1994 assassinat de Idrissa DIARRA en marge d’une soirée au Gibus

13 JUILLET 1994
MEURTRE DE IDRISSA DIARRA
PAR 7 JEUNES RACISTES
UN SOIR DE CONCERT AU GIBUS

Des racistes condamnés, mais ceux qui ont armé leur bras n’ont pas été jugés

Le 28 novembre dernier, une peine de prison de 12 ans a été prononcée contre les trois hommes qui avaient commis un crime raciste à Paris le 13 juillet 1994. Ce jour-là, un Malien de 42 ans, Idrissa Diara, dormait paisiblement sur un banc quand il a été lâchement agressé par un groupe de jeunes gens qui l’ont précipité dans le canal Saint-Martin, sachant pertinemment qu’il ne savait pas nager, ce que la victime criait. Au procès, un avocat de la défense a nié le contenu raciste de l’acte des assassins. Selon lui, ” ce n’était pas une chasse à l’homme mais une plaisanterie stupide, imbécile “. Un autre a protesté contre la présence au procès des organisations anti-racistes, Sos-Racisme, le MRAP et la LICRA, qui se sont portées parties civiles, déclarant : ” c’est parce que ces associations sont là que l’affaire a pris un caractère raciste “. Le fils de la victime, âgé de 12 ans, est venu dire au procès qu’il était fier de son père, ” il n’a assassiné personne, je n’ai pas de haine, je veux que justice soit faite “. Pour une fois, le caractère raciste de ce crime a été reconnu, malgré les dénégations des avocats des auteurs de l’agression. Les trois responsables, âgés de 21 à 24 ans, sont passés aux actes, délibérément.

Ils ont commis ce crime parce qu’ils se sont sentis encouragés par tous ceux qui, propageant le racisme et le nationalisme, arment le bras des plus faibles qui se sentent supérieurs du seul fait qu’ils sont ” nés quelque part “. La propagande chauvine, xénophobe, du Front national est relayée par celle des partis de droite qui défendent les mêmes préjugés moyenâgeux sur la ” chance d’être français “. Ces politiciens ne seront évidemment pas condamnés mais ce sont eux les responsables.

 


Jugement des cinq jeunes adultes accusés du meurtre d’Idrissa Diarra, un Malien de 42 ans (deux mineurs avaient déjà été jugés par le tribunal pour enfants de Paris). En juillet 1994, après un concert au Gibus, près de la place de la République (Paris), le groupe avait décidé de «se payer un Noir ou un Arabe», «la racaille HLM», de faire «une ratonnade». Rencontrant Idrissa Diarra, qui dormait sur un banc près du canal Saint-Martin, ils simulent un premier lancement à l’eau. Celui-ci explique qu’il ne sait pas nager. La seconde fois, l’homme est réellement jeté à l’eau… il y meurt noyé.

Douze ans de réclusion criminelle pour Chun Cheng, James Leclerc et Johann Tatard. Trois ans de prison avec sursis pour Stéphane Groise. Acquittement pour le dernier.


26 novembre 1997

Le destin brisé de deux des meurtriers d’Idrissa Diarra

Portraits de deux des cinq jeunes accusés d’avoir jeté un Malien, père de famille, dans les eaux du canal Saint-Martin, en juillet 1994. Une vie familiale brisée et une longue errance caractérisent le parcours de ces deux garçons plutôt immatures.

UN père trouvé mort un sabre dans le ventre. Une mère alcoolique qui vide le compte en banque de son fils avant de le virer lui-même. L’histoire familiale de Chun Cheng, vingt-deux ans aujourd’hui, et de son copain James Leclerc, d’un an son aîné, ne suffit pas à expliquer le meurtre qui les amène, depuis hier et jusqu’à vendredi, devant la cour d’assises de Paris, mais elle peut éclairer les raisons profondes d’un tel acte. Chun et James sont accusés d’avoir jeté à l’eau Idrissa Diarra, quarante-trois ans, la nuit du 12 au 13 juillet 1994. La victime, assoupie sur les rives du canal Saint-Martin à Paris, leur avait signifié qu’elle ne savait pas nager. Elle a coulé à pic. Les garçons, ainsi que cinq autres jeunes présents et soudés en bande, auraient voulu par ce geste «se faire un Noir ou un Arabe» à la sortie d’un concert, «se payer la racaille des cités HLM», selon leurs propres termes enregistrés par les enquêteurs au moment de leur arrestation, six mois plus tard.

Hier après midi, à travers une enquête de personnalité fouillée, la cour dont les neufs jurés qui la compose cherche à dessiner deux parcours. Celui de Chun, d’abord, enfant de famille chinoise immigrée, confié à sa grand-mère jusqu’à l’âge de quatre ans. Il retrouve ses parents ensuite, en banlieue parisienne. Des restaurateurs quasi invisibles, trop occupés par leur travail, par leur disputes aussi. Ils divorcent quand Chun a douze ans. L’enfant part chez son père. L’enfant… façon de parler, Chun collégien doit s’occuper de ses deux soeurs, un plein temps entre les cours. De sa voix atone, avec des mots guindés, le jeune homme à la figure ronde raconte par le menu ses journées d’alors: de lourdes responsabilités, une grande solitude.

https://www.humanite.fr/-/-/le-destin-brise-de-deux-des-meurtriers-didrissa-diarra

 


27 novembre 1997


https://www.liberation.fr/societe/1997/11/27/jeter-un-black-dans-l-eau-une-plaisanterie-quatre-jeunes-juges-pour-la-mort-d-un-homme-qu-ils-ont-po_220908/

Idrissa Diara avait 42 ans, son tort fut de dormir sur un banc.

Licencié un mois plus tôt de son emploi comme manutentionnaire dans le Sentier, Idrissa le Soninké était arrivé de Bougouni, au Mali, en 1975, et il se laissait aller. Depuis son divorce, en 1991, il habitait chez un ami, rentrait tard, «quelquefois ivre, mais toujours calme», dira son copain Amady. «Quand il a bu, il dort, ajoutera Amady. Il se couche par terre, ou sur un banc.»

Ce matin du 13 juillet 1994, Idrissa n’a pas bu, mais il dort. Le banc jouxte le canal Saint-Martin, à Paris. «Il avait une peur bleue de l’eau», dira Amady. Un peu plus tard, Idrissa y est, dans l’eau. Et au fond. Quand on le remonte, il va mourir. Noyé. Il laisse un fils, Amadou, 12 ans. L’agression est attribuée à «un groupe de skinheads». Six mois plus tard, une fille parle: son ex, James Leclerc, s’est vanté d’avoir «jeté un Black à l’eau». Puis un appel anonyme dénonce un certain Chun Cheng.

Deux mineurs. Depuis mardi, quatre garçons font face aux jurés de Paris, accusés d’homicide volontaire. Un cinquième est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Deux autres, mineurs, ont déjà été jugés. X, un lycéen qui avait 15 ans, qui parle d’une voix toute douce et joue le benêt ­ «Je fréquentais des racistes, mais c’était pas extrême du tout, c’était tout bête» ­, a été condamné à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal pour enfants, pour meurtre. X passe pour celui qui a eu l’idée de «jeter le Black dans l’eau», mais il n’a pas fait un jour de prison. Y, lui, autre mineur, a pris un an avec sursis pour non-assistance.

Ils étaient sept, donc, ce soir-là, à pogoter au Gibus, une boîte proche de la République. Soirée hard rock. Le groupe s’est formé au hasard. Pour Idrissa, tous parlent d’un «accident», d’une «plaisanterie» qui a mal tourné. Pas l’intention de faire du mal. Juste rigoler un peu.

«L’erreur qu’on a faite, c’est de le prendre pour un jeune comme nous, avec lequel on s’amuse», dit Johann Tatard, cuistot, qui avait 18 ans. «C’était un être humain», reconnaît X. «A aucun moment, il n’a cru qu’on allait le jeter à l’eau, et nous non plus, c’est resté toujours sur le ton de la plaisanterie», affirme James Leclerc, qui avait 20 ans et huit tombes tatouées sur le bras droit.

Donc, un «accident». Chun Cheng avait 19 ans, il était mécanicien moto. Un an plus tôt, en 1993, Chun a trouvé son père à la cave, un couteau planté dans la tête, poignets, gorge et abdomen tranchés. Suicide ou meurtre? On ne sait. Chun a aussi eu, en 1994, un accident de moto où sa passagère a dû être amputée des deux jambes. Chun a tenté de se suicider en avril 1994. «Après le décès de mon père, je suis devenu quelqu’un de froid et très dur, dit-il. Aimer, ça fait mal.»

Détester, c’est plus facile. «Je ne suis pas raciste, parce que je n’ai jamais pensé qu’une race était supérieure à une autre, dit Chun. Mais je suis xénophobe. La xénophobie se ressent envers certaines catégories, par exemple, envers les jeunes des cités.»

Ce soir-là, au Gibus, après le concert, quelqu’un propose de sortir «se battre avec de la racaille, plus spécialement des Noirs et des Arabes». Qui a cette idée de «ratonnade à mort»? Personne ne se souvient. «Chun m’a demandé si j’en avais pas marre avec les étrangers qui agressent les gens», indique Johann Tatard. Chun réplique: «On sortait d’abord pour prendre l’air. Il faisait très chaud.» Les sept hardos traînent dans la ville, finissent par tomber sur le canal. Deux cinéastes tournent une scène où il s’agit de jeter des pierres dans l’eau. Quelqu’un, dans les sept, propose de jeter les cinéastes à l’eau, mais «pour rigoler». Puis ils avisent le «Black», sur le banc. Le réveillent. Idrissa est très poli. «S’il a été si sympathique avec nous, c’est qu’il devait avoir peur», analyse X. Donc, l’ambiance est bonne. Idrissa demande une cigarette. On lui donne. On rigole: «La cigarette du condamné.» Peut-être qu’Idrissa rigole aussi.

