À l’Est de l’Enfer

Film Documentaire 2014

Immersion dans le black metal indonésien :

Surabaya, Indonésie, labyrinthe de fer et de béton.
Au coeur du chaos urbain, toute une jeune génération se rassemble et réinvente le Black Metal, mêlant les codes occidentaux aux croyances magiques.
À travers le parcours de trois membres de cette scène, nous découvrons une musique vivante, cathartique, à la fois blasphématoire et sacrée.

https://fb.watch/l5Hge5Q3oM/

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Burzum au cinéma : Heaven Knows What / Mad Love in New York – Film 2014

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Burzum figure dans la bande-originale du film Heaven Knows What / mad love in New York de 2014

https://www.imdb.com/title/tt3687186/soundtrack/

Heaven Knows What est un drame psychologique de 2014 réalisé par Ben et Joshua Safdie et écrit par Ronald Bronstein et Joshua Safdie. Le film met en vedette Arielle Holmes , Buddy Duress , Ron Braunstein , Eleonore Hendricks , Caleb Landry Jones et Yuri Pleskun. Le film est sorti le 29 mai 2015 par RADiUS-TWC . Il est basé sur Mad Love à New York , les mémoires non publiées de Holmes sur sa vie en tant qu’héroïnomane sans-abri vivant dans les rues de New York, où elle a été découverte par le réalisateur Josh Safdie, qui l’a encouragée à écrire les mémoires. [4]

Le film est dédié à Ilya Leontyev, l’ancien petit ami d’Arielle Holmes (interprété dans le film par Caleb Landry Jones ) qui a été retrouvé mort après une overdose de drogue à Central Park en avril 2015. [5]

Harley, une héroïnomane sans-abri à New York, vient d’être larguée par un autre toxicomane sans-abri nommé Ilya pour une infidélité récente, et il refuse d’avoir quoi que ce soit à voir avec elle. Désespérée de le reconquérir, Harley demande à Ilya s’il l’aimerait si elle mourait, et il dit froidement oui. Après avoir acheté des lames de rasoir avec de l’argent gagné en mendiant et encouragé par Ilya, Harley se tranche un poignet avant qu’Ilya ne panique et appelle une ambulance. Harley est admies dans un hôpital psychiatrique.

Après sa libération, Harley rencontre son ami, Mike, un trafiquant de drogue de bas niveau, et un autre homme qu’elle a rencontré plus tôt nommé Skully. Cependant, agacée par le harcèlement de Skully, Harley le chasse bientôt. Elle passe son temps à s’écraser avec Mike et à l’utiliser comme source d’héroïne. Finalement, Ilya et Mike se battent dans un parc sous les yeux de Harley, et Ilya blesse la main de Mike. Alors qu’il se remet de sa blessure, Harley avoue à Mike qu’elle aime toujours Ilya, ce qui pousse Mike à la quitter frustrée.

Une nuit, Harley reçoit un appel téléphonique; Ilya est inconscient dans un fast-food suite à une overdose de drogue. Harley s’y précipite et fait revivre Ilya, les obligeant à se réconcilier passionnément. Ils montent ensuite dans un bus pour Miami. Pendant que Harley dort, Ilya descend seul du bus et entre dans une maison vacante. La nuit, la bougie près de son lit provoque un incendie et Ilya meurt après avoir été enveloppé de flammes.

Harley se réveille dans le bus et remarque qu’Ilya n’est pas là. Dévastée, elle descend du bus et retourne à New York. Elle se rend dans un autre restaurant de restauration rapide, où Mike raconte l’histoire d’une bagarre dans laquelle il était. Harley s’assoit silencieusement avec Mike et ses amis pendant qu’il raconte son histoire.


Heaven Knows What a reçu des critiques positives de la part des critiques. Sur Rotten Tomatoes , le film a une note de 87%, basée sur 68 critiques, avec une note de 7,4/10. Le consensus critique du site se lit comme suit : “Épuisant et gratifiant dans une égale mesure, Heaven Knows What frappe fort – et sert de puissante carte de visite pour sa captivante star, Arielle Holmes.” [8] Sur Metacritic , le film a un score de 75 sur 100, basé sur 22 critiques, indiquant “des critiques généralement favorables”. [9]

Kenji Fujishima de Slant Magazine a décrit le film comme “l’une des représentations cinématographiques les plus déchirantes de la toxicomanie de mémoire récente, reposant moins sur des gadgets formels que sur une observation attentive du comportement”. [10] Jordan Hoffman de The Guardian lui a attribué 5 étoiles sur 5 et a loué la performance d’Arielle Holmes, en disant: “Alors que son accent rappelle Linda Manz , son énergie rappelle Gena Rowlands dans le meilleur des films de Cassavetes .” [11] L’affiche de film conçue par Sarah Holmes et Shiri Eshel pour Market Reactive, a été nommée par IndieWire comme l’une des 15 meilleures affiches de films indépendants de 2015. [12] Elle a été appelée par IndieWirel’un des 25 meilleurs films de cette année. [13]

David Rooney de The Hollywood Reporter a noté que “[parmi] les qualités les plus impressionnantes du film se trouve l’utilisation audacieuse de la musique par les frères Safdie – principalement les versions électroniques de Debussy d’ Isao Tomita , mais aussi un peu de Tangerine Dream et James Dashow ainsi que du hardstyle et du black metal.” [14] Nicolas Rapold du New York Times a commenté que “[le] directeur de la photographie, Sean Price Williams, orchestre habilement des gros plans persistants et des longs plans dans la rue, qui sont magnifiquement entrelacés dans le montage de Ronald Bronstein et Benny Safdi.” [15]

Il a remporté le Grand Prix et le prix du meilleur réalisateur au 27e Festival international du film de Tokyo . [2]

https://en.wikipedia.org/wiki/Heaven_Knows_What

Metalhead (2013)

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Metalhead (en islandais : Málmhaus) est un film dramatique islandais écrit et réalisé par Ragnar Bragason, sorti en octobre 2013.

