CAMION NOIR: AS WOLVES AMONG SHEEP La saga funeste du NSBM

https://www.culturesobliques.com/media/cache/distrimage_wrapper/9782357796522

https://books.google.fr/books?id=My_WCQAAQBAJ&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&dq=nsbm+as+wolves+among+the+sheep&hl=fr&redir_esc=y#v=onepage&q=nsbm%20as%20wolves%20among%20the%20sheep&f=false
https://youtu.be/CxIJVEH-6zA

 

Profanations. Cinq ans requis dont deux ans de prison ferme

https://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/bretagne/profanations-cinq-ans-requis-dont-deux-ans-de-prison-ferme-20080527-3147952_1339927.php
Amandine Tatin et Ronan Cariou seront fixés sur leur sort le 30 juin.Photo Christine Vigouroux
Amandine Tatin et Ronan Cariou seront fixés sur leur sort le 30 juin. Photo Christine Vigouroux

Les explications et les remords d’Amandine et Ronan, poursuivis pour une série de profanations en Bretagne fin 2005 et début 2006, n’ont « pas convaincu » parquet et parties civiles, hier, à Lorient.

Les explications et les remords d’Amandine et Ronan, poursuivis pour une série de profanations en Bretagne fin 2005 et début 2006, n’ont « pas convaincu » parquet et parties civiles, hier, à Lorient. Deux ans de prison ferme ont été requis à leur encontre. « Est-ce que vous vous promenez toujours dans les cimetières ? » Après deux heures et demie d’audience, c’est l’une des dernières questions qu’adresse la présidente du tribunal aux deux prévenus. La réponse d’Amandine Tatin et Ronan Cariou claque : « Non ». Tout au long du procès, ils l’ont juré, répété : non, ils ne sont ni satanistes, ni néonazis. Oui, ils regrettent. Ils ont même « honte ». Non, ils ne récidiveront pas. « Tout cela, c’est du passé ». Ils multiplient les excuses, les remords. Insistent sur leur volonté de réparer. Ils ont « changé », assurent-ils.

Réponse à tout

Ni les armes – revolver, munitions, coup de poing américain, machette, serpette, couteaux celtes, crochet de boucher, etc. – retrouvées à leur domicile, ni les insignes SS, ni les drapeaux sudiste et nazi, ni les inscriptions à caractère satanique ou néonazi, ni leurs revendications anti-religieuses le jour de leur interpellation, ni leurs connaissances ou contacts dans les sphères néonazies et satanistes ne seraient donc à prendre en compte. Le couple a réponse à tout. Le vol de 71 cierges ? C’était « utilitaire », « pour bénéficier d’un éclairage plus doux à la maison ». L’urine sur l’autel d’une chapelle et l’acte sexuel sur un drap mortuaire ? « Aucun but n’était recherché. C’est à cause de l’alcool. C’était de la stupidité ». Déplacer des statuettes ? « Pour rigoler ». Les cendriers qu’ils appellent des « ramasse-juifs » ? « De l’humour très stupide, lamentable », confesse Ronan. Les crânes dérobés ? « C’était de la curiosité. On voulait voir à quoi ressemblait la mort. À travers eux, c’était notre propre mort qu’on regardait ».

L’enfance tragique d’Amandine

Ronan l’affirme : « Les cimetières étaient devenus notre demeure. On y était bien, loin de tout, loin des vivants. Il se trouve que c’est là que nous avons explosé… » La faute à « trop de souffrances », soufflent les deux prévenus. Pour Amandine, c’est une enfance plus que chaotique : le divorce de ses parents, la condamnation de son père CRS, pour le viol de ses frère et sœur (ce qu’Amandine conteste), la violence de sa mère homosexuelle, l’intransigeance de sa belle-mère… À 15 ans, après une scolarité où elle est remarquée pour son « extraordinaire intelligence », la jeune femme sombre dans un « état psychologique épouvantable ». Elle enchaîne fugues, liaisons avec des hommes deux fois plus âgés qu’elle, issus des milieux néonazis et satanistes de Toulon et de Nice. Elle échoue en hôpital psychiatrique. Elle y restera un an. Ronan, quant à lui, passe « une enfance sans histoires dans une famille sans histoires ». Pourtant, il se sent seul, et ne « trouve pas sa place dans la société ». Sa vie bascule quand sa compagne, schizophrène, est internée.

« Ne les remettez pas en prison ! »

Les parties civiles – elles sont 18- ne croient pas à la version des deux prévenus. Elles dénoncent « leurs larmes de crocodile » et leur « volonté de relativiser les faits ». À la barre, visiblement fatigué et éprouvé, le couple encaisse. Et quand le procureur, pas plus convaincu par leurs remords, requiert cinq ans de prison, dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, contre Amandine, et quatre ans, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve contre Ronan, le couple se prend la main. « Retourner en prison ! Pour quoi faire ? », tonne M e Guillon. Son confrère, M e Daniel, implore le tribunal : « Ne les remettez pas en prison. Ce sont nos enfants. Ils ont péché par orgueil, fascinés par la mort. Ils se sont crus au-dessus des dieux. Mais satanisme, antisémitisme : non. Prolonger cette détention serait néfaste et cruel ». Le tribunal rendra sa décision le lundi 30 juin.