«J’étais jeune.» Qui a l’idée de le jeter? «Si c’est moi, c’était stupide. Mais j’étais jeune», dit X. Une première fois, on le saisit par les jambes et les bras, on simule de le projeter dans l’eau. Johann: «Il disait “arrêtez, c’est pas drôle.» Idrissa dit qu’il ne sait pas nager. On le rassied. On rigole encore. Certains ont un peu bu, personne n’est vraiment ivre. «Il a vu qu’on n’était pas agressifs», dit Johann.

On discute. «Chun m’a demandé si on devait se le faire, en représailles pour sa couleur, expliquera James. J’ai proposé de lui faire uniquement peur, parce qu’il était vieux.» C’est vrai qu’on est loin de la «racaille» et des «Zoulous» officiellement recherchés. «Le racisme n’existait plus à ce moment-là», jure X. Juste la blague. Ensuite? Johann raconte: «Le Noir a dit “je savais que vous alliez pas me jeter à l’eau. Le Chinois (Chun, ndlr) a pris ça comme un défi, lui a saisi la jambe, et tout le monde a suivi.» Idrissa est maintenant au-dessus du canal, on le balance. «Personne n’a dit “on le lâche», assure Johann. «Ça part avec l’élan, explique James. M. Diara a glissé des mains.» Idrissa ne pèse pourtant que 67 kilos. «Mais d’un seul coup, c’est devenu lourd», dit X.

Idrissa tombe-t-il dans l’eau tout de suite? Ou y a-t-il un dernier coup de pied pour l’envoyer valdinguer? Ça s’est dit. Mais devant les assises, les souvenirs se brouillent. Non, juste un «accident». Il y a même des marques au poignet d’Idrissa, glisse un avocat: ça montre que James a cherché à le retenir, non? De la berge, Johann lui tend bien la main, sans succès. «On lui disait “reviens», assure X. Mais Idrissa ne revient pas. Sacré blagueur. Tellement blagueur, d’ailleurs, que «dans un premier temps, les quatre (Chun, X, James et Johann, ndlr) ont ri», assure Nikola Kerkez Plavsic, l’un des sept accusés. «James et le Chinois nous ont demandé si on voulait recommencer, indique Johann. Mais ça suffisait.»

L’audience se poursuit aujourd’hui.

 


CHUN CHENG, Nikolas Kerkez, James Leclerc, Johann Tatard, accusés d’homicide volontaire pour avoir jeté un Malien dans le canal Saint-Martin, à Paris, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1994, ainsi que Stéphane Groize, répondant de non-assistance à personne en danger, se sont tour à tour exprimés devant la cour d’assises de Paris. Un dernier mot avant le délibéré pour dire «leurs excuses», «leurs regrets», «tout le mal qu’ils ont causé» et qu’ils «ne souhaitaient pas». La partie civile et l’avocat général pointaient jeudi leur absence de remords. Ils ont hier demandé «pardon» à Amadou, fils de la victime, et à sa mère; ils ont nommé Idrissa Diarra, l’homme mort par leur faute. Agés de vingt-deux à vingt-cinq ans, habillés de gros pulls et coiffés d’une queue de cheval, les prévenus avaient l’air très jeunes à ce moment-là.

Chun Cheng, pour qui l’avocat général a réclamé la plus lourde peine, dénotait tout de même par sa tenue, mais aussi dans ses propos: «Je veux juste que la maman se souvienne de ce que j’ai dit à Amadou.» Le matin de cette journée consacrée à la défense et au délibéré, les deux avocats du jeune homme, Me Sossoh et Me Laurette, avaient évoqué son désir de voir Amadou accepter l’aide d’un psychothérapeute. «Je suis devenu un monstre le jour où j’ai tué son père», aurait dit Chun à l’un de ses conseils. La défense a d’ailleurs marqué la différence de Chun Cheng. «Il ne se plaint pas, ne se disculpe pas, il paye», estime Me Laurette, «car il ne s’estime pas le droit de se poser en victime». Ses origines asiatiques expliqueraient son sens aigu du déshonneur et de la honte, plaident ses avocats. Elles l’empêcheraient d’avoir voulu commettre un crime raciste, argumentent-ils encore. L’un des noeuds du procès réside dans le caractère raciste ou non de l’homicide. Il réside aussi dans le caractère volontaire ou non de l’acte. Les avocats de Chun, comme ceux des autres prévenus, ont soutenu qu’il n’y a pas eu intention de donner la mort.

https://www.humanite.fr/-/-/les-trois-meurtriers-didrissa-ecopent-de-12-ans-de-reclusion

 


Le procès de sept jeunes qui se sont «payé un Noir»

Le 13 juillet 1994, sept garçons jettent dans les eaux du canal Saint-Martin, à Paris, Idrissa Diarra, un Malien de quarante-trois ans. Cinq de ceux qui voulaient «casser la racaille des cités HLM» comparaissent aujourd’hui devant la cour d’assises de Paris.

 


Concert de hard-rock à la boîte de nuit le Gibus,
toute proche de la place de la République,
ce soir de juillet.
Sept jeunes, âgés de quinze à vingt ans,
en sortent vers 3 heures du matin,
avec l’envie de se battre, l’envie de «casser de la racaille des cités HLM»,
si possible «un Noir ou un Arabe»,
avoueront-ils six mois plus tard aux policiers de la brigade criminelle de Paris.
James, Stéphane, Chun et les autres errent dans le quartier du Gibus. Sur les quais du canal Saint-Martin, la bande accoste d’abord deux étudiants en cinéma filmant des pierres jetées dans l’eau.
La scène inspire leur macabre scénario.

Un Malien tiendra le rôle de la pierre.
Il se nomme Idrissa Diarra et somnole un peu plus loin sur un banc. Les hard-rockers réveillent l’homme un peu ivre, engagent la conversation, le chahutent et font mine de le jeter à l’eau. La victime indique qu’elle ne sait pas nager.
Le groupe le pousse, pour de bon cette fois, dans le canal.
Idrissa, quarante-trois ans, ouvrier en maroquinerie, un gars «un peu bohème» selon ses proches, coule à pic. Des témoins préviennent les secours mais en vain. L’homme décède à 9 heures du matin des suites de sa noyade.

 


les sept garçons accusés se renvoient la balle

http://www.humanite.fr/node/171469

 


  • Grégory Piat

https://www.discogs.com/fr/artist/604328-Gr%C3%A9gory-Piat

  • Mr Antaeus

https://www.discogs.com/fr/artist/1353149-Mr-Antaeus

  • Antaeus –Years After the Birth of the Weak

enregistré au printemps 1995

https://youtu.be/fSyWeQjKlRI?si=IbmbQ9CpUKAaE-7A

  • Antaeus – Supremacist Dawn

  • Tragos Adein

Secondary, 3 of 4

Secondary, 4 of 4

  • Le Lac Où Je Suis Mort

Principal

  • Belladonne (Fairy Voices) – CD compilation

https://i.discogs.com/DAYjhc2oveTO-_2M9ORPmqJTtFpRTlTu9uPJCYUCjL4/rs:fit/g:sm/q:90/h:352/w:350/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9SLTE5NDE2/OC0xMTQ1OTY2OTEy/LmpwZWc.jpeg

 


Le Monde SAMEDI 14 JANVIER 1995

Des jeunes avouent le meurtre d’un Malien

La bande de sept ” hard rockers ” disait vouloir ” se payer un Noir ”

Cela aurait pu rester le mystère du canal Saint-Martin, la mort inexpliquée d’un homme jeté à l’eau par une bande d’assassins dont la trace aurait été à jamais perdue. Le 13 juillet 1994 à 3 heures du matin, un Noir avait été volontairement poussé dans ce canal du dixième arrondissement parisien. Mort par noyade. De rares témoins avaient observé la scène de loin : sept jeunes aux cheveux longs et à la panoplie de hard rocker – blousons noirs élimés avec des noms de groupes peints sur le cuir, vieux jeans délavés à l’eau de Javel et paire de rangers – avaient chahuté l’homme en faisant mine de le balancer à l’eau.

“Je ne sais pas nager “, avait-il crié. Après lui avoir offert une cigarette – “la dernière, celle du condamné “, avait ricané l’un des jeunes-, l’homme avait été jeté dans le canal. Il a coulé à pic. Sept inconnus pour un cadavre. Un maigre indice, dans l’une des poches du noyé : une carte orange, portant un nom à moitié effacé. La prestigieuse brigade criminelle avait été saisie du dossier. (Le Monde du l5 juillet 1994). Après six mois d’enquête, “la crim’ “a reconstitué le fait-divers et interpellé les sept suspects.

A LA SORTIE D’UN CONCERT

La petite bande avait passé la soirée au Gibus Rock Club, une boîte de nuit de la rue du Faubourg-du-Temple. Ce soir-là, l’ambiance était au “hard” : un groupe connu des seuls initiés avait déversé ses lourds décibels sur ses fidèles. A la sortie du concert, les sept fans avaient d’abord discuté avec des étudiants en cinéma qui, sur le quai de Valmy, filmaient des cailloux jetés dans l’eau. Un peu plus loin, le groupe – un collégien et deux lycéens, un maçon, un garçon de café, deux sans-profession, tous âgés de quinze à vingt ans- avait repéré l’homme assoupi.

