Un collectif s’est rassemblé samedi 29 avril 2023 en mémoire d’Imad Bouhoud et James Dindoyal, tués par des néonazis dans les années 1990. Une sœur du premier était présente.
À l’appel, national, de la Marche des solidarités et d’Uni.e.s contre l’immigration jetable, quelque soixante-dix personnes sont rassemblées sur le parvis de la chambre de commerce et d’industrie du Havre, samedi 29 avril 2023, à 15 h. La manifestation « contre les lois et les crimes fascistes et racistes » a dans le viseur le projet de loi sur l’immigration du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Mais aussi l’opération de lutte contre l’immigration clandestine menée par l’État à Mayotte.
C’est surtout un vibrant hommage à deux personnes victimes de crimes racistes qui marque ce rendez-vous au bord du bassin Vauban.
À l’appel, national, de la Marche des solidarités et d’Uni.e.s contre l’immigration jetable, quelque soixante-dix personnes sont rassemblées sur le parvis de la chambre de commerce et d’industrie du Havre, samedi 29 avril 2023, à 15 h. La manifestation « contre les lois et les crimes fascistes et racistes » a dans le viseur le projet de loi sur l’immigration du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Mais aussi l’opération de lutte contre l’immigration clandestine menée par l’État à Mayotte.
C’est surtout un vibrant hommage à deux personnes victimes de crimes racistes qui marque ce rendez-vous au bord du bassin Vauban.
« Cet assassinat a marqué Le Havre »
C’est dans ces eaux que le corps du Havrais Imad Bouhoud, Français d’origine tunisienne âgé de 19 ans, avait été découvert, le 7 mai 1995. Deux hommes appartenant à la mouvance skinhead avaient été condamnés pour y avoir jeté le jeune habitant du quartier du Bois-de-Bléville, après l’avoir frappé. « Cet assassinat a marqué Le Havre. Je n’ai jamais oublié », explique Roselyne Mabille, militante de l’union syndicale Solidaires et de l’Ahseti (Association havraise de solidarité et d’échanges avec tous les immigrés).
La dérive meurtrière des skins havrais en 1995
Les couleurs du NPA, de la CGT, de LH Antifa sont aussi arborées. Le collectif représenté ici est le même que celui qui animera sur l’esplanade Nelson-Mandela une contre-manifestation en opposition à la Fête de la Nation du Rassemblement national, au Havre, lundi 1er mai 2023. « Cet hommage a été décidé l ors de nos discussions autour du 1er mai et de la venue du RN », raconte Roselyne Mabille.
La sœur d’Imad Bouhoud : « Ils ont tué toute une famille »
Le collectif a pu retrouver des membres de la famille d’Imad Bouhoud. Dont sa sœur Sarah, présente sur le parvis avec son mari Lounes et d’autres proches. « Je n’avais que 6 ans. Aujourd’hui la douleur est encore plus forte. Ils ont tué toute une famille. Mais je tenais à venir », dit la jeune femme. « Tout son entourage a été traumatisé par cette affaire », ajoute son époux.
Tout près d’eux, en bordure du quai, vient d’être posée une plaque en la mémoire de son frère, mais aussi de celle de James Dindoyal, dont l’entourage n’a pu être invité. Ce Mauricien était mort le 3 juillet 1990 à l’âge de 24 ans suite à un empoisonnement à la soude caustique. Là encore, deux membres de la sphère néonazie avaient été condamnés.
« D’autres plaques avaient été placées par le passé autour du bassin pour Imad. Puis cassées. Celle-ci n’est pas sur le lieu exact du drame. Mais il y a ici beaucoup de passage. Jamais nous ne devrons oublier », souligne Roselyne Mabille. « James, Imad, on n’oublie pas ! On pardonne pas ! » entonne le groupe.
Bientôt, une partie des militants s’en va pour improviser un regroupement devant le Carré des Docks. Où la salle de meeting du RN est en préparation. « Le Pen, casse-toi ! Bardella, casse-toi ! » crient-ils.