Le film a été présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto dans la catégorie Contemporary World Cinema en 2013. Il fait partie de la sélection du festival FanTasia à Montréal en 20141.

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Synopsis

En 1970 dans un petit village islandais, à l’époque où Black Sabbath marquait la naissance du heavy metal en enregistrant son premier album, naissait Hera Karlsdottir (Diljá Valsdóttir puis Þorbjörg Helga Dyrfjörð), second enfant d’une jeune famille de fermiers. Elle connait, avec son frère ainé Baldur, une enfance heureuse et sans soucis jusqu’à ce qu’un jour, le 13 aout 19832, à l’été de ses onze ans2, elle soit témoin d’un accident tragique sur la ferme dans lequel son frère perd la vie.

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Comme ses parents, Hera est perdue, envahi par le chagrin. Ne pouvant surmonter sa douleur, elle trouve du réconfort dans la musique sombre du Heavy Metal que son frère aimait tant. Elle se refait à son image, apprenant la guitare, répétant les pièces favorites de ce dernier et portant même ses vêtements. La musique devient le centre de sa vie, seule bouée qui garde vivant ce frère absent. Cette passion lui maintient la tête hors de l’eau, car malgré près d’une décennie depuis la tragédie, la mort de Baldur continue de planer sur elle et sa famille qui sombre dans un silence insoutenable.

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Dans la jeune vingtaine (1992)2, alors que ses parents tentent de se fondre dans le reste de la communauté rurale en cachant leurs problèmes en public comme ils le font en privé, Héra s’éloigne de tous à travers des petits actes rebelles. Devenue une musicienne Heavy Metal accomplie, elle aurait assez de talent pour réussir si elle tentait sa chance, mais paralysée par ses craintes et sa douleur elle se rebelle plutôt au point de devenir délinquante. Incomprise des gens de son village, elle se sent prise au piège et adopte une attitude de plus en plus destructrice qui ne lui attire que des ennuis.

L’arrivée d’un jeune prêtre aux idées nouvelles, Janus (Sveinn Ólafur Gunnarsson), vient bouleverser sa vie. Pour une première fois, elle peut échanger avec quelqu’un qui comprend ce qu’elle est, ce qu’elle aime et qui l’encourage à surmonter ses craintes pour aller de l’avant avec ses propres compositions. Prenant les interventions de ce dernier pour de l’amour, elle fera face à une grande déception qui la mènera à poser un geste regrettable. Elle tentera par la suite de changer complètement sa vie à l’aide d’un ami d’enfance, Æskuvinur hennar Knútur (Hannes Óli Ágústsson). Amoureux d’elle depuis toujours, il lui proposera une vie rangée, paisible à cent lieues de ses aspirations musicales, de son style de vie et des problèmes qui en résultaient. L’arrivée de trois musiciens prêts à endisquer une démo postée par Hera sur un coup de tête sur les encouragements du jeune prêtre, placera cependant cette dernière devant un choix difficile : celui de trouver sa propre voix, de réaliser qu’elle ne peut fuir sa douleur toute sa vie, de se choisir et de grandir. Dans l’obscurité on trouve parfois la lumière.

FULL MOVIE :

Bye-Bye Blondie – Cayenne – Extrait du film de Virginie Despentes

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https://www.encubierta.es/wp-content/uploads/1503111-nuevas-imagenes-de-bye-bye-blondie-de-virginie-despentes2.jpgNancy, dans les années 1980. Gloria (Soko) est une ado rebelle dans une famille très stricte. Alors qu’elle se fait donner des leçons par ses parents (Nadège Prugnard et Fantazio), elle pique une crise de nerfs et elle est internée à l’hôpital psychiatrique Jeanne d’Arc de Dommartin-lès-Toul. Le psychiatre (Jean-Yves Ruf) lui reproche sa façon de s’enlaidir avec son look punk, sa façon de « se mettre en danger » et lui pose des questions intimes sur sa sexualité, auxquelles Gloria refuse de répondre. Gloria a du mal à supporter sa privation de liberté, mais sa rencontre avec Francès (Clara Ponsot), prétendument internée pour amnésie, lui donne plus de courage. Francès, très sûre d’elle et apparemment contente d’être là, commence à flirter avec elle. À sa sortie, Francès envoie plusieurs lettres d’amour enflammées à Gloria, alors que cette dernière ne lui envoie qu’une seule lettre de rupture. Quand Gloria sort finalement de l’hôpital, elle réintègre sa bande de punks et revoit Francès qui fait partie de la bande adverse de skins. Les deux tombent pourtant amoureuses l’une de l’autre et Francès suit la bande de Gloria pour quelque temps, même si elle ne s’y sent pas à l’aise. Francès finit par la quitter et Gloria part zoner seule dans la ville par dépit.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cayenne_(chanson)

La Vague (Die Welle) – Film 2008

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Dans un lycée de l’Allemagne des années 2000, Rainer Wenger est un enseignant anarchiste proche de ses élèves. Lors d’une semaine de cours spéciaux et d’ateliers sur l’anarchie et l’autocratie, Wenger doit s’occuper, au départ à contre-cœur, de l’autocratie plutôt que de l’anarchie. Il décide alors, pour son cours, de mettre en place une expérience sur la dictature, face à l’incrédulité de ses élèves quant à la possibilité d’une renaissance d’un régime autoritaire.