Aux policiers qui les ont interrogés, les uns ont dit avoir voulu “faire une ratonnade et se payer un Noir ou un Arabe “. Les autres ont avoué vouloir “casser la racaille des cités HLM “. Ils se sont présentés comme des “hardos “, amateurs de rock dur, se croisant souvent dans des concerts ou devant le magasin Virgin Megastore des Champs-Elysées. Ces deux mineurs et cinq majeurs, tous Français, ne se connaissaient pas davantage. A part un mineur, qui s’est vaguement dit “nationaliste “, et une haine déclarée pour les “rappeurs”, ils n’ont pas donné aux enquêteurs l’impression d’être mus par une idéologie répertoriée. Des simples d’esprit “, commente un policier.

Diera Idrissa, un Malien de trente-cinq ans, en est mort. ” Un marginal en voie de clochardisation “, selon la police judiciaire. Une victime sans domicile fixe, qui se faisait héberger chez des amis. Dans la chaleur d’une nuit d’été, il avait décidé de dormir au bord dans l’eau d’un canal. Son identification été simple : le nom de la carte orange empruntée à un proche a permis de découvrir son identité.

Les ” hardos” ont été retrouvés grâce aux témoignages décrivant un jeune de type asiatique dans leurs rangs et à un renseignement décisif et anonyme parvenu in extremis aux enquêteurs. Les sept suspects ont été interpellés en cascade, du 9 au 11 janvier. Ils ont reconnu avoir poussé celui qui disait ne pas savoir nager, mais s’en renvoient la responsabilité. Quatre d’entre eux ont été écroués pour homicide volontaire par le juge d’instruction Olivier Deparis, jeudi 12 janvier, les trois autres restant en liberté sous contrôle judiciaire. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) s’est constitué partie civile dans la procédure. Erich Indyan

 


Nouvelle inspirée du meurtre :

Cette nouvelle est inspirée d’un fait réel qui s’est passé dans la nuit du 13 au 14 juillet 1994. Les criminels ont été retrouvés en janvier 1995. Nous vous invitons à lire l’article du journal Le Monde relatant l’événement. (14 janvier 1995)

14 Juillet !

Les deux jeunes lycéens avaient décidé de se retrouver au Gibus, une boîte de nuit branchée hard rock de la rue du Faubourg du Temple où ils avaient l’habitude d’assister à des concerts. Ce soir-là, l’ambiance n’était pas terrible et, comme leurs voisins, ils manifestaient leur mécontentement. Parmi ceux-ci, l’un d’entre eux, une véritable armoire à glace, se distinguait par sa violence et sa hargne.

C’était un de ces jeunes que tout le monde fuyait. Il n’était âgé que de vingt ans mais en paraissait vingt-cinq. Une stature imposante, des épaules larges, un buste bien développé, des muscles qu’il aimait faire jouer. “1,90 mètres, 80 kg.” comme il aimait à le préciser fièrement Des cheveux longs et sales, un regard si clair et si fixe qu’on l’aurait dit métallique, avec une petite cicatrice au coin de l’oeil gauche. Sur l’épaule droite, un scorpion, le dard dressé, tatoué.

Cette apparence physique, qui n’avait rien pour rassurer, était complétée par un blouson noir élimé, avec des noms de groupes de rock cousus dans le dos et des croix gammées dessinées sur les avant-bras. Un tee-shirt qui avait sûrement dû être blanc, de vieux jeans délavés à l’eau de Javel et des grosses rangers noires avec des semelles cloutées.

C’était un des habitués du Gibus Club Rock, où on aurait pu le trouver à toute heure du jour et de la nuit, si le Gibus avait été ouvert 24 heures sur 24. Avec quatre autres semblables, il avait fini par se constituer une petite bande qui, régulièrement, se donnait rendez-vous dans des boîtes qui ressemblaient, de loin comme de près, à des repères de malfrats. Ce soir-là, ils étaient venus, tous les cinq, assister à ce concert au Gibus, et, déçus, frustrés comme les deux lycéens qu’ils entraînèrent à leur suite, ils allaient en sortir avec la ferme intention de ” s’amuser ” ailleurs.

S’amuser…il y a bien longtemps qu’Idrissa ne savait plus ce que ces mots voulaient dire… Il venait de quitter ses amis qui l’avaient hébergé une semaine durant.

Cette nuit était si chaude qu’il décida de dormir sur les berges du canal Saint Martin après avoir fait une promenade dans le quartier. Il quitta donc la rue de La Pierre Levée et prit la rue de La Fontaine au Roi, son itinéraire des soirs d’été. Arrivé quai de Valmy, il fit encore quelques pas avant de s’étendre à même le sol après avoir roulé sa veste en guise d’oreiller.

La tête posée sur cet oreiller de fortune, Idrissa tomba dans un profond sommeil et il rêva à son pays, le Mali, qu’il avait quitté à 18 ans pour tenter sa chance à Paris. Lors de son départ pour la France, il avait laissé sa famille dans la misère. Ils habitaient des maisons de terre dans un petit village non loin de Gao. Bien souvent, il avait pensé à un éventuel retour au pays, mais l’argent lui faisait cruellement défaut.

Idrissa rêve. Il revoit son village, une femme allant chercher de l’eau au puits. Mais oui, c’est sa mère. Ses rêves sont confus. Il croit entendre le bruit caractéristique du fleuve Niger, mais en fait ce n’est que celui des pales charriant l’eau du canal.

Réveillé par une énorme péniche, il essaye vainement de se rendormir. Les souvenirs de son passé se bousculent dans sa tête. Pourquoi avait-il quitté son pays ? Il se revoyait jouant au foot avec les jeunes du village tandis que sa mère, au bord du fleuve, lavait le linge. Son père, lui, travaillait à Gao toute la journée. Le soir, il lui parlait de la France. Il lui en avait parlé si souvent comme d’un pays de rêve, d’un Eldorado, qu’il avait fini par y débarquer, par un bel après-midi de l’automne 1977.

Après leur soirée passée au Gibus Club, les sept jeunes ” hardos ” décidèrent de prendre l’air. Direction, La République où l’ambiance était peut-être plus “intéressante”. Mais, arrivés à hauteur du canal Saint-Martin, ils changèrent d’avis et décidèrent de longer le canal.

Ils rencontrèrent un groupe de jeunes avec une caméra. L’un des rockers leur demanda :

– Vous faites quoi là ?

– Un court métrage.

– C’est quoi ça ?

– Ben un film…, avança celui qui passait pour l’intellectuel de la bande.

– Ah oui ? Et ils sont où vos acteurs ?

– Il n’y a pas d’acteurs. Nous filmons la chute des cailloux pour un centre d’art et d’essai.

– Oh ! Les tocards ! Ils filment des cailloux et ils se prennent pour Spielberg ! Allez on se casse.

Ils partirent, mais après quelques mètres rencontrèrent Idrissa, toujours allongé par terre, et dormant paisiblement. Ils s’approchèrent et virent que l’homme était noir.

– Visez le négro, là !

– Vous pensez ce que je pense ?

– Ouais ! P’t-être qui fait des ronds dans l’eau, lui aussi ?

– Allez, on se le fait?

– Ouais… On se fume un bamboula !

La bande s’approcha de l’Africain et lui proposa une cigarette.

– Eh, mon pote, une cigarette, ça te branche ?

– Non,… merci, répondit Idrissa, d’une voix peu rassurée.

– Allez ! Fume ta cigarette ! On n’a pas que ça à faire !

– La dernière, celle du condamné….reprit un autre en ricanant.

– Fume ! Et après on va te fumer !

A ces mots Idrissa se dressa pour tenter de fuir, mais les sept rockers l’encerclaient.

Deux d’entre eux l’empoignèrent et le jetèrent dans le canal.

– Je ne sais pas nager ! cria Idrissa avant de toucher la surface de l’eau.

Celle-ci fut un instant troublée, puis elle redevint lisse et calme, comme si rien ne s’était passé.

Les 3°2 du Collège Georges Méliès.(Avril- Mai 1995)

Baroudi Sadok, Benamara Bouabdellah, Chaban Maher, El Mimouni Fahd, Fenniche Mohand, Ferron Virginie, Ferry Carole, Girbes Aliénor, Hamouche Mohand, Jan Patricia, Kamoun Laurent, Khamira Inès, Latif Laurent, Niang Lamine, Ouahabi Azdène, Sagroun David.

http://lilian.chevallier.pagesperso-orange.fr/Ecrits/14%20Juillet.htm

 


L’avocate générale Evelyne Lesueur a requis hier des peines de douze à quinze ans de réclusion contre trois jeunes gens accusés d’avoir noyé Idrissa Diara, un Malien de 42 ans, en le jetant dans le canal Saint-Martin à Paris, le 13 juillet 1994. Quinze ans de prison ont été requis contre Chun Cheng, 22 ans, treize contre James Leclerc, 23 ans, et douze contre Johann Tatard, 21 ans. Pour le quatrième accusé, Nikola Kerkez Plavsic, 22 ans, l’avocate générale a laissé la cour décider de son sort, car rien n’indique qu’il ait aidé à jeter à l’eau cet homme, dont le seul tort était d’être noir et de dormir sur un banc (Libération d’hier). Enfin, trois ans avec sursis ont été requis contre Stéphane Groise, 23 ans, poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Verdict aujourd’hui.

