaire”. Des signes avant-coureurs de son passage à l’acte ?

Selon les victimes, qui ont porté plainte, Kevin était un individu connu en ville et plusieurs incidents avaient eu lieu ces derniers mois. Présence bruyante de groupes identitaires perturbant des Cercles de silence, ces rassemblements de protestation contre l’enfermement des immigrés. Pour un membre de la CNT : « C’est depuis la projection de Welcome (ndlr : le film sur un migrant qui tente de passer en Angleterre), à l’occasion de laquelle les fachos avaient affiché des bandeaux “Goodbye”, que la tension est montée à Clermont-Ferrand » . À la Ligue des droits de l’homme, on évoque des manifestations de soutien aux étrangers “encadrées” par des fascistes. Une technique très usitée à Lyon, place forte des Identitaires…

Les tensions tragiquement illustrées par le meurtre de Clément Méric à Paris, en juin 2013, n’épargnent plus l’Auvergne. Un drame dont on n’est pas passé loin à Clermont, résume Me Borie. la suite ici

https://lahorde.samizdat.net/fusillade-clermont-ferrand-passe-tout-pres-dune-affaire-meric

30 janvier 2014

Kévin Pioche – dont le casier comportait avant la fusillade une condamnation à une interdiction de stade suite à des violences commises à l’issue d’un match de football – a interjeté appel de sa condamnation à deux ans de prison ferme.

Dans quelques mois, un second procès se déroulera devant la cour d’appel de Riom.

Kévin Pioche – dont le casier comportait avant la fusillade une condamnation à une interdiction de stade suite à des violences commises à l’issue d’un match de football – a interjeté appel de sa condamnation à deux ans de prison ferme. D’après nos informations, il pourrait ne plus être défendu par l’avocate clermontoise M e Karine Léchelon. Des militants d’extrême droite s’affaireraient à lui trouver un nouveau conseil. En attendant, la violence de l’agression a laissé des traces. L’une des deux victimes risque de ne pas retrouver la mobilité entière de ses mains. « Il y a un cap dans l’action contre les militants antifascistes qui a été franchie et que l’on ne peut pas tolérer », indique Adèle Martin, membre de RUSF, qui organisait le concert de soutien aux deux étudiantes arméniennes expulsées, le soir du 18 janvier.

Marginal

Pour autant, les militants sont décidés à ne pas « laisser le terrain aux fascistes. On va continuer à organiser des concerts et cela encore plus régulièrement qu’avant, avec des têtes d’affiche. » Pour M e Jean-Louis Borie, avocat des parties civiles lors du procès, Kévin Pioche « n’a pas agi seul. Des témoins l’ont vu repartir à bord d’une voiture blanche, une Twingo, avec deux garçons dedans. On a donné aux policiers le numéro d’immatriculation. Mais on n’est pas allé chercher plus loin. » Gérard Ledoigt, du Mrap 63, s’inquiète de ce que cette fusillade illustre. « La parole se décomplexe. Les gens osent dire, donc ils osent faire. Comme dans les années 1930. »

Mais ce fait divers ne doit pas faire oublier, selon une source proche de l’enquête, qu’en matière de skinheads, « Clermont-Ferrand est préservé si l’on compare à Lyon, Toulouse et Montpellier. Les skinheads représentent dans la ville une dizaine de personnes, comme le camp d’en face (l es militants antifascistes). C’est marginal. Ils passent en fait leur temps à s’échanger des “amabilités” et à se frapper. »

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/kevin-pioche-a-fait-appel-de-sa-condamnation-a-deux-ans-de-prison_1853812/

31 janvier 2014

Kévin Pioche, le tireur de l’avenue de l’Union-Soviétique, a grandi à Clermont-Ferrand. Dès sa majorité, il rejoint la rue et sa « famille » skinhead. Jusqu’à s’y perdre. Ceux qui l’ont croisé se souviennent.

 

Sylvain (*) n’aurait jamais cru ça. Kévin Pioche ? « Quand je l’ai vu pour la première fois, il avait 14 ans. Il n’était alors pas du tout politisé. Il y avait son frère et son père, aussi : des gens bien. » Pourtant, l’ado s’est mué en marginal proche des néonazis. Lors de son procès, il y a dix jours, il déclarera manier souvent le fusil. « J’allais tirer dans les bois. C’est comme faire du ski, c’est un passe-temps. » Jusqu’à faire feu sur un groupe venu assister à un concert de soutien à deux étudiantes expulsées, le 18 janvier dernier.