Rainer Wenger choisit le nom de son mouvement avec ses élèves : « la Vague » ; et met petit à petit en place tous les éléments d’une dictature : un symbole (une vague), un salut (un mouvement de la main imitant celui d’une vague), un uniforme (une chemise blanche et un jean) et des règles strictes, comme appeler le professeur par son nom et non plus familièrement par son prénom. Il s’impose comme leader et dirige l’activité, certain des bienfaits que peut apporter l’expérience à ses élèves.

« La Vague » provoque sur les élèves des réactions diverses : une minorité, composée de deux jeunes filles, Mona et Karo, refuse l’expérience et s’oppose à « la Vague », alors que la plupart se laissent séduire et suivent l’idée, notamment Marco, le petit ami de Karo. Au fil des jours, une véritable idéologie se met en place, basée sur un mouvement identitaire des jeunes et sur un soutien mutuel des lycéens. Mais « la Vague » prend des proportions démesurées : les membres commencent à persécuter les non-membres, et les forcent à rejoindre le mouvement ; « la Vague » se dote également d’un site Internet aux images violentes, créé par Tim, un élève d’habitude réservé mais que « la Vague » a transformé en un garçon énergique et participatif. Un soir, un petit groupe de membres, mené par Tim, décide notamment de peindre le symbole de « la Vague » sur toute la ville. Le lendemain, Rainer, furieux de l’ampleur qu’a prise le mouvement, arrive brutalement en cours et cherche à raisonner ses élèves, mais c’est déjà trop tard.

Le quatrième jour, une grande soirée est organisée entre tous les membres de « la Vague » ; Karo refuse de s’y rendre, même quand Marco l’y invite. Le lendemain, lors d’un match de water-polo, des violences éclatent et le match tourne à l’affrontement entre les membres de l’équipe de « la Vague » et leurs adversaires ; Rainer, Coach de l’équipe de « la Vague », doit même plonger pour séparer deux garçons se battant violemment sous l’eau. Karo et Mona font alors irruption dans la salle et l’inondent de tracts anti-Vague, avant de fuir. Marco rejoint alors Karo pour la raisonner, mais la discussion s’envenime, l’un n’arrivant pas à convaincre l’autre, et Marco finit, sous le coup de l’énervement et à la suite d’une gifle de Karo, par frapper la jeune fille, avant de s’enfuir. Honteux et désemparé, Marco se rend chez Rainer, à qui il explique sa situation ; Rainer lui promet d’arrêter « la Vague », conscient de la tournure qu’elle a prise.

Le dernier jour, Rainer convoque tous les élèves membres de « la Vague » au lycée, et leur annonce qu’il a l’intention de poursuivre « la Vague », et même d’organiser une révolte contre le gouvernement. Il est acclamé par les élèves enthousiastes, mais Marco, stupéfait, se lève et interpelle Rainer, qui le fait taire et amener jusqu’à l’estrade, avant de suggérer de le torturer ou de l’exclure du mouvement. Voyant que certains élèves sont prêts à le faire, Rainer, horrifié, révèle qu’il simulait le dynamisme et l’emportement, pour que les élèves se rendent mieux compte de ce qu’ils auraient été capables de faire et finit par leur intimer l’ordre de rentrer chez eux. Mais c’est alors que Tim, fou de rage et de chagrin que « la Vague », qui lui a apporté tout ce qu’il n’avait pas (la sociabilisation, le pouvoir, des responsabilités…), s’arrête, sort un pistolet et bondit sur l’estrade, en obligeant tout le monde à rester. Il commence par tirer sur Bomber, un élève, avant de menacer Rainer, qui tente désespérément de raisonner Tim. Ce dernier, accablé par Rainer, qui lui dit de se reprendre, qu’il serait inutile de le tuer et que « la Vague » doit s’arrêter, se met à pleurer, avant de se suicider en se tirant une balle dans la bouche.

Bomber est emmené d’urgence à l’hôpital. Le cadavre de Tim est transporté dans un cercueil. Karo et Marco qui se réconcilient, et contemplent l’horreur de la conclusion de « la Vague ». Rainer Wenger est arrêté et emmené par la police, et s’effondre en réalisant les conséquences de l’expérience.