 


La cour d’assises de Paris a condamné vendredi à des peines de 12 ans de réclusion criminelle Chun Cheng, James Leclerc et Johan Tatard. Ils étaient accusés d’avoir noyé un Malien, Idrissa Diarra, le 13 juillet 1994, en le jetant dans le canal Saint-Martin. Les jurés ont acquitté Nikolas Kerkez-Plavsic.

DARKTHRONE North Arisk Black Metal

La polémique provient des déclarations sur la pochette de l’album, qui feront peser des soupçons d’antisémitisme sur le groupe. La première édition de l’album, qui restera disponible jusqu’à la réédition de 2001, contenait au dos du CD l’inscription « norsk arisk black metal » (« black metal norvégien et aryen »), bien que le groupe ait expliqué avoir utilisé le mot « arisk » pour signifier « vrai », ce qui se confirme dans la phrase en anglais également présente sur la pochette : « true norwegian black metal ». La participation de Count Grishnackh à cet album, connu pour ses opinions racistes, n’est pas pour calmer la situation… Cela aura d’ailleurs des conséquences directes, notamment avec leur distributeur français Média 7, refusant de s’occuper de leur promotion.

Transilvanian hunger est le quatrième album du groupe de black metal norvégien Darkthrone, paru en 1994 sur le label Peaceville Records.

Les quatre premiers textes sont l’œuvre de Fenriz, batteur du groupe; les quatre derniers ayant été écrits pour Darkthrone par Count Grishnackh (Varg Vikernes) de Burzum.

Darkthrone refuse de jouer live

PNFE, le retour

https://reflexes.samizdat.net/pnfe-le-retour-2/

Article publié en octobre 1993 dans le n° 40 de la revue REFLEXes)

PNFE-le-retour1

Depuis l’attentat du foyer Sonacotra de Cagnes-sur-Mer, dans lequel étaient impliqués certains de ses membres, et les arrestations et la détention de ses principaux dirigeants fin 1989 (voir Réflexes n° 23-24 et n° 25-26), le PNFE n’avait plus beaucoup fait parler de lui, entamant une traversée du désert ponctuée par les départs de cadres et de militants, par l’interdiction de ses manifestations publiques et de son journal Tribune nationaliste. Il semble aujourd’hui que cette période soit terminée, le parti de Cornilleau ayant été réorganisé au niveau interne et connaissant une nouvelle vague d’adhésions dont notamment celle d’une vieille figure de la scène néo-nazie française, Michel Faci (voir portrait). Un renouveau confirmé par le développement de liens privilégiés avec plusieurs groupes néo-nazis internationaux et la tenue de son 5ème congrès le 3 avril 1993 où a été annoncée la fusion des FNE (Faisceaux nationalistes européens) de Mark Frederiksen avec le parti de Cornilleau. Un congrès significatif à plus d’un titre puisque y a été exposée la future stratégie du PNFE.

Résumé des chapitres précédents : créé en 1987 par Claude Cornilleau (un ex-membre du FN), le PNFE PNF (bis) —ne pas confondre avec PNF (marque déposée antérieurement chez Militant and Co)— se fait très vite remarquer par son discours violemment raciste et antisémite, l’intérêt qu’il porte au mouvement skinhead et le port d’un uniforme (chemise brune de préférence). Très vite, il attire les déçus du FN, les rasés, et les nazis pur sucre. Mais son ascension est brutalement stoppée au milieu de l’année 1989, quand des militants niçois de son organisation, Michel Gouge et Gilbert Hervochon, sont arrêtés à la suite de plusieurs attentats sur la Côte d’Azur, attentats qui feront un mort. À cette occasion, on a découvert que le PNFE avait créé un réseau néo-nazi dans la police par l’intermédiaire de policiers membres de la FPIP, syndicat d’extrême droite.
Du coup, les principaux dirigeants du PNFE, son président Cornilleau, son secrétaire général Allouchery et l’inspecteur Lecanu sont interpellés et incarcérés ainsi que plusieurs militants.
Après 5 mois d’incarcération, c’est d’un PNFE moribond que Cornilleau reprend la direction. Une situation aggravée par la démission fin mai 1989 de Allouchery (sorti de prison avant son chef). Il explique son départ par un changement radical de ses conceptions politiques puisqu’il proclame être devenu, au contact de la prison, «un militant révolutionnaire anti-impérialiste, anti-capitaliste» bien évidemment opposé au néo-nazisme de son ancienne organisation.
En fait, plus prosaïquement, il semble que, profitant de l’incarcération de son chef, il a tout simplement, avec la complicité de sa petite amie Christelle Duguet, la responsable du cercle féminin du PNFE, empoché le fric des cotisations et du soutien financier des militants et sympathisants. Fric dont il se serait servi pour s’acheter une voiture et partir en vacances. Il faut ajouter des soupçons portant sur les relations d’Allouchery avec la police. En clair, il aurait balancé. Depuis, il serait parti outre-mer.
Autre départ forcé, celui de l’inspecteur Lecanu, viré de la police, reconverti depuis dans le gardiennage pour une société privée de sécurité dirigée par d’anciens militants d’extrême droite (on ne se refait pas).
Au niveau des militants, c’est la fuite de ceux qui s’auto-proclamaient les plus durs et les plus purs, à force de croix gammées dans leurs zines, et de la tendance skin «mytho-bière».

Réorganisation du mouvement

Dans un premier temps, Cornilleau réorganise la direction en nommant Michelle Dall’ara secrétaire nationale et son mari Alain trésorier (deux transfuges du RPR), et en s’entourant d’une équipe de jeunes comme Olivier Revet, Marc Nicoud de Lyon, Philippe Debonnet de Metz et Erik Sausset de Caen.

Michel Faci, Claude Cornilleau et Eric Sausset

Michel Faci, Claude Cornilleau et Eric Sausset

Pour pallier à l’interruption du journal, Ultime Ralliement, la revue du groupe Horst Wessel devient la « lettre de combat » du parti. Au niveau des activités, le PNFE s’investit dans le soutien aux prisonniers nationalistes en réactivant le COBRA (Comité Objectif Boycott de la Répression antinationaliste) créé par Olivier Devalez dans les années 1980 et dont le nouveau responsable est Rolf Guillou, un skin du Havre et ancien responsable du service d’ordre des FNE, et en créant un comité de soutien à Aruni et Lajoye, deux activistes d’extrême droite responsables de plusieurs attentats dans la région de Caen, dont l’assassinat d’un épicier maghrébin. Lajoye, ayant adhéré depuis au PNFE en prison, est devenu le « héros » de toute une partie de l’extrême droite néo-nazie pour ses actions et ses écrits abondamment publiés, notamment dans l’Empire invisible, le bulletin de la branche française du KKK.

Autre activité du PNFE, le soutien au courant révisionniste par l’intermédiaire de l’ANEC (Association normande pour l’Éveil du Citoyen) basée à Caen et dirigée par un élève-ingénieur, Vincent Reynouard, qui se fait très vite remarquer en diffusant des tracts révisionnistes sur le campus de la fac. Dès lors, il grimpe dans la hiérarchie du parti jusqu’à en devenir le secrétaire général à la place de Michelle Dall’ara (qui a quitté le Parti avec son mari, là encore pour «divergences politiques»), lors du 4ème congrès du PNFE en mars 1991. Cette nouvelle année commence par ressembler aux précédentes. Interdit de défilé Jeanne d’Arc en 1990 par le préfet de police, le PNFE a beaucoup de mal à organiser des réunions publiques. La création d’une association des Amis de Tribune Nationaliste vise alors à contourner ces interdictions. La seule réunion qui est organisée le 21 avril dans un restaurant de l’Aisne et qui réunit une cinquantaine de militants, est troublée par la gendarmerie. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, c’est l’interdiction de publicité et de vente aux mineurs de TN, puis la suppression de sa commission paritaire, ce qui signifie l’interdiction de fait de la parution du journal ; enfin, en septembre, le procès intenté contre son tout nouveau secrétaire Vincent Reynouard (qui quitte le PNFE mais continue ses activités révisionnistes). Ces nouveaux ennuis entraînent une nouvelle réorganisation du parti. Erik Sausset remplace Reynouard, tandis que Yannick Jordan est nommé responsable pour l’Ile-de-France. Mais une fois de plus, ce sont les médias qui provoquent le retour du PNFE au premier plan, en décembre 1991, grâce à une émission de télé consacrée à l’extrême droite en France, animée par Daniel Bilalian. Plusieurs groupes peuvent s’y exprimer sans retenue et notamment le PNFE, par l’intermédiaire de Cornilleau, Sausset et Jordan. Résultat, les adhésions ne tardent pas à suivre, tandis que le journal du parti reparaît avec le début du récit des « exploits » de Michel Faci en Croatie, déjà auteur dans le n°49 de TN de l’histoire des volontaires français en Irak lors de la guerre du Golfe. Un Faci que l’on retrouvera le 11 janvier 1992, présent aux côtés de Cornilleau lors d’une réunion du PNFE dans la région de Caen : cela augure déjà de son adhésion au parti.

