André Mondange, maire du Péage-de-Roussillon agressé par des “gens s’identifiant comme des nationalistes” [M.à.J.] Deux hommes suspectés de l’agression interpellés

Ce mercredi, un peu plus d’un mois après les faits, leur travail semble avoir fait mouche avec l’interpellation de deux individus. Au moins l’un d’entre eux graviterait dans la sphère identitaire et les deux ne seraient pas originaires du Vaucluse.

Ils ont d’ailleurs été interpellés dans un autre département avant d’être remis aux policiers avignonnais pour être placés en garde à vue. Joint par La Provence, le maire savait que l’enquête avançait “notamment autour de groupuscules d’extrême-droite“.

C’est une très bonne chose qu’ils aient été interpellés et ils devront maintenant répondre de leurs actes, assure-t-il. Ça veut dire qu’il y a eu une très bonne collaboration entre les gendarmes de Roussillon, la justice et les policiers avignonnais et ça montre que quand on se donne les moyens, on arrive à des résultats.” Si leur implication est confirmée, les deux hommes pourraient être déférés et jugés ce vendredi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Avignon.

La Provence

 


Ce jeudi 21 décembre, son neveu soutient sa thèse d’histoire à Avignon (Vaucluse). Le maire du Péage-de-Roussillon et sa famille sont présents pour l’occasion. Après la soutenance, la famille décide de fêter l’obtention de la thèse en allant dans un bar à bières situé rue des Teinturiers. En fin de soirée, alors que l’établissement ferme ses portes, ils se dirigent vers la sortie pour rentrer.

« Sur le parking, nous avons été apostrophés par deux individus », rapporte André Mondange. Il porte son insigne bleu blanc rouge au niveau du col de son manteau, sur lequel il est marqué “maire”. « Ils m’ont ensuite demandé mon appartenance politique », raconte André Mondange. Ce que le maire divers gauche refuse de faire. « Ils m’ont dit : “Il y a de grandes chances que vous soyez de gauche.” », poursuit le premier édile.

Sa fille, métisse, prise pour cible

Puis, les individus s’en prennent verbalement à la fille d’André Mondange, âgée de 20 ans, métisse. « Ils ont dit qu’elle n’était pas légitime d’être en France. L’un d’eux a crié être nationaliste identitaire. »

Les deux hommes deviennent violents. Ils sont rejoints par d’autres personnes pour former un groupe de six individus.
L’un d’entre eux tente de porter un coup à la nièce de l’élu, également présente. Une bagarre éclate. « Avec mon frère et mes cousins, nous nous sommes interposés pour protéger le reste de la famille et notamment un enfant qui était avec nous, relate le maire. Le groupe d’agresseurs a ensuite rapidement pris la fuite. » André Mondange est touché au visage, à l’œil droit, sur lequel un hématome est visible.

Le Dauphiné

Les précédents

Les violences contre les élus sont un sujet sensible qui a pris de l’ampleur ces derniers mois, en particulier de la part de sympathisants de l’extrême droite. Les maires de Saint-Brevin (Loire-Atlantique) et de Callac (Côtes-d’Armor) ont été ciblés, pour des projets d’accueil de familles d’exilés.

Plus largement, une adjointe du maire de Saint-Denis, chargée de la lutte contre les discriminations, a été frappée cette semaine dans la rue par plusieurs individus, dans ce que la mairie de gauche estime être une «agression étroitement liée» à sa fonction. Cet été, une attaque à la voiture-bélier avait visé le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) lors des émeutes urbaines.

Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’an dernier.

Libération