L’histoire qui se cache derrière ce film est ancienne et s’est vue reproduite et interprétée plus d’une fois, et ce, de deux façons différentes. Commençant en expérience réelle, elle a été adaptée en livre par Todd Strasser en 1981. Celui-ci déclare d’ailleurs en parlant de l’histoire : « Le plus important, c’est le message de cette histoire, qui doit servir à la fois de souvenir à propos de ce qui s’est passé et d’un avertissement à propos de ce qui peut se reproduire4. » C’est dans cette même optique qu’est réalisé le film La Vague. Simplement, une adaptation à l’écran permet de rejoindre un plus grand public en cette ère du médiatique. Le film aborde les sujets du fascisme5 et de l’autocratie dans le but de désigner le risque politique de l’autoritarisme : le film emprunte le canal d’une dystopie dans le seul but de mettre en avant le risque, réel selon le réalisateur, de la naissance d’un parti extrémiste.

Selon Marie-Hélène Masse6, la première base à la création d’un groupe ou mouvement est la présence d’un leader. Dans le cas du film, c’est le professeur Wenger qui sera un leader dit autocratique. Cela implique qu’il est le seul au pouvoir et que jamais lui-même ou ses décisions ne sont remises en question. Comme l’aborde Kae Reynolds7 dans son étude de cas, ce film « expose la tendance à sous-estimer le pouvoir des adeptes ». Toujours selon M.-H. Masse, en vue d’organiser un régime politique fasciste, il est nécessaire de savoir gérer ceux qui vont donner naissance au mouvement et faire vivre cette idéologie. Le pouvoir accordé à la communication, passant surtout par la propagande du dirigeant à son peuple est donc primordiale. Le film avait pour but de représenter une société miniature, les élèves représentant le peuple qui suit le leader, et qui à grande échelle engloberait la population d’un pays. Le lien entre la communication et le monde politique est aujourd’hui décrit en employant un concept précis : celui de communication politique. Il se résume au « processus par lequel le langage et les symboles, employés par les leaders, les médias ou les citoyens, exercent des effets prévus ou imprévus sur les connaissances, les attitudes ou les comportements politiques des individus ou sur les résultats qui portent sur les politiques publiques d’une nation, d’un État ou d’un groupe social »8[source insuffisante]. C’est pourquoi la communication politique s’applique à tout type de régime. De plus, ce n’est pas une mentalité d’individualité, mais toujours celle d’un groupe uni. C’est un autre aspect des régimes totalitaires que d’inclure tous les gens dans une même quête. Cela permet notamment de rejoindre les gens plus faibles qui auraient généralement été écartés, ou encore les intellectuels qui se sentent différents. Si l’un des membres n’est pas similaire, il devient dangereux pour le parti, et se voit donc enfermé dans le camp adverse. Cette union des membres au sein du parti se forge d’ailleurs avec l’usage d’un langage et de symboles précis comme on l’a vu dans la définition précédente. Dans le film, comme parfois au cours de l’Histoire, les exigences du mouvement sont graduelles. Il y a donc le salut par lequel les membres se reconnaissent entre eux, mais qui les distinguent de ceux qui ne font pas partie de leur mouvement. L’effet de groupe apporte une conscience de pouvoir, le fait de se croire plus fort donne aux partisans une mentalité de supériorité. Il y a une multitude de moyens de se distinguer, notamment le symbole suprême du régime, simple, mais facilement identifiable, le logo de vague. Sans oublier les noms attribués, les postes, l’uniforme et les nombreux slogans totalitaires. Survient enfin la dernière phase, celle que les spécialistes appellent le phénomène de l’obéissance extrême9. C’est alors aisément que le leader contrôlera et incitera ses membres, ceux-ci étant déjà prêts à tout pour leur parti.

Plusieurs professeurs utilisent ce film comme exemple de la simplicité qu’a un régime autoritaire ou considéré comme fasciste à prendre le contrôle d’un peuple. Dans le milieu pédagogique, ce film devient donc un réel outil d’enseignement10 lorsque vient le temps de parler de propagande, de dictature ou encore de la place des contre-pouvoirs en démocratie.

Ce film peut être rapproché d’autres films qui questionnent la responsabilité des choix pédagogiques et les risques de la séduction en contexte éducatif, face à des adolescents. Marc Demeuse et Antoine Derobertmasure proposent une analyse de La Vague, en parallèle du Cercle des poètes disparus de Peter Weir et de quelques autres films11. Ils soulignent l’intérêt de ce type d’analyse lors de la formation d’enseignants.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vague_(film)

This is England – Film 2007

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This Is England est un film britannique écrit et réalisé par Shane Meadows, et sorti en 2006. L’histoire raconte l’évolution de jeunes skinheads en 1983 en Angleterre.

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Synopsis

L’histoire se déroule dans une ville côtière du Nord de l’Angleterre en juillet 1983. Shaun, un jeune Anglais de 12 ans dont le père soldat vient d’être tué lors de la guerre des Malouines, est le souffre-douleur de ses camarades de classe à cause de ses tenues vestimentaires. Les railleries se terminent par un pugilat ; Shaun et son adversaire se retrouvent dans le bureau du proviseur. Sur le chemin de retour il rencontre des skinheads avec lesquels il se lie d’amitié : ce sont Milky, Pukey, Kez, Gadget et Woody. Le fait de rejoindre la bande l’oblige à adopter son style identitaire : ce qui n’est pas sans poser de problèmes à sa mère, Cynthia. Il acquiert confiance en lui. Mais ce groupe va se diviser quand Combo, un de ses membres tout juste sorti de prison (où il a adhéré aux thèses du National Front) demande à ses amis d’entrer en guerre contre les immigrés qui selon lui envahissent le pays.