Après un attentat contre un foyer de la Sonacotra

Après un attentat contre un foyer de la Sonacotra

Entre temps, fin 1991 naît le parti «frère» de celui de Cornilleau, le PNSE (Parti nationaliste suisse européen), créé à la Chaud-de-fond à l’initiative de Pierre Barbezat, qui en laisse vite la direction à un skin, Cedrik Pythoud. Regonflé par toutes ces arrivées, le PNFE envisage même de présenter des candidats aux cantonales de 1992 : Jacky Charpentier et Claude Cornilleau en Seine-et-Marne et Xavier Bourdin en Seine-Saint-Denis, mais le projet n’aboutit pas. Le parti en profite pour développer ses relations avec d’autres mouvement néo-nazis en Europe ; une politique engagée dès 1987 avec sa participation à l’Euro Ring, une initiative créé à l’initiative du VMO belge qui a cessé toute apparition publique depuis 1989. C’est lors de ces congrès que sont noués des liens avec pour l’Allemagne, le FAP de Michael Kühnen (aujourd’hui décédé). En juin 1989, une délégation du Cercle nationaliste féminin du PNFE est invitée à Hambourg pour rencontrer ses consorts du FAP qui lui rendra la politesse en venant les voir en France. De plus, des liens très étroits sont noués entre la section du PNFE de l’Est de la France (Strasbourg, Metz) et ses voisins allemands. Durant 1992, le PNFE est invité par la Nationaliste List et l’AVÖ à participer au défilé commémoratif de la mort de Rudolf Hess. Une délégation composée d’une vingtaine de militants fait le déplacement.
En Angleterre, c’est avec le BNP (British National Party) que le mouvement de Cornilleau entretient les meilleures relations, comme le prouve la présence du PNFE aux trois derniers congrès du BNP en 1990, 1991 et septembre 1992.
Aux États-Unis, il faut noter des contacts avec l’Église du Créateur, une secte catholique national-socialiste dont le leader le révérend Ben Klaessen a été interviewé dans le n°50 de TN (il s’est suicidé au mois d’août).

Au niveau national, c’est le rapprochement de plus en plus prononcé avec les FNE de Fredericksen, entamé dès 1989 lorsque les FNE mirent la boîte postale de leur journal Notre Europe combattante au service du Comité de soutien du PNFE. Rapprochement confirmé par un meeting en avril dans une brasserie de la Place de la République bien connue des vitriers. Il est vrai que les FNE, descendants directs de la FANE (Faisceaux Actions Nationales Européens) n’ont jamais réussi à redevenir ce qu’ils ont été ; leur activité principale se bornant à la diffusion de leur journal et aux divers dîners-anniversaires en l’honneur d’Adolf Hitler. Le dernier en date, prévu en 1991 dans un restaurant de Bagnolet a été annulé, le nombre de participants se montant à une trentaine.

C’est ce renouveau qu’est venu confirmer le 5ème congrès du PNFE le 3 avril 1993. De nombreuses délégations étrangères étaient présentes. Les Anglais du BNP avec à leur tête leur président John Tyndall, une délégation allemande, l’AVÖ et son leader Ewald Althans, les Suisses du PNSE venus avec Cedryk Pythoud ainsi qu’une importante délégation belge.
Hervé Van Laethem, du groupe belge l’Assaut, et l’Américain Gerhard Lauck du NSDAP-AO n’ayant pu être présents avaient envoyé un message de soutien.
Ce sont environ 200 personnes qui ont tour à tour écouté Erik Sausset, le vice-président du PNFE, Michel Faci, membre du Bureau politique, John Tyndall, le président du BNP, Mark Fredricksen des FNE et enfin Claude Cornilleau qui a fait un récapitulatif de toutes les difficultés auxquelles s’est heurté le parti avant de faire un point sur la situation sociale et les dernières élections.
Le «Flan national», dixit Cornilleau, ne trouve pas même grâce à ses yeux, car il est lui aussi «démocrate» et se compose de juifs (référence au Cercle d’amitié française juive et chrétienne créé par Bernard Anthony). Au niveau stratégique, le PNFE va chercher à « adopter une voie étroite consistant à développer une opposition extra-parlementaire totalement en dehors du système » et se fixe comme but de « le renverser pour instaurer un ordre nouveau sans pour cela s’interdire de descendre dans l’arène électorale ». Bien que, pour Cornilleau, les élections ne changent rien : « Toutes les élections [de mai 1992] sont symbolisées à mes yeux par celles de Sarcelles où un Juif de gauche, Strauss-Kahn, a été battu par un Juif de droite, un certain Lellouche : nous n’avons fait que changer de Juif, un point c’est tout. »
L’action du PNFE se centre donc sur la propagande ; ainsi Cornilleau a-t-il annoncé la reparution de son journal en dépit de l’interdiction qui l’a frappé, mais à partir de l’étranger.
La police n’étant plus capable d’assurer la sécurité des biens et des personnes, le PNFE assurera lui-même sa propre sécurité, et Cornilleau d’ajouter : « Je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer toutes les armes que vous pouvez encore acquérir légalement, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit » (Ah, les dits et les non-dits !) et enfin « Dans le régime actuel, nous sommes tous en état de légitime défense et il n’est pas impossible que l’avenir voit la création de communautés nationalistes dans la France profonde, qui serviraient de base à la reconquête de notre pays envahi et avachi aux mains d’une équipe mafieuse vendue à la juiverie internationale. »
On peut voir dans cette dernière proposition l’influence de groupes américains tels que The Order ou Aryan Nation. Alors, à quand des communautés de skins agricoles ?

Enfin, le PNFE prône le resserrement des liens entre tous les nationalistes européens car « nous tous, nationalistes européens, nationalistes blancs de tous les continents, nous n’avons qu’un seul et même ennemi c’est la juiverie internationale. »
En conclusion, suite à ce congrès, on peut penser que le PNFE est amené à jouer dans les mois qui viennent un rôle important au sein de l’Internationale néo-nazie. Le message envoyé par Gerhard Lauck du NSDAP-AO (qui devait participer à ce congrès) est significatif à cet égard.
Le PNFE va-t-il être amené à jouer le même rôle que l’ANS ou le FAP en Allemagne, celui de la branche politique du NSDAP-AO ? L’arrivée de Faci, très proche de cette organisation, au sein du bureau politique et la fusion avec les FNE prononcée après le congrès sont déjà des éléments de réponse (Fredricksen est devenu vice-président suite à la fusion).
La présence au congrès de Ewald Althans, considéré comme un des successeurs de Michael Kühnen, la participation pour la deuxième année consécutive d’une délégation d’une quarantaine de militants du PNFE et la prise de parole de Cornilleau au cours de la manifestation en sont comme une confirmation.
La suite au prochain numéro…

Publié en novembre 1993

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

HORNA NSBM de Finlande

Horna de finlande a des liens multiples avec l’idéologie néonazie et la mouvance nsbm
Horna diffuse son idéologie en musique depuis 1993.
et a fait couler beaucoup d’encre, notamment à cause de son leader Ville Pystynen alias “Shatraug”.

https://fightfascism.wordpress.com/2007/04/29/horna-finnland-bandbeschreibung/

https://fightfascism.wordpress.com/2012/09/05/rechtsextreme-black-metal-band-horna-auf-europa-tour/

Le leader de Horna diffuse son idéologie-en-musique via son label grieventee : Kristallnacht „Aryan Art“, „Aryan Blood“, „Endlösung“, „Holocaustus“, “hammer”, …


– En 2010, plusieurs rassemblements ont été annulés par “Horna” dans les pays de langue allemande par des manifestations antifascistes.

– Tournée septembre 2012 organisée par Sven Zimper ” MetalKommand Concerts “ soit le batteur de Absurd, et du label nsbm WTC.

Horna entretient des liens particuliers avec Satanic Warmaster (groupe interdit en France)
Dans un interview “Shatraug” félicite le néo groupe nsbm “Satanic Warmaster”, dont le chef de la bande est “Nazgul”, l’ex-chanteur de “Horna”.

Horna entretient des liens particuliers avec Peste Noire
– disque en collaboration Horna Peste Noire en 2007 diffusé par un label français.
– Horna boycotte le BlastFest 2017 en Norvege, horna annule en soutient au groupe Peste Noire interdit, tout en adoptant une posture victimaire-identitaire anti-antifa.

Plusieurs release de la bande Horna ou du projet parallele “Sargeist” ont été produits par des labels d’extrême droite ultra comme “Sombre Records”, W.T.C. Productions “ou” Blut und Eisen Productions “.

“Corvus”, le chanteur actuel de “Horna”, est également actif dans la bande “Korgonthurus” sur le label néo nazi “Blood & Soil” Productions “. Pour une release de la bande “Desolation Triumphalis”, qui se compose de membres de groupes nsbm comme “Kristallnacht”, “Chemin de Haine”, “Seigneur Voland”… , “Shatraug” a composé la chanson “The eternal revolution».

En 2006, une release en commune avec le groupe néo-nazi “Legion of Doom” a été produite par le label “Zyklon-B-Productions”. Dans la même année, une autre release a été produite avec le groupe national-socialiste-Black-Metal “Sacrificia Mortuorum”. Ce dernier a déclaré dans une interview être très fier d’être autorisés à collaborer avec “Horna”, “Shatraug” de “Horna” a pris contact avec la bande, une bonne amitié a développé à partir de ce qui a abouti à la release produite en collaboration.

Le label néo nazi “Schwarze MaSSenvernichtung” produit des badges pour “Horna”.

 

Band description

„Shatraug“, guitarist of „Horna“ speaks about NS-Black-Metal:“Well, our ex-vocalist (who also was/is active in the band „Gestapo666“, Note) is no longer a member of Horna, because he wanted to concentrate to this kind of ideals in Black Metal. I support many NS bands, because of the quality their music offers and because of the intellect of the particular persons. I do not support posers or wannabees. It has to attest if a band is honorable or pure scum. Politics in Metal are not really necessary, but i don’t care about it, so long it don’t exposes as absolutely stupid. For example i just heard a demo, where a song was entitled „Vuosi1488“, thus „the year 1488“. How stupid can someone be? Cleverness and strength. A little bit all out knowledge does not hurt“.

