La soirée s’était mal terminée, en août 2009, dans un bar de Rennes. Un jeune de 27 ans avait succombé à ses blessures. Les suspects appartenaient à la mouvance d’extrême droite. Jugés par la cour d’assises depuis mardi, ils ont été condamnés à des peines comprises entre quatre et cinq années de réclusion, assorties de sursis.
Ce 1er août 2009, Frédéric Bourget fait la fête dans un bar de la rue Paul-Bert, à Rennes. Le chauffeur livreur de 27 ans est abordé par une jeune femme, Nivine Gaid, 28 ans aujourd’hui, qui lui demande une cigarette. Elle n’obtient pas satisfaction. Romain Renoux, 30 ans, et un complice mineur, le tabassent en le traitant de « sale gauchiste ».
Une fois à terre, il reçoit des coups de poing et des coups de pied. Un des agresseurs porte des chaussures coquées, affectionnées par les skinheads. Les deux hommes, dont un est mineur, et la femme, appartiennent à la mouvance d’extrême droite. Tous les témoins affirment qu’ils ont fait le salut nazi dans le bar…
Mort sur le trottoir
Sonné, Frédéric Bourget parvient à reprendre ses esprits et poursuit la soirée dans un appartement chez des amis, rue Alphonse-Guérin. Deux heures plus tard, il se plaint de maux de tête et veut rentrer chez lui.
Un employé du Star (réseau de bus et métro) l’aperçoit peu avant 7 h du matin, le 2 août, allongé sur le trottoir avenue du Sergent-Maginot. Le jeune homme est mort. L’autopsie révèle que le décès a été provoqué par une hémorragie du cerveau, suite à des coups violents.
Ils encouraient quinze ans
Les trois accusés ont été placés, après les faits, pendant sept à huit mois en détention provisoire. Ils étaient, depuis plus de sept ans, sous contrôle judiciaire et ont eu le temps de se réinsérer.
Les trois anciens skinheads, qui disent avoir quitté la mouvance d’extrême droite après leur incarcération, encouraient quinze ans de réclusion criminelle.
Condamnés
Nivine Gaid et Romain Renoux ont été condamnés à cinq ans, dont trois avec sursis. Le troisième accusé, mineur au moment des faits, écope de quatre ans de réclusion, dont deux avec sursis.
Tous ont été conduits en détention, aussitôt le verdict prononcé.
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