Analyse

Ce film, au-delà du récit d’apprentissage (éducation sentimentale, découverte des lois sociales, perte des illusions), analyse finement le besoin de paternité. De plus on retrouve une alternance systématique entre moments de tendresse et soubresauts de violence : ceux-ci prenant de plus en plus d’importance. « La violence sèche est rendue d’autant plus difficile à soutenir que rien ne semblait en annoncer la déflagration. Elle aboutit à l’inéluctable climax lorsque Combo s’acharne sur Milky, dont le seul tort fut d’avoir vécu une enfance heureuse auprès de parents attentionnés4 »

This is England est, de l’aveu de son réalisateur, un film largement autobiographique, Shane Meadows ayant appartenu à une bande de skinheads au début des années 1980. Le cinéaste anglais a expliqué qu’il avait voulu faire un film sur cette culture parce que les longs-métrages antérieurement réalisés sur le même sujet, Romper Stomper et American History X, n’en montraient que « l’aspect négatif », et omettaient « la vraie culture skinhead, qui est née de l’amour pour la musique reggae »5. Effectivement, le réalisateur retranscrit ici de manière très juste la division qui s’est effectuée au début des années 1980 : les jeunes skinheads du film semblent perdus entre les paroles fortes et pleines de violence de Combo et le message de respect que Woody tente d’introduire au sein du groupe. Le schisme entre les skinheads qui vouaient un amour profond pour la musique jamaïcaine et ceux qui, enrôlés par les partis politiques extrémistes, se sont tournés vers d’autres styles musicaux est parfaitement imagé par les doutes qui parcourent l’esprit de Shaun durant tout le film.

Les allusions fréquentes à la guerre des Malouines (dont des images diffusées à l’époque par la télévision anglaise se retrouvent au début et à la fin du film) entrent en résonance avec un autre conflit dans lequel les troupes britanniques sont engagées à l’époque du tournage de This is England : le conflit irakien. « Je savais que ces parallèles seraient établis, a expliqué Shane Meadows, et je suis content qu’ils le soient6. »

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Autour du film

  • This Is England est dédié à la mémoire de Sharon Turgoose, la mère de Thomas Turgoose, qui est décédée des suites d’un cancer le 29 décembre 2005, deux mois après la fin du tournage du film7.
  • This Is England ’86 est une mini-série de 4 épisodes qui raconte la suite du film, 3 ans après. Écrite par Shane Meadows, elle est diffusée sur Channel 4 en septembre 2010.
  • This Is England ’88, toujours écrite et réalisée par Shane Meadows, est une mini-série de 3 épisodes se situant 5 ans après les événements du film. Elle a été diffusé pour la première fois en décembre 2011.
  • This Is England ’90, mini-série de 4 épisodes, vient clôturer la saga. Diffusée entre septembre et octobre 2015, elle se concentre sur la naissance des rave party.
  • This Is England peut être perçu comme largement inspiré par Made In Britain de Alan Clarke. Néanmoins, Meadows réalisa son film dans un aspect plus moralisateur et enfantin (en montrant la stupidité du racisme à travers les yeux de Shaun) tandis que Clarke se contenta de montrer de manière froide et objective la descente aux enfers de Trevor provoquée par son racisme obstiné.

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Bande-originale

American History X – 1999

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Deux frères, l’aîné Derek (Edward Norton) et son cadet Daniel/Danny (Edward Furlong) Vinyard vivent à Venice Beach, en Californie. Depuis le décès de son père pompier dans l’exercice de ses fonctions dans un ghetto de Los Angeles, Derek fréquente le mouvement skinhead néonazi. Daniel, le narrateur nous conte l’impact de cette décision de Derek sur sa vie, celle de sa famille et la sienne.

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Le film a été généralement bien reçu par les critiques, et en particulier la prestation d’Edward Norton dans le rôle principal, qui lui a valu une nomination aux Oscars.

Burzum au Cinéma : Gummo – Film 1997

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Gummo est l’album de la bande originale du film du même nom et contient des chansons qui ont été enregistrées spécifiquement pour le film ou qui ont été présentées dans le film. [3]

L’album est principalement composé de diverses formes de métal , allant du black metal au powerviolence en passant par le grindcore et le sludge metal . [2] La bande originale comprend également quelques sélections excentriques de musique qui incluent du métal industriel , de powerelectronics , de drum and bass , du bluegrass , des sélections classiques et folkloriques . [2]

  1. Absu – “The Gold Torques of Ulaid”
  2. Eyehategod – “Serving Time in the Middle of Nowhere”
  3. The Electric Hellfire Club – “D.W.S.O.B (Devil Worshipping Son of a Bitch)”
  4. Spazz – “Gummo Love Theme”
  5. Bethlehem – “Schuld Uns’res Knoch’rigen Faltpferd”
  6. Burzum – “Rundtgåing av den transcendentale egenhetens støtte
  7. Bathory – “Equimanthorn
  8. Dark Noerd – “Smokin’ Husks”
  9. Sleep – “Dragonaut”
  10. Brujería – “Matando Güeros 97″
  11. Namanax – “The Medicined Man”
  12. Nifelheim – “Hellish Blasphemy
  13. Mortician – “Skin Peeler”
  14. Mystifier – “Give the Human Devil His Due”
  15. Destroy All Monsters – “Mom’s and Dad’s Pussy”
  16. Bethlehem – “Verschleierte Irreligiosität”
  17. Mischa Maisky – “Suite No. 2 for Solo Cello in D Minor (Prelude)”
  18. Sleep – “Some Grass”
  19. Rose Shepherd & Ellen M. Smith – “Jesus Loves Me”
  20. Corrosion of Conformity – “Albatross”