Elsewhere „Shatraug“ confesses to Blood-and-Soil-Ideology: „Our souls and blood is from this northern soil and the nature around here is certainly affecting the psyche.“

In one interview part about the Finnish Blackmetal-Scene, „Shatraug“ commends the local neo nazi band „Satanic Warmaster“, whose head of band is „Nazgul“, the already mentioned ex-vocalist of „Horna“. Obviously „Horna“ has best contacts to „Satanic Warmaster“.

In 2003, before „Nazgul“ left the band, „Shatraug“ openly confessed to the Nationalsocialist ideology: „Yes, i support him (the National Socialism, note) and i can say the same of Warmaster (Nazgul). In my opinion the National Socialism means to be proud of the own heritage and the own country, to believe in the brothers in arms and to those values which exclude any foreign influence or religion“.

In common with „VilwolfHeim“ (who is/was active in the neo nazi bands „Sombre Chemin“ and „Heidenwelt“) and “Ravenum” (ex-drummer of “Horna”, vocalist of the NSBM-band “Hammer”) „Shatraug“ plays in the band „Blutschrei“. The song titles of the Band fit in the neo nazi ideology: „Voice of Blood“, „White Agony“.

In a „wordrap“ in an interview with the internet magazine „Final War“ „Shatraug“ replies to a question about politics in Black Metal simply with „88“, a code which is often used by neo nazis and which stands for twice the eighth letter of alphabet. „HH“ stands for „Heil Hitler“. In the email address of the band one can also find the code.

Concerning to this a fan has made a guest book entry on the homepage of „Horna“:

„At first I must say, I like your music (Sargeist&Horna). But there is one thing i can´t understand, why is the e-mail adress of Shatraug: fornicator88… is there any connection between “88″ which could mean “HH” (Heil Hitler)? To me as a German it seems unbelievable that people believe in such a disguting crab. I´ve also read a interview with Shatraug were he said he have to do with NSBM, if this is true I must say that Shatraug doesn´t have a clue what he is talking about. We got so much problems with this fucking Parasites of Nazis. I think black metal should be unpolitical (like its origin!!!) Be satanist thats ok, thats true but nazis are fucking parasites. Please think about it and answer my by writin in this guestbook.”

The reply of „Horna”: „You don’t have to like what we are, it only proves where we stand and where you fall. YOU are the one who has no grip of reality. You like turkish scum infesting your neighborhood? You like rap and hip hop? Maybe you also do drugs and molest children? Maybe you want to wear funny hats and go to synagogues with other circumcized mice? THAT is what we are against. Don’t have to be “nazi” to be proud of our origin, blood and culture.”

Several releases of the band or of the side project „Sargeist“ have been produced by extreme right labels like „Sombre Records“, W.T.C. Productions“ or „Blut und Eisen Productions“.

With his label „Grievantee Productions“, „Shatraug“ sells releases of bands like „Aryan Art“, „Aryan Blood“, „Endlösung“, „Holocaustus“ and many other neo nazi bands. http://i10.tinypic.com/307mh51.jpg.

At the sound studio of „Shatraug“ the neo nazi bands „Kristallnacht“ and „Hammer“ are/were signed. http://i9.tinypic.com/2hsbzb5.jpg

„Corvus“, the current vocalist of „Horna“, is also active in the band „KORGONTHURUS” which is signed at the neo nazi label „Blood & Soil“ Productions“. For a release of the band „Desolation Triumphalis“, which consists of members of neo nazi bands like „Kristallnacht“, „Chemin de Haine“, „Seigneur Voland“ et cetera, „Shatraug“ composed the song „The eternal revolution“.

In 2006 a release in common with the neo nazi band „Legion of Doom“ was produced by the label „Zyklon-B-Productions“. In the same year a further release was produced with the National-Socialist-Black-Metal band “Sacrificia Mortuorum”. The latter stated in an Interview that one is very proud to be allowed to produce with „Horna“. After the debut-release „Shatraug“ of „Horna“ has contacted the band, a good friendship has developed from this which resulted in the commonly produced release.

The neo nazi label „Schwarze MaSSenvernichtung“ produces buttons for „Horna“.

1992 Le Batteur de EMPEROR poignarde à mort un homosexuel dans la forêt

La nuit du 21 août 1992, Eithun « Faust » Bård, le batteur du groupe Emperor, poignarde mortellement Magne Andreassen, un homosexuel, dans une forêt juste à l’extérieur de Lillehammer13. Il lui assène 37 coups de couteau avant de lui donner plusieurs coups de pied dans la tête. Faust, qui déclare par la suite qu’il n’a eu aucun remords, est condamné à quatorze ans de prison, mais est libéré en 2003 après avoir purgé neuf ans et quatre mois14.

https://en.wikipedia.org/wiki/Faust_%28musician%29

On 21 August 1992, Eithun stabbed Magne Andreassen, a gay man, to death in a forest just outside Lillehammer.[1] Eithun was visiting his family there.[2] He went to a pub and had a drink, but “the atmosphere didn’t suit him, so he decided to head home”.[2] According to Eithun, while walking in the Olympic park, “this man approached me – he was obviously drunk and obviously a faggot […] it was obvious that he wanted to have some contact. Then he asked me if we could […] go up to the woods. So I agreed, because already then I had decided that I wanted to kill him, which was very weird because I’m not like this”.[3] Eithun carried a knife because, as he explained: “It’s better to have a knife you don’t need than to not have one when you need it”.[2] Once in the woods, Eithun stabbed Andreassen 37[4] times and then kicked him in the head repeatedly as he lay on the ground.[5]

Eithun claimed that he felt no remorse at the time.[6] In the late 1990s, he said of the murder: “I was outside, just waiting to get out some aggression. It’s not easy to describe why it happened. It was meant to happen, and if it was this man or another man, that’s not really important”.[6] Ihsahn, his bandmate in Emperor, said that Eithun “had been very fascinated by serial killers for a long time, and I guess he wanted to know what it’s like to kill a person”.[2] The media has linked the murder to black metal and speculated that Eithun was motivated by Satanism or fascism, but in a 2008 interview he explained: “I was never a Satanist or fascist in any way, but I put behind me the hatred and negativity. Those feelings just eat you up from inside”.[7] In a 1993 interview he had said “I am not a Satanist, but I praise the evil”.[8] In an interview for the book Lords of Chaos he explained he had been “interested in Satanism but there are other things as well. Basically, I don’t give a shit”.[9] Jørn Tunsberg of the band Hades Almighty said that the murder was “an impulse killing” and that “it had nothing to do with black metal”.[10]

Police initially had no suspects, and Eithun remained free for about a year.[4] However, he told Øystein ‘Euronymous’ Aarseth, Varg Vikernes, and a few others what he had done.[4] After Euronymous’s murder in August 1993, Eithun was arrested and confessed to killing Andreassen. In 1994 he was sentenced to 14 years imprisonment, but was released in 2003 after serving nine years and four months.[7]

1992-1996 Les musiciens et les fans de black metal norvégien prennent part à plus de 50 incendies d’églises chrétiennes

Les musiciens et les fans de black metal norvégien prennent part à plus de 50 incendies d’églises chrétiennes de 1992 à 199612. Certains de ces bâtiments avait plus de huit cent ans et étaient largement considérés comme d’importants monuments historique. L’un des premiers incendies et le plus notable était celui de l’église de bois Fantoft, pour lequel la police soupçonne Varg Vikernes12. En mai 1994, il est reconnu coupable pour les incendies de l’église de Holmenkollen, de Skjold et de Åsane13. Afin de coïncider avec la sortie de De Mysteriis Dom Sathanas, Vikernes et Euronymous avait comploté pour incendier la cathédrale de Nidaros, qui apparaît sur la couverture de l’album5. Les musiciens Samoth, Faust et Jørn Inge Tunsberg12 sont également condamnés pour des incendies d’églises.

Les opinons sur les incendies d’églises divergent depuis au sein de la communauté black metal. Le guitariste Infernus, et l’ancien chanteur Gaahl de Gorgoroth font éloge de ces incendies dans des entrevues9. Cependant, Necrobutcher et Kjetil Manheim de Mayhem ont condamné ces incendies5.

1991 Inner Circle en Norvège

L’Inner Circle, ou Inner Black Circle, est une organisation d’origine norvégienne, aujourd’hui disparue, et composée de membre provenant du milieu Black Metal.
Créé par Euronymous, guitariste fondateur du groupe Mayhem, en 1991, cette organisation a pour vocation de rassembler les personnes véritablement anti-chrétiennes, mauvaises, satanistes, en opposition aux “traîtres” qui jouent du Death Metal. Constitué à la base des membres de groupes comme MayhemDarkthroneThornsImmortal ou Emperor, ce rassemblement sera connu sous le nom de “Inner (Black) Circle”, c’est-à-dire les représentants du “vrai” Black Metal. Leurs plus éminents représentants seront : Euronymous, Varg Vikernes, Faust, et Samoth.
Mais l’Inner Circle est suspecté d’avoir rassemblé beaucoup plus de personnes, les groupes cités ci-dessus ne formant que le “noyau dur”, la partie émergée de l’iceberg.
Fortement influencés par les groupes Venom et Bathory, et par la haine qui habitent les premiers albums de ceux-ci, le groupuscule franchit la limite qui se tient entre la musique, et la réalité. Comme l’a mentionné Faust d’Emperor dans le fanzine Darkness : “les vieux groupes le chantaient, ceux d’aujourd’hui le font”.


