La première édition s’est achevée dimanche à Simandre-sur-Suran après trois jours de concerts de rock metal, de combats guerriers… et de galères. Il fallait oser. Ils l’ont fait malgré des erreurs de jeunesse. Public, ambiance, les tops et les flops.
Fréquentation : 10 000 entrées
Difficile d’évaluer l’affluence sur un site aussi étendu. En gros, la fréquentation au Ragnard Rock Fest s’est tenue entre 2000 et 2500 entrées/jour pour le festival stricto sensu. Rajoutons entre 500 et 1000 visiteurs/jour uniquement sur le village viking, plus le quota d’invitations, et l’on tutoie la barre des 10 000 entrées en trois jours. Un chiffre très correct pour une première édition, au-delà du minimum de 2500 personnes/jour fixé par les organisateurs de l’association La Compagnie d’Edoras.Météo : queue d’orage et canicule
Les dieux nordiques ont épargné le festival viking. Samedi après-midi, l’Ain était placé en vigilance orange. De lourds nuages planaient sur le Revermont, et avec eux, la menace d’une évacuation du site ! Grâce à Thor et Odin sans doute, l’orage s’est détourné au dernier moment. Les festivaliers n’en ont vu que la queue sous la forme de deux averses matinales sans conséquences.Atmosphère : clean
Le Ragnard Rock Fest casse le cliché rance de ces « festivals de sauvages qui défoncent tout tant ils sont eux-mêmes défoncés ». En dehors des combats de vikings au village, et de l’échauffourée avant le concert de Nokturnal Mortum (lire par ailleurs), l’atmosphère est restée bon enfant, tranquille. Très clean finalement, contrairement à ce que laissent imaginer des looks qui feraient passer Sébastien Chabal pour un clone de Michel Blanc.Concerts : du métal énorme
Là non plus, le Ragnard n’a pas fait rire. Arkona, Wardruna le vendredi, Negura Bunget, Primordial le samedi, Nokturnal Mortum, Enslaved le dimanche… Le festival a réuni des épées du rock métal international parmi une trentaine de groupes triés sur le bouclier. Tout cela dans une diversité musicale louable. Concerts en rapport, énormes pour la plupart.Animations : déception
En comparaison, le village reconstitué a semblé un peu perdu dans la grande plaine du Suran. Plombé par une canicule à ne pas mettre un viking dehors, surtout sous une armure. Les combats un rien lassants s’en sont ressentis. Quant aux animations promises, jeux d’époque, banquets et autres surprises, on les cherche encore. Ceci dit, les stands de merchandising et d’artisanat (cornes, cuir, fringues, bijoux, joujoux…) ont plutôt bien fonctionné. La preuve : le samedi, il n’y avait déjà plus une goutte d’hydromel disponible à la vente !Organisation : à revoir
Le générateur qui pète, la programmation chamboulée, les animations annulées, l’accueil et l’intendance débordés, la restauration indigente… Le Ragnard Rock Fest a laissé comme une impression de drakkar ivre.
A la décharge de l’organisation, rappelons que le déménagement tardif du stade de rugby de Simandre-sur-Suran (les riverains et les élus craignent les Vikings) ne l’a pas aidée. Elle a dû accomplir un travail titanesque pour viabiliser le site privé et l’agencer. Il lui aurait fallu plus de bras, de méthode et d’expérience pour transformer un grand pré en domaine des dieux païens.Rendez-vous en 2016 !
Les organisateurs ont vu grand, trop sans doute pour une première. Peut-on leur reprocher ? «Si on ne prend pas de risques quand on est Viking, à quoi bon ?! » sourit le chef du clan Franco Gianelli. Ils ont osé. Malgré les erreurs de jeunesse, ils ont eu le mérite de créer l’événement. A eux de le pérenniser. La Compagnie d’Edoras annonce une deuxième édition du Ragnard Rock Fest en 2016. Les têtes d’affiche devraient être connues en septembre.
http://www.leprogres.fr/ain/2015/07/20/ragnard-rock-fest-un-festival-viking-ne-du-chaos