Autres chansons incluses dans le film

  • Burzum – “Rite of Cleansure” trad. “rite de purification
  • Almeda Riddle – “My Little Rooster”
  • Buddy Holly – “Everyday”
  • Madonna – “Like a Prayer
  • Brighter Death Now – “Little Baby”
  • Roy Orbison – “Crying”
  • Flesh-n-Bone – “Nothing But Da Bone in Me”

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Gummo est un film américain indépendant. Il s’agit du premier long-métrage écrit et réalisé par Harmony Korine en 1997. Harmony Korine est aussi connu pour avoir participé en 1995 à l’écriture du film Kids de Larry Clark et à celle de Ken Park en 2002, du même réalisateur.

La plus grande partie du film est tournée à Nashville (Tennessee) avec des acteurs débutants ou très peu expérimentés. Les moyens techniques utilisés sont rudimentaires et le réalisateur amplifie encore l’effet amateur en accentuant volontairement les bougés ou les surexpositions. Le titre du film semble faire référence à Gummo Marx, le moins connu des Marx Brothers qui quitta la scène avant la célébrité du groupe.

Synopsis

Le film raconte la vie des habitants de Xenia, dans l’Ohio, qui furent traumatisés par une tornade qui frappa leur ville, événement inspiré de l’éruption de tornades du Super Outbreak d’avril 1974. Un des premiers plans du film montre un chien mort accroché à une antenne de télévision, sur le toit d’une maison.

Le film s’attache plus particulièrement à la vie de deux adolescents livrés à eux-mêmes, Solomon et Tummler, qui passent leur temps à tuer des chats pour les vendre à un boucher ou à sniffer de la colle. Sans véritable intrigue, d’autres personnages tout aussi marginaux et déjantés émaillent le récit, comme deux sœurs aux cheveux décolorés ou encore la famille qui encourage ses enfants à faire des combats de boxe dans leur cuisine, le tout avec toujours de nombreuses canettes de bière. Un autre garçon, portant de grandes oreilles de lapin, Bunny Boy, traverse le film d’une manière énigmatique, jouant de l’accordéon ou urinant du haut d’un pont sur les voitures.

Entre images de violence gratuite et moments de la vie quotidienne étrangement décalés, le réalisateur met en scène des Américains en perte de repères. Le film semble rendre hommage aux oubliés de la société américaine et une certaine poésie se dégage, soutenue par une bande-son hétéroclite, mêlant à la fois des ballades traditionnelles américaines à la musique Metal. Clin d’œil au public, Harmony Korine se glisse même dans son propre film, en incarnant un jeune homme complètement saoul, réclamant désespérément de l’affection mais sans recevoir ce qu’il attend de l’autre personnage…

Meurtre de Keillers park

Le meurtre de Keillers park (suédois : mordet i Keillers park) est une célèbre affaire criminelle suédoise. Elle commence le 23 juillet 1997, avec la découverte du corps d’un homme tué de deux balles de pistolet dans un parc de Göteborg. La victime est identifiée deux jours plus tard comme étant Josefnt 1 ben Meddour (36 ans), un homosexuel algérien résidant en Suède depuis plusieurs années.

Après de longs mois d’enquête, les policiers parviennent à identifier les deux coupables : il s’agit de Jon Nödtveidt (22 ans), leader du groupe black metal Dissection, et de son ami Vlad (20 ans), un Iranien installé en Suède. Les deux hommes, qui reconnaissent les faits, sont condamnés en appel à dix ans de réclusion criminelle.

Membres d’un culte sataniste, Jon et Vlad avaient avant la mort de Josef affirmé à plusieurs reprises vouloir commettre des sacrifices humains. Le caractère sataniste du crime n’a toutefois pas été clairement établi : il s’agirait plus vraisemblablement d’un acte homophobe.

Découverte du corps

Le 23 juillet 1997 vers 16 h 30, un jeune promeneur de 16 ans découvre le corps d’un homme allongé face contre terre au pied de l’ancien château d’eau à Keillers park, au centre de Göteborg. Alertée, la police constate que l’homme a été abattu de deux balles de pistolet : la première tirée dans son dos lui a traversé le cœur, tandis que la deuxième l’a atteint en pleine tête alors qu’il gisait au sol. À ses côtés, on retrouve un sac et une casquettesr 1,lo 1.

L’homme n’a pas sur lui de papiers d’identité, mais une policière le reconnaît comme étant une personne qui se promenait souvent aux alentours de la place Svingeln et qui, avec ses cheveux bouclés et ses lunettes de soleil, ressemblait au chanteur Magnus Uggla. Un commerçant du quartier leur affirme que « Magnus Uggla » se prénommait en fait Josef, et était souvent en compagnie d’un homme d’apparence finlandaisesr 2. Les enquêteurs parviennent ainsi à identifier Josef ben Maddour, 36 ans, originaire d’Algérielo 2. Résident en Suède depuis une dizaine d’annéessr 3, Josef était homosexuel, et l’homme d’apparence finlandaise n’est autre que son petit-amisr 4.