La rupture survient quand Kévin Pioche atteint l’âge de 18 ans. Son CAP plomberie en poche, il se brouille avec son père et sa belle-mère. Et quitte le foyer familial. SDF, le garçon fréquente d’autres skinheads. Squatte les ex-entrepôts frigorifiques de Chamalières, friche devenue son QG. Sylvain : « Je l’ai vu un jour à un arrêt de bus avec deux skinheads. Il y avait deux personnes de RUSF ( réseau universités sans frontières) avec moi. Ils nous ont regardés de travers, en faisant des saluts nazis. Je suis allé le voir et il m’a dit : “Tu traînes avec des cocos, maintenant”. Je lui ai répondu : “Tu traînes bien avec des nazis”. » Selon l’étudiant, Kévin Pioche « est très connu pour semer la terreur depuis deux ans et demi dans le milieu des militants de gauche. Il y a des gens que je connais qui ont été tabassés par lui et sa bande. »

Le climat était tendu depuis quelque temps à Clermont, assure-t-on à RUSF. Illustration ? « Il y a trois semaines, j’étais avec des militants de RUSF et de Sud étudiants dans un bar, derrière le carré Jaude. Nous avons été encerclés par une dizaine de skins, qui nous ont jeté des bouteilles. Ils avaient des matraques. L’un de nous avait une bombe lacrymo. On a réussi à les tenir à distance. À ce moment-là, ils nous ont prévenus que Pioche ( N.D.L.R., alors parti à Paris) allait revenir pour nous casser la gueule. » Françoise (*) connaît bien Kévin Pioche. Elle l’a accueilli avec son époux dans son entreprise de la banlieue clermontoise entre 2009 et 2011 : il y effectuait son apprentissage de plombier-chauffagiste.

Elle se souvient d’un ado de 16 ans arrivant le matin en bus, avec un ceinturon, des docs martens à lacets blancs et un blouson noir très court : la panoplie du skinhead. « On lui disait que ses opinions ne devaient pas apparaître au travail. Mais il avait du mal avec l’autorité. Même si on ne parlait que boulot, je savais qu’aux gars, il disait ne pas aimer les Arabes. Et que ça coinçait avec une de ses enseignantes au CFA parce qu’elle était noire. En même temps, c’était le premier à aider les vieilles dames à traverser la rue. On lui a mis 10 sur 20 à la fin du contrat pour qu’il ait son CAP. Mais on ne l’a pas gardé. »

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/faits-divers/qui-est-ce-clermontois-de-20-ans-condamne-pour-avoir-blesse-au-fusil-deux-personnes-dans-la-rue_1853807/

A Clermont-Ferrand, un crâne rasé a tiré sur des militants d’extrême gauche. La justice l’a condamné, tout en minimisant l’affaire.

Un vendredi soir, à Clermont Ferrand, avenue de l’Union-Soviétique. Le Réseau universités sans frontières (Rusf) organise un concert en soutien à deux étudiantes arméniennes expulsées il y a peu. Devant le squat l’Hôtel des vil-e-s qui accueille l’événement, une petite troupe s’est formée qui fume et boit dans une ambiance bon enfant. C’est aux alentour de 23 heures que Kevin Pioche, un skinhead d’une vingtaine d’années, armé d’un fusil de chasse à canon scié, tire huit coups de feu en direction du groupe, avant de s’enfuir dans une voiture conduite par un complice. Aux premières détonations, les personnes attaquées tentent de se réfugier dans le lieu associatif, mais deux d’entre elles sont blessées, l’une au cuir chevelu et l’autre à la main après avoir reçu huit impacts de plomb. Le lendemain, le jeune skinhead se rend de lui-même à la gendarmerie et comparaît immédiatement devant le tribunal. Tatouages d’une toile d’araignée et d’un ACAB (All cops are bastard) sur le front, Kevin a ce qu’on appelle la gueule de l’emploi. Aux juges, il parle de sa vie de marginal et dit avoir agi seul. SDF depuis deux ans, il passe le plus clair de son temps à chercher des noises aux militants d’extrême gauche et à monter sur les toits de la ville où il se prend en photo. En marge de la société, il s’est reconstitué une famille avec sa bande de potes de Chamalières, un groupe au look marqué et agressif, crâne rasé, Doc Martens et croix celtique cousue sur les bombers. Il reconnaît les faits et explique avoir voulu intimider les personnes rassemblées devant la salle. Les magistrats le condamnent finalement à deux ans de prison ferme pour violence avec arme.

Mais pour les victimes du tireur et les militants associatifs de Clermont-Ferrand l’essentiel n’a pas été abordé. Ils s’étonnent que la police et la justice aient banalisé l’affaire. Quid de ses complices qui l’ont récupéré à bord d’une voiture, une Twingo blanche ? Un des témoins affirme qu’il a reconnu des membres de Génération identitaire dans la voiture. On serait alors dans le cadre d’une opération préméditée et non du simple coup de sang. Pour les militants d’extrême gauche, cette fusillade n’est ni plus ni moins qu’une agression politique qui traduit un climat de violence dans la ville. Aux marges de la politique, le culte de la haine et de la violence se traduit par des passages à l’acte : la fusillade de Clermont-Ferrand survient un an après la bagarre qui a coûté la vie au jeune militant parisien Clément Méric.

https://www.marianne.net/societe/le-skinhead-dauvergne-jouait-du-canon-scie

27 avril 2018

Le 17 janvier 2014, à Clermont-Ferrand, un skinhead néonazi, Kévin Pioche, tire, lui, à huit reprises avec un fusil de chasse devant un squat où se tient un concert

https://www.liberation.fr/les-idees/2018/04/27/ultradroite-les-fachos-chauffes-a-blanc_1646451/

14 septembre 2018

Plutôt qu’une minute de silence, une vie de luttes