Le cercle se regroupait dans le sous-sol de la petite boutique d’Euronymous, “Helvete”, à Oslo, où étaient régulièrement hébergés certains membres, comme Samoth ou Faust.
Ils commencèrent à envisager des actions (menaces, intimidations, etc.) contre les groupes ne faisant pas partie de l’Inner Circle, et jugés “infidèles”. Glenn Benton, leader de Deicide, recevra ainsi des menaces de mort provenant d’un certain groupe nommé “Animal Militia“, émanation suédoise de l’Inner Circle. Le groupe Paradise Lost reçut également des menaces similaires le prévenant que s’il venait jouer enNorvège, ils seraient tués. Leur bus de tournée fut d’ailleurs victime d’une attaque en Suède, les membres ayant failli être blessés.
Puis, l’Inner Circle partit véritablement en guerre. Plusieurs églises (8 recensées) sont attaquées, mises à sac, brulées. Le 6 Juin 1992, à 6 heures du matin, quelques membres de l’Inner Circle, munis de barils d’essence et de briquets, enflamment l’église de Fantoft, près de Bergen, qui brûle des fondations jusqu’au clocher, les églises de Norvège étant pour la plupart en bois. Cette action “héroïque” se propage très rapidement dans le milieu Black Metal, et le 1er Août, c’est l’église de Revheim qui part en fumée, puis celle d’Holmenkollen deux semaines après, puis le 1er Septembre c’est au tour de celle d’Ormoya, et ainsi de suite durant des mois et des mois. Un pompier sera même tué en essayant de combattre les flammes qui détruisaient l’église de Sarpsborg.
Varg Vikernes, qui donne une interview à un journaliste du Bergens Tidende en janvier 1993, se vante de ces “exploits” et est vite appréhendé par les forces de police. Mais celles-ci le relâchent, faute de preuves. Il expliquera d’ailleurs sur son site burzum.org s’être vanté dans le but de faire de la pub à Helvete, un des rares distributeurs de ses albums à l’époque; il ajoutera également ne jamais avoir participé à ces actions. Lors du court passage en prison de Varg, Euronymous ferme Helvete pour quelques temps, ce qui aura pour conséquences de mettre Varg dans une rage noire, estimant qu’il aura été floué et que son passage en cellule n’aura servis à rien, pas même à aider Euronymous qui se trouvait dans une situation financière peu confortable du fait d’emprunts non remboursés. Varg expliquera lui-même plus tard que ce comportement qu’il jugea “couard” de la part d’un black metalleux sera une des raisons de sa prise de distance vis à vis d’Euronymous dans les temps qui suivirent.
Au mois de mars 1993, Varg Vikernes et Euronymous donnent ensemble une interview au magazine anglais Kerrang!, dans laquelle ils expliquent ouvertement les activités de l’Inner Circle, et se définissent même comme faisant partie d’une organisation nommée “Satanic Terrorists”. Évidemment, ils disent ne pas participer à toutes ces actions mais seulement en être tenus au courant. Les activités les moins reluisantes du Black Metal commencent alors à être connues de toute l’Europe, et Euronymous est obligé de fermer sa boutique d’Oslo.
L’Inner Circle disparaît dans le même temps que son créateur, Euronymous, tué de plusieurs coups de couteaux par Varg Vikernes le 10 août 1993. La rumeur voudrait que Varg l’ait poignardé de 23 coups, ce que ce dernier dément sur son site. Il avoue effectivement l’avoir poignardé à l’épaule quelques fois premièrement; selon lui Euronymous aurait tenté de s’échapper et c’est en tombant dans sa cage d’escalier qu’il aurait arraché une lampe en verre sur laquelle il serait tombé, se tailladant sur tout le corps (sachant qu’au moment de sa mort, Euronymous était en caleçon). Varg expliquera d’ailleurs lui-même qu’il le tua en lui plantant son couteau dans le front. Vikernes est ainsi condamné à 21 ans de prison. C’est alors la débâcle dans le milieu du Black Metal, l’existence de l’Inner Circle est exposée au grand jour, Faust est retrouvé et est condamné à 14 ans de prison pour le meurtre d’un homosexuel, et Samoth sera également condamné à 2 ans de prison pour les incendies d’églises. L’organisation est ainsi dissoute.

La pochette de disque culte : la photo de Dead de Mayhem suicidé d’une balle de fusil dans la tête

Per Yngve Ohlin, plus connu sous le nom de scène de Dead et également surnommé Pelle, est un chanteur de black metal suédois, né le 16 janvier 1969 à Västerhaninge dans le comté de Stockholm en Suède et mort le 8 avril 1991 près d’Oslo, dans le village de Kråkstad en Norvège. Wikipédia.

https://i.discogs.com/oFR7GzSJwU7OuGxmOfoQj1fWEta125p1UU6Fp43JtNQ/rs:fit/g:sm/q:90/h:392/w:598/czM6Ly9kaXNjb2dz/LWRhdGFiYXNlLWlt/YWdlcy9BLTQyMzQ5/MjctMTQ1MzEyOTE4/Ni0yMjYxLmpwZWc.jpeg

Le 8 avril 1991, quelque temps avant l’enregistrement de De Mysteriis Dom Sathanas, le guitariste de Mayhem Øystein Aarseth retrouve Dead mort. Il s’est suicidé d’une balle de fusil dans la tête après s’être lacéré à plusieurs reprises les poignets et la gorge avec un couteau.

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Euronymous décide alors d’acheter un appareil photo jetable et de prendre quelques clichés avant de prévenir la police. Les photos furent par la suite volées, et utilisées (soi-disant sans autorisation) pour la pochette de l’album bootleg Dawn Of The Black Hearts – Live in Sarpsborg. Euronymous aurait ensuite voulu récupérer une partie du corps du chanteur comme « souvenir » mais il se ravisa en pensant que cette absence se remarquerait.[réf. nécessaire] Il ramassa alors, parmi les débris de crâne, quelques morceaux pour faire des colliers pour lui-même et pour d’autres membres de la scène black metal norvégienne qu’il considère « dignes »4, et des bouts de cerveau qu’il fera cuire et qu’il mangera par la suite[réf. nécessaire]. Les autres membres de Mayhem confirmeront qu’Aarseth a bel et bien fait des colliers avec les morceaux du crâne de Dead4 mais nieront le “repas macabre” d’Euronymous avec son cerveau.[réf. nécessaire]

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Les raisons de son suicide restent encore aujourd’hui obscures, Per Yngve Ohlin était un être habité par la mort, très dépressif. Dans la courte lettre de suicide qui a été retrouvée, il écrit seulement « Excuse All The Blood » (« Désolé pour le sang »). Hellhammer déclara plus tard que cette lettre était légèrement plus détaillée et comprenait les excuses de Dead pour avoir utilisé le fusil de chasse dans la maison, mais que le couteau n’aurait pas suffi à finir le boulot. Avec ces mots, on a aussi retrouvé les paroles de la chanson Life Eternal, de l’album De Mysteriis Dom Sathanas.

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Il est désormais enterré dans le cimetière boisé de Skogskyrkogården à Enskede en Suède.

Scène du suicide de Dead dans le teen movie biographique musical Lords of Chaos

Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990 : Profanation du cimetière juif de Capentras – Archives INA

intervention de Jean-Yve Camus à 23"57

1997 : Aveux des skinheads PNFE coupables à 26"47

L’affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras fait suite à la profanation de sépultures juives à Carpentras (Vaucluse) en 1990. L’affaire a été résolue six ans plus tard et elle a mené à la condamnation de quatre néonazis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_la_profanation_du_cimeti%C3%A8re_juif_de_Carpentras

Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, à Carpentras, où vit une communauté juive qui date de l’époque des « juifs du Pape », 34 sépultures juives sont profanées : stèles renversées et brisées, sans inscriptions antisémites. Dans la journée du mercredi 9 mai, personne n’entre dans le cimetière, ce qui explique que la profanation ne soit découverte que le lendemain

Le 10 mai 1990, deux femmes venues entretenir une tombe découvrent le saccage de 34 sépultures et préviennent les autorités2. Le cercueil de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt, non recouvert de terre, est sorti de sa tombe. Le corps, extrait du cercueil, est posé nu face contre terre sur une tombe voisine. Un mat de parasol (accessoire qui sert à marquer les futures tombes) est retrouvé sous le corps, comme glissé entre ses jambes : on parle d’un « simulacre d’empalement », mais l’examen anal effectué par les deux médecins légistes révèle qu’il ne porte aucune trace du manche de parasol3.

L’affaire s’enflamme, d’autant plus que le président de l’Assemblée nationale Laurent Fabius, au journal télévisé de 20 h sur TF1, la voix tremblante, raconte que le corps de Félix Germon a été sauvagement empalé « un manche de pelle enfoncé dans l’anus », suggérant ainsi un empalement réel3. Le 11 mai la profanation de Carpentras fait la une de tous les quotidiens. L’arrivée rapide sur les lieux du ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, qui stigmatise les « abominations racistes » est en effet vite relayée par les journaux télévisés et radiodiffusés qui reprennent ses propos, mais sans informations précises sur la réalité des faits4.

Une affaire politique et religieuse

Contexte

Michel Rocard est le Premier ministre de François Mitterrand. Pierre Joxe est son ministre de l’Intérieur, patron de la police et des renseignements généraux. Le Front national est alors en pleine ascension électorale. Le soir du 9 mai, Jean-Marie Le Pen est à la télévision dans l’émission L’Heure de vérité.