Premières pistes

La première piste poursuivie par les policiers est celle du petit-ami de la victime. La casquette retrouvée aux côtés du cadavre lui appartient, il n’a pas d’alibi, et les deux hommes sont connus pour leurs fréquentes disputes. L’homme est toutefois relâché après douze jours de détention avant d’être définitivement mis hors de causelo 3.

Les enquêteurs apprennent ensuite que le soir du 22 juillet, Josef avait reçu à son domicile la visite de sympathisants du GIA, un mouvement islamiste algériensr 5. Josef étant lui-même connu pour son opposition au GIAlo 3, les policiers pensent à un possible assassinat politique. Plusieurs autres personnes sont entendues, mais sans apporter d’éclairage significatif, et les enquêteurs comprennent qu’ils font fausse routelo 4.

Arrestations

Le 15 décembre 1997, une jeune femme de 23 ans se présente dans un commissariat de Stockholm pour déposer une plainte contre son petit ami Vlad, qu’elle accuse de l’avoir frappée et menacée de mort. Dans sa déposition, la jeune femme affirme également que Vlad lui a un jour avoué être, avec son ami Jon, l’auteur du meurtre de Keillers parklo 4.

Le récit que Vlad aurait fait à la jeune femme est le suivant : lui et Jon ont fait dans une rue de Göteborg la rencontre fortuite de Josef, à qui ils ont proposé de les suivre jusqu’à Keillers park. Là, ils ont tout d’abord tenté de le paralyser sans succès à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique (« Taser »). Josef a alors voulu prendre la fuite, mais Vlad lui a tiré dans le dos une balle de pistolet. Alors qu’il gisait au sol, Vlad a donné l’arme à Jon, qui l’a achevé d’une balle en pleine têtelo 4.

La jeune femme affirme également savoir ce qu’il est advenu de l’arme du crimelo 5. Mis au courant, les policiers de Göteborg constatent que le récit de la jeune femme correspond aux constations faites sur les lieux du crime. Le jour même, Vlad est interpelé à son domicile de Stockholm. On retrouve sur lui un pistolet de calibre 9 mm chargé. Jon est quant à lui arrêté à Göteborg le matin du 18 décembrelo 6.

Aveux

Les deux suspects commencent par nier toute implication dans la mort de Josef, mais après s’être vu signifier sa mise en examen, Jon décide finalement de passer aux aveux. Son récit commence dans la nuit du 21 au 22 juillet 1997, qu’il passe à boire dans différents bars et clubs de Göteborg en compagnie de Vlad et de deux autres amis. Au petit matin, les deux autres amis rentrent chez eux, tandis que Jon et Vlad commencent à déambuler dans les rues du centre-ville. En bordure d’un parc connu pour être un lieu de rencontres homosexuelles, ils sont abordés par un inconnu, qui au vu de leur accoutrement, leur demande s’ils sont satanistes, et déclare vouloir en savoir plus sur ce culte. Dans un premier temps, Jon et Vlad tentent de repousser l’inconnu, mais celui-ci insiste. C’est ainsi qu’ils font la connaissance de Joseflo 7.

Les deux amis invitent finalement Josef à les suivre jusqu’au domicile de Jon. Chemin faisant, Josef affiche clairement son homosexualité par son comportement et ses propos, ce qui provoque chez Jon et Vlad une réaction de colère et de dégoût. Une fois arrivé au domicile de Jon, Josef semble prendre peur et refuse d’entrer. Jon et Vlad proposent alors de poursuivre leur discussion sur le satanisme à Keillers park. Les trois hommes se remettent en route mais, avant de partir, Jon pénètre dans son appartement, et s’empare du pistolet et du Taser. Arrivé à Keillers park, Vlad emprunte le Taser et essaye sans succès d’immobiliser Josef. Il se saisit alors du pistolet. Josef tente de s’échapper, mais sa fuite est interrompue lorsque Vlad lui tire une première balle dans le dos, avant de l’achever d’une balle dans la têtelo 8.

Confronté à ses contradictions, Vlad finit lui aussi par avouer. Il offre une version très proche de celle de Jon, avec toutefois une différence significative : selon lui, c’est Jon qui est l’auteur des deux coups de feulo 9.

scène inspirée des faits dans le film Keilers Park : 
https://youtu.be/NV_Lago8LrY

Contexte

L’enquête plonge les policiers de Göteborg dans le milieu du black metal et du satanisme.

Black metal

Jon est le leader d’un groupe de musique, Dissection, qui connaît un certain succès sur la scène black metal1, un sous-genre du metal caractérisé surtout par l’occultisme et la violence crue de ses textessr 6.

Au milieu des années 1990, l’histoire du black metal est déjà parsemée de morts violentessr 7.

En 1991, le chanteur suédois du groupe norvégien Mayhem, Pelle Ohlin, se donne la mortsr 8 d’un coup de fusil dans la têtelo 10. Son corps est retrouvé par le leader du groupe, Øystein Aarseth, qui plutôt que d’appeler immédiatement les secours, commence par prendre des photos du cadavresr 9. Aarseth ramasse aussi des morceaux de crâne pour en faire un collierlo 10.

