Ils se vantaient d’une agression raciste sur Facebook : 2 membres du GUD condamnés
Rappel des faits. Il y a trois ans, dans la nuit du 5 au 6 juin 2015, vers 3 heures du matin, une dizaine de personnes se présente au Boston Café, un établissement de nuit de la place des Terreaux. Ils se font refuser l’entrée.
Au même moment, trois jeunes gens en sortent. Ils sont noirs. Et manifestement c’est ce qui n’a pas plu à la dizaine d’individus qui vient de se faire refouler. Ils se ruent sur les jeunes, insultes racistes à la bouche. La bagarre est violente.
La principale victime, un jeune de 19 ans, écope de 14 jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Les trois victimes, des étudiants en droit, portent plainte.
Le jour même, plusieurs des agresseurs postent sur Facebook des messages sur la « baston », en se vantant de leurs exploits, propos racistes en prime. Un des agresseurs publie notamment une photo de son oreille déchirée, ce qui suscite des commentaires amusés chez ses amis.
Cinq mises en examen, deux condamnations
Un mois après l’agression, cinq de ces personnes avaient été interpellées. Elles avaient entre 17 et 24 ans au moment des faits. Tous étaient connus de la police et identifiés comme faisant partie du GUD.
Tous ces gudards avaient été mis en examen pour violences en réunion « en raison de l’appartenance d’une des victimes à une race ou une ethnie ». Deux d’entre eux avaient été placés en détention provisoire.
Au terme de l’instruction, seules trois personnes avaient finalement été déférées. Ces trois personnes sont aujourd’hui âgées de 22 à 24 ans et disent avoir rompu avec l’extrême droite radicale.
Dans son jugement du 14 mai 2018, le tribunal correctionnel de Lyon a finalement relaxé l’un des prévenus. Deux ont été condamnés pour violence à caractère raciste.
Celui qui était plus « suiveur » a écopé de douze mois de prison avec sursis. Quant au leader de l’agression et titulaire de la page Facebook, il a pris dix-huit mois de prison dont six avec sursis. Des peines de 10 à 24 mois de prison ferme avaient été requis par le parquet, précise le Progrès (papier) dans son compte rendu de l’audience.