Conséquences politiques

Cette découverte provoque un vif émoi en France. Le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, se trouvant en visite officielle à Nîmes, se rend le jour même à Carpentras en hélicoptère, accompagné de journalistes5, et dénonce à la sortie de la synagogue « le racisme, l’antisémitisme et l’intolérance », tout en pointant du doigt Jean-Marie Le Pen qui, « comme tous ceux qui expriment leur antisémitisme de façon explicite depuis des dizaines d’années […], est un des responsables, non pas des actes de Carpentras, mais de tout ce qui a été inspiré par la haine raciste »6. De nombreuses personnalités politiques (entre autres Jack Lang, Jean-Claude Gaudin, Harlem Désir, Raymond Barre, Lionel Jospin, Pierre Mauroy et Georges Marchais) se rendent sur les lieux.

Des manifestations imposantes contre le racisme et l’antisémitisme sont organisées durant la semaine qui suit, souvent couvertes de banderoles et de slogans « Le Pen, les mots, Carpentras, les larmes »7. Le président François Mitterrand participe à l’une d’entre elles à Paris. C’est la première fois qu’un président de la République dans l’exercice de ses fonctions participe à une manifestation en France8.

Yves Bertrand, directeur des RG de 1992 à 2003 affirme dans son livre Je ne sais rien… mais je dirai (presque) tout, paru en octobre 2007, que la manifestation à Paris devait au départ se dérouler autour de la Grande synagogue de Paris. C’était selon lui le souhait des autorités religieuses juives de Paris qui ne voulaient pas que l’événement soit récupéré politiquement par l’extrême gauche9. François Mitterrand aurait alors « forcé la main » aux autorités juives pour que la manifestation ait lieu entre la place de la République et la place de la Bastille, lieux traditionnels de rassemblement de la gauche française10,11.

Alors que l’époque est marquée par de multiples saillies antisémites de Jean-Marie Le Pen, qui suggère encore le 9 mai 1990 dans l’émission L’Heure de vérité que les Juifs ont trop de pouvoir dans la presse, « comme les Bretons dans la Marine ou les Corses dans les douanes »12,13, le Front national et son président sont montrés du doigt. L’avocat Serge Klarsfeld déclare le 10 mai « Le Pen a dit hier soir qu’il y avait trop de Juifs dans la presse. Certains à sa droite ont traduit qu’il y a trop de Juifs dans les cimetières14 ». Le FN organise une conférence de presse en forme de contre-attaque le 11 mai13. Faisant le rapprochement entre son passage à L’Heure de vérité et la date des événements, il réplique que son parti est la cible d’un « complot qui vise à bâillonner le FN »6. Il invite à plutôt « chercher soit du côté des communistes qui semblent être les maîtres d’œuvre de toute cette opération. (…) Mais, ce pourrait être aussi des mouvements subversifs islamiques dont on sait qu’ils ne portent pas spécialement dans leur cœur les Juifs »13. Dans les jours qui suivent, National-Hebdo, le journal du FN, accuse le KGB puis une organisation terroriste palestinienne13. Jean-Marie Le Pen évoque quant à lui la possibilité d’une mise en scène du service d’action civique (SAC), pourtant dissous huit ans plus tôt, et celle d’une manipulation de Pierre Joxe qui se serait « arrangé pour que tous les indices qui existaient soient détruits le premier jour »13. Il organise des manifestations à Carpentras, le 11 novembre 199115 et le 11 novembre 19956, pour demander des « excuses d’État »16.

Pour Yves Bertrand, l’exploitation politique anti-FN de la profanation du cimetière de Carpentras fut orchestrée par François Mitterrand17 : celui-ci aurait alors voulu empêcher ainsi toute possibilité d’alliance entre la droite parlementaire et le Front national18.

Hubert Védrine, conseiller de François Mitterrand et porte-parole de la présidence de la République (1988-1991), a déclaré, sur France Culture le 9 janvier 2015, à propos de ces événements : « Carpentras, c’était une manipulation, largement »19,20.

L’enquête

Selon Yves Bertrand, François Mitterrand aurait demandé à la police de privilégier la recherche du coupable au sein du Front national18. Mais l’enquête piétine. La police suit dans un premier temps la piste des groupuscules d’extrême droite et néonazis. Dans les jours qui suivent la profanation, deux membres du Parti nationaliste français et européen sont arrêtés, mais rapidement relâchés en l’absence de preuve les incriminant.

Cela est rendu public plus tard, mais la profanation ne date pas du 10 mai comme annoncé initialement mais du 8 mai, soit la veille du passage de Jean-Marie Le Pen à la télévision11.

Des rumeurs locales évoquent des messes noires qui auraient dégénéré ou la délinquance morbide de la jeunesse dorée de Carpentras21. Une de ces rumeurs met notamment en cause des fils de notables locaux, dont Olivier Andrieu le fils de Jean-Claude Andrieu, maire UDF. En 1995, Jessie Foulon, une personne de Carpentras renforce cette rumeur en évoquant des orgies organisées dans le cimetière et que la profanation aurait eu lieu dans le cadre d’un jeu de rôles22. Leurs participants auraient selon elle commis la profanation, ainsi que le meurtre d’une autre jeune femme, Alexandra Berrus, retrouvée morte en 1992.

L’instruction établira plus tard que Foulon est une mythomane, mais ses propos alimentent alors la tension autour de l’affaire. Le procureur Jean-Michel Tissot autorise les animateurs d’une émission de TF1, Témoin n°1, à annoncer de prochaines mises en examen. Gilbert Collard, avocat de la famille de Félix Germon et de celle d’Alexandra Berrus, parle de « mensonge d’État », garantit qu’il s’agit strictement d’une affaire de droit commun. Dans une mise en scène douteuse23, Collard se fait remettre en public par le cousin Germon une enveloppe censée contenir les noms des six « profanateurs assassins ». Lors de cette conférence de presse, l’avocat déclare « J’ai bien l’intention de jouer le petit Zola de Carpentras »24. Soumise à une intense pression, la juge d’instruction Sylvie Mottes est dessaisie de l’affaire, qui est transférée au tribunal de Marseille8.

Le dénouement

Le 30 juillet 1996, un certain Yannick Garnier, 26 ans, se présente de lui-même au siège des Renseignements généraux d’Avignon25,26, et avoue être l’un des profanateurs, donnant des détails que seuls les enquêteurs connaissent. Cet agent de sécurité à Nîmes dit ressentir le besoin de se libérer de ce secret pour changer de vie alors qu’il est au bout du rouleau, au chômage et sur le point d’être expulsé, croyant sans doute avec ses aveux obtenir l’aide des RG, service disposant de précieuses relations, dans sa recherche d’emploi7. Ses aveux confirment qu’il s’agissait bien d’un acte antisémite scrupuleusement préparé par des néonazis. Il dénonce ses quatre complices et ceux-ci sont arrêtés aussitôt, sauf l’un d’entre eux, le meneur, Jean-Claude Gos — qui avait été interpellé dès le 11 mai 199027 et relâché après 24 heures —, skinhead originaire de Denain (1966-1993) et membre du PNFE.
Jean-Claude Gos a été tué le 23 décembre 1993 à moto sur une route de la grande banlieue d’Avignon, par une voiture dont le conducteur (Rachid Belkir, 36 ans) sera retrouvé mort en 1995, tué de deux balles dans le torse et plongé dans le Rhône (probablement victime d’un règlement de comptes, l’homme étant connu des services de police pour ses liens supposés avec des trafiquants de drogue)28, deux lourdes pierres attachées aux pieds29,30.

Aucun lien n’a été établi entre les coupables et le Front national. Les dirigeants locaux du FN, Guy Macary et Fernand Teboul, étaient eux-mêmes juifs28, ce qui ne pouvait que déplaire aux néonazis.

Le procès débute huit mois plus tard à Marseille, dure une semaine, et le verdict est rendu le 24 avril 1997.
Patrick Laonegro, le « cerveau » du commando de profanateurs,
et Olivier Fimbry, un ancien militaire,
sont condamnés à deux ans de prison ferme,
tandis que les deux autres profanateurs, qui ont « admis et intégré le caractère odieux de leurs actes », sont condamnés à vingt mois de prison ferme
31.

Suites

La loi Gayssot du 13 juillet 1990 est élaborée dans le contexte politique marqué par cette profanation32.

Une des conséquences de cette affaire est la stigmatisation du jeu de rôle, durablement étiqueté comme rassemblement de profanateurs, de casseurs, de satanistes et autres profils à tendance morbide. Dans les mois suivant ces allégations (lancées par Mireille Dumas dans son émission Bas les masques sur France 2), nombre de clubs et de boutiques spécialisées ont été fermés ou mis sous surveillance par divers organismes (l’émission ne fait toutefois aucun lien direct avec l’affaire de Carpentras).

En 1998, le documentaire Jeux de rôle à Carpentras de Jean-Louis Comolli, diffusé sur Arte dans la série Les Mercredis de l’Histoire notamment le 2 mai 2001, rappelle — en se basant sur les documents publiés par Nicole Leibowitz dans L’Affaire Carpentras (Plon) — les fausses informations diffusées par les médias de l’époque, et confirme, soutenant la thèse de la journaliste, l’existence de manipulations délibérées de l’information autour de l’affaire, afin de faire inculper le fils innocent du maire de Carpentras qui se trouvait être un amateur de jeux de rôle (outre le titre du film, aucune référence directe n’est faite à la pratique du jeu de rôle dans le documentaire). Le documentaire produit notamment les comptes rendus dressés par les Renseignements généraux des conversations téléphoniques entre Jacques Pradel et le procureur de la République de l’époque, conversations au cours desquelles ils s’entendaient pour faire pression sur la juge d’instruction.