L’année suivante, Bård Guldvik “Faust” Eithun, batteur du groupe Emperor et collaborateur d’Aarseth poignarde un homosexuel dans une rue de Lillehammer. Il affirme avoir agi par homophobiesr 10. En 1993, Aarseth est lui-même tué à l’arme blanche par le musicien norvégien Varg Vikernes, connu pour son projet solo Burzum. Pour ce meurtre, dont le mobile serait un conflit d’égo et des différends financiers, et pour l’incendie de trois églises, Vikernes est condamné en 1994 à une peine de 21 ans d’emprisonnementsr 11.

Satanisme

Un pentagramme, symbole sataniste.

Lors des arrestations des 15 et 18 décembre 1997, les policiers découvrent aux domiciles des deux suspects des autels satanisteslo 11. Chez Vlad, ils mettent aussi au jour un crâne humain, ce qui lui vaudra une inculpation pour recel de cadavrelo 12. Jon et Vlad appartiennent à une organisation sataniste appelée Misanthropic Luciferian Order (« Ordre Misanthrope de Lucifer», MLO), dont Vlad est l’un des fondateurs et qui, selon la police, n’a jamais compté plus d’une poignée d’adepteslo 13.

Dans le cadre de l’enquête, les policiers entendent d’anciens membres du MLO, qui décrivent les pratiques de l’organisation et les cérémonies occultes auxquelles ils ont assisté. Les rituels incluaient méditations, invocations aux démons et sacrifices d’animaux – des chats, acquis par le biais de petites annonces. Dans les semaines qui précèdent le meurtre de Josef ben Meddour, Vlad se serait montré de plus en plus extrémiste dans ses propos, et l’idée de commettre des sacrifices humains, suivi d’un suicide collectif, est longuement discutée. Au cours d’une réunion au domicile de Jon, une liste des possibles victimes des sacrifices est établie. Y figurent notamment un ancien adepte ayant fait défection, les musiciens du groupe Dissection, et même la petite amie de Jonlo 14.

Ces projets funestes ont pour effet de faire fuir quelques-uns des adeptes du MLO, qui ne souhaitent pas être mêlés à des assassinats, ou qui craignent pour leur propre vie. De ce fait, l’organisation ne compte plus au moment des arrestations que trois membres actifs : Jon, Vlad et sa petite amielo 15.

Procès

Le procès ne permet pas d’établir clairement le mobile du meurtre. S’agit-il d’un crime sataniste, d’un des sacrifices humains que les membres du MLO avaient appelés de leurs vœux lors de leurs cérémonies occultes ? Ou bien est-il question d’un crime homophobe, motivé par la répulsion des deux meurtriers devant la personnalité de Josef ? Selon le directeur d’enquête Lars Ohlin, s’il ne fait aucun doute qu’il existe un contexte sataniste derrière les agissements de Jon et Vlad, l’homophobie est elle aussi caractérisée, et le meurtre de Keillers park a été classifié comme crime haineux par la police suédoisesr 12.

Le 6 juillet 1998, Jon est condamné par le tribunal de Göteborg à huit ans de prison pour complicité d’assassinat et effraction à la législation sur les armes. Vlad est condamné à dix ans d’emprisonnement pour assassinat, violence envers sa petite amie, effraction à la législation sur les armes et recel de cadavre. Les deux condamnés et le ministère public décident de faire appello 13.

La cour d’appel de Suède-Occidentale rend son verdict le 25 septembre 1998. Jon est cette fois condamné à dix ans de prison, tout comme Vlad dont la peine est confirméelo 13.

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2005- Jon a pratiqué un rituel cardinal sur scène avec sa gemme minérale sculptée avant de commencer le concert de Dissection sur la main stage géante du Fury Fest (Hellfest) du circuit du Mans … Ce qui a heurté les croyances religieuses de Dave Mustaine de Megadeth qui l’a fait savoir et compliqué la fluidité du programme des concerts car Megadeth devait aussi se produire sur la scène désormais maudite.

Épilogue

Après sept années d’emprisonnement, Jon et Vlad retrouvent la liberté en 2004sr 13. Jon se donne la mort en 2006. Son corps est retrouvé dans son appartement, au milieu d’un cercle de bougies, un grimoire à ses côtés.

Le corps de Josef ben Meddour a été rapatrié en Algérie. Il repose dans un cimetière d’Algersr 14.

Notes et références

Josef (prononcé « Youssef ») est la graphie suédoise du prénom Youssef.

P3 dokumentär om mordet i Keillers Park
Le 24 mars 2013, la station de radio suédoise P3 a diffusé un documentaire réalisé par Ida Lundqvist sur le meurtre de Keillers park.

Satanistmordet i Keillers Park
Article écrit par le directeur d'enquête Lars Ohlin, publié à l'origine dans le recueil Nordisk kriminalkrönika 1999, et reproduit dans le magazine Veckans brott n°31/2012.

Deux œuvres ayant pour sujet le meurtre de Keillers park :

https://1.bp.blogspot.com/-H7R13bpDG0g/U34SSvr8FjI/AAAAAAAAdzU/hWAIe8QzL-Y/s1600/01+KEILLERS+PARK.jpg

 

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